Un crackship de Dragon Quest XI, juste un délire à ne pas prendre au sérieux... peut-être... sans doute... à voir...
On attaquera la semaine prochaine avec Escaliers !
« QUI A LAISSE UNE PEAU DE BANANE DEVANT LA CHAMBRE DU PRINCE ? »
Faris dormait tranquillement quand la voix aigue d'un serviteur le réveilla. Il détestait être sorti du royaume des rêves aussi violemment et il se promit de ne pas laisser ce crime impuni. Le prince s'habilla rapidement et sortit de ses appartements, tombant directement sur le coupable. Ce dernier tenait une peau de banane dans sa main et avait l'air tout penaud.
« - Votre Altesse... Je suis navré de vous avoir réveillé mais...
- Dern, j'espère que vous avez une bonne raison de me réveiller deux heures avant mon heure habituelle. Une très bonne raison. Alors ?
- Eh bien... Cela fait plusieurs jours que je retrouve une peau de banane devant votre porte et comme je sais que vous n'en mangez pas, je me demande qui a l'impertinence de commettre un tel acte à votre encontre, voilà tout. Je suis navré si je vous ai réveillé...
- Que diable cette peau de banane ? Il doit y avoir quelqu'un qui a une mauvaise habitude, c'est tout. Il n'est pas interdit de manger des bananes à Gallopolis !
- Non, en effet, veuillez m'excuser votre Altesse.
- Bah, je suppose que c'est un excès de zèle. Fais moins de bruit, je retourne me coucher. »
Franchement, le réveiller pour une peau de bananes ! Comme si c'était un mystère qui nécessitait un éclaircissement. Le prince se rendormit et somnola jusqu'à midi. Son père n'était pas très content quand il se présenta finalement devant ses parents. Ces derniers adoraient leur fils mais par moment, ils se demandaient s'il était vraiment l'héritier parfait. Certains petits signes de faiblesse, de paresse même les faisaient tiquer, même s'ils tâchaient de ne pas les voir.
« - Faris, tu es en retard, tu as raté l'audience de ce matin.
- Je suis navré, père, j'ai eu un empêchement. Mais les audiences ne me concernent pas, si ?
- Quand même mon fils, tu dois te tenir informé ! Regarde, si tu avais été présent ce matin, tu aurais appris qu'un cirque allait s'installer en ville.
- Un cirque ? Voilà qui promet d'être divertissant. Avons-nous des places ?
- Si tu étais venu plus tôt ce matin, tu en aurais eu.
- S'il te plait, papa... Maman, dis lui à quel point je mérite une place s'il te plait !
- Chéri, je crois que notre fils a le droit de s'amuser un peu. Il travaille dur aussi.
- Bon très bien, voici une place pour ce soir, Faris ! Amuse toi bien. »
Le prince était particulièrement heureux, il sentait que la soirée allait être agréable. Quand il arriva sur place, il comprit effectivement que ce serait le cas car il avait une place VIP. Appartenir à la famille royale avait quelques avantages et Faris comptait bien en profiter. Le premier numéro commença et il s'installa pour le regarder, un verre de vin à la main. Soudain, il resta sans voix.
Un numéro commençait sous le chapiteau et c'était totalement incroyable. L'homme portait une tunique avec des pompoms et il avait un côté efféminé mais quelle grâce dans ses mouvements, quelle adresse dans ses gestes, quel talent pour effectuer les numéros. Transformer des balles en dagues et jongler avec ne semblait pas lui poser de problème, de même que cracher du feu ou faire des acrobaties sur le trapèze. C'était impressionnant à regarder.
« Moi aussi j'aimerai être doué comme ça. »
L'acrobate passa devant Faris et il sembla au prince qu'il lui adressa un clin d'oeil. Le reste du spectacle se noya dans un brouhaha d'applaudissements et de cris.
Quand Faris rentra au palais, sa tête était pleine de pensées. Cela le distrayait à un tel point qu'il ne remarqua pas que quelqu'un l'attendait dans sa chambre. Il dut lui foncer dedans pour enfin se rendre compte qu'il n'était pas seul. Faris sursauta en découvrant qu'il s'agissait du mystérieux acrobate. Mais qu'est ce qu'il faisait là ?
« - Euh, comment... Comment êtes vous entré dans ma chambre ?
- Sauter par la fenêtre n'est pas bien compliqué, mon chou. Tu es le prince ?
- Oui, oui... Je m'appelle Faris. Et toi ? Tu es du cirque ?
- On peut dire ça, oui. Je m'appelle Sylvando. Tu avais l'air passionné par mon numéro.
- Ah ça... C'est juste que tu sais faire tellement de choses alors que moi...
- Toi tu te trouves dénué de talent ? Oh, mon petit prince, il ne faut pas se dévaloriser ainsi, je suis sûr que tu regorges de capacités toi aussi. N'est-ce pas ?
- J'aimerais le croire mais je suis trop nul, je n'ai aucun courage...
- Awww, mais cela s'apprend ça, mon sucre ! Que dirais-tu que ce vieux Sylvando te donne un cours... Voire plusieurs afin de développer tes talents ? Alors, cela te tente ?
- Bien sûr mais... je ne voudrais pas vous embêter, monsieur Sylvando.
- Monsieur, allons, allons, darling, appelle moi Sylvando ou Sylv. Je ne suis pas si vieux.
- Ah oui pardon... Mais oui, Sylv, sois mon professeur s'il te plait !
- Aucun problème pour un petit mignon comme toi. Cela faisait un moment que j'essayais d'attirer ton attention, tu as titillé la curiosité du vieux Sylv.
- Attend... Tu veux dire que c'était toi les peaux de banane ?
- Ah non, ça, c'est juste la nourriture préférée de mon cheval. Tu sais comment sont les bêtes.
- Pas vraiment non... Gallopolis est réputé pour ses chevaux pourtant.
- Mais oui ! Avec sa grande course annuelle. Mais donc tu n'es pas très... animal ?
- La vérité, c'est que je ne sais pas monter à cheval.
- Quoi ? Le propre prince de Gallopolis ? Si on me l'avait dit, je ne l'aurais pas cru.
- Personne ne le sait à part moi-même. Si mon père l'apprenait...
- Dans ce cas, je sais par quoi nous allons commencer ! Que dirais-tu de savoir monter à cheval, mon chou ? Ce serait un bon début non ?
- Ce serait merveilleux, surtout que je dois participer au grand prix dans un mois.
- C'est merveilleux, darling. Rendez-vous demain matin à l'entrée de la ville. Tchao.
- Eh attends, Sylvando... Il est parti... »
Faris eut du mal à dormir cette nuit là, trop excité au lendemain. Il se leva très tôt, avant les serviteurs même. Il trouva encore une peau de banane et cela le fit rire. Le prince se rendit à l'entrée de la ville, se demandant s'il avait rêvé hier soir. Sylvando était bien là, l'attendant avec deux chevaux. L'acrobate semblait de bonne humeur. Faris sourit et se lança à sa rencontre.
« - Dis moi chéri, je n'ai pas vu notre fils mais il n'est pas dans sa chambre.
- Des serviteurs me disent qu'il a quitté la ville à l'aube. Tu le crois ça ?
- C'est incroyable, je me demande bien ce qui lui prend. Tu crois qu'il s'entraîne pour le Grand Prix ? En tant que prince, il doit y participer tu sais.
- C'est vrai. Notre fils qui se met à fond dans quelque chose, c'est le plus beau jour de ma vie.
- Oh voyons, tu exagères ! Notre enfant regorge de talents, j'espère qu'il s'en rendra compte.
- Tu as raison, ma douce. C'est un prince courageux même s'il ne le sait pas. »
Un peu plus loin dans le désert, Faris mordait la poussière pour la cinquième fois de suite mais il faisait quelque chose que Sylvando venait de lui apprendre. Il se donnait à fond et ne baissait pas les bras à la première difficulté. Enfin, il se sentait en accord avec lui-même et prêt à relever les défis de sa vie princière. Sylvando était fier de son élève.
« J'espère t'emmener vers le sommet, prince Faris. »
