Partie V : Le miracle.

Le petit groupe d'Aurakptar nous avait donc rejoints, leur rôle de diversion étant devenu inutile. Tout mon équipage n'était pas présent, les autres étaient restés à bord de la Stella afin d'assurer notre départ. Je me félicitai de cette précaution en voyant, à travers les macrojumelles, ces voleurs amateurs qui semblaient alerter toute la galaxie entière avec le boucan qu'ils faisaient. Ils étaient à peine entrés que des bruits de combat avaient retenti. Si cela faciliterait notre intrusion du bâtiment et le vol de la marchandise entreposée, je craignais que le retour fût plus compliqué. Le blocus ne laisserait pas passer une navette sans la vérifier lors d'une attaque terrestre. Je soupirai en abandonnant mon inspection de nos rivaux. Nous n'étions pas encore repérés. Loofi profitait de la brèche dans la surveillance pour s'infiltrer dans le réseau de la base. Cela lui prit plusieurs minutes durant lesquelles nos rivaux avançaient, si j'en jugeais le bruit éloigné des combats que je percevais alors. Mais lorsqu'il désactiva tous les systèmes et que nous pûmes entrer, il n'y avait aucun stormtrooper.

Nous n'étions pas accoutumés à l'architecture wookie et la recherche de la cargaison ne fut pas aisée. Bien que Loofi eût su extraire l'information, aucun plan de la structure n'était à notre disposition. Les couloirs étaient grands et spacieux, adaptés à la grande taille des wookies, mais les murs étaient lisses et n'offraient aucun abri possible. Il ne valait pas mieux se retrouver face à un groupe de soldats totalement à découvert. L'irruption de l'autre groupe de voleurs nous aidait beaucoup en ce sens, mais je guidais également mes hommes, notamment grâce à mon don de prémonition, que j'avais si bien appris à connaître qu'il me permettait d'anticiper même de simples dangers. Je savais donc quand avancer et quand s'arrêter, et par où passer pour éviter les ennuis. Mais j'étais gênée par une autre impression, plus persistante et puissante. Ce n'était pas un danger. Je ressentais quelque chose de particulier, comme une impression d'un événement important à venir. Ce n'était pas un mauvais pressentiment. Je ressentais qu'un acte, quel que fût sa nature, était sur le point de bouleverser l'ordre actuel de ma vie.

Nous montâmes, nous n'étions pas encore repérés mais les bruits de combats que nous entendions étaient une bonne indication de l'avancée (plus conséquente que je l'avais imaginée) de nos rivaux. Ce fut lorsque j'approchai d'eux que mon pressentiment se fit plus fort, au point de me distraire.

« Ils sont là ! entendis-je. »

Je sentis la main de Terandeb m'attraper et me tirer derrière le mur, un tir de blaster passant devant mes yeux pour finir sur l'autre mur. J'avais continué à avancer alors que des soldats étaient juste à côté !

« Boschka ! me sermonnai-je en huttese.

_ Rebelles repérés au couloir C13 ! Je répète... »

D'un tir précis, j'avais abattu cet idiot de stormtrooper essayant d'appeler des secours. Comme ils n'étaient pas nombreux, à peine cinq hommes, nous les éliminèrent facilement et rapidement. Je soufflai, évacuant l'exaspération que je ressentais face à mon erreur, afin de retrouver toute ma concentration. J'avançai alors plus rapidement et je pris un nouvel escalier, montant prudemment, mes hommes derrière. Les bruits de combats étaient plus forts à l'étage. L'escalier déboucha sur une grande salle au plafond très haut. De part et d'autre de la salle, des escaliers permettaient d'y accéder et deux couloirs, l'un en face de l'autre, la traversaient, et une mezzanine surplombait la pièce. Une escouade entière sortit du couloir en face de moi, se dirigeant au pas de course de l'autre côté. Nous restâmes cachés, et ils passèrent. Quand ils s'éloignèrent, je finis de monter les dernières marches discrètement, m'assurant qu'il n'y avait plus de soldat en armure blanche. D'un mouvement de bras, j'ordonnai à mon groupe de continuer à avancer, et nous courûmes vers le couloir d'où venait de sortir l'escouade.

Nous trouvâmes la marchandise convoitée au bout de ce couloir. Des caisses entières de plantes. Une odeur agréable s'en dégagea, celle de la pluie fraîche et de l'herbe coupée. Ses propriétés médicales étaient aussi connues que son raffinage en épices, ce qui présageait une vente fructueuse auprès des cartels Hutts avec la quantité que nous avions.

« Regarde ça, Vetty ! s'enthousiasma le rodien. »

Je souris en voyant leurs propres sourires. Ils s'extasiaient tous sur la cargaison, voyant déjà les richesses qu'ils en tireraient.

« Plus tard les réjouissances, nous devons encore sortir d'ici, les tempérai-je.

_ Oui capitaine ! s'exclamèrent-ils. »

Pendant qu'ils activèrent les répulseurs des caisses pour les transporter plus facilement, je me retournai pour cacher ma préoccupation. En regardant le fond du couloir, mon impression se fit plus forte encore. Je sentais une présence...

Je me concentrai lorsque nous sortîmes de la pièce où étaient stockées les plantes, aidant Aurak à pousser une caisse. Nous courrions, nos pas retentissant dans le couloir étaient couverts par les tirs de blaster, devenus plus nombreux avec les minutes s'écoulant, comme si les renforts eussent enfin rejoint l'entrepôt. Lorsque nous débouchâmes dans la grande salle surplombée d'une mezzanine et avec les deux escaliers, nous fûmes accueillis par des tirs.

« À couvert ! criai-je. »

Mettant mon propre ordre à exécution, je me cachai derrière la caisse. Les tirs se brisèrent contre le renfort métallique de nos abris provisoires, mais nous étions bloqués. Des stormtroopers nous attaquaient des escaliers sur notre droite, bien à l'abri et avec un champ de tir dégagé. Je tiquai. Cette mission se compliquait. Je fis un signe de tête à Aurak et nous sortîmes des détonateurs thermiques. Mais au même instant, d'autres tirs, nourris eux aussi, retentirent, puis ce fut le silence. Je levai la tête vers la mezzanine. Nos rivaux étaient là, leurs armes encore pointées vers l'escalier où étaient réfugiés nos agresseurs. C'était un groupe très disparate. Pourtant, mon regard fut attiré par un seul d'entre eux : c'était une togruta aux montrals hauts et aux lekkus courts, qui me regardait également. Mon pressentiment se fit plus fort que jamais. Je comprenais mieux mon impression, qui s'avéra être un sentiment de déjà-vu. Heureusement, mon masque cachait mon trouble, mais je pouvais voir son visage, et elle était intriguée.

Ce moment de calme fut à nouveau coupé par des tirs, qui venaient cette fois-ci de l'autre côté du balcon et qui visaient l'autre groupe de voleurs. Je ne me posai pas de question avant de jeter mon détonateur thermique sur ces nouvelles troupes, suivie d'Aurak, protégeant ainsi nos rivaux. D'un signe de la main, je leur signifiai que nous étions quittes et, sans plus d'attention, nous reprîmes notre course, descendant par l'escalier que nous avions emprunté précédemment. Ce n'était pas parce qu'ils nous avaient aidé que je les laisserais voler ce que nous avions volé !

Sortir du bâtiment fut plus simple, maintenant que le chemin était connu et que les troupes impériales se dirigeaient dans l'autre direction. Notre groupe les esquiva aisément et en sortant, la douce pluie de Kashyyyk nous accueillit pour ma plus grande joie et pour le plus gros désappointement de mon ami lasat. La navette dans laquelle nous étions arrivés surgit d'un seul coup au dessus de nous, et alla se poser en catastrophe. Avec Aurakptar, je couvris mes hommes qui se hâtaient de monter à bord de la navette avec les caisses. Laissant le rattataki, je montai à bord et pris le siège de co-pilote. Il nous rejoignit au dernier moment, parvenant à sauter dans le vaisseau qui commençait à s'élever. Nous commencions à partir, quand je remarquai nos rivaux sortir de l'autre côté du bâtiment dans un désordre qui laissait voir leur détresse. Ils me semblaient moins nombreux qu'à leur arrivée. J'ordonnai alors au pilote d'aller les chercher.

La navette se posa près d'eux, et ils n'hésitèrent pas une seconde à monter dedans, pendant que mes hommes les couvraient grâce à un tir nourri. Notre groupe, les caisses et cet autre groupe prenaient de la place dans la petite navette mais, quand je me retournai, je remarquai aussitôt la togruta dans le fond, et mon pressentiment revint avec brutalité.


Bonjour, bonsoir !

Bientôt Noël ! Demain, ce sera la fin du calendrier. Vous êtes prêts ?

Un peu d'action dans ce chapitre, je voulais présenter, au moins une fois, Vetty dans son rôle de capitaine. C'est une belle pagaille, n'est-ce pas ? Ahah ! J'imagine que vous avez tous deviné qui était cette nouvelle venue, j'espère donc avoir attisé votre curiosité.

À demain,

MlleMau.