Chapitre 2

Bonjour à toutes. J'en profite pour vous dire que cette histoire est en quatre chapitres et je vous remercie pour vos commentaires sur le premier chapitre olicity-love, aphrodite161701, Delicity-Unicorn, Angy, Evy 47 et L21.

olicity-love: contente que cette histoire te plaise. Merci pour ton commentaire. Bises

Angy: oui Felicity mène la danse dans cette histoire. Elle ne veut pas se laisser enfermer dans une vie trop morne selon elle mais Oliver fait déjà son effet. Merci pour ton commentaire.

L21: Felicity reste sur ses positions même si elles sont mauvaises... mais je te laisse lire la suite...

Encore un mot pour Delicity-Unicorn, ma beta irremplaçable. Merci pour ton temps, ta lecture et tes avis. Je t'embrasse fort ma jumelle.

Bonne lecture


Oliver arriva en courant, ça faisait presque un mois qu'il ne côtoyait plus Felicity et ses amis, mais il continuait de discuter régulièrement avec John. Il lui avait expliqué ce qu'il s'était passé entre Felicity et lui et celui-ci l'avait soutenu comme il avait pu sans prendre parti ni pour l'un ni pour l'autre. Quand John l'avait appelé ce matin, il avait décroché sans se douter de ce qu'il allait lui apprendre et depuis il avait l'impression que le monde s'était ouvert sous ses pieds. Felicity avait eu un accident et elle avait subi plusieurs opérations. Quand il sortit de l'ascenseur de l'hôpital, il les retrouva tous la mine triste et le regard hagard. Il s'approcha de John et il lui expliqua que Felicity devait bientôt sortir du bloc. Il s'interrompit quand le chirurgien s'approcha d'eux pour leur demander si quelqu'un était de sa famille.

- « On est tous sa famille », affirma John. Le chirurgien jeta un regard à toutes les personnes présentes et hocha la tête.

- « Votre amie a eu une jambe et un poignet cassé, son bassin est fêlé et sa mâchoire a souffert… Toutes les opérations se sont bien passées. On a immobilisé sa mâchoire pour l'instant et on verra au fil des jours comment l'hématome se résorbera. C'est ce qui sera le plus délicat mais après un tel accident elle a la chance d'être toujours en vie. »

Le médecin leur précisa qu'ils pourraient la voir d'ici une heure et qu'une infirmière viendrait les avertir. John le remercia alors qu'Oliver restait ébahi par ce qu'il venait d'entendre, n'arrivant pas à se rendre compte qu'il parlait de Felicity.

- « Il a parlé d'un accident… qu'est-ce qu'il s'est passé ? C'était pendant une course ?

- « Non, elle était seule… », commença John.

- « Je l'ai mise au défi ». Oliver tourna la tête vers Roy et le fusilla du regard. Le jeune homme était vouté sur lui-même, la tête basse. « On… on s'ennuyait et on avait reçu une nouvelle voiture. On est à peine sortis de la ville… je la suivais et quand elle a négocié un virage, une voiture est arrivée en sens inverse. Elle a donné un coup de volant pour l'éviter, elle a perdu le contrôle et la voiture s'est encastrée dans un poteau en béton », finit-il la voix brisée par les sanglots.

Roy leva la tête quand il se sentit être soulevé du sol. Oliver venait de l'attraper par le col de son teeshirt pour le plaquer au mur derrière lui.

- « Vous êtes complètement inconscients avec vos voiture », en lui criant après. « Vous croyez que rien ne peut vous arriver, que vous êtes des as de la conduite mais vous n'êtes que des fous furieux ».

Oliver avait envie de lui mettre son poing dans la figure pour soulager la colère et la peur qu'il ressentait. Roy ne bougeait pas et semblait attendre le coup pour libérer la culpabilité sous laquelle il semblait s'effondrer.

- « Je suis désolé, c'est ma faute. C'est ma meilleure amie et c'est à cause de moi qu'elle se retrouve dans cet état », au milieu de ses sanglots. Quand Oliver le relâcha, il se laissa glisser au sol en cachant son visage derrière ses mains en continuant de s'excuser pour ce qu'il avait fait.

Oliver s'éloigna de lui et Barry et Sarah vinrent l'encadrer pour le réconforter. John s'approcha de lui pour lui faire face et lui parla sérieusement.

- « Ne me fait pas regretter de t'avoir prévenu. Elle va avoir besoin de soutien, tous ensemble on ne sera sans doute pas de trop », en posant sa main sur son épaule.

Une infirmière les interrompit en les prévenant qu'ils pouvaient voir leur amie. John fit un signe de tête vers Roy.

- « On y va ensemble ».

Oliver rongeait son frein dans la salle d'attente. Ça faisait un quart d'heure que John et Roy étaient entrés et il se languissait de pouvoir se rendre compte par lui-même de l'état de Felicity. Il se figea en entendant la porte s'ouvrir et il vit apparaître Roy en plus mauvais état encore que lorsqu'il était entré. John le fit assoir et invita Sarah, Barry et Oliver à entrer. Ce dernier les suivit et resta un peu en retrait alors que les amis de Felicity l'entouraient.

Sa jambe gauche était plâtrée et suspendue en hauteur, son poignet gauche était lui aussi plâtré. Il découvrit sa mâchoire immobilisée par un dispositif en métal et son visage tuméfié alors qu'elle relâchait Sarah et que Barry s'avançait pour la serrer doucement dans ses bras. Il l'entendait gémir et pleurnicher alors que ses amis essayaient de la rassurer. Quand elle fut un peu calmée, Sarah se redressa en expliquant à Felicity qu'ils allaient laisser la place et qu'ils viendraient le lendemain pour la voir.

Oliver sentit son ventre se nouer en redoutant sa réaction à sa visite, il s'avança doucement et croisa le regard de Felicity. Il se brouilla à nouveau de larmes alors il s'approcha rapidement et posa une main sur le côté de sa tête doucement pour ne pas lui faire mal.

- « Hé ça va », murmura-t-il pour l'apaiser en se baissant vers elle. « Tout va bien… Tu es à l'hôpital et tout le monde va bien s'occuper de toi. Tes amis vont t'aider… et je serai là… si tu veux bien ».

Felicity chercha la main d'Oliver et la serra dans la sienne. Ses larmes redoublèrent alors que ses émotions à fleur de peau la submergeaient. Elle avait été horrible avec lui jusqu'à le faire fuir. Elle se sentit apaisée quand il posa son front contre le sien en continuant de lui murmurer que tout irait bien. Il se redressa au bout d'un moment quand il ne la sentit plus bouger, essuya les larmes encore accrochées à ses cils. Elle s'était endormie à bout de force et sous l'effet des antidouleurs en lui tenant toujours la main.

Il déposa un baiser sur son front avant de se redresser pour partir. Il déposa sa main sur le matelas et s'éloigna avec difficultés. Il n'avait aucune envie de la laisser mais il se rassura en se disant qu'il allait la revoir dès le lendemain.


Tous les amis de Felicity lui rendaient visite le plus souvent possible, elle ne pouvait toujours pas parler à cause du dispositif qu'elle portait pour immobiliser sa mâchoire, mais Barry lui avait apporté une ardoise effaçable et elle pouvait communiquer un minimum. Ce dispositif, qui rendait l'alimentation difficile, et le fait de ne pas pouvoir trop bouger avec ses plâtres, lui avait fait perdre presque une dizaine de kilos et elle se sentait rapidement fatiguée.

Felicity était installée dans son lit et s'entraînait à articuler. On lui avait enlevé cet engin de torture le matin même, et un orthophoniste était passé la voir pour lui indiquer les exercices qu'elle allait devoir faire pour rééduquer sa mâchoire. Elle avait testé sa voix et avait eu plaisir à l'entendre raisonner à nouveau. Elle n'était pas particulièrement bavarde mais deux semaines sans ouvrir la bouche c'était très long. Elle fut interrompue dans ses exercices par la porte qui s'ouvrit et elle vit apparaître Oliver. Il posa sur elle un regard étonné et elle s'empressa de le saluer avec un grand sourire. Il passait tous les jours prendre de ses nouvelles et elle l'attendait avec une certaine impatience.

- « Bonjour », en articulant lentement et en faisant attention au moindre mouvement que réalisait ses muscles et tendons.

- « Tu es enfin libérée ? Tu n'as pas trop mal ?

- Supportable… libérateur », articula-t-elle lentement en posant sa main sur ses joues maintenant libérées.

- « Je suis content de te voir comme ça », en posant sa main sur la jambe de Felicity et en s'asseyant sur le bord de lit.

Depuis qu'il était à ses côtés, ils s'étaient rapprochés, ils n'avaient eu aucun geste plus qu'amical et elle voulait le remercier de sa présence et s'excuser de ce qu'elle avait fait.

- « Je… suis… désolée », en luttant pour parler lentement, « pour ce… que je… t'ai fait. La façon... dont je me suis... comportée...

- Hé, ça va, c'est loin et oublié », en prenant sa main dans la sienne. Felicity baissa la tête et souffla de soulagement avant de la redresser pour le regarder.

- « Amis ?

- Oui, amis ».

Oliver la prit dans ses bras et la serra contre lui quand elle se redressa pour lui donner une accolade. Il caressa ses cheveux alors qu'elle avait glissé son visage dans son cou. John lui avait fait comprendre qu'elle avait besoin de ses amis qu'elle considérait comme sa famille bien qu'elle soit une femme forte et comme les autres il serait là pour elle.

Felicity sortit de l'hôpital quelques jours plus tard pour rentrer dans son petit appartement, tout le monde lui avait proposé de venir un moment chez l'un ou l'autre mais elle avait refusé, elle voulait retrouver son chez elle. Alors comme lorsqu'ils passaient à l'hôpital, ses amis se succédaient dans son appartement. Chacun avait la clé pour pouvoir entrer sans difficulté si elle avait besoin d'aide ou de quoi que ce soit, même Oliver à qui John en avait tendu une un jour en ajoutant l'air de rien.

- « Tu fais vraiment partie de la famille maintenant ».

Et il avait raison, quand il passait voir Felicity, il frappait à la porte et entrait en s'annonçant. Ce jour-là, il lui rapportait quelques courses et il la trouva en train d'utiliser le tapis de marche comme tous les jours depuis qu'on lui avait retiré son plâtre.

- « Ça fait combien de temps que tu marches ? », en s'inquiétant de sa tendance à trop pousser son corps.

- « Je sais pas une heure, deux peut-être… », en soulevant les épaules alors qu'elle malaxait une boule antistress à l'effigie d'une petite licorne pour remuscler sa main gauche.

Oliver se retint de dire quoi que ce soit et se mit à ranger les quelques courses et quand il se retourna, elle était assise pour réaliser de nouveaux exercices.

- « Ça suffit, tu en fais trop », en se plantant devant elle et en la regardant sévèrement.

- « Je ne crois pas non », d'une voix sèche. « Et je ne te demande pas ton avis », en soutenant son regard.

- « Les médecins ont dit que tu devais travailler mais pas autant… », en tentant de garder son calme. « Tu vas récupérer mais il faut aussi le temps pour ça.

- Tu ne sais pas ce que c'est. Je me suis nourrie pendant un mois avec des aliments liquides. Je peux à peine manger maintenant de petites bouchées, autant dire que je ne suis pas prête d'aller au Big Belly Burger. Et si je veux piloter…

- Quoi ? », en écarquillant les yeux de stupeur. « Non mais tu plaisantes ? Il est hors de question que tu pilotes », s'emporta-t-il.

Felicity était à bout de force, elle avait voulu trop pousser son corps mais les mots d'Oliver la mirent en rage. Elle attrapa la béquille qu'elle avait posée à portée de main et se redressa avec quelques difficultés.

- « Mais je ne te demande pas la permission. Piloter c'est ma vie et c'est la seule motivation que j'ai pour aller mieux », en lui tenant tête.

- « Et tu veux avoir encore un accident. Je ne suis pas sûr que tu te sois bien rendue compte de la chance que tu avais eu. Peut-être que la prochaine fois ça ne se passera pas de la même façon.

- C'est ma vie, ça fait partie de moi depuis toujours », affirma-t-elle véhémente en faisant un pas vers lui pour le défier.

Elle posa le pied gauche avec force, emportée par sa colère, et elle s'effondra sur le sol. Oliver voulu la rattraper mais ne parvint qu'à ralentir sa chute alors qu'elle se débattait et le repoussait pour l'empêcher de s'approcher d'elle.

- « Il n'y a que ça qui compte pour moi alors ne me dit pas ce que je dois faire », en serrant les dents et en lui lançant un regard noir, ses doigts resserrés avec force autour de la béquille qu'elle avait attrapée par le pied.

- « Très bien », en se redressant en colère qu'elle soit aussi têtue et inconsciente.

Il sortit rapidement, claqua la porte derrière lui avec force et se stoppa dans le couloir en s'adossant au mur. Il ferma les yeux et se força à calmer sa respiration et la colère qui bouillait encore au fond de lui. Il ouvrit brusquement les yeux et se tourna vers la porte en entendant un vacarme et un cri plein de rage et de douleur qui résonna.

Felicity laissait libre cours à ses larmes et se mit à crier pour libérer la frustration qui l'étouffait. Elle supportait depuis longtemps son corps handicapé, elle avait eu de la chance elle le savait, mais maintenant elle voulait retrouver sa vie d'avant. Tout le monde lui avait dit qu'il suffisait d'un peu de patience mais pour elle ça n'allait pas assez vite. Elle avait redoublé d'efforts, elle poussait son corps jusqu'au point de rupture mais elle ne pouvait pas faire autrement, elle était ainsi. Elle donna un coup avec sa béquille et renversa tout ce qui était disposé sur la table basse pour libérer la colère qu'elle ressentait contre Oliver. Elle n'avait pas besoin qu'on vienne lui faire des leçons de moral et qu'on dirige sa vie. Elle s'était toujours débrouillée seule et elle ne laisserait personne faire ses choix à sa place.

Oliver se détacha du mur maintenant à bout de souffle, son sœur comprimé par la douleur qu'il percevait dans ses cris. Il sursauta quand John l'interpella en montant l'escalier.

- « Qu'est-ce qu'il se passe ? », lui demanda celui-ci.

- « On s'est disputé », en se sentant fautif. « Elle m'a dit qu'elle voulait piloter à nouveau et je lui ai interdis ». Ils entendirent à nouveau des objets jetés au sol et des cris de rage.

- « On va la laisser se calmer et on reviendra plus tard », soupira John.

- « Si elle se fait mal… », en s'inquiétant de ce qui pouvait lui arriver dans cet état.

- « Tout ira bien, on va aller prendre un café en attendant.

- Je suis désolé », murmura Oliver. John lui donna une tape dans le dos et l'entraîna avec lui au petit café au coin de la rue.

Oliver revint à l'appartement une demi-heure plus tard. Il tendit l'oreille avant d'ouvrir la porte et quand il pénétra chez Felicity, le salon avait l'air d'avoir subi un tsunami. Il avança rapidement ne la voyant pas et la trouva assoupie sur le canapé. Il s'approcha doucement, la prit dans ses bras pour la soulever et l'emmener dans sa chambre. Elle était légère, ses muscles avaient fondu et elle n'avait pas encore repris assez de poids et de force pour cacher les os saillants qu'il sentait.

- « Je suis désolée », murmura Felicity contre le torse d'Oliver en resserrant ses doigts sur son teeshirt. Il la déposa doucement sur son lit sans qu'elle relâche sa prise et s'assit sur le bord.

- « C'est moi qui suis désolé. Je n'ai pas à te dire quoi faire mais je m'inquiète pour toi », en caressant ses cheveux. Il fit un geste pour se redresser mais elle ne relâcha pas son vêtement.

- « Reste un moment s'il te plait ».

Oliver attrapa sa main dont les doigts étaient resserrés sur son teeshirt et s'allongea à côté d'elle. Elle se blottit contre lui sans attendre et il passa un bras sur ses épaules pour la consoler alors qu'elle pleurait doucement contre son torse.


- « Ça a l'air d'aller mieux », constata John.

- « Oui je crois qu'elle avait besoin d'évacuer toute la frustration qu'elle ressentait. Pour l'instant elle ne peut pas retrouver sa vie et ça lui fait du mal. Peut-être que ça l'apaisera », en couvant Felicity du regard accompagnée de Roy.

Felicity ressentait un léger tremblement en suivant Roy qui la conduisait au fond du garage jusqu'à l'épave de sa voiture. John l'avait fait remorquer ici en attendant de savoir ce qu'elle voulait en faire. Elle avait ressenti le besoin de voir l'état de sa voiture depuis un moment déjà et après la crise qu'elle avait faite il y a quelques jours, elle se sentait assez forte aujourd'hui pour le faire.

Elle détailla tous les dommages, la carrosserie était totalement enfoncée du côté conducteur et la portière avait été arrachée. Elle s'assit avec difficultés sur le siège conducteur en laissant courir son regard sur les dégâts. Elle avait mis tout ce qu'elle avait dans cette voiture, son argent, mais surtout son temps et sa passion. Elle sentait ses yeux se remplir de larmes et caressa le volant enfoncé dans le tableau de bord en partie écrasé. Elle prenait réellement l'ampleur de l'accident en voyant sa voiture et se rendit compte de la chance qu'elle avait eue. Roy se tenait près d'elle et elle le sentait aussi bouleversé qu'elle. Sa passion avait failli la tuer mais elle ressentait toujours cette envie de vitesse et de maîtrise.

Oliver ne quittait pas Felicity des yeux, depuis qu'il était revenu dans sa vie, il la voyait régulièrement, s'occupait d'elle comme tous ses amis mais il sentait bien que ses sentiments pour elle étaient toujours là. Il les avait mis de côté pour la soutenir et lui apporter l'aide dont elle avait besoin durant sa convalescence et il était de plus en plus protecteur.

Il avait peur qu'il puisse lui arriver quoi que ce soit alors quand elle lui avait dit qu'elle comptait piloter à nouveau, il avait été terrifié et cette émotion l'avait conduit à lui crier dessus. Felicity s'était alors redressée les yeux brillant de colère et de détermination, elle lui avait bien fait comprendre que c'était ce pourquoi elle était faite et qu'elle ne laisserait rien se mettre entre elle et sa passion. Mais cette passion qui ne pouvait s'assouvir semblait la ronger de l'intérieur. Elle avait besoin de se sentir emportée par le frisson de la vitesse et se mettre en danger. L'adrénaline était son addiction et le sevrage de n'importe quelle drogue était toujours difficile.

Après cette visite qui lui servit de catharsis, Felicity se laissa raccompagner chez elle par Oliver. Elle avait voulu monter les escaliers par ses propres moyens et il avançait à son rythme, marche après marche. Arrivée sur le palier, elle souffla de soulagement et Oliver prit les devants pour ouvrir la porte de son appartement. Elle avait passé le trajet depuis le garage, perdue dans ses pensées, et étrangement elle se sentait beaucoup plus calme que ces derniers jours. Elle franchit le seuil quelques minutes après et grimaça quand Oliver s'approcha d'elle pour lui tendre une bière sans alcool en refermant la porte derrière elle. Il sourit amusé par sa grimace mais il ne voulait pas qu'elle boive n'importe quoi avec les antidouleurs qu'elle prenait. Elle tira une chaise et se laissa tomber dessus à bout de force.

- « Je vais reconduire.

- Je sais », en se tournant vers elle, plantant son regard dans le sien. Il était résigné et elle voyait déjà l'inquiétude assombrir son regard.

- « Ne fait pas cette tête… je sais ce que tu penses…

- « J'ai peur », avoua Oliver.

- « Moi aussi ». Il la regarda surpris mais ne dit rien. « Mais je ne me laisserai pas gouverner par cette peur. Je dois la vaincre et il n'y a qu'une seule façon », en lui parlant calmement.

Après ce jour, Oliver et Felicity se rapprochèrent encore. Ils passèrent plus de temps ensemble si c'était possible, ils apprenaient à se connaitre et se livraient à l'autre plus facilement, surtout Felicity qui avait jusque-là dressé des murs qu'il avait été bien incapable de briser. Elle lui parla plus en détails de son adolescence, de la raison de sa passion, de ce qu'elle ressentait quand elle était au volant et même s'il s'inquiétait toujours il comprenait le plaisir qu'elle prenait.

Les mois passant, Felicity avait abandonné sa béquille et retrouvait peu à peu le corps qui avait été le sien. Ça lui donnait plus de force et surtout plus d'espoir en voyant la possibilité de conduire à nouveau approcher. Sa voiture était prête et elle se sentait prête. Elle en discutait un peu avec Oliver mais même s'il ne sautait pas de joie, il l'écoutait préparer son grand retour.


Felicity était saluée par de nombreuses personnes, tellement qu'elle avait du mal à répondre à toutes alors qu'elle cherchait du regard Oliver. Elle lui avait demandé d'être là pour sa première course et il avait accepté avec réticences. Elle savait qu'il s'inquiétait pour elle, mais elle voulait lui montrait qu'il n'y avait pas de raison. Elle se sentait tendue et euphorique, une drôle de sensation qui l'enserrait et la faisait déjà vibrer d'impatience et d'appréhension. Elle soupira de soulagement en le voyant enfin.

- « J'ai cru que tu n'allais pas venir », en le prenant dans ses bras et en le serrant fort contre elle. Oliver sentit sa gorge se serrer et la regarda en essayant de sourire.

- « Je te l'avais promis ».

Ils restèrent plongés dans le regard de l'autre pendant un long moment jusqu'à ce qu'ils soient ramenés sur terre par l'appel du départ. Felicity jeta un regard aux voitures alignées avant de se tourner de nouveau vers Oliver qui ne l'avait pas lâchée des yeux. Elle ressentit une difficulté à se séparer de lui, une peur tout à coup de ne pas le revoir, qu'il ne soit pas là à son arrivée.

- « Je t'attends… », en caressant sa pommette de son pouce pour repousser une mèche de cheveux. « Je veux te voir gagner ».

Elle lui sourit émue, le pris encore une fois dans ses bras avant de se reculer rapidement pour rejoindre sa voiture. Elle s'installa, le regard d'Oliver emplissant encore son esprit, elle mit le contact et se concentra sur la course avec une rage encore plus grande de gagner.

Elle survola la course et après une dizaine de minutes elle mettait pied à terre sous les applaudissements. Elle fut emportée dans des embrassades mais elle ne perdait pas de vue Oliver qui était un peu plus loin au calme. Elle se détacha de toutes ces personnes et couru vers lui pour se jeter dans ses bras.

Oliver avait été tétanisé tout le temps où Felicity avait été hors de sa vue et quand il avait vu arriver sa voiture il avait respiré plus facilement. Il la regarda être acclamée alors que son sourire resplendissait et il sourit quand leurs regards s'ancrèrent l'un à l'autre. Il se mit à rire de soulagement et ne lâcha pas des yeux alors qu'elle s'approchait de lui. Il fut saisi quand elle se jeta contre lui pour écraser ses lèvres contre les siennes. Comme la première fois, il se laissa faire, il ne pouvait pas lui résister pour son plus grand malheur. Il posa ses mains sur sa taille, les remonta dans son dos alors qu'il sentait son corps frêle se presser avec envie contre le sien. Il espérait que son comportement soit motivé par un sentiment plus profond que l'excitation du moment et alors que la crainte de souffrir encore l'étouffait, il cassa leur baiser à regret.

- « Attends… », en prenant son visage entre ses mains et en essayant de contrôler son souffle. « Dieu sait que j'ai envie de toi… mais je ne veux pas être là uniquement car tu as besoin de ressentir du plaisir. Je veux compter plus que ça ». Oliver attendait une réponse mais le silence s'étirait.

- « Tu comptes plus que ça pour moi », en murmurant et en glissant ses doigts dans ses cheveux pour enserrer sa tête.

Il sentit son cœur s'alléger, son souffle revenir et sourit comme un idiot. Ils se regardaient tous les deux aussi émus et il la serra dans ses bras en lui donnant un nouveau baiser passionné.

Felicity avait retrouvé le plaisir qui la transportait au volant de sa voiture mais elle avait compris en franchissant la ligne d'arrivée que l'ivresse qu'elle avait ressentie était due à tout ce qu'elle avait pu lire dans le regard d'Oliver. Il était inquiet, mais aussi fier et avait assez confiance en elle pour la laisser vivre ce qui était nécessaire pour elle. Ces derniers mois, elle avait découvert l'homme derrière le corps qu'elle avait utilisé et il était loin du stéréotype qu'elle avait cru rencontrer.


Oliver a failli perdre Felicity et après ce qu'ils ont traversé elle avoue tenir à lui. C'est un grand pas pour elle.

Merci pour votre lecture et à la semaine prochaine. Je vous embrasse.