Mot d'auteur : J'ai mis plus de temps entre ces deux chapitres parce que je commence à souffrir de mes horaires de travail. Je suis supposée avoir deux jours de repos dans la semaine mais à cause du sous effectif et de la saison touristique qui démarre, je n'en ai qu'un seul plus deux demi-journées. En plus j'ai une vie sociale (et amoureuse) qui me bouffe un peu de temps. J'essaye de vous promettre un chapitre par semaine au minimum (comptez le jeudi) mais tant qu'on sera en sous-effectif là où je travaille, ce sera compliqué pour moi.
En dehors de ça, je suis aux anges quant aux nombres de followers qui augmentent sur cette histoire et si vous êtes impatients, vous pouvez suivre l'avancement sur Instagram (j'ai le même pseudo qu'ici sauf que j'ai un point entre stupid et marimo). Je ne réponds pas aux reviews pour l'instant, je suis du genre à spoiler parce que je ne sais pas tenir ma langue mais sachez que je vous lis et que je vous remercie pour tous ces gentils messages. J'espère que mon temps de travail n'impacte pas trop la qualité du récit ou des idées que je vous propose. Enjoy ~
Chapitre quatre, une tension palpable.
Le jour de leur rencontre approcha un peu trop rapidement au goût de la jeune Ministre. Elle était légèrement stressée, elle n'avait vu Malefoy que quelques instants lors d'une rencontre inopinée et relativement brève au Ministère et c'est là qu'elle avait pu lui communiquer une date. Aucun des deux n'avait encore communiqué directement l'un avec l'autre et c'est sûrement ce qui inquiétait Hermione.
Elle se tenait bien évidemment en retrait, elle avait choisi un restaurant assez chic sur le Chemin de Traverse, une dame d'âge mûre avait racheté le magasin de Mme Guipure à sa mort pour en faire un restaurant que la jeune femme avait adoré en y mettant les pieds pour la première fois.
Devant la porte, elle se tenait derrière Harry, attendant l'arrivée du blond. Quand il apparut, il était avec son fils, Scorpius et la brune se sentit un peu soulagée, devant son fils, il se tiendrait forcément bien pour montrer l'exemple et elle savait aussi que son meilleur ami ne dirait rien de mal devant un enfant.
Harry serra la main de Draco avec fermeté et politesse avant de serrer la main du petit garçon qui se présenta d'un air confiant. Quand il reconnut Hermione, il fit un grand sourire innocent et la salua de manière un peu plus chaleureuse qu'il ne l'avait fait précédemment. Apparemment, la discussion sur sa mère décédée ne l'avait pas traumatisé plus que cela ce qui avait tendance à la réconforter dans l'idée que Draco avait vraiment changé et ça se voyait en Scorpius.
- Je suis désolé, je n'ai pas pu m'arranger pour qu'il soit gardé, ça ne vous dérange pas ?
- Aucun problème, ma présence n'est pas nécessaire, je peux l'emmener avec moi chez Florian Fortarôme.
L'hésitation se lut instantanément dans le regard du père avant d'acquiescer d'un air presque sévère. Rapidement, ils remarquèrent la présence des journalistes et elle les quitta avec l'enfant près d'elle, se dirigeant vers le marchand de glaces. Ce n'était pas la meilleure des idées de les laisser seuls mais peut-être qu'il réussirait à faire preuve d'autant de professionnalisme que possible dans le pire des cas.
- Je te laisse choisir le parfum que tu veux ?
- D'accord.
Il partit choisir sa glace avant de la rejoindre sur la terrasse, en s'asseyant en face d'elle. Il ressemblait terriblement à Malefoy, elle se souvenait de lui quand il était plus jeune et la ressemblance entre son fils et lui était frappante. Mais elle ne devait pas rester là sans rien dire, elle tenta donc une approche sur les centres d'intérêt du petit, elle découvrit que c'était un passionné de lecture, plutôt du genre calme, secrètement ambitieux mais la conversation prit rapidement une tournure assez désagréable.
- Tu es déjà venu ici ?
- Une fois. Papa n'aime pas trop venir ici, à cause des gens qui chuchotent. Il m'a dit une fois que je ne devais pas écouter parce qu'ils pensent raconter des vérités alors que ce ne sont que des mensonges qui me rendraient triste.
- Donc tu ne les as jamais écoutés ?
- Une fois… j'ai surpris Papa parler avec Grand-Mère, elle disait que tout était la faute de Maman si tout le monde pensait que j'étais le fils du Seigneur des Ténèbres. Parce qu'elle s'est cachée et elle m'a caché avec elle quand j'étais un bébé.
- Tu veux dire… Que les gens disent que tu es le fils de Voldemort ?
Il hocha la tête et Hermione posa une main sur sa bouche pour couvrir l'expression de stupeur sur son visage. Qui pourrait avoir l'idée d'inventer une telle horreur ? Elle posa à nouveau sa main sur l'épaule de l'enfant et le consola avec ce geste qu'elle faisait tout pour rendre réconfortant. Son cœur craquait pour ce petit être si innocent et pourtant déjà si mature pour son âge, il avait l'air d'avoir poser une barrière entre les autres et sa famille, comme s'ils étaient seuls au monde mais qu'il y avait une bonne raison qu'il n'était pas en âge de comprendre.
- Ton papa a raison, n'écoute pas les gens qui te veulent du mal. Quand j'avais ton âge, les gens avaient tendance à dire des choses méchantes, je ne les ai jamais écoutés et regarde qui je suis maintenant. Ne laisse jamais les histoires des autres te descendre, garde tes rêves pour en faire tes ambitions Scorpius, tu verras, le monde paraîtra moins triste.
- Papa a dit que quand tu étais petite, tu étais moldue !
- Ah…
- Il a dit qu'il y avait des gens qui étaient moldus à la naissance mais un jour, ils apprennent qu'ils sont devenus des sorciers avant de venir à Poudlard.
La brune marqua une pause, assez surprise par les paroles du garçon mais surtout, par les paroles du tristement célèbre Draco Malefoy. Depuis qu'il était réapparu, elle passait sa vie à être « sur le cul », si elle pouvait utiliser ses termes. Constamment choquée, surprise ou estomaquée par les différents propos qu'il pouvait avoir tenu ou qu'il tenait encore. Il avait visiblement excessivement changé, un changement qu'elle trouvait positif mais surtout charmant.
- Ce n'est pas exactement comme ça mais oui, j'ai cru que j'étais moldue quand j'étais petite. La vérité c'est que mes parents étaient moldus mais j'ai toujours été sorcière, je ne l'ai su que très tard, avant d'entrer à Poudlard en 1991.
- T'es vieille.
Un rire lui échappa et à nouveau, la conversation prit une tournure plus gaie avant qu'ils soient tout deux rejoint par les plus grands rabat-joie de l'univers. Harry et Draco avaient le visage fermé, presque sévère, visiblement les politesses n'avaient été que de courtes durées et ils étaient toujours suivi par des journalistes qui ne manqueraient pas un seul instant de raconter cette histoire de la pire tournure possible. Avant de partir, elle intercepta Draco en lui attrapant faiblement le bras.
- Je sais qui tu es, Draco. Je resterais de ton côté aussi longtemps que tu en auras besoin.
Il hocha la tête, même si son visage restait inchangé et son attitude ferme et tendu, elle sembla apercevoir une faible lueur dans son regard, semblable à un « merci » non formulé. Puis elle le regarda partir en silence, sentant comme une pointe de déception face à cet échec effroyable.
- Il est toujours aussi arrogant et prétentieux ! Il n'a pas changé du tout, toujours à se croire supérieur à tout et tout le monde ! Et ce ricanement…
Harry serrait les poings, frustré par cette rencontre qui n'avait mené à rien. Peut être aurait elle dû être présente ? Et Draco était censé être diplomate, comment avait-il pu être aussi agaçant ? Hermione restait persuadée qu'ils étaient aux antipodes et que c'était la raison même de tant de haine. D'un côté, il y avait Harry, ses parents avaient toujours été du côté du bien et Dumbledore avait veillé à ce que, malgré l'hypothèse de l'horcruxe en lui -pas encore vérifié à l'époque- il grandisse en étant quelqu'un de bien, loin de la célébrité, élevé par des moldus quelqu'un qui n'avait jamais cherché que l'amour et la bienveillance. De l'autre, il y avait Draco dont la famille de sorciers lui avait bourré le crâne sur la suprématie des Sang-Purs, vivant avec une théorie pleine d'espoir où le jeune Potter serait le futur Seigneur des Ténèbres, encore plus puissant avant de se retrouver face à un gamin, plein d'ambition et de gentillesse, face à quelqu'un qui ne voyait que le bien et le mal, pas l'entre deux, pas la confusion d'une âme torturée, simplement les méchants et les gentils, quelqu'un qui l'avait rejeté pour se lier d'amitié avec ce qu'on lui avait toujours appris à détester, un traître à son sang et une sang de bourbe. L'un avait voulu briser les règles de l'école pour la sauver, l'autre avait voulu l'empêcher de devenir quelqu'un. Le blond, le brun, des valeurs fondamentalement différentes dès la naissance, et voilà que même si Hermione voyait en Draco le bien qui avait fleuri de son cœur meurtri, Harry en était incapable et le diplomate, lui, était incapable de voir la maturité qui avait grandi de la modestie dont l'aurore avait fait preuve.
La Ministre poussa un soupir et coupa court à sa conversation avec Harry avant de dire quelque chose qu'elle pourrait regretter. Nombreux avaient été ceux qui le détestaient lui aussi, elle n'avait pas oublié qu'il avait été exécrable pendant une bonne partie de leur cinquième année, à répéter qu'il devait traverser toutes ces épreuves seuls parce qu'il était l'élu. Sans compter les années d'après, où il avait appris pour la prophétie et qu'il était persuadé que la mort de Voldemort était son seul fardeau. Qui n'avait pas eu envie de lui mettre une bonne gifle pour lui remettre les idées en place à cette époque ?
Elle ne voulait pas blesser le jeune homme, elle ne voulait pas aider Draco aux dépens des autres, ce ne serait pas juste. Elle se contenta donc de le remercier pour ses efforts et réussit à le solliciter encore une fois pour un autre rendez-vous, sous son autorité cette fois.
Le lendemain, en gros titre des journaux, la rencontre semblait être à la une mais l'article le plus inquiétant semblait être dans la Gazette du Sorcier :
« Draco Malefoy, encore une menace ?
Surpris dans un restaurant du Chemin de Traverse, un rendez-vous discret entre Draco Malefoy et le célèbre Harry Potter. Si les politesses étaient de mises au début de ce tête à tête, l'histoire semble avoir dérapé après les propos de « l'ex » Mangemort. La tension s'est installée en quelques secondes et l'entrevue a tourné court, nous ne connaissons pas la raison de cet échange mais serait-il encore en train de préparer un mauvais coup ? A-t-il essayé de profiter de l'influence de Potter pour redorer son blason ?
Sans compter la présence de la Ministre, Hermione Granger, qui a tenu à éloigner le fils Malefoy de cette discussion en l'emmenant un peu plus loin chez le grand glacier, Fortarôme. Malgré la tentative de communication, aucun d'entre eux n'a tenté de répondre à nos questions. Un nouveau mystère semble se dessiner pour l'avenir du monde sorcier et Madame la Ministre ne semble pas vouloir faire part de cette menace à ses concitoyens… »
La brune jeta rageusement ce torchon à la poubelle après l'avoir déchiré et froissé. Elle n'avait pas pris la peine de terminer l'article, encore une fois, son image allait être sali par cette saloperie de magazine. Toute son opération était tombée à l'eau et visiblement, ça ne plaisait pas à Malefoy qui se pointa comme une furie dans le bureau, le journal en main, abîmé par la pression de sa colère.
- Je croyais que tu voulais m'aider ! Je t'ai confié, aveuglement, tout ce que j'avais découvert sur moi-même, les années les plus difficiles… Tout ça pour que ma réputation soit encore plus traînée dans la boue, Scorpius était en larmes quand il a vu le journal ! En larmes, Granger !
- Je suis désolée Draco, je ne pensais pas que ça prendrait cette tournure. Vous avez un caractère difficile et ça a fait des étincelles que les journalistes se sont empressés de détourner.
- Tu aurais dû t'en douter qu'avec Saint Potter, j'allais me retrouver détester ! Evidemment que si l'un de nous se met en colère se sera forcément de ma faute, peu importe à quel point il a insulté le travail que j'ai fourni pendant plus d'un an à préparer ce putain de tournoi pour que la sécurité soit optimale !
- Calme toi ! Je vais arranger les choses, je te promets que ça va s'arranger. Je veux t'aider, je te l'ai promis, je ne suis pas du genre à laisser tomber et je pense que tu me connais assez pour ça Malefoy.
- Comment veux tu décemment que je me calme ? Je ne serai jamais quelqu'un de bien aux yeux des gens, ou même… quelqu'un de normal, quelqu'un à qui on fout la paix.
- Je m'y suis mal prise, je l'admets. On va s'y prendre autrement. Accorde-moi une seconde chance, s'il te plaît.
Il allait dire non, elle en était persuadée, elle était persuadée qu'il allait lui claquer la porte au nez et faire demi-tour. Elle sentait que son regard plein de colère ne cachait qu'une grande peine, une sensation de trahison. Comment pourrait-elle lui en vouloir ? A cause de son manque de discernement, à cause de la faille dans son raisonnement, elle avait poussé son fils à se questionner, à pleurer, elle avait aussi rabaissée Draco plus bas que terre. Elle avait vu tellement d'injustice depuis sa naissance, envers elle-même, envers les autres nés-moldus, elle se souvenait de ce sentiment de révolte en deuxième année quand ils avaient été pris pour cible, elle se souvenait de la nausée qu'elle avait ressenti quand elle avait lu les termes « sang de bourbe » pour la première fois dans un livre, elle avait haï ce sentiment de malaise dans sa poursuite aux horcruxes quand elle avait appris que les né-moldus avaient été traînés au tribunal, torturés ou encore tués. Alors comment pouvait-elle lui en vouloir de ressentir ce sentiment d'injustice ? Elle devait pourtant tenter une dernière fois de montrer sa bonne foi.
- Draco, s'il te plaît !
