Chapitre 4

Bonjour à toutes.

Je remercie grandement les lectrices qui prennent le temps de laisser un commentaire, Delicity-Unicorn, aphrodite161701, olicity-love, Angy et Evy 47.

olicity-love: merci pour ton commentaire. J'espère que le final ne te décevra pas.

Angy: Felicity a laissé entrer Oliver dans sa vie avec quelques difficultés et ce mensonge remet tout en question pour elle.

Merci à ma beta Delicity-Unicorn pour le temps passé à me relire et sa présence.

Felicity s'est senti trahie en apprenant qu'Oliver lui avait caché des choses sur lui. Après le mal qu'elle a eu à le laisser entrer dans sa vie, ça risque de remettre sa confiance en question...

Je vous livre le dernier chapitre de cette histoire. Bonne lecture...


John suivit Felicity qui entrait chez elle comme une furie sans rien dire. Il sentait qu'elle était sur le point de craquer, elle était sur le fil depuis qu'il était venu payer sa caution au commissariat. Elle lui avait raconté son arrestation, Oliver qui avait été libéré, et elle s'était refermée. Il ne savait pas pourquoi il ne l'avait pas fait sortir de prison et ce qui avait pu se passer entre eux.

Felicity se figea au milieu de la pièce, elle était partie ce matin en ayant peur de la place qu'Oliver prenait dans son quotidien, elle s'était presque sentie capable de lui en faire plus et elle se retrouvait ce soir à ne pas savoir qui il était. Elle vit ses affaires dans son salon et alors qu'elle sentait une crise de larme pointer, elle se réfugia dans la colère. Elle aurait dû écouter son instinct et se mit en colère contre elle d'avoir été aussi idiote. Elle se dirigea avec hargne vers le lavabo, fouilla dessous un instant et comme elle ne trouvait pas ce qu'elle cherchait elle jeta tout à terre.

- « Felicity ! », voulu l'interrompre John

- « J'ai besoin d'un sac ». Elle mit la main sur le rouleau de sac poubelle et en arracha un qu'elle ouvrit largement avant de se diriger vers la salle de bain.

Elle attrapa le rasoir et la trousse de toilette d'Oliver qu'elle jeta à l'intérieur, puis elle se dirigea vers sa chambre et fit la même chose en attrapant ses vêtements par poignées. John qui ne savait pas quoi faire la vit arriver pour fourrer le reste des affaires d'Oliver avec ce qu'elle avait déjà ramassé.

- « Attend… qu'est-ce que tu fais ? », en lui attrapant les mains.

- « Je vire Oliver de chez moi. Je le mets sur le palier comme j'aurai dû le faire et où j'aurais dû le laisser la première fois.

- Ne t'emporte pas comme ça Felicity. Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

- Il m'a menti, il nous a menti… », en regardant John sérieusement. « Tu le savais ?

- Quoi ?

- Qui il était ? C'est Oliver Queen », ajouta-t-elle devant le regard d'incompréhension de son ami. Elle vit qu'il cherchait à savoir si elle lui mentait ou s'il comprenait bien et ça l'énerva encore plus. « Tu le savais ? », lui demanda-telle plus furieusement. Il secoua négativement la tête et semblait tout aussi surpris qu'elle lorsqu'elle l'avait appris. Elle sentit une lassitude l'envahir et une envie de se mettre en boule pour pleurer poindre, mais le bruit de la porte qui s'ouvrit ranima sa colère.

Oliver arriva à l'étage de Felicity avec une boule au ventre, il était revenu la chercher au commissariat pour payer sa caution mais un agent l'avait averti qu'elle était déjà partie. Sans attendre il l'avait appelée mais elle n'avait pas répondu, il était alors venu directement chez elle pour être sûr que tout allait bien. Il n'y avait pas de raison, un de ses amis avait dû venir la chercher mais il ne comprenait pas pourquoi elle ne l'avait pas attendu ou pourquoi depuis qu'il l'avait quittée elle ne répondait pas à son portable. Il tourna la poignée, poussa la porte mais celle-ci ne s'ouvrit pas complètement et il la percuta. Il aperçut la chaine de sécurité mise et il fronça les sourcils alors que son anxiété augmentait encore un peu.

- « Felicity ? Felicity qu'est-ce qu'il se passe ? Laisse-moi entrer.

- Non je ne laisse pas entrer chez moi des gens que je ne connais pas.

- Qu'est-ce que tu veux dire ? », lui demanda-t-il alors qu'il sentait un froid envahir sa cage thoracique au son de sa voix et en se doutant bien de ce qu'elle sous-entendait.

Il l'avait déjà vu en colère mais cette fois sous sa colère il pouvait sentir la trahison et sa déception dont il était la cause. Il ne lui avait jamais dit le nom qu'il portait, pas encore. Il ne comptait pas le lui cacher à l'origine mais leur rencontre ne donnait pas lieu à des présentations en bonne et due forme, ni même le moment où elle l'avait mis à la porte le lendemain matin. Grâce à John, il avait mis un pied dans son groupe d'amis, tout s'était enchainé, il avait cherché à se rapprocher d'elle, lui montrer qu'il s'intéressait réellement à elle et il devait avouer qu'il avait eu peur que son nom l'en empêche.

Il connaissait sa réputation et il y avait un risque qu'elle ne veuille pas le côtoyer en donnant du crédit à toutes les histoires qui couraient sur lui… et il n'aurait pas pu l'en blâmer. Il avait toujours profité de son nom pour s'amuser et obtenir ce qu'il voulait mais cette fois, ce nom de Queen aurait pu tout lui faire perdre. Alors il avait gardé le silence, il voulait qu'elle apprenne à connaitre Oliver et non pas le fils Queen, qu'elle se fit à lui et non pas aux commérages. Il avait eu l'intention de lui dire dès qu'il jugerait qu'elle comprendrait son geste et ne le prendrait pas mal, mais à chaque fois qu'il avait voulu lui avouer son mensonge une peur viscérale de la voir à nouveau le mettre à la porte le faisait renoncer. Et finalement elle l'apprenait de la pire des façons.

- « S'il te plaît tu me connais mieux que tous ceux qui connaissent Oliver Queen. Laisse-moi t'expliquer », d'une voix hésitante en espérant qu'elle veuille bien l'écouter. Il tentait de la voir par l'ouverture mais il apercevait à peine John qui semblait couver Felicity du regard.

John qui regardait Felicity la voyait lutter. Elle semblait avoir désespérément envie de lui ouvrir et de lui pardonner mais son expérience et sa méfiance la retenaient. Lui non plus n'était pas heureux de ce mensonge mais ils pouvaient entendre ce qu'Oliver avait à leur dire. Ils devaient prendre le temps de se parler et peut-être que même si Felicity avait été blessée, avec le temps et ses explications, elle pourrait sans doute lui faire de nouveau confiance. Il savait que c'était difficile pour elle mais Oliver l'avait déjà tellement fait changer. Il avait réussi à les rapprocher une première fois, il pouvait y parvenir une seconde fois, il fit un pas vers la porte pour ouvrir et Felicity tourna vivement la tête vers lui pour lui lancer un regard qui le mettait au défi d'aller jusqu'au bout de son geste. Ils échangèrent un regard long et lourd de sens, une mise en garde pour Felicity et de compassion pour John.

Oliver vit John se rapprocher de nouveau de la porte et sentit son cœur se contracter. Vu sa tête, Felicity ne devait pas du tout avoir envie de le voir. Il croisa le regard de celui-ci et sentit qu'il l'avait déçu lui aussi mais il lui donnait une chance de s'expliquer, il ne voulait que ça. Il lui demanda de retirer sa main et il ne bougea pas immédiatement de peur qu'il ne lui ouvre pas. John croisa à nouveau son regard et y vit toute son inquiétude, il lui affirma qu'il allait lui ouvrir car il avait besoin de parler avec Felicity. Il sentit Oliver relâcher sa respiration et il retira sa main.

Oliver resta le cœur battant fort et la gorge serrée sur le palier et quand il entendit la chaine glisser et la porte enfin s'ouvrir sa respiration s'emballa. Son regard chercha immédiatement Felicity et il la découvrit debout au milieu de son salon, un sac poubelle dans les bras. Il était sur le seuil de l'appartement, plus rien ne l'empêchait de se rapprocher d'elle mais il hésitait à faire le premier pas. Il savait que les prochains gestes, les prochains mots, lui permettraient de se faire pardonner ou bien il la perdrait. Il fit un pas en retenant sa respiration, il ne percevait plus le rythme effréné de son cœur ni les tremblements de son corps, il ne voyait plus que Felicity et la colère qu'il lisait maintenant dans ses yeux.

Felicity était figée. Elle voyait Oliver pour la première fois comme si elle ne le connaissait pas. L'image qu'elle avait de lui se superposait avec celle du playboy véhiculée par les commérages. Elle n'arrivait plus à voir le Oliver qu'elle connaissait. Il n'y avait plus que sa trahison qui envahissait tout et supplantait toutes les autres émotions qu'elle pouvait ressentir. John restait près de la porte ce qui la rassurait. Il était le seul qui avait toujours veillé sur elle. Elle lui en voulait de l'obliger à parler à Oliver mais elle savait aussi qu'il avait raison. Elle devait lui parler avant de le jeter hors de sa vie.

- « Je ne t'ai pas dit mon nom car ce n'est pas important… », Felicity émit un petit rire dépité. « Je voulais que vous me traitiez comme n'importe qui. Tu l'aurais fait si tu avais su qui j'étais ?

- Ça ne te gêne pas alors de nous mentir du moment que ça te convient.

- Je voulais qu'on me voit moi pour une fois et pas le nom de ma famille », se défendit Oliver. « Et après je n'ai plus su comment le dire…

- Tu croyais quoi ? Qu'on allait se servir de toi ? », lui demanda Felicity en colère.

- « Non… je voulais que tu me voies moi et pas la voiture que je conduisais ou…

- Pourtant ça ne t'a pas gêné pour me mettre sous le nez ton Aston Martin.

- Je voulais attirer ton attention…, tu ne voulais plus me voir… », tenta-t-il.

- « Et tu n'as fait que mentir.

- Non. J'ai caché mon nom mais sur tout le reste je n'ai jamais menti. Ecoute moi… tu dois me croire. John ? », en se tournant vers son ami pour avoir son soutien.

- « Tout ce qu'elle va retenir c'est que tu lui as caché la vérité.

- Merci Oliver », alors qu'il reposait son regard sur elle. « Tu as au moins eu le mérite de me conforter dans mes idées. Je ne suis pas faite pour les histoires d'amour. Les hommes ne sont rien de plus que de passage et je n'ai besoin d'aucun d'entre eux pour mener ma vie comme je l'entends. J'ai failli croire que la vie des autres pouvait être faite pour moi mais tu m'as vacciné », en riant tristement. « Et d'une façon définitive.

- Non attend Felicity… je ne voulais pas que tu te fasses de fausses idées sur moi. Que tu ne vois que mon nom…

- Pauvre petit garçon riche… », d'un ton ironique, « la vie est tellement dure pour toi… les autres sont tellement méchants avec toi. Ce n'est pas de ta faute, ce n'est jamais de ta faute n'est-ce pas ? », alors que sa colère gagnait en puissance. « Tu as voulu trainer avec nous pour ressentir des sensations fortes et maintenant que c'est terminé tu es triste.

- Non ce n'était pas mes intentions », alors que Felicity s'approchait de lui et lui fourrait le sac qu'elle portait dans les bras et il le rattrapa par reflexe. « Tu me connais mieux que n'importe qui et… et je t'aime », lança-t-il comme un appel au pardon. Le regard de Felicity s'encra au sien, il le sentit pénétrer son âme et le poids de son jugement pesa un peu plus. Il espérait encore qu'elle lui pardonne ou qu'elle veuille bien au moins lui laisser une chance. Il vit ses épaules secouées de spasmes et elle se mit à rire.

- « Non mais tu me prends vraiment pour une idiote ! », en s'étouffant au milieu de son fou rire. « Tu crois que dire que tu m'aimes ça va marcher », alors qu'il la regardait choqué de sa réaction. « Ça marche vraiment avec les autres filles à qui tu mens ? », en le regardant atterrée et en essayant de contrôler son rire nerveux.

- « Ce n'est pas un mensonge… Tu es la seule à qui j'ai laissé voir le véritable Oliver », en lui lançant un regard perdu.

- « Oui c'est ce que tu dis », alors que son rire se calmait enfin. « Moi aussi je peux dire que je t'aime, que je te crois et que ça n'a été qu'une erreur… et ne pas en penser le moindre mot ».

Felicity sentait les larmes s'amonceler dans ses yeux, elle allait craquer alors que sa colère était en train de retomber et elle ne voulait pas qu'il soit témoin de ça.

- « Sort de chez moi », cria-t-elle.

Oliver, les bras chargés de ses affaires, resta planté sans bouger ne pouvant pas se résoudre à s'éloigner d'elle. Ce fut seulement quand elle le poussa en arrière en appuyant sur son torse qu'il recula sous la force du geste et de la surprise. Il vit la porte se refermer brutalement et entendit la sécurité glisser.

Felicity fit demi-tour et alors qu'elle rejoignait sa chambre d'un pas décidé John la prit dans ses bras. Elle se débattit avant de laisser son ami la serrer contre lui, enfouit son visage contre son torse et laissa ses larmes couler en sentant ses bras se refermer sur elle.


Oliver tenait son portable en main, débout au milieu de couloir de l'étage de la direction de Queen Consolidated, il pensait à Felicity. Il l'avait appelée, lui avait envoyé des messages, il avait veillé des jours et des nuits ses réponses qui n'étaient jamais venues. Il était passé plusieurs fois devant chez elle mais il n'avait jamais pu lui parler à cause de John ou Roy qui faisaient obstacle, alors il avait cessé ses visites. Il s'était limité à des messages qui s'espaçaient de plus en plus. Si ça n'avait été que de lui, il lui en aurait envoyé toute la journée mais il devait respecter sa décision, elle ne voulait plus le voir.

Il ne représentait plus qu'un mensonge pour elle et pourtant elle avait transformé sa vie comme aucune autre femme auparavant. L'accident dont elle avait été victime lui avait prendre conscience qu'il pouvait la perdre définitivement, qu'il devait être là pour elle et à partir de cet instant il s'était occupé d'elle. Il l'avait soutenue pendant sa convalescence, l'avait accompagnée pendant sa rééducation, il avait rangé et cuisiné pour elle, il s'était occupé de tout. En quelques mois à peine, il avait muri et il lui devait le nouvel homme qu'il était devenu.

Il envoya un message à John comme il avait pris l'habitude de le faire. Ils ne parlaient jamais de Felicity, son ami s'y refusait, mais Oliver avait l'impression de toujours garder un contact même aussi ténu soit-il avec elle.

- « Oliver la réunion va commencer ». Il leva le visage vers son père et lui fit signe qu'il arrivait. « Je suis fier de toi tu sais », en lui donnant une tape sur l'épaule avant qu'il ne rentre dans la salle de réunion.

Il le remercia et même s'il avait travaillé pour en arriver là, il savait que c'était principalement grâce à l'influence d'une seule personne qu'il était ici.


Oliver grimaça à la lumière des projecteurs braqué sur lui. Il allait entrer au conseil d'administration de QC. Ce n'était pas un bouleversement dans le monde des affaires mais c'était une grande nouvelle pour sa famille et pour l'entreprise. Son père était fier qu'il se montre enfin sérieux et sa mère était heureuse de le voir perpétuer l'entreprise familiale.

- « Monsieur Queen tout va bien ?

- Oui, merci », répondit Oliver poliment en regardant la journaliste qui se tenait à ses côtés. « Un peu le stress du direct », avec un sourire un peu tendu.

- « Vous allez très bien vous en sortir je suis sure », en posant sa main sur la sienne. Oliver baissa le regard pour suivre son geste et retira sa main, en lui donnant un sourire pour ne pas la froisser.

Il entendit le générique de l'émission retentir, les équipes se mirent en place et il s'installa au mieux dans son fauteuil. La jeune femme brune commença par parler des dernières nouvelles économiques avant de se focaliser sur lui. Elle rappela son rôle dans l'entreprise de sa famille et il parla de tous les projets qu'il avait pour faire prospérer Queen Consolidated et l'interview dériva peu à peu.

- « J'ai pendant longtemps utilisé mon nom pour faire la fête et obtenir tout ce que je voulais. Et puis tout a changé, j'ai eu du mal à l'assumer face à certaines personnes… » Oliver se tu en se rendant compte que cette journaliste l'avait emmené sur le terrain qu'il ne voulait pas aborder.

- « On peut savoir ce qu'il s'est passé ? » Cette interview donnée à l'occasion de l'entrée du fils Queen dans l'entreprise familiale avait pour but de montrer l'homme sérieux qu'il était devenu mais la journaliste savait que si elle pouvait obtenir une confession au passage, l'information serait relayée et la publicité pour son émission assurée.

- « Non », en riant doucement sans joie, « mais je vous dirais seulement que je ne voulais plus être ce play-boy milliardaire que j'étais.

- Vous voulez nous dire qu'une femme vous aurait repoussé car vous êtes Oliver Queen?

- Oui…», en hésitant. « Et ça m'a conduit à perdre des personnes auxquelles je tenais », en regardant la caméra alors que la journaliste mettait fin à l'entretien.

Felicity debout dans son salon était figée. John s'était incrusté chez elle sous prétexte qu'elle ne passe pas la soirée seule et pour voir le match de baseball de la fin de saison pour étrenner la télévision qu'il lui avait offerte. Elle revenait de la cuisine avec un saladier de popcorn quand elle avait reconnu la voix à la télévision. Elle s'avança doucement et Oliver était, souriant doucement. Il paraissait à l'aise et pourtant un petit quelque chose lui faisait sentir qu'il n'était pas à sa place.

Il portait un costume strict, rasé de près, et elle sentit son cœur rater un battement quand il tourna la tête et que son regard croisa le sien à travers l'écran. Elle avait l'impression qu'il la regardait elle, et seulement elle, alors que ses mots arrivaient à sa compréhension et elle sentit toute sa tristesse se réveiller même après tout ce temps. Elle laissa tomber le saladier sur le canapé et partit s'enfermer dans sa chambre.

John se leva sans attendre et ouvrit la porte pour rejoindre son amie. Il avait été content et rassuré de la voir avec Oliver car elle ne passait plus d'un homme à l'autre et semblait plus apaisée. Il avait espéré que grâce à lui elle soit heureuse mais un tout petit mensonge avait tout fait vaciller avant de tout détruire.

- « Tu ne crois pas que c'est un signe du destin ça ? », lui demanda-t-il en s'approchant lentement.

Elle faisait les cents pas la tête basse et s'arrêta au son de sa voix. Il s'en voulu d'avoir manœuvré pour lui faire voir l'interview d'Oliver car ça l'avait fortement secouée. Elle tremblait doucement et il sentait qu'elle retenait ses larmes. Il lui avait dit qu'il échangeait parfois des messages avec Oliver car ils restaient amis, elle l'avait compris, elle savait qu'elle pouvait lui faire confiance. Ils ne parlaient jamais de lui ensemble mais il n'abandonnait pas l'idée qu'il était celui qu'il fallait à son amie. Il avait tenu Oliver éloigné de Felicity juste après leur rupture car elle avait besoin d'un moment mais il continuait de croire en eux malgré tout.

- « Tu sais pourquoi je ne peux pas lui pardonner… », murmura-t-elle la gorge serrée.

- « Oui je sais mais il n'est pas comme lui.

- Peut-être pas… ou peut-être qu'il va continuer à me mentir en me souriant et me regardant droit dans les yeux ».

John la prit dans ses bras et la serra contre lui. Ça faisait plusieurs mois qu'Oliver était sorti de sa vie et à voir sa réaction de ce soir elle tenait encore à lui. Tous les hommes qu'elle avait pu ramener chez elle depuis ne lui avaient servi qu'à tenter de l'oublier mais ça n'avait pas fonctionné. Elle l'aimait mais sa peur d'être trompée était la plus forte.

- « Je suis désolé, je pensais que le voir te permettrai de prendre conscience que tu tenais à lui…

- J'en ai douloureusement conscience… mais je ne peux pas », en se resserrant contre lui. John hocha la tête en soupirant et la garda contre lui pour la consoler.


Oliver entendit son portable sonner et quand il vit le nom de John, il se remémora une des rares conversations qu'il avait eues avec lui quelques jours plus tôt. Ils se contentaient de s'envoyer des messages mais ces derniers temps John paraissait plus inquiet. Il ne lui parlait jamais de Felicity pour ne pas trahir leur amitié, mais un soir il l'avait appelé pour lui parler d'elle. Au son de sa voix il avait été ébranlé et quand John lui avait raconté qu'elle semblait se perdre dans les aventures d'un soir et les mauvaises fréquentions, Oliver avait senti son cœur se briser.

- « Tu devrais venir… », l'avait encouragé John et celui-ci avait entendu le souffle fébrile d'Oliver au bout du fil.

- « J'aimerais mais tu sais que ce n'est pas ce qu'elle veut. Elle me l'a clairement dit…

- Elle était en colère à ce moment-là... maintenant ce serait peut-être plus simple...

- Tu y crois vraiment ? », demanda Oliver d'une voix lasse.

- « Je m'inquiète pour elle... Je… Quand tu m'as parlé de ton interview à la télévision… j'ai fait comme si je tombais dessus par hasard et sa réaction… Tu aurais dû la voir… Et je crois que c'est à cause de ça… c'est depuis ce soir-là qu'elle fait n'importe quoi. C'est à cause de moi… »

Oliver était resté sans voix, il avait mal et avait fait tout son possible pour contrôler cette douleur qui se ravivait.

- « Non c'est à cause de moi John ».

Ils avaient raccroché sans qu'Oliver ne lui ait promis de passer au garage et en voyant le nom de son ami s'afficher, il sentit une peur enserrer son cœur. Il décrocha immédiatement et écouta John parler d'une voix précipitée. Il tenta de le calmer et le rassura, il allait faire ce qu'il fallait. Oliver raccrocha et appela sans attendre Laurel.

Felicity était recroquevillée au fond de la cellule. Elle avait vraiment fait n'importe quoi cette fois. Elle avait volé une voiture, ça ce n'était pas nouveau, mais elle avait été distraite et elle n'avait pas vu les flics passer près du parking avant qu'ils ne se soient garés devant elle. Elle avait bien pensé à s'enfuir en courant mais elle avait très peu de chance de pouvoir leur échapper. Elle était alors sortie de la voiture avec un sourire triste et les avait laissés lui passer les menottes. Elle se prit la tête dans les mains, avec tous ses antécédents cette fois elle n'échapperait pas à la prison et ses amis ne pourraient rien faire pour l'aider. Et tout ça parce qu'elle n'arrivait pas à l'oublier.

- « Felicity Smoak ? », elle se redressa et s'approcha de l'agent avec un poids sur les épaules. « Suivez-moi ». Ils traversèrent le commissariat alors qu'elle imaginait déjà tout ce qui l'attendait. Et quand il s'arrêta près d'un bureau, Felicity releva la tête et reconnue l'amie d'Oliver. « Vous n'avez plus qu'à signer et votre avocate vous expliquera le reste ». Elle resta sans voix, son regard passant de l'agent à l'avocate.

- « Mais je n'ai pas d'avocat, je n'ai pas les moyens…

- Vous devriez accepter l'aide de notre ami commun. Sans moi vous n'échapperez pas à la prison alors je vous conseille de signer cette feuille et de me suivre sans faire d'histoire ».

Felicity la regarda encore un instant sans bouger avant de ramasser le stylo sur la table et de signer le document qui stipulait qu'elle était libérée sous caution en attente de son procès.

- « Je ne sais pas ce qu'il s'est passé entre vous et je m'en fiche », précisa Laurel avant qu'elle ait pu dire quoi que ce soit. « En revanche, je protège mes amis et il a dû user de beaucoup de persuasion pour que j'accepte de m'occuper de votre affaire », précisa Laurel d'un ton froid. Felicity la suivit sans rien dire, rassurée et en se sentant en même temps coupable d'accepter cette aide inespérée.


Oliver arriva quelques secondes avant le départ des voitures. John l'avait convaincu de passer ce soir pour assister à une course. Il avait refusé au début mais son envie de se retrouver parmi ces personnes qu'il considérait encore comme des amis et dans cette ambiance l'avait fait flancher. Le premier qui s'aperçut de sa présence fut Barry et il s'approcha pour le saluer et prendre de ses nouvelles.

- « Tu l'as vue ? », lui demanda-t-il timidement le jeune homme.

- « Pas encore… Ce n'est peut-être pas le meilleur moment avant le départ…

- Oui… sans doute », en hochant la tête en comprenant son sous-entendu. « Je dois aider Roy pour des réglages sur sa voiture, on se voit après ?

- Peut-être », en lui souriant. Barry s'éloigna et John s'approcha à son tour, il le prit dans ses bras pour lui donner une accolade et Oliver se sentit rassuré, ils ne lui en voulaient pas pour ce qu'il s'était passé.

Ils discutèrent un moment et quand le bruit des moteurs se fit entendre à nouveau John se rapprocha de la ligne d'arrivée.

- « Tu viens ? », lui demanda-t-il en se tournant vers lui.

- « Je vais plutôt attendre là,… elle ne veut peut-être pas… » John lui lança un regard compatissant, lui tourna le dos et Oliver regarda Felicity gagner la course de la soirée.

Il la vit sortir avec un grand sourire et le manque qu'il ressentait à ne plus l'avoir dans sa vie l'envahit avec encore plus de force. Elle était toujours aussi belle et tête brulée. Tout le monde la félicitait, elle riait et quand John se pencha vers elle pour lui parler, il vit son sourire disparaitre. Tout son être se contracta d'appréhension, il hésitait même à rester mais quand elle tourna la tête vers lui et que leurs regards se croisèrent il resta immobile, le cœur battant à la voir s'approcher.

Felicity perdit toute sa bonne humeur aux paroles de John. Oliver était là. Elle tourna la tête à sa recherche et quand son regard se posa sur lui, elle ne parvint plus à détacher ses yeux des siens. Elle s'arrêta à quelques pas de lui et repensa à ces derniers mois. Elle avait été en colère, s'était senti trahie et pour garder le contrôle elle tenta de lire dans ses yeux. Son regard était doux, attentif et elle sentait qu'il appréhendait leur face à face tout comme elle. Le silence s'étira avant que Felicity ne le brise.

- « Merci d'avoir demandé à ton amie pour l'arrestation.

- Ce n'est rien » et le silence s'installa à nouveau entre eux.

- « Je t'ai vu à la télévision pour ton interview… félicitations pour ton travail.

- Merci ». Ils continuaient de se regarder gênés, sans oser aborder la conversation qu'ils devaient avoir.

- « Je… j'ai compris pourquoi tu avais fait ça. Tu voulais avoir des sensations fortes, vivre avant de te ranger et de rejoindre l'entreprise familiale », alors qu'elle sentait sa gorge se serrer. « Mais on n'est pas du même monde. Tu t'es servi de moi pour gouter à l'adrénaline… mais on n'est pas fait pour plus…

- Non, ne dit pas ça. Ce n'est pas vrai », l'interrompit Oliver sans oser la toucher, horrifié de la voir si peu sure d'elle et capable de penser qu'il l'avait utilisée. « Je n'ai rien dit non pas pour te tromper, mais pour qu'une fois on me voit moi simplement. Pour une fois je n'étais pas jugé sur mon nom ou sur ce que j'avais fait. Je n'avais pas besoin d'être un Queen pour être ce qu'il fallait, j'étais juste moi face à toi et je n'avais besoin de rien d'autre.

- J'ai du mal à te croire… », en fonçant les sourcils.

- « Je t'ai pourtant montré qui j'étais vraiment mais tu continues à penser que j'ai caché la vérité car je pouvais avoir honte de toi ou pour m'amuser ? », en faisant un pas pour l'approcher. « Je t'aime… », d'une voix douce. Felicity secoua la tête et voulut se reculer mais il la retint en attrapant sa main. « Je t'aime pour qui tu es », en prenant son visage dans ses mains. « Donne-moi une nouvelle chance je t'en prie », en caressant ses pommettes de ses pouces. « Je te promets que je ne te cacherai plus rien… je te raconterai ma vie dans les moindres détails. Tu me connais déjà mieux que quiconque… C'est pour ça que tu dois me croire, que tu peux me croire… tu sais que je dis la vérité ». Il effaça les larmes qui s'échappèrent de ses yeux et sentit son souffle revenir quand elle posa ses mains sur sa taille.

- « Tu m'as manqué », alors que sa voix tremblait.

- « Toi aussi… si tu savais. », en posant un baiser sur son front. « Je ne sais pas qui t'a fait tant souffrir pour ne plus faire confiance mais je te promets de tout faire pour regagner celle que tu avais en moi ». Felicity le prit dans ses bras et se lova contre son torse alors qu'Oliver refermait ses bras autour d'elle.

Elle prit une profonde respiration et ses sanglots se calmèrent. Le poids qu'elle sentait peser sur son cœur depuis plusieurs mois s'allégea et même si elle savait qu'elle allait encore avoir quelques difficultés à se livrer et à faire entièrement confiance à Oliver, elle allait être capable de lui parler. Elle pourrait peut-être même oublier cette méfiance avec laquelle elle avait appris à vivre.


Ça a été encore difficile pour le olicity dans ce chapitre mais ils se retrouvent c'est l'essentiel. Merci à Delicity-Unicorn, ma jumelle pour ton temps, ta présence et ton avis si important. Je t'embrasse fort.

Merci à toutes de m'avoir suivi sur cette histoire et je vous réserve une petite surprise pour la prochaine fiction… une histoire publiée au rythme d'un chapitre par jour à partir de lundi et ce jusqu'à Noel. Elle aura un ton un peu différent et j'espère qu'elle vous plaira. Je vous embrasse. A très vite.