Il ne fallu pas plus de deux semaines pour que la prédiction de ChatNoir se vérifie. Il faut dire que Marinette avait laisser pousser ses cheveux durant l'été et qu'elle portait, maintenant que l'école avait recommencée, les nouvelles tenues qu'elle s'était confectionnés durant le congé et qui la mettait en valeur.

Elle commença à recevoir plusieurs demandes de sorties (qu'elle refusait toujours) et d'autres attentions en plus de celles de son admirateur secret qui commença à signer ses cadeaux d'un 'C.' pour les distinguer des autres.

Marinette se procura un petit carnet de vote pour le concours du Club jeunesse afin de voter pour ChatNoir, le jour même du lancement du concours. Le petit carnet, au coût de 10 euros, contenait un formulaire de vote, de la publicité pour la soirée et chacun des célibataires y avait une fiche avec une photo, une description de lui-même et celle de l'organisme communautaire qu'il représentait. Les carnets se vendaient déjà très bien. Tout le monde en voulait un.

En parcourant la liste des concurrents, Marinette y trouva la photo d'Adrien. Elle en fut très surprise mais ce procura un deuxième carnet afin de voter pour lui aussi.

En retournant à l'école le lendemain, elle entendit Alya et Adrien qui discutaient du concours.

«Mon père à sauter sur l'occasion de pouvoir faire de la publicité dès qu'il a vu l'ampleur du projet. Peu importe ce que j'en avais à dire. J'ai eu beau lui répéter que je ne voulais pas faire cette vente aux enchères, il ne m'a pas écouté. J'ai au moins réussit à imposer l'Hôpital Publique pour Enfants comme cause associée lorsque j'ai su qu'on pouvait choisir. J'ai dû argumenter pendant les 15 minutes de la rencontre hebdomadaire avec mon père et encore, j'ai gagné parce qu'il n'en avait rien à faire. Ce qu'il peut être élitiste parfois!» Marinette remarqua qu'Adrien tentait de cacher une certaine douleur à ce sujet. La discussion avec son père avait dû être pénible.

À sa propre surprise, ChatNoir gagna le concours des livrets. C'était peut-être un peu parce que les gens avaient remarqués que lui et Ladybug étaient vraiment devenus simplement amis maintenant et qu'il lui faisait moins d'avances.

Mais le soir de la réception, Ladybug se glissa par le toit de l'Opéra et se cacha parmi les mécanismes du plafond de la scène pour observer les enchères d'Adrien soutirer une somme monstrueuse à Chloé.

Ils restèrent sur place et en plein milieu de la piste de danse durant une demi-heure mais partirent ensuite.

Entre temps, Adrien avait eu 16 ans, juste à temps pour participer au concours. Il n'avait toujours pas eu le droit à une fête à la maison mais Alya et Nino avaient loué une salle de restaurant et toute l'ancienne classe c'était joint à eux. Malheureusement, les groupes étaient différents cette année-là.

Marinette avait offert un chapeau et un blouson de cuir assortis à Adrien. Elle les avait fait en cuir blanc épais et avait ajouté une découpe rouge à pois noirs à mi-hauteur sur la veste et un jeton du même motif sur le chapeau ceinturé d'un ruban rouge écarlate.

Après qu'Adrien lui ait dit qu'il était fan de Ladybug au printemps précédent, elle avait remarqué qu'il avait toujours sur lui de discrets accessoires à ses couleurs. Elle décida même, le jour où elle confectionna la veste et le chapeau, qu'elle pouvait faire comme lui.

Elle fabriqua un bracelet noir avec une ligne verte et deux fausses péridots et elle le portait en permanence. ChatNoir le remarqua et prit l'habitude d'embrasser son poignet chaque fois qu'il la voyait. Il aimait y voir un lien spécial entre eux, même si plusieurs autres personnes portaient des accessoires semblables.

Puisque ChatNoir avait révélé à Ladybug, non pas le jour, mais la semaine de son anniversaire, elle décida d'amener son chaton au cinéma. Ils n'étaient pas un couple et ce n'était pas un rendez-vous amoureux mais il lui avait réclamé cette sortie si souvent! Elle avait heureusement trouvé un cinéma où ils avaient pu entrer et s'asseoir sans être vu.

Durant cette période, le concours et les nouvelles responsabilités mondaines d'Adrien le rendait si nerveux qu'il dormait très souvent avec Marinette juste pour se calmer. Il détestait que son père exhibe et vende sa propre personne.

Lorsqu'il était seul avec les photographes et leurs équipes ça allait, ils étaient tous là pour faire de bonnes photos. Mais son père lui avait imposé de commencer à faire des défilés privés et il s'y trouvait souvent de vieilles dames lubriques qui le reluquaient sans vergogne et cherchaient de bonnes excuses pour le toucher. Et il recevait de plus en plus d'invitation pour des événements mondains. Au moins, son père les refusait presque tous pour lui.

Il aurait voulu pouvoir raconter tout ce qu'il vivait à Marinette mais sa présence seule faisait déjà beaucoup pour calmer ses crises d'angoisse. Elle était devenu son réconfort mais seulement pour ChatNoir. Adrien n'avait pas ce genre de relation avec Marinette.

Elle profita d'une de ses visites pour lui offrir un cadeau en prétextant que Ladybug lui avait envoyé un texto pour la prévenir de l'anniversaire. Il s'attendait à un joli objet fait main mais la boîte contenait un vieux drap qui lui était familier.

«C'est la couverture de mon lit.» expliqua-t-elle avant qu'il comprenne. «Ça fait des années que je l'ai alors j'imagine qu'elle gardera toujours un peu mon odeur. Je me suis dit, enfin euh, tu as déjà mentionné que tu aimais dormir dans mon lit et pas juste à cause de ton attirance envers moi. Alors, (excuse mes bafouillages), mais je me suis dis que tu aurais au moins un petit bout de mon lit les soirs où tu ne pouvais pas venir dormir avec moi.»

Elle en avait reçu un énorme baiser de remerciement, le premier depuis cette première fois où il en voulait à Ladybug et où elle lui avait demandé de mettre les choses au clair avec son amie avant de retourner ses attentions vers elle.

Cette fois, elle resta dans ses bras et ils s'embrassèrent très longtemps et passionnément, jusqu'à s'endormir dans les bras l'un de l'autre. Et même s'ils ne s'embrassaient pas systématiquement chaque fois que ChatNoir venait lui rendre visite, ils commencèrent à s'embrasser plus fréquemment.

Parce qu'en effet, ChatNoir commença à rendre visite à Marinette beaucoup plus souvent à partir de cette période. Après le concours, même après qu'il se soit fait à sa nouvelle vie et que ses crises d'angoisses se soient calmées, il venait maintenant la voir avec des pensées plus positives en tête.

Ils passaient assez de temps ensemble pour qu'il soit à l'aise et détendu dans son grenier. Il la regardait coudre, dessiner, ils dansaient comme des fous, il faisait des devoirs près d'elle sur sa tablette sans jamais rien lui montrer. Ils jouaient à des jeux vidéos, elle jouait dans ses cheveux pendant qu'ils regardaient des films ou des émissions télé.

Ils étaient si bien ensemble! Il n'y avait aucune pression, ils étaient avant tout amis. Même s'ils s'embrassaient.

Marinette pensait que ChatNoir préférait toujours Ladybug selon ce qu'il disait quand elle était transformée mais c'était peut-être mieux qu'il ne soit pas en amour avec Marinette. Dans l'éventualité où elle aurait un jour la possibilité d'être avec Adrien et qu'elle choisisse son camarade de classe comme amoureux. Elle voulait simplement être là pour lui, ChatNoir. Et la présence de son partenaire dans sa vie quotidienne la calmait toujours et la rendait plus forte.

Plagg ne voyait pas vraiment d'inconvénient à rester transformer plus souvent et plus longtemps… s'il y avait du fromage à la clé en quantité astronomique. Ce temps supplémentaire dans la proximité physique de Tikki lui convenait également même s'il ne pouvait lui parler.


Parallèlement à cette relation clandestine, une autre s'était développée entre Marinette et Adrien. Tout avait commencé après le concours. ChatNoir commençait alors tout juste à passer plus de temps éveillé avec elle.

Tout avait commencé un jour où on prévoyait le spectacle d'une troupe de théâtre semi-professionnelle à l'école pour le lendemain. Alya et Nino avaient proposé leurs quatre noms comme volontaires pour placer les décors à la dernière période de la journée. Marinette s'était donc dirigée vers la grande salle après la pause. Elle y retrouva Adrien qui ouvrait des caisses à la recherche de morceaux de scène inscrits sur le plan de montage. La caisse d'outils du concierge au beau milieu du bazar.

«Adrien? Tu as commencé depuis longtemps?» réalisa-t-elle «J'aurais dû venir plus tôt moi aussi.»

«Ne t'en fait pas. Puisque les autres ne sont pas là non plus, je dirais plutôt que je suis celui qui est en avance. Mais je suis bien content d'avoir de l'aide, je ne comprends pas grand-chose à tout ça.» fit-il en désignant le plan sur une table.

Marinette s'en rapprocha et repéra les diverses parties du casse-tête. «Alors, ça c'est la base.» fit-elle en pointant une grosse caisse de bois. «Donc celui-là ce sont les poteaux de la structure.»

Un travail d'équipe naturel s'installa. Marinette interprétant les instructions, Adrien les suivant pour déplacer les éléments et Marinette manipulant les fermetures et autres verrous.

Le tout était plutôt simple. Une scène solide surmontée par un frêle décor auquel pendait des rideaux. Le tout restait sécuritaire s'ils se trompaient.

«J'ai bien l'impression que Nino et Alya nous on fait faux bon.» soupira Marinette après une quinzaine de minutes de travail.

«C'est bizarre. Ça ne leur ressemble pas.» Adrien sortie son téléphone pour texter Nino mais n'obtint pas de réponse.

«Alya me fait tout le temps le coup mais en général, c'est quand il y a une attaque akuma et là, je viens de vérifier, il n'y a rien.» Après un moment de silence où elle hésita à aborder le sujet. Elle poursuivit : «Adrien, comment tu as vécu la période du concours?»

«Plutôt mal. Je n'aime pas ce genre de chose. J'ai fait plusieurs crises d'anxiété, heureusement je n'ai pas eu à vivre ça tout seul.»

Il avait parlé avec un sourire et elle s'étonna : «Tu as une petite amie?»

Entendant une légère déception dans sa voix, il s'approcha d'elle et mis délicatement sa main sous son menton pour qu'elle le regarde alors qu'il lui disait : «Écoute, je peux te confier que mon cœur bât pour deux personnes différentes et que je ne suis officiellement en couple avec personne. Mais je ne peux rien te dire de plus que t'assurer que je suis heureux comme ça pour l'instant. Par contre, tu peux me questionner sur tous les autres sujets, je n'ai rien à te caché. Il y a des choses que je cache à Nino, mais j'ai l'impression que tu me comprendrais.»

Il considérait même qu'à cause de la relation qu'ils avaient, ce n'aurait été que justice de lui révéler son identité secrète si elle le lui demandait. Si rester dans l'ignorance lui apportait plus de souffrances que de savoir, il était prêt à lui parler. Les mains d'Adrien sur elle lui laissèrent espérer être une des deux personnes importantes pour lui.

«On peut essayer. On a qu'à dire qu'on a une bulle où on peut tout ce dire et ça reste dans notre bulle.» proposa-t-elle.

«Hum, savoureuse idée. Ça me ferait vraiment du bien de pouvoir m'ouvrir à quelqu'un!» soupira-t-il. Il pourrait ainsi lui parler de certaines choses en ChatNoir et de d'autres en étant Adrien.

Ils terminèrent la construction quelques minutes avant la fin de la journée. M. Damoclès s'étonna qu'ils aient réussit à deux le travail de quatre personnes.

Il était temps pour eux de rentrer chez eux mais ils auraient plutôt eu envie de prolonger leur conversation face à face. Adrien voulait être avec sa douce amie mais, il était trop tôt pour que ChatNoir passe inaperçu en entrant chez elle.

«Marinette, tu voudrais venir chez moi? Je dois rentrer mais j'aimerais rester avec toi. Par contre, soit on passe devant mon père et il te fera subir un interrogatoire, soit on reste dans la cour. C'est juste que Nino n'a pas le droit de venir chez moi. Et je me sens un peu seul.»

«Il fait très beau aujourd'hui. On pourrait faire nos devoirs à l'extérieur. Mais, si tu veux, une prochaine fois, je mettrai une tenue sans la poussière de cette scène et je rencontrerai ton père.» Elle comprenait le besoin de réconfort de ChatNoir et voulait aider Adrien tout autant. Ils prirent sa voiture et une fois arrivés, il l'entraîna vers la droite de la cour, dans un escalier qui menait au coin de la maison. Ils s'installèrent sur le palier et sortir leurs devoirs.

«Adrien, je voudrais te poser une question. J'aimerais que tu me parles de ta relation avec Chloé.» ouvrit-elle la discussion.

«Il n'y a rien entre nous deux. C'est mon amie mais… Pendant longtemps, elle a été la seule amie avec qui je pouvais jouer lorsque ma mère n'était pas là. Elle a aussi ses bons côtés et aussi… des raisons à son comportement. Mais ça n'excuse pas tout. J'ai vu comment elle te traitait, tu sais. Je sais que c'est elle qui commence vos disputes. J'aimerais te défendre mais… Vous n'avez peut-être pas réalisé Nino, Alya et toi mais si mon père m'oblige à reprendre les cours à domicile, ce qui peut facilement arriver, elle sera la seule que je pourrai revoir. Je pourrais tous vous perdre. Elle serait la seule à avoir le droit de franchir cette porte.»

Marinette se pencha pour prendre la main d'Adrien dans la sienne. «Je te promet de faire ce qu'il faut pour que ton père m'accepte. Je ne te laisserai pas seul.»

«Merci, Mari. Je suis heureux de pouvoir compter sur toi.» fit-il chaleureusement.

«Euh, sinon pour Chloé… » poursuivie la jeune fille aux joues rouges. «C'est elle qui a gagné la soirée avec toi, le mois dernier?»

«Oui. Quelle soirée! Ça a failli tourner au pugilat. J'étais content que le gorille soit sur la scène pour me protéger! Ce sont de vraies tigresses ces filles du Club jeunesse! 80 000 euros! Tu te rends comptes? Je n'ai pas encore revu le père de Chloé. J'espère qu'il ne m'en voudra pas. Je suis heureux d'avoir réussit à imposer l'Hôpital Public pour Enfants comme cause charitable. Je n'aurais pas voulu que ça aille à un organisme mondain piloté par le Club Jeunesse lui-même.»

«Et qu'est-ce que Chloé a eu comme sortie en échange d'une telle somme?» interrogea-t-elle encore.

«On a dansé sur place et ensuite, je l'ai amené Aux trois fourchettes pour souper. Je voulais lui laisser le moins de temps possible pour être seul avec moi. C'est pour cela que j'ai choisit un restaurant très près. Je savais qu'elle essaierait de m'embrasser. J'ai réussit à l'éviter de justesse mais pas ses mains baladeuses.»

Marinette demanda encore timidement : «Vous vous êtes déjà embrassé, toi et Chloé?»

Comprenant enfin le sens de toutes les questions de Marinette, Adrien se pencha vers elle et déposa un baiser sur ses lèvres. Un baiser simple, intense et simplement intense.

«Non, je n'ai jamais embrassé Chloé. Toi, avais-tu déjà embrassé un garçon?» demanda-t-il ensuite.

«Secret absolu sur le sujet?» demanda-t-elle doublant l'importance de la confidence. «J'ai déjà embrassé ChatNoir.»

«Est-ce qu'il a eu ton premier baiser?» voulu-t-il savoir.

«Oui» avoua-t-elle en pensant à celui que Ladybug lui avait offert pour le délivrer de l'emprise d'un akuma un certain jour de St-Valentin. «Et toi? C'était qui?» demanda-t-elle ensuite.

«Toi» pu honnêtement répondre Adrien sachant qu'elle croirait qu'il parlait de celui qu'il venait de lui donner et non de celui qu'ils avaient partagé durant l'été et de tous les autres qui avaient suivit. «Est-ce que tu es en couple avec ChatNoir? Dois-je m'inquiéter qu'il se fâche contre moi pour t'avoir volé un baiser? »

« Non, nous passons beaucoup de temps ensemble mais nous ne sommes pas un couple. Il y a quelqu'un d'autre et il a encore des sentiments pour Ladybug. Et il ne veut pas me mettre plus en danger que je ne le suis déjà. »

Ils convinrent que le lendemain soir serait un bon moment pour que Marinette rencontre M. Agreste. Adrien lui parla de la vision du monde de son père. Alors, le lendemain, elle retourna chez elle le midi pour mettre une tenue simple, propre, qu'elle avait fait elle-même. Elle en était fière pour la difficulté du design et la qualité du résultat. Elle glissa son plus beau carnet de dessin dans son sac d'école plutôt que celui qu'elle avait choisit ce matin-là par préférence.

Lorsqu'ils entrèrent dans le manoir en rigolant sous le parapluie qu'elle avait pensé à apporter, M. Agreste les attendait en haut de l'escalier. Marinette comprit tout de suite qu'il cherchait à l'intimider et plutôt que d'avoir peur, elle essaya de comprendre sa motivation.

Il l'interrogea sur sa tenue, ses engagements sociaux, son amitié avec Alya et Nino, son talent en dessin, son prétendu manque d'argent, toujours, elle répondait calmement en restant authentique même si ce jeu d'esprit était épuisant et même peut-être s'en sortie-t-elle mieux à cause de cela puisque son côté Ladybug ressortie lorsqu'elle eu besoin de courage et de persévérance.

Naturellement, Adrien voulu la défendre. Il était mortifié par les commentaires et le sans-gêne de son père. Mais Marinette le supplia d'un doux sourire avec de l'assurance dans le regard de la laisser elle-même mener son combat. Donc, il se mordit la langue et continua de passer par toutes les teintes de couleurs de peau. Jusqu'à ce que le regard de son père tombe sur le bracelet style ChatNoir de Marinette.

« Je constate que vous êtes une fan de ce voyou qui se prétend super-héros de Paris? » dénigra-t-il.

« Vous êtes d'un avis contraire peut-être? » fit Marinette avec le peu de courtoisie qu'il lui restait encore.

« Il est évident que de combattre ces hommes et ces femmes n'est pas l'affaire de deux enfants. La preuve en est leur manque de résultats ainsi que le nombre de fois où ils ont failli mourir ou risquer d'échouer dans leurs missions. La ville devrait s'adresser à des professionnels. »

« Ils en cherchent peut-être, si vous avez des noms à leur fournir, vous devriez leur en parler. Ils n'ont peut-être pas trouvé de meilleurs candidats. » répondit-elle.

« Si ça ne vous dérange pas, Père. Nous allons nous retirer dans ma chambre puisque nous voulons faire quelques devoirs avant le souper. » intervint l'adolescent.

« Bien sûr, Adrien. Travaillez-bien. » conclu M. Agreste.

Marinette s'effondra sur le divan de la chambre. Adrien présenta son point à Marinette qui y répondit timidement : « T'es une championne, Marinette! »

« Merci! J'ai eu l'impression de faire une épreuve d'endurance. »

« Moi aussi. Je suis épuisé juste de vous avoir regardés. Alors, tu dois être vidée. J'espère simplement qu'il en a finit avec ses questions et qu'il ne se mêlera plus de notre relation. » souhaita Adrien.

Il lui proposa de regarder une vidéo plutôt que de faire des devoirs puisqu'ils n'avaient pas prévu d'en faire pour vrai de toutes façons et qu'ils avaient besoin de se détendre. Il proposa de lui faire un massage mais elle déclina son offre.

Lorsque son père les rejoints dans la salle à dîner, il ne poursuivit pas l'interrogatoire. En fait, il ne parla même pas et Adrien et Marinette engagèrent la conversation entre eux sur des sujets prudents.

Mais une alerte akuma fit retentir le téléphone de la jeune fille et elle le prit en expliquant qu'il s'agissait d'un message de ses parents et qu'ils avaient une urgence. Ils lui demandaient de venir l'aider avec une commande spéciale de dernière minute.

Adrien voulu aller la raccompagné mais elle lui dit de ne pas se déranger, elle n'habitait pas assez loin! Et M. Agreste lui demanda de compléter son repas. Lui-même se retira rapidement par la suite.

Adrien retourna à sa chambre. Normalement, il aurait préparé la surprise de l'admirateur secret pour Marinette mais ce soir-là, il se demandait surtout si ce n'était pas le moment de se dévoiler.

Il avait depuis longtemps décidé de se présenter en tant que ChatNoir lorsque le moment serait venu. C'était la raison pour laquelle il signait d'un 'C.' Il avait même prévu la façon dont il le lui dirait. En arrivant à sa chambre, il vit l'alerte akuma affichée sur son écran d'ordinateur et attrapa son cadeau avant de sortir.

Lorsque tout fut rentré dans l'ordre et l'akumatisé repartit, ChatNoir quitta les lieux le premier et Ladybug le suivit bientôt. En arrivant en vue de son balcon, elle remarqua que son partenaire s'y trouvait. Elle devint nerveuse mais il repartit bien vite, sans s'attarder.

Elle s'assura de rester invisible avant de mettre les pieds chez elle. Elle trouva un cadeau sur sa chaise extérieure et comprit que c'était ChatNoir qui l'y avait déposé. La boîte déballée, elle y trouva une peluche d'un chat noir tenant une rose blanche dans la bouche et la petite signature 'C.' dans le couvercle. Ainsi donc, son fidèle admirateur secret était ChatNoir depuis le printemps précédent! La peluche était décidément adorable et Tikki fut du même avis. Elle prit la place d'honneur sur sa table de chevet.

Quelques jours plus tard, quelque chose de nouveau naquit chez Adrien. Tout avait commencé avec ce parfum. Une nouvelle odeur qu'Adrien n'avait jamais remarquée en classe, rose et vanille intimement liés ensemble. C'était très plaisant, puissant et sucré. Adrien avait depuis longtemps oublié la leçon du jour pour se laisser emporter par l'odeur appétissante de plus en plus excitante jusqu'à un point où il pu dire qu'il y avait maintenant une troisième odeur mélangée aux deux premières. La personne portant ce parfum était aussi excitée que lui. Cela pouvait-il venir de Chloé ou Sabrina? Chloé était très intéressée par ses ongles. Plus certainement cela venait de derrière lui. Risquant un regard, Adrien remarqua qu'Alya s'ennuyait ferme donc… cette odeur absolument adorable ne pouvait venir que de sa princesse.

Bien sûr que c'était elle. Mais Adrien avait essayé de ne pas associer la pensée de la jeune fille à celle de ce parfum. Mais maintenant que c'était fait, rien d'autre n'existait.

Il remarqua alors que depuis quelques minutes, elle ne cessait de bouger nerveusement sur son banc, de s'éclaircir la gorge pour camoufler de délicat soupir. Réagissait-elle à sa situation comme il réagissait à la sienne?

Adrien voulait de plus en plus être seul avec elle alors que le soleil poursuivait trop lentement sa course dans le ciel. Finalement, après un dîner solitaire où son père était présent mais pensait à tout autre chose, il s'enfuit dans la direction de l'agréable petit nid qu'il adorait.

« Tout ce temps, c'était toi Chat, même à l'école? Pourquoi as-tu joué les admirateurs secrets? Demanda-t-elle, émue.

« Est-ce que ce n'est pas assez évidement? Je suis fou de toi! » lui répondit-il la voix rauque d'un mélange d'amour et de luxure.

« Chat, je suis flattée, vraiment. Et heureuse. Mais je ne peux pas être entièrement et seulement à toi. Tu sais que, que j'aime encore Adrien. Il ne me voit pas comme ça, mais… » La déclaration que ChatNoir avait faite à Ladybug était encore dans son esprit qui en avait été trop secoué. La dispute engendrée par sa demande trop intense n'avait pas laissé de traces apparentes dans leur relation mais quelques limites invisibles à ne pas franchir.

« Je ne te demande pas d'être à moi. Ce n'est pas ce que je veux. » Il tomba à ses genoux et captura sa main pour la couvrir de baisers fiévreux. « Je sais que tu pourrais être en danger si on apprenait que j'étais amoureux de toi mais tous ce que je veux, c'est que tu me permettes de t'aimer. Je serai ton secret, et personne ne l'apprendra de moi. Tu as ma promesse. Je veux que tu sois ma princesse et que tu me laisse être ton chevalier-servant. Je resterai dans l'ombre. Même lorsque tu ne me verras pas, je serai là pour toi, si tu m'en donne la permission. J'aimerais que tu me voies comme ton amoureux. »

Il avança son genou d'un pas pour coller son visage sur sa robe de nuit ivoire. Elle enfoui naturellement ses doigts sans sa chevelure. Il glissa sa main sous le tissu et la remonta sur la cuisse.

« J'ai envie de te donner du plaisir. Est-ce que tu trouves ça mal que j'aie ce genre de pensées pour toi? » s'enquit-il.

« Non, tu as le droit de penser librement. » En réalité, au cœur de la nuit, elle avait souvent toutes sortes de pensées inspirées par la perfection du corps de son partenaire et ami.

« Est-ce que j'ai aussi le droit de te donner du plaisir? » réclama-t-il.

« C'est juste qu-que… je n'ai jamais fais ça. J'ai pe-peur… d'attendre un enfant trop t-t-tôt et… » bafouilla-t-elle effrayée par les explications que Tikki lui avait donné sur la fertilité accrue de ses porteuses.

Sa deuxième main rejoint la première sous le vêtement et il attrapa ses hanches. « Ne t'inquiète pas, princesse. Ce n'est pas ce dont je parle. Je ne cherche pas à te prendre quoi que ce soit. Je veux simplement t'offrir ce que mérite la plus belle fille que je connaisse. » Il déposa des baisers depuis un point au milieu de son corps sous les seins et descendit sa bouche jusqu'à la limite entre son ventre et son entre-jambes. « Dis-moi 'oui,' Princesse, je t'en supplie. » quémanda-t-il frissonnant.

Elle pouvait à peine rester encore debout. « C'est d'accord, mais juste pour ça. Ne vas pas t'imaginer… »

Il se releva et posa sa main sur sa joue pour qu'elle ne termine pas sa phrase. Il posa ensuite ses lèvres sur les siennes en un baiser profond et gourmand. Il glissa la main sous son vêtement et le retira puis il prit son corps nu dans ses bras et l'allongea sur le petit lit rose. Il s'appuya sur ses genoux et ses mains pour aller l'embrasser encore. Sa bouche parcouru le corps de porcelaine étendu sous lui depuis le visage et jusqu'aux jambes.

Il retira le gant de sa main gauche et caressa son corps avec délice. Mais réalisa vite que s'il aimait les frissons qu'il ressentait, il adorait encore plus ceux que le plaisir de ce corps tremblant produisait.

Il en voulait plus. Il voulait la satisfaction de la voir perdue dans le plaisir. Il voulait savoir si la rougeur de ses joues pouvait atteindre sa poitrine. Il voulait entendre son surnom murmurer par ses lèvres avec envie et aussi avec béatitude.

Il descendit sur le matelas et admira sans gêne la plus intime des parties de son corps. Tant de possibles plaisirs à découvrir se cachaient parmi ces replis délicats. La pensée que le moment venu, un univers nouveau s'offrirait à lui. Et que tout cela, le sexe entre deux amoureux, les bébés, la famille, le bonheur parfait, toute cette plénitude promise était déjà contenue dans ce petit corps gracile étendu sous lui!... Des larmes coulèrent sur ses joues et vinrent se mélanger à la salive qu'il déposa sur sa peau tendre.

Il la garda réveillée plus tard qu'il ne l'aurait dû mais lorsqu'il s'étendit près d'elle pour que sa chaleur fiévreuse le fasse succomber à son tour au sommeil, il savait que tous deux dormiraient beaucoup mieux que ce qu'ils avaient connu depuis longtemps.