Chapitre sept, une révolution nécessaire.

Le visage de McGonagall était illuminé d'un sourire confiant, à côté d'elle, plusieurs membres de l'Ordre était également présent. Ils se levèrent pour continuer de l'applaudir, Hermione fit signe à son ancien professeur de la rejoindre sur l'estrade et elle ne se fit pas prier. Une étreinte polie entre les deux fût immortalisée et la vieille femme s'approcha du micro.

- Puisque Madame la Ministre m'y autorise, je vais également prononcer quelques mots pour la défense du jeune Malfoy. J'ai connu Albus pendant de longues années, c'était un homme plein de mystères, un peu excentrique qui pourtant avait un grand cœur quand il s'agissait de ses élèves. Et je vais répéter ce que j'ai dit au procès de monsieur Malfoy, Albus était au courant des projets de Lord Voldemort. Severus Rogue était un espion pour notre compte, il avait transmis toute ses informations et avait juré de tuer Dumbledore de sa main pour sauver l'âme du pauvre Malfoy, pour qu'il ne connaisse jamais le mal que provoque le meurtre d'une autre être humain. Ils ont passé l'année à essayer de le sauver, de l'empêcher du faire du mal à qui que ce soit et si les actes désespérés de cet enfant peuvent paraître pleine de mauvaises intentions, il n'en est rien. Draco Malfoy est un des plus brillant étudiant de Poudlard, si il avait vraiment essayé de tuer Albus, si il l'avait vraiment voulu alors je pense que cette histoire aurait fait encore plus de bruit. Moi, Directrice de Poudlard, amie d'Albus Dumbledore, je voudrais devant vous tous donner mon pardon au jeune Malfoy, je n'ai aucune rancoeur quant à ses actes.

Hermione était ravie et elle applaudit avec un peu trop de ferveur le discours de la directrice, la presse s'affairait, il fallait être le premier à publier ce qui venait de se passer. Elle se doutait que tout ne serait pas rose, elle allait encore devoir se battre pour soutenir les bonnes causes et Draco ne serait pas du tout réhabiliter dans l'heure qui suivait mais au moins, elle avait affirmé haut et fort sa position, le monde des sorciers du Royaume-Unis n'avait qu'à bien se tenir, Hermione Granger était Ministre de la Magie et déterminée à faire régner la justice d'une main de maître.

Rapidement, elle dût évacuer la salle et transplana de nouveau à Sainte-Mangouste pour voir comment les choses allaient. Draco était réveillé et visiblement en pleine forme, il n'avait rien subi de trop grave au niveau des blessures, les blessures non magiques étaient en général guéri d'un coup de baguette. Elle entendait les insultes entre Harry et lui fusaient depuis le couloir et elle entra dans un grand fracas.

- HERMIONE !

- GRANGER !

Elle sursauta en entendant son nom, prononcé au même moment, alors qu'elle était à peine entrée. Le ton était accusateur, elle semblait avoir fait quelque chose de mal mais avec ces deux-là elle n'était sûre de rien.

- Que me vaut une telle agression ?

- Pourquoi tu as fait ça ?

- C'était insensé ! On avait dit en douceur !

- Ah parce que tu savais toi ?

- De quoi je me mêle le binoclard ? C'est à cause de toi que je suis à l'hôpital !

- Ca suffit ! Tous les deux ! Attendez au moins la réaction de la presse avant de vous acharner contre moi. Je n'ai rien perdu encore.

Le débat fit rage pendant plus d'une heure, aucun d'entre eux ne se mettait d'accord. Harry était totalement contre cette idée de réinsertion, Draco était contre le fait qu'elle le crie haut et fort sans préavis et Hermione était persuadée d'avoir fait la bonne chose. La dispute ne fit pas broncher Scorpius qui était dans son coin, quand les yeux de la jeune femme se posèrent sur lui, rapidement les événements lui revinrent en mémoire.

- Tu me cherchais parce que tu as reçu une lettre pour la maltraitance de Scorpius ?

- Oui. Ils veulent l'emmener parce qu'ils ont des témoins qui m'ont vu le battre, je ne les laisserais pas éloigner mon fils, unique, de moi.

- Un représentant est venu essayer de me le prendre des bras. J'ai refusé en disant que je pouvais le faire renvoyer si il insistait. Pour l'instant, je peux rien faire de plus. Ils vont devoir l'emmener à un moment mais il suffit de démonter les faux témoignages un par un.

- Je ne les laisserais pas l'emmener Granger.

Harry les regardait, incrédule jusqu'à ce que quelqu'un frappe à la porte, un auror entra et donna les différents journaux qui étaient sorti « édition spéciale » était écrit en gros sur quasiment tous. Hermione lui arracha des mains et sorti le plus important, la Gazette du Sorcier.

« La Ministre s'engage dans une cause perdue.

Aujourd'hui, Hermione Granger, Ministre de la Magie, a tenu un communiqué officiel pour la défense de l'ex Mangemort, Draco Malfoy. La Ministre raconte alors que le jeune homme aurait subi une agression pas plus tard que la nuit dernière dans les rues de Londres. Son discours se voulait poignant, refusant dans un premier temps de dévoiler le nom de la victime, elle dépeint alors l'image d'une vie pleine de malheur, un enfant qui aurait été lobotomisé par les idéaux suprémacistes de ses parents, vaincu par la peur qui le contraint à mener plusieurs tentatives d'assassinats envers son directeur, Albus Dumbledore. Il aurait, selon ses dires, regretté son geste et aurait même menti au défunt Lord Voldemort pour sauver la peau de Harry Potter. Ce monologue se termine alors sur le nom de ce soit-disant innocent, Draco Malfoy.

S'ensuit alors une vague de mécontentement parmi les invités officiels, des mots comme « scandale » et « mensonge » ont même fusé à travers la pièce, à quoi la Ministre a démontré un manque d'arguments et un manque de preuve pour le traiter en criminel. La jeune Ministre s'est rapidement insurgé en accusant publiquement chacun des sorciers et sorcières de ce monde d'être responsable d'une grande majorité des injustices de ce monde. Nous citons « plutôt que de haïr quelqu'un, occupez vous de vos affaires, notamment vos elfes de maison qui meurent sous les ordres de leur maître, les sirènes qui se font pêcher et assassiner pour leurs écailles, les licornes qui se font pourchasser pour leur corne, les centaures qui se font chasser de leur territoire tout ça pour votre fierté. », elle affirme également à être prête à rendre sa démission si les gens ne prennent pas conscience de leur propres erreurs, rappelant à la foule que tout le monde peut avoir des réactions inhabituelles face à la peur, en rappelant que lors du retour du Mage Noir, personne n'avait voulu croire en Harry Potter qui est maintenant célébré en héro.

Une intervention surprenante.

Alors que tout semblait désespéré pour la Ministre, des applaudissements ont retenti dans la salle. Son visage s'est illuminé à la reconnaissance de ceux qui l'acclament, il s'agissait des membres de l'Ordre du Phénix. C'est alors que la Directrice de Poudlard, Minerva McGonagall, a été invitée à prendre la parole sur l'estrade. Cette dernière raconte en détails les souvenirs qu'elle a de Draco Malfoy, estimant que c'était un enfant manipulé et qu'il n'a jamais réellement désiré tué son directeur. Avant de clamer haut et fort qu'elle pardonnait au jeune homme toutes ces actions à partir de ce jour.

Cette intervention, peut être scénarisée, a aussitôt détendu l'atmosphère avant que la salle ne soit évacuée.

Après investigations de notre part quant à la véracité des propos de ces deux figures importantes, nous avons pu remettre la main sur les dossiers de l'enquête concernant l'ex Mangemort. Il y est en effet mentionné les témoignages de Harry Potter et Minerva McGonagall en faveur de Draco Malfoy. Nous citons : « Malfoy m'a sauvé la vie. Quand les raffleurs nous ont emmené au Manoir Malfoy, Hermione m'avait lancé un sortilège cuisant, j'avais la tête tellement enflée que j'étais apparemment méconnaissable mais j'ai vu dans les yeux de Malfoy qu'il m'avait reconnu, il avait forcément reconnu Ron et Hermione avec moi, il a dit qu'il n'était pas sûr, que ça ne semblait pas être moi. J'admets qu'il a menti pour me sauver. » de la part d'Harry Potter. Quant au professeur McGonagall, elle a donné les souvenirs du professeur Rogue en témoignages des événements pour prouver de la bonne foi de son élève.

A voir si les citoyens sont prêts à pardonner les actes criminels de Draco Malfoy ou si une révolte sera nécessaire pour demander la démission de la Ministre. »

Un soupir de soulagement échappa à Hermione et elle se tourna vers les autres pour voir ce que les autres journaux disaient. Harry fût le premier à parler.

- Certains sont de ton côté, d'autres beaucoup moins. Ici ils disent que t'es tombée amoureuse de ce psychopathe et ils ont publié une photo de toi avec Scorpius dans les bras.

- Pareil ici. Une photo de nous dans les couloirs du Ministère en disant qu'on a des rendez vous en cachette.

- Quel bande de fumiers !

- Dans celui là, tu es une héroïne de la Guerre, les gens devraient te croire si toi, qui a combattu dans la guerre, tu es prête à me pardonner, alors la population à qui je n'ai rien fait de mal devrait pouvoir le faire aussi.

- Et là, Malfoy t'a manipulé avec l'Imperium pour te convaincre qu'il est innocent.

- Ce qui compte c'est que la Gazette ne soit pas totalement contre toi Draco, ils disent que je me suis mise dans une impasse mais que je peux encore en sortir grâce à mes alliés. Harry va devoir s'exprimer publiquement.

- Hors de question.

- Harry, c'est pour sa survie ok ?!

- Bien.

Ils restèrent un long moment à parler stratégie pour sortir tout le monde de l'impasse, puis la réalité revint les frapper, Harry ne pourrait pas rester tout le temps auprès de Draco pour le protéger, Hermione avait encore des choses à faire et des débordements à gérer. Ils décidèrent d'alterner, par garde de quatre heures même si Draco était absolument contre cette idée, persuadé qu'il pourrait bientôt sortir et se défendre seul. Personne n'osa lui dire qu'il y avait une foule dehors, prête à entrer pour le tuer, le saluer, le féliciter, l'insulter, tout dépendait de l'individu qui entrerait.

C'était à Hermione de rester en premier, Harry les laissa sur un dernier avertissement pour qu'ils soient prudents et partit en promettant de revenir exactement quatre heures après son départ. Si il pouvait parfois paraître stupide avec sa rancoeur d'adolescent, il ne laisserait pas un innocent mourir ou dans une situation de danger. Après tout, Saint Potter se mêlait toujours de ce qui ne le regardait pas.

- T'étais obligé de le choisir lui pour me surveiller ?

- Il est auror, donc compétent, t'aurais une idée de quelqu'un d'autre qui aurait accepté ?

- Pas vraiment.

- Donc tu fais avec, point barre.

- T'as toujours été aussi autoritaire ?

- Oui. Toujours. Depuis ma naissance.

- Quelle plaie.

Un sourire naquît sur le visage d'Hermione et elle prit une chaise pour s'asseoir près du lit, Scorpius s'était rendormi dans son coin, ce qui fit rire Draco, il n'avait pas tellement l'habitude de voir son gamin aussi fatigué, il était plutôt du genre insomniaque à cause de ses cauchemars récurrents.

- J'ai entendu dire que t'étais chez Weasley hier soir

- Ah...

- Je vous ai interrompu dans quelque chose ?

- Non. Je rentrais à la maison quand j'ai entendu ton fils appeler. Ron et moi, c'est fini depuis longtemps, je voulais juste un ami pour discuter.

- Et Potter ne convient pas ? … Ou même moi ?

Elle fût surprise qu'il se considère comme son ami, tellement surprise que ses yeux s'étaient ouvert en grand, sourcils relevaient bien haut.

- Ne sois pas surprise Granger, avec tout ce que t'as fait pour moi...

- C'est vrai que tu me dois quelque chose pour être aussi géniale !

- N'abuse pas de ma reconnaissance ! Elle est limitée.

- Je ne pouvais pas parler avec Harry ou avec toi parce que j'avais besoin de parler.. de toi.

- Et qu'est ce que tu as dit ?

- Que ta vie était injuste, que tu méritais plus de simplicité.

- C'est tout ?

Il se redressa pour être plus proche d'elle, la regarder dans les yeux pour lui faire avouer tous ses secrets. Elle remarqua alors la nuance de gris dans ses yeux, elle les avait toujours vu d'un bleu très froid mais de près, ils étaient plutôt d'un bleu qui tirait sur le gris, comme sur une palette de couleur. Elle se surprit à remarquer une différence si subtil et se mordit la lèvre inférieure.

- J'ai peut être dit que tu étais plus.. charmant qu'avant.

- Juste charmant ?

- Peut être que je n'ai pas utilisé ce terme, peut être que j'ai dit le mot « séduisant ».

- Fais attention Granger, les gens pourraient penser que je t'ai manipulé.

Elle eut un sourire amusé face à sa propre autodérision. Il était si près de son visage qu'elle pouvait lire l'amusement dans ses yeux malgré son visage neutre, elle pouvait aussi détailler la courbe de ses lèvres, un peu pâle à cause des récents événements mais qui ne dégoulinaient pas moins de sensualité. Quel goût avaient-elles ? Elle leur imaginait un goût salé, comme les larmes. Elles étaient tentantes, même un peu trop. Ses yeux remontèrent le long de son visage pour regarder dans les siens, ils étaient neutre alors elle s'éloigna rapidement. Elle ne devait pas faire ça, elle ne devait pas penser à tout ça, ces pensées, étranges, qui pourtant, elle le sentait, allaient la hanter pendant quelques jours. Hermione Granger voulait embrasser Draco Malfoy.