Chapitre 8 : L'étrange Noël de Mr. Norris

Estonie – Forêt des Croissants

La femme regardait droit devant elle, d'une dignité et d'une stature qui ne pouvait être confondue avec celle d'une personne de moindre statut. Les villageois l'appelaient la « Princesse », elle était une histoire qu'on racontait aux enfants allant se coucher avant que la lune ne se lève. L'histoire de cette princesse anglaise, cette fille de haute lignée, qui dut tout abandonner lorsqu'elle fut maudite par la griffure d'un monstre alors qu'elle était à peine majeure.

Elle avait été une victime, un dommage collatéral d'une lutte entre les ténèbres et la lumière, prenant place sur le perron de sa maison. Elle entendait les cris de terreur, les pleurs et les grognements, quand elle dormait.

Elle se rappelait encore de la mort de sa propre mère, mordue au coup jusqu'au sang. Elle se rappelait de son frère qui tremblait comme une brindille en plein vent quand elle s'était transformée pour la première fois. Elle se rappelait de son neveu, un enfant si magnifique, aux yeux si bleus et aux cheveux si noirs comme les siens, qui ne pouvait plus la regarder dans les yeux.

La guerre était terminée, son camp avait gagné mais elle avait tant perdu.

Alors, elle s'en alla. Une nuit alors que tout le monde dormait à poing fermés, elle s'en alla sous sur l'ordre de son frère aîné. Il semblait froid, ne pouvait plus la voir autrement que comme un monstre et elle le comprenait. Il lui donna une partie de son argent dans une bourse en cuir de dragon, mais elle le refusa. Sa fierté l'interdisait de s'en saisir. Elle quitta le pays en quelques jours, marchant au gré du vent. Elle partit là où on pourrait l'accepter, là où elle pourrait peut-être avoir une nouvelle vie. Dans les forêts des profondeurs d'Estonie.

« - Hey, Ellis !

La presque trentenaire ne répondit pas, toujours accroupie au sol. La fraicheur des pins embaumait dans le secteur Nord de la forêt des Croissants. Elle avait ramené ses cheveux en un chignon, dégageant ses yeux clairs comme le ciel. Elle portait une tunique en cuir et peau de mouton, une machette sur le dos. Elle reniflait l'air tout autour d'elle, étudiant les traces au sol. C'était certainement une biche... Peut-être deux.

« - Ellis !

- J'ai entendu, renifla la femme.

- On devrait bouger, dit un homme au ton bourru. Le froid se lève.

Ellis arqua un sourcil et releva sa manche, en effet... il faisait sensiblement plus froid.

« - Les traces sont encore fraiches, dit-elle en se redressant. Elle épousseta son pantalon plein de terre et de neige. Elle doit être dans un rayon de trois kilomètres.

- Vos ordres, princesse ? Sourit un autre homme aux cheveux roux et à l'air jovial.

Elle fronça le nez à ce surnom, mais ne s'en formalisa pas.

« - Toi et Raykin, foncez. Vous êtes les plus rapides. S'il y en a deux, laissez l'autre vivante. On l'attrapera pour une prochaine nuit.

Raykin fronça les sourcils en touchant sa barbe.

« - Je n'aime pas le gaspillage, ronchonna Ellis.

Raykin hocha la tête. Andon (le roux) aussi, en faisant craquer ses articulations, puis ils disparurent dans les fourrés. Ellis se tourna vers les autres.

« - Hristofor, Aleksandar, nous rentrons préparer le feu. Ils nous rejoindront.

Les deux hommes hochèrent la tête, et suivirent Ellis à travers la forêt vers le village des Croissants.

Le village était une petite communauté de loups-garous. Toutes les personnes vivant ici, étaient des mordus, transformés contre ou avec leur gré. Lycans, mordus et humains, fils ou filles de loups, habitaient ensemble en harmonie, séparés de toute civilisation.

Quand la Princesse entra dans le village, on la salua avec respect et enthousiasme. Ellis était respectée ici. Tous se rappelaient du jour où elle avait été trouvée, couverte de sang dans la forêt. Raykin l'avait ramenée chez lui et couverte d'une peau de mouton pour la réchauffer. Puis les villageois, les uns après les autres s'étaient rendus dans la cabane du lycan et s'étaient présentés. Ils avaient vu une jeune femme terrifiée, mais une guerrière née. Elle était dans un coin de la cabane, avec les vêtements trop grands de Reykin et tenait un poignard comme si sa vie en dépendait, mais n'attaquait jamais. Une semaine passa, Ellis ne mangeait pas. Elle restait prostrée dans la maison près du feu qui crépitait et la réchauffait.

Puis un enfant entra à son tour dans la cabane, accompagnant son grand frère Andon. Comme lui, il avait les cheveux d'un roux flamboyant, comme lui il était trapu et avait le sourire solaire et rassurant. Mais l'enfant différait de son frère par quelque chose qui frappa Ellis tel un coup violent dans l'estomac. Les yeux de l'enfant étaient bleu ciel. Aussi clair que l'azur. Exactement comme les siens ou ceux d'un enfant qui lui manquait affreusement...

C'est alors qu'Ellis fondit en larmes, les eaux salées mouillèrent son visage et les cris s'échappèrent de sa gorge qui était si serrée qu'elle ne pouvait parler. Elle qui avait été plongée dans le mutisme hurla, pleura, comme pour se libérer de ces chaînes du désespoir. Elle n'avait plus rien pour la sauver, plus rien pour l'attendre, juste ces yeux qu'elle qui l'avaient marqués à vie. Lazlo, le frère d'Andon, s'approcha alors de la princesse et doucement, sûrement, la serra dans ses bras avec délicatesse. Ellis se raidit au contact de l'enfant, mais se laissa finalement aller.

Ellis Norris était morte, la princesse vivait. Ellis du Croissant.

Ellis entra dans la maison qu'elle partageait avec Reykin et posa sa machette à l'entrée. Elle enleva ses deux bottes en lourd cuir et son manteau, qu'elle accrocha à un crochet près de la porte. Puis, elle se dirigea vers la cuisine. Le village des Croissants avait en son sein certains mordus moldus et cela aidait (c'est de la description) pour la viabilité de la communauté. Ainsi, même s'ils n'avaient de réfrigérateurs, l'ingéniosité des moldus plus la magie des enfants de sorciers se combinèrent pour offrir un confort tout relatif. L'électricité était convertie en un ingénieux système électrique avec des moulins à vent au-dessus de chaque maison. La magie apportait permettait ( ?) la transformation des déchets et la création de les barrières de protection. Les sorciers passaient dans les maisons des moldus, et les moldus passaient dans les maisons des sorciers pour vérifier qu'ils ne manquaient de rien. La communauté était la colonne vertébrale du système.

Pas besoin d'argent, il leur suffisait d'aller dans la forêt pour se restaurer grâce aux chasseurs, d'autres avaient construit des serres qui, grâce à la magie, combinaient la température tropicale des îles du Sud et l'humidité de l'Amazonie afin d'avoir des tomates toute l'année. Il y avait aussi, l'école et la bibliothèque remplie de livre qu'on commandait par hibou, mais c'était bien là ( ?) leur seul contact avec l'extérieur. Ceux qui souhaitaient partir, s'ils le faisaient, ne devaient jamais revenir. C'était cruel mais c'était ainsi. Seuls les Majors pouvaient passer outre cette interdiction en cas de catastrophes. L'un des plus grands exemples était avait été la prise de pouvoir de Grindelwald... Sombre époque.

Ellis se laissa tomber dans son fauteuil préféré, que Reykin lui avait offert pour son anniversaire un an avant auparavant, et ferma les yeux. Elle était fatiguée à cause de toutes les rondes quelle faisait dernièrement. Major depuis trois ans, elle avait la sécurité du village entre ses mains et tenait à ses responsabilités.

C'est alors qu'on toqua à la porte. Ellis laissa échapper une plainte. On ne pouvait vraiment pas lui laisser cinq minutes en paix ? Non ?

En grommelant, elle se dirigea vers la porte qu'elle ouvrit en grand pour découvrir Lazlo souriant largement. Elle ne put empêcher son propre sourire :

« - Et bien ? Tu n'as pas de tutorat aujourd'hui ? S'étonna-t-elle en le laissant entrer.

- Mère m'a laissé finir plus tôt, s'exclama Lazlo en fermant la porte derrière lui, j'ai fait des progrès !

- Oh... ? 26Xx3 ?

Lazlo réfléchit un court instant.

- 78 ?

Le sourire d'Ellis s'élargit.

« - Bravo, tu seras meilleur que moi en calcul mental si tu continues.

Lazlo rougit de plaisir et la remercia en bégayant. Ellis ne put s'empêcher de rire et lui offrit une tasse de thé à la cannelle. Il accepta de bon cœur et la suivit dans sa cuisine, où la jeune femme lui versa une bonne tasse de liquide chaud et odorant.

« - J'ai quelque chose pour toi, dit le garçon.

Sous le regard curieux d'Ellis, il tira une lettre de sa poche arrière et la posa sur la table. Ellis s'en empara, confuse.

« - Tu l'as reçue hier pendant ta ronde, expliqua Lazlo. Je voulais te laisser dormir. L'hibou dort dans la volière, il semble qu'il a beaucoup voyagé.

Ellis hocha la tête et découvrit le sceau du courrier. Son sang ne fit qu'un tour. Elle reconnaissait le symbole. Un cercle avec un simple N stylisé était sur la cire. Ellis, fébrile, ouvrit la lettre et sous le regard inquiet mais attentif de Lazlo lut la missive. Son expression changea du tout au tout. Sa lèvre inférieure trembla sous l'émotion et une petite larme s'échappa de son œil droit. Lazlo, interdit, vit la Princesse semblant s'effondrer, mais sa surprise redoubla quand elle éclata de rire, puis referma la missive.

« - Te resterait s-t-il de l'encre ? J'en ai presque plus, demanda-t-elle au garçon roux. »

« - Chère tante Ellis,

Je ne sais pas si tu te rappelles de moi ou si tu ne le souhaites pas mais... enfin bref, bonjour, je suis Sebastian Norris, ton neveu. Je pense que tu dois te demander pourquoi je t'écris, c'est une histoire compliquée à expliquer, mais je vais tenter d'être très clair et concis.

Tout d'abord je tiens à m'excuser. J'avais sans doute seulement huit ans, mais tu t'es sentie rejetée par mon comportement et je ne suis pas naïf de croire que le seul honneur de la famille est la raison de ton déshéritement. J'ai eu peur. Je n'ai vu que le monstre en toi et tu es partie. Aujourd'hui les choses ont changées. J'ai rencontré quelqu'un. Oh, elle n'est pas une louve, mais elle a aussi perdu beaucoup à cause d'eux. Or, contrairement à moi, elle a fait preuve d'une grande grâce. Elle a vu la différence entre ces monstres et les personnes. Elle a vu la différence entre toi et Greyback.

Ce qui m'amène à cette lettre. Tante Ellis, sans me tromper je pense que tu es en ce moment en Estonie et que tu es bien intégrée dans ta communauté. Même si père me dit le contraire, j'ai trouvé beaucoup de rapports te concernant, juste pour savoir si tu allais bien. Il n'est pas très honnête, n'est-ce pas ?

Bref revenons à l'objet de ma lettre, je t'écris parce que selon des informations très sérieuses, Greyback serait en ce moment même dans ta région du monde. Il se cacherait dans ta communauté, peut-être pas précisément dans ton village mais quelque part en Estonie ou en Europe de l'Est. Il est dangereux tante Ellis, il est là pour une raison très précise, une raison que tu dois aussi redouter.

Lord Voldemort prépare son retour et Greyback souhaite recruter large pour le servir. La presse anglaise étouffe toutes les alertes mais beaucoup d'élèves de Poudlard venant de familles Nobles ne sont pas dupes. Les signaux sont convaincants, Sirius Black s'est évadé d'Azkaban, Bellatrix Lestrange pourrait être la prochaine...

Je n'ai pas beaucoup de souvenirs de toi, mais je me souviens de ta gentillesse, de ta générosité, de ta justesse.

On ne peut pas le laisser faire. Pourrais-tu s'il te plaît, ouvrir l'œil et me tenir au courant des tenants et aboutissants de cette affaire ?

J'espère que tu vas bien, n'hésite pas à correspondre. Quant à moi je fais tout pour demander à père de revenir sur sa position. Tu devrais pouvoir vivre dans la dignité.

Avec toute mon affection,

Sebastian Vincent Norris. »

« Cher Sebastian,

J'ai bien pris en compte ta lettre d'avertissements. Sache que je ferais mieux qu'une simple mission de surveillance, je vais le trouver et m'occuper personnellement de son cas. Ton amie a raison de le haïr et de le redouter, Greyback est la racine de beaucoup de maux... Je suis probablement une louve aujourd'hui à cause de lui. Une alerte a été lancée à tous nos camarades dans les villages de l'Union. Nous serons prêts à intervenir si le Code n'est plus respecté. Les Chasseurs en Russie ont été prévenus. Nous contrôlons la situation et ferons le nécessaire pour l'empêcher de passer la frontière.

Je suis tellement heureuse d'avoir de tes nouvelles ! Tu devrais être en quatrième année si je m'abuse ? Dans quelle maison es-tu? Je suis sûre que tu es à Poufsouffle, ton père penchait pour Serpentard, mais tu as toujours été ce garçon gentil, qui prend soin des autres. Je ne t'ai jamais oublié, j'ai encore cette photo de nous deux dans une poche intérieure de ma veste de voyage. Tu auras toujours une place spéciale dans mon cœur, et mon soutien indéfectible Sebastian. Ne t'inquiètes pas de mon héritage, garde-le. Je n'en ai plus l'utilité. Je suis heureuse ici, des gens dépendent de moi. J'espère qu'un jour, tu viendras me rendre visite. La forêt est normalement interdite aux étrangers, mais je suis une Major (chef d'Union), j'ai des avantages...

Avec toute mon affection.

Ellis Mirabelle Norris. »


Bash ouvrit les yeux, sa chambre toujours plongée dans la pénombre. Il se leva de sa couche en baillant sans retenue et ouvrit ses rideaux. Le soleil se levait à peine sur les immeubles enneigés de Dublin, et se reflétait sur l'eau claire du Lifey. Bash sourit légèrement. Même si Poudlard était l'endroit qu'il aimait le plus au monde, sa maison lui manquait souvent. Il se tourna et enfila ses chaussons-chauffants. La chambre de Bash était bleue nuit, des fleurs magiques embaumaient sur un petit établi juste à coté de son bureau en désordre. Une grande carte d'Angleterre était punaisée au mur avec des petits drapeaux de couleurs pétantes sur des endroits stratégiques. Il y avait aussi des papiers couverts d'écritures. Des listes barrées, des hypothèses, des fils rouges reliant des photos prises à la dérobée de personnes. On reconnaissait Exane, Greyback, Charles et Amanda Mason, Lupin, une carte postale d'Islande...

Bash regardait le plan, les bras croisés. Son regard ombrageux se promenait de photos en photos, de liste en liste en suivant les fils de laine rouge. Il fronça légèrement les sourcils, plongé dans ses pensées. Il s'arrêta sur une coupure de journal. Le nom de Greyback était écrit en gras et se détachait au-dessus d'une scène de crime. Les noms étaient connus dans la communauté magique. Des noms d'enfants plus jeunes que Bash. Enfin... Ils auraient eu son âge aujourd'hui. Ils auraient peut-être même été dans la même promo que lui, dans la même maison. Bash serra les dents et les poings si forts que ses jointures en blanchirent. Plus il cherchait sur ce monstre sanguinaire, plus il avait envie de le tuer lui-même. Puis la honte apparaissait, elle se mixait à cette peur qu'il portait au ventre depuis ses huit ans... Il était dégoûté par son propre comportement.

Elle avait perdu ses parents, déchiquetés par des loups-garous et pourtant... Elle ne les haïssait pas. Elle arrivait à faire la part des choses, à faire preuve d'une grâce qui lui était étrangère. Lui qui ne pouvait même plus croiser le regard de sa tante Ellis depuis cette nuit d'automne... Il en faisait encore des cauchemars. Mais il avait décidé de combattre cette peur. Il le devait.

Une lettre que Cléo lui avait envoyée au début des vacances était aussi punaisée à coté de celle de sa tante Ellis.

« - Exane, Christian et Kyle ont fait un grand tableau de stratégie, disait-elle mais il est pas aussi bien que les tiens. Exane a trouvé à la bibliothèque une liste des meutes connues des loups-garous en Europe de l'Est. La bonne nouvelle, c'est que Greyback semble se trouver en Estonie, donc empêcher Exane d'y aller pour se faire tuer est plus facile que prévu. La mauvaise, c'est que cette région du monde est peuplée des meutes de loups-garous les plus sanguinaires répertoriées en Europe. D'après les coupures de journaux croisées avec les informations moldues, on en arrive à une centaine de meurtres sans compter les disparitions. Christian et Anthony ont calculé, on monterait à 347 morts en l'espace de quatre mois. Le plus terrible, c'est que le nombre de meurtres a sensiblement augmenté en un an. Si Greyback réussit à les rallier pour la guerre, nous allons avoir de très gros problèmes.

Exane s'est donc mise en tête de tous nous entraîner comme des brutes. Elle est descendue dans sa cave. Savais-tu qu'il y avait une armurerie complète dans leur sous-sol ?! Cette famille est tarée ! Ils seraient plus nombreux, on les laisserait faire la guerre tout seuls tellement qu'ils sont cheatés !

Enfin bref, je te conseille de faire ce que tu dois faire très vite et de nous rejoindre pour le Nouvel an. On ne peut pas rester divisés avant de rentrer à l'école. Pas avec ça qui se prépare. Prend soin de toi, et joyeux Noël.

Cléo.

PS : J'ai ton cadeau avec moi, je te le donnerais en mains propres, donc t'as intérêt de te pointer. Bisous. »

On toqua à la porte et cela le tira hors de ses pensées. Bash leva un sourcil et l'ouvrit. Une elfe de maison aux grands yeux gris craintifs et globuleux, au dos droit, était sur le seuil portant une carafe et un service de porcelaine sur un plateau en bois.

« - Maître Bash, votre café.

Bash se poussa légèrement pour la laisser entrer et poser le café sur le seul endroit vide de son bureau. Le café chaud embaumait la chambre qui était aussi en désordre que le plan de travail. Morra versa une bonne tasse de café noir et la tendit au garçon qui en sourit avec satisfaction.

- Merci Morra.

- Vous faut-il autre chose ?

- Quand est-ce que mes parents seront de retour ? Demanda-t-il en se laissant tomber sur son fauteuil de bureau.

Morra répondit instantanément.

- Maître Vincent fait la médiation entre le Ministère et Gringotts pour le nouveau budget de la Justice Magique. Quant à Maîtresse Denise... Elle vous enverra votre cadeau demain.

- Où est-elle cette fois ? Grinça Bash avant de siroter une gorgée de café.

- En Corée du Sud, maître. Elle préside la conférence de l'Amitié des Peuples Magiques TransPacifique.

Bash renifla, dédaigneux puis se leva brusquement, les yeux froid comme la glace.

« - Prépare mon manteau et rajoute mon écharpe. Je vais au Chemin de Traverse.

- Voulez-vous que je vous accompagne ?

- Ce ne sera pas nécessaire. Ah... Peux-tu mettre une partie du diner de Noël dans un panier ? N'oublie pas les chocolats.

Morra hocha la tête.

« - Tu peux disposer.

Elle s'inclina très largement et disparut derrière la porte de la chambre du Poufsouffle. Bash reposa sa tasse brusquement sur le bois du bureau. Un sourire sans joie apparut, mais ses yeux devinrent froids comme la glace.

Bash laissa échapper un rire amer, puis se leva brusquement et ouvrit son placard à vêtements pour y attraper un grand sac en papier. Dedans, il y avait une dizaine de cadeaux, tous enveloppés dans les couleurs des maisons de Poudlard. Un large rouge et or, deux petits vert et argent... Le plus petit était une boîte sous un papier bleu roi et bronze. Bash laissa son regard se promener un court instant sur le paquet et le reposa avec attention dans le sac. Il en tira un autre, qui était emballé de vert et argent. De taille moyenne, le paquet rectangulaire entrait pile dans sa besace en cuir noir avec ses initiales. Bash empoigna une serviette de bain, et ses vêtements. Il avait quelques minutes pour se vêtir.

Gringotts était l'un des endroits qui fascinait le plus Sebastian Norris. L'immense édifice à la façade aussi blanche que la neige, dominait le Chemin de Traverse de sa beauté et sa richesse. Le monumental portail de bronze était grand ouvert mais Bash n'était pas dupe. Le bâtiment était loin d'être accueillant, et les gobelins scrutaient le moindre de ses mouvements.

Le garçon avait pris de la poudre de cheminette et était apparu dans la cheminée de transfert du Chaudron Baveur. Tom l'accueillit en époussetant son manteau bleuté à long col. Il réajusta son écharpe jaune et noire et sortit de l'échoppe avec un grand sourire. Il passa les grandes portes de la banque et se présenta à l'accueil où un gobelin aux yeux de faucon et aux longs cheveux blancs le jaugea du regard.

« - Bonjour, maître gobelin, sourit Bash d'un air apaisant.

Le gobelin leva un sourcil, en reconnaissant le gobelbabil. Il ne put empêcher un léger rictus.

« - Depuis quand Poudlard enseigne-t-elle cette langue ?

- Oh, elle ne le faits pas, répliqua Bash. Mais mon père souhaite que je l'apprenne très tôt pour lui succéder.

- Mr. Norris a toujours été un grand pragmatique.

Bash sourit froidement et posa un petit sac en papier sur la table du gobelin.

- J'aimerais le voir. Je lui ai apporté de la pintade de Noël et des chocolats sachant que nous ne célébrerons pas Noël ensemble.

Le gobelin fronça les sourcils.

« - Il n'est pas disponible.

- Allons Bogrod. C'est Noël. Je peux quand même voir mon très cher père.

- Les règles ne le permettent pas.

- Je connais les règles, mais je ne suis ici ni pour cambrioler ni pour accéder à mes coffres, ainsi elles ne s'appliquent pas à moi. Je suis venu voir mon père, lui donner son repas de Noël, boire peut-être une bièraubeurre avec lui et lui offrir son cadeau.

Bash se pencha vers lui comme pour lui faire une confidence.

« - Saviez-vous que ma mère ne rentrera pas cette année aussi ? J'aimerais bien pouvoir profiter d'un de mes deux parents.

Bogrod hésita un court instant.

« - Votre père est en réunion dans la salle des relations publiques avec Miss Bones et Mr. Croupton. Vous pouvez l'attendre dans son bureau.

- Ca me rappellera le bon vieux temps, apprécia Bash.

Bogrod soupira.

« - Je vous ai ouvert l'accès à l'ascenseur. -1.

- Je connais le chemin. Je vous souhaiterais bien un joyeux Noël mais je sais que vous ne le fêtez pas. Je me rappellerais de vous souhaiter la Rega* dans trois semaines.

Bogrod hocha la tête et laissa passer l'adolescent qui entra dans l'habitacle de l'ascenseur en sifflotant.

Bash descendit de l'ascenseur en de grandes enjambées, comme s'il flottait et se dirigea directement vers le bureau de son père qui était l'un des plus grands de l'étage. Il vibrait de confiance alors qu'il saluait les gobelins qui passaient dans le couloir. Bash venait ici depuis son plus jeune âge. Sa mère disparaissant à l'autre bout de la planète dans le cadre de ses conférences et réunions diplomatiques, son père n'aimait pas forcément le laisser tout le temps à la maison, et l'emmenait avec lui dans les bureaux. A l'époque, Vincent Norris n'était qu'un simple assistant, puis quand il eut plus de responsabilités au sein de l'institution banquière, les congés se raréfièrent et son travail prit le pas sur sa relation avec son enfant. Bash était plutôt facile, il restait à la maison et jouait avec Morra pour qui il avait une réelle affection et respect. Puis il voulut devenir digne de confiance et vola des livres dans le bureau du manoir pour apprendre le globelbabil. Bash devint l'héritier digne de ce nom et la fierté du clan Norris mais s'ennuyait. Il avait un grand nombre de certitudes et une expérience limitée entre les quatre murs de son domaine.

Puis il rencontra Exane Mason, dans le Poudlard Express. Il ouvrit la porte du compartiment et s'assit en face d'elle. Il écouta la fausse joie de cette fille, nota dans ses yeux uniques le mensonge et les secrets. Il en fut fasciné et attiré. Il resta avec elle. Il voulut rester avec elle. C'était la première fois que Bash sentait qu'une personne existait pour lui, l'aimait lui, le voulait lui. Qu'il était important. Jusqu'au moment où Goldstein s'invita dans le groupe et que tout vola en éclats. Il sentit la jalousie brûler ses entrailles, une soif sans fin lui assécher la gorge. Il voulut la remplacer. Il ne put le faire. Car elle était irremplaç était pour toujours dans son champ de vision. Même quand il la repoussait, il ne pouvait s'empêcher de la chercher dans les couloirs du château, en espérant croiser son regard. Toutes les autres caresses ou autres baisers de ces filles dont il ne connaissait même pas le nom, ne pouvaient effacer la lueur verte forêt des pupilles d'Exane Mason. Il avait fait le pacte sur sa magie de la soutenir, de se battre pour elle, mais savait qu'Exane avait laissé une porte de sortie. Il savait que ce pacte pouvait être effacé sans perte de magie, sans mort, si pour lui sa mission était accomplie. Si pour lui il n'avait rien à prouver à Exane. Car c'était ce qu'elle était. Elle n'emprisonnait pas les gens. Exane voulait plutôt les libérer. Des convenances, des héritages, des devoirs... car elle ne pouvait pas le faire pour elle-même.

Il haïssait cela. Il la haïssait pour ça.

« - Oh Sebastian ! Que me vaut cet honneur ?

Le sourire de Bash s'empreint d'une fausse candeur, alors qu'il entrait dans le bureau de Vincent Norris. Seul son collaborateur, Payne Carson, était assis derrière son propre bureau en train de comptabiliser des dossiers.

« - Bonjour Mr. Carson. Je suis étonné de vous voir là. Je croyais que vous étiez chez vous avec vos enfants.

Payne Carson avait une paire de jumeaux, tous deux âgés de trois ans. Le jeune père adorait ses fils comme pouvaient en témoigner tous les portraits sur son bureau.

- Pour tout vous dire, j'allais partir, mais je voulais ranger un peu avant.

- Par Merlin, Mr. Carson, dit Bash d'un ton faussement inquiet. C'est Noël ! Vous devriez rentrer ! Je pense que mon père ne vous en voudra pas de laisser cela... pour demain.

- Bien sûr mais...

- Je lui parlerais, coupa Bash. Ce dossier peut réellement attendre. Rentrez chez vous.

Bash sourit tristement.

« - Nous n'avons pas tous la chance de passer Noël en famille.

Cela suffit à Payne Carson, qui fut pris de pitié en voyant le regard faussement embué du Poufsouffle. Il en rangea ses dossiers en un temps record et se dirigea vers la porte en attrapant son manteau et son chapeau melon.

« - Vous ne voulez pas que j'attende avec vous votre père, Sebastian ? Demanda-t-il encore avant de passer la porte.

- Ne vous en faîtes pas. J'avais l'intention d'étudier un peu le gobelbabil. J'ai emmené mon livre. »

Pour preuve Bash sortit un livre de sa besace contenant aussi le cadeau et le montra à Payne.

« - Passez un très bon Noël, Mr. Carson. »

Carson hocha la tête, un peu coupable et partit du bureau en renfermant la porte derrière lui. Le sourire de Bash se fana alors qu'il tourna la tête vers l'horloge au-dessus de l'entrée. Il avait vingt minutes. Parfait.

Le père de Sebastian Norris était un comptable en chef de Gringotts mais surtout le directeur du département de relations banque-état. Les Gobelins étaient très performants pour une telle tâche, mais il leur fallait une personne assez digne de confiance pour incarner la relation banque-client, entre gobelins et sorciers, suite à toutes les guerres qui les avaient opposés. Le Département de Régulation des Créatures Magiques du ministère avait formé une base légale pour les Gobelins suite à la perte d'une grande partie de leur patrimoine. Ce fut seulement sur la promesse de regagner une petite part de ce patrimoine et du respect au sein de la communauté magique qu'ils avaient eu le pragmatisme d'engager des sorciers qui pouvaient faire la liaison entre eux et le reste de la communauté magique. Vincent Norris n'était qu'un simple comptable. Avant de rentrer à Gringotts, il avait travaillé au Ministère de la Magie en relation avec les gobelins et s'était révélé être un excellent médiateur.

Etant l'un des rares à parler couramment le gobelbabil en Grande-Bretagne, l'homme démissionna de son poste après avoir rencontré la mère de Bash lors d'un cocktail et commença à travailler pour la banque en tant que simple agent bancaire comme un grand nombre de gobelins. Les premières années furent rudes mais il gagna la confiance des gobelins, les uns après les autres, même en plein climat de guerre. Puis il fut promu en tête du département des relations de Gringotts à sa trentaine et depuis le dirige d'une main de fer. Les gobelins appréciaient Vincent Norris pour sa droiture, son pragmatisme, sa justesse, mais surtout pour la capacité qu'il avait d'envoyer les bureaucrates du Ministère de la Magie sur les roses.

De cela, Bash apprit deux grandes leçons. Toujours avoir de bonnes relations avec les créatures magiques, notamment celles assez intelligentes pour le faire disparaître dans les profondeurs d'un bâtiment centenaire, et...

Que l'argent laissait toujours des traces.

« - Bingo, souffla Bash, en trouvant enfin le dossier qu'il recherchait.

Cela avait été difficile, le bureau de son père était très bien organisé et contenait le minimum d'information sauf s'il s'agissait d'un dossier en cours. Il fallait donc forcer son père à faire sortir le dossier des archives pour le reclasser et mettre la main dessus. Cela, Bash l'avait fait en trois jours dès qu'il était rentré chez lui.

Il lui avait juste fallu un peu d'aide de Morra, une fausse lettre d'Azkaban que Cléo lui avait fournie et un ordre qui ne soulèverait aucun soupçon. Qu'était-ce une simple vérification des coffres des Lestranges sous le regard de la loi magique ? Après tout, le financement de terrorisme tombait sous le code de la justice, même si la directrice était en ce moment même avec mon père, cela restait une demande bien bénigne qu'un juriste comme... Mme. Barton pouvait très bien demander.

Ensuite, il avait fallu faire passer la lettre directement dans le bureau, sans passer par les contrôles des hiboux, et donc Morra s'était attelée à cette tâche avec un petit ordre bien tordu pour l'empêcher de parler.

La lettre était bien arrivée, notifiée par Payne qui était un tel bisounours que Bash n'aurait pas été étonné qu'il fut un Gryffondor, puis entre les mains de Vincent Norris qui ne vit rien de terrible. Bellatrix Lestrange aimait son argent. Ce n'était un secret pour personne. Mais aurait-elle fait passer de l'argent pour financer les Mangemorts ?

Pas quand elle était si surveillée, par contre... Narcissa Black aurait bien pu, sachant qu'elle avait une procuration sur le coffre de sa très chère sœur. 20 000 gallions était une sacrée somme.

Greyback n'avait pas de coffre. C'était l'une des discriminations appliquées par le système abusif de Dolores Ombrage et du Ministère de la Magie, ainsi l'argent ne pouvait pas circuler librement vers lui. Par contre, il y avait des noms. Des noms de sorciers connus en Russie et Estonie qui soutenaient Voldemort et donnaient beaucoup de viande fraîche aux loups-garous. Ce n'était pas un secret que les Malefoy entretenaient une bonne relation de business avec les russes, et ce n'était pas un secret non plus que Voldemort avait ses petits financements venant de l'ex-URSS. Les services secrets avaient un dossier complet sur le sujet. Dossier qu'Exane avait récupéré en partie sans expliquer comment. Dossier que Cléo avait fait passer à Bash.

Il avait une partie du puzzle. Il avait les mouvements financiers des Lestranges. Rien sur les Black, mais un tel transfert alors que le Seigneur des Ténèbres semblait sur le point de revenir, que Sirius Black était dans la nature... C'était clairement le point d'inflexion d'une plus grande image. Les Malefoy ne se salissaient jamais les mains. Mais l'argent encore une fois... Laisse des traces.

Bien entendu, Bash ne trouverait rien s'il jetait un coup d'œil sur les transferts de l'ancien coffre des Black sous la tutelle de Narcissa vers l'Europe de l'Est non ?

Le Poufsouffle sourit d'un air carnassier.

« - Sebastian ? Que fais-tu ici ?, résonna une voix grave.

Bash leva ses yeux du livre de gobelbabil. Vincent Norris était sur le pas de la porte, habillé d'une robe de sorcier très élégante de couleur rouge bordeaux et une montre à gousset dans sa poche. Comme son fils, il avait les cheveux sombres mais les yeux gris. Bash referma son livre d'un coup sec et lui sourit froidement.

« - Je t'ai apporté le diner de Noël. Je me suis dit que ça te ferait plaisir. Ah... et aussi ça.

Il sortit son cadeau de sa besace et le posa sur le bureau. Il y eut un moment de flottement, Vincent s'avança d'un pas mal assuré.

« - Tu aurais pu attendre...

- Non. Je ne reste pas à la maison, je voulais te voir avant de partir, répliqua son fils d'une voix glacée.

Vincent fronça les sourcils.

« - Où vas-tu ?

- Chez un ami, répondit-il évasif.

Vincent croisa les bras.

« - Où vas-tu ? Répéta-t-il

Bash soupira. Il ne pourra pas y couper.

« - Chez Exane.

- Je croyais que c'était annulé.

- Y'a eu un changement de plans.

Vincent soupira.

- Sebastian...

- Je voulais juste te dire joyeux Noël. C'est tout. On se verra avant que je reparte à Poudlard.

Sur ces mots, Bash sortit en laissant le panier de nourriture, le paquet entre les mains de son père, et s'en alla la tête haute sous le regard triste de Vincent Norris. La copie du dossier Lestrange dans son livre de gobelbabil...

Bash rentra chez lui alors que Morra récurait l'argenterie.

« - Maître Bash, dit l'elfe d'une voix flutée, le cadeau de votre mère vient d'arriver.

En effet, un gros paquet l'attendait sur la table basse du salon, Bash n'y jeta même pas un seul regard.

« - Je le prendrais plus tard, dit-il d'un ton froid. Prépare mon sac de voyage, mets assez de vêtements pour une semaine, choisis-les moldus et sorciers.

- Où allez-vous Maître ?

- Chez Exane, dit-il d'un ton définitif.

Il y eut un temps de flottement, l'elfe savait qu'il mentait.

« - Morra, action ! Gronda Bash d'un ton claquant. Dépêches-toi !

Morra s'inclina et disparut alors que Bash se laissait tomber sur un fauteuil du salon. Il regardait le paquet sans le voir et semblait très énervé par la vision de la lumière qui se reflétait sur le papier cadeau en argent.

Morra réapparut quelques minutes après, avec un sac extensible en velours noir rempli de vêtements. Elle le posa devant les pieds de Bash qui s'en saisit rapidement.

« - Merci.

- Maître, je ne sais pas si c'est bien sage de...

- Je vais chez Exane. C'est cette vérité et pas une autre. Si père te demande, tu ne peux pas mentir, car tu ne sais que ce que je t'ai dit. Je vais chez Exane. Point barre. Est-ce que ma lettre est bien arrivée ?

Morra hocha la tête avec crainte et lui tendit une enveloppe cachetée avec de la cire de basse qualité. Bash l'ouvrit et lut les lignes rapidement. Un regard froid puis une expression inquiète éclaira son visage alors qu'il balança son sac sur l'épaule et jeta la missive au feu ne gardant que l'enveloppe dans la poche intérieure de son manteau.

« - Joyeux Noël, Morra. »

Sur ces dernières paroles, le garçon sortit de sa maison et attendit sur le perron. Quelques secondes plus tard, le Magicobus apparut comme par magie devant Bash qui y entra d'un pas décidé. Stan Rocade le salua avec sa casquette et commença son interminable discours :

« - Bienvenue dans le Magicobus, le transport pour les sorciers en perdi-

- Je sais, coupa Bash. Aéroport d'Heathrow.

Stan Rocade leva un sourcil.

- Ce n'est pas dans nos services.

Bash soupira.

« - Ecoutez je n'ai pas le temps, pouvez-vous juste prendre ça et m'emmener là-bas, j'ai un avion à prendre en urgence.

- Vous ne pouviez pas avoir un portoloin. ?

- Le département est débordé, répondit le Poufsouffle en lui donnant une généreuse somme de Gallions.

Stan le jaugea du regard puis le laissa finalement entrer dans le véhicule de bonne grâce.

« - Très bien, accrochez-vous bien à votre fauteuil ! On y va ! »

« - Les passagers pour le vol en direction de Saint-Pétersbourg sont attendus au portique d'embarquement numéro 7... Les passagers pour le vol en direction de Saint-Pétersbourg sont attendus au portique d'embarquement numéro 7... »


« - Cher Sebastian,

Tu avais raison, la situation est dramatique en Estonie, nous avons dû rapatrier tout le village dans un lieu sûr en Russie. Je suis en ce moment même à Moscou où je suis reçue par les autres Majors de la côte Baltique pour une réunion de crise. Je suis surveillée par le clan Nétaniev qui soutient ouvertement le Seigneur des Ténèbres et je ne sais pas si je sortirais indemne suite à leur présence. Je n'ai pas beaucoup de temps, car tout peut basculer. J'ai réussi à t'envoyer cette lettre sans qu'elle puisse être tracée. Un conseil, utilise les boîtes postales moldues pour brouiller les pistes à l'avenir. Je t'ai laissé toutes les informations que j'ai pu avoir dans un coffre à ton nom dans une banque à Saint-Pétersbourg. Les informations pour le récupérer sont écrites en code César sur l'enveloppe. La clé est Rex. Tu ne peux malheureusement récupérer le dossier qu'en mains propres. Je te demande donc, TE CONJURE donc, d'en parler à ton père. Sebastian, les choses sont beaucoup plus dangereuses que tu ne le penses.

Prends soin de toi.

Avec toute mon affection,

Ta tante, Ellis Mirabelle Norris. »