Quelques jours avant la fin du mois d'octobre, tous les téléphones des élèves de leurs classes de troisième sonnèrent en même temps durant la soirée. L'Halloween aurait lieu eu milieu de la semaine qui commençait mais Alya avait trouvé la plus démente des façons d'organiser des retrouvailles juste pour eux.
Un par un tous les participants se joignirent à la conversation.
Alya : C'est une amie de ma mère qui a un salon de thé pour dame chiques qui nous prêtent son local. Ils ferment vendredi en fin d'après-midi et les ouvriers viennent commencer les travaux le lundi matin. Elle voulait engager deux ou trois personnes pour vider les lieux mais elle m'a donné son accord pour que tous ceux que ça intéresse, viennent aider et on peut dormir sur place. Je pensais également utiliser le salaire prévu pour acheter les collations.
Rose : Ok, mais gardes-en un peu pour le déjeuner. hihi
Mari : Je m'occupe des déjeuners, si vous n'avez rien contre les invendus.
Nino : Les invendus de ton père sont plus frais que les nouveautés chez le marchant du coin!
Presque tous répondirent présents pour la fête et au moins une partie des travaux chacun selon son propre horaire à l'exception de Chloé qui était dans la conversation mais n'était toujours pas intervenue et Adrien qui devait attendre l'autorisation.
Marinette : Chloé. J'aimerais que tu viennes aussi. L'ambiance n'est pas la même lorsque tu n'es pas là.
Alya : Ah! Oui. Je vois ce que tu veux dire Marinette. Si Adrien vient aussi ça donne une ambiance particulière.
Adrien : Pourquoi je me sens tout à coup comme la victime de l'histoire?
Alix : Je suis d'accord aussi pour la présence de Chloé si Adrien est là.
Nino, Kim, Max, Rose, Mylène et Ivan aime ça.
Alya : Mais non, Adrien. C'est jusque que lorsque tu n'es pas là, elle manigance pour que tu y sois et ça vient lourd.
Chloé : Bien sûr, et ne parlons surtout pas de la tête d'enterrement de Marinette lorsqu'il n'y est pas!
Alya : Bon. Changeons de sujet! Déguisements?
Kim : Oh non! Pas ça!
Alix : Sérieux?
Nino : S'teplait! On est plus des gamins! =(
Alya : Exact. Et je suis plus une gamine… ;)
Nino : D'acc' pour les costumes! =) :P 8)
Kim : Oui, au fond c'est pas si mal. C'est pas à moi de vous dire comment vous habiller.
Jeudi 1er nov. 7 :50
Adrien : J'ai la réponse : Je peux y être après ma séance-photo du samedi matin. J'ai juste vraiment l'impression d'être encore traité comme un gamin en entendant la liste d'exigences de mon père.
Alya : Chloé, si tu veux venir samedi à 9h, on pourrait te mettre responsable de plier les nappes, tu n'auras qu'à nous regarder travailler ensuite.
La journée du samedi se déroula très bien et le travail avançait à grande vitesse. Toutes les fournitures du salon, comme la vaisselle et les serviettes ainsi que les meubles de la salle elle-même étaient empaquetées en fin d'après-midi. Comme il n'y avait qu'une seule salle de rangement fermée pour passer les costumes en plus de la cuisine séparée du reste par un comptoir et de la minuscule toilette, ils eurent droit à un magnifique défilé où chacun eu son tour pour faire son apparition costumée pendant que les autres installaient la fête.
Alya y passa la première pour enfiler son uniforme de Lady-Wifi dans lequel elle se trouvait trop sexy. Et ce fut l'avis de tous puisque effectivement le costume était plutôt serré aux hanches et à la poitrine.
« Il va falloir que je t'en fasse un autre. » dit Marinette. Adrien se présenta en costume de Zorro avec pantalon serré, large blouse entrouverte et petite moustache avec un bandana sur la tête cachant complètement sa chevelure. Chloé exigea de passer en dernier mais lorsqu'elle se présenta en robe de soirée sur le thème de Ladybug, les garçons étaient toujours très occupés à ne-pas-loucher sur la tenue des milles et une nuit de Marinette et elle rata son effet. L'héroïne répondait ainsi à l'exigence d'Alya de venir masqué, simplement son voile cachait le bas de son visage plutôt que le haut.
On fit ensuite honneur au repas composé de ce que chacun avait apporté puis on changea la play-list de Nino pour celle qu'il avait composée pour la danse.
Lorsque 10 heures sonna, on apporta les matelas et les draps dans la pièce principale pour y commencer les jeux. Aveux et discutions tant salés que sucrés prirent le contrôle de la soirée. Lorsque 1 heure du matin sonna, on éteignit dans le but de prendre du repos pour le déménagement des appareils électriques le lendemain. Ils leurs restaient aussi à retirer la moquette.
Bien sûr, tout le monde s'arrangea pour que les couples dorment côte à côte. Mais Adrien voulu que Marinette soit entre lui et le mur près de la porte arrière. Il s'endormit en soupirant ravie de respirer son odeur. Il fut réveillé deux heures plus tard parce qu'elle faisait un cauchemar.
Elle se calma un peu lorsqu'il la prit dans ses bras mais recommença à s'agiter peu après qu'il l'eu déposée. Il la reprit contre lui et elle prononça à son oreille, toujours endormie: « Chat, où es-tu? »
Il lui répondit : « Je suis là Princesse, dans tes bras. »
« J'ai peur. Quelque chose approche. Les akumas, il faut les sauver. Ils sont en danger. »
« Calme-toi, princesse. Tu fais juste un cauchemar. »
« Chaton, aide-moi. Où es-tu? »
« Tu dois faire quelque chose, Adrien. Elle va se réveiller et les autres aussi. » souffla Plagg et effectivement Adrien entendit quelqu'un remuer derrière lui. Il souleva Marinette dans ses bras et l'amena dans le local arrière. Il la laissa un instant avant de revenir transformer. Il voulait la réveiller pour de bon et la sortir de son cauchemar. Et la manière la plus efficace qu'il connaissait pour la réveiller en douceur était de l'embrasser. Elle répondit à son baiser avant même d'être réveillée mais y mit fin dès qu'elle reprit conscience. « Il se passe quelque chose, ChatNoir. Reste concentré! » asséna-telle.
« Princesse? Tu vas bien? Tu n'as pas à avoir peur. Souviens-toi. Tu faisais une fête avec tes amis… »
« Chat? Qu'est-ce que tu fais ici? » Elle semblait à la fois perdue et sérieuse comme si elle s'était relevée trop vite au bord d'un ravin.
« Tu me manquais. Je suis passé te regarder dormir. » fit-il timidement. Complètement rassurée et réveillée, elle lui sourit tendrement et l'embrassa. Le baiser dégénéra un peu et elle se mit à rigoler lorsque se mains griffues s'aventurèrent avec délicatesse sur son corps.
« Dis donc, Princesse, tu n'avais rien de moins subjectif comme pyjama? D'après ce que j'ai vu tout à l'heure, il y en a plusieurs à qui tu as fait de l'effet dont ton serviteur ici présent. »
« Chat, c'était mon costume de mascarade! Et tu ne peux pas trop parler, tu as vu ce que tu portes toute l'année? »
« Oui, mais moi si j'affole les foules d'admiratrices, je peux me défendre. Toi, il te faut un garde du corps dans cette tenue! » Il en profita pour l'asseoir sur ses genoux.
« Je serais beaucoup moins tranquille pour ta fourrure si Ladybug ne surveillait pas tes arrières. »
« Ouh, là! Ladybug… ne surveille pas mes arrières, nous nous protégeons mutuellement. » Il était tout rouge et gêné par le double sens de la phrase, alors, Marinette décida de le taquiner un peu. « Qui te dit qu'elle ne te reluque pas sans vergogne lorsque tu ne la vois pas faire? »
Il rougit encore plus à cette idée mais énonça calmement : « Je sais qu'elle ne me regarde pas parce que moi, je la regarde toujours, en permanence. C'est ma façon de me battre. C'est comme ça que j'assure sa protection. Je la surveille toujours du coin de l'œil. »
Elle resta stupéfaite par l'affirmation de son dévouement envers elle et il en profita pour ajouter : « Princesse, j'ai un aveu à te faire et des excuses à te présenter. Je n'ai pas respecté ma promesse. Adrien sait que je suis ici avec toi. Tu faisais un cauchemar et il n'arrivait pas à te réveiller. Alors, il t'a amené ici mais j'ai entendu que tu m'appelais dans ton sommeil et je suis entré et je lui ai demandé de me laisser m'occuper de toi. »
« Ah! Euh. J'imagine que ce n'est pas très grave. Il va probablement penser qu'on est seulement amis toi et moi. » Elle rougissait furieusement.
« Oui » fit ChatNoir d'un air songeur. « Tu sais. Je l'ai vu te protéger ce soir. Je me disais que si tu lui confiais ce qu'il y a entre nous, tu sais, qu'on est important l'un pour l'autre, même si on n'est pas exclusivement ensemble, il pourrait protéger ma princesse quand je ne peux pas le faire. Et puis, les gars aiment bien savoir qui sont leurs rivaux. »
« Je n'ai pas vraiment besoin de protection et je ne pense pas qu'Adrien aie ce genre de sentiments pour moi. » fit-elle gênée et d'une petite voix.
« Il te l'a dit? Et ça fait longtemps? »
« Non, mais c'est impossible de toute façon. Il est lui et je suis juste moi. » Ses yeux cherchaient à connaître les détails des fleurs du tapis. Que ChatNoir s'intéresse à la petite étudiante ordinaire qu'elle était, était une chose. Il était un être complexe et marginal. Mais Adrien était… Adrien.
« Ah là, là! C'est quoi cette façon de penser? Je pourrais citer plusieurs aspects te concernant pour lesquelles personne ne t'arrive à la cheville, même pas ma Lady. Par exemple, elle est plus sexy et tu es plus mignonne, quoi que dans cette tenue… Mais je vais te laisser aller te recoucher sinon ma belle au bois dormant aura besoin d'un autre baiser magique pour se réveiller demain. »
Ce ne fut pas un baiser qui la réveilla mais le bruit de casseroles qu'on frappait. Tout le monde était installé pour le déjeuner et ils se moquèrent d'elle et d'Adrien toujours endormis et tout près l'un de l'autre.
« Et bien, vous avez pas l'air frais! » se moqua Nino.
Marinette s'approcha pour s'adossez contre une caisse près d'un plateau où elle pigea une viennoiserie et se couvrit la tête avec le voile qui servait de châle à son costume dans le but de terminer doucement sa nuit. Mais plus personne ne parlait et les filles gloussaient.
« Qu'est-ce qu'il y a encore? » demanda-t-elle en grognant sans ouvrir les yeux.
« Rien du tout, ne t'inquiète pas. » fit Alya en riant tout de même. « Alors, j'en connais deux qui on eu des 'rapprochements' cette nuit. » poursuivit-elle « Vos matelas sont restés vides presque une demi-heure. Vous auriez dû les apporter derrière c'aurait été plus confortable que le plancher. »
« Ou les murs, on sait pas! » fit Alix.
« Marinette a fait un cauchemar horrible et on a seulement parlé. On ne voulait pas vous réveiller. » expliqua Adrien.
« Dans cette tenue? » suggéra Alya
« Quoi? Je porte la même chose qu'hier. Pouvez-vous revenir de la vision décadente de mon ventre nu? » s'exaspéra Marinette qui n'avait toujours pas relever la tête.
Sur ce, tout le monde éclata de rire et le mécontentement acheva de réveiller Marinette qui retira son voile et ouvrit les yeux. « Je ne parlais pas uniquement de toi. » poursuivit Alya. Marinette avait à peine eu le temps de voir le visage rouge d'Adrien avant qu'il ne retourne vers son sac près du mur. Il ne portait qu'un bas de pyjama. Elle aussi rougie à la vu de son dos magnifique où roulaient les puissants muscles de ses épaules carrées. Soudain, plus aucune fille ne rigolait. Il enfila rapidement un t-shirt et revint pour s'asseoir à côté de Marinette pendant que tous partaient pour se changer ou commencer à travailler.
En fait, plutôt que de s'asseoir, il s'étendit finalement familièrement sur ses pieds. (Elle avait ramené ses genoux contre sa poitrine.) et attrapa des pâtisseries du plateau au-dessus de sa tête.
« Même avec eux, je ne réussit pas à être naturel. Je ne comprends pas. J'écoute lorsqu'ils me parlent, je discute avec eux des sujets qui les passionnent, je fais de gros efforts pour passer du temps avec eux… Pour eux c'est si facile de prendre leur liberté pour acquise. Mais ils ne m'acceptent toujours pas complètement. »
« Tu leur caches peut-être trop de chose… » suggéra Marinette. Elle-même cachait un grand secret à ses amis mais elle pouvait leur révéler sans honte toute sa vie familiale contrairement à Adrien.
« Il y a des choses qui doivent rester secrètes… » fit-il ne pensant qu'à sa vie de héros. Le reste n'était pas un secret mais il préférait ne pas en parler. Bon sa relation avec Marinette était aussi un secret.
« Oui, mais il y a des choses avec lesquelles tu ne fais complètement confiance qu'à moi et je garde tes secrets mais… Les secrets créent des murs entre les gens. Si tu veux être leur ami, tu dois leur faire confiance et leur demander de t'accepter avec ce qu'ils découvriront de toi. On pourrait les accueillir dans notre bulle. Ils se sont beaucoup livrés hier pendant les jeux mais je sais que tu as fais comme moi et que tu n'as dit que des demi-vérités. Et quand je dis que tu peux leur confier tes secrets, je ne parlais pas de Chloé. Elle est le genre de personne qui peut les utiliser tes confidences contre toi.» (Heureusement pour eux, la blonde en question était, à ce moment-là, repartie pour prendre une douche et se changer chez elle.)
« Je peux inviter Nino et Alya chez toi? Si on finit assez tôt ici, on pourrait prendre quelque chose pour souper dans un restaurant et aller parler dans ta chambre? » tenta-t-il.
« Je m'occupe des invitations, toi, du souper. Ça les mettra de ton côté. » approuva Marinette.
Alors que les travaux allaient bon train en milieu de matinée, Marinette attira Alya à l'écart.
« Je voudrais avoir ton avis. J'ai embrassé un garçon l'autre jour et il pense que je devrais en parler à Adrien parce que selon lui Adrien aurait des sentiments pour moi. Qu'est-ce que tu crois que je devrais faire? »
« Pfft! Et après ça les gars disent qu'on est compliquées! Pour ce qui est des sentiments d'Adrien, je suis d'accord avec ton type et pour ce qui est de parler de ce baiser, tu devrais totalement le dire à Adrien. Il ne peut pas s'attendre à ce que tu restes à attendre sagement que sa maturité de petit garçon se mette au niveau de son corps d'homme. Il faut qu'il fasse un pas vers toi s'il veut te garder. »
« D'accord, on reparle de ça, ce soir alors. Souper chez moi. C'est Adrien qui paie. » fit Marinette un peu déçue du manque de pertinence de la réponse.
Ils étaient tous les quatre déjà installés autour de contenants de sushis et de mets chinois lorsque 17h00 s'afficha sur l'ordinateur de Marinette.
Adrien leur parla longuement. De sa vie, de son enfance, des exigences de son père. Marinette parla de l'interrogatoire qu'elle avait subit pour avoir le droit d'aller voir Adrien. Ce qui rappela à Nino sa propre rencontre avec M. Agreste et fit dire à Alya que M. Agreste passait définitivement à la première place de la liste des suspects derrière le masque du Papillon. Marinette appuya avec les soupçons qu'elle avait toujours eu selon le profile des deux hommes.
« Marinette, est-ce que tu penses souvent au Papillon et aux akumas? Parce que ton cauchemar d'hier, c'était à leur sujet. » raconta Adrien inquiet des angoisses qui pouvait la ronger.
« Comment le sais-tu? » s'étonna-t-elle.
« Tu parlais dans ton sommeil. Tu as demandé à ChatNoir de t'aider à sauver les akumas parce qu'ils étaient en danger. Tu as dit : Quelque chose approche. »
« Tu es certain que j'ai dit 'akumas' et pas 'akumatisés'? » valida Marinette.
« Oui, pourquoi? »
« Parce que j'utilise habituellement 'akumatisé' pour les super-vilains et 'akuma' pour désigner les papillons noirs. Comme Alya et… ChatNoir. Pourquoi aurais-je dis que les akumas étaient en danger? Ça n'a pas de sens logique. » expliqua-t-elle.
« Tu dois lui en parler Marinette. C'est étrange mais j'ai l'impression que tu es connectée à cette histoire d'une certaine façon. » pressa Adrien.
« Qui ça? De qui il parle? » interrogea Nino qui voulait comprendre.
« Le, l'autre garçon que j'ai embrassé… c'est ChatNoir. » avoua Marinette
« Il y a plus entre vous qu'uniquement des baisers n'est-ce pas? » proposa Adrien devant qui le comportement de Marinette était sans réserve.
Alya se mit à rire très fort en une expression de triomphe. Et Marinette répondit un timide oui de la tête à la question d'Adrien.
« J'ai remarqué hier. Il était très inquiet pour toi. » raconta Adrien.
« Et je peux savoir ce qu'il y a exactement entre vous? » demanda Alya les yeux brillants et téléphone en main, prêt à servir.
Marinette commença par l'attraper et le fermer. « On est d'abord amis. » Elle soupira lourdement avant de reprendre. « Ladybug ne veut pas être en couple tant qu'elle portera le masque et Adrien t'a expliqué ce qu'il en était pour lui. Alors, ChatNoir et moi, on… se tient compagnie… »
« Ah oui! Et toi Adrien, tu fais quoi? » se moqua Alya.
« Je décompte les jours… Et je te réserve un énorme baiser le jour où je pourrai t'en faire un. » promit Adrien à Marinette. Elle s'agenouilla devant lui et se pencha pour déposer un baiser sur ses lèvres. Lorsqu'elle se releva, il posa sa paume sur sa joue et les quatre personnes présentent savaient que Marinette et Adrien avaient les larmes qui leur montaient aux yeux.
Le lendemain. Lundi. Retour à l'école.
Nino fit l'effort d'entraîner Adrien pour s'asseoir avec lui et Ivan, Max et Kim à la pause du matin.
Adrien avait un peu d'appréhension mais les garçons avaient été heureux de voir qu'Adrien n'avait pas invoqué son statue de mannequin pour éviter les tâches les plus lourdes durant la fin de semaine alors, ils l'acceptèrent facilement.
La journée semblait bien se dérouler puisque tout le cercle d'amis semblait ravi de la fin de semaine. Adrien était déçu de ne pas pouvoir rejoindre Marinette durant la nuit qui suivait mais il devait obéir à son schéma complexe de visites afin de ne pas succomber à la tentation de se faufiler chez elle presque chaque soir.
En revenant de son dîner, il vit qu'elle marchait seule dans un corridor. Il arriva derrière elle et plaça ses mains sur ses épaules. «Princesse? Ne bouge pas!» Elle avait naturellement eu le réflexe de se retourner mais arrêta son mouvement dès qu'elle vit sa main nue.
«Chat? Il y a un danger?» Il déposa rapidement un baiser sur sa nuque avant de repartir sans être vu.
Finalement, un événement vint bouleverser la tranquillité de leur journée en après-midi. Il y eut une alerte akuma en dernière période de classe. On entendit une explosion près de l'école et on décida d'évacuer vers le local de repli où tous se serraient normalement autour de quelques téléphones dans un petit gymnase sans fenêtre. Adrien, Marinette et Alya s'évadaient toujours en prétextant leur claustrophobie auprès de leurs amis lorsque l'école décidait que l'alerte nécessitait de se cacher.
La super-vilaine incitait les gens qu'elle touchait à accomplir les actes les plus étranges. Certains se couchaient au sol pour nager et d'autres avalaient l'écorce des arbres.
Alors que Ladybug glissait au sol pour attraper un bébé qu'une dame laissait tomber pour jongler avec des talons aiguilles, ChatNoir prit le rayon laser qui lui était destiné et qu'elle n'aurait pu éviter. Mais plutôt que de faire des actes étranges, il commença à crier contre elle pour qu'elle lui donne ses miraculous. Sa voix était de plus en plus agressive et paniquée, mais il n'avait même pas fait mine de lever la main contre elle. Ses bras vibraient de spasmes mais restaient le long de son corps.
Ignorant ChatNoir avec confiance, Ladybug se concentra au contraire deux fois plus afin de le délivrer. Pendant que Ladybug invoquait son Lucky charme, l'akumatisée toucha un autre passant qui s'attaqua à ChatNoir lui mordant le bras. Le super-héros ne se défendit même pas et la super-vilaine cherchait déjà un autre passant pour les attaquer. Ladybug installa le bébé au sol entre les chaises d'un restaurant comme si c'étaient des bornes de travaux et exécuta son plan.
Quatre minutes plus tard, la situation était rétablie et ChatNoir revenait à lui s'assurant anxieusement que Ladybug n'avait rien. Il était honteux et défait et elle aurait voulu le rassurer mais avec moins d'une minute, elle ne pu que lui demander d'aller trouver Marinette et de ne pas rester seul dans sa peine.
Il arriva chez elle en soirée. Il n'avait pas le moral. Il voulait voir les vidéos de l'attaque mais avait attendu d'être avec elle pour avoir les mauvaises nouvelles. Il était honteux de s'être encore fait prendre, c'était la sixième fois qu'il se retournait contre Ladybug depuis qu'il combattait.
Marinette utilisa l'agrandissement de son ordinateur et lui montra à quel point il avait lutté contre les ordres qu'il recevait. Il se rendit alors compte de la raison pour laquelle son corps l'élançait. Les morsures n'avaient pas laissé de traces visibles après le passage du pouvoir miraculeux de Ladybug mais il éprouvait encore de la douleur alors, ce fut à elle de lui proposer un massage.
Lorsqu'il lui dit que ce n'était pas nécessaire, elle contra que ça lui ferait plaisir de le toucher. Et il ne pu refuser sa demande.
Elle lui tendit un masque de tissus qu'elle avait fabriqué pour lui et découvrit avec bonheur la véritable couleur de ses yeux dans la pénombre de sa chambre. Lorsque les muscles de ses bras furent détendus, elle explora son torse et son dos avec des mains gourmandes. Profitant avec avidité de cette rare occasion pour connaître se corps qu'il gardait normalement soigneusement caché.
Mais elle voyait aux plis de sa bouche qu'il se retenait encore une fois. Il retenait ses bras qui voulaient aller vers elle. Il s'interdisait de la toucher sans la prison de son costume qui l'empêcherait d'aller trop loin avec elle. Elle arrêta son exploration tentatrice pour reprendre le massage des épaules avant de replacer la vidéo qu'ils écoutaient à sa visite précédente. Elle plaça ses genoux sous sa tête et caressa ses cheveux, les ébouriffant sans ménagement.
Il allongea le bras vers son autre main pour la serrer. «Je t'aime.» annonça-t-il simplement.
Elle se pencha pour le serrer contre elle et la voix charger d'émotions lui dit : «Je t'adore, Chat. Tu es si important pour moi, chaton.»
Le lendemain, alors qu'elle le savait occupé, elle laissa un message à son numéro depuis celui de Ladybug. Elle lui proposait de reprendre leur rencontre pour la capture du Papillon.
Il lui répondit en lui envoyant un nouveau numéro de téléphone. Sans identifiant, il lui expliqua que c'était pour le contacter en-dehors de sa transformation. Pour les rencontres, il était tout à fait d'accord mais son horaire deviendrait plus chargé avec l'approche du temps des fêtes.
Il se glissa également dans la chambre de Marinette alors qu'elle fermait sa lampe pour la nuit. Il lui laissa le numéro de téléphone anonyme et la serra très fort dans ses bras. «Je vais essayer de passer pour te souhaiter bonne nuit aussi souvent que possible mais je ne pourrai jamais rester très longtemps. C'est juste que… je veux éviter de tomber d'un toit si je suis trop fatigué pour venir te voir, tu ne m'en veux pas trop?»
«Je t'en voudrais si tu prenais des risques avec ta vie ou ta santé. Ce ne sera pas si long et on peut se voir et se parler même si c'est toujours seulement quelques instants. Je me considère comme chanceuse parce que certains couples sont séparés par un océan durant encore plus longtemps.»
«Je te promet, que durant les congés des fêtes, il y aura une journée complète seulement pour nous deux!» et il l'embrassa fiévreusement avant de disparaître par le toit.
