Bonjour
encore un nouveau lundi, donc encore un nouveau chapitre de cette fic :-)
On approche de la fin gentiment mais sûrement.
Bonne lecture
Chapitre 7
Liam fit un geste de la main et le shérif ainsi que Parrish déboulèrent dans l'usine désaffectée. Des chasseurs se levèrent aussitôt et pointèrent des fusils d'assaut devant eux.
- C'est une blague ? Un shérif et son adjoint, tout seul ? ricana un des chasseurs.
Un bruit de chargement d'arme retentit sur la gauche du groupe de chasseurs et tous se tournèrent dans cette direction, pour voir Christopher Argent, arme pointée sur eux.
- Je croyais que le code devait être respecté. Vous n'êtes pas digne de faire partie des chasseurs.
- Allons bon, Argent !
Des grognements se firent entendre à droite des chasseurs et ils se retournèrent en pâlissant légèrement. Il se retrouvèrent face à un groupe de loups-garous montrant crocs, griffes et yeux brillants d'une lueur surnaturelle, bleue ou jaune.
- Tsé, même pas un alpha. C'est quoi cette meute ? railla un blond aux cheveux mi-longs et à l'allure crasseuse.
Un bruit de verre brisé attira l'attention de tout le monde et ils se tournèrent vers le fond de l'usine. Une femme avec un fusil se tenait là, Braeden, à n'en pas douter et un homme à côté d'elle, que tous identifièrent très rapidement comme étant Peter Hale.
- On nous a demandé d'être vos renforts. Vous direz merci à Scott McCall plus tard, annonça la jeune femme armée.
Liam sourit. Ça s'annonçait très bien cette bataille.
oo00oo
Liam rentra chez lui au petit matin et se laissa tomber sur son lit. Il ferma les yeux et soupira. La bataille s'était bien passée -si on pouvait parler ainsi d'une bataille-. Tout le monde était rentré sain et sauf. Certains avaient certes été blessés, mais seulement légèrement. Les chasseurs avaient été maîtrisés et livrés au shérif qui les avait coffrés sans ménagement. Les munitions d'aconit ainsi que toutes les réserves de ce poison avaient été brûlées dans un grand feu de joie. Ils avaient même fait la fête. Tous s'étaient serrés les coudes pour gagner cette bataille. Peter Hale, Argent, Braeden, la meute des bois, Brett, Lori et toute l'équipe de Liam. Il y eut un moment où le combat avait failli basculer en faveur des chasseurs, mais quelqu'un à l'entrée de l'usine avait fait diversion en attirant une partie des ennemis à l'extérieur et les héros du jour avaient pu reprendre l'avantage. Personne n'avait vu qui était venu les aider en secret, mais Liam avait une hypothèse qui ne voulait pas quitter ses pensées. Il l'avait senti -comment, il n'en savait rien- mais il avait ressenti la présence de Théo dans les parages. Il avait d'abord cru que c'était dans sa tête, pour se donner du courage, mais il n'avait au final pas été persuadé que c'était une simple illusion de l'esprit. Il avait si fortement ressenti cette présence qu'il était maintenant presque certain que la chimère avait été dans le coin et les avait aidé dans un moment critique. Mais si elle avait bien été là, alors elle avait effacé ses traces, masqué son odeur et agit dans la discrétion la plus totale.
Liam tourna la tête et se redressa légèrement quand il entendit la porte de sa chambre s'ouvrir, puis se refermer doucement. Il leva les yeux et vit sa mère devant lui.
- Je me demandais si tu allais rentrer.
- Désolé, j'ai dû aller quelque part pour…, mais Liam ne termina pas sa phrase.
- Tu te bats, n'est-ce pas ? C'est comme ça que ça marche pour les… les êtres surnaturels ?
- Ouais. Certaines batailles sont plus difficiles que d'autres et on ne les gagne pas toutes. Cette nuit, c'était une victoire. J'aurais dû te prévenir, mais je ne voulais pas t'inquiéter.
- Tu as sûrement eut bien fait de ne rien me dire. Ton père a discuté avec Mélissa McCall. Elle est au courant depuis longtemps et vous aide, il semblerait. C'est mieux qu'il y ait aussi des adultes avec vous.
- On est plutôt bien entouré. Des adultes, une infirmière, un shérif, son adjoint qui se trouve être un chien de l'Enfer, la maman de Lydia qui nous couvre pour le lycée quand on doit s'absenter. Un chasseur excellent et des loups-garous.
- Je peux m'asseoir ? demanda madame Geyer, et Liam s'assit sur son lit pour lui faire de la place. Tu n'as pas l'air bien ces derniers temps. Est-ce que c'est en rapport avec le départ de Scott, celui d'Hayden… ou c'est autre chose ?
Liam soupira.
- Un peu en rapport avec le départ de Scott… par contre, celui d'Hayden, au final, ça tombait plutôt bien. Et y a autre chose… je crois.
- De quel genre ?
- Je sais pas trop… les sentiments, je crois. Je pensais pas… m'attacher à quelqu'un et… je m'y suis attaché malgré moi, bien plus que je ne l'aurais dû et que je le voulais. Et… c'est quelqu'un que mes amis n'apprécient pas.
- Je vois. Tu sais… quand j'ai connu ton beau-père, tes grands-parents m'ont tournés le dos parce qu'il est un homme de couleur. Mais je ne les ai pas écouté, et j'ai bien fait. J'ai fait ma vie comme je l'entendais. Si cette personne est importante pour toi, ne prends pas en compte ce qu'en pensent les autres. Tu risques de passer à côté de quelque chose de précieux.
Madame Geyer passa la main dans les cheveux de son fils.
- Je suppose que tu ne vas pas au lycée ce matin pour l'entraînement de lacrosse ?
- Madame Martin nous a fait un mot d'excuse. À moi et à Corey.
- Je vois. La prochaine fois, je ferai tes mots d'excuse moi-même.
Madame Geyer fit un clin d'oeil et Liam sourit, heureux. La maman se leva du lit, mais son fils la rappela avant qu'elle ne quitte la chambre et elle se retourna pour le regarder dans les yeux.
- Est-ce que tu as déjà tellement cru détesté quelqu'un que tu pensais que c'était de la haine alors qu'en fait, tu l'aimais ?
Madame Geyer sourit et son visage s'illumina.
- Oui. Ton père, il me rendait folle de rage. Toujours. Dès que je le voyais, je devenais irritable comme jamais. Je le trouvais trop beau pour être réel. Trop populaire pour que ce soit normal et trop intelligent pour qu'il fréquente la même université que moi. En vrai, j'étais raide dingue de lui. C'est beau d'aimer à ce point, mais c'est aussi dangereux. Il le sait que tu l'aimes ?
Liam secoua la tête. Sa mère partit en fermant doucement la porte, puis le jeune homme se rendit compte à ce moment-là que sa mère avait dit IL et non pas ELLE comme ça aurait été logique. Savait-elle ? Avait-elle compris ? Ou avait-il mal entendu ? Il se recoucha et ferma les yeux. Il avait vraiment besoin de sommeil.
oo00oo
- Liam ?
Le jeune homme sursauta en ouvrant les yeux quand une main se posa sur son épaule. Il vit sa mère, téléphone en main, devant lui.
- C'est Scott McCall, annonça-t-elle et elle lui tendit l'appareil.
Elle ressortit de la chambre aussitôt. Liam s'assit sur son lit, approcha l'appareil de son oreille tout en se frottant le visage de sa main libre pour se réveiller.
- Hey, tout va bien ?
- On a réussi, Scott. J'ai réussis.
- Je savais bien que je pouvais avoir confiance en toi pour protéger la ville.
- Merci pour les renforts, on en avait bien besoin.
- Il paraît que vous aviez pas mal de monde pour vous donner un coup de main.
- C'est vrai.
- Et avec Théo, comment ça s'est passé ?
- Il est parti avant la bataille. On s'est disputé, j'ai dit des choses que je regrette, mais c'est comme ça. Tu sais, Scott, il nous a envoyé des renforts, lui aussi. Il a fait ça pour nous, pour Beacon Hills, pour la meute.
Scott se tut un instant.
- J'avais peut-être pas autant raison que je le croyais à propos de lui, finalement. Il est capable de changer, apparemment. Je dois te laisser, je vais retourner en cours. Rappelle-moi quand tu auras de nouveau un numéro à toi.
- Promis.
- Fais attention à toi.
- Toi aussi.
Scott raccrocha et Liam en fit de même. Il se leva de son lit, s'étira et sortit de sa chambre. Il était près de deux heures de l'après-midi. Il alla poser le téléphone sur son socle au salon et rejoignit sa mère qui lisait un livre assise sur une chaise longue, sur la terrasse du jardin.
- J'ai vu, une nuit, quand j'étais enfant, une bête sauvage passer dans la rue où j'habitais. Elle était énorme, couverte de poils et avait les yeux rouges. Quand j'en ai parlé autour de moi, on m'a dit que je devrais regarder moins de films d'horreur. J'ai été persuadée très longtemps que ce que javais vu était réel et que des créatures différentes vivaient autour de nous. Et puis, j'ai fini par me dire que j'avais rêvé, puisque tout le monde semblait le croire.
- Ils avaient tort, maman. Tu avais raison. Nous sommes réels, il y a beaucoup d'êtres surnaturels qui vivent dans le même monde que les humains.
- Ce que j'ai vu n'était pas comme toi. Comme Scott ou un autre de tes amis. Il ne dégageait pas de bonnes ondes.
- Il y a des monstres sanguinaires, ils existent. Et il y a aussi des monstres qui sont humains. Les mêmes lois de la nature s'appliquent à nous : certains sont bons, d'autres vicieux. Moi, je ne suis pas une bête sauvage.
- Bien sûr que non. Je le sais. Tu es mon fils et je sens bien que tu n'es pas dangereux. Je n'ai pas peur.
- Tu devrais peut-être.
Liam s'assit sur un transat à côté de sa mère et leva le nez vers le ciel.
- Il m'arrive parfois d'être à la limite de perdre le contrôle. J'ai déjà blessé certains de mes amis et beaucoup de mes ennemis.
- Comment fais-tu face à cette part de toi ?
- J'avais un mantra, avant. Trois choses ne peuvent pas être dissimulées bien longtemps. Le soleil, la lune, la vérité. Ça m'aidait à garder le contrôle mais depuis que Scott est parti, je manque d'un ancrage assez fort pour me permettre de me maîtriser correctement. J'ai été vraiment à deux doigts de devenir une bête sauvage assoiffée de sang.
- Mais tu ne l'es pas devenu.
- Non, parce que quelqu'un m'a aidé et j'ai trouvé un autre ancrage. Autre chose que mon mantra pour me calmer.
- C'est très bien ça.
- Les battements de son coeur, souffla Liam, fermant les yeux.
Madame Geyer se tourna vers son fils et le scruta longuement.
- Il est venu chez nous, n'est-ce pas ?
Liam rouvrit les yeux et cligna des paupières, abasourdi.
- Je vous ai entendu parler pendant la nuit. Je fais pas mal d'insomnie ces temps. Je l'ai entendu te dire d'écouter les battements de son coeur. Je l'ai entendu te dire de te concentrer sur ce bruit et uniquement sur celui-là. Théo, c'est ça hein ?
Liam hocha la tête doucement.
- C'était pas prévu… en plus, il n'a pas toujours été quelqu'un de bien par le passé.
- Mais tu es tombé amoureux quand même. Il doit être spécial, alors.
- Il l'est, pas de doute. Y en a pas deux comme lui. Il était là quand j'avais besoin d'un allié. Il était là quand j'avais besoin d'un ancrage. Il a même été là quand j'avais besoin d'un ami, sauf que je l'ai compris trop tard. J'ai écouté Scott et Mason et Corey qui se méfiaient toujours de lui, et j'ai eu tort. Théo avait changé. Théo a changé.
- S'il revient, j'aimerais que tu me le présentes.
Liam soupira. Théo revenir ? Rien n'était moins certain.
Dans le feu de joie que les vainqueurs avaient allumé pour brûler les munitions d'aconit, Liam avait jeté sa liste manuscrite de numéros à contacter en cas d'urgence. Celle sur laquelle le nom et le numéro de Théo figuraient tout en haut, en grand. Pas moyen de le recontacter ainsi, et c'était sûrement mieux pour tout le monde.
- Il t'aime aussi ? demanda madame Geyer.
- J'en sais rien. Je lui ai pas posé la question. C'est un peu tard maintenant, mais je crois… il a changé, mais je sais pas s'il ressent vraiment des sentiments. Théo a une histoire compliquée. Il n'est pas une chimère par hasard. Personne ne naît chimère. Il a été fabriqué par des médecins.
- OH… ton monde n'a pas fini de me surprendre, on dirait.
- T'as pas idée, maman, sourit Liam.
Il se leva et disparut dans la maison. Madame Geyer reprit sa lecture.
oo00oo
Théo entra dans sa voiture après être allé acheter un sandwich dans une supérette de quartier. Il posa son repas sur le siège passager et ouvrit sa veste. Il regarda son t-shirt ensanglanté et grinça des dents. Bordel, ça faisait mal. Une balle à l'aconit logée dans son ventre, ça l'empêchait de guérir et il n'était pas arrivé à l'extraire tout seul. Il allait y passer, c'était obligé. Il regarda son sandwich, puis le pull de Liam sur la banquette arrière. Il délaissa son mets, se tortilla pour rejoindre la banquette, s'allongea dessus et prit contre son visage le sweat qui ne sentait presque plus l'odeur du loup. Il ferma les yeux.
Trois jours déjà qu'il errait de gauche à droite loin de Beacon Hills avec une balle dans le bide et l'horrible sensation qu'il mourrait à petit feu.
- Ce n'est que justice, lui souffla la voix de sa sœur dans sa tête. Maintenant tu sais à quel point c'est douloureux et terrifiant, une mort aussi lente.
Il entendit un rire et serra plus fort le pull de Liam.
- Laisse-moi au moins crever en paix. Tu feras ce que tu voudras de moi après.
- T'as pas le droit de me demander de t'épargner. Tu m'as pas fait de cadeau, toi.
- J'avais neuf ans. J'étais un gosse. J'étais qu'à moitié conscient de ce que je faisais. Je suis prêt à payer pour l'éternité, mais fous-moi la paix jusqu'à ce que cette merde me tue.
oo00oo
Brett pencha la tête sur le côté en fronçant les sourcils. Ouaip, c'était bien la voiture de Théo devant lui, pas de doute. Après un week-end entier de recherches, il l'avait enfin trouvé. Il s'approcha et paniqua quand il vit la chimère, ensanglantée, allongée sur la banquette arrière. Il arracha littéralement la portière arrière et secoua Théo qui ouvrit les yeux difficilement.
- Enfin la Mort vient me prendre après quatre jours de souffrance, merci, dit-il, en refermant les yeux.
Non, Brett n'était pas la mort et il n'était pas décidé à le laisser crever là maintenant.
- Dis pas de connerie, grinça-t-il.
Il sortit la chimère de la voiture, la prit sur son dos et l'emporta avec lui pour se rendre à l'hôpital le plus proche.
oo00oo
Théo ouvrit un œil, le referma et ouvrit l'autre. Puis les deux. Tout était blanc autour de lui et ça sentait bizarre. Il se redressa en grimaçant et s'assit sur ce qui ressemblait à un lit… attendez, ça n'y ressemblait pas, c'était un lit d'hôpital, pas de doute. La mort devait ressembler à tout sauf à un hôpital, ça, il en était certain.
- Bon sang, t'en as mis du temps à te réveiller. Bienvenue parmi nous.
Théo tourna la tête et vit Brett, assit dans un fauteuil près de lui.
- Qu'est-ce que tu fous ici ?
- Je t'ai sauvé la vie, idiot. T'étais en train de crever dans ta bagnole à trois cent trente kilomètres de Beacon Hills. Comment et quand t'es-tu pris une balle ?
- Peu importe.
- Moi je sais. T'étais là, vendredi soir. T'étais à l'usine des chasseurs. T'as fait diversion pour nous aider.
Théo ouvrit la bouche pour répliquer, mais la referma sans rien dire.
- Tu croyais vraiment que tu allais passer totalement inaperçu ?
- Je m'en fichais. Je cherchais pas à être invisible, juste à être utile en cas de besoin.
- Merci en tout cas. Tu nous as aidé. On n'y serait peut-être pas arrivé sans toi.
Brett se tut et scruta la chimère. Puis il se leva et posa quelque chose sur ses jambes.
- Tu tenais ça dans tes bras quand je t'ai trouvé agonisant dans ta voiture. J'y suis retourné après t'avoir emmené aux urgences pour la mettre à l'abri. J'ai trouvé ça sur le parking juste à côté. J'ai pensé que c'était important.
Théo prit dans ses mains le pull de Liam, bien plié et il sentit les larmes lui monter aux yeux. Bordel, il n'allait quand même pas chialer maintenant.
Brett le regarda prendre le pull contre lui et il sourit, amusé.
- Tu devrais retourner à Beacon Hills, dit Brett en se dirigeant vers la porte.
- Ta gueule, Brett !
Le loup secoua la tête en souriant. Théo se donnait des airs de dur parfois, alors qu'au final, il avait le coeur tendre, ça se voyait. Ce n'était pas un mauvais type.
- Si tu lui dis pas à Liam que tu étais à l'usine, je le ferai. Je vais au lycée de Beacon Hills le 15 novembre pour un match de lacrosse amical. Remets-toi bien. Ta voiture est dans le garage qui se trouve au coin de la rue de l'hôpital. Je l'ai apportée là-bas parce que j'ai arraché la portière pour te sauver. J'ai pris à ma charge les réparations et j'ai jeté ton sandwich. Il puait ton truc, c'était infect.
Brett voulut fermer la porte, mais Théo le rappela.
- Je… Merci.
Brett sourit et ferma doucement la porte.
Théo releva le haut du lit et cala son dos contre le coussin moelleux. Bon sang, ça faisait longtemps qu'il n'avait plus eu accès à autant de luxe pour lui. Il ferma les yeux, approcha le pull de Liam de son nez et inspira profondément.
oo00oo
Deux mois et demi plus tard :
Liam était différent, Mason le voyait bien. Il était plus calme qu'auparavant, plus serein, plus souriant aussi. Quand il se sentait perdre le contrôle, il fermait les yeux, posait une main sur son coeur et se concentrait -sur quoi exactement ? Ça restait un mystère- mais ça le calmait et lui évitait les explosions de colère.
C'était calme à Beacon Hills, depuis presque deux mois, et ça faisait du bien. Pouvoir juste prendre le temps de vivre, c'était bon ça. Mason ne s'en lassait pas.
- On joue ce soir contre Devenford. Ça va aller ? demanda Mason à Liam, assis à côté de lui sur les gradins.
- On va leur mettre la raclée de leur vie.
Mason rit à gorge déployée.
- Tu me fais trop rire, mec. J'aime bien te voir comme ça, t'as l'air en forme et heureux.
- Je le suis, crois-moi. Beacon Hills est calme, la meute est soudée, on s'est fait de nouveau amis, de nouveaux alliés. C'est parfait. Je sais que je peux protéger la ville sans avoir besoin que Scott soit présent tout le temps. J'ai pas grand-chose à demander de plus. Mes parents sont au courant pour le surnaturel et ils le prennent bien.
- Et, t'es amoureux, affirma Mason en faisant un clin d'oeil à son best.
Liam cligna des yeux, étonné.
- Quoi ?
- Tu croyais que je le verrais pas. C'est écrit sur ta tronche, mec. Je sais pas encore de qui, mais je vais finir par savoir de quelle fille il s'agit.
Liam éclata de rire. Une fille ! Ben il allait pouvoir chercher encore longtemps. Liam se leva en secouant la tête.
- Dis-moi au moins si elle est dans le lycée, cria Mason à Liam qui s'en allait en direction de l'établissement scolaire.
- Non, tu trouveras jamais. Désolé. Cherche encore.
Mason fronça les sourcils. Mmmh, il finirait par trouver. Il se leva et courut vers le lycée pour rattraper son ami.
oo00oo
Liam faisait des pompes dans sa chambre, fenêtre grande ouverte quand une odeur lui fit lever le nez. Il fronça les sourcils. C'était étrange. Une odeur lointaine qui lui rappelait celle d'un coyote. Il se pencha à la fenêtre mais ne vit rien aux alentours. Soudain, la sonnette de l'entrée retentit.
Madame Geyer qui était assise au salon se leva et alla ouvrir la porte. Elle vit sur le seuil un jeune homme. Environ du même âge que son fils, peut-être à peine plus âgé. Des yeux verts, des cheveux bruns. Il semblait mesurer quelques centimètres de plus que Liam.
- Je peux vous aider, jeune homme ? demanda-t-elle avec le sourire.
- Bonjour. Euh… est-ce que Liam Dunbar est à la maison ?
Madame Geyer acquiesça.
- Il est ici, dans sa chambre. Je peux savoir qui vous êtes ?
- Je m'appelle Théo Raeken.
Madame Geyer sentit que quelqu'un la poussait sur le côté et vit son fils, se plantant devant le fameux Théo, yeux écarquillés, bouche ouverte. Les deux jeunes se dévisagèrent pendant deux bonnes longues minutes, puis Liam attrapa le poignet de Théo, le tira contre lui pour le faire entrer et le plaqua durement contre le mur à côté de la porte.
- Mais qu'est-ce que tu fous ici ? s'énerva aussitôt Liam. Tu pouvais pas appeler ou envoyer un message ?
- J'ai pensé que tu me répondrais peut-être pas et que c'était mieux que je vienne directement ici.
Liam abattit son poing sur le nez de Théo et celui-ci grogna en se plaquant une main sur la zone qui avait reçu le coup. Ses yeux devinrent jaunes et ceux de Liam aussi, presque en même temps.
- Qu'est-ce que tu veux ? Pourquoi t'es parti ? Pourquoi t'es pas revenu plus tôt ? Pourquoi tu reviens maintenant ?
- Je peux pas répondre à tout en même temps.
- Qu'est-ce que tu foutais tout ce temps à… je sais même pas où tu étais.
- Laisse-moi en placer une, cria la chimère.
- NOON ! répliqua le loup en hurlant et il commença à respirer plus fort. Madame Geyer vit les griffes de son fils s'enfoncer dans le poignet de Théo et elle voulut aider le jeune homme qui était venu pour voir Liam à lui échapper, mais la chimère fut plus rapide. Il posa la main libre de Liam sur son torse et chuchota.
- Calme-toi. Tu entends mon coeur qui bat ?
Liam hocha la tête en grognant. Un son guttural qui devait venir du plus profond de son être. Sa mère recula. Elle avait déjà vu Liam transformé, mais ne l'avait jamais vu dans cet état-là.
- Alors concentre-toi sur ce bruit et uniquement sur ce bruit. Ferme les yeux.
Liam obéit et sa respiration se fit petit à petit plus douce. Ses griffes disparurent, il cessa de grogner et quand il ouvrit les yeux pour regarder Théo, ils étaient bleus.
Liam se retourna soudain brusquement et regarda sa mère, un peu horrifiée.
- Pardon maman, j'ai oublié que tu étais là.
- Oh, ce n'est rien. Je suis contente de rencontrer Théo. C'est un charmant jeune homme à première vue.
Et elle fit un clin d'oeil avant de disparaître au salon, le sourire aux lèvres.
Liam soupira, attrapa la main de la chimère et la tira à sa suite jusqu'à sa chambre. Il claqua la porte et s'appuya dessus, sans lâcher la main de Théo.
- Pourquoi tu reviens maintenant ?
- Je voulais pas que ce soit quelqu'un d'autre que moi qui t'en parle.
- Me parler de quoi ? s'étonna Liam en fronçant les sourcils.
- Du fait que… j'étais à l'usine le soir où vous avez battu les chasseurs.
- Je sais que tu étais là. Enfin non, j'en étais pas à cent pour cent certain, mais il me semblait fortement avoir ressenti ta présence. J'aurais aimé que tu me fasses savoir clairement que tu serais là pour nous épauler.
- C'était mieux comme ça. Je voulais juste aider mais sans… que tu le saches. Le but était simplement que je surveille et intervienne en cas de besoin.
- En gros, t'as fait l'appât quand il a fallu.
- C'est mon rôle, non ? C'est toi qui l'as dit, pas moi.
Liam secoua la tête.
- Les choses ont changé. Je te faisais pas totalement confiance à l'époque où j'ai dit ça.
- Et maintenant ?
- J'ai confiance en toi. Je serais prêt à mettre ma vie entre tes mains, s'il le fallait.
- Je serais prêt à mettre la mienne entre les tiennes. Au fait, si t'avais pas envoyé Brett me trouver, je serais pas en face de toi aujourd'hui.
Liam rougit. Ah bon, Théo savait que ça venait de lui. Mince.
- Franchement, j'ai dû lui casser les pieds un sacré moment pour qu'il m'avoue que tu lui avais demandé de me chercher pour voir si j'allais bien après la bataille. Alors, heureusement que tu lui a demandé de venir, parce que, je te dois la vie.
Les yeux de Liam s'arrondirent de surprise.
- Je me suis pris une balle à l'aconit par un des chasseurs. Quand Brett m'a trouvé, j'étais pas loin de crever, seul comme un con dans ma bagnole avec ton pull dans mes bras. Seul truc qui me raccrochait à toi et à la vie. Il m'a emmené à l'hosto et comme tu peux le voir, je vais mieux.
Liam projeta son poing dans la joue de Théo et la chimère vacilla en arrière.
- Idiot, t'aurais pu mourir. Si t'avais dit que tu serais là, ce serait pas arrivé. T'aurais pu crever et j'en aurais peut-être rien su ! Bon sang, c'est pas correct ! Tu as pas le droit de me faire ça.
- De te faire ça ? s'étonna Théo, un peu d'espoir illuminant son regard.
- Crever. T'as pas le droit. Pas sans moi, grogna Liam, ses yeux passant au jaune.
Théo sourit.
- Sérieux… si je devais mourir, tu voudrais mourir avec moi ?
Liam sentit la gêne l'envahir. Il en avait trop dit, là. Il détourna les yeux.
- Oublie.
- Oh non, je peux pas oublier ça, pas quand ça vient de toi en plus. Je mourrais pour toi, tu le sais ça ?
Liam tourna la tête pour regarder Théo dans les yeux. Sérieux ? Il mourrait pour lui ?
- Je mourrais aussi pour toi, dit le loup, convaincu qu'il avait au final bien fait de parler un peu trop vite, sans réfléchir. La vérité était sortit spontanément de sa bouche et c'était bien.
- Sérieux, on a pas l'air un peu con à se renvoyer nos phrases ? J'veux pas dire, mais là tout de suite, tu ressembles pas au Liam que je connais et je ne ressemble pas vraiment à moi-même.
Liam se mit à rire.
- J'ai un match tout à l'heure.
- Je le sais. Quand Brett était à l'hôpital à mon réveil, il a dit que vous aviez un match amical ce soir. Il a dit qu'il te dirait tout à mon sujet si je le faisais pas moi-même.
- Tu veux dire que t'es revenu à cause d'un ultimatum ?
- Non. Parce que quand je suis sorti de l'hôpital, il a juré qu'il allait pas le faire. Que c'était pas son rôle. Il a dit ça juste pour me faire réfléchir. Je suis là aujourd'hui parce que c'est juste le bon moment. Je suis pas comme les autres jeunes de mon âge. J'ai pas eu des cours sur plusieurs années, moi, pour comprendre. Je savais pas, je comprenais pas. C'est Brett qui m'a appris.
- Mais de quoi tu parles ? cria Liam perdu.
- De… mais de sentiments. Parce que je savais pas que… tu sais… qu'on pouvait tomber amoureux de cette façon. Que c'était ça… s'inquiéter pour quelqu'un. Avoir envie d'être avec lui. Avoir besoin d'être avec lui. Ressentir le besoin dans tous les pores de sa propre peau. Entendre son prénom dans chaque battement de ton propre coeur. Tu comprends ? Je le savais pas. C'est Brett qui a pris le temps de m'expliquer, de m'ouvrir les yeux sur ce que je ressentais pour un idiot de loup-garou qui ne faisait que me rejeter quand je tentais de m'accrocher.
- Je suis désolé. Ça m'énervait que tu sois aussi gentil, aussi prévenant. Aussi prêt à m'aider. Je pensais… un peu, que tu jouais avec moi. Je pensais te détester profondément parce que chaque fois que t'étais près de moi ou même que je pensais à toi, y avait un truc qui montait en moi. Cette chaleur que j'ai interprétée comme étant de la colère. Que j'ai laissée s'exprimer en colère.
- Tu sais, les gens ne ressentent qu'une seule émotion à la fois, Liam. C'est pas de ta faute. Presque tout passe par la colère chez toi, je l'ai appris trop tard. J'étais déjà partit et je… j'osais pas revenir. J'avais pas ma place ici. Pas ma place dans la meute. Pas ma place dans ta vie.
- C'est moi ou, on est vraiment des abrutis ?
- Je pense la même chose. On est des abrutis. Mais aussi, c'était pas le bon moment, soyons honnêtes. Maintenant, j'ai réfléchi de mon côté.
- J'ai réfléchi du mien aussi.
Liam et Théo se regardèrent sans bouger, puis le téléphone du loup sonna et les deux jeunes sursautèrent.
- Merde le match. Tu viens avec moi ?
- Non, j'ai un rendez-vous quelque part. Mais après…
- Viens dormir ici, s'il te plaît.
- T'es sûr ?
- Bien sûr que non, mais je te le propose parce que j'ai pas le choix, ma mère tient à te connaître.
Liam sourit et Théo l'imita. Ils se regardèrent encore une minute, puis Liam ouvrit la porte de sa chambre, ils en sortirent, longèrent le couloir, passèrent la porte d'entrée en disant au revoir à madame Geyer qui les regarda passer et sortirent dans la rue. Le début de soirée était frais. Liam remonta le col de son pull. Théo frissonna. Ils se dirigèrent vers la voiture de Mason qui attendait devant l'allée. Liam monta à l'arrière, fit un signe de la main à Théo et Mason démarra, non sans afficher l'air le plus surpris du monde.
- Tu devrais fermer la bouche, tu risques d'avaler un moucheron, plaisanta Liam quand la voiture fut au bout de la rue.
- Qu'est-ce que Théo fout ici ?
- C'est une longue histoire. Trop longue pour ce soir, répondit Liam, le sourire aux lèvres.
oo00oo
Théo monta dans sa voiture, s'assit sur le siège conducteur, ferma la portière, passa le pull de Liam pour ne pas devoir allumer le chauffage et démarra. Il conduisit doucement dans les rues de Beacon Hills et se sentit étrangement chez lui. Il s'arrêta dans une petite ruelle pas très loin du lycée public et sortit de sa voiture. Il se dirigea vers un petit immeuble et serra la main de l'homme qui l'attendait à l'entrée.
- Théo Raeken, je vous ai contacté par téléphone la semaine passée pour le studio qui est à louer dans votre immeuble.
L'homme invita Théo à le suivre.
Théo est revenu :-) c'est chouette, hein ?
Je sais que dans la fin de cette fic, on sait pas trop ce qu'il a foutu pendant son absence, notre Théo, par contre, j'ai écrit un bonus pour cette fic avec justement une explication plus claire de ce qu'il faisait, où il était et en quoi Brett l'a aidé :-)
Il sera posté après la fin de la fic, bien sûr. Alors, un peu de patience, chers lecteurs.
à lundi prochain
KitsuneA
