19 Décembre, 8h00

Rose avait un petit air. Scorpius sentit la lettre qu'il avait dans sa poche de jean lui brûler. Bien sûr que c'était lui qui l'avait prise… Mais ce Peter… C'était celui qui l'avait fait pleurer l'autre jour ? Scorpius, dans le doute, n'avait pas voulu voir la rousse plus peinée qu'elle ne l'était déjà.

- Je m'ennuie, soupira Rose.

- J'imagine que la vie londonienne est bien insipide quand on a parcouru le monde.

- Pas du tout, répondit sérieusement Rose. J'adore être ici.

- Alors pourquoi t'es partie ?

Cette question prit Rose au dépourvue. Elle prit le temps de chercher une bonne réponse…

- J'avais besoin de trouver qui j'étais.

- Toi ? Tu ne savais pas qui tu étais ? s'étonna Scorpius.

- Ça t'étonne à ce point ?

- Oui, affirma Scorpius.

Pourtant, ça n'aurait pas dû. Rose avait toujours été comme une petite souris aux yeux de Scorpius. Une petite souris qui fuyait tout le temps, alors que sincèrement, elle n'avait rien à fuir. C'était comme si elle avait peur de tout et tout le temps. Sauf quand elle était avec son petit frère Hugo, Albus ou ses autres cousins.

- T'as trouvé ? demanda le blond.

- Non.

- C'est normal.

- Hein ?

Ce n'était pas très élégant de la part de Rose, comme son. Il retint un rire et son envie de pincer l'une des joues rondes de la rousse :

- T'as que vingt ans Rose.

- Je suis impatiente.

- Je sais.

- Et je m'ennuie.

Il lui prit la main et elle se laissa guider sans rien dire. Neige les observa partir, s'arrêtant de jouer un instant avec une boule de Noël qui était à sa hauteur. Scorpius fit descendre à Rose tous les étages du bâtiment, pour arriver dans la cour, toute enneigée.

- Montre-moi comment on fait un bonhomme de neige.

Elle lui sourit et ils se mirent au travail. Rose parla un peu de Peter, lui, il l'écouta récoltant quelques informations pour Albus.

Peter avait vingt-deux ans.

Il était américain.

Il mâchait toujours du chewing-gum.

Il était le premier garçon à avoir embrassé Rose.

Il était aussi le premier à l'avoir largué.

Rose ne se rendit même pas compte. Elle qui confiait si peu sa vie, si peu ses secrets, n'avait ressenti aucune gêne. Une fois leur œuvre achevée, ils se regardèrent sans rien dire, en observant le bonhomme de neige qu'ils venaient de faire. La neige continuait de tomber. La Terre continuait de tourner. Pourtant, pour Scorpius, à ce moment précis, tout s'arrêta. Son cœur en premier…

Il ne dirait rien à Albus.

Cette conversation, elle n'appartenait qu'à eux.

20 Décembre 16h49

Scorpius était sous l'eau chaude depuis une bonne demi-heure maintenant. Albus et lui, avaient retrouvé quelques anciens camarades de Poudlard pour faire une petite partie de Quidditch. Evidemment, son équipe avait gagné. Mais, n'étant plus habitué à jouer, tous ses muscles avaient grandement souffert. Il méditait sous la douche, avant de remarquer des cheveux roux, coincés dans le siphon. Et il pesta contre Rose et sa chevelure de boucles souples. Il sortit, enroulant une serviette autour de sa taille :

- Dit, Rose… La notion de ménage t'est inconnue ou tu veux juste faire de nous tes elfes de maisons ?

La jeune femme en face de lui ne disait rien, clignait des yeux très vite, et le rouge lui monta aux joues quand elle aperçut Scorpius si peu vêtu. Elle détourna les yeux, pour retourner à son activité :

- Qu'est-ce que j'ai fait ? balbutia-t-elle maladroitement en ajoutant de la cannelle à sa préparation.

- Tes cheveux dans le siphon de la douche. Faut les enlever Rose !

- Oui oui, je le ferais demain.

Les bras croisés sur son torse, Scorpius affichait un sourire taquin. Il rêvait là, ou il faisait de l'effet à Rose Weslaey, la fille aux mille visages inexpressifs ? Il se rapprocha d'elle, contournant le bar de la pièce de vie pour se positionner derrière elle. Trop concentrée à positionner ses gâteaux sur la plaque de cuisson, elle ne le remarqua même pas, et quand elle se retourna pour se retrouver nez à nez avec lui et ses cheveux dégoulinants, elle couina, telle une petite souris prise au piège.

- Scorpius…

- C'est mon prénom.

Elle n'avait jamais vu son visage d'aussi prés. Comme elle n'avait jamais remarqué ce tout petit grain de beauté sous son œil droit. Et lui, cette toute petite cicatrice au coin de ses lèvres. Rose était troublée, mais Scorpius, étrangement, était confiant. Pourtant, elle l'éloigna d'elle du plat de la main, qu'elle plaqua sur son torse pour le pousser avec force.

- Je vais le faire tout de suite, rectifia Rose.

- De quoi ?

- Enlever les cheveux de la douche.

Scorpius ne s'en souvenait même pas. Il hocha imperceptiblement la tête et baissa les yeux à l'endroit même ou Rose avait touché sa peau. La marque de sa petite main y était, et la farine dont elle s'était servie pour cuisiner se mélangeait à l'eau. Il la contempla un instant, sans savoir quoi en penser… A part qu'il l'aimait, cette forme sur son torse…

- Euh… Qu'est-ce qui vient de se passer là ? demanda Albus, en train de lire dans le salon depuis le début.

Le brun et Neige, tournaient la tête vers Scorpius les yeux interrogateurs.

- J'en sais rien.

21 Décembre 18h17

- Je suis rentrée ! s'exclama la voix de Rose.

Scorpius la regarda se débattre une fois de plus avec son manteau pour l'enlever, et continuer de jouer du piano, le sourire aux lèvres.

- Je sais que tu te moques de moi ! grincha la rousse.

- Comment tu peux le savoir ? Tu ne peux rien voir, ta tête est coincée dans l'encolure. Comment t'as fait ça d'ailleurs ? s'esclaffa Scorpius.

Rose ne répondit pas et dézippa finalement son manteau avec succès. Scorpius aurait voulu voir ses yeux marrons, mais les lunettes rondes de la rousse étaient toutes embuées. Elle le releva sur le sommet de son crâne et marcha dans sa direction :

- Je t'ai entendu jouer d'en bas.

- Les voisins vont encore se plaindre, grimaça Scorpius.

- Lance un assurdito !

Scorpius s'était arrêté de jouer. Il n'y avait jamais pensé…

Les deux habitants se regardèrent, gênés. Rose se mordit la lèvre et lui, se mit à rougir, sans trop savoir pourquoi. Mal-à-l'aise, Rose se tortillait dans tous les sens, sans savoir ou aller, ou s'assoir. Neige, le petit chaton, détendit l'atmosphère en tentant de grimper sur le tabouret du piano, à côté de Scorpius. Trop haut pour lui, le chat rata son coup, et Scorpius, un peu hilare, l'attrapa par la peau du cou pour le poser à côté de lui. Neige se pelotonna contre sa cuisse.

- J'ai amélioré cette musique que tu voulais jouer l'autre jour. Un truc m'est venu…

Il joua les premières notes et Rose se rapprocha, un sourire doux sur le visage.

- Oui c'est ça !

- Ça m'a pris du temps avant de trouver la mélodie entière.

Rose s'assit à son tour, prenant soin de ne pas écraser Neige qui ronronnait paisiblement. Elle posa ses doigts sur les touches blanches et ils reprirent le morceau à quatre mains. Ensemble. Vraiment ensemble. Leurs doigts manquaient de se toucher à chaque fois, et Scorpius fit une fausse note.

- Qu'est-ce qui se passe Rose ?

- De quoi ?

- Entre nous. Qu'est-ce qui se passe ?

- Rien, s'esclaffa-t-elle en recommençant à jouer et en baissant les yeux.

Rose, la fille qui ne lui avait jamais menti, qui lui avait toujours dit d'un ton neutre ses quatre vérités, venait de lui mentir, et il le savait. Pire encore, il savait qu'elle savait qu'elle était en train de mentir. Scorpius recommença à jouer à son tour.

Deux heures après, ils étaient toujours en train de jouer. Neige n'était plus entre leurs deux cuisses, mais se partageait leurs deux genoux, collés sur le tabouret du piano.

22 Décembre 14h54

Rose avait un stylo rouge dans les mains et lisait les petites annonces.

- Qu'est-ce que tu fais ? demanda Scorpius.

- Je cherche un nouvel appartement.

Il posa sa tasse de chocolat chaud.

- Je ne vais pas squatter ta chambre toute ma vie.

- Non, c'est certain.

Et il avait hâte qu'elle parte, c'était sûr. Il tenait à son petit espace vital. Pour autant, il n'avait pas envie qu'elle parte.

- Cependant, rien ne presse tu sais ? fit-il.

- Les cours reprennent bientôt et je vais devoir repartir à New-York.

- Tu as décidé d'assister aux cours ? s'étonna Scorpius. Tu arrêtes de parcourir le monde ?

- Je voulais juste trouver qui j'étais…, soupira Rose. Me faire des expériences, fabriquer des souvenirs, me forger… Mais je crois que je me suis plus perdue qu'autre chose.

Il reprit sa tasse et la porta à ses lèvres. Ce chocolat chaud manquait de rhum. De beaucoup de rhum.

- On m'a dit que New-York était une véritable jungle, tenta-t-il de plaisanter.

- C'est vrai, rit Rose.

- Je n'ai jamais voyagé tu sais. A cause de …

La phrase de Scorpius se perdit dans les airs et son regard s'assombrit. Scorpius n'avait jamais quitté la Grande-Bretagne, parce qu'à cause de ce qu'avait fait son père plus jeune, Drago Malfoy avait une interdiction totale de quitter le territoire britannique. Le père de Scorpius avait bien tenté plusieurs fois de faire partir sa femme et son fils en vacances, mais ces-derniers n'avaient jamais eu le cœur de le laisser tout seul.

- Je te ferai visiter quand tu viendras me voir ! déclara Rose tout doucement.

- Qui a dit que je viendrai te voir ? Haussa un sourcil Scorpius, l'air taquin.

- Personne, bredouilla Rose.

Il s'esclaffa, le nez dans son chocolat chaud. Il en apporta un à Rose, qu'elle but en continua de lire les annonces d'appartement à louer sur New-York.

- Neige va me manquer, bredouilla Scorpius, en prenant finalement son courage à deux mains.

Une fois à lui de lui dire qu'elle allait lui manquer. Ce qu'elle comprit parfaitement. Et il savait qu'elle comprendrait. Rose était une jeune femme incroyablement intelligente.

- Tu vas me manquer aussi Scorpius.

- Au fait… J'ai un truc à te donner.

- Je sais.

Rose avait deviné que Scorpius avait son courrier. Le blond lui tendit la lettre. Il ne voulait pas avoir de secrets. Pas avec elle…

- Je ne sais pas à quoi je pensais.

- Je m'en fiche du contenu de cette lettre, annonça-t-elle en a déchirant en pleins de petits bouts.

Et il eut envie de l'embrasser, juste pour voir ce que ça ferait. Embrasser une fille comme Rose Weasley, ça devait être une sacrément belle aventure….

23 Décembre 23h59

- Pourquoi on s'offre nos cadeaux maintenant ? demanda Rose.

- Parce qu'on s'offre toujours des trucs qui nous collent la honte devant nos parents. Tu te souviens de ce livre sur « 50 façons de déclarer à quelqu'un qu'on l'aime ? ». Oncle Ron s'est moqué de moi pendant trois mois, Rose ! Trois mois !

Rose s'esclaffa, en y repensant.

- Pas pire que lorsque Dominique a offert des bouchons d'oreilles à Louis en regardant Victoire et Teddy d'un air assassin !

- C'est vrai qu'ils tiennent la palme d'or ! approuva Albus.

- Et tu ne leur as pas proposé de lancer un assurdito ? s'étonna Scorpius en regardant Rose.

- Oh non. C'était bien trop drôle à voir !

Il aimait bien ce petit côté diabolique chez Rose… Une facette de sa personnalité qu'il n'aurait jamais soupçonnée chez elle, qui était toujours neutre avec tout le monde.

- Bon ! fit Abus en s'emparant d'un gros paquet. Ça, c'est pour toi Rose.

Elle le remercia en lui tendant à son tour un cadeau qu'il déballa avec joie, sachant pertinemment qu'il y trouverait un exemplaire rare d'un manuel de potions avancées. Rose en fit de même et s'étrangla à moitié de rire :

- Tu m'as offert un coussin ? demanda Ros sans comprendre.

- C'est pour Neige, expliqua Albus. Pour qu'il se sente bien à l'aise quand il serra à New-York. Ce chaton a des exigences de confort assez élevées !

Rose l'embrassa sur les deux joues pour le remercier. Scorpius offrit son cadeau à Rose et Albus. Ce dernier découvrit tout un kit pour entretenir son balai de la part et Rose elle, attendit avant d'ouvrir le sien. Elle déplia les coins du papier cadeau, délicatement, essayant de deviner ce que c'était.

- Une partition…, murmura-t-elle.

Rose déchiffra les notes, finement tracées sur le papier à musique. C'était la mélodie qu'ils avaient inventée tous les deux …

- Tu n'as plus qu'à te trouver un piano ! plaisanta Scorpius.

Rose l'embrassa sur la joue. Elle avait posé sa bouche sur sa peau, et ce simple contact, le rendit amorphe, et à la fois énergique. Comme si elle avait rechargé ses batteries à fond, d'un simple baiser.

- Tiens ! fit-elle. Voilà mon cadeau.

Il prit un temps fou avant de se décider à déchirer l'emballage de la petite boîte. Scorpius se décida finalement. Une clé s'y trouvait.

- Un endroit t'attendra quand tu te décideras à venir visiter la jungle de New-York, déclara-t-elle timidement. J'ai signé les papiers ce matin. C'est un petit appartement pas loin de mon école, dans un quartier moldu…

Il l'enlaça abruptement, un peu maladroitement, et Albus se demanda quand est-ce que ces deux-là étaient devenus aussi proches. Rose répondit à l'étreinte du blond et murmura à son oreille :

- Tu pourras venir m'aider à installer mon piano.

- Avec grand plaisir Rose…

Il défit leur étreinte. Trop tôt au goût de Rose. Elle en aurait voulu plus. Beaucoup plus. Elle se demanda quand est-ce qu'était née cette envie de « plus de Scorpius » en elle… Et ne trouva pas la réponse.

24 Décembre 20h04

- Rose !

Ses cousins lui sautèrent tous dessus, et elle les réceptionna maladroitement et essaya de tous les englober entre ses bras. Ce qui était compliqué, étant donné que Victoire avait un énorme ventre qui prenait vraiment beaucoup de place. Scorpius regarda la scène en retrait, avant d'apercevoir la mère d'Albus au loin, qui tenait plusieurs plats dans ses mains. Il se précipita vers elle, afin de l'aider.

- Merci Scorpius.

- C'est plutôt à moi de vous remercier. C'est gentil à vous de m'accueillir encore une fois pour Noël.

- Tu seras toujours le bienvenu ici Scorpius, ne dis pas de bêtise ! répondit Ginny en lui souriant.

Scorpius hocha la tête. Depuis trois ans maintenant, il venait chez les Potter pour fêter Noël. Sa mère était médicomage : elle travaillait tous les jours, même pour Noël. Et son père… Son père ne se donnait pas un seul jour de congé. Drago Malfoy pensait qu'il avait encore à tout prouver. La première fois qu'il était venu, Scorpius s'était senti de trop, entouré par tous les Weasley. Les cousins d'Albus étaient nombreux, sans parler des tantes et des oncles… Il repéra Ron Weasley, le père de Rose, en grande discussion avec elle :

- Tu pourrais t'inscrire à l'école d'archéologie de Londres ! C'est très bien aussi, Londres !

- Papa, l'école de New-York est la meilleure en ce qui concerne l'archéologie magique !

- Mais Rose, tu as vraiment besoin de mettre un océan entre toi et moi…

Hermione lui jeta un regard lourd de sens.

- Entre toi et nous …, se reprit Ron.

- Ronald Weasley ! Laisse donc ta fille faire ce qu'il lui plait ! Pesta enfin sa femme.

Scorpius se mit à sourire : Rose ressemblait énormément à sa mère.

- Moi je trouve ça cool que Rosie soit à New-York, intervient Hugo.

Ron soupira vaincu, et enlaça sa fille :

- C'est que tu me manques tellement, Rose…

- Je repars dans une semaine seulement ! On a encore le temps de se voir…

Hermione serra la main de son mari dans la sienne, attendrie et Rose le rassura :

- Je reviendrais plus souvent, promit-elle.

Et Rose l'avait regardé. Elle avait regardé Scorpius à ce moment précis. Ce que Ron Weasley avait remarqué.

- A table ! hurla Ginny.

21h05

Tout le monde chantait autour de Rose qui jouait une chanson de Noël au piano. Durant tout le repas, elle avait ri avec Scorpius tout du long, essayant de profiter de sa compagnie au maximum. Alors qu'elle n'avait pas vu ses cousins, ses oncles et ses tantes depuis très longtemps… Lily avait tellement grandis ! Sans parler de Roxanne, qui était une vraie jeune femme maintenant ! Victoire allait avoir un bébé avec Teddy, James venait d'emménager avec sa petite-amie, Freddy avait rencontré un certain Sinead … Elle avait raté tant de choses. Elle se reprit, et continua de jouer, pour entendre les voix de tous les gens qu'elle aimait, en train de chanter. Et Scorpius la trouva plus belle que jamais.

- Elle est magnifique ma fille, n'est-ce pas ? fit une voix derrière lui.

- Oui, magnifique…

Il avait parlé sans s'en rendre compte, et il se retourna, faisant face au père de Rose, les sourcils tellement froncés qu'ils ne faisaient presque plus qu'un avec ses yeux.

- Euh…, je veux dire…

- Quoi ? Tu as changé d'avis ?

- Non, non… Enfin…

Le père d'Albus ricanait derrière eux.

- Ron, le sermonna-t-il.

Le roux soupira avant de s'approcher de Scorpius :

- Si tu fais du mal à ma fille, je te jure que je te transforme en fouine, murmura-t-il à son oreille.

- Qu'est-ce que tu viens de lui dire ? demanda Harry, curieux.

- Qu'il avait très bonne mine ! répondit Ron en souriant innocemment.

Scorpius se remit à respirer. Le coup du père surprotecteur il s'y attendait….

- Ne l'écoute pas. S'il te transforme en fouine, je le transforme en buse ! le prévint Hermione en arrivant vers lui.

- Ce ne sera pas nécessaire.

- Vraiment ? l'interrogea Hermione.

- Non. Je ne compte pas faire du mal à Rose.

- Je sais.

Hermione avait bien vu elle aussi, ce truc qu'il y naissait entre sa fille et le fils de Drago.

- Ceci dit, si tu lui fais vraiment du mal, je te change en crapaud Scorpius Malfoy ! L'avertit Hermione en lui tapotant doucement l'épaule.

Ça, il s'y attendait moins…

23h05

Tout le monde jouait dehors. La neige tombait beaucoup, il faisait nuit, mais le jardin des Potter était éclairé par des bougies par centaines qui brillaient et illuminaient toute la façade de la maison. Rose était en retrait : tout le monde jouait au Quidditch. Elle avait toujours préféré regarder que jouer. Scorpius, les cheveux recouverts de neige, s'approcha d'elle, essoufflé :

- Ils sont tous très mauvais perdants dans ta famille !

- C'est dans nos gênes ! avoua Rose en riant.

Il s'assit à ses côtés, sur le perron :

- Tu repars vraiment dans une semaine ? demanda-t-il.

- Oui. Je veux prendre le temps de m'installer.

Elle était un peu triste.

- Tu viendras me voir ?

- Tu m'as offert un double de tes clés. Je compte bien m'en servir ! sourit Scorpius.

Rose plongea ses prunelles dans celles de Scorpius. Et elle se mit à ressentir un truc étrange, un truc qu'elle n'avait jamais ressenti, qu'elle ne connaissait pas. Un truc qui réchauffait tout son corps.

- Tu le sens toi aussi ?

- De quoi ?

- Ce truc quand on se regarde.

- Oui.

Alors Rose ne rêvait pas…

Et elle aussi, elle eut envie de l'embrasser. Juste pour voir.

25 Décembre 00h02

Rose s'était enfuie. Encore. Elle tentait d'éviter Scorpius, qui finit par la rattraper à travers la maison des Potter. Tout le monde était retourné à l'intérieur, à table, pour manger le dessert. Rose était partie chercher la fameuse bûche de Noël, et Scorpius avait quitté la table précipitamment pour la suivre.

- Tu me plais.

Rose sursauta.

- Quoi ?

- Tu me plais Rose.

- C'est impossible, rougit-elle en remontant ses lunettes.

Elle prit le plateau dans les mains et esquiva Scorpius, qui parvint à la retenir dans l'encadrure de la porte.

- Je te plais aussi.

- Ça, c'est peut-être possible, baissa-t-elle la tête.

- Pourquoi tu ne me crois pas quand je te dis que tu me plais ?

- Parce qu'on se connait depuis longtemps toi et moi, et que s'il avait dû se passer quelque chose, ce serait fait depuis longtemps, tu ne crois pas ?

- Non Rose. On ne se connaissait pas avant il y a un mois. On se fréquentait. C'est tout…, murmura Scorpius.

- Scorpius….

- Tu me plais pour de vrai, Rose, l'interrompit Scorpius.

Elle releva les yeux. Et elle le crut. Il toucha sa joue, la frôlant à peine, pour remettre une de ses boucles derrière ses oreilles. Il aurait voulu être capable de décrire ce qu'il ressentait. Mais comme elle, il n'y parvenait pas. Rose, soudainement gênée d'être si proche de Scorpius, leva le nez vers le gui, qui avait été accroché au-dessus de la porte de la cuisine.

- Pour les peuples celtes, le gui est une plante magique qui peut guérir les blessures et soigner l'infertilité. Mais la tradition du gui porte-bonheur à Noël ne remonte qu'au vingtième siècle.

- Tu me plais encore plus quand tu sors ce genre de truc, rit Scorpius.

Ils se rapprochèrent encore plus. Et dire qu'il avait suffit de seulement vingt-cinq jour qu'ils tombent sous le charme l'un de l'autre…

- J'ai toujours rêvé d'embrasser quelqu'un sous le gui, plaisanta Scorpius en levant les yeux vers le plafond ou trônait la branche.

- Moi, je veux juste t'embrasser toi. Ça me suffira.

Ils se dirent chacun dans leur tête qu'ils allaient le faire.

Juste pour voir.

Ils posèrent leurs lèvres l'une contre l'autre.

Doucement.

Presque tendrement.

Une première fois, juste pour voir.

Puis une seconde, juste pour être sûr.

Puis une troisième, pour confirmer.

- Je vais prendre le dessert, les coupa Albus en prenant des mains de Rose le plat. Faites comme si je n'étais pas là. Continuez ce que vous faites…

Et ils ne l'entendirent même pas. Parce que pour Rose, il n'y avait plus que Scorpius et elle, et pour Scorpius, il n'y avait plus qu'elle et lui.

Allez savoir ou ça allait les mener…