L'univers, l'histoire du manga Naruto et les personnages raccordés sont la propriété de Masashi Kishimoto. La présente histoire et ses personnages créés sont toutefois à nous.

Chapitre 25 : Ceux qui vont de l'avant

Le soleil venait de se lever et les oiseaux piaillaient déjà dans les arbres épars du village caché des feuilles. Tetsu, qui était sorti peu avant pour se promener et se changer les idées, ruminait ses pensées. Les choses clarifiées par Nanae l'avaient énormément surpris. Cette dangereuse mission avait été une expérience enrichissante sur les origines de sa famille mais aussi traumatisante. Il avait été confronté pour la première fois à la dure réalité du monde des ninjas un monde dans lequel il n'y a aucune pitié pour les faibles et où il aurait bien pu mourir seul dans les tréfonds humides et froids du repère d'Aiko s'il n'avait pas été épaulé par l'équipe de Natsuki. Ses deux coéquipiers n'étaient pas passés loin d'y rester eux-aussi et il était rempli d'admiration pour eux depuis que Kazuho lui avait raconté la situation très défavorable dans laquelle ils s'étaient retrouvés, séparés l'un de l'autre et sévèrement blessés.

Un frisson parcourra l'échine de Tetsu et ses dents se serrèrent. « Plus jamais…je ne veux voir mes amis dans cet état…mais qu'est-ce que je peux bien faire pour ça ? »

Le jeune garçon fût extrait des tourments de son esprit quand il entendit une voix familière exprimer son mécontentement. C'était Ino qui, s'occupant de la boutique de fleurs de sa mère, se disputait ouvertement avec Sakura Haruno. Les passants les regardaient bizarrement mais cela n'empêchait pas les deux filles de continuer leurs chamailleries. Comme d'habitude le sujet était le même.

« Tu es dans son équipe et alors ? Il fallait bien qu'ils mettent un génie pour équilibrer votre équipe, vu les deux nuls que mon Sasuke chéri se trimballe… » fit la blonde en affichant un sourire des plus arrogants.

Mais son interlocutrice aux cheveux roses n'avait pas l'intention de se laisser faire.

« Tu ferais mieux de ne pas me sous-estimer, Ino la truie ! » répondit-elle en la fusillant de ses yeux verts. « J'ai progressé et je ne me laisserais pas battre par toi. Je n'ai rien à craindre d'une fille comme toi, de toute façon. » Elle ponctua sa phrase en lui tirant la langue.

« À ta place j'éviterais de trop me chercher, grand front ! » répliqua la jeune blonde.

Tetsu connaissait bien ces disputes habituelles puisque les deux jeunes filles étaient de grandes rivales et ce, dans tous les domaines ! Il décida cependant de calmer un peu les tensions et de les interrompre.

« Hey, Ino ! Comment tu vas ? » fit-il pour attirer l'attention des kunoichis qui étaient trop occupées à se lancer des piques pour le remarquer.

« Oh ! Tetsu, mais ça fait longtemps ! J'ai entendu dire que vous reveniez de mission ! Allez, tu as beaucoup de choses à me raconter. J'ai cru comprendre que votre équipe a elle aussi été envoyée sur une mission corsée ! » s'exclama-t-elle en appuyant ses coudes sur le comptoir.

« Comment ça nous aussi ? » demanda-t-il surpris.

« Oh, nos senseis discutent beaucoup entre eux » dit Sakura en croisant les bras « et semblerait-il que ton équipe comme la mienne sont tombés sur une mission plus difficile que prévu. On a été envoyés à Kiri où nous avons affronté un ninja renégat et un jeune garçon masqué qui voulaient empêcher la construction d'un pont. Et vous, qu'est-ce qu'il vous est arrivé ? »

« Oh bah tu sais, à la base c'était censé être une simple mission d'escorte… » répondit-il avant de se figer net et de repenser à la torture que lui avait fait enduré les hommes de mains de la renégate d'Iwa.

« Hum… c'était si horrible que ça ? » fit la jeune fille en agitant sa main devant son visage.

« Laisse le Sakura, il a dû voir des choses pas très jolies, contrairement à toi. C'est sûrement Sasuke qui a fait tout le travail vu qu'on ne peut compter ni sur toi, ni sur cet imbécile de Naruto ! » Sur ces mots, elles se remirent de plus belle à se traiter de tous les noms. Pour éviter une scène en pleine rue et occuper sa matinée, Tetsu proposa aux deux kunoichis d'aller discuter des dernières missions autour d'un thé.

Ce matin, Kazuho se leva avec un élan d'énergie. C'était aujourd'hui que commençait l'entraînement spécialement confectionné par son oncle. Il enfila ses habits, son bandeau, ses sandales et s'empressa de le rejoindre dans la salle à manger. Celui-ci l'attendait en silence comme à son habitude, assis en tailleur, deux maigres bols de nouilles et une théière posés sur la table. Sans dire un mot, Kazuho prit place et une fois assis, ils entamèrent le déjeuner.

En son for intérieur, Kazuho brûlait d'impatience de demander ce qui l'attendait à son oncle mais il s'en garda durant tout le repas car c'était toujours un moment de calme à observer.

Une fois les deux bols vidés et leur thés bus, Kazuho lança de but en blanc :

« Alors ? Quand est-ce qu'on commence ? »

« Tu m'as l'air très motivé, ce te sera très utile mais on ne commencera pas tout de suite. »

Cette réaction étonna Kazuho ; son oncle n'avait pas l'habitude de faire les choses en prenant son temps. Mais peut-être était-ce pour bien se préparer à le tester ?

« Quelle heure ? »

« Dix heures. Ce sera dans la salle aux tatamis. »

Sans poser plus de question, Kazuho reprit un peu de thé, avec une étrange impression que cela ne le ferait pas tenir jusqu'à midi.

À l'heure dans la salle aux tatamis, ils étaient les deux assis silencieux. Kazuho remarqua deux bâtons de combat et un paquet de nourriture posés juste derrière à droite de son oncle. Normalement il ne prenait jamais rien à manger dans cette pièce, mais peut être l'entraînement serrait si rude qu'il fallait en prévoir ou encore qu'il n'y aurait pas de pause et qu'il faudrait toujours être sur ses gardes ? Il gardait ses questions pour lui. Enfin son oncle dit :

« Mon neveu, avant de commencer, il faut que tu saches qu'on restera toute la journée dans cette pièce jusqu'à ce que tu réussisses l'épreuve que je vais t'imposer. Et si tu n'y parviens pas, on recommencera jour après jour. C'est compris ? Je veux du sérieux et de la discipline. »

« Oui », répondit Kazuho.

« Maintenant, l'épreuve que je vais te faire passer, est la première que tout combattant quel qu'il soit doit savoir pour débuter. Il s'agit... »

Il s'arrêta, prit un des bâtons en main et jeta l'autre dans les bras de son neveu, puis se leva.

« ... de me voler le paquet de nourriture. »

Suspendu aux lèvres de son oncle, Kazuho ne s'attendait pas à une telle réponse. Cela sera facile, se dit-il. Puis il se dit que c'était peut-être trop facile. Il se dressa sur ses jambes.

« Aussi une chose », ajouta son oncle avec un petit sourire, « tu n'auras pas à manger tant que tu n'auras pas réussi. »

Kazuho se passa la langue sur la lèvre et renvoya le sourire de son adversaire.

« Très bien, mon oncle, je ne vais pas y aller de main morte ! »

« Montre-moi ce que tu as appris à l'académie des ninjas. »

Alors Kazuho fonça tête la première sur son oncle, celui-ci réagit à une vitesse folle, à peine son neveu avait quitté le sol, qu'il s'écarta, lui fit une bourrasque dans les jambes, le désarma puis d'un coup de paume dans le ventre le projeta à terre.

Kazuho était complètement déboussolé ; il savait la réputation de son aïeul, mais jamais il n'avait vu quelqu'un parer et renvoyer un coup aussi vite, même pas Misuzu. Il se demanda même s'il avait seulement vu quelque chose. Il se releva et fit à nouveau face à son oncle.

« Tu n'as visiblement pas appris grand-chose, s'exclama son oncle. À l'académie, ils forment des ninjas, des combattants furtifs, préférant se dissimuler et prendre l'ennemi par surprise. Mais les combattants de front, droits et fiers, sont d'une autre trempe. Maintenant que tu me prends au sérieux... »

Il lui relança le bâton dans les mains.

« Le combat va pouvoir commencer. »

Kazuho comprit soudain qu'il y avait encore beaucoup de zones d'ombre que son oncle ne lui avait encore jamais dévoilé. Ne pas sous-estimer son adversaire ; on le lui avait appris à l'académie, et cela vaut pour n'importe qui. Mais il fallait faire avec ces inconnues et aussi son ventre vide. Il se motiva et son adversaire arbora soudain quelque chose qu'il avait rarement vu ; un sourire de fierté. Kazuho se concentra et motivé, se dit qu'il n'aurait de pause que lorsqu'il aurait étalé son oncle.

Du côté du bleu et des deux kunoichi, l'atmosphère s'était détendu. Tetsu sirota son thé avant de poursuivre la conversation.

« Non. Je n'ai pas été top durant cette mission. Je me suis fait bêtement capturer… J'ai été emmené dans une sorte de grotte. Ils m'ont enfermé et se servaient d'une technique pour me vider de mon chakra, histoire que je reste tranquille. Puis après un mec trop bizarre est… il m'a attrapé au visage et est rentré dans mon esprit… Et je ne me souviens plus de rien jusqu'à ce que l'équipe de Rei, Airi et Shion viennent me libérer… » fit-il en gardant volontairement ce que Aiko lui avait avoué pour lui… Pour le moment.

« Oh je vois ! Je suis moi-même experte dans le contrôle de l'esprit. Il s'est servi de ses pouvoirs pour te torturer, c'est affreux… » répondit la blonde. « Mais si tu veux mon avis tu devrais pas t'en faire. Au contraire tire de ces expériences des leçons pour la suite ma petite myrtille ! », lui dit-elle sur un ton encourageant et bienveillant.
Les paroles d'Ino n'étaient pas passées dans les oreilles d'un sourd. Aussitôt le garçon devint rouge comme une tomate !

« A… Arrête de m'appeler comme ça ! » lui ordonna-t-il.

« En tout cas, je suis d'accord avec Ino. » intervint Sakura. « Apprenons de nos erreurs pour pouvoir avancer… Je suis sûre et certaine que tu peux y arriver. Il faudrait que je m'y mette aussi. Cela demande juste de l'entraînement. »

Après un long moment de réflexion et de remise en question personnelle, le jeune garçon avait décidé de se battre. Le monde ninja est impitoyable, il s'en était rendu compte. Il voulait progresser et protéger les gens qui lui étaient chers. Et il savait déjà qui allait l'y aider…

Aux alentours de midi, Sayuri passa enfin le seuil de l'hôpital et contempla le ciel bleu et sans nuage. Les ninjas médecin l'avait remise à neuf et ne lui avaient même pas laissé une cicatrice. Elle avait tout de même reçu par précautions l'ordre d'éviter des chocs violents pour les prochains jours et de recommencer à s'entrainer à intensité progressive. Elle n'avait pas pu obtenir d'informations auprès de sa mère sur son mystérieux don et avait donc décidé d'aller en parler à Misuzu dès sa sortie. La jeune blonde avait une petite idée d'où pouvait se trouver son professeure à cette heure-ci et commença à marcher d'un pas décidé à travers les rues de Konoha. Alors qu'elle passait devant des stands de babioles pour les touristes, elle aperçut une fillette courir après un garçonnet portant un bout de tissu autour de la tête. Les deux enfants semblaient en plein jeu et passèrent juste devant Sayuri qui fut forcée de s'arrêter pour éviter une collision.

« Grand frère ! Reviens, maman va s'inquiéter ! » lança la petite fille.

« Je suis un ninja ! Et les ninjas ne se rendent pas ! Attrapes-moi si tu peux ! » répondit le môme en tirant des shurikens imaginaires en direction de sa petite sœur.

Sayuri regarda le bambin filer dans la foule avant d'être ramassé dans son élan par une femme qui devait être sa mère. Le trio s'éloigna alors que le gosse arborait une moue boudeuse il rappelait à la jeune Fujino le fils du seigneur du pays du feu, Makoto, qu'elle avait dû babysitter en mission et qui voulait à tout prix être ninja. Elle baissa les yeux et posa sa main là où sa côte avait été cassée, le souvenir indélébile de son combat contre Tōya se rejouant dans sa mémoire : la peur de mourir, la douleur, l'annonce de la mort de son ami et sa propre violence…. « Être ninja…c'est pas aussi drôle que tu crois, petit. »

Après une dizaine de minutes de marche supplémentaires, Sayuri arriva devant un établissement à l'odeur enivrante. Elle poussa la porte qui fit tinter une clochette et attira l'attention de quelques clients ainsi que d'une femme assise sur un canapé en fond de salle.

« Je savais que je vous trouverai là, Misuzu-sensei ».

« Vraiment ? Serais-je devenue à ce point prévisible ? » répondit la Jônin en croquant dans un biscuit avant de porter une petite tasse fumante à sa bouche.

« C'est votre salon de thé préféré. » ajouta la blonde avec un sourire en coin.

Misuzu l'invita à s'asseoir avec elle et lui paya une tisane. Elle écouta avec grand intérêt les révélations de son élève sur son combat contre le jumeau d'Iwa et l'éveil de son étrange capacité. « Mmm, le Sharingan… » dit-elle en reposant sa tasse sur la table. « Toutes mes félicitations Sayuri ! C'est un pouvoir rare et précieux que tu as là, tu peux en être fière ! »

« Alors vous savez ce que c'est ! Expliquez-moi, de quoi s'agit-il ? Pourquoi l'ai-je ? », la pressa la Genin, le cœur battant.

« Il s'agit d'un dôjutsu qui octroie divers facultés à son possesseur dont celle de voir plus distinctement les mouvements de son opposant, comme tu me l'as relaté. » expliqua Misuzu calmement. « À un certain stade, il permet même de copier les techniques de son adversaire ! »

« Copier…les techniques de son adversaire… ? » répéta Sayuri bouche bée. « C'est invraisemblable, je ne sais pas si j'en serais un jour capable… »

« Mystère, je ne saurais le prédire. » reprit la Jônin « J'ignore également pourquoi tu en es dotée. Je ne suis pas une experte sur le Sharingan, mais je connais quelqu'un qui sera plus compétent que moi pour répondre à toutes tes questions ! »

Le thé fini, les deux femmes se retrouvèrent dans les rues animées de Konoha. Alors que Sayuri tentait d'extorquer des indices à son sensei sur la mystérieuse personne qu'elles allaient voir, elle fut interpellée par une voix qu'elle connaissait.

« Sayuri-san ! Misuzu sensei ! Bonjour ! »

C'était Shion, qui était passé près d'elles en courant tout sourire. Les deux femmes se hâtèrent de lui rendre son salut avant qu'il ne disparaisse dans la foule.

« Je me demande bien où il allait d'un pas si joyeux... » se demanda tout haut Sayuri. Mais elle ne se laissa pas distraire bien longtemps avant de recommencer à interroger son sensei qui malicieusement ne lui donnait que de vagues réponses.

Shion, qui gambadait joyeusement en évitant la foule, arriva bientôt chez lui. Pourtant, son humeur contrastait fortement avec l'atmosphère lourde qui régnait dans leur petit appartement... En vérité, les jumeaux avaient une invitée surprise qui squattait leur chambre d'ami depuis le soir d'avant. Et au grand dam d'Airi, elle ne faisait pas mine de vouloir partir.

A peine Shion poussa-t-il la porte, que celle-ci vint l'accueillir d'une plainte.

« Mais enfin Shion qu'est-ce qui t'a pris autant de temps ? Tu ne sais pas comme j'ai dû prendre sur moi pour ne pas jeter la salade par la fenêtre ! »

Shion lui sourit tandis qu'il refermait la porte derrière lui et enlevait ses chaussures.

« Merci pour ne pas l'avoir fait, Ai-chan. Ne t'inquiètes pas, elle ira bientôt mieux, j'ai pu parler avec Hinata, on a trouvé un plan pour remettre Rei et Samu d'aplomb ! »

Airi le regarda d'un œil suspicieux.

« Ah bon? Tant mieux, tout ce que je veux, c'est qu'elle déguerpisse d'ici au plus vite. »

Car la noiraude aurait bien aimé savourer cette journée qui aurait dû être tranquille et reposante, et ainsi réfléchir sans stress à ce qui la taraudait. Mais la verte leur avait retiré toute possibilité de se relaxer. Elle broyait tellement de noir qu'un véritable nuage de déprime s'était formé tout autour de sa chambre ! Enfin, il restait encore l'après-midi à sauver...

Shion interrompit ses réflexions.

« Et comment va-t-elle ? »

Airi haussa les épaules.

« Je n'en sais rien, elle est restée cloîtrée dans la chambre toute la matinée. Son père est même venu deux fois et elle a refusé de le voir. »

Shion soupira avant de récupérer sa bonne humeur.

« Ma foi, on y peut rien. Mais ce soir elle ne sera plus là, promis ! »

Airi faillit s'étrangler.

« Ce soir ? Seulement ce soir ? »

Shion ignora ses protestations pour se diriger vers la chambre où logeait Rei.

Il chassa la brume noire de son bras et toqua doucement à la porte.

« Rei-chan, tu es réveillée...? »

« Laissez-moi tranquille, je ne veux voir personne ! » répondit-elle aussitôt.

« Rei chan, je voulais juste te dire que je suis allé voir Samu à l'hôpital ce matin. Il n'est pas complètement guéri, mais il est déjà sorti. Les aides-soignants m'ont dit que ça irait tant qu'il évite les mouvements brusques. »

Après un moment, Rei lui répondit sur un ton plus bas.

« ...J'en ai plus rien à faire de lui d'accord ? »

Shion sourit malgré la situation. Elle l'avait quand même laissé finir sa phrase sans l'interrompre.

« Si t'as besoin de quelque chose, fais-le nous savoir ! »

Puis, le courageux garçon retourna calmer sa sœur orageuse en attendant l'heure convenue avec Hinata.

Sayuri suivait Misuzu depuis maintenant une bonne demi-heure, elles étaient passées vers plusieurs zones d'entraînement et arrivaient maintenant en vue d'un pré avec trois poteaux en bois. Son professeur lui commanda de l'attendre et s'approcha d'un homme aux cheveux gris, accroupi sur un rocher, qui semblait plongé dans un livre.

« Kakashi…encore à lire ces bouquins obscènes, je vois. » lança-t-elle à l'adresse du Jônin. Il referma son ouvrage et se releva en mettant les mains dans les poches.

« Ce n'est pas obscène Misuzu. Le « Paradis du batifolage » est un roman éducatif sur les relations homme-femme. »

D'où elle était, Sayuri vit les deux ninjas s'entretenir pendant plusieurs minutes qui lui semblèrent trop longues avant que Misuzu ne revienne vers elle et pose une main sur son épaule. « Je vous laisse discuter. » glissa-t-elle avec un clin d'œil. L'instant d'après, elle était partie, laissant derrière elle son élève, qui ressentait un peu d'appréhension devant ce curieux inconnu. Il avait les cheveux en bataille et son œil gauche était dissimulé par son bandeau frontal. Le bas de son visage était également caché par un masque noir, la jeune fille estima qu'il devait avoir le même âge que Misuzu ou un peu plus. Il lui fit signe de sa main de s'approcher, ce qu'elle fit immédiatement. Une fois à sa hauteur il lui tendit la main.

« Bonjour Sayuri. Je m'appelle Kakashi Hatake, ravi de te rencontrer ! »

Sayuri lui serra la main, bizarrement elle avait l'impression qu'il souriait sous son masque. Ils s'assirent ensemble sur le gros rocher et elle raconta son histoire à Kakashi qui attendit qu'elle ait terminé pour prendre la parole.

« C'est comme te l'a dit Misuzu. Le Sharingan donne plusieurs facultés à celui qui en est doté et tu as déjà pu en expérimenter une. La capacité de copier des jutsus en est une autre mais ce n'est de loin pas tout… »

« Ah bon ? Que permet-il d'autre ? » demanda Sayuri, les sourcils froncés.

« Il permet aussi de voir au travers d'un Genjutsu puis, avec l'apprentissage, de les contrer. »

« C'est absolument incroyable… » Chaque information était un nouveau choc pour la jeune fille. Ses yeux étaient donc capables de bien plus que ce qu'elle croyait et tout cela l'impressionnait autant que ça l'inquiétait. Sera-t-elle capable un jour de maîtriser ce don et d'en faire un as pour son équipe ? « Mais... » reprit-elle avec un soupir « …ce que je ne comprends pas c'est : pourquoi moi ? »

« Effectivement, il est très surprenant que tu possèdes le Sharingan. » répondit Kakashi en se saisissant le menton. « Normalement, c'est une technique héréditaire que l'on ne retrouve que chez des membres de la famille Uchiwa… »

« La famille Uchiwa..? Pouvez m'en dire plus sur eux ? » Elle sentit son cœur s'accélérer.

« Il s'agit d'un des plus anciens clans de Konoha. C'est eux qui ont fondé la police militaire. »

« Un attribut héréditaire…c'est ça, c'est la seule explication, mon père doit faire partie de ce clan ! » s'exclama Sayuri en se relevant d'un bond. Une vague d'excitation parcourra son corps, elle en était sûre : elle tenait une piste pour retrouver enfin son paternel !

« Malheureusement, tous les membres de la famille Uchiwa ont été tués il y a treize ans par un ninja renégat. »

Et là le monde s'arrêta. Les espoirs de Sayuri s'envolèrent d'un seul coup et elle regarda dans le vide, complètement perdue. Le Jônin se leva et posa une main sur son dos pour la consoler.

« Merci pour cette discussion Kakashi-sensei. Vous avez toute ma gratitude. » dit-elle d'un ton monotone. Puis elle s'éloigna en marchant lentement comme un zombie sans voir un garçon aux cheveux noirs arriver vers dans la zone d'entraînement et la suivre du regard.

« Que vous voulait cette fille ? » demanda-t-il suspicieusement à son professeur.

« Rien de très important Sasuke. Rien de très important. » lui répondit Kakashi en descendant du rocher. Il faudrait sans doute qu'il ait une autre discussion avec Misuzu.

Non loin de là, une équipe de Genins commençait aussi leur entraînement de l'après-midi. Il s'agissait de l'équipe de Kiba, Shino et Hinata. Depuis le matin, ils s'exerçaient au lancer de kunai sous la surveillance de leur mentor, Kurenai Yuhi. Pourtant, Hinata avait de la peine à se concentrer.

Un peu avant l'entraînement, Shion était venu la voir pour lui parler de ce qui était arrivé à Rei et Samu durant leur mission. Elle avait été peinée d'apprendre que les deux meilleurs amis s'étaient disputés et que le sujet de leur querelle semblait si important. Mais avec Shion, ils avaient réfléchi à un moyen de les aider... Et cela requerrait l'assistance de leurs meilleurs ennemis, à savoir ses propres coéquipiers, Kiba et Akamaru. Mais Hinata ne voyait pas comment lui demander de l'aide. Nul n'ignorait la mésentente entre les deux pairs, comment seulement convaincre Kiba de leur prêter assistance...?

« Hinata ! »

Soudain, la voix de sa sensei la rappela à la réalité et Hinata eu un petit sursaut. Kurenai, voyant que son élève commençait à se dissiper, décréta qu'il était temps de faire une pause. Alors que les Genins se reposaient et qu'elle partait ramasser les projectiles sur les cibles, les deux garçons s'adressèrent à leur coéquipière.

« Tu vas bien Hinata? Ça ne te ressemble pas d'être dans la lune comme ça en plein entraînement. » fit Kiba

« Je suis désolée Kiba...» dit elle avec un faible sourire « C'est qu'il est arrivé quelque chose à une amie et je ne sais pas comment l'aider... »

Hinata reprit son air consterné en regardant le sol. Kiba était à son écoute, il n'y avait pas meilleure situation pour lui demander !

« Kiba, tu accepterais de venir ce soir au petit pont vers la boutique de pêche, j'aimerais te demander conseil ! »

Kiba, complètement pris au dépourvu lui répondit en rougissant.

« Euh, oui, oui, bien sûr ? »

C'était la première fois qu' Hinata lui faisait une demande de ce genre. Kiba entendit le rire à moitié camouflé de Shino dans son dos, qui se moquait de son embarras.

« C'est vrai ? Merci beaucoup ! » lui répondit Hinata le visage illuminé.

Elle se leva alors pour reprendre l'entraînement prise d'une énergie nouvelle. « Shion, j'ai réussi ma part de la mission ! »

Dans la salle aux tatamis, pour la quarante deuxième fois d'affilée, Kazuho était à terre, les mains écorchées et des bleus pleins le corps. Son adversaire ne lui avait laissé aucune chance. Il ne comprenait pas comment son oncle anticipait tous ses mouvements, de plus son adversaire avait commencé à manger tout en combattant aussi efficacement qu'au tout début ; cela enrageait le jeune Genin. Son oncle restait impassible, pas un geste inutile, calme dans tous ces mouvements. Kazuho ne parvenait pas à le faire sourciller, même en essayant des fumigènes ninjas ou des kunais, ce qu'un épéiste n'aurait pourtant pas l'habitude d'anticiper.

Son ventre commençait à gargouiller et plus le temps passait, plus il lui était difficile de se concentrer. Il se souvint soudain d'une technique qui pourrait l'aider. Caché derrière un paravent il enchaîna les signes de mains .

« Dédoublement », murmura-t-il

Quatre clones apparurent et Kazuho profita alors d'un moment d'inattention pour se glisser hors de la pièce en espérant que son oncle ne remarque pas tout de suite la supercherie. Il fouilla partout sans trouver rien à manger, alors il sortit du pavillon.

Il bondit de toit en toit, cherchant un magasin ou quelqu'un qui pourrait lui donner quelque chose à manger. Il se rappela soudainement qu'il n'avait pas pris d'argent et il s'arrêta sur un toit avec une expression dépitée. Avec un soupir, Kazuho s'allongea deux minutes, pour se reposer et ferma les yeux.

Sans qu'il s'en aperçoive, un autre Genin s'arrêta aussi sur ce même toit.

« Eh toi... qu'est-ce que tu fais là ? »

Kazuho surpris, bondit sur ses jambes et recula aussitôt de trois pas face à son interlocuteur.

« Calme toi, il n'y a personne d'autre que moi ici. »

Oubliant la politesse, Kazuho lui demanda aussitôt :

« Est ce que tu as à manger ? »

En réponse, le mystérieux Genin lui donna un pain au riz que Kazuho descendit en moins d'une minute.

« Merci ! »

« De rien, mais qu'est-ce que tu foutais allongé là sans avoir mangé ? »

Alors Kazuho lui raconta en bref l'épreuve que lui faisait passer son oncle. Une fois qu'il eut terminé, il s'adressa à son interlocuteur, qui entre temps s'était allongé et admirait le ciel.

« Je t'ai dit ce que je faisais. Mais toi, pourquoi tu n'es pas chez toi ou avec ton sensei ? »

« Pfff... », soupira-t-il,« ...trop la galère à raconter. Les exercices ninjas à répétitions, je suis pas fait pour ça, moi. Je préfère m'allonger quelque part et regarder les nuages passer. »

« Ton sensei ne va pas te réprimander ? » questionna Kazuho, étonné qu'on puisse avoir aussi peu de motivation.

« Comme toi, je devrais passer des épreuves mais je ne suis pas pressé. Chacun doit faire les choses à son rythme. »

Kazuho se rassit et se dit qu'après tout, le temps ne pressait pas ; son oncle lui avait donné la journée. Un moment de calme plus tard, le Genin se redressa et lui demanda :

« Sais-tu jouer au Shogi ? »

« Je connais les bases. » répondit le garçon aux cheveux gris en levant un sourcil.

« Parfait. »

Il sortit un petit plateau de sa sacoche et des pièces de jeu. Puis ils commencèrent une partie de Shogi.

Le soir venu, Kiba attendait patiemment au lieu de rendez-vous indiqué. Loin des regards, sous un arbre, près de la rivière... Kiba avait l'impression d'avoir été invité à un rendez-vous galant. Il avait toujours cru qu' Hinata en pinçait pour Naruto, mais est-ce que...?

Il essayait de chasser ces vaines pensées quand soudain il entendit des pas. Son cœur fit un bond dans sa poitrine et il se redressa en réajustant maladroitement sa tenue. Mais c'est alors qu'il reconnut non sa partenaire, mais Rei Fujiwara !

Les deux Genins eurent la même réaction...

« Ha ? Qu'est ce que tu fais là ! », s'exclamèrent-ils de concert.

« C'est toi qui n'a rien à faire là, je viens voir Hinata ! », s'offusqua Rei.

« Moi aussi, elle m'a donné rendez-vous ici. »

« Pas possible, tu as dû mal comprendre ! »

Les deux Genins se lancèrent des regards défiants, mais s'installèrent néanmoins pour attendre leur amie et clarifier la situation. Ils s'adossèrent chacun d'un côté du tronc de l'arbre et attendirent.

Rei soupira. Shion avait fait des pieds et des mains pour la faire sortir et lui indiquer la direction de cet endroit. Elle n'était vraiment pas d'humeur à voir Hinata, qu'est-ce qu'elle pouvait bien vouloir ?

Le temps passant rendant la situation de plus en plus étrange et gênante, Rei décida de rompre le silence.

« Où est Akamaru ? »

Le petit chien était toujours fourré avec lui d'habitude. Kiba esquiva la question, gêné. Il ne pouvait pas lui dire qu'il avait cru attendre Hinata pour un rendez-vous galant...

« Et Samu? Je ne le sens pas dans les parages. »

Aussitôt il sentit sa camarade se raidir.

« Qui sait... »

Kiba se tourna brièvement vers elle. Il commençait à comprendre le stratagème qu'avait opéré Hinata. C'était donc Rei, l'amie qu'elle ne savait pas comment aider...?

« ... Envie d'en parler ? » proposa-t-il d'un ton neutre.

Rei hésita. Pourquoi lui en faire part, il se moquerait d'elle. Mais la même pensée qu'avait eue Kiba germa dans son esprit. Peut-être Hinata avait-elle fait exprès de les réunir ici... ? Car s'il y avait quelqu'un qui pouvait l'aider et la comprendre, c'était bien Kiba.

La jeune Genin soupira et se laissa glisser sur le sol.

« Kiba-kun, avez-vous déjà eu des moments difficiles avec Akamaru? »

Kiba la scruta un instant de ses yeux vifs avant de tourner à nouveau son regard vers la rivière.
« Bien sûr. Plus d'une fois. »

« Et il n'a jamais été blessé ? »

« Si, mais jamais gravement heureusement. »

Kiba qui cherchait où elle voulait en venir comprit soudain.

« Samu a été blessé durant votre mission ? »

Rei acquiesça.

« Et il aurait pu en mourir... » La jeune fille resserra ses bras autours de ses jambes. « Je ne veux plus qu'il combatte avec moi et prenne de tels risques, ce n'est pas un animal ninja... »

Kiba étudia ses paroles avant de rétorquer posément.

« Oui, Samu n'est pas un chat ninja. Tout comme Akamaru n'est pas un chien ninja. Ou tout comme nous deux et nos coéquipiers. Nous ne sommes encore tous que des apprentis ! »

Rei sembla écouter attentivement ses paroles.

« Mais... ils sont différents de nous. Ils sont si petits et si faibles, on ne devrait pas les emmener avec nous dans ces missions dangereuses... » soupira-t-elle.

« En quoi sont-ils différents ? Bien sûr qu'ils sont faibles, c'est à nous de les protéger. Mais le contraire vaut également. Akamaru m'a déjà sauvé la vie plus d'une fois, lui aussi me protège, car je suis faible. Jamais je ne pourrais seulement combattre sans lui, nous avons besoin l'un de l'autre. Je suis sûr que Samu aussi t'a sauvé plusieurs fois, je me trompe ? »

Rei fit non de la tête. Kiba reprit :

« Moi, j'ai fait le choix de devenir ninja. Akamaru a fait le choix de me suivre de son propre chef. Qui suis-je pour m'y opposer? Si tu ne veux pas impliquer Samu d'avantage, tu devrais te demander pourquoi tu as choisi d'être ninja. »

Rei resta silencieuse, remuant ses paroles. Kiba estima avoir fait tout ce qu'il avait pu. Il se redressa de son appui contre le tronc.

« Le reste ne tient qu'à vous deux, et à votre détermination. Mais si tu veux mon avis, vous êtes comme Akamaru et moi. Vous battre chacun de votre côté serait une grave erreur. »

Il s'en alla, laissant Rei avec ses pensées. Au bout d'un moment, elle frappa ses joues de ses deux mains.

« Ce que je suis bête... »

Derrière la boutique de pêche, Hinata et Shion, espions, se firent un "High five".

« J'étais sûr que ça marcherait ! » s'exclama Shion.

Hinata approuva. Ils regardèrent Rei se lever pour prendre, un peu penaude, la direction de sa maison. « Et maintenant ? » demanda la jeune Hyûga.

« Maintenant, on va trouver Samu. »

« Mais comment ? »

Il n'eut qu'un sourire pour toute réponse et ils se dirigèrent à nouveau chez les Aoi.

Le soleil disparaissait bientôt et alors que l'ombre d'un toit recouvrait soudainement la partie de shogi, Kazuho lui, voyait clairement la stratégie de son adversaire. Alors qu'il croyait gagner, son adversaire retourna le jeu en deux coups. Il n'eut pas le temps de comprendre ce qui s'était passé ; la partie était terminée.

Kazuho s'étonna.

« Comment as-tu fais ? J'étais sur le point de gagner la partie. »

« Tu ne caches pas ton jeu. Quand tu veux bouger un pion, tu rives tes yeux dessus pendant au moins trois secondes, puis tu déplaces ton regard sur le pion que tu bougeras après et enfin sur ceux des miens que tu crains que je bouge. »

« Comment ai-je fais pour ne pas le remarquer... » marmonna Kazuho gêné.

« Tu analyses le jeu mais pas ton adversaire ! Quelquefois cela peut suffire à lire ce que va faire l'autre même quand on n'est pas très doué au jeu. Par exemple mon maître se frotte le nez quand il se prépare à faire un mouvement osé. Mais ne le lui dit pas. »

À ce moment, le garçon aux cheveux gris se redressa.

« Merci, je sais ce que je vais faire. »

Il tourna les talons puis juste avant de partir, dit au Genin :

« Moi, c'est Kazuho Yukimura. »

« Shikamaru Nara. »

Puis il fila. Il courut rejoindre son oncle, qui l'attendait toujours assis dans la salle aux tatamis, tous les clones avaient déjà disparu. Son adversaire lui lança :

« La prochaine fois, apprend à utiliser de vrais clones. J'espère que tu as mangé car on continuera jusqu'à minuit s'il le faut. »

Sans dire un mot, Kazuho s'assit aussi et prit son temps pour rassembler ce qu'il avait l'intention de faire. Son oncle le scrutait sans cesse, il fallait anticiper. Mais la stratégie de Kazuho était de ne jamais décoller du sol, car en l'air, il ne pouvait pas éviter un coup.

Il se releva d'un bond et fondit sur son oncle, le corps penché en avant, un kunai dans une main et un sceau dans l'autre. Aussitôt son oncle était debout et s'apprêtait à le contrer, mais au dernier moment, sans froncer un cil, Kazuho évita la paume lancée vers son ventre, en se baissant, roula et projeta son pied gauche contre le torse de son adversaire, pour essayer de le faire décoller du sol. Cependant son oncle para son coup si vite que c'était invisible. Alors un parchemin de torpeur attaché sous le pied de Kazuho, se déclencha en touchant de plein fouet son adversaire, qui n'eut que le temps de se protéger avec son avant-bras. Il se dégagea en se tenant le bras. Au moment ou un kunai allait atteindre ses pieds, il esquiva d'un bond. C'était le moment !

Kazuho traversa la pièce à toute berzingue et se jeta sur le paquet. Il l'ouvrit aussitôt, mais à sa surprise il n'y avait rien. Il se retourna et vit son oncle debout avec un paquet de sushi qu'il venait de sortir de son kimono.

« Vous les aviez sur vous, s'écria le Genin à moitié désappointé. »

« Il y a encore des choses qu'il faut que tu apprennes, mais tu as bien réussi la première épreuve. Mes félicitations. »

Kazuho était soudain heureux ; c'était la première fois que son oncle le félicitait. Même pour le bandeau de ninja, il n'avait pas été aussi ravi.

« Tu as été très rapide. À ton père il avait fallu trois jours pour comprendre. Mais toi en un seul petit jour. C'est que je me fais vieux alors, ou que tu vas aller loin. »

Kazuho peinait à rester debout ; il était encore affamé, il s'étonna.

« Il n'y aura pas que ces sushis ce soir n'est-ce pas, je ne vais jamais tenir jusqu'à demain. »

« Ah non, ceux-là sont pour moi. »

Kazuho haussa un sourcil.

« Ce soir on va manger dehors ! »

Aussitôt, il rangea les bâtons, puis ils sortirent les deux jusqu'à un magasin de ramen.

Après une journée très mouvementée en compagnie de Ino et Sakura, le jeune bleu prit congé de ses amies et s'empressa de rentrer.

Oui. Dorénavant, il se doit d'aller de l'avant et tout faire pour progresser. C'était maintenant son nouvel objectif.

Quelques sauts sur les toits des maisons plus tard, le jeune garçon arriva enfin devant chez lui.

Nanae, inquiète de ne pas avoir vu son petit de toute la journée et sans trop de nouvelles, l'attendait impatiemment.

« Tetsu ! J'étais morte d'inquiétude bon sang. Où étais-tu passé ? Tu ne m'as même pas prévenue, tu es parti sans rien… » Elle s'arrêta net en voyant le jeune garçon, tête baissée et les poings serrés.

« Nanae-oba-chan... Je… Je suis désolé. J'avais besoin de réfléchir suite aux derniers évènements. Et… J'ai pris une décision. Je ne veux plus voir mes amis en danger et me sentir si impuissant et incapable d'y faire quoi que ce soit. Je…» Il releva soudainement la tête. « J'aimerais que vous m'enseigniez tout ce que vous pouvez m'apprendre sur le ninjutsu médical. Aussi, si vous savez quoi que ce soit sur les aptitudes de mes ancêtres, enseignez-les moi... Je veux devenir plus fort, je sais que je le peux ! Si je veux protéger les gens auxquels je tiens, je dois m'améliorer ! Je vous en supplie… »

La vieille femme le regarda en silence. Puis elle prit une grande inspiration, et soupira.

« La voie que tu as choisi n'est pas des plus simples, mon enfant… Tu t'en es rendu compte à tes dépends. J'ai fait la promesse de veiller sur toi jusqu'à mon dernier souffle. Mais tôt ou tard, l'oiseau quitte le nid et bat des ailes tout seul… » Le regard de la vieille femme s'était levé vers le ciel. Elle les ferma brièvement, puis les rouvrit en souriant à son cher protégé.

« Très bien mon petit Tetsu. Désormais, je m'appliquerai à te transmettre tout ce que je sais. »

Le visage de Tetsu s'illumina d'un large sourire et il ne put s'empêcher de la prendre dans ses bras.

Airi attendait son frère sur le pas de la porte, les bras croisés. Il en mettait du temps à revenir... Mais enfin, il apparut et elle l'accueillit les sourcils froncés.

« Alors c'est bon, elle ne reviendra plus ? »

Hinata se fit toute petite devant le regard perçant de son ancienne amie mais Shion n'en sembla nullement impressionné.

« Pas tout à fait. Airi, on a besoin de ton aide ! »

Airi haussa un sourcil. « Si c'est pour la salade, je n'en ai que faire. Rentre, le souper est prêt. »

« S'il te plaît Ai-chan, je te promets qu'elle ne nous embêtera plus après ça ! »

Comme Airi semblait l'ignorer, Hinata rassembla tout son courage pour lui adresser la parole, la première fois depuis des années.

« Airi-san, s'il te plaît ! »

Airi sembla remarquer la présence de la jeune fille pour la première fois. Elle regarda tour à tour les deux visages implorants de ses camarades qui lui évoquaient des petits chiots esseulés, et alors elle céda.

« Soit, qu'avez-vous besoin que je fasse ? » soupira-t-elle.

Hinata et Shion se regardèrent joyeux, et l'instant d'après le jumeau intimait à sa sœur de les suivre en courant. Ils s'arrêtèrent dans un petit parc, et Shion formula sa demande aussi poliment qu'il le put.

« Ai-chan, Samu ne doit pas être bien loin. J'aimerais que tu le trouves grâce à tes sublimes capacités. »

Il lui tendit un des brassards de Rei, où l'odeur de Samu devait certainement encore y être.

Airi s'échauffa tandis qu'elle comprenait.

« Tu veux que je le piste comme un chien ? »

« Oui, mais il te faut juste localiser la zone, Hinata pourra faire le reste avec son Byakugan ! »

Airi voulut refuser, mais il était trop tard pour reculer à présent, trop tard pour préserver sa fierté... Elle soupira une nouvelle fois.

« Si vous dites à la salade que j'ai fait ça pour elle... »

Son regard menaçant s'adressait surtout à Hinata, qui trembla malgré elle. Mais de nouveau, Shion était insensible à ses menaces.

« Merci beaucoup Ai chan ! »

Ainsi, l'heure suivante se passa dans la recherche de Samu, Airi le nez au sol pour mieux flairer les odeurs. Hinata essayait de l'aider en usant du byakugan, mais ne pouvant différencier les autres chats de Samu, elle était finalement obligée de se fier à Airi.

Finalement, sur une place de jeu désertée d'enfants, vu l'heure, Airi sembla sentir une odeur encore fraîche et Hinata entra en jeu. Ils découvrirent enfin le chat gris !

Calmement assis dans une cabane pour enfants surélevée du sol, Samu les toisait depuis l'encadrement de la porte. Lui aussi les avait repéré.

En intimant aux deux filles de le laisser gérer ça, Shion s'approcha du cabanon mais s'assit par terre sans faire mine de vouloir l'attraper.

« Rei m'a raconté votre dispute. » Il se sentait toujours aussi bizarre de parler à un chat mais il essaya de passer outre cette fois-ci. « Je pense que tu as eu raison de te mettre en colère. Toi et moi on est dans la même situation. Nos partenaires veulent nous écarter du combat car nous sommes faibles. » Samu remua les moustaches, intrigué. Il ne s'était jamais vraiment intéressé à la situation de Shion jusqu'à maintenant.

« Mais il ne faut pas leur en vouloir », reprit le garçon. «Ils ont simplement peur pour nous et pensent que c'est le meilleur moyen de nous protéger. » Son regard glissa du chat jusqu'à sa sœur, qui le regardait, les bras croisés.

Airi se rendit soudain compte que ses mots s'adressaient aussi à elle.

« Nous écarter du combat, tout porter sur leurs épaules, c'est là le seul moyen qu'ils ont trouvé pour nous prémunir du danger. »

« Mais ils se trompent », reprit Shion en regardant sa sœur droit dans les yeux. « En combattant, on devient plus fort, chaque défaite forge la réussite et même si, parfois, ça peut être douloureux, c'est ce qu'on a choisi de faire. Le meilleur moyen de nous protéger, c'est de nous laisser avancer et faire nos propres erreurs. »

Airi resserra ses bras autours d'elle, comme si elle avait froid. Brièvement, l'image du petit garçon qu'était son frère à l'époque, pleurnichard et demandant toujours à voir papa maman, apparut dans son esprit. Mais très vite, elle fut balayée par le visage empreint de détermination de son frère qui la fixait sans ciller. Airi finit par ne plus pouvoir soutenir son regard et secoua la tête en soupirant. Qu'il avait grandi. Elle lui adressa un sourire signifiant qu'elle avait compris son souhait. Pourtant, qu'il ne se fasse pas d'illusions, elle ne comptait pas lui lâcher la grappe pour autant !

Samu, remarquant qu'on venait de l'oublier bailla et entreprit précautionneusement de descendre de son perchoir. Il se mit à boitiller vers la pénombre, de la démarche fière dont seuls les chats ont le secret.

Shion se frotta la joue, gêné.

« Enfin, je pense que tu savais déjà tout ça Samu. Tout ce que je voulais te demander, c'était d'attendre les excuses de Rei, et de les accepter. Elle va vite comprendre son erreur tu verras ! »

Pour toute réponse, Samu s'arrêta pour le regarder. Shion aurait juré voir un sourire se dessiner sur son museau et il inclina la tête comme pour le remercier, avant de disparaître.

Shion soupira. Enfin, la situation semblait s'être arrangée !

Il rejoignit les filles et Hinata partagea son bonheur avant de s'excuser, étant attendue chez elle. Les jumeaux rentrèrent côte à côte, Shion souriant le coeur allégé et Airi soulagée maintenant que cette histoire était terminée. Elle allait enfin avoir le calme qu'elle désirait pour se reposer et se recentrer ! Ah, si seulement savait-elle ce qui les attendait tous le lendemain…

Note d'auteurs : Bonjour à tous chers lecteurs ! Et non, soyez rassurez nous sommes toujours en vie et n'avons pas abandonné la fiction (malgré la publication d'un nouveau chapitre une fois toutes les éclipses de lune XD). Certains d'entre nous ont maintenant des emplois, d'autres des études dans une autre ville, ajoutez à cela des loisirs et projets divers... bref nous sommes tous dans des périodes charnières de nos vies. Mais notre amour pour notre fanfiction est indéfectible ! Elle continuera, même si nos enfants et petits enfants doivent continuer le boulot après nous !

Tetsu a pris une importante décision...saura-t-il se montrer à la hauteur dans l'apprentissage du ninjutsu médical ? Kazuho a réussi a passé le test de son oncle, est-il prêt pour les prochains défis qui l'attendent ? Que va faire Sayuri après le choc de sa discussion avec Kakashi ? Comment se passera la réunion de Rei et Samu ? Quels évènements attendent donc nos Genins ce fameux lendemain ? La suite, vous vous en doutez, ce sera dans le chapitre 26 ;)

Recherchez nous sur Deviantart avec notre pseudo "5Dreamers" ou avec les noms des personnages pour voir des illustrations de la fiction. Un nouvelle image est généralement mise en ligne avec chaque nouveau chapitre.