Le pouvoir miraculeux de Ladybug avait gardé Monsieur Agreste en vie mais ses blessures étaient très graves. Il y avait peu de chance que les médecins puissent rattacher sa jambe et il avait perdu beaucoup de sang.
Nino, Alya et Marinette firent un tour à l'école mais ils en repartirent bien vite pour aller soutenir Adrien. Son père sorti de la première chirurgie en après-midi.
Les médecins informèrent Adrien qu'ils avaient fait tout ce qu'ils pouvaient pour les prochaines vingt-quatre heures. Ils avaient rattaché la jambe mais ne savait pas si le membre reprendrait vie. S'il survivait jusqu'au surlendemain, il le retournerait en chirurgie pour refermer les autres plaies plus efficacement.
Marinette entraina Adrien chez elle. Il se laissa faire sans protester. Il ne savait plus ce qu'il devait ressentir. Il ne se comprenait plus. Marinette lui suggéra qu'il avait le droit d'être content que son père soit toujours en vie. Il avait aussi le droit d'en vouloir à la Horde, c'était naturel. Et il avait le droit d'être heureux de sa nouvelle liberté sans l'ombre du Papillon planant sur Paris. Ce faisant, il ne blesserait pas son père de s'en réjouir.
De toute façon, de nouvelles responsabilités l'attendaient et pour s'en occuper avoir le droit d'agir en adulte serait un atout.
En effet, alors que le médecin plongeait Monsieur Agreste dans un coma artificiel pour lui permettre de guérir le surlendemain de l'attaque, Nathalie informa Adrien que, suite à la nouvelle de l'attaque sur M. Agreste parue dans la presse, certains employés avaient profité du surcroit de travail chez tous les concurrents en cette période pour chercher du travail ailleurs.
Heureusement, son identité du Papillon allait restée secrète.
Regardant la liste des postes qui étaient à combler, sachant qu'il avait besoin de personnel dans les plus brefs délais et que la nouvelle de l'attaque devenue publique rendrait difficile le recrutement, Adrien chargea Nathalie de promette ce qu'il fallait pour garder leur photographe vedette et il fonça à l'école pour arriver à la cloche du déjeuner.
Il envoya le chauffeur chercher des repas chez les Dupain-Cheng et il s'adressa à sa classe. Il leur parla de ce que la compagnie avait toujours représenté pour lui. Le travail permettant de faire vivre les loyaux employés de son père, loyauté qu'il ne méritait pas mais que les employés de son père étaient assez généreux pour lui accorder, et une sécurité pour eux tous.
Lorsque son père lui avait parlé de lui laisser les rênes de la compagnie, la raison principale pour laquelle il avait accepté était que cela lui permettrait de garder tous ses amis à l'abri du besoin. Mais en ce moment-là, la compagnie était en péril. Il devait réussir à sortir la collection automne-hiver pour Noël sinon il perdrait la compagnie. Il perdrait probablement tout en comptant les frais d'hôpitaux de son père qui seraient à coup sûr très élevés.
Ils comprirent tous ce qu'Adrien voulait faire et acceptèrent en lui assurant qu'ils ne laisseraient pas tomber l'un des leurs.
Après les cours de l'après-midi, ils prirent le bus tous ensemble pour se rendre à la maison de couture où il leur fit faire le tour du propriétaire en commençant par le bureau que son père avait laissé inutilisé pendant des années et qu'il comptait aménager en local pour les devoirs et les travaux d'équipe.
«Rose et Juleka» commença-t-il en arrivant dans un studio photo où se trouvait une équipe de pose et deux mères avec quatre enfants. «Voici nos petites vedettes. J'ai pensé que Juleka pourrait s'occuper de les coiffer et Rose, je suis certain que tu seras parfaite pour les occuper entre les poses.»
Les deux jeunes filles se mirent immédiatement au travail.
«Nathaniel, Ivan et Mylène. Voici le département des décors. Alors Nathaniel on va avoir besoin de ton génie artistique et j'ai pensé qu'Ivan pourrait aider Mylène avec les accessoires, je vais aussi engager de nouveaux ouvriers pour vous aider.»
Tous trois commencèrent par regarder ce que possédait déjà la compagnie. Il y avait déjà plusieurs éléments nouveaux qui étaient en cours de fabrication grâce aux investissements de M. Agreste, mais les techniciens n'étaient plus revenus au travail.
«Nino, voici le carnet des horaires des séances-photos. Ton rôle est d'assurer la coordination des équipes de chauffeurs et gardes du corps et de t'assurer que les mannequins soient à l'heure aux séances photos.»
«Carrément?» demanda Nino.
«Hé oui, tu crois que tu pourras y arriver?» fit-il en jouant une inquiétude démesurée.
«Euh, bien, euh, pour toi mec, je suis prêt à essayer.»
«Alix voici Pam, la réceptionniste. Je me demandais si tu serais d'accord pour assurer sa sécurité et garder la porte d'entrée?»
«J'aurai des lunettes cool?» voulu savoir la petite demoiselle aux cheveux en boule de gomme qui se voyait déjà avec un costard trois pièces de garde du corps pour répondre froidement aux journalistes trop curieux.
«Évidement, c'est une maison de haute-couture!» répondit Adrien.
«Donc, Max voici les systèmes informatiques de l'entreprise.» poursuivie Adrien plus loin à l'intérieur du bâtiment. «Je les laisse entre tes mains et si tu as besoin de quelque chose tu peux en parler à Nathalie. Je suis désolé mais tu seras seul à ce service.»
«Par contre, derrière cette porte juste à côté… Bonjour Macaire. Alya je te présente Macaire. Il connait tout et tout le monde dans l'industrie. Mais c'est un vieux routard et avec une pro des médias sociaux comme toi, je sens que vous aller faire une équipe d'enfer.»
Ils s'installèrent aussitôt pour une longue séance de potinage.
«Kim, je me demandais si tu ferais quelques séances photos? On a perdu beaucoup de mannequins. Et je ne peux vraiment pas tout faire seul.»
«Bien sûr, je suis plutôt hyperactif mais je suis aussi capable de rester sans bouger.» Adrien le remis entre les mains des couturières expertes pour qu'elles fassent les ajustements des modèles.
«Bon, maintenant qu'ils sont tous casés…» dit-il ensuite à Marinette «On a une réunion avec Chloé et Sabrina et ensuite on va discuter de ton poste.»
Adrien confia à Chloé la partie événementielle de l'entreprise. Il fallait prévoir des défilés, des soirées cocktails, des dévoilements. La liste était longue, le délai de là à janvier plutôt court et la pression très haute puisque de la réussite de ces événements dépendait la survie de la compagnie. Aussi suggéra-t-il que Sabrina assiste Chloé.
Les filles parties faire des plans sur la comète, Adrien, Marinette et Nathalie s'installaient dans la salle de conférence.
Et cette dernière expliqua : «Habituellement, une maison de couture de cette taille compte deux à trois designers seniors et six ou sept designers juniors. Mais M. Agreste cumulait tellement de tâches que notre équipe ne comptait que trois designers juniors en plus de lui-même. Deux d'entre eux en ont profité pour partir et celui qui reste ne pourra jamais briguer le titre de senior. Il n'en a pas l'intention non plus.
Heureusement, la collection est presque complétée. Ce dont nous avons besoin, c'est de quelqu'un qui puisse reprendre le travail de M. Agreste là où il s'était arrêté et qui en fasse un tout cohérent et aboutie. Concrètement, il manque des retouches ou des accessoires à certains modèles et il faut s'assurer que toutes les pièces atteignent les standards de l'industrie, en plus de faire respecter la vision globale de la collection dans la partie promotionnelle.» conclu-t-elle.
Adrien prit le relais pour dire: «Donc, tu devras aussi avoir des réunions de travail avec Alya, Nathaniel et Chloé. Mais je ne veux surtout pas que tu te fatigues. Je veux que tu prennes toutes les pauses dont tu auras besoin et je vais installer mon bureau près du tiens pour rester à ta disposition le plus possible.»
Adrien installa leurs deux tables de travail à portée de voix de la salle d'étude et demanda spécifiquement un grand divan très confortable pour elle. Il demanda aussi à Nino de prévoir des chauffeurs pour elle en tout temps et pour toutes les filles qui finiraient tard.
L'ambiance en classe devint assez particulière lorsque le professeur dû interrompre une réunion de travail très professionnelle pour commencer son cours. Il leur proposa alors un pacte. Il leur donnerait du temps en classe pour faire les devoirs jusqu'à la mi-janvier si de leur côté ils gardaient autant que possible le travail de la compagnie en-dehors des heures de cours.
ChatNoir ne faisait même plus semblant d'aller dormir chez lui. Il arrivait toujours aussi discrètement chez Marinette mais n'allait plus au manoir que pour se changer le matin afin que Marinette ne remarque pas ses vêtements. Il avait aussi prit l'habitude de dormir avec le masque de tissus qu'elle lui avait fait pour laisser plus de liberté à Plagg. À l'approche des fêtes, la poussière était retombée après l'attaque de M. Agreste et l'arrivée dans leur vie de leur nouvelle situation. La Horde n'avait plus attaquée même si on avait signalé des petits monstres en vadrouille.
ChatNoir et Marinette s'entendaient très bien. Ils prévoyaient une soirée de Noël en couple et les doutes et périodes de stress qu'ils pensaient devoir affronter sur le fait de devenir parents n'étaient jamais devenus un obstacle à leur bonheur. Rien ne ternissait leur joie d'être réunit pour fonder une famille.
Et il ne manquait jamais de chanter une berceuse qu'il avait composée pour son enfant au moins une fois par nuit. Et il adorait toujours donner autant de plaisir à la mère.
Marinette avait eu sa première échographie le dernier vendredi avant les vacances et avait demandé à Adrien s'il pouvait l'accompagner à la place de ChatNoir. Ça avait été un moment magique pour les deux avec quelques pointes de malaises lorsque le médecin blaguait sur le sujet de la paternité.
Marinette était encore assez mince pour avoir paradé un des modèles durant la semaine mais d'après le médecin, le bébé ferait bientôt une poussée de croissance.
Durant la soirée de ce vendredi, Marinette faisait des devoirs ayant terminé les créations accompagnant la collection.
ChatNoir travaillait sur l'analyse des rapports et des échéances sur sa tablette. «Mari, tu aurais un crayon à me prêter pour ma tablette. J'ai oublié le mien et avec mes griffes, je n'arrive à rien.»
«Tu n'as qu'à retirer ta tenue de combat.» proposa-t-elle sans se retourner. Elle était nerveuse de lui demander de se dévoiler mais sa voix était restée calme. Elle était certaine de son choix.
«Quoi? Ah oui, je pourrais mettre le masque de tissus. Tu crois que ça me cacheras suffisamment avec la lumière allumée?»
«C'est un peu ridicule de continuer de prétendre que je ne sais pas qui tu es.» expliqua-t-elle d'une toute petite voix très posée.
Marinette était restée dos à lui pour cacher les larmes qui glissaient sans bruit sur ses joues mais se retourna pour le rejoindre sur le divan et lui faire face. Elle ne voulait plus cacher ses larmes. Pas à lui. Il avait posé son travail pour la prendre dans ses bras.
«Tu te souviens de mon cauchemar, celui que j'ai fait la veille de l'attaque sur ton père? Ma mère avait raison, mon subconscient avait plein de chose à me dire. D'abord, il faut que je te raconte la fin de ce rêve. J'ai me suis vu porter ChatNoir en terre pendant que je m'accrochais à Adrien pour pouvoir rester debout. Mais ensuite, Adrien disparaît et je le retrouve à la place de ChatNoir. Quand j'ai réalisé ce que ça voulait dire, je ne l'ai plus refait. Déjà, ça m'a permit de comprendre qui tu étais et d'autre part, j'ai comprit pourquoi j'ai eu tellement de mal à accepter la possibilité que vous ne soyez qu'une seule personne. Pourquoi chaque fois que j'y pensais, j'avais les larmes aux yeux. Parce qu'avant même de comprendre, j'ai eu peur de vous perdre tous les deux.»
«Claws in. Je t'ai promis que je serais toujours à tes côtés et j'ai déjà survécu au Papillon.» rappela-t-il avec un soupir. «Je te réitère ma promesse. Tu ne me perdras pas avant de très longues années. Je serai à tes côtés lorsqu'on te demandera qui est le père de notre enfant. Je serai avec toi pour le regarder grandir, je tiendrai ta main le jour de l'accouchement. Et je compte même en avoir d'autre avec toi après notre aîné. Je vais même m'assurer que tout se passe suffisamment bien pour toi pour que tu aie envie de nous donner d'autres enfants.»
«Je t'aime Adrien.»
«Je… je suis transporté de bonheur de t'avoir dans ma vie. Tu es tout mon univers. Mon cœur ne serait qu'un caillou mort sans toi. C'est toi sa première raison de battre et tu es même sa deuxième aussi présentement. Je t'aime plus que tout au monde.»
Une semaine plus tard, dans le confort du secret du salon des Dupain-Cheng, au pied du sapin de Noël, Marinette et ChatNoir expliquèrent les risques de savoir l'identité du super-héros mais ils leur dirent aussi que s'ils étaient d'accord, il aimerait emménagé avec eux immédiatement pour s'occuper de Marinette plutôt que d'attendre la naissance de l'enfant.
Les parents de Marinette lui assurèrent que la dernière chose qu'ils voulaient était d'être un obstacle au bonheur de leur fille. Et qu'ils n'avaient aucun souci pour garder les secrets.
Les élèves de la classe travaillèrent tous avec sérieux durant les jours de congé des fêtes mais Adrien insistait pour qu'ils se reposent le soir. Le travail avançait de façon assez satisfaisante. Par contre, lui travaillait. Posant le plus possible le jour, gérant la compagnie de soir. C'est Marinette qui devait le sortir de son travail. Mais une fois qu'il en était sortit, il ne pensait qu'à ses amours.
Ils terminèrent le lancement de la collection avec brio et regagnèrent les bancs d'école la troisième semaine de janvier motivés comme une équipe unie derrière Adrien et Marinette.
Le professeur plaisanta en disant qu'il était sur le point d'aller leur faire la classe au bureau!
Durant toute cette période de stress intense, Marinette réfléchissait à beaucoup de chose mais n'avait rien dévoilé précipitamment, attendant de passer par-dessus toute l'agitation.
Alors, qu'elle commençait à établir les grandes lignes de la collection d'été qu'elle devait entièrement concevoir, elle trouva un échantillon de tissus rouge particulièrement attrayant et le garda avec elle. Elle avait l'habitude de jouer avec en réfléchissant. Devait-elle révéler son secret à Adrien? La dernière barrière entre eux.
Mais la Horde revint cette semaine-là et il était absolument paranoïaque à propos de sa sécurité. Il avait déjà presque perdu son père à cause de la Horde, que dirait-il s'il savait qu'elle continuait de se battre en étant Ladybug? Tikki serait-elle capable de le rassurer suffisamment?
Elle devait aussi pensé à annoncer sa grossesse à Alya et au reste de la classe. Elle en arrivait à son quatrième mois et commençait en effet à voir une différence dans son corps lorsqu'elle était nue mais rien encore que ses chandails d'hiver ou son uniforme ajusté d'héroïne ne pouvait cacher.
Mais que pouvait-elle dire à Alya? Durant le mois de janvier, elle et Adrien avait gardé leur relation discrète et officiellement, elle était toujours célibataire et seulement amie avec lui. Ils passeraient donc de meilleurs amis à futurs parents du jour au lendemain? Marinette avait peur de la réaction de ses amis qui se sentiraient peut-être trahis.
Tôt le samedi matin, alors qu'il faisait encore nuit et que le soleil ne se montrerait pas avant plusieurs heures, même peut-être pas du tout à cause des nuages, on signala sur le réseau d'alerte, l'apparition de plusieurs créatures de la horde, mais l'information n'était pas fiable. ChatNoir décida d'aller voir et Marinette qui avait passé une mauvaise nuit à cause de bouffées de chaleur s'installa sur son divan avec sa tablette de travail et une serviette humide sur le cou.
Elle entendit une marche de son escalier craquer puis un tissu noir se referma sur sa tête. Un tissu si épais que les sons et les voix étaient étouffés. Elle eut beau appeler Tikki, la kwami ne se montra pas. Durant ce temps, elle distribuait coups de points et coups de pieds dans le vide. Mais ses assaillants étaient si nombreux qu'ils réussirent à la maîtriser tout en évitant les coups. Il lui était d'autant plus difficile de ce battre que sa priorité numéro un était de protéger son ventre.
Elle décida finalement de faire semblant de se rendre. Elle était déjà pieds et points liés de toute façon et entreprit plutôt de se repérer et de découvrir les avantages tactiques dont elle disposait.
Elle avait été emballée dans le drap de son lit mais celui-ci n'empêchait pas le froid mordant de l'atteindre. Curieusement, soit ses sens la trompaient, soit ils se dirigeaient vers le manoir Agreste. Mais celui-ci n'était-il pas sensé être vide? Vide ou non, elle n'avait aucune envie de se retrouver séquestrée dans l'antre du Papillon. Au moins connaissait-elle les secrets de ce lieux et peut-être mieux que ses assaillants.
Mais arrivés devant la grille, ils s'arrêtèrent pour ne plus avancer. Au bout de quelques minutes, elle entendit tout à coup des cris et l'un d'entre eux était vraiment furieux, un cri de rage.
Lorsqu'on lui retira le sac de la tête, elle se retrouva nez à nez avec ChatNoir. Il était en panique et attrapa son visage pour la regarder au fond des yeux. «Princesse, ça va? Tu es blessée?»
«Non, ça va, Chat, je n'ai rien.» le rassura-t-elle rapidement.
Il trancha ses liens de deux coups de griffes. «Je t'amène à l'hôpital. C'est plus prudent, amour.»
Elle regarda autour d'elle et découvrit qu'ils se trouvaient effectivement devant les grilles du manoir Agreste. Mais en frais d'assaillant, elle trouva ses amis se tenant un peu plus loin. Toute la classe y était à l'exception de Nino qui devait travailler à cette heure-là. Certains étaient toujours au sol, restés assis à cause de la surprise après avoir été bousculé par son sauveur. Sa première pensée fut qu'ils étaient contrôlés mais ils ne semblaient plus hostiles.
«Je n'ai pas besoin d'aller à l'hôpital, Chat. Je vais bien. Le bébé va bien. Je n'ai pas fait de chutes.» Elle gardait ses paumes sur ses joues pour essayer de le convaincre de se calmer. Ses mains tremblaient et ses pupilles étaient énormément dilatées.
«Tu es glacée et tes cheveux sont mouillés! S'il t'était arrivé quelque chose… j'ai cru que j'allais devenir fou lorsque je suis rentré et que j'ai vu le désordre.» fit-il en la couvrant de baisers en en la serrant convulsivement contre lui.
«J'avais une serviette dans le cou.» expliqua Marinette en retirant l'objet de sous ses cheveux défaits.
«Alya, donne-moi ton manteaux. Elle ne doit absolument pas prendre froid. De toute façon, tu as autour du cou ce dont tu as besoin pour te réchauffer. Profites-en bien tu ne le garderas peut-être plus très longtemps. Ce genre de chose se mérite.» fit ChatNoir d'un ton menaçant.
ChatNoir emballa Marinette dans la couverture et le manteau et la prit dans ses bras parce qu'elle n'avait pas de souliers.
«On voulait juste aider. On voulait les réunir elle et Adrien. On ne comprend pas ce qui se passe. Qu'est-ce qu'il y a de si dramatique si elle attrape froid?» fit Alya d'une drôle de voix.
«La plupart des médicaments contre le rhume et la grippe peuvent nuire aux fœtus. Les femmes enceintes ne peuvent pas en prendre.» expliqua-t-il platement avant de s'élancer par les toits.
Adrien passa la fin de semaine à lui éviter d'être malade en commençant par la mettre sous une douche chaude mais il resta avec elle sous le jet ne voulant plus la quitter des yeux.
Tikki s'était abondamment excusée lorsqu'elles avaient eu un instant seules. Elle n'avait pas voulu risquer l'identité secrète en se fiant aux apparences. Elle était désolée d'avoir risqué la santé de Marinette au dépens de son secret. Elle jura qu'elle se serait rapprocher pour entendre son appel si l'attaque était venue de vrais assaillants.
Ils passèrent la soirée étendus sur son lit n'ayant pratiquement rien dit de la journée. Ils contemplaient les étoiles comme ils adoraient le faire.
«Tu as eu peur, n'est-ce-pas? Je suis désolée.» entama-t-elle la conversation.
«Je suis déçu. J'avais confiance en eux.» craqua-t-il. «Pourquoi ils ont fait ça? C'était si stupide!»
«Parce qu'ils ne savaient pas. Ils ne savaient pas que nous sommes déjà ensemble. Ils ne savaient pas que je suis enceinte. Nous avons gardé le secret et les secrets créent des murs.»
Il la garda serrée contre lui comme le plus précieux des trésors. Ils passèrent la journée du dimanche à essayer de retrouver un semblant de normalité.
Le retour en classe du lundi fut étrange. Adrien s'arrêta au bureau des professeurs et demanda les devoirs. Il ne voulait pas revoir ses amis immédiatement. Marinette aussi était hésitante en entrant dans la classe. Elle ne leur en voulait pas pour elle-même mais pour la blessure qu'ils avaient infligée à son chaton. C'était si difficile pour lui de socialiser.
Il avait toujours eu un cœur doux et accueillant, se dévouant pour les autres. Et ses plus proches amis, ceux qu'il appelait sa famille avait fait semblant de s'en prendre à sa raison de vivre.
Elle s'installa à sa place habituelle, mais n'ouvrit pas ses cahiers. Elle était douloureusement consciente de la place vite devant elle qu'elle ne pouvait cesser de fixer. D'être séparée de lui pour la journée serait une épreuve supplémentaire, réalisa-t-elle.
«Je suis désolée, Marinette. Je ne savais pas que tu étais encore avec ChatNoir. On vous était si reconnaissant à Adrien et toi pour nous avoir fait vivre cette belle expérience en entreprise. Ça a changé nos vies. On voulait vous inciter à être ensembles. On était triste pour vous de vous savoir seuls et séparés.» De grosses larmes coulaient sur les joues d'Alya et toute la classe avait la mine basse en écoutant l'échange des filles et affichait de la honte.
«Mais nous on ne l'était pas. On était si heureux de devenir parents et Adrien était si heureux de vous avoir tous autour de nous. On flottait doucement sur notre nuage et la vie était merveilleuse. Pourquoi avez-vous pensé qu'on avait besoin d'autre chose? Maintenant, il ne te fait plus du tout confiance. Si tu veux régler les choses, tu dois d'abord te réconcilier avec lui. Parce que maintenant moi aussi je t'en veux. Je t'en veux de lui avoir fait du mal.»
Toute la peine que Marinette avait retenue devant Adrien remontait en elle. Et en fait, elle était en colère elle aussi. Elle se blâmait pour ce qui était arrivé mais pourquoi ses amis avaient-ils eu un geste si radical? Et peut-être Trixx aimait-il ce genre de blague mais Wayzz était pourtant avec Nino. N'avaient-ils pas tenue compte des mises en garde que le kwami de la sagesse avait assurément élevées lorsqu'ils avaient planifié tout ça?
«Il a un cœur d'enfant. Un merveilleux cœur en or. Et je ne veux pas perdre ça. Et maintenant, je me demande ce que je fais encore ici au lieu d'être près de lui, à ma vraie place.» La voix de Marinette était vacillante et des larmes s'échappaient maintenant de ses yeux à elle aussi. Elle se releva pour partir mais la porte restée entrouverte s'ouvrit en grand. Adrien, les larmes aux yeux se tenait dans le cadre.
«Ne fait pas ça, Marinette. J'étais venu te chercher pour t'éloigner d'eux mais je réalise que sans tes amis, tu ne serras pas épanouie. C'est toi qui avais raison, à propos des secrets. Ils détruisent beaucoup de choses encore plus précieuses que ce qu'on pourrait croire. Reste parmi eux et ne laisse pas la rancœur s'installer en toi.»
«Tu restes avec nous?» demanda Marinette. Mais il était peut-être trop tôt pour lui demander de faire cela.
«Pas le choix! Tu sais bien qu'il m'a demandé de garder un œil sur toi!» fit-il avec un clin d'œil et un sourire triste. Elle savait qu'il ne voulait pas la quitter même un instant.
Toute la classe se leva et vint les entourer dans un câlin collectif.
«De toute ma carrière d'enseignant, je n'ai jamais vu une classe comme vous!» La remarque du professeur lorsqu'il les trouva enlacé en arrivant à la porte déclencha des rigolades.
«On est pas juste une classe.» expliqua Chloé «On est une famille.»
Et les larmes aux yeux, ils regagnèrent leurs places mais Alya fit asseoir Adrien à la sienne. «Vous voyez, je commence à vous comprendre.» Pas ensembles mais très proches.
«Tu y auras mis le temps!» commenta Alix.
Marinette ne se priva pas de s'appuyer contre Adrien et il garda un bras autour d'elle toute la journée. Ils se remettaient doucement de leurs émotions et surtout gardaient l'impression d'avoir grandit à travers cette épreuve. Et c'était l'impression de toute la classe. Que Marinette et Adrien avaient mûrit bien avant eux au travers de leurs amours compliqués et qu'ils pouvaient suivre leur exemple sur ce chemin aussi. Si déjà Adrien et Marinette étaient des travailleurs responsables qui leurs avaient appris la valeur du bon travail, ils leurs avaient maintenant donné une belle leçon de vie.
