(Une semaine plus tard, toujours pendant les vacances d'été)

Ce jour-là, il n'avait pas dit "Je t'aime" Il avait fait bien plus.

L'akumatisé avait réussit à coincer Ladybug. Le Bourreau, un type armé d'une hache, s'apprêtait à exécuter Ladybug …et il était trop loin. ChatNoir avait échoué. Échoué à la protéger et pour lui c'était un crime. Le Bourreau ressentit sa culpabilité et ChatNoir devint tout à coup une cible beaucoup plus appétissante que ces bijoux que voulait son commanditaire.

«Je te propose ma clémence pour celle que tu aimes si tu te rends et prends sa place.»

«C'est d'accord.» accepta ChatNoir. Tout plutôt que de la perdre et devoir vivre dans un monde où elle n'existait plus.

La place où ils s'étaient battus était dévastée et ressemblait à un champ de bataille. La simple vu du Bourreau inspirait la peur et les gens avait fuit. Pendant que ChatNoir s'avançait obligeamment, le Bourreau libéra Ladybug qui saisit l'occasion pour voler sa hache au vilain et avec rage elle la fracassa au sol. Elle était d'autant plus furieuse que son corps se révoltait à l'idée de le perdre en combat.

«Merci, ChatNoir. Tu m'as encore sauvé la vie.» remercia Ladybug lorsque tout fut terminé. «Mais ne me refais plus jamais un coup pareil!» compléta-t-elle avec colère. Elle s'enfuit bien vite pour lui cacher ses larmes qu'elle réussit à retenir jusque chez elle.

Au bout d'une demi-heure de pleurs et de tremblements qui l'aidèrent à évacuer sa nervosité, elle s'endormit, épuisée par le choc et la terreur qu'elle avait ressentie durant cet affrontement. D'abord, pour elle-même, puis pour lui. Elle se sentait vidée de toute énergie.

En se réveillant de sa sieste lorsque sa mère l'appela pour dîner, elle avait une nouvelle certitude. Elle était aussi bien amoureuse de ChatNoir que d'Adrien. Elle ne pouvait plus prétendre que ChatNoir n'était qu'un ami. Son cœur battait beaucoup trop vite en pensant à lui. Mais elle aimait toujours autant Adrien. Il se trouvait là, juste sous son cœur, ce sentiment chaud et fort qui y avait élu domicile.

Pouvait-elle choisir l'un d'eux?

Avait-elle à choisir l'un d'eux? Adrien ne pouvait pas être en couple avec une fille et ce serait si difficile pour Ladybug d'avoir une relation amoureuse!

Elle évaluait vraiment pour la première fois la possibilité d'avoir une relation avec le masque. Elle réfléchissait à tous les obstacles qu'elle devrait surmonter pour le faire.

Entre ses parents qui la protégeaient avec amour et Alya trop maman poule, sans parler de son horaire chargé qu'elle devait respecter et ses obligations comme ses devoirs ou ses tâches à la maison. Elle se sentait déjà en action vingt-quatre heures sur vingt-quatre. C'était déjà un miracle en soit qu'elle puisse échapper à sa vie le temps de combattre les akumas.

Et quelle quantité de mensonges et de secrets cela entraînait-il! Elle le prenait chaque fois comme une blessure lorsqu'elle voyait une distance entre ses proches et elle causée par ses faux-fuyants.

Lorsqu'elle remonta à sa chambre pour la soirée, elle s'attaqua vaillamment à ses devoirs (surtout qu'elle n'avait plus le temps de les remettre à plus tard) mais elle entendit frapper à sa fenêtre peu après. L'orange et le rouge enflammaient le ciel de Paris dans un profond coucher de soleil, lorsque le héros couvert de noir se glissa par la trappe.

«Tu vas bien? Le combat a été difficile aujourd'hui. Tu as été blessé? J'ai vu que tu avais pris des coups.» Lui demanda-t-elle avec empressement en le laissant entrer.

«Non, je vais bien. C'était plutôt de la routine ce combat, finalement. Ils sont tous plus ou moins difficiles. Mais j'avais envie de te voir. J'ai pensé à toi toute la semaine.» Il la prit dans ses bras et leurs regards se soudèrent l'un à l'autre. Elle plaça ses mains sur ses épaules pour le rejoindre dans l'étreinte.

«Je veux te donner un baiser, un vrai. Un qui coupe le souffle. Parce que quand je te vois, je ne peux plus respirer.» souffla-t-il. Il en voulait encore plus. Il l'avait vu en tant qu'Adrien à l'occasion de son anniversaire et les cours reprendraient bientôt mais ce n'était pas assez.

«Et elle…?» demanda-t-elle doucement.

«Aujourd'hui, j'ai fait quelque chose pour elle et elle n'est pas restée avec moi. Je veux juste un peu de ta tendresse. J'ai peur qu'elle ne s'intéresse jamais à moi. Alors, j'ai envie de m'occuper de toi. Et de t'embrasser.»

Il y avait de la tristesse dans sa voix et dans son baiser. Son étreinte était fiévreuse et demandante. Elle lui répondit avec chaleur et envie, en explorant ses lèvres qu'elle avait tellement envie de connaître par cœur. Mais un feu s'alluma en elle et elle réalisa qu'elle voulait plus que seulement ce baiser et même plus qu'une soirée de baiser qui ne resterait qu'une soirée souvenir.

Elle ne voulait pas non plus que son autre moitié reste fâchée avec lui. «Chat, je pense que tu devrais parler avec Ladybug. Je veux que tu viennes me voir. Je veux que tu te sentes libre de venir ici aussi souvent que possible. Mes parents se couchent dans quelques minutes et c'est la même chose tous les soirs. Alors, on serait tranquilles, seuls et ensembles.

Mais je ne veux pas que tu restes en désaccord avec elle. D'après ce que j'ai vu du combat de tout à l'heure, je crois qu'elle est partie parce qu'elle était bouleversée et si c'est le cas, elle sera peut-être en train de se promener sur les toits comme tu le fais. Va la trouver, parlez-vous. Je serai là lorsque vous aurez fait le point tous les deux. Je veux être avec toi parce que tu en as envie pas parce que tu ne peux pas être avec elle.»

Il avait à peine mis le pied en-dehors du quartier dans sa recherche de sa partenaire, qu'il reçu un appel.

«Bonsoir, chaton. Tu es très occupé? Est-ce que je te dérange?» fit une voix légèrement rouillée.

«Pas du tout, ma Lady. Je pensais à toi.» Il eut une pensée pour Marinette. À ses yeux, elle était une bonne fée qui lui portait bonheur dans sa vie comme Ladybug le protégeait de la malchance au combat.

«Tu peux me retrouver sur la Tour Eiffel? J'aimerais qu'on discute de ce qui s'est passé aujourd'hui.» demanda-t-elle.

«Je suis déjà en route, ma Lady.»

Elle était déjà sur place lorsqu'il arriva. Elle lui tournait le dos, bras protégeant sa poitrine et contemplant la ville.

«Je t'aime beaucoup, tu sais. Je l'aime lui mais je t'aime aussi. Je ne veux pas te perdre au combat. Ça me briserait complètement. Je suis partie pour te cacher ma peur. Je cache toujours mes larmes. Ma panique, mes incertitudes, ma détresse, je ne laisse jamais personne les voir lorsque je porte le masque. Mais ce faisant, j'ai l'impression de mentir à tout le monde. Toute cette histoire de Ladybug est un gros mensonge. Je te mens à toi aussi, au fait.»

Sa voix devenait crue, dure et blessée. Comme si elle essayait d'avouer qu'elle était méchante et s'était bien moqué des gens mais ChatNoir la voyait sur le point de se briser en deux. «Je prétends être courageuse, savoir où je vais, je prétends que je n'en ai rien à faire de toi…»

Lorsque les bras musclés de son partenaire se refermèrent sur elle pour la rapprocher tendrement de lui, elle s'effondra en sanglot et la voix lui manqua.

«J'ai essayé.» poursuivit-elle avec panique et repentir. «J'ai essayé d'être Ladybug en-dehors des combats. J'ai tenté de rendre service en utilisant ma notoriété et aussi j'ai eu besoin de mes pouvoirs pour sauver des vies. Mais ce faisant, j'ai caché à mon entourage l'endroit où je me trouvais. J'ai dû faire des tas de mensonges, j'ai été punie. Ils m'aiment, tous. Ils veulent toujours savoir où je suis. Ils le font pour mon bien.

Pour mes disparitions pendant les alertes akumas, je n'ai qu'à leur dire que je me cache, que je suis en sécurité que je ne réponds pas au téléphone pour ne pas être repérée. Et ça passe très bien dans ces cas-là, mais en-dehors de ça… Je voudrais passer du temps avec toi et rester pour te parler. Je voudrais te voir, sortir avec toi. Mais ça leur ferait du mal.»

«Lorsque tu leur mens, que tu caches tes larmes, tes inquiétudes, ta fatigue, c'est pour les protéger? Ça te fait du mal de mentir mais, tu le fais pour leur bonheur et leur sécurité?»

La tête aux mèches noires collée contre son torse hocha positivement et ChatNoir poursuivit : «C'est pour eux aussi que je le fais. Je ne prends pas les coups et je ne risque pas ma vie pour que tu m'aimes… Je le fais parce que je sais que s'ils te perdaient… Je t'aime autant qu'eux et je sais à quel point j'ai peur de perdre quelqu'un d'aussi formidable que toi. Ça me ferait trop mal alors je les comprends. Et s'il-te-plait, ne te fâche plus contre moi, pas pour ça. Essaie plutôt de me comprendre.»

Après un long moment de silence où ils restèrent dans les bras l'un de l'autre, il soupira : «J'aime être dans tes bras et t'avoir entre les miens.»

«C'est pour ça que tu étais chez Marinette ce soir? Tu avais besoin d'un câlin?» Elle essayait d'oublier la douleur que leur relation entre héros avait déjà amenée en elle alors qu'ils ne l'avaient même pas encore débutée. Elle voulait plutôt ramener dans la conversation la douceur que sa relation de plus-que-de-l'amitié avec ChatNoir était pour elle.

«Oui, je me sentais aussi seul que d'habitude dans ma vie déserte. Mais comment sais-tu que j'étais chez elle?»

«Elle m'a appelé, pour me dire que tu n'allais pas bien toi non plus.» dû-t-elle mentir. Elle espérait que ce mensonge apporterait plus de bien que de mal.

«Vous vous connaissez en-dehors du masques?» s'étonna-t-il. Pouvait-il la connaître aussi?

«Non» le trompa-t-elle. «Elle a juste mon numéro de téléphone. Tu te souviens de ce jour, il y a plusieurs mois où je t'ai demandé de veiller sur elle? Je lui ai donné mon numéro pour les urgences. Depuis, elle me respecte et ne m'appelle que lorsque c'est important.»

«J'espère que tu as plus confiance en mes capacités aujourd'hui…» dit-il cachant sa blessure sous de l'humour et cherchant peut-être aussi quelques compliments.

«Ce n'était pas du tout parce que je n'avais pas confiance en toi! Je ne pouvais pas être là pour te protéger. Tout ce que je pouvais faire c'était de demander à Marinette de m'appeler si tu avais besoin de moi.» Elle se rappelait de ce soir-là sur le bateau et se souvint de cet instant de culpabilité lorsqu'elle avait réalisé qu'elle l'avait entraîné dans un piège qui s'était refermé sur eux. Elle n'y avait pas fait attention à l'époque et avait transformé ce sentiment en colère contre lui. En réalité, elle s'en voulait de ne pas avoir fait mieux elle-même.

«Elle est formidable.» dit ChatNoir avec un sourire aux lèvres en repensant à la façon dont elle les avait sauvés, ce soir-là.

«Ça t'arrive souvent de, d'être triste?» Ladybug devinait un grand poids sur le cœur du garçon qui était venu la voir à sa chambre même s'il n'avait prétendu qu'à un caprice qui le poussait à aller la voir.

«Moi aussi, je mens aux gens. S'ils savaient à quel point ma vie est pathétique, ils me fuiraient pour ne pas être contaminé par mes problèmes.» Il avait confirmé ses doutes et sa vie était encore pire que ce qu'elle pensait, il ne s'en rendait probablement même plus compte. Être obligé de cacher ses souffrances pour ne pas en subir d'autres n'était pas matière à amener le sourire avec lequel il parlait de sa vie.

«À Marinette, tu peux tout dire. Elle ne te jugera jamais, ne te blessera pas. Et elle est disponible pour toi. Si tu savais à quel point je me sens coupable de ne pas moi aussi l'être pour toi. Je sais que tu aurais voulu être avec moi. Si les circonstances étaient différentes, je suis certaines que je t'aurais dis oui. Parce que tu es quelqu'un de formidable et qu'il en faudrait vraiment peu pour que je sois irrémédiablement accrochée à toi. Mais ça détruirait tellement de chose pour l'instant et il ne faut pas changer ce qu'il y a entre nous. On a besoin d'être capable de travailler efficacement pour vaincre le Papillon.»

Elle repensait à toutes les fois où elle devait faire fit de la sécurité de ChatNoir. Elle tenait en haute estime ses capacités au combat mais cette vie était dangereuse et dans leur duo, ce n'était pas son rôle à elle de prendre des risques pour lui. Elle était celle qui reste debout pour reconstruire.

'Nous y voilà.' Pensa-t-elle 'Cet instant où je vais devoir le faire souffrir.'

«Mais après ça, lorsqu'il sera vaincu, Ladybug n'aura plus de raison d'être. ChatNoir, si tu vois en moi une invincible, si ce que tu aimes et attends, c'est que la courageuse et fière Ladybug, celle qui fait toujours tout ce qu'il faut, soit avec toi, tu dois oublier ça. Parce qu'elle n'existe pas vraiment. C'est un personnage que j'ai inventé, un masque. Moi, je suis juste la fille derrière, juste…»

«Miss Maladroite? C'est de cette fille dont je suis tombé amoureux au départ. Comment pourrais-je être déçu de la retrouver?» Il faisait référence au comportement qu'elle avait eu à leur premier combat, à celle qu'elle avait été en tant que Marinette tout comme en tant qu'héroïne et qui se laissait marcher sur les pieds par Chloé et écraser par la culpabilité de sa maladresse. «Non, je ne suis plus si faible.»

«Ce n'est pas de ta faiblesse ou de ta force dont je suis tombé amoureux.» fit-il très sérieusement en plantant son regard dans le sien. «Je suis tombé amoureux de toi parce que j'ai vu un doux petit bouton s'épanouir dans la plus belle des fleurs en seulement quelques instants.»

Ladybug décida de prendre un risque afin de préserver l'avenir qu'elle voulait. Pour garder la relation d'amour ou d'amitié avec ChatNoir après qu'elle ait retiré son masque.

«Soit avec Marinette!» fit-elle d'une voix plus convaincu qu'elle ne l'aurait voulu. Elle avait eu l'intention de lui faire une proposition plutôt qu'une supplique ou une injonction. «Euh, je euh, enfin, hum euh. Je veux dire que je ne veux pas être un obstacle entre vous. Si la vie vous amène l'un vers l'autre, je ne m'y opposerai pas. Et je ne veux pas que tu t'empêches d'être avec elle pour moi. Vous avez besoin l'un de l'autre dans vos vies.»

Adrien passa une grande partie de la nuit à réfléchir à la possibilité d'être avec son amie en utilisant son masque pour se cacher. Cela soulagerait tant de ses souffrances mais amènerait aussi beaucoup de désagréments à Marinette. Mais la vie de Marinette était déjà pleine de désagréments et elle avait choisit cela volontairement parce qu'elle savait que se donner du mal pour aider les autres en valait toujours la peine.

Il réalisa que s'il voulait une relation totale, pleine et entière, sans concessions avec sa Lady, de Marinette il n'en avait jamais assez, il n'était jamais satisfait. Chaque fois qu'il partageait un peu avec elle, il en voulait plus. Il en voudrait toujours juste un peu plus.

Le lendemain, Marinette retournait à la boulangerie après avoir fait une livraison lorsqu'il y eu un accrochage entre deux voitures. Ayant prit le temps de suivre des cours de premiers soins médicaux pour son travail de super-héroïne, elle s'approcha pour voir s'il y avait des blessés.

Elle trouva un homme en train de hurler contre une femme toute menue. L'arrière de son gros camion de luxe avait été endommagé par le capot détruit d'une petite voiture dans laquelle se trouvaient deux enfants qui hurlaient de peur.

Marinette vérifia qu'ils n'étaient pas blessés. Puis, s'approcha des deux conducteurs.

«Ça va aller, Madame. Vos enfants ne sont pas blessés. Vous devriez aller les rassurer.» offrit-elle.

L'homme comme la femme eurent un regard perplexe la détaillant. Mais la femme fit se qu'elle proposa et partie rassurer ses enfants pendant que Marinette restait devant l'homme pour le faire patienter. Mais un instant plus tard, ChatNoir atterrie près d'elle.

«J'ai vu l'accident. Il y a des blessés?» demanda-t-il

«Non, tout va bien.» répondit la jeune fille.

«Tout va bien, tout VA BIEN?» répéta le chauffeur «Et mon camion vous avez vu de quoi il a l'air à cause de celle-là? Je roulais tranquillement et elle a déboulé de nulle part comme si elle n'avait pas vu le feu.»

«Hum, je me demande combien de loi anti-pollution un truc aussi gros bafoue.» fit ChatNoir «Tu n'aurais pas le numéro de la fille du maire avec toi? On devrait lui demander. M. Bourgeois est tellement pointilleux sur la propreté.»

«Bien sûr que je l'ai.» répondit Marinette pendant que les ambulanciers s'assuraient de l'état de la dame. «Mais j'ai aussi celui de l'agent Roger. Il me l'a donné lorsqu'on a organisé le dîner des sans-abris, le mois dernier. Je ne suis juste pas certaine qu'on ait besoin de le déranger.»

«Tu as surement raison. Vous en pensez quoi, Monsieur?» lui répondit son ami.

L'homme repartit vers son camion sans répondre.

«Merci, ChatNoir» fit Marinette. Ils se placèrent face à face pour discuter.

«Toujours à faire mon boulot à ce que je vois?» répondit-il avec le sourire aux lèvres se permettant de la contempler sans remord.

«Tu n'as pas le temps de le faire puisque tu as une vie.» l'excusa-t-elle.

«Oui, d'ailleurs, je vais devoir y retourner. J'ai juste prétexté une petite course.» raconta-t-il en se rappelant que son chauffeur attendait qu'il s'achète un crayon pour l'école.

Tout à coup, elle aperçu l'homme retirer un morceau de tôle appartenant à la petite voiture de sur son camion et le lancer dans leur direction. Elle bondit derrière ChatNoir et attrapant son bâton au passage, le fit allonger et d'un roulement du poignet, envoya le projectile vers le sol.

«Sérieusement?» fit-elle en questionnant l'homme avec indignation. «Vous vouliez vraiment frapper un super-héros?»

«Bien quoi? Je pensais que c'était son truc d'arrêter les gens qui refoulent leur émotions négatives et gardent tout à l'intérieur. Si le Papillon m'avait changé en akuma, il aurait pris bien plus.»

«Si vous étiez devenu un akuma, vous n'auriez pas eu la chance de le toucher non plus.» répondit-elle hargneusement. Elle ne laisserait jamais rien lui arriver. Tant qu'elle serait là pour le protéger, elle ferait tout pour cela.


Un matin où Marinette était arrivée tôt, lors du vendredi de la semaine de la rentrée de leur deuxième année de lycée, une jeune fille rousse plus âgée qu'eux entra dans la classe et s'avança vers Adrien qui s'était retourné pour parler avec les filles et Nino.

« Bonjour Adrien. Tu aurais une minute? » Les deux filles et les deux garçons se retournèrent vers la jeune fille souriante.

« Noémie Dubois! » s'exclama Chloé se levant de son banc. « Quel culot tout de même de venir jusqu'ici! »

« Je voulais parler à Adrien et l'assistante de son père ne me laisse pas l'approcher. »

« Qu'est-ce qui se passe? » questionna le blond.

« Je fais partie du Club Jeunesse de Paris. Nous recueillons des dons pour des organismes de charité et nous organisons un concours et une soirée pour annoncer le gagnant. On veut trouver le célibataire le plus recherché parmi les moins de 25 ans de Paris. Ensuite, nous voudrions faire une enchère pour une soirée avec les candidats.

« Euh, si c'est pour une œuvre de charité, je peux demander. Mais si Nathalie t'a dit non, ça m'étonnerait que j'aie la permission de faire ce concours. »

« De toute façon, Chloé ne le laissera pas passer la soirée avec quelqu'un d'autre. » dit Alya tout bas à Marinette.

« Chut! » intima cette dernière « Ne lui donne pas d'idée. »

Mais c'était trop tard, la blonde qui ne doutait de rien avait compris qu'elle pouvait avoir la chance d'avoir afin une soirée avec Adrien. Elle retourna s'asseoir préparant son plan. « Ne t'attend pas à ce que je te laisse gagner, Noémie. »

Marinette avait toujours aimé les chiens et cette année-là, elle décida de s'impliquer pour la journée annuelle des refuges qui avait lieu le lendemain.

Le vendredi soir, elle décida de se coucher tôt pour être en forme sachant que la journée du lendemain serait épuisante. Déjà que la semaine de la rentrée et la journée même avait été riche en émotions. Cette fille, Noémie qui était venu relancer Adrien jusque dans la classe, ce n'était pas banale. Et dire qu'il aurait 16 ans la semaine suivante! Marinette espérait que ce genre de visites ne se reproduirait pas.

Mais alors qu'elle dormait seulement depuis une heure, elle entendit cogner à sa fenêtre.

« Tu peux entrer. J'ai laissé ouvert pour toi. »

Sans un mot, ChatNoir se glissa dans son lit et sous ses couvertures. Il la prit dans ses bras pour la tenir avec désespoir.

« Tu veux rester dormir ici? J'ai l'impression que ça te ferait du bien. » Pour tout réponse, il la serra encore plus fort. Elle le sentait frissonner et il avait surement pleuré ou en aurait eu besoin. Elle se retourna pour elle aussi le serrer contre elle, déposant un baiser sur sa tempe. Passant ses mains dans sa chevelure abondante, elle se mit à le caresser pour qu'il oublie sa détresse. Utilisant un ton de voix doux et intime, elle offrit : « Tu peux peut-être retirer ton costume, il fait trop noir pour que je vois ton visage mais je dois me lever tôt demain. Je vais à la journée d'aide aux refuges animaliers dans le 4e arrondissement.»

« J'espère que tu ne vas pas ramener une boule de poil à la maison? » fit-il tentant de cacher sa voix teintée par le chagrin sous des blagues.

« Ne t'inquiète pas, Chat. Je t'ai déjà dans ma vie et tu es le seul animal de compagnie que je veux. J'ai déjà voulu un chien mais on ne peut pas à cause de la boulangerie. »

« Encore une chance, tu imagines combien il serait difficile de l'empêcher de japper quand je viens te rejoindre? » Elle frissonna à la perspective de passer de nombreuses nuits dans ses bras.

« Vous vous entendriez comme chien et chat. » constata-elle sérieusement.

« Tes blagues sont vraiment mauvaises! J'adore! » et ils cachèrent leur visage contre le corps de l'autre pour étouffer de doux éclats de rires.

Marinette rejoint la dame qui organisait la journée vers 6h30 le lendemain et celle-ci fit visiter les installations aux bénévoles pour que tous s'impliquent pour les activités de la journée. Vers 10h30, ChatNoir leur fit la surprise de venir donner un coup de main.

La responsable et Marinette commencèrent par lui proposer de brosser les chats et les femelles eurent un comportement bizarre, et les matous se mirent à gronder à l'unisson. Comme on ne voulait pas faire faire les basses corvées au super-héros, question d'image du refuge et tout, Marinette proposa faiblement qu'il s'occupe des chiens avec elle. Mais d'un regard, il fit tomber sa proposition à l'eau. Comme de plus en plus de gens venait voir les animaux à adopter, le problème se régla de lui-même lorsqu'il commença à leur parler et à prendre des photos avec les gens et leur nouvel animal.

En début d'après-midi, le refuge fut subitement envahi par un nuage de jeunes filles pomponnées et gloussantes. À leur tête, se trouvait Noémie, la grande rousse que la classe de Marinette avait vu la veille.

Comme Marinette le pressentait, elles n'étaient pas là pour les animaux à adopter. Noémie expliqua à ChatNoir qu'elles voulaient toutes l'avoir pour le concours des célibataires.

« Je ne suis vraiment pas convaincu. Mais c'est pour quelle cause? »

« Celle de ton choix. » lui fut-il répondu.

« C'est sûr que c'est intéressant… Mais je ne suis vraiment pas certain de pouvoir être à la soirée... »

ChatNoir était très mal à l'aise et il jeta un regard suppliant très discret à Marinette. Il n'avait même pas l'excuse de pouvoir dire qu'il était en couple, peu importe qu'il le soit ou non avec Marinette.

Celle-ci n'était pas à l'aise avec l'idée de le voir avec une autre fille. Heureusement, Adrien ne participait pas. Mais elle pouvait voir que quelque chose dérangeait son ami. Qu'il hésitait à choisir un moindre mal.

« Au fait » questionna-t-elle « Où à lieu la soirée? » Les jeunes filles se tournèrent vers elle et éclatèrent de rire. « Elle aura lieu au Grand Opéra de Paris. C'est mon père qui en est propriétaire. Pourquoi? Tu voulais venir, peut-être? Dans ce cas, j'aime mieux te prévenir que tu vas devoir amener tous tes pourboires et tous tes gages. Les mises à prix seront plutôt substantielles. Et je m'excuse de te dire ça, mais tu ne sembles pas aussi à l'aise financièrement que nos autres invités. »

« Ce n'est pas parce que je ne fais pas la promotion de produits de luxe importés que je suis pauvre pour autant. Je vais tout de même à Françoise Dupont. » précisa Marinette.

« Oui, un lycée public… » pointa Noémie.

« Pour les élèves d'un quartier chic. » argumenta la noiraude.

« De toutes façons, Marinette n'a pas besoin de payer pour sortir avec un garçon, ils sont tous à ses pieds. » intervint ChatNoir avec un clin d'œil.

Marinette rougie et sortie de la pièce sans répondre. Elle ne voyait qu'une façon de démêler tout cela et de faire comprendre la position des héros à ces jeunes filles.

Les filles la traitèrent d'ingrate pour ne pas avoir répondu au compliment de ChatNoir et elles se retournèrent vers le garçon pour continuer de plaider pour qu'il vienne à la soirée. Ladybug atterrie derrières elles et ChatNoir s'avança pour lui faire le baisemain.

Elle ne l'avait que rarement laissé faire cette marque d'affection et jamais en public mais il essayait encore tout de même de la séduire de cette façon. Cette fois là, elle ne lui laissa même pas le temps de se pencher et lui fit immédiatement la bise sur la joue. « Ça va, Chaton? Ça fait bien trois heures que tu es ici. Le Papillon va s'en apercevoir et en profiter. Que ce passe-t-il mes demoiselles? »

« Ce sont les jeunes filles du Club Jeunesse de Paris qui organisent un concours de popularité. » présenta ChatNoir.

« Ah oui! La vente aux enchères des célibataires. Je crois que je suis contre ce genre de pratique ne serait-ce que pour le principe de réduire les gens à de la marchandise. Mais le plus gros problème à la participation de ChatNoir à cette soirée, c'est que s'il prévient qu'il sera là où qu'il y passe trop de temps, le Papillon y enverra un akuma. Je suis certaine qu'étant parisienne, les akumas ne vous font pas peur mais vous ne voudriez pas que votre soirée soit gâchée, non?»

Toutes les jeunes filles furent déçues et l'exprimèrent à hautes voix.

« Je peux peut-être m'inscrire au concours et encouragé les gens à donner pour une cause sans participer à la soirée. Ce serait faisable? » proposa-t-il

Un sourire naquit sur le visage de plusieurs filles et d'autres non. Une petite brune aux cheveux coupés au carré, s'avança et lui remit un carnet.

« C'est une maquette de travail du carnet de vote. On aimerait bien que tu sois à l'intérieur. Tu peux nous donner ta réponse à l'adresse au dos. »

« Bon, si c'est entendu» conclu Ladybug. «Je vous encourage à profiter de votre présence ici pour admirer les boules de poils qui se sont fait une beauté juste pour vous. Et moi, je retourne travailler. À plus tard, Chaton. Ne reste pas trop longtemps! »

« À la prochaine, ma Lady! »

ChatNoir passa dans le bureau de la responsable du refuge pour lui demander l'autorisation de les représenter. Elle était absolument euphorique et partie prévenir son équipe de travail de la bonne nouvelle.

Il retrouva Marinette pour la saluer avant de partir.

« Pourquoi as-tu dit que tous les garçons étaient à mes pieds. » Elle profitait de la chaleur de ses bras et lui de sa douceur.

« Parce que c'est vrai. Tous les garçons de l'école se retournent sur ton passage. Moi y compris. »

« ChatNoir? Serrais-tu dans la même école que moi? » questionna Marinette joueuse.

« Oui » soupira-t-il « Mais, s'il-te-plaît, ne cherche pas à savoir qui je suis. Ça pourrait être dangereux. »

« Je n'en ai pas besoin. Je ne ressens pas le besoin de savoir qui tu es mais j'aime savoir que tu es près de moi. » fit-elle honnêtement.

Après un instant de silence, elle reprit l'autre sujet de conversation. « C'est impossible que des gars se retournent sur le passage d'une fille aussi banale que moi. »

« Tu n'as rien de banale Marinette. Je suis certain que d'ici un mois, tu auras le titre de plus belle fille de l'école. »