Chapitre 32 – Cherry Bomb
Disclaimer : Tout l'univers d'Harry Potter appartient à JKR
Beta : La fabuleuse LycorisSnape, sans qui cette fanfiction n'aurait pas vu le jour.
(Chanson : Cherry Bomb – Reprise des Runaways par Dakota Fanning & Kristen Stewart)
24 Décembre 1980 – Manoir des Potter
Sirius regardait la neige de Noël qui tombait sur Godric's Hollow depuis des semaines. Mais contrairement à avant, les jardins ne grouillaient plus de petits gnomes gelés sur les bancs ou de licornes de neige, la magie semblait s'être tue dans tout le village, signant la victoire de la peur dans les esprits. La fine couche de neige avait été seulement foulée par les aurors quadrillant le secteur ainsi que par quelques traces de pattes. Aucun des maraudeurs ne pouvait s'empêcher de sortir sous les yeux inquiets de Lily qui restait toujours devant la fenêtre pour les attendre rentrer.
Le salon de la villa Potter était chaleureux, Lily s'était même surpassée pour la décoration et un sapin de Noël trônait en majesté à côté de la cheminée. James s'affairait avec Remus à déposer les cadeaux à son pied tandis que Lily dégustait un verre dans la cuisine comme à chaque fois qu'il posait un regard sur elle depuis quelques jours, tout en remuant sa baguette pour la préparation des différents plats et gâteaux. Est-ce que James avait remarqué l'état d'esprit de sa femme depuis le décès de ses parents ?
De temps à autre, James osait un regard vers lui, s'assurant que Sirius ne se mette pas à l'écart et il fallait bien avouer que les pensées du chien noir s'égaraient bien souvent dans ses moments de solitudes. Pourtant, Marlène était là.
Marlène était toujours là. Ce soir-là, elle lui semblait rayonner dans cette atmosphère feutrée, habillée dans une petite robe grise, ceignant sa taille à merveille. Et s'il osait jeter bien souvent un regard vers elle, elle le faisait également entre deux verres. Lily et James étaient loin d'être nés de la dernière pluie, ils savaient ce que Marlène et Sirius ressentaient sans pouvoir mettre de mots dessus mais ils ne pouvaient s'en mêler. Ils observaient donc leur manège de loin, sans pouvoir les aiguiller autrement que lorsque l'un ou l'autre leur demandait.
Alors qu'ils ne se lâchaient pas du regard, Sirius ne put s'empêcher de lui sourire et observa avec surprise ses joues rosir légèrement. Il se sentait toujours hagard de voir qu'elle n'était pas insensible et il se sentit soudainement très léger lorsqu'elle lui sourit en retour, le rendant tout aussi pantois. Il se décolla alors de la fenêtre, souhaitant rejoindre le petit groupe qu'ils avaient tous formé près du sapin. Harry était là également, au centre de la totalité des cadeaux et tenait à peine assis avec l'aide de sa mère.
Puis il entendit soudain la voix perchée de Mary à ses côtés et il perdit instantanément le contact avec Marlène qui se concentra alors sur Harry. Mary lui souriait également, tentant d'attirer l'attention de Sirius par des gestes et un rire qui se voulait cristallin. Pendant un instant, Sirius se laissa avoir, autorisant même Mary à s'approcher plus que nécessaire pour lui parler et il ne suffit alors que d'une seule seconde de trop pour comprendre qu'il ne devait plus faire cela.
Pas seulement parce que Marlène était à côté de lui mais parce qu'elle était là, tout simplement. Elle s'était déjà levée, avant même qu'elle ne puisse voir que Sirius avait repoussé gentiment Mary et il la vit partir dans un couloir. Bafouillant une excuse qui lui paraissait clairement absurde, il s'élança à sa suite sous les yeux de Lily qui tenta de lui faire passer subtilement un message en lui tapant sur la tête.
Laissant le reste des invités dans le salon, il se retrouva très vite dans le jardin, illuminé par les mêmes lanternes qu'au mariage. Pourtant le spectacle ne pouvait être plus saisissant car Marlène se tenait debout près du même cerisier où il avait frôlé sa main mais cette fois-là, rien ne la protégeait de la neige, les lumières colorées se reflétant au sol comme sur le banc. Et Marlène attendait très clairement Sirius.
C'est les genoux presque tremblants que le jeune homme dévala les marches en sentant le regard de la jeune femme posé sur lui. Lui en voulait-elle ? Quelle question, elle venait de voir sous ses propres yeux à quel point Sirius pouvait être faible devant la flatterie d'une autre femme, mais pourquoi n'avait-elle pas vu le reste ? Alors qu'il s'approchait d'elle, il sentit son cœur battre la chamade et il ravala cette fierté qu'il avait si souvent arborée depuis son adolescence. Sirius était un bourreau des cœurs mais le sien tambourinait uniquement pour cette femme en face de lui. Marlène avait pourtant toujours les bras croisés et lorsqu'il riva ses yeux vers les siens, il se sentit électrisé par ce sentiment d'impuissance. Pourquoi n'arrivait-il pas à lui montrer que peu importait les femmes autour de lui, il ne voyait qu'elle ?
La gifle qu'elle lui assena à ce moment-là le glaça et ils plongèrent dans un silence assourdissant. Marlène n'était pas le genre de femme à agir physiquement, il se souvenait encore qu'à Poudlard, elle était crainte pour son imprévisibilité en sortilège lorsque quelqu'un lui faisait un affront. Marlène était une jeune femme patiente, qui ne cherchait jamais les histoires, qui ne se baladait pas dans les couloirs pour attaquer, qui étudiait dans un calme absolu, comme Remus en fin de compte. Elle était pourtant d'une force redoutable et d'un esprit assez vif pour se lancer dans des missions périlleuses pour garder la vie sauve de sa meilleure amie et maintenant, de son fils. En cette veille de Noël, Marlène avait perdu patience face au comportement plus que libre de Sirius.
La trace de la main brulait sa joue mais c'est le regard brillant de la jeune femme qui lui perdre tous ses moyens. Touché en plein cœur, il la vit à nouveau perdre sa contenance habituelle et dévoiler une facette de sa personnalité qu'il aurait voulu ne jamais voir. Atterrée par son propre geste, Marlène se tenant la main et avait même fait un pas de côté, cachant habillement ses yeux larmoyants en le contournant. Avait-elle compris par sa réaction si étrange que leur situation méritait d'être clarifiée ? Etait-elle jalouse à sa façon ? Sirius n'en menait pas large, encore abasourdit par la gifle, il respirait aussi difficilement que la jeune femme qui évitait très franchement son regard. Sirius regrettait déjà amèrement sa faute mais il ne pouvait pas la laisser partir sur un tel malentendu.
C'est ainsi que pour la première fois, Sirius agrippa le bras de la jeune femme qui se tourna vers lui, surprise par la familiarité qu'il s'autorisait. Il la rapprocha rapidement de lui et colla fermement son front contre le sien, glissant sa main froide contre la paume chaude de la jeune femme.
Marlène relâcha son souffle contre lui et contre toute attente, elle se haussa légèrement sur la pointe des pieds en lâchant sa main pour la coller contre sa joue encore rouge. Sirius réprima un frisson, sentant son parfum exquis, sa peau si douce et enserra rapidement sa taille alors qu'elle passait ses mains sur ses épaules.
Pendant un instant, ils restèrent ainsi et Sirius n'eut la force de parler, profitant de cet instant où Marlène était contre lui, sous un ciel enneigé et ce cerisier qui semblait connaître tous ses états d'âme. Il caressa ses cheveux blonds, remarquant que la respiration de la jeune femme se faisait plus calme et ferma les yeux. Tout serait tellement plus simple s'ils pouvaient être ainsi rien que devant leurs amis. Sirius serait tellement fier de pouvoir montrer au monde entier combien il était heureux simplement parce qu'elle était là, de façon plus officielle. Il savait pourtant que cette situation serait plus qu'inconfortable pour la situation de Marlène. Il s'empêcha alors de penser de nouveau à cette guerre et glissa alors sa main entre la sienne en se décrochant d'elle.
Marlène le regardait de nouveau, ses yeux brillants mais bien différemment de l'instant précédent. Ses lèvres esquissaient déjà un maigre sourire qu'il fut seul à voir et c'est ainsi qu'il lui fit une promesse muette. Qu'importe comment tournait le monde, Marlène lui suffisait. Qu'importent les morts autour d'eux, si Marlène tenait debout, il tiendrait également. A cette pensée, il serra tendrement ses mains dans les siennes alors que les yeux de la jeune femme le réchauffaient intérieurement. Il lui sembla entendre la voix de Lily au loin et ils se tournèrent ensemble pour voir Harry rampant à une vitesse éclair vers la porte du jardin alors que sa mère courait derrière lui, surprise de le voir partir aussi rapidement.
Il vit la jeune femme sourire à cette vision et Sirius fut happé par le charme de la jeune femme. Sa main quitta la sienne subitement et il se pencha naturellement vers Marlène qui tournait son visage au même moment vers lui. Ses lèvres s'accrochèrent immédiatement aux siennes, coupant son souffle et lui soulevant le cœur pour le faire exploser de l'intérieur. L'embrasement fut tel qu'il crut devenir sourd alors qu'il tenait son visage en coupe, cédant à cette envie, ce besoin sous le même cerisier qui les avait accueillis quelques années plus tôt.
James, Remus et Peter avaient suivi Lily et Harry dans leur course et riaient à peine quelques mètres plus loin, aucun d'eux ne semblait s'être rendu compte qu'ils étaient là, encore sous la neige, le visage rosi par la chaleur qu'ils avaient créée.
Marlène eut un petit temps de réaction avant de le suivre, croisant ses doigts entre les siens fermement. C'était une étape de se montrer devant Lily, James, Remus et Peter, un côté officiel que Sirius souhaitait malgré tout. Noël était une période propice pour la naissance de beaux sentiments et cette année-là, Sirius allait enfin pouvoir exposer son amour pour la jeune femme devant ses seuls amis, sa famille.
Et à sa grande surprise, lorsque la main de Marlène glissa de nouveau dans la sienne alors qu'elle rompait leur baiser pour coller son front au sien, Sirius sentit son souffle s'accélérer au même rythme que le sien. Ils allaient les voir, ils allaient tous les voir. Etait-ce ce qu'elle souhaitait également ? La jeune femme glissa sa main libre sur la joue encore rougit par sa gifle et Sirius ne put s'empêcher de frissonner sous cette douce caresse puis en sentant les regards de tous leurs amis sur eux.
Marlène fut la première à sourire contre lui.
Hehey mes chatons ! Surprise, voilà la suite un peu plus rapidement que prévu ! L'écriture avance à un plutôt bon rythme depuis quelques jours alors j'en profite pour vous livrer ce chapitre là =) Qu'en pensez-vous? Vous avez vu, j'ai arrêté de les faire jouer au chat et à la souris cette fois ci hein, voyez que je peux être gentille *out* Merci à AndouilleEtSushi, Titietrominet27 ainsi qu'à Lune Patronus pour vos revieuws, merci encore de votre soutient les filles et merci également à tous ce qui me lisent tous les jours ! =)
A très bientôt !
