Partie IV : Réminiscence.

Ce rêve doux et calme mais si confus, qui ne répondait pas d'avantage à mes nombreuses questions, laissa alors place à un second rêve, plus virulent cette fois-ci. Le terme de cauchemar serait bien plus approprié, car la première fois que je le fis, je me réveillai subitement, Terandeb penché vers moi, les oreilles relevées par l'inquiétude et j'étais humide de ma sueur, un hurlement sur le bord des lèvres.

Le songe commençait toujours avec tranquillité. Je me voyais à nouveau, sans mes horribles cicatrices mais avec ce visage normal d'adolescente, ma couleur vert d'eau et mes deux tentacules intacts, dans un corps beau et sain. Cette fois-ci, j'étais assise sur un speeder bike longiligne, un véhicule à propulseurs qui était capable de planer juste au-dessus de l'eau que je voyais défiler sous mes pieds. C'était un vaste océan, où que je regardasse, il n'y avait aucune terre émergée. J'allais à toute vitesse, le vent balayait mes tentacules qui s'agitaient dans mon dos, dont deux reposaient, comme à mon habitude, sur ma poitrine. Je n'étais pas seule. En face de moi, il y avait un autre véhicule, bien plus grand et plus large, un transport suffisamment puissant pour transporter et des passagers et un canon. Ses passagers étaient tous masqués, je ne pouvais pas voir leur visage, mais ils avaient tous la même armure blanche et une arme personnelle. Je les identifiais comme des soldats. Mais je ne les craignais pas, je sentais qu'ils étaient des alliés, voire même des amis. Nous allions vite, comme pressés de rejoindre un autre lieu, ou d'autres personnes ; mon rêve ne m'informait pas à ce propos.

Puis, je remarquai du mouvement de la part d'un des hommes en armure blanche, qui prenait une communication, suivi quelques secondes plus tard d'un autre, qui faisait pivoter le canon. Je m'interrogeai à ce propos mais ne m'en méfiai pas. Quand l'arme s'arrêta, pointée sur moi, il était trop tard.

Je n'eus pas même le temps de réagir. Le tir était parti. Il atteignit directement mon véhicule, qui explosa. Ce fut ensuite une succession terrible de douleurs. Je sentais l'explosion m'arracher la peau et les chairs. Je sentais l'arrachement brutal de mes tentacules. Je sentais le souffle qui me jetait hors de mon véhicule. Je sentais les flammes entrer dans mes poumons lorsque j'inspirai. Je sentis ensuite le choc de mon dos sur la surface marine. Je sentis l'eau salvatrice me laver de ces flammes. Je sentis la profonde inconscience venir. Je sens la mort...

C'était à ce moment-là que je me réveillais, mouillée par la sueur et le souffle erratique, les yeux de mon ami inquiets. Il me calmait alors, me rassurait et ne me demandait pas ce que j'aurais été incapable de raconter. Je m'en voulais de le réveiller ainsi, mais je ne pouvais pas me passer de ses mots réconfortants et de son étreinte, hantée que j'étais par ces casques blancs.


Coucou mes chers lecteurs !

Nanthana l'a très vite deviné (tu me connais trop bien), Emilie l'a également compris, notre Vetty a été victime du funeste Ordre 66 ! J'ai beaucoup aimé la théorie d'Eredorios aussi, selon laquelle elle aurait été l'une des victimes du crash du croiseur Venator qu'elle visite : c'était très intelligent, en fait ! Rassurez-vous, il y a encore plusieurs choses à découvrir et la prochaine et ultime partie sera, je pense, intense.

À demain,

MlleMau.