Chapitre 8
Prédateurs
-Pour le coup, je suis d'accord avec Stiles. Je ne prétends pas particulièrement bien les connaitre, mais je suis certaine qu'ils n'auraient pas fait ça. Ils ne sont pas là pour se faire des ennemis.
Stiles esquissa un petit sourire satisfait. Cependant Scott et Isaac semblaient plus sur la réserve. Les garçons venaient de revenir de la course de cross-country obligatoire pour les membres de l'équipe de crosse... qui s'était terminée sur la découverte du cadavre d'un élève du lycée. Il s'agissait d'un garçon que je ne connaissais pas, mais Scott m'avait dit qu'il était passé à la clinique hier soir.
Stiles était convaincu qu'il s'agissait d'un sacrifice humain tandis qu'Isaac restait sur l'idée qu'il s'agissait d'Ethan et Aiden. Ce n'était pas que l'idée de Stiles me semblait particulièrement plausible, juste que celle d'Isaac me paraissait totalement insensée. Je n'étais pas spécialement proches de jumeaux, mais je ne pouvais admettre qu'ils soient mauvais. Les garçons avaient essayé de me faire comprendre plus d'une fois qu'ils faisaient partie de la meute d'alpha, mais je ne pouvais me résoudre à l'accepter. Pourtant tout concordait. Ils étaient tout deux des loups-garou alpha, étaient arrivés en même temps que le reste de la meute -je ne savais d'ailleurs toujours pas combien de membres la composaient-... et en même temps que le début de la vague de meurtres.
Mais ils étaient tout deux si gentils ! Enfin avec moi en tout cas. Depuis qu'ils étaient revenus, j'avais l'impression que Scott et Isaac s'efforçaient de me cacher quelque chose. Et il y avait de fortes chances pour que les deux alpha y soient liés.
De mon côté, je m'étais ennuyée durant la matinée. Cette fois c'était au tour d'Allison de m'éviter. Ne vous méprenez pas, je ne voulais pas particulièrement la voir. Elle semblait seulement tenir encore plus à m'éviter que moi à l'éviter, elle. Peu importe. Stiles nous abandonna en disant qu'il devait trouver Lydia tandis que Scott, Isaac et moi nous dirigions vers notre cours de physique. Je terminai mon café et le jetai dans une poubelle en passant. Mon frère fronça les sourcils.
-Ils sortent d'où tout ces cafés ? Tu n'as jamais été une grande fan des cafés vendus à Beacon Hills et ça fait deux jours que tu en as le matin.
-C'est Ethan qui a décidé de devenir mon livreur de café attitré depuis ce matin.
Isaac se renfrogna à la mention du loup-garou tandis que Scott afficha un air perplexe. Il haussa les épaules.
-En tout cas tu as l'air d'aller mieux, fit le blond, par rapport à vendredi je veux dire.
A mon tour de froncer les sourcils, même si je savais pertinemment de quoi il voulait parler. Scott échangea un regard avec lui avant de se charger de répondre.
-Arrête un peu, Alice, on a tous bien remarqué que quelque chose n'allait pas vendredi. Et ne nous dis pas que c'était à cause de la pleine lune, elle n'affecte pas tes capacités physiques dans ce sens.
La pleine lune non mais... Je me figeai brutalement tandis que le déclic se faisait dans mon esprit.
-Alice ?
-J'ai oublié un truc dans ma voiture, ne m'attendez pas. On se retrouve en physique.
Je les plantai là et détalai vers la bibliothèque. Heureusement pour moi, elle était vide à cette heure-ci, il n'y aurait donc personne pour voir ce que je m'apprêtai à faire. Tant mieux.
Je repérai la table perdue dans le coin où je m'étais assise hier matin et m'y dirigeai. Je parcourus les alentours des yeux pour retrouver la poubelle. Je soupirai en constatant qu'elle n'avait pas encore été vidée. Je fermai les yeux et pris une profonde inspiration. Je n'arrivais vraiment pas à croire que je m'apprêtai à faire ça. C'était digne de... Stiles. Ouais, Stiles aurait pu faire ce genre de truc. Il l'avait probablement même déjà fait.
Bon bah quand il faut y aller, faut y aller. Je plongeai ma main dans la poubelle -qui heureusement n'était pas très profonde-. Je rencontrai principalement des bics, des bouteilles d'eau en plastique et des emballages de nourriture. Je grimaçai lorsque ma main rencontra ce qui semblait être un trognon de pomme. Euw.
-Allez, mais où es-tu, marmonnai-je.
Mes doigts se refermèrent finalement sur ce qui devait être un gobelet de café. Je priai pour qu'il s'agisse du mien. Je sortis le gobelet et constatai que mon nom était noté dessus. Ethan m'avait dit qu'il avait demandé au gars du café d'écrire nos noms pour ne pas se tromper. Et sur le coup je ne m'étais pas demandée pourquoi ça avait été nécessaire alors que nous buvions la même chose. Mais si ma théorie était juste -ce que je n'espérais vraiment pas-, ça pourrait expliquer pourquoi.
Pitié, dîtes-moi que je me trompais, quitte à avoir fouillé une poubelle pour rien.
Après l'avoir essuyé avec un mouchoir, je portai le gobelet à mon nez. Je fermai les yeux pour me concentrer sur mon odorat. Evidemment, l'odeur du café prédominait, mais il y avait autre chose. Une autre odeur que je n'avais pas remarquée hier. Je me concentrai totalement sur mon odorat pour tenter d'identifier l'odeur. Elle était si légère... Même avec mes sens au meilleur de leurs performances, j'avais des difficultés à l'identifier. Je la connaissais pourtant... Allez Alice, un petit effort... J'eus soudain l'illumination. Evidemment.
De l'aconit.
Extrêmement diluée pour que je ne le remarque pas. Assez forte pour que mes capacités en soient affectées. Celui qui avait fait ça savait pour la banque. Il savait que Derek allait intervenir ce jour-là. Il savait que je l'accompagnerai. Il voulait que je me fasse tuer.
Ethan voulait que je me fasse tuer.
Une vague de colère s'empara de moi... juste avant qu'une puissante douleur à la poitrine ne me fasse m'écrouler au sol.
Et ça n'avait rien à voir avec ce verre.
Je me pliai en deux sous un nouvel assaut de la douleur. Je serrai les dents. Je laissai échapper un gémissement de douleur et une larme roula sur ma joue. Je sentis une étrange sensation toujours au même endroit, plus douce. Probablement ma guérison qui voulait s'activer, mais qui ne trouvait rien à guérir. Je sentis mes yeux changer de couleur et dus produire un effort de concentration pour les faire redevenir marron.
Ca faisait longtemps que je n'avais plus ressenti ce genre de choses, pourtant je savais parfaitement de quoi il s'agissait. Ou plutôt de qui.
Derek.
Je me relevai en prenant appui sur un banc. Quand je fus sûre que mes jambes ne me lâcheraient pas, je sortis de la bibliothèque et tentai de me diriger le plus discrètement possible vers ma voiture. Je ne tenais pas à tomber sur Scott, Isaac, ou Stiles qui me demanderaient pourquoi je m'en allais.
Il fallait que je le voie. Je devais m'assurer qu'il allait bien.
Enfin ce n'était très probablement pas le cas, mais il fallait que j'aille l'aider.
Si je réussis à éviter tout ceux que je voulais éviter -c'est-à-dire les personnes susnommées et la plupart des profs du lycée-, je ne réussis cependant pas à éviter que Lorna ne me saute dessus.
-Alice ! Comment ça va ?
-Lorna... salut. Je suis vraiment désolée, mais là j'ai un truc important à faire, on discutera plus tard si tu veux.
Elle haussa un sourcil tout en calant son pas sur le mien. J'accélérai d'ailleurs celui-ci, me demandant si mes capacités de loups-garou me permettraient de semer un humain même en marchant.
-Un truc plus important qu'aller en cours ?
-Beaucoup de choses sont plus importantes qu'aller en cours à mon sens.
Je rejoignis ma voiture et la déverrouillai. Lorna se figea brusquement, les yeux rivés sur le sol devant moi. Je baissai la tête pour voir ce qui avait retenu son attention. Je fus prise d'un haut-le-coeur mais je ne pourrais dire s'il était dû à ma douleur ou au corbeau mort qui se trouvait à mes pieds. Il ne semblait pas avoir été écrasé. Sûrement s'était-il cogné contre un arbre ou contre ma voiture.
Je relevai la tête vers la jeune fille qui avait perdu toutes ses couleurs.
-J'ai vraiment pas le temps, mais je m'occuperais de lui en revenant. Ou alors trouve mon frère si tu veux. Il travaille dans un cabinet vétérinaire, il l'apportera à son patron.
...et il apprendra par la même occasion que je ne suis plus au lycée. J'ouvris la portière de ma voiture et allais monter dedans quand Lorna m'attrapa par le bras.
-Alice ne fais pas ça ! Je ne sais pas où tu veux aller, mais reste ici. Un oiseau mort c'est un mauvais présage. Un corbeau ça l'est encore plus. C'est un très très mauvais présage.
Je soupirai.
-Ecoute, Lorna, il ne va rien m'arriver. Et en plus je ne suis pas superstitieuse.
D'autant plus que si en plus des mythes et légendes, j'apprenais que les superstitions étaient elle aussi véridiques, ça n'allait vraiment pas le faire !
-Mademoiselle Baccari ! N'êtes-vous pas supposée être en cours ?
Nous tournâmes toutes les deux la tête vers la prof qui venait d'apparaître au niveau de la porte. Heureusement, j'étais certaine qu'elle ne me connaissait pas, elle ne pouvait donc rien me dire. Lorna grimaça.
-Faut que j'y aille. Je sais que je n'ai aucune chance de te dissuader de partir, mais fais attention à toi.
Elle s'éloigna rapidement tandis que je la suivais des yeux, perplexe. Pourquoi son discours me semblait-il si familier ?
J'avais dit à Lorna qu'il n'allait rien m'arriver, mais je commençais sérieusement à en douter.
Le fait qu'un loup-garou alpha de deux mètres et de 200 kilos me tienne à la gorge devait y être pour quelque chose.
En arrivant au loft, j'avais directement remarqué quatre odeurs de loups-garou inhabituelles. Il ne m'avait pas fallu longtemps pour comprendre qu'odeurs de loups-garou inhabituelles + violente douleur provenant de Derek = emmerde = meute d'alpha très certainement. Il ne m'avait pas fallu longtemps non plus pour que ledit loup-garou de deux mètres ne me plaque au sol avant même que je ne me sois approchée de la porte.
Une violente odeur de sang emplissait l'atmosphère. Derek, si tu t'es fait tué, je te promets que je te tue ! Le loup-garou me considéra une longue seconde comme s'il se demandait ce qu'il devait faire de moi. Je le reconnus soudain comme l'infirmier qui s'était battu avec Scott le jour où j'étais revenue à Beacon Hills. Enfin il n'était probablement pas infirmier.
-Vous voulez me tuer ?
Je me détendis légèrement en entendant la voix de Derek. Pas que ses propos soient particulièrement rassurants, mais s'il parlait c'est qu'il était en vie.
-Tu me trouves si prévisible que ça ? répliqua une nouvelle voix que je n'avais jamais entendue. Je t'interdis de me rabaisser au rang de sociopathe comme ton oncle.
Le loup-garou infirmier-pas-infirmier me lança à l'intérieur du loft comme une vulgaire poupée de chiffon. Avant même que je n'ai pu songer à me relever, il me maintenait couchée au sol, ses griffes contre ma gorge. Super. Rappelez-moi pourquoi j'avais décidé de venir voir ce qu'il arrivait encore à Derek ?
-Alice McCall, fit la même voix que tout-à-l'heure. Quelle bonne surprise. Tu étais justement la prochaine personne que je devais voir. Je te remercie d'être venue directement, tu m'évites le déplacement.
-Alice ?
Je tentai de tourner la tête vers Derek qui venait de couiner. Je sentis mon souffle se couper en le voyant à quatre pattes, une barre en métal lui traversant le dos. Au moins je savais d'où venait ma douleur. Il croisa mon regard et sembla vouloir esquisser un geste. La louve qui tenait ladite barre, la tourna en grondant qu'il ne devait pas bouger. Une nouvelle vague de douleur me traversa et mon gémissement résonna en même temps que celui de Derek.
-Alors c'est vrai... Je dois reconnaître que je suis impressionné. Les liens survivant au passage du bêta à alpha sont très rares. Votre lien devait déjà être très fort originellement.
Je fronçai les sourcils. Comment cet homme pouvait-il être au courant ?
-Lâche-la, Ennis. Je suis certain qu'elle se tiendra tranquille, n'est-ce pas Alice ?
Ennis -le loup-garou de deux mètres- me lâcha et je me relevai. Je me tournai vers l'autre homme que j'identifiai comme Deucalion. Il était de taille moyenne, assez musclé. Je constatai qu'il était aveugle et me dis qu'il devait donc connaître mon odeur -comment ?- pour m'avoir reconnue sans même que j'ouvre la bouche. Je repérai également Cora, la sœur de Derek qui ne me prêtait même aucune attention.
Mon absence de réponse fit sourire Deucalion.
-Je vais prendre ton silence pour un "oui". Derek, si j'étais toi, j'espérerais que c'en était un. Où est-ce que j'en étais ? Ah, oui. Vous avez devant vous un homme bien plus visionnaire qu'un simple meurtrier. En fait, Derek, je suis venu te montrer la grande clairvoyance dont un aveugle peut faire preuve.
Je remarquai que la louve qui tenait la barre était pieds nus. J'avais entendu parler d'elle. Kali. La concernée tourna la barre en acier. Derek cracha du sang tandis que je me pliai en deux sous l'effet d'une irrépressible quinte de toux. On dirait que plus j'étais proche de Derek, pire c'était.
-Arrêtez, vous êtes en train de le tuer ! s'exclama Cora.
Kali se tourna vers elle en agitant son index.
-Nan, pas encore, petite soeur. Mais c'est dans mes cordes. Comment savoir s'il suffit de cinq minutes ou de cinq heures avant qu'il ne soit trop tard pour retirer cette barre de fer. Mais pas mesure de précaution grand chef si tu pouvais en venir au fait.
Tout en parlant, elle continua à agiter la barre. Je tombai à genoux. Derek crachait toujours du sang. Deucalion se frotta les mains.
-Vous voyez, le vrai problème quand on fait partie d'une meute d'alpha, c'est que tout ses membres veulent prendre des décisions. Moi, ce qui m'intéresse, c'est de découvrir de nouveaux talents. Toi, Derek, par exemple.
-Je suis pas intéressé, haleta Derek.
-Attends d'avoir entendu mes arguments.
-Vous voulez que je tue ma propre meute.
-Mais non, voyons... Si tu en tues un, ça me suffira amplement.
La douleur reflua légèrement et ma toux se calma. Je parvins à me redresser difficilement. Deucalion me fit signe de le rejoindre. J'hésitai un court instant avant de m'exécuter. Il reporta son attention sur Derek.
-Tu tues l'un des tiens, et ça m'évitera d'avoir à tuer tout les autres. Mais tu dois le faire tout seul. Comme je l'ai fait, comme Kali l'a fait, comme Ennis l'a fait et comme Dimitri s'apprêtait le faire. Kali, dis-lui comment on se sent après avoir tué un membre de sa meute.
-Hum... c'est tellement... libérateur.
-Tu entends ça, Derek ? Tu tiens vraiment à t'encombrer d'une bande d'adolescents marginaux que tu finiras par te traîner comme des boulets aux pieds ? Parce que c'est ce qu'ils vont finir par devenir. Et en parlant de ça... j'ai l'impression que l'un d'entre eux est en ce moment dans une situation délicate.
Mon cœur rata un battement. S'il arrivait quelque chose à Scott ou Isaac... Deucalion tendit une main devant moi pour m'intimer de rester là où je me trouvais. Il se leva.
-Vous voyez, la raison qui me pousse à toujours chercher de nouveaux talents est simple. C'est un fait avéré qu'une meute doit sa force aux différentes parties qui la composent . Plus ses différents parties sont fortes, plus l'ensemble est parfait. Lorsque que j'ai perdu la vue, l'un de mes bêta en a conclu que je n'étais plus apte à tenir mon rôle, il a donc tenté de l'usurper. Le tuer m'a appris un fait intéressant sur les alpha. Son pouvoir s'est ajouté au mien. J'étais plus rapide, plus fort que je ne l'avais jamais été. J'ai testé cette capacité à absorber le pouvoir des autres en en tuant un deuxième. En fait, je les ai tous tués. J'ai pris chacune des parties individuelles afin de former un tout proche de la perfection. D'ailleurs, je voulais vous remercier, tout les deux. La mort de Dimitri a amené plein de nouveaux bêtas dans ma meute. Et donc plus de pouvoir.
Il s'agenouilla pour être à la hauteur de Derek. Il redressa sa tête et lui toucha le visage.
-Tu as raison, Kali, il ressemble à sa mère. Tu apprendras à me connaître Derek, comme ta mère l'a fait.
-Je vous connais déjà. Je sais ce que vous êtes. Vous n'êtes rien de plus qu'un fanatique.
Le loup-garou s'approcha de la table et y déposa sa canne.
-Tu crois que tu me connais ? tonna-t-il. Au contraire, tu n'as jamais rien vu de semblable. Vous avez devant vous l'alpha de tout les alpha. Je suis votre pire cauchemars, le plus accompli de tout les prédateurs qui existent. Je suis la mort incarnée qui sème la mort sur son passage. Je suis le démon-loup, celui par qui la terre tremble !
Une vague de puissance traversa la pièce tandis que l'alpha hurlait. J'aperçus Cora se cacher derrière une poutre une seconde avant que mes yeux ne se mettent à briller sans que j'y puisse quelque chose. Cependant, comme j'avais vu les autres loups de la pièce montrer plus ou moins ouvertement des signes de peur, je n'en ressentais aucun. Je savais que j'aurais dû avoir peur, ne fut-ce qu'un petit peu, mais pas moyen. A mes yeux, il s'agissait uniquement d'un fou. Un fou dangereux, mais un fou quand même.
-C'est ma troisième paire ce mois-ci, marmonna-t-il après avoir enlevé ses lunettes de soleil.
Je penchai la tête sur le côté.
-Désolée Derek, je ne pense pas que ce soit un fanatique. Non, je penche plutôt pour un pervers narcissique.
Ledit fou tourna la tête vers moi, un étrange sourire lui déformant les traits. Il me rejoignit en deux enjambées tandis que Kali enlevait la barre du dos de Derek. Je la vis rejoindre Ennis tandis que Cora se précipitait vers son frère. Deucalion prit mon menton dans sa main pour m'obliger à lui faire face.
-Laisse tes yeux briller.
Sans trop savoir pourquoi, je lui obéis. Son sourire s'agrandit.
-C'est bien ce qu'il me semblait. Tu es la seule à ne pas avoir réagi à mon pouvoir, tout comme lui. Tu as hérité du pouvoir de Dimitri, de son courage, et probablement de son arrogance. Je me suis toujours demandé à qui son pouvoir était revenu, mais je n'avais jamais entendu parler d'un nouvel alpha. Enfin, jusqu'à ce que j'apprenne que le nouvel alpha Hale était lié à une jeune alpha inconnue de tous, une certaine McCall.
Il marqua une pause très théâtrale. Dimitri ? Qui c'était celui-là ? Je n'en connaissais aucun. Pourrait-il s'agir d'un membre de ma famille que Deucalion connaissait et dont je n'avais jamais entendu parler ? Mouais, peu probable.
-Et quelle surprise pour moi quand Ethan et Aiden m'ont assuré avoir rencontré Alice McCall à New York. D'ailleurs ne leur en veut pas pour vendredi, je ne leur ai pas vraiment laissé le choix.
-L'aconit... C'était vous ?
Il ne répondit pas, nous savions tout les deux que c'était inutile.
-Vous ne vouliez pas m'affaiblir pour que je me fasse tuer, compris-je soudain. Vous vouliez éviter que je tue Boyd ou Cora à la place de Derek.
-Tu comprends vite. Ce n'était malheureusement pas le cas de Dimitri. Il n'a jamais été très malin.
-Mais qui c'est ce Dimitri à la fin ?! m'exclamai-je.
Deucalion haussa les sourcils. Je n'aurais pu dire si sa surprise était feinte ou non. Il tourna la tête vers Derek qui avait déjà repris quelques couleurs.
-Derek, tu ne lui as donc rien dit ? fit-il avant de me regarder. Je ne peux malheureusement pas t'expliquer, même si ça me plairait beaucoup, je ne connais pas tout les détails. Derek devrait t'être d'une plus grande aide, vu qu'il était présent.
J'étais encore plus perdue, mais cette fois, il ne faisait aucun doute qu'il s'agissait de l'intention du loup-garou. Les membres de la meute d'alpha firent mine de s'en aller, mais leur chef s'arrêta sur le pas de la porte. Il se tourna de nouveau vers moi.
-Alice, je sais que tu n'as pas de bêta, mais même si tu en avais, tu n'aurais aucune condition pour intégrer ma meute si tu le souhaitais. Dimitri en faisait partie. Tu seras accueillie comme une vieille amie si tu décidais de nous rejoindre. Garde ça à l'esprit.
Il se retourna et je les regardai partir, sans vraiment les voir. Distraitement, j'entendis Cora aider Derek à se relever.
La mort de Dimitri... plein de nouveaux bêtas dans ma meute... tu as hérité... son courage... à qui son pouvoir était revenu... comme une vieille amie... Je commençai à avoir le vertige. Ma vision se brouilla, je ne voyais plus la pièce où je me trouvais. De loin, j'entendis Derek dire à sa petite soeur de nous laisser. Je l'entendis vaguement protester, sans comprendre ce qu'elle disait. Les paroles de Deucalion tournaient en boucle dans ma tête. Mon esprit retournait ces nouvelles informations dans tous les sens pour trouver une meilleure explication, excluant la plus simple d'entre elle.
Non, je ne voulais pas y croire. Derek ne m'aurait pas fait ça. Il ne me l'aurait pas caché, pas aussi longtemps.
-Est-ce que c'est vrai ? murmurai-je.
-Alice...
Je sautai sur mes pieds et fis volte-face.
-Est-ce que c'est vrai ? hurlai-je.
J'ai pas pu m'en empêcher, ça a été plus fort que moi.
Au départ je comptais terminer la scène et puis je me suis dit que l'occasion était trop belle.
En fait, d'un coté, j'espère vous avoir encore un peu perdu (pas par rapport à l'histoire du café qui je l'espère était claire), ou du moins que les explications ne soient pas devenues super évidentes non plus.
Alors, que pensez-vous de Lorna ?
Qui est Dimitri ?
Que veut Deucalion à Alice ?
Comment Derek va se sortir de là ?
Je voulais aussi remercier tout ceux qui suivaient cette histoire, et un grand merci à ceux qui l'ont ajouté en follow et/ou en favoris !
Bises Psychotiques,
Luna
