Défi lancé par mon loir : décrire Axel du point de vue de Roxas et utiliser le mot chapeau.

Ce fut long et laborieux (parce que Axel est avant tout plus une flamme qu'une couleur (et caser le mot "chapeau" fut compliqué)) mais voilà le premier OS.


Rouge rouge rouge

Rouge rouge rouge. Comme ses cheveux, ses armes, ses flammes et le coucher de soleil. Rouge comme l'amour, le sang qui s'échappe des blessures, rouge comme la combustion d'un cœur. Sauf que je n'en ai pas, donc je ne devrai pas pouvoir dire ça. Pourtant ma poitrine s'enflamme devant ses yeux vert d'eau. Pourquoi cette couleur d'ailleurs? Lui tout feu tout flamme avec ses deux lacs, comme si une partie de son corps essayait de l'éviter de s'embraser. Ou peut-être est-ce pour calmer les brûlures qu'il me cause, ses yeux viennent les arroser pour éviter que tout ne s'aggrave. Il immole mon âme sans mon consentement avec ses sourires allumeurs. Il fume ma santé mentale à petites doses et impossible de me débattre, il fait trop chaud lorsque j'ai l'impression qu'il me tient entre ses doigts. Il ne le sait pas mais je suis pris dans ses flammes depuis le début.

Il est rouge, la couleur la plus flamboyante du monde. C'est lui qui m'a appris que c'est la couleur la plus rapide, celle que nous voyons avant les autres. Je n'avais pas besoin qu'il le précise, je l'avais déjà deviné. Les choses rouges me sautent toujours immédiatement aux yeux tellement j'espère qu'elles soient lui. Je me perds dans un monde pourpre qui creuse ma poitrine pour s'installer, tel un un oiseau. Cette couleur, qui tranche si vivement avec le blanc si vide des salles de l'organisation ; qui remplit ces espaces dénudés de signe de vie car aucune saleté, aucune trace de couleur et la nuit dehors ; et lui réchauffe cet endroit si semblable à l'intérieur de ma poitrine. Le rouge est une couleur envahissante, tout comme le sang il faut frotter pendant des heures pour espérer pouvoir l'effacer. Et pourtant... Parfois ce n'est pas suffisant. Elle s'insinue jusqu'au plus profond de notre rétine et reste là jusqu'à ce qu'on s'enflamme aussi.

Il est rouge de par ses cheveux, de par ses flammes, de par sa nature.

Mais le feu consume et détruit tout ce qu'il touche. Le feu est secret car il détruit toutes les preuves qu'il peut y avoir. Le feu via sa lumière attire les insectes pour les brûler ensuite. Il me consume, brûle mon intérieur, attise ma flamme d'amour et d'haine. Il m'entraine dans un tourbillon qui brouille mon regard à cause de la fumée et je ne sais plus quoi penser de lui. Il danse avec mes sentiments. Il m'entraine dans un tango enflammé, il me tient fermement et je ne sais plus quand nous avons commencé à tournoyer. Ai-je toujours été dans la danse, ou m'a-t-il attrapé lorsque j'ai commencé à percevoir des ombres dans le brouillard de mon ignorance? Les eaux auparavant claires se troublent et n'arrivent plus à adoucir les brûlures sur mon corps. Je saigne de l'intérieur, et une part de moi est heureuse car c'est aussi rouge que lui. Rouge rouge rouge ! Un rouge flamboyant, magnifique, plus rouge que le plus beau des rubis. Mais tes flammes ne me font plus autant de mal, tes eaux ne sont plus si chatoyantes. Te quitter me fera si mal, mon allumette, mais je reconstituerai ces secrets que tu as transformé en confettis.

Ma rose rouge, ma flamme éternelle, mon amour piquant. Je t'avais oublié, toi ! Ça me semblait impossible pourtant, d'oublier une couleur si attirante et tape à l'œil. Elle paressait, se languissait, tout en sensualité, au fond de moi, lové dans ma poitrine. Et pourtant, d'un claquement de doigt ce magicien a effacé mes brûlures. Mon cœur est redevenu comme avant, je t'avais oublié, le rouge n'était plus que dans l'horizon. Et il n'attirait plus mon regard comme avant, je l'avais relégué en second plan. Mais tu es réapparu, devant moi, m'ôtant ce stupide chapeau-casque. Et dans ma poitrine, j'ai senti tes doigts craquer une allumette pour allumer un feu familier. Une fascination pour toi, mais une peur aussi, peur de qui tu étais et de ce que tu me faisais ressentir. Je n'étais qu'un papillon, se disant de ne pas aller vers les flammes, mais voletant jusqu'à elles. Tu étais si fougueux ! Tes yeux n'arrivaient pas à calmer mes blessures. Je saignais d'un sang si rouge. Tu devais avoir tout aussi mal. Sûrement plus, les flammes ne supportent pas d'être étouffées. Mon amnésie te rendait fou, tu voyais rouge. Même lorsqu'enfin, tout m'était revenu, le feu ne s'était pas calmé. Nous nous immolions dans notre rouge, incapable de nous accorder. Mon allumette, tu te consumais sous mes coups pendant que tu prenais possession de ma tête. Le rouge de ton sang, de tes cheveux, de mes souvenirs ; le rouge de notre avenir qui ne pourrait être à deux.

Oh amour, nous avons tout brûlé trop vite, tes deux lacs n'ont pas suffit à nous calmer. Il aurait fallu que nous prenions notre temps, que nous nous aimions vraiment. La chaleur de tes flammes dans ma poitrine ne m'aurait pas ainsi embrasée. La prochaine fois, embrasse moi fougueusement, brûle mon intérieur, et laisse mes yeux s'enivrer de tes cheveux rouge rouge rouge.


Le surnom d'allumette pour Axel m'est venu en écoutant la chanson "Flamme à lunettes" de Mathias Malzieu. Entre le titre et l'incendie, je n'ai pas résisté !

J'espère que ça vous aura plu.