Chapitre 2 : Be quiet and drive

Note de l'auteur : Merci AndouilleEtSushi, titietrominet27, Gryfor ainsi que Serious pour vos revieuws ! Merci encore à LycorisSnape qui me relie patiemment et qui corrige également mes fautes (n'hésitez pas à lire également ses fanfictions, elles sont sublimes). Voici dont le second chapitre, inspiré de la chanson / reprise de Radiohead, Be quiet and drive. Bonne lecture !

Disclaimers : Aucun de ses personnages ne m'appartient, ils sont tous à JKR


(Chanson : Be Quiet and Drive de Radiohead / Deftone cover)

2 Janvier 1976 – Couloir de Poudlard

Sirius venait à peine de quitter la salle commune des Gryffondors, prétextant avoir oublié quelque chose dans la grande salle pendant le diner. James l'avait laissé partir, sachant malgré tout la réalité sur la soudaine fuite de Sirius, comme à chaque fois qu'il rentrait des vacances de Noël chez les Black. Il n'avait pas échappé aux rires maudits, au bourrage de crâne, aux cris de haine et aux colères de sa mère, qui ne ressemblait plus à une mère depuis bien des années. Elle avait fini par n'être que la génitrice de Sirius. Même Regulus, son propre frère avait fini par prendre parti en exprimant son accord avec elle, laissant Sirius seul dans cette bulle de protection qu'il se construisait à chaque fois qu'il rentrait chez lui. Non, ce n'était même plus chez lui, c'était quelque part où il n'avait que des mauvais souvenirs, les meilleurs étant à Poudlard. Les lettres de Remus, James et accessoirement Peter l'aidaient à tenir le coup, mais il n'avait qu'une seule hâte, celle de revenir à Poudlard pour échapper à cette pression. James le savait, il le savait depuis leur première année, lorsque Sirius avait été douloureusement frappé après avoir été envoyé à Gryffondor. Puis lorsqu'ils avaient appris son amitié avec James. Puis lorsqu'il avait osé envoyer un sort à Malfoy ou même à Bellatrix. Sirius ne comptait plus les doloris, il se sentait même immunisé avec les vacances d'été et d'hiver qu'il passait chez eux. C'était une obligation pour lui d'y être, certainement pour que les Black préservent les apparences mais c'était une véritable torture qu'il cachait sous ses sourires charmeurs à peine sortait-il de la maison.

Mais c'était de trop. James lui avait maintes et maintes fois demandé de venir chez lui mais il redoutait que sa famille ne s'en prenne à eux et il était hors de question qu'il emporte ses problèmes chez les Potter. Mais il commençait sérieusement à y songer. Il n'avait plus envie de croiser ce regard chez James, il n'avait plus envie de voir l'inquiétude dans les yeux de Remus ou les blagues plus que douteuses de Peter. Il voulait être libre. Libre de pouvoir exprimer ses pensées sans avoir à s'attendre un sortilège, il voulait affronter sa famille qu'importent les coups. Il était un Gryffondor, il avait tout le courage nécessaire pour le faire. Il pensait rester encore un peu pour garder un œil sur son petit frère mais celui-ci semblait avoir fait son choix. Il n'avait plus aucune raison de rester là-bas. Sa place était ici. Il n'était pas du genre à se confier à James, celui-ci devinait déjà tout, à peine levait-il ses yeux vers lui. James était ce frère qu'il rêvait d'avoir. Ce frère avec qui il ferait les quatre cents coups même lorsqu'ils auraient 150 ans. Mais là tout de suite, il avait besoin d'air. Besoin de gambader, de profiter des couloirs de Poudlard qu'il n'avait pas pu fouler depuis deux semaines. Sirius tenait sa liberté sur le bout de ses pattes, c'était son crédo, celui qu'il défendrait quoi qu'il arrive.

Au détour d'un couloir, Sirius entendit les pas discrets de Snivellus et ses lèvres s'étirèrent dans un mauvais sourire. Ce mec arrivait toujours au mauvais endroit au mauvais moment mais Sirius n'allait pas se priver ce soir. Il revenait sous pression de chez ses parents, il avait bien le droit de se défouler sur lui, surtout s'il lui donnait une très bonne raison comme d'habitude. Snivellus n'avait qu'à respirer devant lui pour que Sirius ait un prétexte pour sévir. Il incarnait tout ce dont Sirius avait horreur chez une personne. Influençable, manipulable, imbu de lui-même, aucun soin de sa personne et surtout, il trainait aux pieds de Lily comme une sangsue et défiait à tort et à travers James à la moindre occasion. Et il était devenu encore plus facile à attaquer depuis qu'il se cachait sous les jupes d'Avery pour se protéger d'eux, ne cachant que difficilement sa peur. Sirius avait une sainte horreur de sa personne pour bon nombre de raisons qui faisaient monter sa colère dès qu'il le voyait. Comment faisait Lily pour le supporter alors qu'il trainait avec des types tout aussi douteux que lui, qui avaient des idéaux en totale contradiction avec les origines de Lily ? Si Lily savait pourquoi les Maraudeurs s'en prenaient autant à Snivellus et à toute la troupe des Serpentards, elle n'y croirait certainement pas. Lily avait beau savoir se défendre seule, frappant James ou Sirius lorsqu'un des deux lui venait en aide, ses derniers ne lâchaient pas leurs principes pour autant. Ils défendraient les leurs et sans le savoir, lorsque James est tombé amoureux de Lily, il l'avait fait rentrer dans leur famille alors qu'elle refusait même de voir James en portrait.

Alors que Snivellus s'arrêtait net en reconnaissant certainement la silhouette de Sirius à l'autre bout du couloir, celui-ci fit l'erreur d'esquisser un mouvement pour faire demi-tour .Sirius brandit alors immédiatement sa baguette en lui jetant un sort, de sorte que Snivellus ne lui tourne jamais le dos. Sirius était un combattant loyal, il ne bafouait pas ses principes en attaquant un ennemi par derrière. Il l'entendit alors riposter alors qu'un éclair passait à côté du visage de Sirius qui avait commencé à courir vers lui, diminuant la distance entre eux. Aucun portrait pour prévenir les professeurs, que des gardes immobiles et personne pour les entendre. Sirius avait dans l'idée de se venger de ces quinze jours passés loin de Poudlard. Il grogna lorsqu'un autre sortilège frôla son épaule et Sirius le désarma rapidement avant de le coller contre le mur du couloir. Snivellus s'abattait avec fracas et sans aucune grâce alors que Sirius le réduisait également au silence, ne pouvant plus supporter cette voix si agaçante.

Lorsqu'il était dans cet état, on aurait pu dire qu'il incarnait la malveillance et la cruauté des Black. Si on l'avait vu, on aurait pu dire qu'il arborait le même sourire que sa mère lorsqu'elle le punissait. Si on l'avait vu, on aurait pu dire qu'il se tenait aussi fièrement que son père, cet air hautain sur le visage alors que toutes les cellules de son corps puait la noirceur de ses origines. Snivellus ouvrait la bouche sans pouvoir émettre le moindre son et Sirius sembla se détendre devant cette vision avant de plonger le Serpentard dans le sommeil. Ainsi, il ne le dérangerait plus pour ce soir et ce souvenir cuisant lui rappellera pourquoi on ne tournait jamais le dos un Black.

Pourtant dans ce silence absolu, un bruit attira son attention et il tourna sa tête avant de se figer littéralement sur place.

Marlène se tenait au beau milieu du couloir et ne bougeait pas d'un pouce. Marlène. Celle qui avait hanté ses rêves durant ses nuits dans cette maudite chambre, celle qui avait hanté ses pensées lorsque sa mère hurlait des insanités contre lui, celle qui hantait toujours chaque battement dans son cœur. Elle se tenait là, comme si elle avait toujours été là et Sirius se tourna complètement pour lui faire face alors qu'une distance de plusieurs mètres les séparait.

Aucune des torches de l'allée n'avaient été allumé et seule la lumière lunaire qui venait des fenêtres les éclairaient, rendant la jeune fille sublime dans la nuit. Elle avait mis un gilet par-dessus ses vêtements habituels et avait déjà mis l'écharpe de l'équipe de Gryffondor en prévision du match du lendemain. Sirius sentit toute la colère qu'il éprouvait pour sa famille s'évanouir à l'instant où il croisa ses yeux brillants. Il sentit ses épaules s'affaisser et son cœur battre la chamade alors qu'Elle ne bougeait pas d'un pouce. Comment avait-il pu passer deux semaines sans la voir ne serait-ce qu'une fois? Il se rendit compte à cette vision que Marlène était toujours avec lui, qu'importe où il était ou ce qu'il faisait. Ses sourires l'apaisaient, son silence lui redonnait une confiance sans nom. Il vit alors les yeux de la jeune femme se poser sur Snivellus qui dormait à présent la bouche ouverte et Sirius ne sut comment interpréter son regard.

Elle était la meilleure amie de Lily mais ne semblait pas être la meilleure amie de Snivellus pour autant. Il lui semblait même qu'elle évitait le Serpentard lorsque celui-ci parlait à Lily. Encore plus ses derniers temps. Avait-elle aussi compris qu'il s'agissait d'une amitié contre-nature ?

Son regard s'était de nouveau posé sur le sien et Sirius s'empêcha de lui montrer tout l'effet qu'elle lui faisait avec cette simple attention. Il n'avait jamais cherché à attirer un sourire, un bonjour ou des gifles comme James. Il n'avait jamais attiré son attention et maintenant, elle le regardait. Sirius voulu lever les mains pour tenter de parler avec elle, avec le peu de mots qu'il connaissait en langage des signes mais se sentit soudainement très mou à la simple idée de communiquer avec elle. Il était à Gryffondor par Merlin, il était Sirius Black, ce garçon téméraire qu'il avait toujours été, armé de courage et de valeurs si sûres et si nobles. Mais il n'était rien de tout ça face à la jolie blonde qui ne cessait de le regarder. Il repensa soudainement à ses fois où il l'avait regardé à la dérobée avant qu'elle ne s'aperçoive que quelqu'un l'observait.

S'il pensait que Marlène était son ciel étoilé, il se rendait compte que son regard formait tout l'infini du ciel. Un de seul de ses regards recréait l'univers de Sirius et il voulait y plonger la tête en premier sans regret, ni remord. Ce n'était pas seulement ses beaux yeux qu'il regardait, il la trouvait littéralement belle. Il n'était pas nécessaire de parler lorsque son regard en disait si long sur ce qu'elle pensait de lui. Mais actuellement, Sirius n'arrivait pas à déchiffrer ce qu'elle voulait lui dire, trop perturbé par sa présence.

Sirius sentait que son cœur commençait à fondre devant cette jeune femme et au moment où il pensait avoir repris une certaine contenance face à elle, elle se retourna pour repartir dans l'autre sens, ses boucles blondes se baladant sur ses épaules. Il ne faisait rien pour la retenir alors que dans un monde alternatif, il lui aurait couru derrière pour l'embrasser fougueusement. Mais non, il la regardait s'en aller, impuissant face à ce qui s'agitait chez lui. Il se rendit compte qu'il s'était presque arrêté de respirer et entendit les pas de Marlène s'éloigner jusqu'à ne plus les entendre. Que venait-il de se passer bordel ? Jamais il ne s'était senti aussi touché par la jeune femme alors qu'il ne s'agissait que d'un regard. Il était vraiment atteint.

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Plus tard, lorsqu'il retourna dans la salle commune, il trouva James allongé sur le canapé en face de la cheminée, tripotant encore une fois ce vif d'or à qui il promettait de ramener un copain le lendemain soir. Sirius, qui n'avait pas réussis à se détendre après la rencontre avec Marlène, osa lâcher un sourire en s'installant à côté de son meilleur ami qui gesticula en prétextant ne pas avoir de place à cause de ses muscles. Sirius rit même aux éclats alors qu'il vantait ses mérites devant les filles environnantes en tâtonnant volontairement le bras de James, s'exclamant face à la force physique de son meilleur ami. Il finit tout de même par frapper James pour le faire taire. Tout le groupe des Maraudeurs fut plongé dans le silence lorsque James jeta un regard en arrière pour observer Lily. Sirius se demanda quand sa gifle tomberait lorsque Lily apprendrait ce qu'il avait fait subir à Snivellus. Prenant son courage à deux mains, Sirius leva ses yeux gris par-dessus le canapé et rencontra immédiatement ceux de Marlène. Il déglutit plus que difficilement alors que l'instant ne dura que quelques secondes à peine. Mais ces secondes avaient suffi à lui faire perdre pied avec la réalité. Ses deux semaines chez ses parents lui semblaient loin, son regard avait apaisé cette haine qu'il ressentait, remplacé par ce sentiment de confort. S'il ne se sentait pas bien chez lui, il se sentait bien en l'ayant enfin de nouveau sous les yeux. Il se rendait compte que penser à Elle, dans les moments les plus difficiles, lui donnait le courage d'oser affronter toutes les situations les plus difficiles. Marlène lui faisait un bien fou et elle n'en savait rien.

Mais tout ce qu'il savait à présent, c'est qu'elle ne raconterait pas à Lily ce qui était arrivé à Snivellus cette nuit.

James lui donna un coup de coude et Sirius fut contraint de cesser de regarder dans le vide, se rendant compte que Lily et Marlène n'était plus dans la salle commune. Il soupira un instant alors qu'il n'y avait plus qu'eux deux dans la pièce, Remus étant allé se coucher quelques minutes avant pour les laisser seul. Sirius savait que James voulait l'entendre parler mais il fut surprit de constater qu'il lui tendait simplement un paquet avec une trace de sabot de cerf sur le papier. Haussant les sourcils, il prit le paquet en main et pouffa de rire en constatant qu'il venait de lui offrir un pull pour chien. Si Marlène avait le don de lui faire oublier certaines douleurs, James avait celui de le faire sourire malgré le manque de Marlène.


Alors alors, on a envie de me taper parce que Severus s'appellera éternellement Snivellus dans cette fiction? :D Promis, Sirius en prendra aussi pour son grade plus tard. N'hésitez pas à me laisser une revieuw, j'adore également vous lire =)