Petite note préliminaire : chère WYNEO, merci pour ton soutien. Recevoir une review est quelque chose de vraiment grisant et motivant… J'espère que tu apprécieras ce chapitre, publié avec une petite pensée pour toi !
Le petit périmètre entre l'énorme canapé rouge et la cheminée était définitivement le meilleur endroit de toute la salle commune de Gryffondor. Assise à même les dalles rouges du sol, Hermione était adossée contre les jambes d'Harry, qui était lui installé dans le canapé. La chaleur l'enveloppait irrésistiblement, et les flammes léchaient son visage. Harry jouait avec une mèche de ses cheveux, tandis qu'elle lui racontait sa semaine passée à se dédoubler avec son retourneur de temps. Non loin, Ronald était plongé dans une revue de Quidditch, et ne les écoutait pas, faisant toutefois acte de présence. Se retrouver tous les trois ensemble dans ce genre de moment oisif était agréable. Les occasions de se poser et ne rien faire que se détendre et bavarder se faisaient rares, à l'approche de la première session d'ASPIC. Ils avaient tous les trois un grade différent dans leur approche de la chose : Hermione était à fond dans ses révisions, Harry s'y était partiellement mis, et Ron n'avait, pour l'instant, toujours rien entrepris. Le schéma classique, qui avait toujours été le même depuis leur entrée à Poudlard. Le retour de Lavande Brown dans la vie sentimentale de Ron, après cinq précédents épisodes chaotiques, n'amélioraient en rien le succès scolaire du jeune homme. Hermione leva les yeux au ciel en reconnaissant derrière eux la voix suraigüe de la jeune fille, qui venait de pénétrer dans la pièce.
_ Coucou, mon Ronron chéri, murmura la jeune femme en s'approchant d'eux.
Elle noua avec possessivité ses bras autour du cou de son petit-ami, et Harry exerça brièvement, et avec discrétion, une pression sur l'épaule d'Hermione. Ils partageaient, depuis le début, la même aversion pour la jeune fille, qu'ils estimaient certes, pas bien méchante, mais franchement inintéressante.
_ Salut, Lav, se réjouit Ron en attirant la jeune fille sur ses genoux. Je voulais te demander, tu viens avec moi, samedi, à Pré-au-Lard ? Ou bien tu as déjà prévu un truc avec Padma ?
_ J'adorerai y aller avec toi, mon chéri, ronronna-t-elle.
_ Génial ma puce.
Ron enlaça la taille de la jeune fille, abaissa son visage vers le sien, et commença à l'embrasser avec toute la passion du monde, sans la moindre pudeur. Hermione se leva prestement, étira rapidement ses jambes endolories par son immobilité, et ramassa son écharpe sur le bras du canapé. Harry l'imita, annonçant qu'il venait avec elle. Une fois le portrait de la Grosse Dame franchi, ils poussèrent de concert un profond soupir.
_ Bon sang, je suis ravie pour eux, mais sérieux …. Je sais pas …. Berk, quoi !
Harry se contenta de sourire avec indulgence. Ils s'enveloppèrent dans leurs écharpes respectives, et mirent le cap sur le parc du château.
_ Rendons visite à Hagrid, suggéra Harry. Ça fait longtemps. Et là-bas, au moins, on ne risque pas d'avoir à subir des échanges salivaires.
_ Tu oublies la présence de Crockdur, pouffa son amie.
_ Exact. Sois mignonne, imperméabilise mon jean.
Hermione tira sa baguette de sa poche, et s'exécuta. Puis, ils frappèrent à la porte du garde-chasse, et déglutit, quand ce dernier ouvrit. Une odeur soutenue de carbonisé vint frapper leurs narines de plein fouet. Puis, une seconde plus tard, les babines dégoulinantes, Crockdur se jeta dans leurs jambes, ravi d'avoir un peu de visite. Ils échangèrent un regard lourd de sens, un sourire amusé, et pénétrèrent dans la cabane de leur ami.
La semaine passa rapidement. Le dernier cours du vendredi était un cours de deux heures, en potions. D'une humeur massacrante, le professeur Rogue les avait placés dès leur entrée dans sa salle. Hermione avait atterri à la droite de Pansy Parkinson. Cette dernière ne décrochait pas le moindre mot, se contentant d'exécuter minutieusement les étapes de leur potion, et cela convenait parfaitement à Hermione. Parkinson était pompeuse, hautaine, moqueuse et désagréable, mais elle n'en demeurait pas moins une brillante élève, qui décrochait des notes fort respectables, et être associée à elle lui convenait relativement bien. Elle jeta un regard désolé à Harry, qui avait hérité d'un partenariat avec Goyle, et semblait à deux doigts de s'arracher les cheveux. Ou bien d'arracher les cheveux de Goyle. Ils avaient beau être d'une hygiène douteuse, les Gryffondor étaient réputés pour leur courage. Elle eut un léger sourire à cette pensée, qui s'effaça bien vite lorsqu'une énorme déflagration vint troubler le silence de mort qui régnait jusqu'ici. Une substance rougeâtre et visqueuse s'abattit en pluie sur l'ensemble du groupe d'élèves, et une goutte solitaire atteignit même la cape de l'austère professeur. Un silence de plomb, plus lourd encore qu'avant l'incident, s'abattit sur la classe. Après avoir ménagé un inquiétant suspense, en gardant un silence menaçant cinq bonnes secondes, Rogue s'exprima, d'une voix plus grinçante que jamais.
_ Monsieur Londubat…commença-t'il.
Hermione tourna un peiné vers son ami.
_ Puisqu'il semblerait que vous jugez opportun de faire exploser mon stock de chaudrons, vous ne m'en voudrez pas d'à mon tour faire exploser certaines choses… comme par exemple, disons… votre taux de retenues ! Nous commencerons par trois sessions de trois heures, chaque samedi à compter de demain.
_ Professeur, tenta d'intervenir Hermione, en ma qualité de préfète, je me permets de vous signaler qu'une sortie à Pré au Lard à lieu, demain, et Neville est supposé y particip…
_ SILENCE, mademoiselle Granger ! Votre qualité de préfète ne supplante pas ma propre qualité de professeur ! Je vous prie de bien vouloir rester à votre place, si vous ne souhaitez pas le double de la sanction incombant à monsieur Londubat.
Hermione sentit ses joues la brûler instantanément. Elle serra les poings, et baissa les yeux, tentant de se concentrer sur la sensation de ses ongles s'insérant dans ses paumes. Elle inspira, puis respira profondément.
_ Remettez-vous au travail ! Immédiatement !
Les mains légèrement tremblantes, Hermione ramassa sa petite lame, et sa fève tonka, qu'elle commença à inciser, tandis que Neville, prostré, partait dans l'arrière salle récupérer l'habituel seau d'eau, et une brosse métallique. L'usage de la magie pour réparer son erreur lui était bien évidemment interdit. Il passerait le reste du cours à récurer sol et murs, tandis que Rogue s'était chargé de nettoyer les paillasses des élèves.
_ Courageux, Granger, souffla Parkinson, mais pas courageux admirable. Courageux ridicule, plutôt, tu vois. Suicidaire, même, stupide petite lionne.
_ Va te faire voir, Parkinson, grogna la rouge et or. Broie tes cuisses de strangulot et boucle là.
_ Piquée au vif ?
_ La ferme. Pour ta gouverne, on appelle ça de l'empathie, de la solidarité. Mais je sais bien que le concept t'est étranger.
Pansy souffla un baiser cynique dans sa direction, puis se remit à la tâche. Le reste du cours se déroula lentement, en silence, et sans encombre. Lorsqu'ils se retrouvèrent deux heures plus tard dans la Grande Salle pour le dîner, Harry lui prit la main avec compassion.
_ C'était très noble de ta part, Herm.
_ C'était idiot, Rogue ne revient jamais sur ses verdicts, je ne sais pas ce que je me suis imaginée.
_ Tu as suivi tes principes, c'est tout. Rogue est un psychopathe, qu'est-ce que tu veux. Pense à autre chose. Il semblerait qu'on ait le droit à un tête à tête, demain, à Pré au Lard, lui indiqua son ami avec un léger signe de tête en direction de Ronald, qui faisait goûter du poulet rôti à Lavande du bout de sa fourchette.
_ Humm … Ils se sont prévu tout un programme, apparemment. Mme Piedodu organise un café-concert.
_ Ah ouais ? Un café-concert bien ?
_ On parle du salon de thé de Mme Piedodu … ça va être de la musique dans le genre Celestina Moldubec, Harry, ne rêve pas.
_ Horreur, grimaça son ami. On sera mille fois mieux aux Trois Balais. J'offre la première bièraubeurre.
Hermione lui sourit tendrement. Elle avait hâte de pouvoir passer cette journée au côté d'au moins un de ses meilleurs amis.
