Le lendemain matin, le soleil inondait la chambre de Marinette. Lundi de congé scolaire, elle avait pu paresser au lit et ChatNoir était resté à ses côtés, un livre à la main.
Elle décida d'aller chercher quelque chose à manger à la cuisine en-dessous et Tikki lui glissa à l'oreille de demander que Plagg les accompagne sous prétexte de lui redonner des forces par la même occasion. Plagg rejoint les filles dans la pièce déserte et Tikki leur annonça que lors de la transformation de Marinette la veille, elle avait remarqué qu'effectivement Marinette était maintenant enceinte.
Marinette lança un grand cri à cette annonce et Adrien sauta de la mezzanine pour n'arrêter sa course qu'au haut de la trappe des escaliers de la chambre prêt à lui porter secours si elle en avait besoin. «Mari, ça va?»
«Oui, laisse-moi juste une minute. Je vais bien. Je te rejoins dès que Plagg à manger son fromage.» Et les yeux au ciel, celui-ci engloutie sa part d'excellent cheddar qu'il aurait voulu déguster. Marinette attrapa les deux tasses de chocolat chaud qu'elle était venue chercher avec du pain baguette et de la confiture sans trop y réfléchir. Elle rejoignit ChatNoir assis sur le sofa soucieux de son expression. «Princesse? Tu t'es blessée?» fit-il en prenant ses mains.
«Non… Chat?» commença-t-elle
«Je t'écoute. Qu'est-ce qui se passe? Tu me fais peur.»
«C'est juste, c'est que… je suis enceinte…» lâcha-t-elle d'une voix très aiguë. Elle ne voyait pas comment adoucir la nouvelle alors elle l'avait simplement répété, incrédule.
ChatNoir eu besoin de quelques énormes battements de cœur et de plusieurs battements de paupière pour commencer à réaliser ce qui se passait. «Wow, c'est tellement merveilleux!» Il passa son bras autour de ses épaules en une chaude accolade délicate à laquelle elle ne pouvait que répondre sans même y penser.
«On, on va faire une fête pour fêter ça, on va – on va emménager ensemble et – et il faut que tu saches qui je suis tout de suite et…» des larmes s'échappaient de ses yeux. Il avait tant attendu ce jour. Un jour où le bonheur aveuglant lui faisait oublier ses malheurs.
«Non, Chat.» le coupa-t-elle dans son élan. S'il devait lui révéler son secret à cause de sa grossesse alors, elle devrait le faire aussi mais elle n'en avait toujours pas le droit. «Ça ne change rien pour toi. Enfin, pour moi, je veux dire. Tu m'as caché ton identité pour me protéger et ça reste la même chose aujourd'hui. Tu dois d'abord capturer le Papillon et ensuite on sera toujours ensemble et je te laisserai prendre soin de nous, d'accord?»
«Je te promet que je me tiendrai à tes côtés lorsqu'on te demandera qui est le père de notre enfant.» fit-il avec sincérité. Malheur à celui qui insulterait la réputation de Marinette en présence d'Adrien.
«Ce n'est pas du tout ma priorité ou ma principale préoccupation. Notre santé et notre sécurité à tous les trois est pour moi beaucoup plus importante. Mais là tout de suite, je voudrais que tu me laisses cogiter un peu seule et je veux parler avec ma mère. Peut-être pas tout lui dire mais j'ai des tas de questions qui tournent dans ma tête.»
«Très bien, ma princesse. De toutes façons, j'ai vraiment besoin de courir jusqu'aux limites de la ville et de crier mon bonheur à plein poumons!»
Elle rit de sa folie et il captura son rire avec ses lèvres. Il entama un geste pour la renverser sur la méridienne pour l'embrasser sans retenue et peut-être un peu plus mais il changea d'avis et s'inclina plutôt vers l'arrière pour qu'elle soit au-dessus. Elle secoua la tête de gauche à droite, découragée. Quel père inquiet il ferait!
Il était déjà si euphorique qu'il ne la rappela qu'une demi-heure plus tard pour lui demander comment elle avait découvert sa grossesse si tôt.
Elle avait eu le temps de sérieusement discuté avec Tikki et lui fit un pieu mensonge en disant que c'était Plagg qui l'avait remarqué. En fait, Plagg ne pourrait voir le bébé que lorsque le cœur commencerait à battre.
Tikki lui expliqua que la grossesse ne se remarquerait au travers de son uniforme que dans les derniers mois. Celui-ci cacherait son ventre durant très longtemps. Tikki la rassura aussi en disant que puisqu'elle s'alimentait très bien et qu'elle menait une vie active, le ventre de Marinette ne se verrait aussi que très tard, selon elle.
Mais le plus important pour Marinette était de savoir que l'enfant était très bien protégé par le costume. Magiquement protégé. «Avec tous les coups que tu as pris et les chutes que tu as faites, si le costume ne protégeait pas magiquement ton corps, tu ne serais déjà plus capable de combattre.»
ChatNoir continua de lui envoyer des messages pour lui poser des questions à quelques reprises durant la journée. Voulait-elle habiter dans un appartement ou une maison? Avait-elle besoin qu'il passe acheter un livre parlant de la grossesse?
À toutes ses questions, elle répondait qu'il n'avait pas besoin de faire quoi que ce soit et qu'ils en parleraient ensemble, plus tard. Mais tous ces appels lui firent un bien fou. Parce qu'elle pouvait y lire son bonheur et elle en fut rassurée. Elle réussit même à faire quelques devoirs même si elle fut vite coupée dans ses bonnes résolutions par l'inspiration qui la poussa vers sa tablette à dessin.
ChatNoir se ramena très tôt, à temps pour le dîner. Avec un bouquet de roses roses et… un cerisier en pot! «J'avais choisie les fleurs mais ensuite, j'ai pensé qu'une plante qui durerait plus longtemps serait plus appropriée. Il l'installa près de son évier avant de repartir avec éclat comme s'il n'était venu que pour faire la livraison du fleuriste et revient en rampant sur les toits, il avait envie de passer la soirée à la contempler.
Elle accepta finalement de l'inviter à souper. Mais une fois tous les quatre servis, il ne touchait pas à son assiette et ne faisait que la contempler avec adoration, le menton appuyé sur le point. Elle remarqua qu'il surveillait aussi ce qu'elle mangeait.
«Arrête de t'inquiéter, il n'y a vraiment aucune raison.» commença-t-elle «Tu oublie où tu es.»
Confus, il se rappela qu'il était chez son père qui réussissait le tour de force de cumuler le titre de meilleur et de plus santé boulanger de Paris.
«Tu es trop maigre. Tu ne manges pas assez pour la vie active que tu as.» s'expliqua-t-il.
«Et comment j'affolerais les foules sans mon corps de déesse?» joua-t-elle avec lui.
Il referma les bras sur elle pour la garder dans une étreinte possessive comme un petit garçon qui ne voulait pas qu'on le prive de sa couverture préférée.
«Idiot de Chat!» lâcha-t-elle pour le faire réagir. La bonne humeur de son copain commençait à déteindre sur elle.
Comme prévu, il se redressa comme s'il avait reçu un coup de cravache. «Hey! T'as pas le droit de faire ça.» se plaignit-il. Lorsqu'il vit Tom et Sabine qui les regardaient bizarrement il expliqua : «Ça me rends nerveux lorsqu'elle imite Ladybug. Elle y réussit beaucoup trop bien pour ma santé mentale!»
«Tu l'as rencontrée souvent?» demanda la mère à la fille.
«Face à face, juste nous deux? Peut-être 2 ou 3 fois et on s'est peut-être envoyer une dizaine de messages. Ce n'est vraiment rien comparer à Alya!» répondit-elle sans en faire trop de cas.
Ils continuèrent de se piquer et de jouer durant tout le repas et les parents furent heureux de les voir si proches. C'était tout de même exceptionnel. Ils étaient aussi proches et complices qu'un couple de plusieurs années de vie commune. Elle savait exactement comment le faire réagir avec la plus subtile des approches.
Ils passèrent la soirée à s'inventer une vie de famille en regardant les étoiles par la trappe du plafond, étendus sur son lit.
Mille petits détails, mille petits rêves. Ils réalisèrent à quel point l'un comme l'autre voulait de cette vie de famille chaude et heureuse. Marinette aurait au moins le temps de finir le lycée avant d'accoucher mais cette grossesse arrivait très tôt. Il y avait encore beaucoup de choses à accomplir avant de songer à l'avenir, à après. Mais ils s'inquiéteraient le lendemain. Ce soir-là était soir de félicité et de bonheur.
Avant le début des cours du mardi, au matin, Adrien attira Marinette dans une classe vide pour la serrer dans ses bras.
«J'ai appris pour la bonne nouvelle. Félicitations!» Adrien en avait presque les larmes aux yeux. «Il est venu me voir juste avant ma séance photo hier. Je ne pouvais plus m'arrêter de sourire. On a finit la séance en un rien de temps! Je suis tellement heureux pour vous deux! Tu es contente aussi, n'est-ce pas?»
«Oui, merci! C'est un peu trop tôt mais ça me donne tellement d'espoir pour l'avenir! C'est à peine si je réalise mais je flotte déjà sur un nuage. J'ai envie de ne voir que le bon côté et d'envoyer paître tous mes soucis pour être heureuse. Au moins, il me reste beaucoup de temps pour penser à tout ce qu'il faut prévoir.»
«J'étais sérieux l'autre jour, tu sais. Je veux vraiment m'arranger pour que tu aies toujours un emploi qui t'attende dans la compagnie de mon père. Je ne pourrai pas te garantir du travail de dessinatrice tant que je n'aurai pas de poste décisionnel mais je peux t'assurer que toi et ton enfant ne serrez jamais dans le besoin.»
«Oh! Adrien, c'est tellement gentil à toi!» s'enthousiasma-t-elle touchée. Elle n'aurait pas voulu être toujours à la charge de ChatNoir si elle avait dû arrêter ses études et conséquemment avoir des problèmes pour trouver du travail. Mais même faire le ménage dans les entreprises Agreste lui permettrait de faire vivre son enfant sans être à la charge de ses parents.
«Alors, tu vas le dire à Alya aujourd'hui?» s'enquit-il.
«Non, je vais essayer de ne pas ébruiter la nouvelle le plus longtemps possible ou du moins jusqu'à ce que je connaisse le vrai nom de Chat. Mais je compte le dire à Alya dans cinq ou six semaines. Je n'en suis qu'à trois jours de faits et la raison pour laquelle je suis déjà au courant est plutôt hors du commun. Je l'ai apprit par magie. Et j'aimerais mieux ne pas avoir à m'expliquer.»
«Ah! Je suis donc privilégié d'être dans le secret!» ronronna Adrien.
«Oui, je me demande pourquoi il est allé te voir.» réfléchit tout haut Marinette.
«À ton avis?» fit Adrien en prenant son sac. «Il veut que je joue les anges gardiens à sa place.» Que ne fallait-il pas faire comme bêtise pour cacher un secret! Et sa tête criait: plus, encore plus de la présence de Marinette dans sa vie. En cet instant, il ne pensait qu'à la prendre sur ses genoux pour le reste de la journée et la garder dans son étreinte.
«Ah, non! Tu ne vas pas commencer à calculer ce que je mange toi aussi!» s'objecta-t-elle.
«C'est une invitation à luncher?» glissa-t-il.
Elle soupira un grand coup. «Très bien, oui, si tu veux. Mais pas de surprotection!»
Ils profitèrent du repas en tête à tête chez elle pour parler simplement en amis. Mais secrètement, il utilisa sa double identité pour la questionner sur tout ce qu'elle ne révélait pas à son alter ego. Notamment les inquiétudes qu'il lui causait durant les combats. Il voulait la rassurer en abordant le sujet et lui permettre d'exprimer ses craintes.
Il lui envoya un message juste avant la reprise de cours. Lui donnant rendez-vous avec ChatNoir dans une classe vide à la pause. Il s'était torturé durant tout l'heure du midi pour ne pas l'embrasser jusqu'à plus soif.
Après les cours, il se permit un peu de repos pour aller avec les garçons de la classe sur un terrain de base-ball. Même Max et Nathaniel se joignirent à Nino, Kim, Ivan et lui.
Ce ne fut même pas lui qui aborda le sujet. C'est Nino qui demanda aux autres s'ils avaient remarqués une attitude différente chez Marinette ce jour-là.
«Y'a de l'amour dans l'air.» signala Kim «On sait qui est le champion qui a convaincu l'Inaccessible? C'est toi Adrien?»
«Même pas. J'ai finalement obtenu le droit d'avoir officiellement une copine en public et je lui ai demandé de sortir mais elle m'a rembarré. J'ai l'impression qu'elle était sur le point de dire oui mais que quelqu'un lui a fait une offre plus intéressante. Mais peut-être que je me trompe et que ce n'est pas du tout ce qu'on croit.» Il s'assura ainsi d'empêcher les rumeurs concernant une possible liaison scandaleuse entre eux de se répandre jusque dans les médias.
À la fin de novembre, cela faisait deux mois que Marinette était enceinte et donc deux mois qu'ils s'avouaient finalement être un couple.
Même s'il devait chaque fois faire un parcours du combattant pour venir la voir, ChatNoir dormait le plus souvent possible avec Marinette même lorsque la grosse période des séances-photos d'avant Noël commença et qu'il ne fut plus aussi disponible. Il voulait être avec elle.
«Tu t'épuises complètement, tu as besoin de repos. Tu es si fatigué qu'on dirait que tu viens de terminer un combat!»
«Je me suis trouvé une excuse pour expliquer mes absences si elles sont découvertes mais ça m'oblige à faire une partie du chemin sans mes pouvoirs et l'autre partie n'est pas de tout repos non plus. Mais je te l'ai toujours dit : Te voir vaut tout les efforts que je mets pour venir jusqu'ici.»
«C'est dommage qu'on ne puisse pas être ensemble à l'école plutôt.» se désola-t-elle.
«Il y a plein de choses que j'aime faire avec toi lorsqu'on est ensemble et qu'on ne peut pas faire à l'école.» Après tout, lui se savait avec elle à l'école et n'en avait jamais assez d'elle et ne pas pouvoir l'embrasser était une torture qu'il ne voulait pas lui faire partager.
Cela faisait également deux mois depuis la première apparition du mage qui contrôlait la Horde. Depuis cette confrontation, les créatures avaient commencé à attaquer la ville. Ils étaient plus affamés et nombreux depuis qu'ils s'étaient nourris sur les débris d'un cataclysme de ChatNoir.
Ils entraient dans les maisons pour fouiller. Saccageant quartier par quartier, ils avaient déjà blessés des gens et la population était effrayée.
Entre temps, Chloé s'était jointe à eux avec le miraculous de l'abeille en acceptant de combattre à leurs côtés. Elle avait, malheureusement, passé un sale quart-heure lorsque le mage l'avait menacé et torturé pour obtenir d'elle des informations sur ce qu'ils connaissaient du Papillon. ChatNoir et Ladybug l'avait délivrée à temps pour qu'elle n'en garde que quelques séquelles psychologiques vite oubliées.
Ladybug avait encore passé un message sur le ladyblog. «Je sais que vous avez peur de la Horde mais il n'y a, en fait, pas beaucoup de différences avec les akumas. Ils provoquent des dégâts et quelques blessures dans un but précis. Puis, ils repartent et mon pouvoir répare la ville et les blessures. Ce dont vous devez vous souvenir, c'est de tenir bon et de maintenir les blessés en vie. Parce que mon pouvoir ne peut pas ramener ceux qui meurs à la suite de blessures.»
Un soir où, par chance, ChatNoir dormait avec Marinette, il fut réveiller par sa voix, elle faisait un nouveau cauchemar.
«Chat, où es-tu? Ça fait des heures que je te cherches.» dit-elle toujours endormie.
«Je suis là, Princesse, dans tes bras, dans ton lit, avec toi.» lui répondit-il inquiet. Il détestait la savoir en si grande détresse. Elle avait l'air malade de désespoir.
«Pourquoi tu m'as quitté, tu m'as désobéis! Tu n'avais pas le droit.» Il n'arrivait pas à la réveiller et compris qu'elle avait une vision alors il la garda dans ses bras avant de l'embrasser. Mais elle ne lui répondit pas tant que le rêve de fut pas terminé.
Marinette rêvait qu'elle était à des funérailles. Elle était la veuve qui enterait quelqu'un. Bizarrement, il s'agissait d'un cercueil de verre et il y avait une foule démesurée, peut-être tout Paris.
Sa grossesse était avancée et Adrien lui donnait le bras pour la soutenir mais restait étrangement figé et distant. C'est alors qu'elle aperçu le corps qu'on enterrait : ChatNoir. Elle se détacha d'Adrien pour mieux regarder mais lorsqu'elle voulu à nouveau se retourner vers lui pour y trouver du réconfort, elle ne le trouva plus. Elle chercha partout puis le trouva finalement dans le cercueil, à la place de ChatNoir. Alors, seulement, elle sentit les lèvres qui tentaient encore et encore de la réveiller.
«Enfin! Je déteste lorsque tu fais des cauchemars. Tu pars si loin de moi.» lui dit ChatNoir en la serrant contre lui.
«J'ai cru que je t'avais perdu.» Pleura-t-elle en panique «J'ai rêvé de tes funérailles!»
«Je suis dans tes bras, ma chérie. Je sais que tu me protèges. Je ne crains rien.» Elle était son porte-bonheur aussi surement que sa Lady. Avec deux femmes aussi magiques dans sa vie, il n'avait pas à craindre la menace des effets de malheur du chat noir.
«Oui» fit-elle en se rallongeant «C'est étrange, je n'ai plus rêvé de la Horde depuis qu'ils sont apparus.» ajouta-t-elle en se rendormant terrassée par l'émotion et le choc.
Elle fit le même rêve deux autres fois avant de se réveiller pour de bon. La dernière fois, il était cinq heures du matin, ChatNoir était partit et elle entendait ses parents déjeuner à la cuisine, elle décida de se lever pour passer du temps avec eux.
«Bonjour, Marinette. Tu as mal dormit on dirait?» constata son père.
«J'ai rêvé que j'assistais à des funérailles.» s'expliqua-t-elle en s'installant sans féminité sur l'un des tabourets de la cuisine.
«Hum» réfléchit sa mère «Tu n'es pas la première femme enceinte qui me raconte cela. «C'est un grand classique en frais de symptôme. Je ne me souviens plus de ce que ça veut dire mais ça doit avoir un lien avec un symbole de vie nouvelle ou quelque chose dans ce goût-là.»
«Tu me rassures. J'ai cru que j'avais eu une vision.» fit Marinette en se réveillant doucement. Elle aimait prendre le temps de se réveiller peut importe l'heure.
«C'était l'enterrement de ChatNoir, j'imagine? J'ai l'impression que ton subconscient essaie de te dire quelque chose.» poursuivit Sabine.
Si les parents de Marinette avaient été en état de choc lorsqu'ils avaient appris la nouvelle de la grossesse de leur fille, une semaine plus tôt, ils s'étaient peu à peu calmés en en parlant avec les futurs parents. Elle pourrait finir ses études, avait déjà un travail qui l'attendait, avait accepté de rester avec eux pour qu'ils l'aident jusqu'à ce que le bébé soit en âge d'aller en centre pour enfant. Et le père leur avait assuré qu'il serait présent à chaque fois qu'on aurait besoin de lui et dès que possible, il voulait emménager avec elle. Il avait accepté d'habiter dans la chambre de Marinette durant les premiers mois de vie de l'enfant même si c'était très petit pour trois et qu'il devrait conséquemment en parler à son père.
Marinette était, en fait, secrètement ravie de cet arrangement. Si elle avait une alerte akuma, elle n'aurait pas le temps de chercher une baby-sitter. En étant à la boulangerie, elle pourrait laisser le bébé à sa mère.
Elle n'avait jamais songé à cette vie lorsqu'elle était plus jeune. Elle se voyait alors dans une maison traditionnelle avec une petite famille traditionnelle et avec Adrien. Mais la vie qu'elle avait était aussi très bien puisqu'elle la rendait heureuse. Et si elle et sa famille était heureuse, elle n'en demandait pas plus à la vie.
Mais ce matin-là, son rêve la perturbait. Elle pensait à Adrien et à ChatNoir. Elle se prépara lentement pour l'école et vit sur son téléphone que Nino et Adrien discutaient en se préparant eux aussi.
Sa tête n'arrêtait pas de faire des liens entre les deux blonds qui partageaient sa vie. Elle n'arrêtait pas d'entendre la voix d'Adrien qui l'appelait Princesse. Et elle avait toujours cette furieuse envie qui ne l'avait jamais quitté et qui s'était même décuplé depuis le début de sa grossesse d'embrasser autant Adrien que ChatNoir. Son taux d'hormone remontait et autant Adrien que Chat étaient dans sa ligne de mire.
Peut-être à cause de son rêve ou peut-être parce qu'elle n'avait jamais pu le faire avant. Elle décida de partir tôt et d'aller rejoindre Adrien avec des croissants dès que ses légères nausées matinales furent passées.
Elle marchait en suivant la conversation que s'échangeait maintenant Alya et Nino mais Adrien y intervint.
6 :53 : la horde est ici
Ne perdant plus une seconde, Marinette s'élança vers une ruelle et Ladybug en ressortit en passant par les toits.
Adrien allait attaquer son déjeuner lorsque Nathalie enclencha les systèmes de fermeture de la maison depuis le bureau.
Adrien et le Gorille coururent la rejoindre et elle les avertit que des créatures avaient déjà réussit à entrer et qu'elles essayaient de percer les murs du grenier où se trouvait Monsieur Agreste.
Le garçon de la famille envoya une alerte dans la conversation où il se trouvait déjà. Il savait qu'ainsi, il joindrait à la fois Rena Rouge et Carapace ainsi que Ladybug par l'intermédiaire de Marinette.
Il ordonna au Gorille de sortir Nathalie de la maison et de la protéger. Armé d'un balai, il leur dégagea une sortie avant de demander à Plagg de lui ouvrir le coffre où il récupéra le miraculous du Paon au moment où Ladybug se glissait dans le bureau.
Il l'entraîna au grenier en débloquant le passage avec la manette du système de sécurité.
La Horde avait commencé à mordre son père en voulant dévorer l'uniforme du Papillon. Monsieur Agreste était déjà au sol inconscient. Avec ce qui restait de son balai et l'aide de Ladybug Adrien les écarta suffisamment pour arracher le miraculous de Nooroo. L'uniforme disparue rapidement pour faire place à un homme blessé gravement.
Adrien entraîna Ladybug en-dehors de la pièce. «Prends les miraculous! Éloigne-les d'ici.»
«Adrien, mais…» protesta-t-elle.
«Ne t'en fait pas. Carapace et Rena sont en chemin. Fait-moi confiance. Je dois retourner aider mon père.» plaida-t-il.
Elle l'embrassa à pleine bouche. Entre ce qu'il venait de dire, ses propres sensations et son rêve, elle n'avait plus aucun doute, ChatNoir et Adrien ne faisait qu'un.
«Tu restes en vie. C'est un ordre!» salua-t-elle.
Adrien passa sa transformation en ChatNoir et retourna dans la pièce pour défendre le corps de son père où quelques molosses s'en prenait toujours à lui sans conviction.
Il les chargea pour les chasser à coup de bâton de la pièce et entendit Rena et Carapace prendre le relais dans le reste de la maison.
Il retourna auprès de son père. Celui-ci était couvert de plaies béantes. Il appela une ambulance et tenta d'endiguer le sang s'écoulant des artères. Mais le pouls faiblissait.
«Ma Lady» appela-t-il sur son bâton «J'ai besoin que tu lances le miraculous.»
«La Horde est partie?» fit-elle comme à son habitude mais en courant.
«Non, mais j'ai besoin que tu le fasses maintenant, s'il-te-plaît.» demanda-t-il d'une voix suppliante. «D'accord.» Elle raccrocha et lança son pouvoir de guérison tout en courant pour arriver chez maître Fu le plus vite possible.
Il lui remit un grimoire, seule documentation qu'il avait sur la Horde et le mage et l'informa qu'il quittait immédiatement Paris jusqu'au départ de la Horde.
