Deux mois plus tard, toute l'histoire était oubliée. Alya avait repris sa place auprès de Marinette et s'était réconciliée avec ChatNoir. Les cinq héros cherchaient activement la cachette du mage et de sa Horde. Ladybug avait prit l'habitude de porter une grande cape en prétendant que c'était pour se tenir au chaud et quand ses six mois de grossesse commencèrent à se voir comme si elle avait prit un peu de poids et qu'elle n'eut plus l'excuse des journées froides pour porter sa cape, elle se retira du service actif, de toute façon, elle avait besoin de repos ayant une vie toujours aussi remplie.

Elle expliqua à ses amis qu'elle aurait besoin d'une opération et qu'elle serait ensuite en convalescence. Mais qu'elle resterait disponible à chaque fin d'attaque pour réparer la ville même si elle ne se présentait pas sur place. Les coccinelles miraculeuses balayant la ville entière de leurs pouvoirs.

Marinette et Adrien avaient apprit à la seconde échographie qu'ils attendaient une fille. Celle-ci était plutôt athlétique et dormait habituellement de jour pour pouvoir couvrir sa mère de coups de pied la nuit. En générale, il fallait la voix de son père qui lui chantait sa berceuse pour la calmer.

Par une journée ensoleillée de la fin du printemps, les élèves présentaient à tour de rôle un travail sur l'avant de la classe.

Officiellement, ce genre d'exercice devait pratiquer la capacité de l'élève à parler devant un public mais, le travail avait reprit aux entreprises Agreste et plusieurs des élèves avaient rempilé dans leurs rôles au sein de la compagnie. Ils étaient donc tous plutôt à l'aise de présenter leur travail lors d'une réunion. Ils avaient aussi commencé à appeler Adrien ''Boss.'' Y comprit lorsque ce fut son tour de faire sa présentation en classe. Lorsqu'il se rassit au premier rang, à sa place habituelle qu'il avait reprit auprès de Nino et qu'il arrêta de parler, Marinette fut surprise par un premier coup de pied mais sa fille ne s'arrêta pas là, elle faisait un vrai caprice.

La mère, elle, faisait des grimaces et essayait de ne pas rire. Repliée vers l'avant, elle voulait cacher les violents soubresauts venant de l'intérieur. Ce que remarqua Alya qui s'en inquiéta. «Ça va, Marinette? C'est quoi cette expression?»

Adrien se retourna vers elle et le reste de la classe aussi. «Oui, c'est juste,…» elle se redressa et permit à la salle de voir son ventre parcourut de mouvements violents en gardant le regard baissé. La grossesse de Marinette ne lui avait fait prendre que peu de liquide et on voyait très bien la forme de l'enfant et chacun des coups qu'elle donnait. «Elle veut que son papa lui chante sa berceuse.» s'expliqua-t-elle. Elle s'en voulait de formuler une demande qu'Adrien ne pouvait pas lui accorder. Il ne pouvait pas révéler son identité à la classe parce que leur fille faisait une colère.

D'une voix vibrante et douce, Adrien entonna une autre mélodie plus connue que celle qu'il avait inventée. D'un coup d'œil, il invita Nino à se joindre à lui pour que leurs voix créent plus de vibrations. Bientôt, toute la classe se joignit à eux et Alya, près de Marinette, plaça même sa main sur le ventre entre celles de Marinette comme elle avait vu ChatNoir le faire.

Alors, que les paroles filaient, tous les élèves se regardaient et tombèrent d'accord. S'ils étaient une famille, cette enfant était un peu leur responsabilité à tous. Ils comprirent dans un même temps que c'était leur rôle de remplacer ce père qui restait caché et se privait d'être présent avec sa famille dans le but d'assurer leur sécurité. Et ils avaient tous envie de cette belle vie tous ensembles qu'il leur était proposé de poursuivre au-delà des études. Ils seraient toujours là les uns pour les autres. Cette enfant dont ils attendaient tous ensembles la naissance était là pour sceller leur promesse.


Un mois plus tard, lors d'une journée nuageuse, les élèves avaient réintégré la classe sur l'heure du dîner pour travailler sur la promotion de la collection d'été. Un défilé important s'annonçait et Adrien et Kim avaient posé toute la soirée de la veille. Nathaniel et Mylène étaient en grand tourment concernant un décor photo et se tournèrent vers Marinette qui interrompit sa séance de rédaction de communiqué de presse avec Alya pour leur répondre. Leurs activités furent dérangées quand des cris retentirent dans le hall de l'école. Les cinq héros bien entraînés se levèrent innocemment tout comme les autres élèves démontrant de la curiosité.

Dans un calme stoïque, quatre d'entre eux partirent vers des cachettes pour disparaître et la dernière alla regarder la cours depuis le haut des marches, pendant que les autres élèves jetaient des regards inquiets depuis les fenêtres de la classe. La Horde était gigantesque, elle avait atteint des proportions préoccupantes s'étant nourrie de la moindre goûte de magie qu'elle avait trouvé dans la ville.

ChatNoir atterrie près d'elle. Les créatures envahissaient la cours et poursuivaient les élèves, particulièrement ceux qui avaient été akumatisés. «Acceptes-tu que je te mettes à l'abri dans le local sécurisé? Je sais que tu détestes ça. Mais je préférerais que tu y ailles. Je ne pourrai pas me battre efficacement si tu es exposée. Même si tu n'es pas une cible potentielle, je sais que tu ne pourras pas t'empêcher d'aider les autres.»

Rena, Carapace et Queen Bee repoussaient déjà les créatures à l'étage dessous. Et le reste de la classe rejoint ChatNoir pour le suivre vers le local de repli.

«Je peux m'y rendre seule. Tu peux aller combattre.» lui conseilla-t-elle

Mais il tendit son bâton à Ivan pour que celui-ci leur dégage un passage. Comme le bâton restait inerte et refermé dans la main de l'athlète, ChatNoir y déposa la main pour l'allonger suffisamment pour que le garçon puisse frapper les petits monstres.

ChatNoir la souleva dans ses bras et avança en tête de peloton avec Ivan. «Je ne veux pas voir une seule marque de dent sur ta peau de porcelaine! Dois-je sortir des jeux de mots de femmes enceintes et de canots de sauvetage jusqu'à ce que tu acceptes que je m'occupe de toi?»

«Meowch!, quelle menace!» se moqua-t-elle.

Lorsqu'une créature bondit de derrière le groupe avec la claire intention de refermer sa gueule ouverte sur ChatNoir, Marinette empoigna le bâton au-dessus de la tête d'Ivan et le sépara en deux assez rapidement pour faire tourner sa partie dans les airs et frapper la bestiole avec un puissant moulinet qui l'envoya valser contre le mur. «Je te l'ai déjà dit» fit-elle indomptable. «Je suis capable de me défendre seule.»

«Toi, toi, toi.» fit ChatNoir, bafouillant à cause de la peur. «Si tu n'arrêtes pas ça, tu vas te retrouver enfermée en moins de temps qu'il n'en faut pour crier ''akuma''!»

«Mais oui! Tu l'as Chat! C'est ça! Les akumas! Tu es gé-ni-al!» s'exclama-t-elle.

«Euh, oui et alors?» Ils venaient de parvenir aux portes renforcées et il la déposa au sol.

«C'est la solution!» Elle déposa un baiser rapide sur sa joue avant d'entrer dans la salle et de le laisser planté sur place. Sans savoir pourquoi son baiser le fit rougir. Mais, il récupéra tout de même ses bâtons pour aller combattre.

Marinette ressortie par l'autre porte sécurisée. Celle qui menait à un corridor désert près de la sortie de la cuisine. Elle utilisa le cabinet du concierge pour se changer et retourna dans la cour. Elle invoqua son lucky charm et obtint un sifflet pour chien. Lorsqu'elle l'utilisa dans la grande cour, tous les molosses de la Horde répondirent à son appel et allèrent vers elle. Elle utilisa alors son yoyo pour capturer les créatures de cauchemar comme s'ils étaient des akumas. Lorsqu'elle ouvrit son yoyo ensuite, un nuage de papillons blancs en sortie avec de la cendre et quelques étincelles mauves.

Il n'en restait qu'un seul, l'original. Elle l'attrapa avec la corde de yoyo comme s'il s'agissait d'une laisse et fit quelques tours supplémentaires pour museler la bête. Mais elle savait qu'il pouvait se nourrir de sa corde magique et du yoyo lui-même. Alors elle n'eut d'autre choix que de le tenir fermement avec les mains sur ses flancs. «J'ai besoin… il me faut…» commença-t-elle cherchant rapidement autour d'elle une nouvelle idée géniale parmi la cours dans laquelle les élèves se relevaient doucement. Elle voulait trouver comment terminer le travail. «Wayzz!» lança-t-elle en apercevant Carapace.

Nino revint à toute vitesse après une angoissante minute où ne retentit que l'avertissement des boucles d'oreille de la coccinelle dans l'angoisse du cercle formé par les héros et les élèves autour d'elle.

Tous pouvaient voir que son corps avait changé depuis l'automne précédent qui était une de ses dernières apparitions sans sa cape qu'elle n'avait pas pu aller chercher dans l'urgence. Elle n'était pas vraiment ronde, il y avait tout juste de quoi partir quelques rumeurs. Si son uniforme avait été moins moulant et que la population ne l'avait pas toujours connu avec une silhouette impeccablement mince, ce corps qu'elle leur présentait n'aurait même pas soulevé de questions. Mais la petite rondeur était bien là même si ses huit mois en paraissaient trois.

Nino tenait Wayzz caché entre ses paumes pendant que Ladybug lui parlait. «Il ne reste que celui-ci et le mage. Qu'est-ce qu'on peut faire d'après toi?» lui demanda-t-elle.

«Sans celui-ci le mage est désarmé. Il faut le retenir suffisamment longtemps pour l'enfermer dans une cage magique permanente. Il faut simplement empêcher le mage de le trouver. La créature n'est rien sans lui.»

«J'ai moins d'une minute!» s'alarma-t-elle.

ChatNoir passa les mains près des siennes sur le corps replet de la créature qui se débattait.

«Va recharger. Je tiendrai le temps que tu reviennes.» lui assura-t-il avec sollicitude.

Encore une fois, l'angoisse recommença. Ladybug repartie vers le local du concierge, donna un biscuit à Tikki, composa un message servant d'alibi à Marinette pour qu'il ne s'inquiète pas et se re transforma pour revenir capable de tenir le toutou aux crocs d'acier en laisse pendant un bon bout de temps.

Rena s'était chargée de diffuser la nouvelle de la défaite de la Horde pour faire revenir Maître Fu au plus vite. Ils décidèrent de cacher la créature parce que selon Tikki à qui Marinette avait pu parler pendant que Rena faisait courir la bête après de faux papillons dans une classe vide, le mage devait savoir où était son animal pour le faire disparaître. Elle appuyait sa théorie sur le fait que les premières créatures partaient d'abord le rejoindre dans un endroit précis avant de disparaître.

ChatNoir réfléchissait à un endroit où garder la créature sauvage. L'école ne convenait pas puisque c'était le lieu de la dernière attaque. Pour la même raison, le repaire du Papillon était aussi trop évident et pouvait même encore contenir de la magie. Il se résignait à proposer l'un des studios de photo de la compagnie comptant sur le lucky charme pour réparer ensuite les dégâts, quand une idée de fous le frappa. Il entraîna le plus discrètement possible Ladybug, Carapace et la bête vers le 4e arrondissement et frappa au bureau de la directrice de refuges animaliers.

Ils avaient effectivement tout le matériel et les locaux nécessaires sur place. Et offrirent avec grand plaisir de remercier de cette façon ChatNoir pour le don généreux qu'il leur avait obtenu quelques années plus tôt.

On décida de déplacer la créature toutes les douze heures de refuge en refuge et que Carapace s'en chargerait. Il resterait aussi sur place pour le premier tour de surveillance et Rena prendrait le deuxième.

Marinette était épuisée en rentrant chez elle un peu avant ChatNoir. Elle cognait des clous au souper et Adrien la mit rapidement au lit.

Serré contre elle dans la chambre qu'ils avait commencé à garnir de meubles d'enfants, il demanda à Plagg de vérifier comment allait le bébé.

«Le cœur du bébé va très bien. Mais je ne peux pas t'en dire plus. Je ne vois que le battement du cœur.»

«Je croyais… Si tu ne vois que les battements du cœur comment as-tu… Au départ c'est bien toi qui a vu que Marinette était enceinte? Le cœur ne bât pas après seulement trois jours de grossesse…» Plagg haussa les épaules et partie se coucher pour la nuit sans répondre.

Adrien somnolait à moitié lui aussi puisqu'il était fatigué par le travail et les études en plus de la journée et l'atmosphère était très calme et propice au repos. Comme si la ville elle-même poussait un soupir de soulagement après la fin de deux cauchemars consécutifs. Adrien écouta le silence de la chambre et outre la respiration calme et égale de Marinette et les ronflements de Plagg, il lui sembla entendre une autre présence.

Il repensa à cette journée. À la façon dont Marinette l'avait étonné. Celle dont elle avait su à nouveau se faire obéir de son bâton contrairement à Ivan et qui prouvait, encore une fois, en plus de ses visions, qu'il y avait de la magie en elle.

Il repensa aussi à ce qu'elle avait dit avant de rentrer dans la pièce de repli à propos des akumas. Et bien, lorsque Ladybug était apparue, elle avait su exactement comment vaincre la Horde. Marinette avait-elle pu l'appeler si vite pour lui souffler l'idée?

Lorsqu'il s'était informé de la santé de sa coéquipière en quittant le refuge animalier, elle lui avait simplement dit qu'elle allait très bien mais qu'elle n'avait pas encore eu son opération.

Ils marchaient côté à côte d'un même pas. Des amis de longues dates partageant une profonde complicité. «Tu es enceinte n'est-ce pas? Tu sais que Marinette et moi allons aussi être parents? C'est vraiment formidable que nous soyons parents toi et moi!»

«Oui, chaton.» éclata-t-elle d'un rire irrépressible. «Nous allons être des parents.»

Il lui demanda ensuite si elle avait l'intention de disparaître.

«Ma kwami reste avec moi. J'assurerai la protection de Paris mais s'il ne survient pas de réelle menace, ce n'est pas certain que tu aperçoives à nouveau cet uniforme rouge que tu aimes tant. Ou peut-être que oui, je ne sais plus. J'ai toujours cru que mon rôle d'héroïne disparaîtrait avec les ennemis mais maintenant que j'y suis, je vais revoir la question. Ça me plaît bien de sauter d'un toit à l'autre. Même les mères responsables ont le droit de s'amuser de temps en temps!» Un grand sourire lumineux et heureux ornait son visage comme s'il y resterait pour toujours.

«On ne pourrait pas rester en contact?» demanda-t-il timidement avec espoir.

«Pourquoi? Qu'est-ce que je pourrais t'apporter que Marinette ne peut pas t'offrir?» questionna-t-elle.

Après un instant de réflexion, il avait dit à contrecœur : «Rien, mais je n'ai pas envie de te perdre. Tu es importante pour moi.»

Ravie de sa réponse, elle lui avait sauté au cou pour l'embrasser sur la joue. «Ne t'inquiète pas Chat. Tu ne me perdras pas. C'est une promesse.» avait-elle ajouté avant de disparaître le laissant rougissant à cause du baiser.

Couché près de son amour, il porta la main à sa joue. Se rappelant toutes les fois où Marinette l'avait appelé Chaton plutôt que Chat et les quelques rares fois où Ladybug l'avait appelé Chat au lieu de Chaton.

Maintenant que la Horde, comme le Papillon, était vaincu, il repensa à sa première journée en uniforme, sa première rencontre avec Ladybug, sa Miss Maladroite, sa première rencontre avec Marinette… Il regarda la jeune femme près de lui, sa femme, la femme de sa vie. Pouvait-il être si chanceux?

Il ne put faire autrement que de la réveiller pour lui poser des questions. La sieste lui avait fait du bien et elle était prête à parler calmement avec lui.

«Ma princesse, est-ce qu'il y a un grand secret que je ne connais pas sur toi? Plagg et moi avons beaucoup discuté du fait que tu avais un certain pouvoir magique mais tu ne t'aie jamais inquiété du fait d'avoir des visions. Et je me demandais, comment tu avais su si vite que tu étais enceinte. Et aussi, les surnoms que tu me donnes et comment as-tu su de quelle façon vaincre la Horde…?»

Rougissante, elle cacha son visage dans les draps lorsqu'elle comprit qu'il avait deviné son secret.

«Je voulais te le dire ce soir mais j'étais trop fatiguée tout à l'heure. Je voulais te le dire quand ton père à été blessé mais tu as toujours été démesurément inquiet pour le bébé. Mais la transformation la protège pendant un combat. Et le reste du temps Tikki est toujours près de moi, prête à me transformer…»

«D'accord, d'accord. Tu as raison, je vais t'écouter à l'avenir et calmer mes inquiétudes de nouveau papa. Mais c'est vraiment toi n'est-ce pas? Mon seul et unique grand amour? …Ma princesse, es-tu ma Lady?»

«Si tu savais comme je regrettes tout ce que je t'ai fait endurer! Toutes les demi-vérités que je t'ai dites. Toutes les fois où je t'ai opposé un refus. Jusqu'à quel point es-tu fâché contre moi, Chat? J'ai tellement honte!»

Il analysa honnêtement ses sentiments et répondit sincèrement : «Aucun, je ne suis pas fâché. Tu m'as honnêtement répondu 'non' quand tu ne pouvais pas être avec moi et tu m'as même dit pourquoi. Mais tu as tout de même fait l'impossible pour que nous soyons ensemble et accomplir mon souhait le plus cher.»

«Et là nous sommes après, Chat. On y est! Tous les rêves que nous avons fait, on peut enfin les vivres réellement.» encouragea-t-elle tellement heureuse.


Personne n'avait vraiment pausé de questions lorsque Marinette avait déposé le modèle d'une robe de mariée à la confection, c'était son travail. Et lorsqu'un habit de marié avec une petit côté ChatNoir l'avait suivit, les couturières avait simplement fait quelques blagues.

Mais dans la petite chapelle affreusement romantique dans laquelle tous les amis les plus proches de Marinette l'attendaient, on nota l'absence du marié au premier rang. Près de l'Autel, ne se tenaient qu'Adrien et Nino jouant les garçons d'honneurs. Bah! On connaissait la bête, il voulait surement faire une entrée remarquée.

Ce fut l'un des derniers invités à passer la porte de la salle qui devint le sujet de toutes les conversations chuchotées. Monsieur Agreste se tenait bien droit dans un fauteuil roulant poussé par Nathalie.

Sa présence était curieuse mais considérant qu'on allait leur annoncer plus tard ce jour-là une grande nouvelle concernant la compagnie à laquelle ils travaillaient tous encore un peu, on ne s'étonna pas outre mesure. C'était tout de même le mariage de la designer principale et il restait le grand patron même si ce n'était que de nom.

Adrien repensait à la conversation qu'il avait eue avec son père une semaine plus tôt. Monsieur Agreste avait reçue une première visite de quelques minutes de sa petite fille et des parents de celle-ci la semaine précédente mais c'était la première visite où M. Agreste avait été suffisamment en forme pour parler plus de cinq minutes. Son fils était venu seul, pour cette seconde rencontre. Adrien lui avait raconté la façon dont Paris et la compagnie avait changé depuis l'attaque sur le Papillon. Tous les efforts et le dépassement que ses amis avaient fait pour sauver la compagnie et lui donner une orientation plus intéressante aux yeux de la population.

Ensuite, il avait annoncé la couleur. Il voulait se marier, être un bon père, un chef de compagnie respectable et si possible prendre soin de son propre père. Mais si Monsieur Agreste n'acceptait pas cela, s'il décidait de rester en colère contre la vie, Adrien quittait la compagnie immédiatement avec la moitié du personnel au moins, et il était prêt à ne plus le revoir.

Lorsque les portes de la chapelle s'ouvrirent, Marinette s'avança encadrée de ses deux parents et tenant dans ses bras, non pas un bouquet de fleur, mais un poupon de trois mois sous une superbe musique de violon.

Adrien ne voyait qu'elle. Elle était si magique. Elle avait ajouté à sa robe blanche des broderies rouges et roses scintillantes rappelant des coccinelles et formant un tourbillon autour d'elle. La broderie partait de l'ourlet de la jupe pour faire deux fois le tour de son corps en remontant doucement pour terminer sur l'épaule où Tikki se tenait calmement comme une peluche.

L'ensemble donnait l'impression qu'elle était parcourue par le pouvoir miraculeux.

Lorsqu'elle arriva au bout de l'allée, on attendait toujours le célèbre marié qui n'était pas arrivé avant la mariée comme c'était l'usage. Mais ce fut Adrien qui s'avança vers elle pour embrasser d'abord sa fille, pour ensuite serrer Sabine dans ses bras et échanger une poignée de main avec Tom, puis il se tourna vers la femme de sa vie sous les exclamations absolument incrédule de l'assistance. Ils comprirent d'abord qui était le marié et ensuite la raison pour laquelle ils étaient si peu nombreux invités à la cérémonie, ils faisaient partie du secret.

Ils eurent même droit à une double cérémonie : un mariage puis un baptême.

À la grande table de la salle de conférence magnifiquement décorée dans les locaux de la compagnie autour de laquelle s'étaient réunit toute la bande d'amis ainsi que les parents de Marinette on partagea un repas de noce intime et absolument joyeux. Le soleil brillait pleinement par le mur vitré.

Les heureux grands-parents quittèrent ensuite avec la petite Emma pour aller tous les attendre dans le grand studio de photo où on attendait de nombreux autres invités pour le reste de la soirée.

Adrien leur expliqua alors, qu'ils avaient maintenant tous des parts dans l'entreprise et que bien que la compagnie porte toujours le nom d'Agreste, elle aurait dorénavant un nouveau logo. Celui de la designer vedette, comme il se doit.

Lorsque Marinette révéla elle-même son logo de coccinelle entouré de sa signature, elle reçu quelques applaudissements polies et chaleureux mais comme Adrien et Marinette se couvraient les oreilles avec un regard complice, un par un ils se mirent tous à crier à plein poumons.

Qu'Adrien soit ChatNoir, l'autre homme dans la vie de Marinette était une chose. C'était finalement si logique de sa part que la surprise leur avait simplement fait dire : J'aurais dû m'en douter! On avait discuté du sujet en long et en large durant tout le repas et on savait qu'on en parlerait encore durant longtemps.

Mais que Marinette, qu'ils connaissaient pour certains depuis toujours, qui avait déplacé pour eux des montagnes de générosité avec et sans le masque soit Ladybug et que de plus, ils travaillaient maintenant avec les deux héros et venaient d'assister à leur mariage secret en tant que membre privilégiés de la famille… Certains trouvaient qu'il était soudainement difficile de respirer sans crier.

Alors lorsque les deux héros leur demandèrent leur collaboration pour les aider à passer au travers d'un grand mariage public d'envergure nationale pour les héros de Paris, personne n'imagina dire non.

Adrien se leva ensuite pour prendre Marinette dans ses bras et comme il appelait Nino, elle fit signe à Alya avant d'appeler tout le groupe dans un grand câlin collectif comme seul une famille aussi aimante pouvait en faire.