Chapitre 31 – Spanish sahara

Note de l'auteur : Hehey ! Me revoici pour un nouveau chapitre après quelques semaines (bon d'accord, quelques mois) d'absence ! La vie, que voulez vous, les enfants, les rhumes, et puis ça se refile comme les poux finalement donc je n'ai pas échappé à la règle. Mais … j'ai eu de très gentilles revieuw et retour ses derniers jours, et loin de moi l'envie de vous faire attendre trop longtemps non plus. Merci à ma beta lectrice LycorisSnape qui fait un très très bon boulot depuis le tout début, et également à titietrominet27 ainsi qu'AndouilleEtSushi et Pils pour vos revieuw ! Merci également à tous ses lecteurs anonymes que je vois défiler sur ma fanfiction jusqu'au dernière chapitre également =)

Beta : LycorisSnape

Disclaimers : Tout l'univers d'Harry Potter appartient à JKR


31 Octobre 1980

(Chanson : Spanish Sahara de Foals)

La sécurité était à son maximum en ce jour, les membres de l'Ordre étaient postés aux abords de Godric's Hollow pour Harry et à Aberdeen pour Neville. Les sortilèges repousses-moldus étaient tous efficaces, les habitants moldus avaient tous quitté la ville pour fêter Halloween ailleurs. Les ruelles étaient vides, les lampadaires clignotaient même par endroit, conséquence d'une magie très puissante qui formait comme un dôme au-dessus d'eux.

La tension était également à son comble mais aucun des Maraudeurs ne cédait à la panique. Alice et Franck étaient entourés de leurs amis les plus proches, les cheminées étaient reliées en cas d'extrême urgence mais pouvaient rapidement être coupées si nécessaire. Et dans la maison où Lily, James, Remus, Peter et Sirius se trouvaient, on entendait seulement le rire d'Harry qui tentait de prendre le vif d'or sur le mobile. A à peine trois mois, le bébé forçait l'admiration de ses parents ainsi que de ses oncles pour avoir une telle habilité. Lily était postée dans la chambre, James faisait de temps en temps des aller-retours entre le premier étage et le rez-de-chaussée. Remus guettait à la fenêtre tandis que Peter s'empêchait de se ronger les doigts, regardant fixement la cheminée en espérant que personne ne vienne.

Sirius avait gardé sa baguette en main. Ils avaient tous compris que Voldemort affectionnait cette date, pour avoir combattu Lily et James durant trois années de suite le même jour. Il était évident qu'une attaque pouvait avoir lieu ce soir mais peut-être que cette évidence était de trop. On savait Voldemort imprévisible, il avait certainement d'autres plans et les aurors étaient tous à l'affut du moindre indice.

Marlène ne donnait plus aucun signe de vie. Depuis qu'elle avait fui de Poudlard le soir où ils avaient tous appris pour la prophétie, même Dumbledore n'avait plus aucune nouvelle à leur communiquer. On surveillait de près les rangs de l'Ordre du Phénix, redoutant que Voldemort ait pu placer des espions chez eux, comme il l'avait fait pour le ministère avant qu'il ne tombe. En temps de guerre, il n'était pas rare d'avoir recours à cette tactique, ne laissant plus la place à la moindre confiance.

James soupira tout en descendant les escaliers et leur assura qu'Harry venait à peine de fermer les yeux. Ils espéraient tous que son sommeil ne soit pas perturbé et que demain, ils pourraient tous se reposer, sans cette alerte qui les angoissait tellement. Remus proposa une partie de cartes et James les sortit, comme pour se changer les idées. Ils avaient tous besoin de revenir à des habitudes de leur âge et Sirius s'installa, non sans une pensée amère à Marlène.

Il était inquiet. Inquiet pour elle de voir qu'elle résistait encore chez les Mangemorts alors que bon nombre de ses amis mouraient devant ses yeux. Il craignait pour sa santé, il craignait qu'elle ne soit plus capable de garder ses barrières mentales si Voldemort se mettait à la soupçonner plus particulièrement. Comment faisait-elle pour avoir une telle capacité et un tel courage ? Est-ce qu'elle dormait le soir et où ? Les mêmes questions tournaient dans sa tête, sans la moindre réponse. Il tentait de se rassurer, se persuadant qu'elle allait certainement bien, si le proverbe « pas de nouvelle, bonne nouvelle » pouvait être appliqué. Marlène était puissante, elle saurait s'en sortir. Mais Sirius n'était pas le seul à l'attendre, tout l'Ordre du Phénix comptait sur la jeune femme pour avoir une longueur d'avance sur les mangemorts, son silence se faisant alors d'autant plus sentir.

Minuit sonna dans l'horloge de la cuisine et tous les regards se tournèrent vers ce temps qui semblait ralentir. Entendrait-on l'orage gronder dehors ? S'ils arrivaient, seraient-ils assez préparés pour désactiver la zone anti-transplanage dans la maison pour permettre à Lily et Harry de s'enfuir pendant qu'ils retiendraient leurs assaillants ? Tous les sens en alerte, ils entendirent chaque coup de la pendule jusqu'à ce que le silence revienne dans le manoir, soulageant chaque cœur. Ce n'était pas pour cette nuit. La cheminée s'activa soudainement, les faisant tous sursauter, Peter en premier.

Mais à leur vif soulagement, ce fut la tête de Franck qui s'anima dans le brasier et qui les informa que tout allait bien chez eux aussi. James leur demanda d'envoyer son patronus à Dumbledore pour le prévenir tandis qu'il en faisait de même. Ils étaient sains et saufs pour cette nuit.

.

.

.

Lorsque Peter tomba de son fauteuil, pris de panique, Sirius se releva en sursaut accompagné de Remus qui brandit sa baguette face la porte d'entrée. James déboula de l'escalier et Remus lui fit un signe pour qu'il reste loin d'eux tandis que des coups plus prononcés étaient portés à la porte. Baguette également en main, Sirius s'avança vers la fenêtre la plus proche de l'entrée, remarquant que le jour était encore loin de s'être levé mais que le dôme magique était toujours là. Il ne pouvait pas distinguer l'inconnu qui frappait à la porte mais lorsqu'il remarqua une chevelure blonde à travers les carreaux, il n'eut pas à prononcer son prénom que Remus avait déjà compris.

Ils se précipitèrent pour ouvrir la porte tandis que Marlène entrait brusquement, posant un genou à terre et toussant contre le parquet. James alluma les torches de la cuisine en prévenant Lily mais ils se stoppèrent net lorsqu'ils virent des éclats carmins, du sang au sol. Remus fronçait du nez tandis que la compréhension montait dans les esprits de chacun, balayant tous les espoirs qu'ils avaient eu avant de s'endormir durant à peine une ou deux heures : tout le monde n'avait été sain et sauf pour la nuit.

Sirius fut le premier à se précipiter vers Marlène, dégageant ses cheveux blonds de son visage alors qu'il remarquait son teint blême. La jeune femme continua de tousser, se tenant les côtes et Lily arriva très rapidement, alertée par James et le vacarme du rez-de-chaussée. Elle se précipita vers son amie en tentant de la relever mais Marlène laissa échapper un grognement, tel un animal blessé. Sirius agrippa alors son bras, comprenant qu'il ne fallait surtout pas la brusquer, et lui laissa le temps de glisser son bras autour du sien afin qu'elle puisse se relever sans se faire mal.

Marlène respirait difficilement et Sirius déglutissait tout aussi péniblement. Il ne supportait pas de la voir blessée et il ne sut depuis quand il s'était fait un point d'honneur à toujours veiller sur la jeune femme. Cette dernière posa sa main sur le bras de Sirius et se releva en s'accrochant à ses vêtements. Le cœur battant, il vit Marlène s'approcher de lui et ne put résister à glisser son bras sous le sien afin de la soutenir tandis que Lily murmurait une formule complexe pour évaluer l'état de ses côtes. A la grimace de la jeune mère, Sirius ferma les yeux un court instant, se contrôlant au maximum pour ne pas laisser sa fureur prendre le dessus.

Alors que Lily lui prodiguait les premiers soins dans l'entrée, James se hâta d'aller chercher des serviettes propres tandis que Remus montait à l'étage pour préparer la chambre d'ami, autrement dit l'ancienne chambre de Sirius. Les doigts de la jeune femme se resserraient de temps en temps sur le bras de l'ancien Gryffondor qui fut troublé par ce simple geste. Marlène avait suffisamment confiance pour s'appuyer sur lui et cette constatation alourdit brutalement son cœur. En d'autres circonstances, il aurait pu être heureux mais Voldemort détruisait tout.

Lorsque Remus sortit de la chambre, Lily glissa son bras à la place du sien et prit la relève en lui arrachant Marlène des bras pour la conduire à l'étage. James était déjà retourné s'assurer qu'Harry n'avait pas été réveillé tandis que Peter restait dans le salon, s'assurant certainement que personne d'autre ne se manifestait à l'extérieur. Sirius observait les jeunes femmes monter à l'étage, non sans difficultés et à plusieurs reprises, il s'empêcha de prendre Marlène dans ses bras pour lui éviter de marcher. Mais ils n'étaient pas ainsi, à se montrer en spectacle devant leurs amis, Marlène n'aurait pas supporté de montrer une telle faiblesse devant d'autres personnes.

Il fut le dernier à regagner le salon, profitant d'un pull de James qui trainait dans la cuisine, il se changea en remarquant que le sien était taché de sang. Marlène était revenue. Blessée mais elle était revenue et après un peu de repos, elle serait de nouveau en forme. Sirius savait que l'Ordre du Phénix la questionnerait pour avoir des informations sur le camp adverse, il savait que personne ne la laisserait tranquille et qu'elle partirait de nouveau pour honorer sa place dans les rangs de Voldemort. Mais qu'il pourrait profiter de quelques heures encore aujourd'hui pour prendre soin d'elle, lorsqu'elle se réveillerait.

Soudain, on entendit un sanglot à l'étage. Remus osa un regard vers Sirius qui ne sut que faire à cet instant. Il était certain qu'il s'agissait de Lily, James n'avait pas cette habitude et Marlène était déjà dans sa chambre. Fronçant les sourcils, ils entendirent James à l'étage rejoindre sa femme et qui tentait de calmer les larmes que Remus et Sirius entendaient encore. C'était leur instant, ils n'avaient pas à le briser en montant sans y être invités.

Les pleurs d'Harry les firent sursauter, leur rappelant à quel point l'avenir qu'ils promettaient aux prochaines générations était fragile. La gorge encore serrée, Lily descendit les escaliers en s'agrippant à la rambarde comme si sa vie en dépendait, alors que Remus et Sirius se levaient de leur fauteuil d'un même geste. Le patronus de Dumbledore traversa alors la fenêtre, éclairant la pièce plongée dans une lugubre atmosphère. Les aurors appelaient à l'aide du côté de Cokeworth et Sirius fronça les sourcils. Lily leur avait déjà parlé de cette ville, c'était là-bas qu'elle avait grandi avec sa vilaine sœur. Sa maison d'enfance venait d'être partiellement détruite, la protection que Lily avait installée par prévention avait explosé, provoquant de multiples dégâts matérielles et humains. Lily laissa couler quelques larmes et ils comprirent avec effroi l'horreur qui avait frappé la ville.

Personne n'avait été sain et sauf cette nuit. Voldemort avait tué les parents de Lily.