Note de l'auteur : les premiers chapitres sont courts, et assez classiques. L'arrivée en Poudlard Express, Hermione qui a changé ...rien de nouveau sous le soleil, j'en suis bien consciente. Je dirai qu'il faut simplement laisser le temps à la machine de se lancer. De plus, les deux premiers chapitres n'ont pas de tirets en début de phrase lorsque les personnages s'expriment, j'en suis désolée … ça ne rend pas la lecture super agréable. C'est un problème que j'ai avec mon logiciel et que je vais essayer de corriger comme je peux. Promis. Bonne lecture de ce troisième chapitre !

Les appartements des préfets en chef étaient réellement de petites merveilles. Hermione n'osait imaginer à quoi ressemblaient ceux des professeurs. La salle commune qu'elle partageait avec Drago était une pièce immense, très spacieuse, claire et lumineuse. La hauteur sous plafond était telle qu'elle distinguait à peine les moulures sophistiquées qui l'ornaient. Un très grand lustre était suspendu au centre de la pièce. Il flottait magiquement, et semblait en cristal, surmonté de mille bougies magiques. Les immenses fenêtres, auxquelles on pouvait s'asseoir grâce à des bancs taillés dans la pierre des murs, rendait l'éclairage inutile en journée. Contrairement aux lourdes tentures qui ornaient les chambres, de légères étoffes d'organza beige habillaient les vitres pour seuls rideaux. Au centre, sous le lustre, une immense table sculptée dans un bois sombre accueillerait leurs soirées d'intense travail scolaire. Autour de la table, huit chaises assorties, bien qu'ils ne fussent pas autorisés à inviter leurs camarades en ces lieux. Près de l'entrée, une petite console de bois soutenait une immense corbeille d'argent, de laquelle débordaient des fruits et des biscuits en sachets. A côté, un plateau sur lequel trônait une carafe d'eau et un joli service de coupes en cristal. Hermione se demanda si l'eau et les fruits se renouvelaient magiquement, ou bien si des elfes s'en assuraient. A l'opposé de la pièce, une énorme cheminée avec un plateau de marbre, visiblement ancienne et imposante, leur offrirait le réconfort voulu lors des froides soirées d'hiver. Près de cette cheminée, deux lourds fauteuil Voltaire tapissés d'un tissu crème, et la canapé assorti un peu plus loin. Les fauteuils étaient même dotés de repose-pieds. Un immense tapis blanc couvrait une bonne partie du sol, qui était en parquet de chêne. Au mur, un tableau représentant le paysage d'une campagne à l'aube était accroché. De temps à autre, un chevreuil ou un lapin passait en gambadant dans le cadre. Enfin, un portemanteau dans un coin, et un joli petit meuble bibliothèque de taille raisonnable dans l'autre complétaient le luxueux décor. Hermione remarqua sur la bibliothèque une réserve de parchemins, de plumes et d'encre. Les plumes étaient des modèles coûteux. Elle songea qu'être préfet octroyait d'avantage de privilèges que ce qu'elle avait pu imaginer. Nourriture à disposition, fournitures scolaire gratuites … Les salles de bain privées qui étaient attenantes à chaque chambre n'étaient pas en reste. Ils avaient des baignoires à pieds magiques, qui offraient bulles et remous. Des produits cosmétiques étaient disposés dans des corbeilles, des serviettes moelleuses sagement pliées sur les vasques. Leurs chambres avaient été personnalisées aux couleurs de leurs maisons. Les rideaux et le linge de lit étaient aux couleurs de Gryffondor, et une bannière au blason de sa maison était accrochée à un mur. Pour le reste, c'était relativement classique. Une moquette épaisse gris perle habillait le sol, les murs étaient d'un beige lumineux. Le lit était grand. Un bureau spacieux était à sa disposition, ainsi qu'un siège confortable et élégant. Une commode et une armoire assortis complétaient le mobilier. Au mur, une esquisse inanimée de Godric Gryffondor, et un grand miroir de bronze. Hermione se sentait bien, dans cette chambre. Peut-être souffrirait t-elle un peu de la solitude, dans un premier temps. La présence rassurante de ses amies lui manqueraient. Mais elle se reposerait mieux ainsi. Ginny et Lavande avaient la désagréable habitude de papoter jusqu'à des heures indécentes, et lancer un silencio la protégeait du bruit, mais altérait la qualité de son sommeil, puisque dormir sous l'influence d'un sortilège était néfaste sur le long terme. Elle retira son manteau et son écharpe, qu'elle posa sur son lit, puis sursauta en entendant du bruit dans la pièce d'à côté. Malefoy avait quitté sa chambre. Il fallait qu'ils planifient l'itinéraire de leurs rondes. Elle respira un bon coup, et poussa la porte de sa propre chambre.

Installé dans un fauteuil, le jeune homme lisait la Gazette du sorcier, tout en mâchant distraitement une poire. Il ne lui accorda pas le moindre regard, bien qu'il ai forcément entendu tourner les gonds de sa porte.

_ Bouge, Granger, lâcha t-il sans lever les yeux ni hausser la voix. Ne pollue pas mon air de ta présence trop longtemps.

_ Ferme la, Malefoy, siffla t-elle. Je ne t'autorise pas à t'adresser à moi de la sorte. Ensuite, sache que nous allons cohabiter, il faudra donc que tes petites défenses immunitaires s'habituent à combattre le désagrément que leur causera ma présence. Enfin, notre service de préfet en chef à pris effet depuis une heure. Nous allons devoir décider de quand où et comment nous patrouillerons. Il me semble évident que si nous adoptons une routine toujours similaire, les élèves auront vite fait de le savoir et de déjouer notre vigilance.

Malefoy reposa son journal, ferma les yeux, et expira un bon coup. Il avait l'air d'un homme au supplice.

_ Tu utilises toujours autant de mots dans un laps de temps si court, le Castor ?

_ Je m'appelle Hermione Granger. Pas « le castor ». Et pardonne moi, mon pauvre, de disposer d'une certaine richesse lexicale, et de l'employer à bon escient, rétorqua t-elle avec suffisance.

Cette fois, Malefoy s'esclaffa, moqueur.

_ Par Merlin, quel âge tu as, Granger ? Soixante ans ? Nous échangeons depuis trente secondes, et je suis stupéfait de constater le point auquel tu te rends immensément ennuyeuse. Bordel, t'es chiante à mourir.

Cette réplique coupa le sifflet d'Hermione. Que pouvait-elle répondre à ça ?

_ Je me fiche de te plaire, Malefoy, finit-elle par répondre. Contente toi de réfléchir aux rondes. Tu n'auras qu'à me laisser une note sur la table quand tu en auras fini.

_ C'est ça, fais enfin quelque chose d'appréciable, débarrasse le plancher, Castor.

Hermione serra les poings autant que les dents, et s'enferma dans sa chambre. Elle aurait volontiers claqué sa porte pour soulager sa rage, si cela n'avait pas renvoyé d'elle une image d'une puérilité affligeante. Merlin, elle haïssait ce petit crétin noble et stupide. Elle le haïssait intensément.