Mot d'auteur : Je suis vraiment, vraiment désolée pour avoir mis aussi longtemps. Je n'ai pas perdu l'inspiration mais je n'avais vraiment pas le temps, j'admets que je travaillais en restauration et putain, c'était dur. Je viens de finir mon contrat et j'étais quelque peu occupée avec la paperasse du chômage (on a-dore). Bref, du coup j'ai pas eu beaucoup de temps d'écrire depuis le mois de juillet mais je suis de retour, avec de nouvelles idées et une motivation au top… Et forcément avec du temps vu que je trouve pas de travail.
Chapitre cinq, une erreur impensable.
Il la regardait, impassible. Il n'avait plus la force de se battre contre les préjugés, les jugements parfois féroces des autres, pourtant ce petit bout de femme qu'il avait détesté de par son sang impur, semblait brûler d'une passion qu'il avait perdu, avait elle vraiment l'intention de se battre pour lui ? Pour son fils ? Tout ce qu'il voulait, c'était que Scorpius ait une vie décente, avec des amis, et ce petit bonhomme n'avait pour l'instant pas la moindre chance d'obtenir tout ça. Pouvait-il croire en Hermione Granger ? Pouvait il la croire honnête ?
- D'accord, à la seule condition que pour l'instant, je ne serai vu en public qu'avec toi Granger. Pas de Potter ou de Weasley, pas quelqu'un qui salira mon image juste pour une vieille rancœur qui a plus de quinze ans.
- Entendu.
Il soupira puis quitta le bureau. Hermione en était toute émue, elle avait cru pendant plusieurs secondes qu'il ne lui faisait pas suffisamment confiance pour renouveler l'expérience. C'est avec une attitude plus détendu qu'elle attaqua sa journé était dur pour eux de trouver un temps pour se voir, comme pour le rendez vous avec Harry, Hermione et Draco peinait pour trouver une date commune. Un soir, plongée dans la paperasse, elle leva enfin le nez du rapport qu'elle lisait sur l'état actuel de la Forêt Interdite pour regarder l'heure. L'horloge indiquait vingt-heure trente deux, l'heure pour elle de raccrocher, elle corna légèrement le coin supérieur de la page pour se souvenir où elle s'était arrêté et écrivit un résumé rapide pour stimuler sa mémoire le lendemain. Elle avait besoin de se changer les idées, de sortir, d'avoir une vie privée. Peut être était ce un caprice auquel elle aurait dû renoncer avec la présidence, mais dans l'instant, elle voulait se reposer juste un soir, un seul. Et elle savait exactement avec qui elle voulait passer cette soirée sans faux semblant.
Un peu nerveuse, elle toqua à la porte d'une vieille bâtisse mitoyenne dans le cœur de Londres, elle ne pensait pas que c'était le genre d'endroit où il aimerait vivre après leur rupture. L'homme qu'elle cherchait ouvrit la porte, il était encore habillé de son costume de travail, un couleur émeraude avec une cravate pourpre, ses cheveux roux en bataille lui donnait l'air sauvage et sa barbe naissante le vieillissait.
- Salut, Ron. J'ai ramené une bonne bouteille de whiskey pur feu.
- Par la barbe de Merlin Hermione, ça fait des années que je t'ai pas vu et tu débarques comme ça ?
- S'il te plaît, laisse moi entrer, tu es la seule personne avec qui j'ai envie de parler ce soir.
- Vas y, entre.
Il avait mûri, beaucoup mûri, Ginny le lui avait confié la dernière fois qu'elle avait été dîné chez eux et Hermione s'en rendait compte simplement dans ses paroles. Physiquement, il avait mûri aussi, un air plus viril mais fatigué, l'air d'un homme d'affaire qui n'avait pas trop le temps pour s'occuper de lui, coincé dans une routine sans fin.
- Pourquoi je suis la seule personne que tu veux voir ?
- Tu me manques, en fait.. Ces derniers temps je me rends compte à quel point ma vie personnelle est un fiasco et je veux renouer avec la seule personne qui puisse me rappeler à quel point c'était bien, d'avoir des amis, d'être aimée.
- Je vais me changer, j'arrive. Les verres sont dans la cuisine.
Elle acquiesça et se rendit dans la cuisine pour sortir les verres appropriés, elle s'attarda devant le frigo où il avait accroché des photos du passé, Fred et Georges devant Farces pour Sorciers Facétieux, Molly qui tient le petit James dans ses bras, et eux, quand ils étaient encore ensemble, elle en train de lire et lui qui la regarde avec tout l'amour qu'il lui portait à l'époque. Un sourire nostalgique naquit sur son visage, elle se sentait faible, meurtrie, leur rupture les avait brisé tous les deux, elle avait entendu parler des bagarres de Ron dans les bars, les arrestations bruyantes, les problèmes d'alcool. Heureusement, il avait remonté la pente. En contrepartie, elle, elle s'était plongée dans le travail pour oublier, elle avait monté les échelons en ne faisant que ça, sans sortir, sans lire une seule histoire d'amour, elle avait simplement regardé droit devant elle, sans aimer, sans sortir. La tristesse d'une vie de célibataire malheureuse.
- Qu'est ce que tu fais ?
Elle sursauta, elle s'était perdue dans ses pensées mais elle finit par lui tendre son verre en souriant.
- Je me rappelle le passé. C'était peut être une erreur de venir ici. J'ai eu beaucoup de mal à vivre sans toi.
- Maintenant que tu es ici, autant faire en sorte que ce ne soit pas une erreur. T'as l'air un peu à la ramasse, raconte moi.
- Ca risque de pas te plaire.. Du tout.
Il insista une dernière fois et elle déballa tout son sac, la vérité sur ce qu'elle ressentait, sur la rupture, sur la vie de manière générale, le fait qu'elle ne trouvait pas de sens à sa vie, que son travail était parfait mais qu'il lui manquait pour le partager et sur les injustices qu'elle voyait tous les jours. Elle parla de l'état de la Forêt et la perte de territoire des centaures, les multitudes d'Elfes de Maison qui continuaient de se mutiler pour avoir désobéi à leurs maîtres, sur la mort d'une sirène que des pêcheurs moldus avait injustement abattu par peur et sur Draco Malfoy, sur tout ce qu'elle avait appris, sur tout ce qu'il représentait maintenant pour elle, ce sentiment inexplicable qu'elle avait d'essayer de le réhabiliter, sur son fils malheureux qui semble avoir une vie misérable qu'il ne mérite pas, sur la rumeur qu'il est le fils de Voldemort.
- Attends, t'es en train de me dire que tu défends Malfoy non ?
Les verres s'étaient enchaînés, ils n'étaient pas bourrés mais ils avaient juste assez bu pour pouvoir aborder ce sujet sans que Ron ne pète un plomb. Elle avait posé son dernier verre depuis déjà quinze minutes, elle étaient allongé la tête en bas, les jambes sur le dossier du canapé en train de se lamenter, il était assis par terre en tailleur à côté d'elle.
- Il est devenu quelqu'un d'impressionnant, son fils est tellement bien éduqué aussi, le petit m'a demandé si c'était vrai que j'étais né moldue comme Malfoy lui avait dit mais que j'avais développé des pouvoirs pour devenir une sorcière.
- Le fils Malfoy a dit ça ?! S'étrangla t-il en buvant une gorgée.
- Mais oui ! C'était tellement surprenant ! Il m'a raconté sa version de l'histoire et même si je reste sceptique, je n'arrête pas de repenser à ce qu' Harry avait raconté en sixième année, les pleurs de Draco, en larmes dans les toilettes avec Mimi Geignarde, la peur qu'il avait lu sur son visage, le désespoir.. Et aussi les tremblements face à Dumbledore, tout n'était qu'une façade. Il n'a jamais tenu à devenir un criminel, il voulait juste se la raconter en pensant qu'il était du côté des plus forts, gamin, il avait jamais pensé à devoir faire des choses horribles pour survivre.
- Par la barbe de Merlin ! Tu es aussi proche de lui que ça ?!
- Quoi ?! Mais non ! J'ai juste fini par comprendre qui il était, je pense.
Ron regarda Hermione avec surprise puis un sourire se dessina sur ses lèvres. Il se souvenait pourquoi il était tombé amoureux d'elle, elle n'était pas que belle et intelligente, elle était sage, gentille et déterminée, elle était parfaite à ses yeux et probablement l'aimerait-il toujours. Son premier amour, un amour fort qu'il avait senti grandir pendant toutes ses années jusqu'à la séparation.
- Hermione Jean Granger, j'aurai vraiment dû t'épouser.
- Je te parle de Malfoy et tu me parles de mariage ?!
- Tu ne comprends pas je crois. Tu es la seule personne sur cette Terre capable de pardonner à cette fouine les choses horribles qu'il t'a dit pendant nos longues années à Poudlard, pour avoir failli nous tuer dans la Salle sur Demande.
- "Si on meurt à cause de lui, je te tue !"
Elle explosa de rire au souvenir de cette phrase. Et elle le regarda avec tendresse, Ronald Weasley était vraiment le meilleur ami qu'elle ait jamais eu.
- Hermione, tu crois vraiment qu'il mérite le pardon ?
- Oui. Je pense qu'on doit tous tourner la page sur cette guerre. Arrêtez les commémorations, arrêtez de haïr les enfants de Mangemorts qui n'ont pas de réelles affinités avec la magie noire, je pense.. Qu'on devrait tous aller de l'avant.
- Et c'est pour ça que tu es la Ministre de la Magie. Mais est ce que tu m'autorises à faire une dernière chose stupide avant de définitivement tourner la page du passé ?
Elle fronça les sourcils, intriguée et se laissa descendre du canapé pour s'asseoir à côté de lui, plongeant son regard dans le sien, elle hocha la tête. Il leva une main maladroite pour caresser sa joue tendrement, sa paume un peu rugueuse réchauffa instantanément sa peau, il approcha ses lèvres de la jeune femme et y déposa un baiser plein de tendresse, elle se laissa porter par cet élan et ferma les yeux pour profiter pleinement de ce petit bout de passé qu'il lui offrait. Elle posa sa main sur la sienne et quand il rompit se baiser innocent, ils se regardèrent longtemps dans les yeux en souriant timidement, ils ne s'aimaient plus comme avant, ils avaient simplement encore une profonde tendresse l'un envers l'autre, un sentiment nostalgique qui les rongeaient depuis la rupture, ils n'avait jamais pu se dire au revoir avant ça. Ils venaient de mettre officiellement fin à des années de doute, de tiraillement, ils venaient de se prouver qu'ils étaient liés pour toujours, qu'ils s'aimeraient éternellement pour avoir été chacun le véritable premier amour de l'autre, ce baiser.. Était le début d'une nouvelle aventure, le début de l'acceptation de soi, le début d'un nouveau départ. Ils parlèrent de leurs sentiments respectifs, de l'amour qu'ils avaient ressenti, du besoin de passer à autre chose, ils rigolèrent encore et toujours, fou rire sur fou rire, ils s'amusèrent à deviner l'avenir de leurs anciens amis, qu'étaient devenus Seamus, Dean et Parvati ? Ou encore Lavande ? Ils établirent une véritable relation saine et amicale. Hermione passa une soirée merveilleuse, tellement parfaite, qu'elle se sentait apaisée, détendue, prête à profiter de la vie comme avant. Elle en apprit plus sur la situation de Ron, ses tentatives d'aider Georges à aller de l'avant, de son travail dans la boutique, de ses aventures ratées avec quelques filles un peu bizarres.
L'heure de partir arriva et elle remit son manteau, elle titubait légèrement mais elle était finalement contente d'être venue, d'avoir fini par parler de tout ça, d'avoir vidé son sac et elle remerciait Ron d'avoir mûri, de ne pas avoir péter un câble contre elle en apprenant pour Malfoy, elle le remerciait d'avoir tourné la page mais d'être toujours quelqu'un d'aussi important dans sa vie. Plutôt que de transplaner dans cet état, elle décida d'aller marcher, il insista pour venir avec elle, refusant de la laisser seule dans les rues de Londres à une heure aussi tardive. Sa gentillesse la fit rire innocemment mais elle le remercia simplement, elle était toujours capable de tenir une baguette et elle n'habitait pas si loin que ça finalement. Il finit par céder à la seule condition qu'elle transplane au moindre bruit bizarre. Sur cet accord, elle l'étreignit avant de sortir.
Le bruit de ses pas résonna dans les rues silencieuses jusqu'à ce qu'elle entende un bruit étrange, un cri, un "au secours" déchirant, une voix d'enfant. Elle se mit à courir à la source du bruit, toujours un peu saoule, elle commençait à paniquer, elle avait la désagréable sensation de connaître cette voix. Un nouveau "Au Secours" la fit accélérer et elle tomba nez à nez avec une Scorpius, couvert de sang, il avait le visage trempait de larmes, il se jeta sur Hermione pour la serrer dans ses bras alors qu'elle le rattrapait de justesse.
- Ils ont.. Ils ont attaqué Papa.
Les yeux de la jeune femme se posèrent sur l'homme derrière, en sang, elle poussa légèrement l'enfant pour s'approcher du corps de Draco. Il était allongé, face contre terre.
- Draco ! Draco tu m'entends ?!
EDIT : Désolée pour le soucis des accents, je viens de changer ça. Bonne lecture !
