L'univers, l'histoire du manga Naruto et les personnages raccordés sont la propriété de Masashi Kishimoto. La présente histoire et ses personnages créés sont toutefois à nous.
Chapitre 24 : Résolutions
Le petit groupe avançait lentement, fatigué après cette longue marche et ces jours éprouvants. Malgré les premiers soins, Sayuri se déplaçait encore difficilement et était donc portée sur le dos de Natsuki. Celui-ci n'avait cessé de jacasser tout le trajet. Par politesse, la jeune fille avait essayé de lui répondre, mais elle avait vite compris qu'il valait mieux le laisser parler tout seul. Heureusement, Tetsu et Shion, marchant à côté d'eux, étaient presque aussi bavards et occupaient le grand blond. Au fil des heures, les arbres autours d'eux leur semblèrent de plus en plus familiers, et soudain, à travers les feuillus qui s'espaçaient de plus en plus, ils purent reconnaître, au loin, l'immense porte qui marquait l'entrée de Konoha.
« Enfin le village ! » s'exclama Tetsu joyeusement en prenant de l'avance sur l'équipe.
Il n'avait pas montré ses inquiétudes durant le retour, mais il était vraiment pressé de questionner Nanae-obaa-chan sur ses origines ! Shion lui emboîta le pas, ravi lui aussi de retrouver un environnement sûr et familier quand soudain ils s'arrêtèrent, hésitants, sur le pas du portail. Intrigué par leur attitude, Kazuho mit sa main en éventail pour mieux voir à travers les rayons du soleil aveuglants. Il fut aussi étonné que ses deux compères quand il découvrit, en face d'eux, l'Hokage en personne et sa garde personnelle ! Ils semblaient les attendre. Il fronça les sourcils.
« Je ne savais pas qu'on avait le droit à un tel accueil lorsque l'on rentre de mission... »
« En effet ce n'est pas courant. » lui répondit Misuzu en coulant un regard vers son ancien coéquipier. « En connaîtrais tu la raison, Natsuki ? »
« Ha ha ha, non ! C'est curieux! » fit Natsuki en se frottant négligemment la tête.
Misuzu plissa les yeux. Le grand blond se dépêcha alors de lui confier sa protégée et de s'approcher des hommes pour se soustraire à son regard.
« Yo Hokage, comment ça va ? » lança-t-il d'un ton détaché.
L'Hokage le considéra un instant avant de le sonner brusquement d'un coup de canne sur la tête. Surpris, Natsuki ne put que s'écraser et s'enfoncer dans le sol, une grosse bosse sur la tête.
« Emmenez cet abruti... » fit le vieux dirigeant à ses hommes en soupirant.
« Sensei ?! » s'écrièrent Shion et Rei qui accoururent alors que Natsuki se faisait traîner par deux gardes. « Que se passe-t-il ? Où l'emmenez-vous ? »
Mais l'Hokage leur barra la route.
« Calmez-vous les enfants, il va juste passer quelques jours en prison. »
« Hein ?! En prison ? » Les deux Genins se regardèrent surpris. « Pourquoi ? Qu'est ce qu'il a fait ? »
Misuzu leur répondit à la place de l'Hokage en s'approchant les bras croisés.
« Parce qu'il a volé un acte de mission... n'est-ce pas? »
En effet, alors qu'ils empaquettaint leurs affaires pour rentrer à Konoha, la Jônin avait trouvé le document égaré sur le sol. Natsuki le lui avait ensuite pris en plaisantant sur le fait qu'il était sacrément tête en l'air. Misuzu avait trouvé le degré d'importance de l'ordre de mission et l'attitude de son camarade un peu louches.
Le Sandaime hocha la tête en tirant dans sa pipe. Airi qui était calmement restée en retrait, spectatrice, se rappela alors le jour du départ. C'était donc ça toute cette agitation...
« Quoi ? » Rei n'en revenait pas. Natsuki leur avait donc menti ! Ils n'avaient pas été choisis par l'Hokage en personne ?
« Ne... Ne vous inquiétez pas les enfants! » fit soudain la voix déjà lointaine de Natsuki, « je m'absente quelques jours, mais je reviendrai c'est promis ! »
Rei se contenta de le regarder partir, encore choquée par cette révélation, tandis que Shion lui adressait un hésitant salut de la main.
Le vieil Hokage soupira encore, avant de toussoter et de reprendre:
« Ceci mis à part, Misuzu, j'ai donc bien compris dans ton rapport intermédiaire que la mission s'est terminée avec succès ? »
La femme ninja lui sourit.
« Oui, malgré la difficulté accrue de la mission et la dangerosité des ennemis, nos Genins se sont débrouillés comme des chefs. »
Ses trois élèves s'alignèrent à côté d'elle en bombant le torse de fierté, Sayuri s'appuyant toutefois sur Tetsu pour rester droite. Airi resta les bras croisés, Rei baissa le regard sur son ami félin et Shion se contenta de sourire, gêné. Ils ne partageaient pas vraiment le même sentiment. Mais le Sandaime leur sourit à tous et enjoignit les récalcitrants à se rapprocher. Il posa ses bras sur les deux Genins aux extrémités et les gratifia tour à tour d'un sourire.
« Bravo mes enfants, je suis fier de vous. Vous avez le droit à un repos bien mérité. Misuzu se chargera de me faire le rapport complet de vos missions. »
La kunoichi hocha la tête, puis le Sandaime et sa suite s'en allèrent.
Le petit groupe de ninjas se retrouva seul. Ils se regardèrent silencieux, ne sachant que dire et que faire, quand soudain, Rei parla d'une voix d'où perçait la colère:
« Misuzu sensei... Pourquoi Natsuki-sensei a-t-il fait ça? »
Elle avait les yeux fixés au sol, cachés par sa chevelure. La jeune femme la sonda du regard un instant avant de répondre en détournant les yeux.
« Qui sait, il n'y a que lui qui sache ce qui se passe dans sa petite tête... »
« ... Je pense qu'il a voulu bien faire tu sais », essaya de la rassurer Shion, « il voulait simplement nous faire plaisir. Mais était-ce bien nécessaire de le voler …? »
« Il espérait probablement se débarrasser de l'ordre après avoir fini la mission. » dit Kazuho en mordillant son aiguille. « S'il ne l'avait pas volé, et qu'il avait été confié par la suite à des ninjas plus expérimentés, ceux-ci se seraient rendus compte en arrivant sur place que le problème pour lequel on les avait dépêchés avait été résolu par un groupe de ninjas de leur village sans qu'ils en aient été informés. Et ce n'est pas légal de se lancer dans des missions officielles clandestinement. »
« Donc… s'il le faisait disparaître, pas de risques. » marmonna Rei qui venait de comprendre. « Plus d'ordre, plus de traces. »
Kazuho acquiesça d'un mouvement de tête. Apparemment Natsuki avait sous-estimé les capacités des ninjas du Bureau des missions à repérer une effraction.
Ce qui dérangeait Rei, ce n'était pas tant son acte illicite de vol. C'était surtout de savoir que c'était à son propre jugement qu'ils s'étaient vu confié une mission comme celle-là, l'Hokage lui-même ne les en avait donc pas encore pensé capables. Effectivement, elle et Samu n'avaient pas été à la hauteur. Rei émit un tss d'agacement, avant de s'incliner légèrement en guise d'au revoir. Elle s'en alla sans demander son reste.
« Où vas-tu ? » lui demanda Shion un peu surpris.
« À l'hôpital. » répondit-elle sèchement.
« Tu veux que je vienne ? » ajouta-t-il avec une once d'hésitation.
« Non merci ça ira. À plus tard. »
Shion comprit qu'elle devait rester un peu seule avec Samu et se retourna vers le groupe un peu désolé pour son départ précipité, mais vit alors qu'Airi s'en allait également.
« Ai-chan, où vas tu ? »
« Je rentre, on a plus à rien à faire avec eux. » répondit la noiraude d'un ton monocorde.
Elle avait envie d'être tranquille elle aussi, d'enfin pouvoir enlever cette odeur de sang qui lui collait à la peau... Elle avait beau s'être lavée plusieurs fois au petit village, cette odeur s'était comme imprégnée dans ses vêtements. Même si elle était la seule à la sentir, elle se sentait encore plus irritable que d'habitude...
Shion était un peu gêné de laisser leurs coéquipiers ainsi alors qu'ils avaient passé bien du temps ensemble mais, sous le regard insistant de sa sœur qui le pressait de le suivre, il soupira. Il se tourna vers l'équipe 6 et s'inclina, souriant malgré tout :
« Merci pour cette mission, c'était chouette d'être avec vous ! »
Tetsu lui sourit en retour :
« Ouaip, j'espère qu'on en fera d'autres tous ensemble ! »
Shion se redressa ravi avant de courir rejoindre sa sœur.
« Oui, moi aussi ! »
L'équipe 6 les regarda partir silencieuse.
« Ils sont quand même étranges dans cette équipe. » fit Kazuho, pensif. « Sympas, mais étranges... »
Misuzu esquissa un sourire.
« À l'image de leur sensei. Bon, nous avons à faire nous aussi. »
Elle se baissa pour que Sayuri, qu'elle soutenait depuis quelques instants, puisse monter sur son dos avec l'aide de Kazuho.
« Vous avez entendu l'Hokage, vous avez quartier libre dès maintenant. Je vais t'accompagner à l'hôpital, Sayuri. Kazuho, tu devrais également venir pour finir de soigner cette méchante coupure. » Le Genin hocha la tête. « Tu nous accompagnes Tetsu ? »
« Euh, je... », Tetsu hésita à répondre, gêné.
Il ne voulait vraiment pas les laisser, mais maintenant qu'ils étaient enfin rentrés, il brûlait d'envie de voir Mitsuko Nanae, la vieille logeuse, pour lui parler... Sayuri devina sans peine ses tracas, d'autant qu'elle avait, tout comme lui, pleins de questions sur ses origines. Elle lui sourit et lui asséna une petite tape sur l'épaule.
« Ne t'inquiète pas va, je suis entre de bonnes mains ! »
Misuzu hocha également la tête. Le visage de Tetsu s'illumina.
« Merci les amis, merci sensei ! Je viendrai te voir à l'hôpital ce soir Sayuri, à plus tard ! »
Tetsu partit en trombe retrouver son petit appartement en ville.
Une fois à son immeuble, il grimpa quatre à quatre les marches pour se précipiter dans le logement. Mais hélas, il eut beau crier le nom de Nanae-oba-chan, personne ne lui répondit.
« Elle doit encore être au travail ou avec des amies... » soupira Tetsu en ressortant du petit immeuble. « Il n'y a plus qu'à l'attendre... »
Il s'assit sur les petits escaliers qui menaient à l'entrée et appuya son dos contre la rambarde. Pensif, il leva les yeux vers le ciel bleu éclatant. Que pouvait bien savoir Nanae obaa-chan à son sujet ? Qui étaient vraiment ses parents ? La tête remplie de question, le jeune bleudinet s'assoupit malgré lui, les événements l'ayant plus épuisé qu'il ne l'aurait cru.
A l'hôpital, dans l'aile réservée au traitement des animaux ninjas, Samu en avait enfin fini avec les soins. Il était maintenant au repos dans une pièce tranquille, installé dans un petit lit taille animale. Épuisé par la guérison des ninjas médecin, il s'était endormi sous le regard éteint de Rei. La fin de l'après-midi arrivait déjà et la Genin n'avait presque pas bougé, le dos droit les poings serrés sur les genoux. Elle restait tracassée par leur combat mitigé. Bien sûr, ils avaient fini par vaincre leur ennemi, mais pas tout seuls. Elle s'en voulait surtout pour cette assurance aveugle en ses capacités, qui avait failli leur coûter la vie. Elle avait trahi la confiance que leur avaient accordée ses coéquipiers, tout comme celle de Natsuki sensei qui avait dû revenir les sauver. Mais par dessus tout, elle se sentait coupable vis-à-vis de Samu. C'était elle qui l'avait exposé aux dangers... Est ce que son équipe, Sensei et Samu pourraient encore lui accorder leur confiance ? Elle même n'en avait plus du tout. Si Samu avait été tué, elle ne savait pas ce qu'elle aurait fait... « Je n'ose même pas l'imaginer...» murmura-t-elle en laissant échapper quelques larmes.
Percevant la sensation des gouttes fraîches perlant sur son pelage, le chat gris s'éveilla doucement. Du coin de l'œil, il distingua sa chère amie en peine et devina que cela devait être à cause de lui. Il préféra ne pas bouger, ne sachant que lui dire.
Il se sentait désolé, faible. Il avait été incapable de protéger Lei... Et il savait pourtant qu'il avait donné son maximum. Mais il avait beau avoir appris une technique ninja, d'être capable de changer de forme et gagner en puissance, tant de choses qu'il n'aurait jamais pensé être capable de faire un jour, il n'en restait pas moins ce qu'il était : un simple petit chat gris, fragile et minuscule face aux brutes qui peuplaient la Terre. Chaque coup pouvait lui être fatal; il n'en avait fallu que deux à Chisei pour le neutraliser. Et si la transformation et le chakra de Rei ne l'en avait pas protégé, il ne serait déjà plus de ce monde. Si ce combat lui avait appris une chose, c'était bien qu'il n'en était qu'au début de son apprentissage d'animal ninja. Il fallait persévérer. Leur technique n'était pas encore assez solide, Rei devait dépenser trop de chakra. Il devait absolument se renforcer, sinon, comment pourrait-elle à nouveau lui accorder sa confiance ?
Samu sortit de ses pensées quand il lui sembla entendre un grondement étrange dans le bâtiment, ainsi qu'une voix lointaine: veuillez ne pas courir dans les couloirs, vous êtes dans un hôpital enfin ! Il remua les oreilles. Les bruits de pas précipités se rapprochaient d'eux et...
BLAM !
La porte s'ouvrit dans un claquement qui fit tomber Rei de sa chaise en criant de surprise.
« REIIIII !»
Samu reconnut les voix familières des géniteurs de Lei. La mère passa à côté du chat sans même lui adresser un coup d'œil pour rejoindre sa fille.
« Tu es revenue ! Pourquoi ne nous as-tu rien dit ? Oh mon dieu tu es blessée ! Qu'est-ce que c'est que toutes ces éraflures ?! Il faut... »
Rei s'essuya prestement les yeux et se releva. Tandis que Kaede-san jacassait, Rui-san s'était arrêté vers Samu, semblant soulagé.
« Enfin, l'important c'est qu'elle aille bien. Quelle inquiétude quand Shion nous a dit qu'elle était à l'hôpital ! » soupira Rui en passant sa main dans ses cheveux.
Il tourna la tête vers le chat gris qui le regardait. Le grand homme lui sourit alors en lui caressant gentiment la tête. « Vous avez l'air d'en avoir vu des vertes et des pas mûres. Merci d'avoir veillé sur notre enfant, Samu. »
Le félin remua les moustaches, gêné. C'était plutôt elle qui avait veillé sur lui...
« Mais laisse-moi respirer maman ! »
Rei se dégagea soudain de l'emprise de sa mère d'un revers de la main.
« Sortez d'ici, Samu a besoin de calme ! »
« Mais enfin ma chérie... »balbutia la femme plus âgée sous le choc.
« SORTEZ ! »
Kaede-san tenait sa main frappée avec incompréhension, mais Rui-san fronça les sourcils, semblant comprendre que quelque chose n'allait pas.
« Il vaut mieux la laisser seule mon amour. Viens, nous reviendrons plus tard. Où peut-on trouver Natsuki-sensei ? »
« J'en sais rien ! Ce crétin est le cadet de mes soucis. Dehors ! »
Surpris par ce ton dur envers le blond, Rui entraîna néanmoins sa femme récalcitrante à l'extérieur, laissant les deux amis à nouveau seuls. Rei se réinstalla sur son siège en soupirant, tandis que Samu bailla et s'assit sur son postérieur.
« Oh, tu es réveillé Samu ? »
« Évidemment, même un sourd ne pourrait pas dormir avec vos jérémiades. »
« Je suis désolée... », murmura Rei en baissant les yeux.
« Ce n'est pas de ta faute. »
Leur conversation s'arrêta là. Samu entama sa toilette, cherchant les mots justes pour la réconforter et lui redonner courage.
« Samu... » le chat gris releva les yeux, intrigué par la voix tremblante de son amie. « Je crois... », sa voix se raffermit, «...qu'il faut qu'on arrête là. »
Non loin de là, dans une autre partie de l'hôpital, Kazuho veillait Sayuri dans une chambre à l'étage. Les soins pour son épaule n'avaient pas été très longs, en revanche le traitement de sa camarade avait pris plus de temps. Tout s'était bien déroulé et elle dormait à présent. Le jeune garçon réfléchissait encore à son combat. Il avait gagné, mais ce n'était pas de très loin. Quelle meilleure stratégie aurait-il dû adopter ? Soudain, il entendit le bruit de la porte coulissante et se retourna pour voir apparaître une belle femme blonde aux yeux verts.
« Madame Fujino! » dit-il en reconnaissant la mère de Sayuri.
« Bonjour Kazuho », lui sourit-elle, « Misuzu-san est venue m'informer de votre retour, bravo pour la réussite de votre mission. Comment va-t-elle ? »
Elle s'exprimait toujours d'un ton très calme. En l'écoutant, le jeune garçon décela sans surprise une certaine inquiétude dans sa voix.
Après l'avoir saluée convenablement, Kazuho lui transmit ce que lui avaient dit les ninjas médecins. Il se leva ensuite pour lui laisser la place. Ayame Fujino s'assit ainsi aux côtés de Sayuri et lui caressa doucement la joue du dos de sa main.
« Je vais vous laisser en famille. » dit le garçon avec un sourire de sympathie.
« Merci de t'être occupé de ma fille, passe le bonjour à ton oncle. »
Kazuho s'inclina, puis referma la porte derrière lui. Il soupira. Il ne savait pas trop ce qu'il pouvait bien dire à son parent. Était-il vraiment digne de la lame qu'il lui avait offerte ?
Alors qu'il longeait le bâtiment médical, il entendit soudain des cris, comme si quelqu'un se disputait. Intrigué, il s'approcha du bruit et reconnut la voix de Rei.
« Tu ne comprends pas, je ne veux plus t'exposer au danger! » ... « Bien sûr que ça me concerne, c'est à cause de moi que tu veux devenir un animal ninja ! Si seulement je... »
Se disputait-elle toute seule ...? Kazuho supposa qu'elle devait parler à son chat, ayant eu vent par Shion de son don de communication avec les animaux.
« Eh bien puisque c'est comme ça, j'arrête d'être ninja ! » cria la fille aux cheveux verts.
Kazuho entendit une porte claquer, puis rien que du silence... Une goutte perla à l'arrière de son front. Ça ne semblait vraiment pas facile facile dans cette équipe... Enfin, lui aussi avait des soucis à régler. Il se dirigea d'un pas décidé vers sa demeure, résolu de demander des conseils à son oncle.
Chez les jumeaux de l'équipe 11, le climat était moins orageux. Airi cuisinait une copieuse omelette aux herbes et aux lardons et, tout en la faisant sauter dans sa poêle, elle réfléchissait. Elle avait de justesse évité le pire lors de la mission... Que se serait-il passé si elle s'était à nouveau « transformée » ? Personne n'aurait été là pour la récupérer. Si Shion l'avait vue ainsi, qu'aurait-il pensé ? Et elle, quelles atrocités aurait-elle bien pu lui faire? Airi se mordit la lèvre. Elle se sentait vraiment vulnérable et elle n'aimait pas ça.
Soudain la voix de Shion la tira de sa rêverie.
« Euhm, Ai chan, je sais que je n'y connais rien en cuisine mais, tu ne crois pas que c'est plus que prêt là...? »
Airi baissa le regard sur ses œufs. Elle écarquilla les yeux d'incrédulité. Ils étaient noirs ! Cramés ! Elle se statufia, choquée. Elle ne ratait jamais un plat !
« ... Ai... chan? » hésita Shion la voyant devenir blanche.
« ... Sors d'ici nii-san, je vais faire un carnage... »
Shion n'hésita pas plus longtemps et quitta prestement la pièce. Sa sœur détestait échouer dans quelque chose, il le savait mieux que personne. Aussi ne fut-il pas étonné lorsqu'il l'entendit crier et hurler sur sa pauvre poêle et la cuisinière qui n'y étaient pour rien. Malgré lui, il rit. Sa sœur ne changerait jamais. Il s'assit devant la table du salon et y posa la tête, trouvant le repos dans ces cris familiers. Il avait toujours admiré sa force. Depuis l'enfance, elle avait tout le temps été là pour le soutenir et le protéger. Son visage se rembrunit. Mais était-ce bien que cela continue ainsi ? Les paroles déplaisantes d'Ushio lui revinrent en mémoire pour le frapper en plein cœur : Tu as l'air d'être le plus faible...
Même un ninja ennemi, à peine rencontré, savait le dire... Shion se frappa les joues pour se redonner courage. Aujourd'hui, il ne devait plus mettre une telle charge sur les épaules d'Airi, il devait devenir capable de se défendre tout seul et de soulager sa peine. Il ne pouvait indéfiniment compter sur elle. Et surtout, il sentait qu'il devait se montrer fort s'il voulait, un jour, espérer retrouver leurs parents. Shion tourna son regard sur la photo de leurs géniteurs. Se montreraient-ils fiers d'eux s'ils étaient là ?
Ailleurs, la vieille Mitsuko rentrait en chantonnant. Elle avait eu vent du retour de son petit protégé bleudinet et se montrait en tout cas très fière de lui d'avance. Chargée d'un lourd sac, elle se dirigeait tranquillement vers sa demeure avec l'intention de préparer un bon repas à son pupille. Mais avant d'apercevoir son immeuble, il lui sembla curieusement entendre des ronflements.
« Oya oya, que fais-tu ici à dormir mon petit Tetsu-kun ? Tu vas attraper froid ! »
La voix de l'aïeule rappela difficilement Tetsu de son sommeil, qui dormait profondément jusqu'à lors, la tête penchée en arrière, la bouche ouverte.
« Obaa-chan ! » cria-t-il en la reconnaissant.
Il se releva d'un coup son énergie retrouvée.
« Obaa-chan, il faut absolument que je te demande quelque chose ! Cela concerne mes parents ! Est-ce vrai qu'ils faisaient partie d'un clan qui cultivait une drogue spéciale ? »
La femme âgée écarquilla les yeux, surprise, avant de sourire et de monter les marches.
« Eh bien, tu as pleins de choses à me raconter on dirait. Viens, je vais nous faire du thé. »
« Mais obaa-chan ! » s'indigna Tetsu tandis qu'elle passait.
« Ne t'inquiète pas Tetsu-kun, je ne vais pas me défiler. Installons-nous confortablement plutôt que sur ces marches. Sois un gentil garçon et porte-moi ces courses à l'étage. »
Le visage de Tetsu s'illumina d'un sourire :
« Oui d'accord ! »
Et sans plus tarder, le jeune garçon commença à monter les escaliers en trombe avec les sacs de courses aux mains.
« Tu es toujours aussi impatient, mon petit Tetsu… » fit-elle d'un air triste.
Une fois installés et le thé servi, le silence régna dans la pièce. Tetsu fixait le fond de sa tasse sous le regard inquiet de Mitsuko Nanae.
« Alors… » commença-t-elle pour rompre la glace, « Raconte moi ce qu'il s'est passé durant votre mission. Tu as énormément de questions, je m'en doute, sûrement dû à tous ces événements survenus. »
« Nous avons reçu une mission qui était sensée être de rang C. Malheureusement, nous avons été attaqués et je me suis lamentablement fait capturer par nos assaillants. C'était de redoutables ninjas ! » lança-t-il avant de poursuivre. « J'ai été retenu prisonnier dans une sorte de donjon. Une femme est apparue et a ordonné à ses hommes de me sonder l'esprit. Un de ses ninjas a utilisé une sorte de Genjutsu ou quelque chose comme ça… Ils ont commencé à parlé de mon nom…. De mes cheveux… Je ne comprenais rien. Puis cette femme a pris la parole. Elle m'a expliqué que je descendais d'un clan spécial… »
« Le clan Nakano ! » coupa la vieille dame. « Je savais bien qu'un jour ou l'autre tu finirais par en entendre parler. Je vais tout t'expliquer mon enfant. » poursuivit-elle.
Le jeune garçon resta silencieux. Il ravala sa salive et une goutte vint lui couler sur la tempe. Il allait enfin savoir qui il était.
« Durant la dernière guerre, bon nombre de clans ninjas ont été exterminés ou chassés. Les raisons étaient nombreuses Techniques héréditaires, chakras particuliers, techniques secrètes… » Elle se tût l'espace d'un instant puis inspira un grand coup avant de poursuivre son histoire. « Tu fais partie d'un de ces clans. En vérité tes parents n'ont pas fuis le pays à cause de la pauvreté qui y régnait. Ils l'ont fuis car ils y ont été obligés. Les membres du clan Nakano excellaient dans le ninjutsu médical grâce à leur maîtrise du chakra mais pas seulement. Ils étaient aussi agriculteurs d'une plante médicinale et dopante à la fois la fleur de lys bleue. Ses pétales sont un stimulant puissant pour le chakra et les Nakano les consommaient de deux façons différentes. Sous forme de thé, elles donnaient de l'énergie au corps et soignaient les maux. Sous formes de pilules militaires, qui étaient beaucoup plus concentrées que le breuvage, elles augmentaient par dix le chakra de l'utilisateur selon le dosage. Les cheveux changeaient de couleur, la sensation de fatigue était inexistante, la guérison des plaies graves beaucoup plus rapide et la force brute des muscles montait en conséquence. Au fil des générations, certains traits sont devenus permanents force hors norme, quantité de chakra un peu plus grande que la moyenne ainsi que la pilosité bleue… Ce qui explique la couleur de tes magnifiques cheveux à toi ainsi qu'à tes parents. » ajouta-t-elle en affichant un sourire qu'elle effaça aussitôt. « Bien sûr, la consommation de cette sorte de drogue n'était ni illimitée ni sans risques. Une fois les effets atténués, les muscles sont endoloris, le corps est plus faible et il faut quelques jours de récupération. Le monde est malheureusement rempli de gens envieux aux intentions mauvaises. Un tel pouvoir suscite forcément l'intérêt des autres. J'espère que tu comprends… Si je ne t'ai rien dit, c'était pour te protéger. » termina-t-elle en s'inclinant en guise de pardon.
Le jeune garçon était silencieux. Il ne savait que dire, les mots lui manquaient. Mais il ne lui en voulait pas… Il comprenait tout désormais. Il se leva sous le regard attentif de Nanae Mitsuko et commença à débarrasser la table.
« Nanae Obaa-chan. Merci de m'avoir tout raconté. Maintenant je suis encore plus déterminé qu'avant. Je veux devenir un ninja médecin reconnu et rencontrer Maître Tsunade. Durant cette mission, mes amis ont tous été en danger et ont risqué leurs vies… Et je n'ai rien pu faire pour les aider… Mais désormais je vais redoubler d'efforts et m'entrainer sérieusement. Je ne serai pas un poids et je refuse de rester à la traîne ! » dit-il en serrant ses poings dans un élan de motivation.
La vieille dame sourit devant la fougue du jeune garçon et se dit pour elle-même :
« Et je vais t'y aider. J'ai encore beaucoup à t'apprendre et à te montrer, mon enfant… Tes parents seraient fiers de toi. Tu es débordant d'énergie comme ton père et tu te soucies des gens comme ta mère. »
Pendant tout le chemin du retour Kazuho avait songé à l'accueil que lui ferait son oncle. Garderait-il son air taciturne habituel tout en jetant un regard circonspect sur son pansement à l'épaule ? Ou ferait-il comme on lui avait appris à considérer un adversaire au sabre ; sans expression où tout se dirait entre lui et son neveu grâce au langage des yeux ?
Mais à sa surprise, son oncle lui afficha un grand sourire et semblait transfiguré quand Kazuho commença à lui raconter toute la mission qu'il avait dû faire à Kusa no kuni. La discussion fut animée. Kazuho était ravi que son oncle lui fasse si bon accueil. Ils étaient les deux assis sur leurs genoux et buvaient chacun une tasse, Kazuho d'infusion et son oncle du Sake. Quand le jeune Genin arriva au moment de son récit où les événements ne suivaient plus la mission initiale, il fit une pause et continua plus lentement. Quand il eut terminé, il finit sa tasse et attendit une réaction. Son oncle le regarda et il pu discerner une lueur dans ses yeux.
« Je suis si fier de toi, j'espère que tu iras toujours plus loin. Mais ne sois pas pressé de te mettre en valeur, tu as encore tout le temps d'apprendre. »
Il saisit alors son épaule de sa main droite et tira son habit, découvrant une marque de brûlure au niveau de l'arrière de l'épaule qui s'étendait comment un serpent jusqu'à l'avant et même probablement sur le bras. Kazuho écarquilla les yeux. Il n'avait jamais remarqué cette blessure auparavant. Son oncle la cacha alors et Kazuho remarqua comme un mélange d'amertume et de regret traverser les traits de l'homme grisonnant.
« À ton âge, certaines erreurs peuvent laisser des cicatrices qui peuvent rester longtemps."
Il posa ensuite sa main sur le bandage de son neveu.
« Je comprends. », répondit Kazuho en s'imaginant l'horrible blessure qui avait dû causer cette impressionnante balafre.
Le garçon avait déjà pensé à demander à son oncle de l'entraîner même si tout ce qu'il pouvait faire n'était que de l'épée. Mais alors que l'idée lui traversa l'esprit, il décida cette fois de ne pas la retenir.
« Mon oncle ! Même si vous avez raison, aujourd'hui je suis ninja et je passerai par des épreuves encore plus difficiles. Je sais aussi que je pourrai vous rendre encore plus fier mais je dois avouer que j'ai eu peur. J'ai cru que je n'y arriverais pas. J'ai l'impression d'avoir choisi une voie qui m'appelle mais j'ai beau m'appliquer à la suivre, à m'entraîner, à m'endurcir. Seul je n'y arriverais pas. Alors, je vous le demande... »
Sans s'en apercevoir, il avait posé le front sur le sol et les larmes lui montaient aux yeux.
« ...entraînez-moi ! »
Son oncle reposa la tasse qu'il venait de finir, puis se leva et jeta par la fenêtre un regard comme tourné vers son passé.
« Cela faisait longtemps que je n'avais pas enseigné les arts du samouraï à quiconque. J'avais espéré attendre que tu sois plus grand et aguerri en tant que ninja avant de t'y initier. Ton père avait 14 ans quand il a commencé et il était le plus jeune. Je ne voulais pas commencé avec toi avant, j'avais même pensé ne jamais le faire, car maintenant les arts ninjas les surpassent. Mais peut être y a-t-il toujours quelque chose à apprendre quelque part. Es-tu réellement prêt ? »
« Je le suis. » répondit Kazuho sur un ton décidé.
« Es-tu conscient de la rigueur qu'il te faudra t'imposer ? Tu ne dormiras plus sur tes deux oreilles, quand tu mangeras tu devras être sans cesse sur tes gardes. »
Le jeune Genin considéra ces mots, mais il se dit aussitôt qu'il avait trop réfléchi et que pour avancer il fallait se lancer et assumer.
« S'il le faut, je le serai ! »
Kazuho serrait ses mains sur ses genoux. Pendant un instant, il douta que son oncle n'accepte. Finalement il répondit sur un ton lointain :
« Tu me fais penser à ton père. Je n'avais jamais vu personne être aussi prompt à prendre une décision aussi importante. Pour ton père c'était plutôt de l'inconscience mais peut-être que pour toi ce sera différent. »
Il venait de lui dire oui. Et Kazuho n'eut d'autre réaction à ce moment que de le remercier en étendant les bras au sol, en oubliant complètement sa blessure qui l'élançait dès qu'il posait sa main.
« Merci...mon oncle ! »
Le village baignait maintenant dans une douce lumière orangée, comme apaisant les Genins qui se remettaient peu à peu de leur mission mouvementée. Emmitouflée dans sa couverture, Rei boudait encore. Il arrivait qu'elle et Samu se querellent de temps à autre, pourtant là, elle avait l'impression qu'ils ne se comprendraient plus jamais. Elle repensa malgré elle à leur dispute.
« Il faut qu'on arrête. »
« Oui, je suis d'accord », avait mal compris Samu, « C'est la dernière fois qu'on se fera avoir comme ça. Il faut qu'on s'entraîne plus et...»
« Non, tu ne comprends pas ! », avait dit Rei en secouant la tête. « Plus d'entraînement, il faut qu'on arrête d'apprendre ces stupides techniques. »
Les pupilles de Samu s'étaient dilatées.
« Quoi..? N'as tu pas bien vu ce qu'on a été capables de faire ? Je ne me suis jamais senti aussi puissant de toute ma vie ! » protesta le jeune chat.
« Senti, c'est ça le problème! Mon chakra ne te donne qu'une forme temporaire, n'oublies pas que tu restes un...»
Rei hésita à continuer. Samu renifla de dédain.
« Un simple chat sans défense hein... c'est ça que tu cherches à me dire, que je suis trop faible. ? »
Samu retint à grande peine ses poils de se hérisser de colère.
« Oui je suis encore faible et alors ? Toi tu n'es qu'une trouillarde qui flanche à la première difficulté ! » rétorqua Samu avec ton plus blessant qu'il ne l'aurait voulu.
« Tu ne comprends pas, je ne veux plus t'exposer au danger ! » cria Rei.
« De quoi tu parles ? C'est moi qui ai décidé de te suivre ! Tu n'es pas responsable de mes choix. Si j'ai décidé de me battre à tes côtés, tu ne peux pas m'en empêcher, cela ne te concerne pas. »
« Bien sûr que ça me concerne ! C'est à cause de moi que tu veux devenir un animal ninja ! Si seulement je... ». La gorge de Rei commençait à lentement se serrer.
« Si seulement tu ne m'avais pas emmené avec toi lorsque tu as commencé l'apprentissage de ninja, c'est ça ? Je traine dans tes pattes, je suis pas assez bien pour la super forte kunoichi que tu es ? ». Par esprit de provocation, le chat tourna le dos à sa maîtresse.
« Tu sais bien que non idiot ! Tu es jaloux de moi ou quoi ? »
« Eh bien tu sais quoi, oui ! Oui je suis jaloux que tu puisses devenir ninja ! Si toi tu le peux, pourquoi moi je ne le pourrai pas hein ? »
« Ah, j'avais raison. C'est à cause de moi que tu as cette idée en tête...», dit-elle alors que de longues mèches obscurcissaient son visage. « Eh bien puisque c'est comme ça...j'arrête d'être ninja ! »
« Vas-y, je m'enfiche !», répliqua le chat. « Je continuerai de m'entraîner et je deviendrai un vrai animal ninja ! Maintenant que je sais que je peux y arriver, plus rien ne m'arrêtera. »
Rei s'était enfuie avant d'entendre la fin. Elle était en colère contre Samu. Comment pouvait-il la traiter de lâche ? Elle ne voulait juste pas qu'il meurt, en quoi était-ce si mal?
C'était Natsuki-sensei qui lui avait donné cette stupide idée, pourquoi n'était-il pas là pour assumer ses actes ?
Tandis que Rei s'essayait vainement à dormir, une autre Genin, elle, était déjà en plein sommeil. Dans sa chambre d'hôpital, Sayuri était plongée dans un rêve familier. Elle le connaissait bien, elle l'avait déjà fait auparavant. Dans ce rêve, elle était de nouveau une petite fille. Elle se trouvait dans la cuisine de son ancienne maison à Taki no kuni, la pièce était baignée dans la lumière du soleil et sa mère avait préparé le souper. À ce moment-là, le bruit de quelqu'un qui frappe contre une porte se fit entendre. « Ce doit être papa, tu vas lui ouvrir Sayuri ? » lui demanda sa mère avec un sourire. Avec excitation, la petite blonde bondit de sa chaise et se précipita vers la porte. Elle saisit la poignée et ouvrit pour se retrouver face à la silhouette indiscernable d'un homme. Le haut de son corps n'était jamais clairement visible, toujours entouré de flou ou assombri, il ne portait jamais la même chose. Comme Sayuri était petite elle voyait surtout sa taille et ses jambes. Pourtant elle savait que c'était lui, il n'y avait pas de doute. « Papa ! », l'homme se baissa et la souleva de terre pour la porter dans ses bras jusqu'à la cuisine. Sayuri regarda la porte d'entrée s'éloigner par-dessus l'épaule de son père en s'agrippant à son cou. Arrivés à la hauteur du salon, la petite fille aperçut soudain le petit miroir mural sur sa gauche. Elle réalisa qu'il n'y avait que son reflet à elle dans le miroir, personne ne la portait. Sayuri sentit qu'elle se trouvait à présent sur le sol et regarda autour d'elle sans voir son père. Elle remarqua que le miroir s'était décroché du mur et elle se leva pour le ramasser. Au moment où son image apparut dans la glace, elle lâcha un cri de surprise en voyant son reflet la regarder avec deux yeux rouges bordés chacun d'une virgule noire.
Émergeant à nouveau doucement vers la réalité, la jeune fille ouvrit les yeux et cligna quelques instants avant de se rappeler qu'elle était à l'hôpital. Un mouvement dans son champ de vision attira son attention sur sa mère.
« Sayuri ! Tu es réveillée ! » s'exclama-t-elle avec bonheur. Elle l'entoura de ses bras et l'embrassa sur la tête. « Comment te sens-tu ? »
« Je me sens bien, merci maman. » répondit-elle en s'asseyant.
« Ton professeure m'a raconté que vous avez eu affaire à forte partie durant votre mission. Quand j'ai appris qu'on t'avait amenée ici, je me suis beaucoup inquiétée tu sais… »
« Oui, je sais… désolée de t'avoir inquiétée. On a eu quelques complications, mais c'est fini maintenant et tout le monde va bien. » répondit Sayuri en posant sa main sur la sienne.
« J'espère que ça ne deviendra pas une habitude ma chérie. » ajouta Ayame d'un air concerné.
« Ouais…moi non plus. »
Elle repensa alors à son rêve et à son combat contre Tōya. Depuis qu'elle avait éveillé cette étrange capacité, elle ne savait plus qui elle était. C'était quoi ce pouvoir ? D'où venait-il ? Une tonne de questions se bousculaient dans sa tête. Elle prit une grande inspiration, il fallait qu'elle en ait le cœur net.
« Maman, il faut que je te parle de quelque chose… est-ce que tu as déjà entendu parler du Sharingan ? »
La femme aux cheveux blonds regarda sa fille en fronçant les sourcils et secoua la tête en signe de négation. Sayuri lui raconta donc ce qui s'était passé lors de son combat avec les détails de ses sensations en espérant que cela finisse par lui dire quelque chose. Ayame l'écouta attentivement, très surprise d'apprendre que son enfant semblait avoir une sorte de « don » et porta sa main à son menton en réfléchissant.
« Je regrette, je ne vois pas du tout de quoi il peut s'agir Sayuri. Il ne s'est jamais produit d'évènement particulier dans nos vies qui puisse expliquer d'où cette chose pourrait venir. C'est peut-être un cadeau du ciel ? » avança-t-elle.
Sayuri croisa les bras d'un air pensif. Peut-être qu'elle avait raison, mais ce serait une explication beaucoup trop facile. Elle ne pouvait pas être la seule dans le monde à posséder ce talent, ce serait trop incroyable. Ça devait forcément venir de quelque part…
« Peut-être que c'est génétique ? Tu es sûre qu'il n'y a rien de semblable de ton côté de la famille ? » demanda-t-elle.
« Pas que je sache. Et je ne me suis jamais réveillée un matin en étant capable de voir comme tu me dis avoir vu. »
« …Est-ce que…ça pourrait venir de papa ? » ajouta Sayuri l'esprit plongé dans le souvenir encore frais de son rêve. « Tu m'as toujours dis que j'avais ses yeux… »
Un grand silence suivit. Ayame fixait les draps du lit sans rien dire, laissant peser la question dans l'air. Son regard était presque triste. Puis elle tourna à nouveau la tête et ses iris couleur émeraude rencontrèrent celles de sa fille. Cette nuance de brun si spéciale lui rappelant son ancien amour…
« Je n'en sais rien, il ne m'a jamais rien dit là-dessus. C'était quelqu'un de mystérieux, il y a probablement pleins de choses que j'ignore sur lui… ». Elle prononça ces mots avec une certaine amertume. C'est vrai, elle ne savait pas d'où il venait, ni rien sur sa famille. Même le nom qu'il lui avait donné n'était surement pas son véritable nom. « Je m'appelle Hiro. Ravi de te rencontrer… Ayame ». La voix masculine résonna dans sa tête comme un écho.
« Sa couleur préférée est le bleu… », murmura-t-elle, « Et son plat favori c'est… »
« Le Sukiyaki. » compléta Sayuri.
Finalement, sa mère dut partir car les derniers rayons du soleil disparaissaient à l'horizon. Sayuri pourrait sortir le lendemain si tous ses examens étaient en ordre. Elles se dirent au revoir, tandis qu'Ayame lui suggéra de s'adresser à son professeure qui serait peut-être mieux renseignée qu'elle sur ce sujet.
« Misuzu-sensei… ? Oui...pourquoi pas. » Elle referma la porte de la chambre, laissant sa fille qui fixait pensivement la fenêtre. Elle s'appuya un instant contre le bois en soupirant.
« Si tu voyais ta fille, combien elle te ressemble… ».
Note d'auteurs : Alors qu'ils viennent de rentrer de mission, nos jeunes Genins des équipes 6 et 11 font face à des tourments intérieurs ! Quels changements Tetsu va-t-il amorcer maintenant qu'il a eu des révélations de la vieille Mitsuko Nanae ? Kazuho saura-t-il suivre l'entraînement de samouraï auquel son oncle va le soumettre ? Rei et son chat Samu sont-ils en train de mettre fin à leur chemin comme ninjas ? Sayuri obtiendra-t-elle des réponses de Misuzu sur son mystérieux don ? Comment Airi et Shion vont-ils à présent évoluer l'un vis-à-vis de l'autre ? Cela nous fait bien des questions...et pour avoir des réponses...il faudra les suivre au chapitre 25 ;)
Bonjour chers lecteurs ! Nous voilà à nouveau un peu plus disponibles pour continuer cette belle fanfiction. Si vous nous lisez toujours, merci beaucoup de nous suivre ^^ !
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