Titre : La nuit du guerrier
Couples/Personnages : APH France | Francis Bonnefoy, Napoléon Bonaparte, Joséphine de Beauharnais mentionnée.
Résumé : Napoléon vient rejoindre Francis dans sa chambre, mais ce n'est pas du tout ce que vous croyez !
Francis dormait paisiblement dans les bras de Morphée, dans la chambre qui lui avait été prêtée à Malmaison, lorsque son sommeil fut troublé par des coups répétés à sa porte.
Étouffant un bâillement, Francis se leva péniblement, enfila une robe de chambre posée à proximité du lit, et alla ouvrir.
Le visage frustré de Napoléon Bonaparte, en pyjama, une bougie à la main, l'accueillit.
– Bonaparte ? fit Francis, la voix encore enrouée par le sommeil. Qu'est-ce que vous faites ici à cette heure ?
– Joséphine m'a jeté dehors, avoua-t-il, à la fois irrité et embarrassé.
– Je vois. Petit problème de couple ? demanda Francis avec un ton taquin.
– Plutôt un problème canin, répondit Bonaparte. Allez-vous me laisser entrer ou est-ce que je dois rester là à attendre comme un piquet ?
– Ce n'est pas la peine de vous énerver… que voulez-vous dire par « problème canin » ? demanda Francis en s'écartant pour lui laisser le passage.
– Je parle de Fortuné, qui d'autre ? pesta Bonaparte en entrant dans la chambre.
Ah. Fortuné.
Francis cacha un sourire. Fortuné était un chien appartenant à Joséphine, un animal au caractère agressif et jaloux qu'elle affectionnait énormément. Le sentiment n'était pas partagé avec Napoléon qui ne pouvait pas supporter l'animal depuis que celui-ci l'avait mordu à la jambe en voulant le faire sortir du nuit conjugal lors de sa nuit de noce. Bonaparte gardait encore à ce jour la trace de cette violente rencontre.
Joséphine l'avait reçu d'un de ses amants, avant sa rencontre avec Bonaparte et elle s'en séparait rarement, ce qui ne manquait pas d'irriter Napoléon, jaloux des amants qu'avait pu avoir Joséphine avant leur rencontre, et également irrité que ce compagnon possède un si mauvais caractère au point de ne pas le laisser dormir dans son propre lit, avec sa femme !
– Joséphine m'a bien fait comprendre qu'elle m'accepterait dans notre couche que si je consens au partage ! s'exclama Bonaparte avec agacement.
– Allez-vous le faire ? demanda Francis, devinant à l'avance la réponse.
– Certainement pas ! Croyez-vous que je vais céder face à un chien ? Moi, un général de l'armée ! Que diraient mes hommes ?
– Que si le général Bonaparte remporte des victoires au front, il rencontre une forte résistance à la maison en la présence du chien ? répondit Francis, un ton enjoué.
Un regard noir de Bonaparte lui répondit. Francis, qui commençait à s'habituer au tempérament de son Corse, ne réagit pas.
– Comme s'il n'était pas suffisant que je doive m'accommoder de cet orang-outan que Joséphine installe à table pour manger avec nous, lança Bonaparte avec un ton irrité, en s'asseyant sur le lit.
Francis s'abstint de rire. Personne, en dehors du foyer Bonaparte-Beauharnais, ne le savait mais Joséphine, férue de zoologie, possédait sa propre ménagerie où vivaient des animaux exotiques. Parmi eux, une orang outan prénommée Sophie qu'elle habillait d'une redingote et qu'elle faisait manger à table avec de vrais couverts.
L'expression de Napoléon au premier repas avait été un vrai spectacle ! Jamais Francis n'avait vu de telles nuances d'agacement et de colère passer sur un visage en plusieurs secondes.
– Quelle importance cela peut avoir, vous ne restez jamais plus de dix minutes à table, répondit Francis sur le ton du reproche, en s'asseyant à son tour.
Bonaparte détestait rester trop longtemps à table, considérant ceci comme une perte de temps, ce qui attristait et irritait Francis, pour qui le repas était un moment important de la journée, un rituel à respecter et à ne pas négliger.
– Un jour Bonaparte, je vous attacherais à votre chaise pour que vous restiez à table tout le long du repas ! menaça Francis en agitant son doigt en direction de son Consul.
– N'essayez même pas ! le prévint Bonaparte, avec un ton d'avertissement.
– Dans ce cas, vous ne verrez pas d'inconvénient à venir nous rejoindre demain matin pour le petit déjeuner ? demanda Francis avec un sourire innocent mais qui laissait deviner un « Vous avez intérêt à répondre à l'affirmative ».
– Il en est hors de question ! Je n'ai pas le temps de –
– Soit vous prenez le temps de vous poser pour une seule matinée, soit vous trouvez une autre solution pour dormir ce soir, le prévint Francis.
– Allons, soyez raisonnable Bonnefoy, vous n'allez pas agir comme Joséphine !
– C'est à prendre ou à laisser, Bonaparte. Vous savez de quoi je suis capable.
– Je le sais que trop bien, soupira Bonaparte.
Il devait se souvenir, autant que lui, de cette fois où il avait glissé dans le verre de Napoléon un somnifère pour le forcer à dormir quelques heures après l'avoir vu se plonger sans répit dans le travail, sourd aux suggestions de Francis de se reposer, et aboyant des ordres à ses soldats et collaborateurs exténués (« Pour l'amour du ciel, Bonaparte ! Allez dormir un peu, vous êtes en train de nous rendre tous fous ! » s'était écrié Francis. Ce à quoi Napoléon avait grommelé en se plongeant dans ses documents).
– Qu'est-ce que je ne ferais pas pour vous, France, soupira Bonaparte en s'installant dans le lit.
– Moi-aussi, je vous aime Bonaparte, répondit Francis avec un ton enjoué, avant de le rejoindre.
Cette nuit risquait d'être très intéressante…
Petite précision historique : Joséphine de Beauharnais s'intéressait beaucoup à la botanique, ainsi qu'à la zoologie, et possédait de nombreuses espèces végétales et animales venues des quatre coins du monde. Dans le parc du château de son château de Malmaison, elle avait ainsi sa propre « ménagerie » où vivaient, par exemple, des kangourous, des lamas, des zèbres, des gnous, des antilopes ou encore une orang outan. Si je ne suis plus sûre sur le nom de l'orang outan, Joséphine la faisait bel et bien manger à table, au plus grand agacement de Napoléon.
Napoléon ne passait aussi pas beaucoup de temps à table, estimant que c'était une perte de temps. Il mangeait donc rapidement, et ne restait que dix minutes à table, environ.
L'anecdote sur Fortuné, le chien de Joséphine, au moment de la nuit de noce est également véridique :P
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