Fragment 12
"Mais on n'abdique pas l'honneur d'être une cible" (Ren)
(…And justice for all – Metallica)
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Il n'y eut pas de procès.
Ren dut se contenter d'une audience à huis clos, en présence de la reine et de certains Gandharas, qui tenaient lieu de juges, mais aussi de Goldova, de quelques autres Paches et esprits. Aucun de ses proches n'y assista. Mais ça, c'était normal: il en avait fait lui-même la requête au moment de sa reddition.
Bason était à ses côtés, cependant. Le vieux guerrier était le seul proche dont la présence lui semblait acceptable. Hors de question que Jun le voie dans cette situation. Quant à ses parents, il ne tenait pas à les voir pour l'instant.
Chrom et son frère étaient absents, eux aussi: Talim les représentait. Ren supposa que le premier n'avait pas particulièrement envie de débattre de sa propre mort et que le second se foutait pas mal de cette histoire.
Un Gandhara se tint près de lui durant la procédure, à titre de défenseur. Ren ne voyait absolument pas comment il pourrait faire: ils n'avaient jamais échangé le moindre mot.
On relata les faits, les accusations. On parla à peine de la mort de Nichrom durant la lutte dans les Plantations, admettant qu'elle relevait de la légitime défense. On avait d'ailleurs mieux à faire. Le clou du spectacle arrivait ensuite. Le chef d'accusation principal. Le meurtre de Chrom. On notifia cependant, à toutes fins de justice, que le règlement du tournoi n'interdisait pas formellement que l'on se qualifie en tuant son examinateur. Une bonne demi-heure fut accordée au débat sur l'interprétation des termes dudit règlement: "toucher" pouvait-il valoir pour tuer? Bla bla bla.
Ensuite, on repassa le film de la mise à mort. Une eau glacée envahit les entrailles de Ren lorsqu'il se revit, rictus au visage, lance au poing.
Son arrogance. Sa virulence. Sa haine.
C'était comme au moment de sa première résurrection. Insupportable. Savoir que l'on a commis de mauvais actes est une chose. Les revoir sur un écran, à répétition, constitue un niveau supérieur de violence.
En se redécouvrant, il se sentit ridicule. Son état d'esprit d'alors lui revenait parfaitement en mémoire. Il se sentait grand, puissant, prêt à tout détruire autour de lui, persuadé de se délecter de sa propre puissance. Il revit son mépris à peine voilé face au Pache jovial lui énonçant les règles du jeu. Son ennui.
Ce moment, là. Abrège, avait-il pensé. Qu'on en finisse. Il avait été pressé de passer à la vitesse supérieure, quitte à négliger cet adversaire qu'il jugeait insignifiant. Il se rappelait aussi l'avoir perçu comme un bon chienchien, ce Chrom. Un toutou fidèle à sa tribu. Comme c'était ironique.
Et là. Ce sourire doux que l'examinateur lui avait fait en le félicitant pour sa vitesse. Il ne l'avait pas pris pour un compliment mais pour une insulte. Même sans remarquer le grincement de ses dents, Ren se souvenait de l'éclair de haine qui l'avait submergé, partant des tripes, face à ces yeux plissés de jovialité sympathique. Chrom lui avait rappelé… Une pointe de nausée le gagna lorsqu'il s'en rendit compte. Oui. La douceur tranquille de Chrom lui avait rappelé celle de Yoh.
Inspirant calmement pour tempérer son rythme cardiaque, Ren revit alors sur la vidéo l'instant précis où l'idée lui était venue. L'idée d'écraser l'organisateur comme une punaise, de lui planter sa lame dans les entrailles et de lui apprendre à lui parler comme à un gamin. Le désir de sang. La soif de massacre. Réflexe inculqué par la haine que son père cultivait soigneusement en lui, lors de ses entraînements, mais aussi par la fureur de ses défaites face à Yoh. Et sans doute par un démon vicieux qui lui était propre. Même aujourd'hui encore, il détestait l'idée d'être entraîné, conseillé, coaché. Il se souvenait encore de la tentation du sang, face à Mikihisa Asakura, sur ce pont, avant que Peyote ne le tue. Il s'était contrôlé, ce jour-là, personne n'avait rien remarqué mais l'envie de tuer existait encore en lui, discrète, ténue, petite écharde empoisonnée dans son âme. Plus tard, le fait qu'Orona soit un esprit, impossible à tuer, l'avait aidé durant leurs cessions d'entraînement en équipe.
Cette découverte le laissa pantois, l'espace de quelques secondes. Il n'aimait pas qu'on lui enseigne des choses, donc. Ou du moins qu'on l'évalue. Ou qu'on le critique? Qu'on lui fasse sentir qu'il avait encore des choses à apprendre? Peut-être. D'où cela venait-il? Difficile à dire. Néanmoins, c'était loin d'être la seule chose qui avait joué ce soir-là, face à Chrom.
Il vit soudain passer dans ses yeux, au hasard d'un plan sur son visage, l'étincelle. Celle qui trahissait sa joie de donner la mort. Le feu aux poudres. Ça allait se passer maintenant. Ses pensées du moment défilèrent de nouveau à toute vitesse dans sa tête. L'excitation éprouvée à l'idée de l'acte de mort, que cette fois il allait accomplir sur un vivant, et non plus un kyonshi. La joie de son premier vrai combat à mort. Le souvenir des paroles de son père. Tout le monde aime tuer, Ren, et il n'y a rien de mal à joindre l'utile à l'agréable, n'est-ce pas? Sa cruauté d'antan, qui lui donnait l'impression de se trouver à l'apogée de sa virilité, alors qu'elle était pourtant si typiquement enfantine. L'ivresse des images qu'il anticipait, celles du sang, de la surprise du Pache, de la détresse de son fantôme-sauterelle…
Il revit chacun de ses mouvements, les gestes imperceptibles de la préparation à la mise à mort et retint son souffle. Ne fais pas ça, avait-il envie de hurler, comme avant sa résurrection. Ne fais pas ça.
– Arrêtez, demanda alors quelqu'un. Pouvons-nous revoir ces quelques secondes?
Il fallut subir ces instants encore et encore, avec entre, d'interminables palabres sur le fait que tel ou tel geste constitue ou non une preuve de sa préméditation.
Ren endura tout, les débats, les images, en se raccrochant à l'idée que cela serait le début de son expiation. Il se mordit la langue, serra les poings, se composa un air impassible et se concentra sur la dernière nécessité en jeu: ne rien laisser voir du trouble que causait cet enregistrement. Mais la sensation tenace que Sati n'ignorait rien de son malaise ne le lâchait pas.
De pénible, cela finit par devenir ridicule. Cette comédie commençait à l'agacer sérieusement quand soudain la reine se pencha vers lui et l'interrogea pour la première fois.
Des questions stupides. Sans intérêt. Sur lui, ce qui s'était passé, ce qu'il y avait eu avant. Enfin, elle demanda:
– Quel âge avais-tu au moment des faits, Ren?
La question le prit au dépourvu et il y répondit sans y penser.
– Treize ans.
Un silence suivit son propos.
– Je te remercie.
La reine se leva.
– Nous allons délibérer.
– Quoi? explosa Ren. C'est quoi ce foutoir? Vous vous foutez de ma gueule? Vous me posez trois questions et c'est fini?
Les adultes lui jetèrent un regard froid.
– J'exige une défense, cracha l'accusé, fou de rage. Vous ne pouvez pas me refuser ça.
Sati répondit au tranchant de son regard par un sourire insondable.
On le laissa seul.
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Il attendit, sans bouger d'un cheveu, rage au cœur.
Quand l'assemblée se reforma, il devina le coup foireux avant même qu'il ne vienne.
– En raison de ton jeune âge au moment des faits et du contexte de la mort de Chrom – le match des qualifications –, nous abandonnons les charges. Ta victime n'y est pas opposée. Tu es libre, Tao Ren.
Le jeune garçon resta stupéfait. Il lui fallut une poignée de secondes pour encaisser la dernière phrase de Sati.
De toutes les manières dont elle aurait pu le torturer, celle-là était la pire. Ne rien faire.
Elle l'avait traqué, humilié, elle avait fait de lui un réprouvé, elle l'avait contraint à réfléchir sur lui-même, et finalement à se livrer. Elle l'avait décortiqué en direct devant tout le monde, disséquant chaque seconde de la psychologie de son acte en public. Ses manigances avaient semé la tempête parmi les siens, et tout ça, pour rien. Il allait devoir revenir sur ses pas, tout serait fini, et rien ne serait expié. Il serait libre – sur le papier, du moins.
Ren enrageait comme il n'avait jamais enragé de sa vie. Sati s'était servie de lui: il avait tué, elle l'avait mis dans le même panier que les autres. Mais parce qu'il avait eu le malheur d'être trop jeune au moment du crime, elle se débarrassait de lui. Ce n'était pas si mal joué, réalisa-t-il, car cela lui donnait des allures magnanimes de reine compatissante, humaine, protégeant les enfants, etc. Son sourire tendre lui parut soudainement terrifiant. Ce n'était pas rationnel, plutôt une sorte de malaise soudain, comme quand un gosse voit une image effrayante surgir au milieu d'un dessin animé gentillet.
À moins qu'elle n'ait compris dès le départ à quel point cette audience s'était révélée pénible pour lui? Il en avait eu l'impression durant la séance. Peut-être même qu'elle l'avait prévu depuis le début. Se renseigner sur son âge n'était pas si difficile que ça. Peut-être que toute cette mascarade et ce procès débile n'avaient été orchestrés que pour lui donner une leçon. Pour lui faire comprendre que nul acte n'était sans conséquence. Il n'avait aucun moyen de le savoir.
Peut-être que tout était déjà décidé d'avance. Peut-être que ce à quoi il venait d'assister, ce à quoi on l'avait fait participer n'était pas une décision de justice mais rien d'autre qu'une formalité. Une réprimande. Un tirage d'oreille.
Et dire qu'il s'en était fait tout un plat. Il y avait cru. Il y avait vraiment cru.
À présent, il allait repartir avec le poids de sa faute, sans compensation. On le relâchait mais il avait quand même perdu.
Ses doigts crochetèrent le dossier de la chaise devant lui. Plus les pensées se bousculaient dans sa tête, plus sa colère enflait.
– Vous ne pouvez pas faire ça, gronda-t-il.
– Comment?
– Je suis venu ici pour quelque chose. Je ne repartirai pas sans rien.
La reine l'examina encore. Ren ne chercha pas éviter la sonde de ses yeux. Elle cillait très peu et son regard d'une clarté sans limites était presque irréel. Mais il ne s'en effraya pas. Regarde, pensa-t-il. Regarde, mon choix. Je l'ai fait, j'irai jusqu'au bout.
– Si vous me libérez, déclara-t-il, et que je tue quelqu'un en sortant d'ici. Que ferez-vous?
La saillie ne fit pas rire Sati.
– Ce serait l'acte le plus lâche et égoïste que tu aies jamais commis. Irais-tu jusque-là?
Ren ne répondit pas. C'était plus une question rhétorique qu'autre chose.
– Je vois, soupira Sati. Tu es un homme d'engagement.
– Je suis un homme, maintenant, ricana Ren.
La reine ne releva pas et le lâcha des yeux pour la première fois.
– Si tu ne veux pas être libre, que vais-je faire de toi, Tao Ren?
– Proposez toujours.
– Si tu me le permets, je vais y réfléchir. Tu peux disposer.
Ren consentit avec raideur à se laisser congédier.
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Sati lui communiqua sa décision en privé, seule à seul, dans une pièce immense où ne se trouvait qu'un bureau, minuscule au regard de l'espace vide, et dont chaque mur était flanché de fenêtres sans vitres. La reine lui tournait le dos et contemplait le paysage lorsqu'il entra.
Il y eut un silence. Puis la Shaman Queen se retourna et parla.
– Je consens à t'accueillir dans ma communauté des âmes, Ren. Cinq ans, voilà ce que j'ai à t'offrir.
Ren évalua la sentence. Cinq ans. C'était beaucoup. Et très peu en même temps.
– Plus serait injuste, fit remarquer la reine. Moins ne serait pas un une véritable expiation.
– Quelles conditions? demanda Ren.
Il s'agissait de ne pas se faire rouler.
– Tu seras dignement traité. Tu travailleras. Et nous prendrons soin de ton corps.
– Pardon?
– Voyons Ren, sourit Sati. Nous te le rendrons une fois les cinq ans passés.
Il se serait giflé. Bien sûr. Il mourrait pendant cinq ans, voilà ce qu'elle lui proposait. Ensuite, il ressusciterait. C'était idiot, mais il n'avait pas songé à ce détail prosaïque. Si son âme abandonnait son corps durant cinq ans, il risquait de ressembler plus à un kyonshi qu'à un vivant lorsqu'il le retrouverait. Il fallait donc quelqu'un pour veiller sur son enveloppe charnelle. Peut-être d'ailleurs qu'il ne serait pas vraiment mort, plutôt dans une sorte de coma. Cela voulait-il dire qu'il faudrait le nourrir, le toiletter? À cette pensée, un feu d'humiliation monta à ses joues. Beurk.
Ren chercha des questions. Il était sûr d'en avoir et pourtant, elles ne venaient pas. Il ne voulait rien laisser au hasard.
– Cela veut dire que je ne vieillirai pas? demanda-t-il finalement.
– Si. J'y veillerai. Tu te réveilleras pour tes vingt ans.
La reine parut capter son regard calculateur.
– Cela t'effraie? Tu veux renoncer?
Le mot était de ceux qui crispaient automatiquement l'adolescent. Ses pupilles s'étrécirent.
– Certainement pas.
Sati se dirigea vers le bureau et désigna la feuille qui était posée dessus.
– J'ai besoin de ton accord signé. Ton fantôme acceptera-t-il de nous servir de témoin?
Ren jeta un regard sur sa gauche, où se tenait d'ordinaire Bason. Le vieux guerrier s'y matérialisa et acquiesça.
– Il ne pourra pas t'accompagner, prévint Sati en fixant Bason.
– Pourquoi cela?
– C'est un innocent.
– Si je puis me permettre, Madame, objecta Bason. Lorsque mon maître a tué, j'étais présent. Je suis même, d'une certaine façon, l'arme du crime.
Ren faillit éclater de rire. Sacré Bason.
– S'il y a responsabilité, elle incombe au shaman seul, rétorqua Sati.
– Mais…
Sati secoua la tête.
– Si vous souhaitez vous amender, tous les deux, il faudra le faire jusqu'au bout. Il n'y aura pas d'exception pour votre petit confort personnel. Quand on va en prison, en ne demande pas à être enfermé en cellule avec ses amis.
Le ton de Sati, jusqu'ici ouvert à la discussion, était devenu sans réplique.
– Bason, tu resteras ici avec le corps de ton maître, si tu le veux bien, poursuivit-elle. Si d'ici-là tu souhaites rejoindre le Great Spirit, tu pourras le faire comme n'importe quel fantôme. Mais le lieu où Ren se trouvera te sera fermé.
L'esprit et son shaman se turent et pesèrent la proposition de Sati. Enfin, Ren se pencha sur la feuille, qui résumait globalement ce qui venait de se dire.
Son cœur rata un battement.
Il y avait un autre sceau sur la feuille. Comme il croisait le regard de Sati, la reine devina le tour de sa pensée.
– Tu penses bien que je me suis assurée d'avoir l'accord de ta famille.
Ren contempla une minute les deux séries d'idéogrammes étalés en bas de la page. L'une, rapide, presque grossière – son père –, l'autre plus raffinée, acérée – sa mère. L'idée que ses parents aient approuvé l'idée qu'il meure durant cinq ans lui procura une sensation étrange. À mi-chemin entre le dégoût et le rire sarcastique.
– Qu'est-ce que vous leur avez fait pour qu'ils signent un truc pareil? grinça-t-il.
– Rien. Ils ont dit que le choix t'appartenait.
Ren demeura coi, incapable de décider si Sati mentait ou non. Ça avait quelque chose de surréaliste. Impossible que ses parents, ses parents, quoi, aient jugé qu'il méritait de faire de la tôle pour un banal petit meurtre. Il y avait de l'embrouille là-dessous. Peut-être qu'ils attendaient quelque chose. Que ces cinq ans lui ouvrent les portes à d'hypothétiques hautes fonctions dans le royaume shamanique, peut-être? Oui, ce genre de coup tordu, ça serait bien d'eux.
Il se demanda si Jun était au courant. Peut-être. Peut-être pas, allez savoir. Qu'aurait-elle dit si elle avait été sa responsable légale? D'instinct, il sentait que Jun se serait battue bec et ongles pour empêcher que cela n'arrive. Ils auraient pu la faire chanter, la torturer, jamais elle n'aurait accepté de signer quoi que ce soit dans son dos, sans l'avoir vu, même au prétexte de lui laisser le choix de sa destinée.
Dans un moment de silence interminable, Ren hésita.
– Maître, commença Bason.
Sans l'écouter, le garçon s'empara du stylo que lui tendait Sati et signa rapidement.
– Finissons-en, dit-il en reculant d'un pas.
Sati hocha la tête.
– Y a-t-il quelqu'un à qui tu souhaites dire au revoir?
Ren réfléchit une seconde. Des visages passèrent derrière ses paupières. Pas ceux de ses amis, à eux, tout était dit, mais d'autres, ceux de son père, de sa mère, de son grand-père, et surtout de Jun. L'idée de s'expliquer avec eux le tenta. L'instant d'après, il la chassa – pas la peine, ça compliquerait les choses.
– Non, il n'y a personne, répondit-il. Faites ce que vous avez à faire.
Il inspira une bouffée d'air frais, regard fixé sur l'horizon, c'est-à-dire le mur nu d'en face. Elle en mettait un temps. Pourquoi fallait-il toujours faire tout traîner comme ça? Cela laissait trop de temps pour réfléchir, et Ren n'aimait pas ça. Réfléchir trop, c'était se laisser la possibilité de voir les défauts de son plan, c'était ouvrir la porte au doute, c'était reculer pour mieux sauter, jusqu'à réaliser qu'on ne le ferait pas, au final. Cinq ans. Il fallait qu'elle le tue, maintenant, où il allait regretter ces cinq ans, bradés sur un coup de tête, un coup de sang, pour sa fierté, sa stupide fierté qui lui interdisait de quitter son palais en homme libre, mais bredouille. Plus elle prenait son temps, plus il se trouvait con. Mais con! Il n'aurait jamais seize ans. Il ne connaîtrait pas la fin de son adolescence, ni toutes ces petites choses à la fois stupides, douloureuses et merveilleuses qui allaient avec. Il se réveillerait dans un corps grandi, étranger, adulte et il lui faudrait l'être sans avoir appris comment. Il ne verrait plus Jun ni Bason avant longtemps. Ni Yoh. Ni Horo Horo. Ni les autres. Tout ça pour un crime qu'il avait déjà largement expié, d'une certaine manière! Ah c'était vraiment trop bête, qu'est-ce qui lui avait pris?
Il croisa à ce moment-là le regard de la reine. Sévère, immense et si plein de compassion à la fois. Elle était tout d'un coup si proche qu'il sentait l'odeur florale de sa peau. C'était comme si elle l'avait aspiré, aimanté.
– Trop tard, Ren, chuchota-t-elle.
Et sa poigne se referma sur lui.
Il y eut un froid, il y eut un silence.
Il y eut le noir.
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