Par un froid après-midi de décembre, les élèves de la classe de Marinette installaient des décorations dans la grande salle pour le party de Noël qui y aurait lieu le soir même. Leur classe s'occupait de la décoration, une deuxième arriverait tôt en soirée pour installer le buffet et la troisième classe de première année de lycée, accompagnée de Nino, s'occupait de la musique. Toutes les classes des niveaux collégiaux et lycéens étaient invitées mais, traditionnellement c'était les première année de lycée qui s'occupaient de l'organisation.
Adrien s'amusait beaucoup en décorant. Il en profitait d'autant plus qu'il avait apprit la veille qu'il ne pourrait être présent ce soir-là pour la fête. Son père trouvait qu'un garçon de quinze ans était trop jeune pour ce genre de soirée. Par chance, il n'avait pas invité de cavalière, il aurait dû lui faire faux-bond en apprenant qu'il n'avait finalement pas la permission de sortir.
De toute façon, peu de ses amis venaient accompagnés pour cette soirée. Ivan et Mylène seraient ensemble, bien sûr, et Kim avait invité Ondine à se joindre à eux, puisqu'elle venait d'une autre école. Nino et Alya s'étaient promit de danser ensemble mais ce n'était pas un bal non plus, juste une fête de Noël.
Mais un akumatisé gâcha son plaisir. Il ne venait pas de l'école mais l'avait endommagé en y arrivant. ChatNoir avait rapidement été rejoint par Ladybug et ensemble ils n'avaient mis que peu de temps pour trouver l'objet où se cachait l'akuma.
En utilisant son cataclysme, ChatNoir avait coincé le vilain monstre mais peu importe le côté d'où ils arrivaient, ils ne pouvaient atteindre le fétiche. Après plusieurs tentatives infructueuses, Ladybug avait lancé son Lucky charme et avait obtenu un moyen de faire sortir l'akuma de sa cachette.
En lançant la voiture téléguidée vers le ciel, son pouvoir répara les dégâts sur l'école et termina même la décoration de la fête juste à temps pour la fin du temps qui leur était alloué pour la faire.
Alya, toujours meneuse et principale interlocutrice des héros leur proposa spontanément de se joindre à eux pour la soirée.
ChatNoir, dans ses dernières secondes lança simplement : « Bonne idée! » et s'enfuit très vite.
Ladybug, restée derrière, déclina poliment l'invitation prétextant qu'elle avait déjà un engagement personnel mais elle leur assura qu'elle aurait bien voulu participer et leur souhaitait de s'amuser.
Alya et Marinette étaient dans la chambre de cette dernière et mettaient la dernière touche à leur maquillage et coiffures respectives lorsqu'Alya reçu un texto de Nino l'informant qu'il se rendait directement à la fête. Elle s'informa innocemment de l'heure d'arrivé d'Adrien. Nino lui répondit qu'Adrien n'avait pas obtenu la permission de se joindre à ses amis.
Marinette songea longtemps à ne pas y aller du tout, étant trop déprimée et son amie mis quelques temps à la convaincre de venir tout de même à la fête. Donc, lorsque les filles traversèrent enfin la rue, la plupart des invités étaient déjà sur place y comprit ChatNoir.
Le garçon avait bien essayé d'engager la conversation avec ses amis y comprit en abordant les sujets qu'il savait leurs plairent. Il y avait un mur qui l'isolait des autres.
Adrien était dépité. Un an et demi dans cette classe et il n'arrivait pas à établir un lien avec des gens envers qui il s'était dévoué. En réalité, les élèves ne savaient pas trop quoi faire de ChatNoir. Si Ladybug ou Alya avaient été sur place, il aurait eu une cavalière ou une interlocutrice. Ils avaient de l'admiration pour ChatNoir mais ne savait pas comment l'intégrer parmi eux. Même Nino était plutôt occupé par son travail de disc-jockey.
Lorsque leurs amies arrivèrent ChatNoir s'enquit immédiatement de Ladybug auprès d'Alya et celle-ci l'informa que l'héroïne ne viendrait pas. ChatNoir leur souhaita alors une bonne soirée et les informa de son départ.
Alors, qu'Alya allait saluer Nino, Marinette retint ChatNoir par le poignet.
« Avant de partir, tu danserais un peu avec moi? » Avec un sourire doux, ChatNoir prit sa main pour y déposer un baiser. « Vous m'accordez cette danse, princesse? » plaisanta-t-il.
Il l'entraîna sur la piste de danse et après la première chanson, il la garda près de lui pour une deuxième, c'est elle qui le retint pour la suivante. À la quatrième chanson, danse de couple plus lente, parce que la classe de Nino adorait ça, il l'avait prit dans ses bras et serré contre lui.
Ils s'étreignaient étroitement l'un l'autre, les bras de Marinette autour de sa poitrine tandis qu'il avait passé un bras à sa taille et gardait une main dans son cou pour jouer dans sa chevelure.
«Je te trouve particulièrement en beauté ce soir, Princesse. As-tu choisis ce look pour un garçon en particulier?»
«Oui, Chat, mais il n'est pas venu, finalement.» avoua-t-elle.
«C'est trop bête pour lui, il ne pourra pas t'admirer et c'est moi qui en profite.»
Même après cette danse, lorsque la musique redevint entraînante, ChatNoir ne voulu pas la laisser. Il l'entraîna à l'écart pour la garder tout proche de lui et parler doucement avec elle.
Mais, ils n'eurent que peu de temps ensemble parce qu'un nouvel akumatisé déboula au milieu de la foule. Cette fois, il s'agissait d'un élève d'une autre classe de lycée qui s'était vu refuser une danse par plusieurs cavalières. Tout monstrueux, boutonneux et dégoulinant de salive sur sa peau grise, il avait décidé de danser avec toutes les filles de la soirée pour se venger.
ChatNoir s'avança vers lui bâton sorti : «Permettez-moi d'abord de vous voler un peu de temps. J'espère que je suis dans vos goûts parce que la seule personne avec qui vous allez danser ce soir, ce sera moi.» Et pour que le message passe bien, ChatNoir effectua quelques postures défensives et menaçantes.
La créature tout en muscles étira démesurément son bras vers ChatNoir et l'encercla à la taille avant de l'envoyer valser contre un pilier.
Marinette de son côté, aidait les filles (et les garçons) à évacuer la grande salle vers la cafétéria où se trouvait la sortie arrière. Elle les débusquait dans leurs cachettes trop précaires pour les amener dans de meilleurs.
Lorsqu'elle releva la tête et vit la fatigue et le mauvais état de ChatNoir qui avait prit quelques coups. Elle s'avança vers le buffet et se mit à lancer des plats vers la créature pour le distraire et laisser le temps à ChatNoir pour se relever.
Mais le garçon aux mains baladeuses reporta ses attaques sur cette nouvelle proie. Lorsqu'elle vit le long bras visqueux s'étirer vers elle, elle passa sous la table et derrière un pilier pour se mettre hors de portée. Elle cherchait une cachette pour passer l'uniforme mais, il y avait encore des élèves dans toutes les bonnes cachettes.
En voulant récupérer l'attention de son opposant sur lui, ChatNoir fut attrapé dans une prise beaucoup plus ferme que les précédentes.
Ramenant ChatNoir vers lui d'un bras, l'akumatisé referma son autre main en un point énorme qu'il s'apprêta à abattre directement sur le crâne de ChatNoir.
«Laisse-le» cria Marinette en avançant sur la piste de danse. «Je vais danser avec toi.»
L'akumatisé ouvrit le point et l'offrit galamment à Marinette. «Attends, il nous faut de la musique! Tu veux bien t'en occuper ChatNoir?»
Le monstre le relâcha et il marcha vers le poste de disc-jockey en croisant son regard. Elle détourna le sien en direction de la boule miroir. Il fronça les sourcils. Son idée était trop risqué pour elle-même. Elle pourrait être elle aussi touché par la boule ou des débris de miroir s'il brisait la corde de la décoration qui passait sur un crochet au plafond avant de redescendre à un crochet sur le mur.
Il démarra la musique sans s'opposer jusqu'à trouver un meilleur plan tout en tentant de contacter Ladybug discrètement via le téléphone intégré à son bâton.
Le vilain installa ses bras ramenés à une longueur normale sur les épaules de Marinette et la salive froide commença à inonder sa robe.
Alors que la chanson calme devenait angoissante, ChatNoir remarqua les fils puissants à ses pieds et le relais électrique qu'ils rejoignaient.
Avec un regard échangé avec Marinette, il espéra qu'elle comprendrait assez rapidement. Elle était vive d'esprit mais effrayée. D'un 'cataclysme,' il abattis son pouvoir sur le nœud et court-circuita l'électricité du bâtiment. Il était le seul à bien voir désormais… ou presque.
Marinette échappa aux bras du vilain stupéfait et sortie son portable pour rapidement trouver la direction d'une table pour se cacher. Elle referma l'écran pour redonner son avantage à ChatNoir et à l'abri de tous les regards, invoqua sa transformation puis son lucky charm. Encore mieux que la boule miroir, un pneu de camion lui tomba dans les mains.
Elle sortie de sa cachette et se rapprocha de mémoire du centre de la salle. Espérant que ChatNoir la voyait, elle mima ce qu'elle voulait qu'il en fasse. D'une main sur son épaule, il lui prit l'objet et lorsque les cris de rage du forcené s'élevèrent, elle n'eut qu'une minute à attendre pour que son partenaire se signale à elle et libère l'akuma pour qu'elle le rattrape.
«Miraculous, Ladybug!» La lumière revenue, un collégien se tenait seul près d'eux au milieu de la piste.
«Bien joué!» s'exclamèrent leur deux voix réunies et de partout autour de la salle des applaudissements se joignirent à leur félicitations.
Comme ChatNoir se préparait à aller voir où était Marinette, Ladybug le retint : «Attends encore un peu. Ne montre pas trop d'attachement pour elle lorsque vous êtes en public.»
«On peut savoir où tu étais passée? Elle a dû faire tout le boulot à ta place!» dit ChatNoir reportant sur elle son attention, son bâton sur les épaules.
«J'ai été retenue. Moi aussi, j'avais une fête de Noël, ce soir. D'ailleurs, je dois me dépêcher d'y retourner.»
«Une fête de famille, Ladybug?» interrogea Alya, arrivée le téléphone à la main.
«…Ou un prétendant?» demanda ChatNoir avec jalousie comme chaque fois qu'elle ne pouvait répondre présente.
Bien, elle était vraiment avec un garçon mais si elle le disait, il en serrait jaloux et elle ne voulait pas mentir non plus.
«Rien dont tu aie à être jaloux, Chaton. Tu diras merci à Marinette pour moi, d'accord? Je suis bien contente qu'elle ait protégé ma boule de poil préférée.» fit-elle en attrapant la main de son partenaire avant de la relâcher. «Au revoir et Joyeux Noël à vous tous.» cria-t-elle avant de foncer par la porte d'entrée.
Le dernier avertissement résonna à la bague de ChatNoir et Alya offrit : «Tu veux que je dise bonsoir à Marinette pour toi?»
«Nan» écarta le héros. «Dis-lui de m'attendre. Je suis un gentilhomme, je vais la raccompagner.»
En deux bonds, il fut dans une cachette à l'autre bout de l'établissement.
C'était le printemps sur la France. Paris était en fleur et les gens marchaient deux par deux. Même ceux qui n'étaient pas en couple semblaient sous le charme.
Marinette naviguait comme une âme en peine au milieu de tout ça. Mais un soir après les cours, elle vit une opportunité inattendue. Comme elle ramassait ses effets personnelles et que plusieurs partaient en tenant la main de quelqu'un d'autre, Adrien aussi se préparait lentement à partir seul.
Même Chloé était occupé à ne-pas-regarder les deux beaux garçons d'une autre classe avec Sabrina.
«Adrien» souffla-t-elle sans même s'en rendre compte. Celui-ci se retourna vers elle mais elle rougie alors furieusement. Après un instant de silence, il demanda pour l'encourager «Oui, Marinette. Je t'écoute.» Comme elle ne parlait toujours pas, il s'appuya à son bureau. «Prends le temps qu'il te faut. Je ne vais nulle part.»
Une partie de la pression retomba en Marinette et elle réussit à dire «Toi et moi…» mais rien d'autre. Elle essaya de nouveau. «Toi et moi… et… on peut, cinéma et… Je te fais la promesse solennelle que je suis capable de parler!» Sa phrase c'était pratiquement finie dans un cri. Heureusement, ils étaient seuls désormais.
Adrien ne pu retenir un éclat de rire. «Marinette, tu es trop ultimement adorable! J'espère que tu n'es pas comme ça avec d'autres garçons!»
Le regard de la jeune fille s'écarquilla d'horreur. Comme si elle pouvait aimer quelqu'un d'autre! «Non, n-non jamais.» fit-elle en ajoutant le concours de ses mains.
Adrien avait calmé son rire. «Bien. C'est juste que quand tu es comme ça, tu es si irrésistible. Je n'aimerais vraiment pas que quelqu'un profite de toi! Enfin, c'est juste que…» il passa sa main sur l'arrière de son cou pour dire : «Tu réveilles en moi des instincts de tigre féroce quand tu as l'air si délicieuse et appétissante.» Son attitude démentait son discours. Comment quelqu'un de si sensible pouvait-il avoir un instinct de tigre?
Le rouge remonta sur les oreilles de la demoiselle et descendit dans son cou. Elle réunit timidement les mains contre son cœur et fut incapable de parler. Un léger sourire orna son visage.
«Pour ce qui est du cinéma.» soupira-t-il. «Je ne pense pas qu'il soit possible que j'ai la permission d'y aller avant quelques semaines. Mais si tu veux, on peut manger ensemble demain midi, juste toi et moi? Je me sens un peu seul au milieu de la cafétéria. Depuis le début de la semaine, Nino ne cherche que la compagnie d'Alya. On pourrait sortir juste nous deux, si… Si tu es d'accord. Tu veux bien?»
Elle réussit à pencher la tête d'avant en arrière et à presque entièrement retenir un petit cri.
«À demain alors.» Il ramassa son sac sur son épaule et commença à marcher vers la porte mais se ravisa et revint vers elle pour déposer ses lèvres sur la joue chaude de la jeune fille.
Le lendemain midi, Adrien offrit à la jeune fille de l'inviter dans un sympathique café tout près mais la jeune fille l'entraîna vers chez elle sans un mot et le laissa un instant devant la boulangerie pour y cueillir un panier-repas et une couverture tout prêts pour ensuite l'entraîner dans le parc. Il trouva l'idée charmante.
Il frôla son bras en la débarrassant de la couverture et ils en frissonnèrent tout deux. Installés, ils grignotaient les délices sortant du panier lorsqu'il engagea la conversation rompant le calme moment de silence qu'ils partageaient.
«Il y a quelque chose d'important dont je voudrais te parler. J'imagine que cela est un peu embarrassant. J'ai remarqué que tu te comportais différemment avec les autres personnes de la façon dont tu le fais avec moi. Donc, je me suis dit que je ne te laissais pas indifférente. Je vois donc deux options : soit tu t'intéresses à moi, soit tu me détestes. J'espère juste que je n'ai rien fais pour te dégoûter?»
Elle secoua vigoureusement la tête en se fustigeant d'être incapable de faire autre chose que de se rapprocher de lui pour lui parler sans mot de son inclinaison pour lui.
«Ok, alors je dois t'avouer quelque chose et je compte sur ta discrétion sur ce sujet. Nino est au courant en partie mais il n'imagine pas à quel point cette situation est intense. Voilà,… Mon père m'interdit d'avoir une petite amie officielle. Je suppose que tu as remarqué qu'il fait placer des affiches ventant son parfum partout en ville? Mais tu vois, sur ces affiches, ce n'est pas une bouteille de parfum qu'on voit. C'est mon visage.
C'est moi que mon père vend. Comme un rêve. C'est pour ça que j'ai un garde du corps, que je n'ai pas le droit de me promener seul en ville ou d'être avec quelqu'un. Peu importe combien j'ai envie de te tenir la main ou de t'embrasser, tout ce que je pourrais t'offrir ne serait que des secrets et des cachotteries. Tu mérites tellement mieux!
Et il y a une autre raison…»
Le regard d'Adrien essaya de ne pas regarder, mais il fut irrésistiblement attiré vers la statue des deux héros de Paris. Ses sourcils se froncèrent et Marinette ne su comment interpréter son regard. Il était à la fois fasciné et… fâché? En fait, il pensait à sa mission de super-héros. Pouvait-il entraîner Marinette dans son monde de problèmes et de dangers pour ne lui offrir ensuite que secrets, mensonges, peurs et intimidation?
«Ladybug?» demanda la jeune fille pour l'encourager à parler.
Il rit doucement en expliquant : «Ce n'est pas vraiment ce que j'avais à l'esprit. Je pensais à quelqu'un d'autre mais, indirectement… »
«Bref» se reprit-il «Ce que je veux que tu retiennes de toutes mes divagations c'est que je ne peux pas être avec toi… comme ça. Je ne peux pas franchir la ligne entre ami et petit ami. Alors, je continue à dire que tu es 'juste' une amie pendant que je pense plutôt 'quelle chance j'ai que cette fille géniale, merveilleuse et formidable soit mon amie.' J'espère tellement que tu n'es pas fâchée! Dis-moi qu'on restera en bon terme malgré ce que je viens de te dire? Je t'en pris, ne me repousse pas!»
Marinette avança timidement la main et la plaça sur celle d'Adrien. Il retourna la sienne et leur paumes restèrent l'une contre l'autre pour les quelques minutes qui leur restaient ensemble.
Plus tard, dans la nuit tombée, un hélicoptère de la police éclairait le haut d'un immeuble avec son projecteur. Un homme en bien mauvaise posture tentait de gigoter le moins possible afin de ne pas tomber du crochet qui le retenait par le col de sa veste au-dessus du vide. Les journalistes l'avaient trouvé, les secours arrivaient. Il fut soulagé de voir venir Ladybug et ChatNoir vers lui.
En sécurité sur le toit de l'immeuble, il fut infiniment soulagé mais curieusement surpris parce qu'il était plutôt minus comme personne, c'était même pour cela que sa femme avait eu tant de facilité pour le suspendre en haut de cet immeuble. Mais tout minus qu'il soit, Ladybug et ChatNoir étaient vraiment de petits gabarits eux aussi. Pouvaient-ils être des adolescents?
«Merci, énormément, à tous les deux. Je suis désolé de vous avoir dérangé. Des jeunes gens comme vous devraient être déjà couchés à cette heure tardive.»
«Non, n-non, bien sûr que non. Je ne suis pas si jeune que ça voyons!» avait dit Ladybug pour détourner les soupçons.
«C'est notre devoir de concitoyens d'aider autrui, ne vous en faite pas.» La voix de ChatNoir avait cette triste intonation que Ladybug lui connaissait lorsque ça n'allait pas. Elle se dit qu'il avait surement pleuré. Comme il allait partir, elle le retint par l'avant-bras.
«Qu'est-ce qui se passe ChatNoir?» fit-elle doucement
«Il y a une question que je me pose depuis longtemps. Avant, c'était important juste pour moi, mais là, j'aurais besoin de connaître la réponse. Est-ce que tu crois qu'un jour, tu t'intéresseras à moi? J'avais plus ou moins décidé d'attendre que tu décides de parler à ce garçon et que tu découvres si vous pouviez être ensemble. Mais… aujourd'hui, j'ai fait pleurer quelqu'un et je voulais être sûr que tout ça n'était pas basé sur rien.»
Si Ladybug lui demandait officiellement de l'oublier, il ferait l'impossible pour surmonter les obstacles qui les séparaient Marinette et lui y comprit guérir les blessures dont souffrirait son propre cœur.
Ladybug resta silencieuse un instant, très mal à l'aise. «Je lui ai parlé hier. Je ne sais pas comment il a fait mais, il a réussit à me comprendre. Sa réponse était plutôt ambiguë mais en gros, il n'est pas prêt pour une relation et aussi, …je crois qu'il a un petit quelque chose pour toi.» Si Adrien ne rêvassait pas à Ladybug en regardant leur statue, le quelqu'un d'autre à qui il pensait était ChatNoir.
Le héros commença à rire doucement et rit finalement tellement fort qu'il finit allongé sur le toit. Ladybug s'assit à côté de lui avec le sourire aux lèvres simplement parce qu'il riait. C'était probablement la première fois qu'elle le voyait rire et elle le trouvait magnifique comme ça.
«Tu vas pas commencer à être jalouse de moi, j'espère? Tu sais qu'il n'a aucune chance dans mon cœur comparé à toi?» dit-il en riant toujours mais capable de respirer maintenant.
Ladybug laissa éclater un délicat rire cristallin. Elle le trouvait adorable. Ils restèrent longtemps à discuter et rire devant l'ironie de la vie. Ladybug était toujours convaincue qu'une relation entre eux serait trop compliquée et elle gardait espoir qu'un jour la situation d'Adrien changerait. Elle était prête à attendre l'homme de sa vie. Surtout qu'il avait parlé de l'embrasser. En attendant, elle avait pour amis deux charmants garçons qui l'adoraient. Et qui la faisait se sentir bien. Si elle venait à bout de sa timidité avec Adrien, elle pourrait sans doute avoir avec lui des conversations aussi passionnantes qu'avec son partenaire. Elle le pressentait.
ChatNoir observait le regard plein d'étoiles de sa Lady et se jura d'attendre, attendre qu'elle soit prête à le regarder en permanence avec ce regard. De ne jamais cesser de l'aimer tant qu'elle le laisserait faire.
Le lendemain, à l'école, ils étaient tous deux fatigués mais aussi contents d'avoir eu ces discutions. Dans un même temps, la rumeur avait courue et leur pique-nique en faisait l'objet. Forcément, en s'installant si près de l'école, c'était à prévoir qu'ils seraient repérés.
Ils expliquèrent que Nino et Alya étant maintenant ensembles, ils avaient simplement recherché la compagnie l'un de l'autre et tous le comprirent.
Ils étaient à cet âge où on est encore timide sur ces choses. L'âge où toutes les premières fois sont spéciales. Et en même temps, ils n'étaient plus des enfants voyant le monde en noir et blanc.
Mais Alya ne fut pas dupe. Si Marinette avait lunché avec Adrien, elle avait tout de même dû aborder LE sujet.
Marinette lui expliqua qu'Adrien ne voulait pas d'une relation intime pour l'instant et qu'ils avaient décidé de rester amis… pour l'instant. Que tous les deux attendraient le bon moment pour être en couple. Marinette avait tue la plus grande partie de la conversation par prudence. Et cette histoire qu'elle ne comprenait pas au sujet de ChatNoir était le secret d'Adrien.
Alya vit une vague idée se profiler devant elle. Elle exigea dès lors de Nino que Marinette puisse les accompagner lors de leur rendez-vous dès que c'était possible. Celui-ci se tourna naturellement vers son comparse pour tenir le chaperon occupé. Ce avec quoi Alya ne pouvait qu'être d'accord.
C'est ainsi qu'ils commencèrent à passer le plus de temps possible ensemble, tous les quatre. Ce temps leur était précieux et finalement très rare en-dehors de l'école. Adrien n'ayant droit pratiquement qu'à une sortie en soirée par mois.
Mais ils commencèrent à passer leur midi ensemble et à rester réunis pendant les pauses. Et dès qu'ils le pouvaient, ils faisaient des tournois de jeux vidéo ou des soirées d'études ou ils allaient chez Marinette, soit dans son grenier ou avec ses parents.
Marinette s'épanouissait au contact des garçons. Mais Adrien se sentait de plus en plus trahi par la vie sous les exigences et les restrictions toujours plus grandes de son père.
