Chapitre 29 - Hallelujah

(Chanson : Hallelujah de Kate Voegele reprise de Leonard Cohen)

Beta reader : la fabuleuse LycorisSnape !


31 Juillet 1980 – Manoir des Potter

Sirius arriva en trombe dans le salon de James, apportant avec lui un amas de suie sur sa peau qu'il épousseta en marchant précipitamment. Dans sa hâte, il n'avait pas encore mis son t-shirt et s'empressa de l'enfiler alors que James arrivait au même moment, livide comme une face de lune. Ils s'arrêtèrent soudain dans leur mouvement lorsqu'ils entendirent le cri strident de Lily à l'étage, rendant Sirius brusquement aussi blême que son meilleur ami.

James n'en menait pas large, il tentait de se redonner une contenance en adressant un sourire crispé à Sirius qui s'approcha de lui, les épaules légèrement tendues. Celui-ci passa ses bras par-dessus ses épaules et l'entraina dans sa cuisine pour chercher une boisson qui pourrait le détendre. En voyant pourtant l'état de la cuisine, il se rendit compte de l'état d'urgence auquel James avait dû être confronté avant l'arrivée des médicomages. Il savait que son meilleur ami était encore affecté par la perte de ses parents quelques semaines plus tôt et que sa femme n'était pas non plus en grande forme ses derniers jours.

Lily hurla de nouveau, d'une voix rauque qu'il n'avait plus entendue depuis Poudlard, lui arrachant à la fois un sourire à ce souvenir mais aussi une grimace face à la douleur que la jeune femme devait éprouver à cet instant. Mais ils n'y pouvaient rien, ils n'avaient pas le pouvoir de soulager ses nerfs pour l'instant. Poussant James dans le salon pour qu'il s'y installe, il trouva rapidement une bouteille de vin et fit léviter deux tasses en retrouvant son ami, vautré dans le canapé, les yeux dans le vide. Sirius lui servit un verre au moment où la cheminée s'activa une nouvelle fois, Remus arrivant en haletant avec des questions plein les yeux.

Alors que Remus tentait de rassurer James, Sirius remarqua un monticule d'affaires dans le salon en se rendant compte que James avait été trop perturbé pour penser à nettoyer les innombrables traces de suie et d'eau dans la cuisine et qui remontaient jusqu'à l'étage. Dans les affaires déposées pèle-mêle, il vit l'éclat du gilet rouge de Marlène et détourna son regard vers Remus qui tentait de comprendre James malgré ses balbutiements. Ils comprirent très vite que Lily avait brutalement perdu les eaux et avait immédiatement ressenti une douleur lancinante au dos. Ne pouvant risquer de transplaner ou d'utiliser la cheminée pour transporter sa femme à St Mangouste, il avait préféré appeler deux médicomages tandis que Marlène déboulait de l'autre côté du village pour lui prêter main-forte.

A la mention de Son prénom, Sirius porta son verre aux lèvres, comme pour cacher son malaise depuis le dernier affrontement qui avait coûté de nombreuses vies, autant sorcières que moldues. A l'étage, des pas martelaient le sol et il se demandait comment allait Marlène. Marlène qui prenait une place monstrueuse dans son cœur et dans sa vie mais qu'il ne pouvait voir aussi fréquemment qu'il le voulait. Tandis que Remus se servait également à boire, on entendit la porte de l'étage s'ouvrir et James sauta sur ses pieds en se précipitant dans l'escalier, bousculant dans le mouvement Peter qui venait d'arriver par le réseau de cheminée. Sirius suivit des yeux son meilleur ami qui avalait les marches quatre par quatre et qui s'arrêta brusquement alors que les médicomages encourageaient Lily à pousser plus fort. La porte se referma rapidement, les cris et les sages paroles s'étouffant de nouveau à l'étage alors que l'escalier grinça de quelques pas feutrés.

Remus en profita alors pour expliquer la situation à Peter qui semblait perdu et Sirius en profita pour avancer jusqu'au pied de l'escalier, le cœur battant. Posant son verre sur le rebord de la fenêtre, il leva les yeux vers la jeune femme qui s'était arrêtée au milieu des escaliers, les joues rosies et les cheveux blonds décoiffés, certainement par sa course effrénée dans le village. Pourtant, elle semblait encore plus belle que dans ses plus doux souvenirs, son parfum titillant de nouveau ses sens. Les yeux brillants, la jeune femme s'était adossée contre le mur en respirant lentement, se redressant lorsqu'elle le vit. La beauté aurait pu s'incarner sur chaque parcelle de sa peau, Sirius semblait en être renversé à l'instant où il rencontra de nouveau ses iris verts. On entendait James parler de façon indistincte au loin, on entendait Lily fournir un effort surhumain mais tout ce que Sirius voyait, c'était Marlène, aussi femme que possible.

Lentement, il posa un pied sur la première marche, faisait se redresser la jeune femme qui passa ses mains dans ses cheveux puis en posa un autre, son cœur bondissant à chaque pas qui la rapprochait d'elle. Happé par sa présence et son regard où il voyait mille étoiles, comme dans un rêve, Sirius se retrouva à deux marches de la jeune femme quand lui adressa l'un de ses regards qui ne pouvait que le laisser hébété. Comment faisait-elle ? Etaient-ce ses yeux qu'il savait rieurs ? Etaient-ce ses lèvres qu'il savait délicieuses ? Etait-ce son nez qui se retroussait lorsqu'elle réfléchissait ? Etait-ce ses mains d'où émanait une puissance magnifique à chaque sortilège ? Il n'en savait rien, il n'en savait jamais rien.

Marlène lui prit la main, serrant ses doigts contre les siens, comme cette soirée où ils s'étaient retrouvés sous le cerisier, comme celle où James et Lily leur avait annoncé la venue au monde d'un petit être. Mais à chaque fois que Marlène le frôlait, Sirius sentait son cœur s'embraser et sa vie exploser. Sans pouvoir se retenir, il posa son pied sur la dernière marche le séparant de la jeune femme et lâcha sa main pour tenir soudainement son visage en coupe pour l'embrasser à pleines lèvres.

Il ne sut qui des deux soupira en premier mais au moment où il regouta ses lèvres, Marlène passait déjà ses mains sur sa nuque, le rapprochant encore plus d'elle alors qu'ils vacillaient contre le mur. Leurs souffles se mêlèrent dans un brasier que Sirius ne voulait plus contrôler, laissant libre court à son besoin d'avoir Marlène sous les yeux. D'avoir Marlène pour lui, le temps d'un instant, dans cet étroit escalier à l'abri des regards. Alors qu'il ne cessait de caresser la joue douce de la jeune femme, il sentit ses doigts s'humidifier et se décolla immédiatement de la jeune femme, inquiet.

Marlène avait fermé les yeux, baissé le menton alors qu'un filet de larmes coulait sur ses joues et ses lèvres rougies par leur se passait-il ? Pourquoi pleurait-elle ? Depuis quand pleurait-elle ? Sirius paniqua instantanément, ne se rendant pas compte de ce qui venait de se produire en l'espace de quelques secondes. Lui avait-il fait mal ? Pourquoi pleurait-elle dans un tel silence, bordel ? Il posa alors ses doigts sur son menton, le relevant pour qu'elle puisse le regarder, son cœur s'affolant immédiatement. Il ne voulait pas susciter ce genre d'émotions chez elle. Elle pouvait être en colère, lui tourner le dos, lui adresser un regard aussi froid que la glace mais jamais, au grand jamais, il ne voulait qu'elle pleure. Il s'empêcha de frissonner, se rendant compte que la jeune femme forte qu'il avait toujours idéalisée était également une femme sensible. Cette femme qui surprotégeait Lily à travers des décisions si difficile à contester, cette femme qui suscitait le respect sur son passage, cette femme semblait s'effondrer sous ses yeux alors que les larmes se faisaient plus discrètes par-dessus ses cernes.

Aussi soudainement que naturellement, Sirius glissa ses bras autour de la jeune femme qui prit un instant à se décoller du mur pour se nicher dans son cou. Resserrant sa prise, il respira son parfum en tentant de calmer son sang bouillant d'inquiétude et de bonheur afin de pouvoir apaiser la jeune femme contre lui. Etait-ce cela, faire confiance ? Etait-ce cela de pouvoir se livrer à une personne qui ne jugerait pas un acte que la famille Black avait toujours considéré comme une faiblesse ? Pourtant Marlène était loin d'être faible, c'était la femme la plus forte qu'il ait jamais rencontré. Elle avait le droit de lâcher prise, elle avait le droit de souffler car Marlène n'était pas un mangemort. Elle pouvait être tout, sauf ça. Sirius commença alors à s'inquiéter pour la jeune femme, que pouvait-il faire pour que son rôle ne soit pas compromis si elle craquait maintenant ?

Il déposa ses lèvres sur la tempe de la jeune femme, caressant son dos en espérant être un soutien sans faille pour la jeune femme. Il sut à cet instant qu'il ne cesserait de la pousser au meilleur d'elle-même pour qu'elle ne risque jamais sa place, où qu'elle soit. S'il fallait que Marlène exprime ses failles, elle pouvait le faire en sa présence. Si elle devait arriver blessée de nouveau, il serait là. Si elle devait trembler pour un meurtre qu'elle devrait commettre, elle pourrait toujours venir chez eux. Il serait toujours là. Toujours. S'en faisant la promesse dans son for intérieur, il se rendit compte que Marlène s'était redressée en lui adressant un maigre sourire et il passa ses mains sur ses joues pour effacer ses larmes. Il avait encore tant à apprendre de la jeune femme qu'il ne reculerait devant rien à présent pour cela.

Plus haut, Lily hurlait alors que James s'exclamait de plus en plus fort puis soudain, ce fut le silence. Marlène se décolla légèrement de Sirius, les deux levant le regard vers la porte tandis que Remus et Peter couraient vers le pied de l'escalier.

Sirius commença de nouveau à paniquer, d'autant plus que Marlène était toujours très proche de lui alors que leurs amis allaient arriver. Mais après tout, était-ce le plus important au vu de ce qui se passait en haut ? Le silence fut de plus en plus pesant, il sentait que Marlène s'empêchait de monter voir sa meilleure amie, Sirius en faisait de même pour James. Se tournant vers Remus en bas de l'escalier, il se rendit compte qu'ils étaient tous blêmes, n'attendant qu'un geste pour entrer avec fracas dans cette chambre. Marlène lâcha sa main, posa un pied sur la marche suivante alors que leurs amis les rejoignaient.

Mais lorsqu'on entendit les premiers pleurs d'Harry Potter, ils soufflèrent de joie, s'exclamant en plein milieu de l'escalier, se prenant chacun dans les bras. Et Sirius ne put s'empêcher de noter que l'accolade qu'eut Marlène pour lui, fut plus longue et plus tendre que pour les autres. Il était heureux pour ses meilleurs amis et heureux pour eux, Marlène et Sirius.


Heheyyyy ! Pour cette fin d'année 2017, je vous souhaite de très joyeuses fêtes en familles, entre amis mais surtout avec les personnes que vous chérissez le plus dans vos vies. Qu'ils vous comblent de bonheur et de sourires à travers le froid, le vent et les épreuves que le temps nous met sans cesse entre les pattes. J'espère que vous allez bien, je sais que je prends beaucoup de temps à publier mes chapitres en ce moment et je m'en excuse. Mais je ne vous oublie paaaaaaaaaaas, surtout que je tiens à lire toutes les fanfictions que je lis même si le temps me manque. Je me suis dit "je rattrape mon retard et je publie ensuite" sauf que je prends réellement beaucoup de retard dans mes lectures également .. Merci à toutes celles et ceux qui m'ont laissé une petite revieuw pour le chapitre précédent, j'espère ne pas vous avoir fait attendre trop longtemps pour la suite. Entre le boulot, les enfants et les passions qui s'enchainent, je n'ai même plus trop le temps de dessiner à proprement parler T.T

Alors, que pensez-vous de ce chapitre? Sirius et Marlène semblent se retrouver ou est-ce encore un incessant va et vient? Je vous torture avec cette histoire je le sais mais cela ne va pas durer longtemps. Promis, je vous dois bien ça !

Joyeuses fêtes à tous !