Partie IV : Réminiscence.

Les questions ont continué de tourner dans ma tête, inlassablement, impitoyablement. Elles étaient particulièrement vivaces, comme une mauvaise herbe qui, quoi qu'on fasse, revenait toujours pour parasiter mon esprit. Mais en vérité, j'avais arrêté d'arracher ces mauvaises herbes. Mes questions étaient légitimes, et je sentais que mon capitaine me cachait quelque chose de très important. Mais il avait été clair : il ne voulait plus jamais en parler, et je n'osais pas aborder à nouveau le sujet. J'essayai auprès des autres, mais il semblait bien que Qolt avait fait passer l'ordre de silence.

Cependant, j'obtins des réponses d'une manière qui me surprit. Comme en écho à mes questions, j'avais commencé à rêver. Mes nuits étaient, jusqu'à présent, un néant de vide et de noir, car, comment rêver quand le subconscient n'a pas de souvenirs comme inspiration ? Pourtant, ce même subconscient avait, semblait-il, décidé de m'aider – peut-être parce qu'il en avait assez de mes heures passées à réfléchir, au point de m'épuiser l'esprit.

Mon premier rêve était calme et apaisant. Je me réveillai, la première fois que je le fis, avec un sentiment très pur, doux et aimant. Je le qualifiais de très beau rêve. Pourtant, il était d'une grande simplicité. Je me voyais, marchant sur la terre ferme, ma peau d'un vert d'eau total et deux tentacules se balançant sur ma poitrine à chaque pas. Puis je me mettais à courir avec entrain, un sourire sur des lèvres foncées et douces, belles et saines. Le temps était dilaté, ma course semblait à la fois si rapide et à la fois interminable ; car, en courant, je regardais dans une direction particulière. Là, j'y voyais une autre personne. Elle était de dos par rapport à moi, il m'était impossible de voir son visage. Mais cette personne était vêtue d'une longue cape qui balayait les brins d'herbe, d'une couleur sombre et avec une capuche, qui était rabattue. Le vent agitait doucement le tissu et l'herbe. Sous le manteau, je décelais une grande silhouette, imposante et forte, avec de larges épaules et une grande taille. On eut dit un géant, à côté de la petite adolescente que j'étais.

En m'approchant de cette silhouette, je l'appelais. Je disais un nom, mais c'était comme un bruit silencieux, car je n'entendais rien, je ne pouvais distinguer des syllabes, bien que je susse que je l'appelais avec force. La silhouette se retournait alors, en réponse à mon appel, me permettant de voir son visage. Mais le rêve devenait alors flou, presque intangible, comme s'il disparaissait dans une volute de fumée, ne me laissant que ce sentiment de joie simple de voir une personne aimée.

À mon réveil, je repensais à cette imposante silhouette, dont je ne connaissais ni le nom ni le visage, mais pour qui, je le ressentais, j'avais autant de respect que d'amour.

Faute de savoir, je me plaisais à me dire qu'il s'agissait de Qolt.


Bonjour, bonsoir, mes lecteurs !

Pari gagné pour Emilie, elle retrouve donc bien quelques souvenirs partiels. Vous avez tous deviné qu'il s'agissait d'une ancienne Padawan, je suis fière de vous ! Demain, le chapitre vous révélera comment elle a eu son accident...

À demain,

MlleMau.