Un mini OS modern day pour l'anniversaire de Ciel, enjoy !


London Fog

Il est minuit et le monde s'écroule. Très silencieusement, trop silencieusement comme mourir dans son sommeil torturé par le doute. Il est minuit et une minute passée. Rien n'est arrivé, aucun bruit de sirène ou de pas sur du verre brisé. Ses yeux piquent et il s'endort sur la sensation de ses lèvres en feu.

Le lendemain tout est en place, Ciel se réveilla seul, un bruit blanc dans la poitrine. Rien n'a changé finalement à part un an. En bas des escaliers alors qu'il s'apprêtait à entrer dans la cuisine Alois sauta de sa chaise avec un grand sourire.

Il ouvre la bouche puis se pince les lèvres comme pour arrêter. Il voulait le dire, il a failli.

« Je m'en occupe ! »

Il lui fit signe de s'asseoir et sorti les tasses. Tout est si froid. Cette phrase tourne dans sa tête depuis le début de la matinée et peine à construire une autre. Une brune enlace ses pensées comme le lait couvre son thé et les nuages engloutissent Londres.

Alois réajusta son col roulé bordeaux avant de le servir. Il avait sorti un beau set, le genre qu'on lui interdisait de toucher enfant ou que Sebastian passait des heures à astiquer. Une bordure dorée, entourée de nuit, un bruit aigu, fragile.

« Sebastian a appelé » Eh bien quand on parle du loup.

« Il aimerait bien venir…

- Tu pourras lui dire que je suis occupé » coupa le brun sans détourner le regard du journal déposé sur la table.

Nul besoin d'ajouter quoique ce soit, pas qu'il en ait de toute façon l'énergie. Sebastian pouvait venir. L'un pouvait même se comporter avec sa passive agressivité, l'autre son jugement habituel. Quand l'amertume sera supportable. Donc pas aujourd'hui.

« Je ne dis pas que tu devrais ignorer des choses que tu ne peux pas ignorer, juste que tu refuses de lâcher prise, tu ne t'aides pas »

Ciel préférait largement être bloqué sur le froid tout à coup.

« Ça ne les ramènera pas et tu le sais »

Tais-toi

« La douleur est un choix parfois. »

Alois leva les yeux au ciel.

« Occupé à ? » L'autre se tira de sa torpeur,

- Travailler ?

- Peux mieux faire !

- Il y a ce livre-

- Si tu pouvais le finir, tu l'aurais fait dans la semaine »

Le blond pris tendrement sa main avant d'ajouter, à voix basse « Tu ne peux pas, je sais »

« Tu peux juste dire que tu me voulais pour toi tout seul, j'aurais compris » Il glissa, une pointe de malice dans son ton.

Ciel sourit, pour la première fois de la journée. Alois l'embrassa sur les lèvres. La pièce devient tiède.

Il eut le luxe de s'ennuyer un peu aujourd'hui, peu, le blond ne l'aurait pas autorisé, mais tout de même. Le soir, il aperçut une lueur venant du salon. Une bougie surmontant un petit cupcake l'y attendait, tendu par son amant.

« Si tu fais pas un vœu très vite je vais devoir te le vol-»

Ciel le serre dans ses bras. Fort. Assez pour qu'il soit trop surpris pour répondre, qu'il ne s'envole pas. Cet idiot. Il ne l'a pas dit mais c'est tout comme. Pense-t-il qu'il s'agisse d'une règle de jeu où il suffit de trouver une faille pour la contourner ? Mais quel enfant. Ça le fait sourire, de l'intérieur cette fois.

Il est minuit et le monde n'a jamais arrêté de tourner. Chaque année Ciel laissait passer ce jour pénible puis s'endormait vide. Cette fois ci lorsqu'ils se couchèrent quelque chose changea. Son estomac se noua

Il avait de nouveau quelque chose à perdre.