Ce chapitre a été une véritable calamité à écrire. Non vraiment, j'exagère même pas. Tout était contre moi. Déjà y'a mon ordi qui a pété quand je l'avais terminé, puis le manque de motivation, et l'apparition d'Aurélia Ruva, et... et... et voilà.

Et pourtant ce chapitre est très important pour la suite. Alors vu qu'il était très long à écrire, je l'ai tout simplement divisé en trois parties pour ne pas perdre la boule.

Zeidra : Et oui. On y est. ça va faire mal.

IceQueen: Ooooh génial! j'espère que ce chapitre va te plaire!

Tiph : Leona Sacks is lowkey my fave, Et oui... ça a été horrible.

Previously in the ZE perles Lunaires : Le tournoi des trois sorciers a débuté, Harry est un champion et pendant que Poudlard agite ses fanion, Exane et sa bande se prépare pour le retour annoncé ou presque de Voldemort. Mais ils se rendent compte que Bash cache quelque chose, et la rencontre d'Exane avec Sven Sokolov, un russe qui en sait un peu beaucoup, aggrave les tensions. Finalement Bash accepta de leur raconter ce qu'il s'était passé presque un an auparavant, il accepta de dire ce qu'il s'était passé à St-Saint-Pétersbourg.


Chapitre 15 : Ce qu'il s'est passé à Saint-Pétersbourg

Partie 1

L'union Lycane était plutôt récente dans l'histoire de la communauté magique. Les loup-garous n'avaient jamais été célèbres pour leur capacité à communiquer et s'allier dans une cause commune. Leur bestialité, leur incapacité à négocier faisaient d'eux des dangers pour les sociétés sorcières du monde. Sans parler de leur rivalité avec les vampires qui fit de nombreuses victimes pendant des siècles. Alors oui les loups étaient organisés en meutes, les Alphas leadaient, les Bêtas suivaient et plus rarement les Omegas restaient dans leur coin. Mais les meutes étaient toujours en lutte de pouvoir, de territoires de chasse. Donc quand l'Union Lycane fut créée, les loups durent se battre contre leurs instincts les plus primaires.

L'union naquit suite à la guerre sans merci séparant les loup-garous des pays de l'Europe de l'Est et l'Alliance Vampirique Balto-Slave. Ce n'était pas un secret, les loup-garous et les vampires se détestaient profondément. Leurs valeurs, leurs bestialités étaient peut-être semblables mais aussi opposées. L'union existait donc pour une simple question de survie. Chaque tribu, chaque meute avait envoyés leurs Alphas se rencontrer et construire des alliances. On bâtit des villages repérés sur une carte interne à l'organisation. Les Majors, protecteurs des communautés, voix des tribus... étaient désignés par un vote à main levées dans chaque tribu. Elles s'organisèrent et se rencontrèrent à de longues réunions durant les moments les plus meurtriers durant la guerre contre Grindelwald. Là-bas, elles se mirent d'accord et s'organisèrent d'un seul bloc pour se battre contre l'Alliance Balto-Slave. Puis, Dumbledore vainquit Grindelwald, les sorciers n'étaient plus à couteaux tirés et les loup-garous se sentaient fatigués...

C'était au milieu d'un champ d'herbe rase en plein milieu de la Pologne, que quatre Majors désignés traversèrent la plaine pour rencontrer l'Empereur Žydrūnas Negrynaveisliai. Georgia de la Tribu du Chanvre, Nader de la Rivière, Kroc du Pic Vert et enfin, Villanelle de l'Arbre. Après une discussion d'à peu près cinq minutes montre en main, ils déclarèrent l'Armistice. Les vampires promettaient de ne jamais mettre un pied dans les territoires de l'Union Lycane et les loup-garou acceptaient de ne jamais porter la main sur un vampire sans aucune raison apparente. Les Loup-garous avaient choisi une vie d'ermitage et les vampires pouvaient continuer à diriger leur Alliance dans leurs châteaux et domaines au milieu des sorciers et des moldus.

Des années passèrent et sous la surprise générale, le pacte de non-agression porta ses fruits. Il eut bien entendu des vampires, peut-être des espions, qui passèrent les limites des territoires et ils furent exécutés sans aucune sommation. L'empereur ne pouvait rien dire alors qu'il contemplait les corps dépecés dans la mare de sang souillant le sol de la salle du trône. Il avait approuvé les termes du contrat.

Ainsi, les réunions entre Majors devinrent rares. Les tribus s'autogéraient, dirigés par leur Major aussi évidemment leur Alpha. Il n'y avait qu'une seule assemblée par an à l'équinoxe de printemps qui ne durait que deux heures. Demander à des créatures magiques qui préféraient gambader dans les territoires sauvages de l'Europe de l'Est, à rester assis pendant un discours éprouvant… c'était vouloir se faire massacrer à la sortie.

Cependant, cette fois, ce fut une réunion d'urgence. Quelque chose qui n'était jamais arrivé depuis la fondation même de l'Union. C'était une première, et c'était Ellis du Croissant, une jeune Major d'à peine 25 ans, qui l'avait convoquée.

Tous les Majors se retrouvèrent alors dans une salle souterraine de la ville de St-Pétersbourg. Un vieux théâtre abandonné, les sièges poussiéreux, une scène et une estrade qui tenait à peine debout.

Ellis comme tous les autres, arriva discrètement accompagnée par son second, qui lui resta hors de la salle suite au protocole. Après avoir échangé un tendre baiser avec son compagnon, elle entra dans la salle et se débarrassa de son capuchon, les sourcils froncés dans une expression soucieuse. Elle évoluait dans la pénombre de la galerie qui menait à la salle d'audience, la clameur rugissante des Majors qui perçait le silence.

- Silence hurlait un vieil homme sur la scène, Silence !

Les cris et vociférations des Majors redoublèrent. Certains semblaient sur le point de se foutre sur la figure. Ellis soupira, parfois elle oubliait son self-control naturel… Elle oubliait que son éducation de Sang-Pure lui avait appris à taire ses émotions. Finalement, elle choisit un siège dans une rangée proche de la scène et s'assit au milieu de la foule, pour révéler son visage. Elle entendit un homme siffler à côté d'elle :

- Une réunion avant l'équinoxe de printemps… Les Majors sont indispensables en plein hiver, surtout que celui-là sera rude !

- Il parait que l'Union est en danger.

- L'union n'est pas en danger, dit l'homme en roulant des yeux. C'est encore une nénette qui a voulu se prendre pour Villanelle.

Ellis lâcha un grondement profond qui assombrit ses yeux bleu océan. L'homme se tourna vers elle mais elle s'était déjà désintéressée et feignit de regarder la scène en face d'elle où une femme de la cinquantaine s'était levée et avait pris la place du vieillard sans aucune retenue. Elle avait une chevelure rousse et impressionnante par sa longueur qui tombait en cascade, attachés d'une lourde tresse. Habillée de cuir, elle portait une large fourrure de cerf sur son épaule. Ellis la reconnut alors sans peine grâce au symbole qu'elle exhibait sur la boucle de sa ceinture en cuivre :

- FERMEZ LA, cria-t-elle.

Cela claqua comme un coup de revolver. Le silence se fit instantanément, sans un seul souffle de colère ou retentissement, alors qu'Ingrid de l'Arbre se tenait devant la foule en les fusillant du regard :

- C'est une réunion extraordinaire et historique pour notre communauté, siffla-t-elle. L'équinoxe de printemps est encore loin et pourtant nous sommes ici, car la situation une nouvelle met notre Union en péril ! Je vous prierai donc de la FERMER, pour qu'on puisse écouter la lanceuse d'alerte.

Certains approuvèrent alors qu'Ellis se tassa un peu sur son siège. On ne l'avait pas encore remarquée.

- J'appelle Ellis, Major de la Tribu des Croissants pour expliquer la situation, râla Ingrid.

Ellis soupira. Et bien... La paix était maintenant terminée.

Elle se leva dans la salle comble de prédateurs et joignit la scène. La jeune femme se positionna côte à côte avec Ingrid qui l'accueillit avec un sourire encourageant puis leva la main pour demander l'attention :

- Je suis Ellis du Croissant. Et je viens avec des nouvelles troublantes...


La vie d'une personne est parfois une simple question de timing. Une vie peut se dérouler sans encombre, progressivement, comme une lente descente ou ascension vers l'Enfer et une autre peut radicalement être changée en quelques heures.

La vie de Sebastian Vincent Norris avait été bouleversée, en seulement six jours.

Du jour de Noël où il quitta l'Angleterre, au 1er Janvier 1993 quand il revint dans les bras d'Exane Mason...

Sa vie avait changé à jamais, maintenant marquée par la couleur écarlate du carnage et celle plus sombre, de la trahison. Il avait ouvert la porte d'une prison qu'il ne pourra jamais quitter, un cauchemar sans fin.

Beaucoup diront quand son nom résonnera dans les couloirs dérobés des Ministères de la Magie du monde entier, que tout avait commencé avec une simple émotion, un sentiment humain et clair. Un sentiment qui sembla impossible de le tourner vers une vie d'ombre et de tonnerre. L'amour.

Mais certains ne peuvent être sauvés. Certains se noient dans leur propre dangerosité.

25 Décembre 1992 – 23h30

Sebastian quitta l'aéroport, la tête qui tournait mais le regard acéré. C'était la première fois qu'il prenait l'avion et posait le pied dans un pays étranger sans être accompagné d'un de ses deux parents. Il remercia en silence ses cours d'Etude de Moldu qui avait au moins abordé la leçon des transports moldus un minimum pour qu'il puisse passer pour un ado normal.

Avec sa malle traînant sur des roulettes derrière lui, son manteau renforcé d'un sort chauffant appliqué par Morrah, son elfe de maison, avant qu'il ne s'en aille, il sortit dans le blizzard de St-Pétersbourg et héla un taxi.

Le chauffeur l'accueillit d'un anglais approximatif, Sebastian lui tendit de l'argent russe qu'il avait pris soin de changer avant de quitter le territoire britannique.

Sebastian s'assit alors sur la banquette arrière de la voiture, prétendant être un adolescent comme un autre, alors que ses jambes tremblantes criaient le contraire, et se laissa emmener à sa destination.

Le taxi quitta l'aéroport et s'engagea dans la voie rapide pour laisser le jeune garçon découvrir St-Pétersbourg par la fenêtre. Des immeubles en forme de pavés aux fenêtres régulières... la cité externe puis enfin, le véhicule quitta la grande route pour longer la côte et faire découvrir sa beauté historique à l'anglais.

St-Pétersbourg était une ville, joyau de l'Europe de l'Est. La cité russe n'était pas loin de deux frontières, celle partagée avec la Finlande et l'autre avec l'Estonie. La ville était en bordure de la mer Baltique, et se situait aussi sur le bras de terre reliant la mer Baltique au Lac Ladoga.

Mais ce n'était pas pour le tourisme que Sebastian avait quitté sa maison. C'était pour récupérer un dossier d'une extrême importance. Celui que sa tante Ellis lui avait laissé en sécurité dans une Banque Moldue. Il lui fallait maintenant faire vite, mais avant... Avoir une bonne nuit de sommeil.

Sebastian venait d'une famille aisée. Il n'était pas l'une des dynasties riches aux merveilles comme les Malefoy, mais les Norris étaient bien établis et sa mère faisait partie d'une famille sorcière française qui avait faite fortune dans le commerce. Son grand-père Michel Petit mort, sa mère hérita d'une petite fortune qu'elle plaça sous le nom de Sebastian sitôt il fut né pour le mettre à l'abri du danger. Bien sûr l'enfant n'y pourrait qu'y accéder à sa majorité. Sebastian avait donc préféré prendre quelques papiers dans le bureau de son père, sa clef dans le tiroir puis avait exprimé le souhait de retirer une certaine somme d'argent pour ses achats de Noël. Les gobelins l'avaient cru... Car il n'était pas rare que Norris laisse une procuration pour que son fils puisse faire des petites opérations bancaires. Le montant fut un tout petit peu plus salé... mais Vincent Norris n'allait jamais vraiment s'en rendre compte. Et si c'était le cas... La dispute que son fils avait eue avec lui juste avant de s'en aller fut bien assez pour qu'il passe outre.

Sebastian quitta alors le taxi, paya le chauffeur qui le salua en russe et entra dans un hôtel au centre de la vieille ville de St-Pétersbourg. Il paya grassement le réceptionniste et donna le nom de sa mère et utilisa son deuxième prénom. Il était maintenant Vincent Petit. On ne lui posa aucune question et on lui confia sa clef. Celle de la chambre 314.

On lui porta ses bagages dans une antre éclairée par les néons des magasins et autres vitrines à l'extérieur. La chambre était chaleureuse. Un double lit, des lampes qui fonctionnait, un mini-bar et un bureau. On lui donna les heures pour le petit-déjeuner et indiqua les magasins pour les premières nécessites... La Banque que Sebastian cherchait n'était qu'à quelque mètres. Il sourit alors et remercia l'employé à qui il donna un pourboire.

La porte se referma dans un bruit sourd. Sebastian se laissa alors tomber sur son lit et s'endormit presque instantanément...

26 Décembre 1992 – 08h05

La lumière du jour réveilla le garçon à travers les rideaux en dentelle. Il bailla en s'étirant puis ouvrit sa valise et inspecta qu'il avait bien tout. Il changea de pantalon et de manteau, préférant un long modèle en feutre noir. Un bonnet gris sur sa tête, des gants de la même couleur, il descendit dans la salle à manger commune pour se prendre un petit-déjeuner copieux.

Oeufs brouillés, jambon, tomates, Olad'y à la confiture d'abricot et blinis au saumon fumé, tout cela accompagné d'une large tasse de café. Sebastian apprécia cet instant de quiétude avant de quitter la table. Il sortit de l'hôtel et muni de sa lettre, il se dirigea vers la banque, sa baguette dissimulée dans sa poche.

On ne savait pas grand-chose des lois du monde magique à l'internationale sauf si on avait des parents versant dans le sujet. La mère de Sebastian était absente mais laissait derrière elle beaucoup d'informations. Il apprit alors en lisant les nombreux essais et recueils que l'utilisation des baguettes n'était pas réglementée par le prisme de la majorité dans l'Union de Kelmar et la Russie. Mais cela voulait aussi dire qu'il serait jugé comme un adulte en cas d'usage abusif de la magie en présence de moldus. Tant que la magie restait cachée aux yeux des êtres sans magie... tout irait bien pour les sorciers. Ainsi, Sebastian était armé s'il était menacé par Greyback ou ses complices.

Il entra dans la banque, qu'il découvrit plus petite qu'il ne le pensait. Une devanture en bois poli et une tapisserie vert sapin. Il entra et se dirigea vers le comptoir dans la salle déserte, où une femme forte de la quarantaine fumait sa cigarette tout en lisant le journal.

« - Euh... excusez-moi ?

La femme ne répondit pas. Sebastian en conclut qu'elle ne le comprenait pas.

- извините меня? Essaya-t-il

Il ne connaissait pas le russe mais avait appris quelque mots de base en achetant un cahier de lexique dans l'aéroport d'Heatrow avant de quitter l'Angleterre. La femme soupira alors et daigna de le regarder.

- номер? siffla-t-elle

Sebastian secoua la tête sans comprendre. La femme en avait déjà assez, se leva et se dirigea vers l'arrière-boutique. Pendant le laps de temps de son absence. La porte sonna. Sebastian tourna la tête légèrement pour apercevoir le nouveau visiteur. Il découvrit un homme massif, à la stature rugueuse et à la barbe fournie. Il était roux, les yeux perçants, le sourire rare. L'homme portait un lourd manteau orangé qui jurait avec ses cheveux de la même couleur.

Sebastian hocha lentement la tête, poliment et revint vers le comptoir. La femme revint alors avec le directeur de la banque. Un moustachu qui voulait qu'on lui fiche la paix.

- English? Demanda-t-il

Sebastian approuva, soulagé et sortit la lettre de sa poche. Il emprunta un stylo et nota le numéro de série du coffre et le donna au moustachu qui pâlit en le découvrant.

- не! не здесь !

- Mais?

Sebastian ne comprenait rien. Le colosse se leva alors et tout se passa très vite. L'homme sortit sa baguette de son manteau et visa Sebastian d'un sortilège de stupéfixion. Le garçon eut juste le temps de plonger par terre et de s'emparer de sa baguette pour viser le colosse d'un experliamus. Mais il l'évita d'une surprenante souplesse et fonça sur l'anglais. Sebastian roula sur le coté, hurla:

- DEPRIMO!

Qui fit exploser le plafond et enseliva le roux. Derrière lui, le directeur et la femme hurlaient de terreur en russe. Sebastian se tourna alors vers eux et cria:

- DONNEZ MOI CETTE VALISE BORDEL!

Bien évidemment, ils ne comprenaient pas un seul mot d'anglais, mais comprirent son intention. Le colosse se dégageait déjà du plâtre. Sebastian sauta au-dessus du comptoir arrachant à la femme un cri suraïgu qui lui fit lever les yeux au ciel et au même moment, sourire amusé, car cette réaction lui rappelait celle qu'aurait pu avoir une certaine brune... mais il divaguait. Il suivit le directeur dans la salle des coffre, une simple salle scellée, entourée de vieux casier verouillés en laiton. Le directeur ouvrit alors un coffre alors que Sebastian gardait la porte, la baguette en garde. Le directeur vint alors vers le garçon et lui donna la valise:

- Norris.

Sebastian fronça les sourcils, mais découvrit bel et bien une valise au nom d'Ellis Mirabelle Norris. Sa tante. Un rugissement interrompit ses pensées. Le colosse était enfin dégagé et allait atteindre la porte.

- FLIPENDO, hurla Sebastian.

Le colosse fut sonné à peine une seconde. Le garçon anglais en pâlit.

- INCARCEREM! Rugit-il.

Des cordes sortirent de sa baguette et s'entourèrent autour de l'homme alors qu'il tomba à terre, mais la force du colosse fut telle qu'il fallit se dégager très rapidement en les brisant. Sebastian tira alors son bras ordonnant aux cordes de le faire trébucher et cela marcha! Il n'avait pas beaucoup de temps.

Sebastian courut comme comme un dératé, bondit au-dessus du comptoir et quitta la banque avec la valise. Il n'était pas question de revenir à l'hôtel! Il avait de toute façon assez d'argent sur lui pour quelques jours. La priorité c'était de quitter le pays et revenir en Angleterre. Vite. Un taxi, quelqu'un-

BOUM!

Le choc fut si violent, qu'un craquement résonna dans la ruelle sombre où il avait trouvé refuge. Ses yeux se révulsèrent et il put apercevoir une silhouette longiligne l'observant. Il senti qu'on lui arracha la valise des mains. Sebastian entendit des sons… comme des grelots. D bottes noires… avec un grelot d'argent. Puis sur la cheville un tatouage… celui d'une toile d'araignée. Puis… ils disparut dans le noir.

26 Décembre 1992 – 20h50

La nuit était tombée, froide et peu clémente. Quand Sebastian ouvrit les yeux, il était dans une chambre simple, avec un pot de chambre. En gémissant, il se leva en se tenant les côtes. Son manteau l'attendait sur une chaise et ses chaussures étaient posées près de la porte. Sebastian se dirigea vers l'ouverture et actionna la poignée. Verrouillée.

Il vint attraper sa baguette dans sa poche mais rien. Sebastian devint pâle. C'était mauvais !

- Vous cherchez cela ?

Sebastian sursauta quand il se retourna et trouva un homme de la quarantaine qui le regardait avec curiosité. L'homme était grand, très grand, au moins 1m90, il était aussi fin, coupant comme du papier de verre. Sa peau était pâle et cadavérique. Il était habillé entièrement en noir. Il aurait pu être un spectre. Peut-être en était-il un ?

- Qui êtes-vous ?

- Asseyez-vous, Mr. Norris.

Il avait un accent slave bien fort, mais la froideur de son ton n'était pas sans rappeler le métal d'un poignard sous une gorge. Sebastian déglutit mais obéit. L'homme en laissa échapper un léger rictus.

- Vous êtes docile… Très bien.

- Je dirais plutôt que je ne suis pas suicidaire, rétorqua Sebastian. Qui êtes-vous ?

- Encore une fois, je suis celui qui pose des questions. Vous êtes à St-Pétersbourg, seul, sans parents… cela est étrange en période de fêtes…

- Mes parents sont des gens occupés.

- Comme votre tante n'est-ce pas ?

Sebastian se figea. Il serrait ses poings, il fallait rester calme et surtout essayer de faire baisser sa tension sanguine qui grimpait au plafond.

- Connaissez-vous l'Union Lycane Mr Norris ?

- Pas vraiment…

L'homme n'ajouta rien. Il attendait. Sebastian serra les dents et obtempéra :

- C'est une union des tribus de loup-garous de l'Est. Peu de gens sont au courant de son existence, outre les loups eux-mêmes et l'Empire vampirique Balto-Salve...

Sebastian se figea et leva sa tête vers l'homme qui s'était levé pour découvrir son visage en plein cœur de lune. Sebastian ne l'avait pas vu avant, trop terrifié et préférant regarder les bottes de son interlocuteur. Maintenant, il voyait ses cheveux noirs de jais mais surtout ses yeux rouges comme le sang.

- Mr. Norris. Quelque chose est arrivé deux jours auparavant. L'union Lycane s'est rassemblée en urgence pour la première fois depuis sa création. Réunion urgente convoquée par votre tante… Ellis Norris.

Le temps sembla suspendu alors que tout l'être de Sebastian lui hurlait de partir en courant.

- Il eut un massacre de grande ampleur. Sur les 235 Majors présents, 102 furent tués. Pas de blessés, pas de survivants.

- Ma tante… est morte ?

L'homme secoua la tête.

- Il semblerait qu'elle ait réussi à s'enfuir et gagner de temps pour vous envoyer uen missive et vous demander de venir. Cependant l'objet de votre présence reste un mystère.

Sebastian avait respiré à petites goulées en entendant la nouvelle. Bon sang, elle pourrait être vivante. L'homme, ou plutôt le vampire croisa ses bras en fermant les yeux, laissant l'adolescent reprendre ses esprits.

- Malheuresement, cette tragédie ne nous a pas permis de découvrir ce qu'il se passait, vous êtes donc le seul sur le sol russe à savoir pourquoi plus de la moitié de l'Union Lycane a été massacrée.

- Je ne comprends pas… murmura Sebastian.

Le vampire leva un sourcil.

- Faites part de votre pensée, Mr. Norris. Nous ne vous inquiétons pas. Je ne mordrais pas.

Un trait d'humour assez glauque.

- Pourquoi êtes-vous si intéressé par ce qu'il se passe avec l'Union Lycane ? Vous êtes un vampire. Cela devrait vous emplir de joie.

- Au contraire. En politique, quand nous connaissons nos ennemis nous pouvons prévoir leurs mouvements… mais quand l'ennemi est tapi dans l'ombre cela devient compliqué.

Sebastian hocha la tête. Il avait moins peur à présent, mais demeurait sur ses gardes.

- Ainsi, une question très simple se pose… Pourquoi êtes-vous ici ?

Sebastian soupira.

- C'est… compliqué.

- J'ai une centaine d'année d'existence, Mr. Norris. Je pense pouvoir comprendre.

- Je ne peux pas le dire.

- Ce serait inconscient de votre part. Après tout, il est très facile de briser votre cou et votre baguette.

Sebastian frissonna malgré lui. Il croisa ses mains devant lui.

- J'imagine que tout ce que je dis ira à l'Empereur…

- Imaginez ce que vous souhaitez.

Le garçon ferma alors ses paupières. Il n'avait pas le choix. Il allait mourir si il ne parlait pas.

- Je suis venu récupérer des papiers.

- Quel genre ?

- Je ne sais pas… lâcha le garçon. Ma tante Ellis m'a juste précisé qu'ils étaient très importants et que je devais les sortir du pays. Elle pensait que parce que je n'étais pas dans le radar, ils seraient en sécurité.

Il glissa un regard sur le vampire.

- Elle avait tort apparemment, dit-il avec amertume.

Le vampire ne répondit pas à cette affirmation, préférant croiser ses bras.

- Ils sont cachés dans l'attaché case que j'ai récupéré dans la banque où vous m'avez cueilli.

L'homme centenaire leva un sourcil.

- Quel attaché-case ?

- Quoi ?

- Je vous ai retrouvé inconscient dans la ruelle, sur le point d'être tué par un loup inconnu du bataillon. Un loup qui rompt la trêve d'Empire et qui a failli vous tuer. Mais pas d'attaché case.

- Im… Impossible.

- Quelqu'un vous l'a alors pris… concentrez-vous. Dites-moi qui, et maintenant ! gronda le vampire d'une voix étonnement pressante.

C'est alors que comme un flash, les souvenirs précédents, revinrent en mémoire à Sebastian qui en plaqua sa main sur la bouche.

- Ce n'était pas vous alors.

- Qui donc ?

- Un homme. Je ne l'ai pas vu car je me suis évanoui, mais il portait des bottes à grelots. Je me rappelle du son…

Le vampire fronça les sourcils, il ouvrit la bouche quand la porte s'ouvrit à la volée :

- L'interrogatoire est terminé, Rafaelo. Tu peux rentrer au palais et faire ton œuvre, dit la femme à l'air bourru.

C'était une vieille dame, d'au moins 80 ans, mais grandie par la dignité et brute de décoffrage. Ses cheveux argentés étaient rassemblés en chignon, elle était clairement humaine. Un garçon un peu plus âgé que Sebastian mais bien bâti était derrière elle, l'air bravache. Le dénommé Rafaelo siffla, laissant apparaître ses longues canines :

- J'ai besoin de plus.

- Les termes étaient une heure. Tu as eu l'heure. Maintenant quitte immédiatement le domaine avant que je ne te fiche un pieu dans le cœur.

Rafaelo roula des yeux.

- Tu es bien cruelle Anika.

- Dégage. Et dit à L'empereur que c'est une faveur qui ne se renouvellera pas.

Rafaelo hocha la tête et rejoignit la porte sous le regard confus de Sebastian. Il se tourna vers lui avec un léger sourire.

- Tâchez de rester hors des ennuis Mr. Norris. Il serait embêtant qu'on informe vos parents de votre décès... prématuré.

- Va-t-en, claqua la voix d'Anika

Rafaelo ricana et s'en alla dans un bruissement d'air. Anika secoua la tête et mis ses mains sur les hanches alors que Sebastian sentit ses jambes céder sous le choc. Un silence passa, Sven ne semblait pas savoir où se mettre mais Anika reprit la parole :

- Toi, dit-elle à Sebastian d'une voix forte. Tu as faim ?

Le garçon fut pris au dépourvu. Il ouvrit la bouche mais sans

- Je prends ça pour un oui. Dîner dans 5 minutes. Sven, donne-lui un pyjama et par pitié ne descendez pas dans une heure, car la soupe va refroidir.

Puis elle s'en alla en baragouinant en russe et ferma la porte derrière elle. Un silence passa. Sven et Sebastian étaient tous les deux dans la chambre, se fixant l'un et l'autre. Sven Sokolov était grand et bien bâti. Ses cheveux bruns en bataille entouraient un visage lunaire et ses yeux étaient bleu si foncés qu'on les croirait noirs. Il portait des vêtements de bonne qualité, un pull gris en laine et un pantalon de toile avec ses lourdes bottes tâchées par la boue. Il ne disait rien, et détaillait Sebastian de haut en bas ce qui le fit finalement craquer :

« - Mais qui êtes-vous !? Où suis-je ? C'est quoi ce bor…

Sven l'interrompit en levant sa main.

- Navré, il est vrai que nous ne sommes pas présentés. Ma grand-tante voulait qu'on se présente avant mais… Van Ortin voulait absolument vous interroger à votre réveil, sans qu'on ne puisse vous expliquer la situation.

- Van Ortin?

- Rafaelo.

Sebastian déglutit.

- Et donc ? dit-il en tentant de rester digne, qui êtes-vous ?

Sven afficha un léger sourire.

- Je m'appelle Sven Sokolov. Je suis membre de la famille Sokolov, vassale de la famille Kallaalisz. Nous sommes les Gardiens de l'ordre du duché de St-Petersbourg. Vous êtes en bref sur notre territoire.

Sebastian déglutit. Il ne savait pas grand-chose de la politique Russe, mais avait entendu parler de la famille Kallaalisz. Ils dirigeaient toutes les forces armées du pays. Chasseurs… Aurors… Gardiens de l'Ordre…

- Nous vous avons trouvé évanoui dans une ruelle alors que nous patrouillons… Le côté magique de St-Petersbourg est verrouillé et en état d'urgence suite au massacre des Majors.

Sebastian hocha lentement la tête. La situation était littéralement hors de contrôle. Sven soupira.

- Je vous préviens tout de suite… La matriarche n'est pas vraiment contente de tout ce chambardement, et c'est notre famille qui jugera si vous êtes une menace ou méritez protection. Je vous demanderais de ne pas mentir. Pour votre sécurité et la nôtre.

Sven se dirigea vers la porte.

- Je vous donnerais votre pyjama plus tard. Pour l'heure, allons-nous restaurer.

« - La soupe est délicieuse, Nika.

- Elle a intérêt, je la tiens de ta grand-mère, dit-elle à Sven qui se restaurait avec un sourire. Assez chaude pour toi l'anglais ?

Sebastian sourit légèrement et hocha la tête, alors que des rires retentirent dans la salle d'à côté.

Le domaine des Sokolov était à la limite de St-Petersbourg, c'était une grande maison avec un jardin d'un hectare bordé par la forêt nordique. Sebastian mangeait avec Anika, la doyenne de la famille et son petit-neveu Sven. Le reste de la famille se restaurait dans la salle à manger. La famille Sokolov n'était pas une grande famille noble comme les Nétaniev ou les Koenig. Ils étaient des vassaux travaillant pour la sécurité du pays répondant aux ordres de la famille Kallaalisz , notamment la région de St-Petersbourg. Aurors, tireurs de baguettes et même chasseurs, c'était un clan soudé qui vivait pour assurer la sécurité des sorciers avec un Empire Vampirique Balto-Slave presque surpuissant et l'Union Lycane. Ils avaient donc souvent des dialogues avec les vampires et Rafaelo était l'un de leurs correspondants.

Car voilà, un massacre aussi sanglant de Majors sur leur territoire était loin d'être passé inaperçu aux yeux de l'état-major. Et le seul qui pouvait les aiguiller sur les catastrophes à venir était devant eux. Un gamin de 15 ans, clairement en dehors de son élément.

Qui mangeait de la soupe de poireaux et de pomme de terre dans un silence total. Dans la tête de Sebastian, c'était le chaos. Sa tante était peut-être vivante… ou morte. Ceux qui ont massacré les Majors (sans doute Greyback ou des vampires, on ne savait plus) étaient peut-être à ses trousses, et là, il était sur le point d'être jugé par une famille entière de guerriers d'élite travaillant pour le gouvernement magique russe.

Bref Sebastian avait eu de meilleurs jours…

27 Décembre 1992 - 10h

Madysa Sokolov était une bien belle femme. La tante de Sven avait de longs cheveux châtains qu'elle avait noué en tresses pour en faire une couronne. Elle avait ses yeux bleus presque noirs comme son neveu, et le maintien digne d'une noble. Elle faisait tourner son poignard l'air ennuyé alors que Sebastian fut présenté devant elle, et le reste de l'assemblée.

Les Sokolov était bien une cinquantaine, tous assis derrière des tables disposées en U, Madysa au centre de la table centrale. Sven était à l'entrée, isolé et habillé d'une veste noire avec les armoiries de la famille, comme toutes les autres personnes présentes.

- Avancez, Mr. Norris, ordonna Madysa d'une voix forte avec son accent slave.

Bash qui était à l'entrée au niveau de Sven déglutit et avança. On lui avait prêté des vêtements, un pantalon de toile, une chemise et un pull gris… Il faisait froid dans la salle principale du manoir.

- Sebastian Vincent Norris, commença Madysa, vous êtes ici devant la famille Sokolov car vous avez sciemment utilisé la magie dans un quartier moldu de St-Petersbourg et devant deux moldus qui gérait la banque que vous êtes allé visiter. Vous êtes ici, sur le territoire russe, sans supervision d'un adulte et êtes soupçonné d'avoir un lien avec le massacre de 102 Majors de l'Union Lycane, et la disparition de la Major Ellis Du Croissant, anciennement Ellis Norris, votre tante.

Sebastian tremblait mais restait droit, il n'était pas question de s'effondrer. Madysa ne le regardait même pas, récitant les faits en jouant avec son poignard.

- Etes-vous Sebastian Vincent Norris ?

- Oui, Madame.

- êtes-vous apparenté à Ellis Norris ?

- Oui, Madame.

- Pourquoi êtes-vous en Russie ?

- Je suis venu… car ma tante m'a envoyé une lettre me priant de récupérer des papiers importants, Madame.

- Quel genre de papiers ?

Sebastian hésita. Madysa fronça ses sourcils comme le reste des l'audience.

- Je… Ne sais pas. Elle m'a juste dit que c'était des informations sensibles. Elle avait peur…

- Peur ?

Madysa le regarda finalement avec un peu d'attention, l'expression figée dans une profonde concentration doublée d'une colère sourde.

- De quoi avait-elle peur ?

- Je…

- 102 Majors ont été tués. C'était un massacre. Du sang sur les murs, des cadavres vidés de leurs organes. C'était… monstrueux, Mr. Norris. QUI a fait ça dans ma ville ?

La voix de Madysa claqua comme un coup de fouet faisant sursauter Sebastian comme une bonne partie de la salle.

- Parlez !

- F… Fenrir Greyback.

Madysa se figea. Comme toute la tablée. Anika retint un juron. Sven était confus, il se pencha vers sa grand-tante :

- Qui est-ce ?

- Greyback a été banni de notre pays, Mr. Norris. Il n'a certainement pas le droit d'y mettre les pieds, sachez que si il était là, nous l'aurions su…

- cela ne l'a pas empêché de revenir… répliqua Sebastian. Ecoutez… La raison pour laquelle ces majors ont été tué sont peut-être car ils se sont opposés à lui ! Ma tante avait découvert que Greyback voulait utiliser l'Union Lycane comme force armée pour…

Il s'interrompit mais Madysa refusa de le laisser s'en sortir.

- Pour ?

- Je…

- POUR ?

Elle planta son poignard dans la table devant elle, ce qui fit faire une embardée à l'estomac du garçon devant elle.

- JE n'accepterais PAS DE MASSACRE ou de tels évènements dans ma VILLE sans explications, parlez maintenant, ou souffrez mon courroux !

- Celui-dont… Lord Machin. On l'appelle aussi el Seigneur des Ténèbres.

Madysa se figea. Son visage était crispé par la furue mais aussi une horrible compréhension à ces seuls mots. Beaucoup étaient confus.

- Vous êtes en train de me dire… que Voldemort construit une armée ?

- La guerre est sur le point de se déclarer au Royaume-Uni oui… Ma tante… elle voulait qu'on soit au courant.

- Et pourquoi vous ? Un simple gamin encore trop jeune pour se battre ?

- Je... J'étais le seul contact de ma tante en Angleterre, éluda Sebastian.

Mentir. Il devait mentir. Exane… Il devait la protéger, elle et tous les autres. Mais Madysa n'était pas bête.

- J'espère que vous savez qu'on a du Véritasérum si nous considérons que vous nous mentez.

- Je dis la vérité ! Mon père a jeté ma tante hors de la famille quand elle était devenue un loup, j'étais le seul à pouvoir la contacter. Elle voulait me… protéger. C'est pour cela que je suis au courant !

Un silence passa. Madysa fronça les sourcils mais revint en arrière sous les murmures du reste de la famille. Elle donan un coup de pojng sur la table qui rétablit le silence :

- Soit. Dnc vous êtes allé à la banque, pour récupérer ces papiers. Puis ?

- J'ai été attaqué. Un gars costaud. Je crois que c'était un loup et qu'il m'attendait, puis je l'ai semé en jetant un sort et… Dans la ruelle.

- On vous a frappé.

- oui. Je me suis évanoui sur le coup et… et bien jai juste senti qu'on me prenait la sacoche.

- Je vois… Autres détails ?

- Et bien… Il avait des chaussures avec des.. grelots ? Je me rappelle du son. Et euh… un tatouage je crois… à la cheville.

- Développez ?

- Une toile d'araignée ?

Un cri à peine étouffé resonna dans la salle. Sebastian se tourna brusquement pour découvrir une femme blonde de la trentaine qui avait plaqué ses mains sur la bouche. Mais le reste de la famille se mit à parler, s'époumoner dans l'inquiétude, la rage, la peur même.

- SILENCE, cria Madysa.

Mais la clameur ne se calma pas. Madysa se leva les poings serrés en regardant Sebastian avec les yeux noir comme les abysses. Ouh. C'était mauvais.

- Silence, décocha alors une voix.

Le silence revient presque immédiatement, alors qu'Anika Sokolov avait parlé et s'était dirigée aux côtés de Sébastian.

- Nous ne devons pas perdre pied. Tout le monde reste calme. Barbarin, sert un verrre d'eau à Gladys.

L'homme à la barbe rousse proche de la femme blonde qui avait crié obéit immédiatement en faisant apparaître de l'eau dans un verre qu'il métamorphosa de son briquet. Anika se tourna alors vers Sebastian.

- Es-tu sûr ? Pour le tatouage ?

- Je… oui. Mais…

- Madysa. Cela est problématique.

Madysa serra les dents alors qu'elle se rassit en croisant ses doigts devant sa bouche.

- Effectivement.

Elle renifla :

- La toile d'araignée, hein… cela devient bien plus dangereux qu'on le soupçonnait. Mr. Norris, je suis navrée mais vous n'aurez aucune assistance dans cette affaire. L'enquête est maintenant close.

Sebastian cilla, il ne comprenait pas. Sven lui, était plutôt outré.

- Mais… voulut dire le garçon russe.

Un regard de Nika le fit taire alors que Sebastian tremblait les poings serrés.

- Co… Comment ça ?

- Cela te dépasse, garçon. Rentre en Angleterre et oublie que cela s'est passé.

- Attendez…

Sebastian fit un pas en avant, Madysa fronça les sourcils mais arrêta les hommes qui avait leurs mains sur leur baguette. C'était ridicule, la baguette de l'adolescent restait juste devant elle, verrouillée dans un petit coffre.

- Ma tante est vivante ! Et elle a risqué sa vie pour ces papiers, si j'ai une chance de les récupérer…

- Tu ne comprends pas. Tu ne pourras jamais les récupérer, c'est trop tard.

- Mais pourquoi ?! Expliquez-moi, j'ai le droit de savoir.

Madysa tourna légèrement sa tête vers Sven, qui le remarqua. Elle siffla.

- Cet homme… fait partie du collectif d'ordures les plus sombres et les plus sanguinaires d'Europe. Ils ne s'entichent pas d'honneur, de conscience ou autres sentiments. Ils tuent même des nourrissons pour l'argent. Dialoguer avec eux est impossible, si leur mission est de tuer ta tante comme je le soupçonne elle est déjà morte.

- Qui… Qui sont-ils ?

- Ils n'ont pas de nom à proprement parlé. On les nomme le Réseau… Ou l'Agence. Ce sont des assassins entraînés, des machines à tuer. Les contacter est compliqué, ils travaillent souvent avec l'Underground Sorcier. Et personne ici, n'ira se salit les mains à pactiser avec ces criminels.

- Mais…

- Nous avons réussi à avoir un portoloin pour vous ramener en Angleterre demain matin. Vous partirez à l'aube.

- Non !

- Réunion terminée.

- ATTENDEZ !

- LORD VOLDEMORT EST LE PROBLEME DU Royaume-Uni! Certainement pas celui de notre pays ! Gardez votre violence et vos guerres sur votre île et les hippogriffes seront bien gardés ! répliqua Madysa. Je ne veux pas de votre danger dans ma cité. Vous partirez, et je vous le dis… je ne veux plus vous voir à St-Petersbourg jusqu'à nouvel ordre!

- Madysa, essaya Anika.

- La réunion est terminée et c'est final!

Sur ce Madysa Sokolov se leva et transplana immédiatement suivie par quelques subordonnés. Les autres membres de la famille chuchotèrent entre eux alors qu'Anika mit sa main sur l'épaule de Sebastian qui était sur le point de s'effondrer.

Tout était fini.


« - Je suis vraiment navré Sebastian, dit Sven. On ne peut vraiment rien faire.

Sebastian avait enfin récupéré sa baguette, le regard sombre et plongé dans ses sombres pensées. On lui avait ramené ses affaires de son hôtel de St-Pétersbourg. Il s'était réfugié dans sa chambre trop fatigué d'être scruté par les Sokolov dès qu'il traversait un couloir. Madysa avait accepté qu'il reste jusqu'à son départ.

- Ma tante… Elle est peut-être vivante, j'ai peut-être une chance de la sauver, elle et beaucoup de gens et ta tante refuse de m'aider.

- Ce n'est pas aussi simple.

- J'entends souvent ça dernièrement, siffla-t-il en pensant à une certaine fille aux yeux verts.

- Vous… Vous ne comprenez pas.

- Arrête de me tutoyer ! J'ai ton âge ! craqua Sebastian. Tout cela m'horripile au plus haut point !

Sven laissa échapper un petit rire étranglé et plutôt aigu qui tranchait avec son physique de jeune guerrier du Nord. Sebastian leva un sourcil.

- Navré. Je suis plus âgé de deux ans en fait. »

Sebastian secoua la tête et se contenta de fermer son sac. Il avait changé de vêtements et pris une douche et était plutôt intéressé par la contemplation du jardin enneigé à traves la fenêtre qu'explorer le reste de la bâtisse. Madysa lui avait laissé un semblant de liberté avant qu'il ne s'en aille. Sven soupira :

- Je suis vraiment navré. Lord Voldemort n'est pas vraiment un être avec lequel qui que ce soit en Russie s'engagerait avec ou contre.

Sebastian serra les dents alors que Sven avait prononcé son nom. Il détestait ça, même quand Exane le prononçait. A croire que tous les gamins qui avaient des origines diverses étaient aussi immunisé contre la peur qu'inspirait ce psychopathe.

- Et… le Réseau est vraiment dangereux. Quand ils sont impliqués dans une affaire. Ce n'est jamais bon.

- Pourquoi ?

Sebastian s'était retourné vers Sven avec le regard sombre et brillant d'accusation. Il voulait, non il devait comprendre. Sven regarda ailleurs.

- Ce n'est pas quelque chose que je devrais révéler.

- Je suis sur le point d'être banni de Russie jusqu'à nouvel ordre. Je mérite quand même une explication.

- Sebastian…

- Ma tante est pourchassée par un assassin retors et je ne peux rien faire ? Est-ce que tu sais ce qu'on ressent quand on est aussi impuissant ?

- Plus que tu ne le crois… murmura Sven.

Un silence passa alors que le russe soupirait. Il tourna à peine sa tête vers la porte, puis s'y dirigea pour la fermer. En sortant sa baguette de sa poche, il lança un sort de silence. Sebastian le va un sourcil, patientant.

- Mon père... Il s'appelle Varnava Sokolov. Il a été banni de St-Pétersbourg lui aussi… Pour être un membre influent de l'Underground.

-L'Underground ?

- Le monde souterrain et criminel magique. Les mafias, les trafic illégaux… C'est sale et dangereux, gronda Sven. Mon père est un chef d'une branche mafieuse de trafic humain et de créatures magiques. Il avait utilisé le nom des Sokolov pour avoir des avantages et quand ma grand-mère Anya l'a découvert…

Il regarda par la fenêtre.

- Il a envoyé un mec du Réseau. Il l'a tuée, elle, mais aussi mon grand-père, sa femme officielle… Mon demi-frère. Un nourrisson d'à peine un an.

Sebastian sentit une sueur froide couler le long de son dos. C'était…

- C'était l'œuvre d'un monstre. Le Réseau sont puissants et rien ne peut les arrêter. Ils ont des accès partout, même si tu as soumis ton terrier au Fidelitas… Ils passeront en force.

- Et c'est ces types qui sont à la poursuite de ma tante ? N'y a-t-il aucun moyen de les arrêter ?

- Aucun. Ils acceptent une mission, c'est comme un serment inviolable. Ils feront tout, quel que soit les conséquences pour la mener à bien, c'est miraculeux que tu sois vivant.

Sven ferma les yeux.

- J'y étais… dans la salle où les Majors se sont réunis. C'était un bain de sang. Des visages découpés. Des organes qui pendaient sur les lustres…

Sebastian hocha lentement la tête alors que Sven croisait les bras.

- Ma tante me tolère. Je n'ai aucun pouvoir et je te le dis… ce n'est pas un combat qu'on puisse gagner. Le réseau, агентство… ils sont inarrêtables.

- Nul n'est invincibles, gronda Sebastian. Avec un peu de chance et la bonne information… On pourrait prévenir ma tante. La sauver elle et les autres loups.

Sven pencha sa tête sur le côté, Sebastian comprit ce qu'il pensait :

- Ha. J'imagine bien que tu n'en aies rien à faire.

- Et toi ? répliqua Sven, Il n'y a que ta tante qui t'intéresses et ce qu'il y a sur ces papiers.

- Je veux la peau de Greyback, répondit Sebastian. C'est tout ce que je souhaite, tout ce que je veux. Comment pouvez-vous rester les bras croisés alors qu'il a fait autant de mal en Europe ?

Sven resta silencieux, le regard froid comme la glace. Il se contenta de partir en arrière et d'un coup de baguette ouvrit la porte à la volée pour la refermer en la claquant derrière lui.

La nuit tomba vite, et le dîner se déroula dans un silence de plomb. Sebastian salua Nika et Sven, avant de regagner sa chambre pour dormir. Sven le garda à l'œil. Le britannique si décidé à partir secourir sa tante, était maintenant incroyablement calme. Trop calme.

Alors il posa un sort de détection sur sa porte, au cas où et regagna son propre boudoir où il se laissa vagabonder dans des pensées sombres.

Sven venait de l'extérieur. Il le savait. Sang-mêlé, sa mère était une Né-Moldue et son père Sang-pur mais véritable monstre l'avait engendré… Lui. Sa tante le regardait avec dégout dès qu'il passait une porte. Elle voyait le fils de l'assassin de ses parents. Il voyait la ressemblance insultante que Sven partageait avec son père. Les mêmes cheveux, les mêmes yeux, les même traits ciselés. Sven baissait la tête. Il se taisait, enfermait sa voix et disparaissait. Il restait souvent avec sa grand-tante Nika, ou avec les chasseurs de la famille. Ils n'étaient que trois. Trois personnes qui voyageait souvent, entre les domaines des différentes familles et cités qui avaient besoin d'aide. Sven était aussi un élève discret à Durmstrang. IL n'était pas parmi les arrogants ou fortes têtes. Il se contentait de travailler. Avec le poids de sa culpabilité et de son héritage funeste, il était l'un des meilleurs élèves. Sven ne voulait jeter la honte sur la familel Sokolov. Une honte que beaucoup d'enfants lui pointaient dans les couloirs de l'école.

Tout le monde avait entendu parler du film du Boucher de Moscow.

Mais Sven lui n'avait jamais vu de sang. De cadavres. De mort. Jusqu'à la mer de corps sans vie dans la fameuse salle souterraine.

Il avait seize ans. A seize ans on était proche de sa majorité et on pouvait participer aux opérations familiales. Madysa avait ordonné qu'il accompagne les Gardiens de l'Ordre. Il accepta la mission, se vêtit de son uniforme noir avec les armoiries des Sokolov et vint en plein centre de St-Pétersbourg. On avait entouré le bâtiment d'un sort de désillusion et jeté des sorts d'Amnésie.

Finalement il ne restait qu'un immeuble isolé, et un spectacle macabre. Quand Sven y entra, il devint pâle comme la mort, même les Gardiens autour de lui n'avaient jamais vu cela. Il aida à évacuer des corps, à nettoyer la scène de crime. On lui demanda de quitter la salle alors qu'il suait, tremblant comme une feuille. Sven sortit pour vomir ses tripes quand… Il découvrit le corps évanoui de Sebastian, balancé dans une benne à ordures.

Il l'avait cru mort, avait trouvé sa baguette intacte et l'avait emmené dans le domaine. Il fallut peu de temps pour découvrir son identité et que son père n'était pas au courant de sa présence sur le sol russe. Rafaelo était venu envoyé par l'Empereur pour découvrir ce qu'il se passait et la suite… on la connaissait.

Sven soupira assis dans le couloir, surveillant la porte de Sebastian. En tournant une carte postale avec la photo du Kremlin. Personne ne bougeait, c'était une carte moldue. Chaque année, à chaque noël, un aigle se posait sur le rebord de sa fenêtre pour lui délivrer une simple carte postale.

Quelques mots russes, une adresse qui changeait à chaque Noël, et la signature de son père. Sven en avait déchiré plusieurs, mais jamais brulées. Jamais jetées.

La dernière, il l'avait donc à la main. Le Kremlin. Disait-il qu'il visait la prise de ce château. Sven ne savait pas. En fait… il ne savait pas grand-chose de son père. Il ne l'avait jamais connu.

Bref, voilà des conversations qu'on ne pouvait pas vraiment aborder à des repas familiaux et pourquoi Sven passait tout son temps avec Anika, qui malgré le fait qu'elle ne soit plus la chef de famille (sa nièce Madysa ayant pris le relais) lui apprenait les rudiments des Sokolov.

28 Décembre 1992 - 00h30

Il était minuit passé. Tout le monde dormait déjà, car la patrouille partait très tôt le lendemain matin. Mais pas Sven. Et apparemment pas Sebastian qui venait d'ouvrir la fenêtre du deuxième étage et s'élança au sol, avec un sort élastique.

Sven soupira. Quelle idée de lui avoir rendu sa baguette aussi tôt. Nika était vraiment naïve parfois.

« - Tu vas quelque part ? demanda le garçon russe alors que Sebastian marchait dans la neige en direction du portail.

L'irlandais se figea mais renifla. Il était hors de question de se dégonfler.

- Tu me tutoies maintenant ?

- Cela me semble indiqué.

Sebastian eut un léger rire. Qui cachait sans peine son anxiété sourde. Ou pas.

- Je vais chercher ma tante.

- Sans plan ? Sans interlocuteur ? Sans parler russe ?

- Je suis débrouillard.

- Je m'en doute. Mais je pense que tu auras besoin d'assistance.

Sebastian fut pris au dépourvu alors que Sven brandissait son sac rempli de vêtements chauds et d'autres éléments utiles avant de lui tourner le dos.

- Dépêches-toi, il faut y aller avant qu'on se rende compte qu'on n'est plus là.

- Où va-ton ?

- Oh…

Sven eut un rictus.

- Juste rendre visite à mes parents. »