Marinette s'épanouissait au contact des garçons. Mais Adrien se sentait de plus en plus trahi par la vie. Il grandissait mais restait coincé dans la vie d'un petit garçon placé dans une vitrine. Il faisait tout ce qu'il pouvait pour plaire à son père, Nathalie, les professeurs et le photographe capricieux qui ne savait comment lui parler sans lui donner des ordres. Et maintenant qu'il y pensait, il y avait beaucoup de gens qui lui donnait des ordres.

…Même Ladybug. Qu'il soit Adrien ou ChatNoir, il recevait toujours des ordres par ceux qui ne pensaient jamais que ce qu'il faisait était suffisant ou bon ou correct.

D'accord, il y avait Nino. Ce gars avait été sa sauvegarde depuis très longtemps, depuis qu'ils se connaissaient, en fait.

Et il y avait aussi quelqu'un d'autre : Marinette. Belle, gentille, douce, ouverte.

Adrien savait qu'elle était une de ses fans. Mais elle était différente des autres. Elle ne lui avait jamais rien demandé. Et l'avait toujours accepté tel qu'il était.

Elle avait parfois encore de la difficulté à lui parler mais lorsqu'il était triste et avait besoin de soutien, elle était toujours capable de parler efficacement avec douceur et empathie. Elle était une personne formidable. Elle en faisait toujours beaucoup pour son entourage. Adrien en pensait beaucoup de bien. Si sa vie ne s'accompagnait pas d'autant de dangers et de problèmes, il serait allé vers elle.

Pendant un calme après-midi du début de l'été, ils s'étaient retrouvés seuls assis côte à côte à une table de la bibliothèque de l'école. Tous leurs camarades de classe étaient occupés à travailler sur des questions de sciences. Chaque équipe de deux travaillait sur un concept différent.

Alya et Nino recherchaient des documents dans les rayonnages ou des articles compilés sur ordinateur. Déposant à l'occasion, leurs découvertes sur la table pour qu'Adrien ou Marinette retrouve l'information exacte dans les textes.

C'est alors qu'il avait remarqué le crayonnage de ChatNoir que Marinette faisait sans trop y penser sur un coin de son cahier de dessin qui dépassait sous son travail.

Mais elle le laissa bientôt inachevé pour choisir plutôt une grande feuille blanche de son cahier de dessin et regardant alentours la position du professeur et des autres élèves qui pourraient la dénoncer, elle commença un fabuleux portrait du héros.

Chaque fois que le professeur ou quelqu'un d'autre approchait de leur coin reculé, Adrien faisait un bruit ou un mouvement pour que Marinette recouvre son œuvre. Il fit aussi une partie de son travail d'équipe. Il voulait vraiment voir le produit terminé.

Et il en fut vraiment ému. Elle l'avait dessiné dans son costume habituel mais avec une expression qu'il n'avait que rarement. Son sourire était doux et un peu triste mais il y avait dans le regard des étincelles, de la tendresse, le l'attachement. …de l'amour peut-être?

Mais comment avait-elle réussit à le dessiner de mémoire ou avec cette expression?

Elle n'avait pu le voir avec ce visage qu'en deux occasions : lorsqu'il était pour la première fois aller sur son balcon pour y trouver du réconfort après que Ladybug l'ait laissé attendre seul avec la surprise qu'il lui avait préparée et lors de cette soirée de Noël, des mois plus tôt. Dans toutes les autres occasions où il l'avait croisé en étant masqué, ils étaient dans une situation d'urgence.

C'est alors que quelque chose se réchauffa en lui. Il se rendit compte qu'il manquait de ces moments avec elle. Il en voulait plus. Dans un même temps, il savait qu'il ne pourrait se contenter d'une seule rencontre ou d'une relation où il ne pouvait la voir qu'à l'occasion comme cela était le cas à ce moment.

Il avait désespérément besoin d'elle dans sa vie. Comme un manque qu'il ne savait pas qu'il avait. Il lui avait dit 'non' par peur des complications mais il se rendait compte qu'elle en valait la peine. Elle valait de franchir tous les obstacles du monde pour elle. Il était prêt à faire tout ce qu'il fallait pour l'avoir dans sa vie.

Avec seulement, quelques minutes avant de partir de l'école, il se retourna vers elle pour demander : «Mari, es-tu une fan de ChatNoir? Je veux dire… Tu as fais quelque chose de formidable de son apparence juste comme ça. Et sans lui devant toi comme modèle! Tu es une si grande artiste! Mais je suis curieux de savoir pourquoi tu l'as choisit comme sujet de dessin?»

«Je ne dirais pas que je suis une fan de ChatNoir. C'est vrai qu'il est mon super héros favori et je l'ai dessiné parce que ça m'apaise de le faire. Mais je le vois plutôt comme un ami. Tu sais, le genre de personne avec qui un lien s'établi très rapidement et avec qui tu parles comme si vous vous étiez toujours connu. Nous ne nous sommes pas rencontré si souvent mais je me sens proche de lui.»

«Oh! Je dois dire que, pour ma part, je suis un grand fan de Ladybug. Mais quand je l'ai rencontré, j'ai ressentit quelque chose de spécial. Comme si des aimants nous avaient attirés l'un vers l'autre. Je sais que j'ai l'air un peu stupide, ne t'en fait pas.»

«Hé! Elle est aussi un être humain. Peut-être qu'elle ressent la même chose que toi.» le réconforta-t-elle. «Tu n'as pas à avoir honte de tes sentiments.»

«Tu sais que tu es merveilleuse?» s'assura-t-il très sérieusement et avec sincérité.

S'effondrant sur la chaise de l'ordinateur de sa chambre, après avoir nourrit Plagg, il se demandait comment être avec elle sans l'être vraiment. Entre son père et Chloé, il n'avait aucune marge de manœuvre en étant lui-même. Il lui avait même déjà expliqué sa situation et elle lui en voulait peut-être encore un peu pour cela. Ou peut-être avait-elle complètement oublié ses sentiments pour lui.

De plus, en tant que ChatNoir, il pouvait la mettre en danger si quelqu'un les voyait ensemble. Aucune de ces options ne convenait à sa tranquillité d'esprit mais il en existait surement une autre qui lui offrirait la possibilité d'avoir juste un peu plus dans sa relation avec Marinette.

Son regard tomba comme souvent sur la lettre en forme de cœur accrochée à son babillard, la réponse au poème qu'il avait écrit à Ladybug. Ce n'était même pas signé mais c'était l'un de ses trésors les plus précieux.

Peut-être pourrait-il écrire un poème pour Marinette ou lui offrir des fleurs, geste classique. Mais il devrait faire tout cela en secret.

C'est alors que l'idée le frappa! Il deviendrait son admirateur secret! Il la couvrirait de tous les égards qu'elle méritait mais en restant dans l'ombre, se régalant de tous les sourires qu'elle ne pourrait contenir… s'il était chanceux. Il n'en voulait pas plus. Seulement lui offrir l'amour que Ladybug ne le laissait pas lui offrir.

Donc, le jour suivant, il glissa son poème par la porte de son casier et le jour d'après, il y accrocha une rose. Le dimanche, il fit livrer un bouquet de marguerite à la boulangerie.

Lorsque le cuisinier de son père lui servit un cake au kumquat, il adora tellement cela qu'il lui posa plusieurs questions sur le sujet. Il savait qu'il ne pouvait pas lui offrir de desserts ou de chocolats puisqu'elle vivait dans une boulangerie-pâtisserie mais comme les kumquats étaient de saison, il en acheta une grosse poignée. Ce petit délice d'agrume aussi savoureux qu'un bonbon à mi-chemin entre le citron et la clémentine était si difficile à peler qu'il les prépara tous lui-même un matin avant de les glisser dans un bol de plastique avec un petit mot dessus où il lui expliquait que ces fruits lui faisait penser à elle. Précieuse et qui valait tout le travail qu'on mettait pour les obtenir.

Il savait aussi qu'elle aimait l'artisanat et qu'elle avait de la difficulté en physique. Il ne manqua pas de la couvrir de cadeau concernant le premier et il acheta aussi un exemplaire d'un livre de cours sur une méthode d'apprentissage privée facilitant la compréhension de la physique. Mais il trouva ce cadeau tellement ennuyeux qu'il y ajouta des carambars aux saveurs amusantes.

Et elle aimait tellement tout ça! Les cadeaux, comme les attentions. Son sourire fut le soleil de ses journées pendant des semaines!

Jusqu'à l'arrivée des vacances. Mais il continua de déposer dans la boîte aux lettres de la boulangerie ou d'envoyer par mail les petites attentions qu'il aimait lui faire durant le congé scolaire.

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Conquérir Adrien n'étant plus le principal but dans la vie civile de Marinette, cet été là, elle commença à regarder encore plus autour d'elle.

Elle avait toujours prit fait et cause devant les injustices qu'elle voyait et aujourd'hui, elle en voyait encore plus. Son cœur rouge à pois noirs la poussait à se lever et parler plus souvent. Elle se disait parfois que la bataille serait plus facile avec un nom connu et respecté mais Ladybug avait pour mission prioritaire de combattre le Papillon, elle ne pouvait pas s'impliquer ou déclarer s'être attaché plus particulièrement à un groupe de gens, ils deviendraient alors des cibles. Marinette devint donc un masque dissimulant l'héroïne derrière ses bonnes actions.

Mais, évidemment, se lever pour protéger quelqu'un signifie s'opposer à quelqu'un d'autre. Y comprit à des gens amers de leurs échecs que le Papillon pouvait cibler.

Marinette se retrouva donc au centre de l'action à quelques reprises et ChatNoir aussi par la force des choses. C'est ainsi qu'ils se rapprochèrent peu à peu. Il avait aussi prit l'habitude de la ramener chez elle après les affrontements.

Et autre chose aussi vint inévitablement avec ces rencontres. Les contacts physiques. ChatNoir et Ladybug se touchaient constamment au combat. Avec Marinette, c'était la même chose. Ils s'attrapaient par la main pour courir, s'agrippaient par le torse en combat pour écarter l'autre d'une trajectoire, il la prenait dans ses bras et la serrait contre lui pour la protéger. Il s'était même couché sur elle à une ou deux reprises pour la protéger d'une explosion quelconque.

Et un jour, c'est elle qui l'avait protégé. Elle avait d'abord été visée et il l'avait mise en sécurité pour retourner ensuite distraire le déchaîné. Elle en avait profité pour passer la transformation et venir se battre à ses côtés.

Ils avaient eu le temps d'établir un plan d'action mais elle avait dû utiliser son lucky charme pour sauver la vie de passants innocents et avait manqué de temps, elle s'était cachée et avait commencé à préparer son piège pendant que Tikki se nourrissait. Gardant un œil sur les combats, elle avait remarquée qu'il était à terre et que son adversaire s'apprêtait à lui asséner le coup de grâce.

Elle sauta du haut de l'étage pour atterrir sur les épaules de l'akumatisé mais celui-ci l'avait rejeté trop vite pour que ChatNoir l'empêche de s'effondrer sur les décombres.

Il était arrivé près d'elle une seconde plus tard et elle lui avait transmit le message de Ladybug qu'il devait entraîner leur adversaire dans le piège sur le toit. Cachée derrière une poubelle, Tikki l'avait alors transformée et elle était arrivée juste à temps pour refermer le piège.

ChatNoir était furieux et voulait s'en prendre à ce type. Mais Ladybug lui glissa à l'oreille en le retenant par le bras que de démontrer une trop grande affection pour Marinette la placerait en danger.

Elle avait ensuite réparé la ville pour filer bien vite et attendre ChatNoir en Marinette dans la ruelle près de l'endroit où il l'avait vu pour la dernière fois.

Il l'avait attiré dans ses bras et avait collé son front contre le sien. «Dis-moi, Princesse, tu sais que c'est moi qui porte une armure, ici?»

«Mais oui, mon preux chevalier sans peur et sans reproche. Je te laisse ton titre de héros! Mais tu serais assez gentilhomme pour me ramener? Je suis plutôt loin de chez moi et mes parents vont s'inquiéter.»

«Oh! Mais avec le plus grand des plaisirs gente demoiselle.»

Il la déposa dans la ruelle derrière chez elle et elle traversa la boulangerie puis la cuisine pour souhaiter bonne nuit à ses parents avant de remonter à sa chambre avec un sac de glace.

ChatNoir frappa à la fenêtre de la trappe. Et elle le fit entrer. «Je voulais te proposer un massage. Je sais que tu as été guérie par le pouvoir de Ladybug mais tu dois être encore un peu endolorie.»

Elle avait passé un doux pyjama deux pièces et démarré un peu de musique pour couvrir leurs voix. Elle s'étendit sur son lit et il se plaça au-dessus d'elle sans pour autant s'y appuyer pour masser ses épaules.

«Je suis désolée tu sais, de t'entraîner dans toutes mes histoires. Si je ne me battais pas autant, tu n'aurais pas à me défendre si souvent.» se repentit-elle.

«Je pense tout à fait le contraire. Le jour où Ladybug a fait pour nous deux ce vœu de protéger la ville, elle avait tout à fait raison de penser que j'étais entièrement d'accord avec elle. Le problème ce ne sont pas les gens qui se défendent, ce sont ceux qui attaquent. Si tu n'avais pas défendu ces gens, ils n'auraient plus de maison aujourd'hui. Cet homme n'avait pas besoin d'un nouveau stationnement pour son magasin. Et la semaine dernière, tu as bien fait de défendre ces enfants, eux aussi ont le droit de se sentir en sécurité en sortant de l'école. Non, le problème, c'est le Papillon qui donne autant de pouvoir à ces gens et… Ce serait mon rôle à moi aussi d'en faire autant que toi. C'est notre travail à Ladybug et moi que tu fais en défendant les gens. Je suis simplement très inquiet pour toi.»

«Il y a des choses pour lesquels un masque nui plus qu'autre chose pour les accomplir. Tu ne dois pas t'en vouloir.» l'avait-elle défendu.

«Je ne peux rien faire sans mon masque. C'est lui qui me donne ma liberté. C'est à peine si j'ai le droit de sortir de chez moi sans lui.» s'expliqua-t-il.

Les mains de ChatNoir avait descendu lentement le massage jusque sur les reins et avait poursuivit sur les mollets.

Il se pencha et déposa un baiser dans le cou de Marinette. «Merci, de m'avoir sauvé aujourd'hui. Je t'en suis très reconnaissant.»

«C'est moi qui devrait te remercier mille fois, c'est moi qui devrait te faire un massage.» Elle s'en voulait toujours d'entraîner ChatNoir dans les impulsions qui la poussait à combattre encore plus que seulement faire son devoir de contrer les actions du Papillon. Il s'agissait encore une fois de nettoyer la ville d'une certaine façon. Simplement, elle le faisait sans l'aide des coccinelles.

«Peut-être une autre fois, alors. Dis-moi, Princesse, tu me laisserais t'en faire un vrai?» Il avait glissé sa main gantée sous son haut de pyjama.

«Je, hum, je pense qu'il y a de l'huile dans le tiroir là-bas. Une amie me l'a donné en cadeau, parce qu'elle a remarqué que je tombais souvent.» accepta-t-elle.

Elle replaça la tête et ferma les yeux lorsque ChatNoir remonta vers elle. Elle avait déjà retiré son haut. Mais se n'est pas une main gantée de cuir qui vint rejoindre son dos. Elle fut touchée par la peau chaude et frissonnante de la main du garçon sous le masque de ChatNoir. Après le premier mouvement de surprise partagée à ce contact, ils restèrent sans bouger durant un long moment et lorsque la main du garçon se remit à se déplacer, ce n'était plus pour un massage mais pour une caresse.

Après un long moment de silence intime où elle pouvait entendre la respiration rapide de son partenaire et où elle sentait une certaine tension s'accumuler en elle, Marinette se résolu à lui parler, autant pour mettre les choses aux clairs avec lui qu'avec elle-même.

«Je ne voudrais pas que tu te fasses d'idées. Il y a déjà quelqu'un à qui je pense beaucoup.» souffla-t-elle d'une voix qui trahissait l'effet que lui faisait ChatNoir. «Je me sens très proche de toi mais, il est celui que je préfère entre vous deux.»

«C'est ce garçon, celui qui occupe tes murs? Il occupe aussi tes pensées? C'est… c'est bien. Lui, c'est un garçon bien.» fit la douce voix de ChatNoir, plus maîtrisée que la sienne.

Il aurait voulu pouvoir lui dire qu'Adrien était une illusion, l'image qu'il offrait à son père. Mais de toute façon Adrien ou ChatNoir, les deux choisissaient Ladybug. Alors il préféra ne pas lui faire de peine. «Mais si un jour la vie vous séparait?»

«L'amour que je ressens pour lui est aussi très importante peu importe qu'il m'aime ou non en retour. Je sais bien qu'il y a peu de chance qu'on soit réunis pour toujours mais il y a encore de l'espoir dans mon cœur. On ne sait pas ce que la vie nous réserve.» elle avait longuement réfléchit à sa situation amoureuse depuis qu'elle avait ouvert son cœur pour qu'Adrien y voit ses sentiments. Elle s'était résolue à s'accepter tel que son cœur véritable était.

«Oui. Oui, je te comprends. Mon cœur lui appartient à elle, Ma Lady peu importe ses sentiments pour moi.»

Elle avait accepté son cœur et les risques d'être blessée qu'elle courait en suivant cette voie mais savoir que son meilleur ami pouvait s'infliger la même souffrance peinait Marinette, d'autant plus qu'elle s'en sentait responsable.

Marinette trouvait l'amour de ChatNoir pour elle magnifiquement triste. Elle aurait voulu qu'il en soit autrement et que son ami soit heureux. Elle aurait voulu lui faire comprendre que ce qu'il aimait chez l'héroïne n'était que mensonge mais elle avait de plus en plus peur de le blesser. Elle aurait voulu pouvoir guérir toutes les petites égratignures qu'elle avait faites sur le cœur de son chaton. Était-il très mal en point?

«J'aimerais savoir. (Et ne t'en fais pas, je garderai le secret.) Comment ça se passe entre vous? Vous en êtes où?» questionna-t-elle pour connaitre la profondeur de ses sentiments.

« Je sais qu'elle m'aime, à sa façon. Peut-être m'aimera-t-elle un jour comme moi je l'aime. En attendant, elle me permet de l'aimer et ça compte beaucoup pour moi. Et vous deux?»

«On est amis.» répondit-elle en soulevant les épaules. «Peut-être qu'un jour il y aura plus, peut-être que non.»

«Et entre nous deux, tu dirais qu'il y a quoi?» ChatNoir se posait exactement les mêmes questions qu'elle vis-à-vis de ses rôles dans la vie de Marinette.

«Je dirais qu'on est amis aussi, Chat.» répondit-elle avec un sourire dans la voix. «Tu es mon ami, mon secret, mon chat.» rigola-t-elle.

«Et si je voulais juste un peu plus que de l'amitié?» tenta-t-il.

«Comment ça?» fit-elle et il la sentit frémir sous ses doigts.

«Si je voulais être celui qui en connaît un peu plus qu'Alya, celui à qui tu sourie un peu plus qu'aux autres garçons. Si moi aussi, je voulais tenir ta main? Si je voulais être quelqu'un de spéciale dans ta vie avec un place spéciale dans ton cœur?»

Pas de l'amour mais juste un peu plus que de l'amitié.

«C'est déjà plutôt ça. Il y a des choses que je te dis dont Alya n'est pas au courant. Et à l'exception d'Adrien, tu es le seul ami qui fait battre mon cœur quand je te vois. Tu es aussi la seule personne qui m'ait jamais donné un massage. Mais si tu veux un peu plus, alors moi aussi j'en veux un peu plus en échange.»

«Dis-moi simplement, ce que tu veux ma princesse.» promit-il d'une voix rauque. «Tes désirs sont des ordres.» Tous ce qu'il pouvait faire pour la rendre heureuse le rendrait heureux aussi. Il se rendait compte qu'il transférait son trop plein d'affection à donner de Ladybug à Marinette mais il voulait se permettre de le faire parce qu'il en avait envie.

Durant un long moment, Marinette resta silencieuse et réfléchit intensément. Un jour ou l'autre, Ladybug disparaîtrait. ChatNoir attendait impatiemment ce jour où ils pourraient se révéler leurs identités mais il était fort probable que ce jour soit aussi le premier où Marinette retrouverait toute la place que Ladybug lui avait prise.

Peut-être ce jour-là serait-elle avec Adrien et peut-être que non. Peut-être serait-elle disponible pour ChatNoir mais une chose était sure, ChatNoir ne serait jamais avec Ladybug! Elle ne pouvait être véritablement avec lui avant la chute du Papillon et fort probablement pas après. Les masques les empêchaient d'être réunis et Ladybug était appelée à disparaître. La seule chance pour qu'ils soient ensemble c'était qu'il soit avec Marinette. Sinon comment fonder un vrai foyer avec de tels secrets pour base?

Mais elle le connaissait, il n'abandonnerait pas. Parce qu'il ne voulait pas être seul. Il avait besoin de tendresse, de présence, d'amitié. Alors, elle allait lui donner tout ça. Lui ouvrir son cœur pour qu'il vienne s'y réchauffer.

Et en prenant cette décision, son cœur soupira de lui-même par ses lèvres : «Un baiser.» Elle ressentait très fortement ce besoin de sentir les lèvres de ChatNoir sur elle, sur sa peau. Elle se désespérait de retrouver leur douceur.

ChatNoir s'inclina vers l'avant. Son corps toucha celui de Marinette comme un murmure, à peine un frôlement et il déposa un baiser fiévreusement sur sa joue. Il fit durer le baiser très longtemps. Il y mit tout ce qu'il pu de sentiment amoureux en se contraignant à ce baiser. Ce baiser et cette joue. Un baiser sur la joue n'était pas un vrai baiser. Ça, il en avait le droit.

«Dors bien princesse. Fait de beaux rêves.» fit Adrien avant de sortir sur le balcon et de s'y transformer.