Bonsoir,
Plus vite que prévu, cette fois, je vous retrouve avec Blaise, personnage diabolique et odieusement sympathique à exploiter.
La dernière partie m'a échappée, mais je sais qu'elle plaira à certaines.
Merci à Val, Aki pour les références musicales, Nott In Shape pour le pairing dément de fin, Racoonims pour sa review fort agréable.
Bonne lecture,
Le Diable.
L'arcane du diable représente le magnétisme, le mystère et la tentation. Il est le symbole même du charisme mais peut aussi signifier un fort déséquilibre, de la violence et un traumatisme.
Je me taillerai en or.
Lentement, lascivement, avec une sensualité poussée à son paroxysme, les doigts effleurèrent la surface réflectrice, aussi froide que l'abysse ambrée des prunelles qu'elle renvoyait. Aimant surpuissant, amant inoubliable, charmant dans une sémantique exacerbée, incarnation trouble de la tentation, cultivateur rieur d'un enchevêtrement de mystères, il soupira silencieusement. Et c'est silencieusement qu'il amorça sa chute vers la fatalité, abordant avec une peur cette fois non dissimulée, sa violente plongée dans le chaos.
Blaise était le diable, audacieux, éloquent et plus déséquilibré que jamais sous l'étendard maudit.
Mais ce soir, la bannière semblait quelque peu détrempée et le prince flanchait, son magnétisme pourtant illimité, repoussé par l'humanité fragile qu'il abritait. Le métis lissa le tissu précieux de sa robe, dont la teinte émeraude miroitait sur la surface du lac et recula d'un pas. Hésitant mais solide, son geste s'ancra dans la terre, dans sa peau, dans son encéphale.
Blaise s'immobilisa, toujours engourdi dans le silence nocturne pesant, tandis qu'ailleurs, non loin mais invisibles, d'autres auras argentées se mettaient, elles, en mouvement.
Il leva les yeux vers le parc obscurci et inspira des senteurs multiples, s'écrasant les unes contre les autres sans harmonie aucune, combattant pour un peu d'espace, se dissipant soudainement loin du lac, sans avoir pu régner à ses sens.
Tout ignorante de cette proximité relative, Pansy Parkinson releva une plume dont l'élégance lui seyait particulièrement d'un parchemin jauni, balayant du regard la pièce commune, étrangement vidée. Sur la table, devant elle, un devoir à peine commencé affichait les lettres, démesurées et arrondies de Blaise, illustration réelle et inéluctable de cet être doté d'un charme et d'un égo aussi surdimensionnés l'un que l'autre.
Il était la fierté à son paroxysme, beau sous le soleil, exalté sous la lune. Il complétait le mystère par cette lueur protectrice et bienveillante, ses yeux à la teinte liquoreuse ne manquant jamais l'action. Pansy sourit et comme le sorcier aimait à le faire, saisit sa baguette pour colorer de vert les flammes dansant dans l'âtre, son affection et sa confiance toutes dédiées.
Une expression cynique posée sur son beau visage, Draco Malfoy poussa la porte du dortoir, antre familière et tapissée tant de souvenirs que d'émotions contradictoires. Il gagna son lit, juxtaposé au couchage de Blaise, riant doucement à la vue des nombreux cadavres de bouteilles et morceaux de parchemins froissés qu'ils avaient dû s'amuser à se lancer. Son esprit plongea quelques secondes vers son meilleur ami, monstre de débauche à l'instinct pourtant vif.
Il était la vie, les flammes émeraudes, il consumait ses unités sans compter. Blaise mordait dans l'existence, la faisant exploser en une multitude d'éclats, refusant les limites qu'une bannière vert et argent semblait pouvoir imposer. Draco repartit dans un rire joyeux, espérant silencieusement que son hilarité reconnaissante et fraternelle irait heurter Blaise comme lui avait heurté son existence trop morose.
Carnassier et délicat, Théodore Nott se coula dans la nuit, fusionnant, quelques secondes durant, avec le reptile qui les représentait tous. Il referma ses bras puissants sur le torse de Blaise, intensifiant leur proximité par la multiplication des centimètre carré de son torse en contact avec le dos du métis. Il déposa son front sur l'épaule tendue de Blaise sans mot dire, son organe vital résonnant dans le silence, battant d'un calme frénétique pour cet être dont il aimait les fêlures encore davantage que la perfection apparente.
Il était la tentation, passionné dans l'imparfait, audacieux charmeur. Blaise représentait une dualité sauvage, tantôt ombre, parfois entièrement lumière, gommant les frontières tranchées, liant amour et haine, désarmant et surtout désarmé. Théodore saisit la robe de Blaise et, lui faisant alors face, déposa des lèvres souriantes sur une bouche tremblante et diablement avide.
Ils étaient les serpentards, charismatiques et souvent malmenés. Ils étaient les serpentards et le diable semblait les côtoyer. Ils étaient les serpentards et l'amour les faisait vivre et mourir.
Les Malfoy seront bientôt à l'honneur...
