« J'ai fait preuve de négligence et c'est pourquoi le hasard et la mauvaise fortune, qui s'acharnent à détruire tout projet insuffisamment préparé, ont fini par me mettre en échec. Mais j'ai beaucoup appris, à présent. Je comprends aujourd'hui des choses qui m'échappaient auparavant » Lord Voldemort extrait du livre Harry Potter et les reliques de la mort


Chapitre 3 :

Lord Voldemort leva d'un air nonchalant sa main droite et observa la baguette qu'il avait prise à Potter pendant qu'il était inconscient.

Il savait que cette dernière n'était pas la sienne et qu'elle avait appartenu à Drago Malfoy. Il plissa les yeux pour reporter son attention sur les deux autres objets ayant appartenu au garçon. L'un était une cape d'invisibilité en parfaite état tandis que l'autre était un petit sac de velours contenant trois morceaux de la baguette en bois de houx et plume de phénix. Le jeune homme avait sans doute gardé cette dernière dans l'espoir de pouvoir la reconstituer un jour ou l'autre.

Malheureusement, songea le seigneur des ténèbres, ce que Potter devait certainement ignorer c'est qu'il est pratiquement impossible de réparer une baguette et d'en restaurer les propriétés magiques. Les morceaux pourraient très bien n'en faire plus qu'un, cela ne signifierait pas pour autant qu'elle fonctionnerait comme avant.

Tandis que cette réflexion resta dans un coin de son esprit, Voldemort prit quelques instants pour s'interroger sur sa propre baguette. Il devait avouer que depuis la mort de Rogue, il n'avait pas ressentit la puissance qu'il avait tant espéré. C'était comme si la baguette de Sureau lui résistait une nouvelle fois et qu'il ne parvenait pas à en tirer tout le potentiel dont-elle était capable.

D'un geste vif, il tira de sa manche le bâton de la mort et le pointa sur ce qui restait de la baguette de Potter.

« Reparo » Souffla-t-il.

Mais rien ne se produisit et l'homme en éprouva en profond agacement, il essaya une nouvelle fois, sans plus de succès.

Pour lui, il n'y avait alors que deux raisons à cet échec. Soit les pouvoirs de la baguette de Sureau était surestimé, ce dont il doutait fortement, puisqu'il l'avait vu à l'oeuvre durant son combat contre Dumbledore. Ou bien, il n'était toujours pas son véritable maître, ce qui signifiait que Severus ne l'avait pas été non plus.

Mais alors qui ?

Une chose était certaine, l'ancien directeur de Poudlard avait été son possesseur jusqu'à cette fameuse nuit ou il fut tué par Rogue lui-même dans la tour d'astronomie. Mais, il n'était pas seul ce soir là, quelqu'un d'autre aurait très bien pu désarmer le vieil homme avant qu'il ne périsse de la main de ce cher Severus. Il savait qu'une poignée de mangemort étaient présents, mais le premier à avoir confronté l'ancien directeur était Drago Malfoy.

Se pourrait-il alors que Dumbledore s'était laissé désarmer par le jeune Malfoy et qu'en conséquence il soit devenu le nouveau maître de la baguette de Sureau ? Oui, cette hypothèse était tout à fait plausible, mais il devait s'en assurer.

Il jeta un nouveau un regard en direction de la baguette de Drago. Potter avait arraché cette dernière des mains du jeune Malfoy le jour où lui et ses amis avaient été fait prisonnier au manoir.

Un petit sourire, presque imperceptible, étira soudain la bouche sans lèvres du seigneur des ténèbres.

Il semblerait qu'une fois de plus, le destin est décidé de placer Harry Potter en travers de sa route. Une étrange coïncidence ? Ou bien la chance avait-elle choisi de sourire à nouveau au garçon en lui offrant un si beau cadeau ?

Quoique ce fut, les règles du jeu avait changé désormais et Voldemort comptait bien acquérir la moindre petit chose pouvant revenir au jeune homme.

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Il n'y avait pas de silence plus pesant que celui survenant durant un hommage rendu aux personnes défuntes.

Parmi la foule, on pouvait distinguer des regards remplis de tristesse et de compassion se croiser, des gestes d'affections et de soutiens se manifester et une immense douleur bientôt remplacer par une irrésistible colère, s'exprimer.

Une fois de plus, la guerre avait laissé une trace indélébile dans le cœur de chacun.

Pour certain, la victoire du camp opposé représentait l'abandon de tout espoir et de toute combativité, pour d'autre, c'était une raison d'être plus fort, plus vaillant.

La cérémonie terminé, la foule s'estompa en divers endroits, dont un se trouvant être la chaumière aux coquillages.

Lorsqu'Hermione et Ron y apparurent, les pieds ensevelis dans le sable, ils eurent comme une impression de déjà vu. Malheureusement, l'absence d'Harry à leurs cotés, fit rapidement naître en eux un sentiment de nostalgie qui dériva sur un autre souvenir douloureux.

Hermione tourna sa tête en direction de l'endroit ou ils avaient enterré Dobby. La jeune fille se demanda alors combien de vie serait encore sacrifié au nom de cette guerre sans merci ? Combien de blessures et de châtiments devraient-ils encore endurer ? Combien de larmes avaient déjà été versé ?

Autant de questions que la jeune fille n'était pas certaine de vouloir en connaître les réponses.

« Mione ? Tu viens »

Elle se tourna pour apercevoir Ron qui lui tendait la main. Sans hésiter, elle l'a serra et le suivit jusqu'à l'intérieur de la maison.

Bien entendu, Bill et Fleur étaient présents et autour d'eux se trouvait le reste de la famille Weasley.

« Où sont les autres ? » Interrogea Ron.

« Nous ne pouvons pas parler ici, c'est bien trop risqué. Kingsley nous a indiqué un endroit dans lequel nous serons à l'abris. Ce Portoloin nous y conduira » Fit Arthur, en esquissant un geste de la main en direction d'un vieux pichet. «Ne perdons pas de temps, venez »

Les deux adolescents s'approchèrent et posèrent leurs mains au dessus des autres. En à peine une seconde, ils disparurent de la propriété, laissant derrière eux une bourrasque de vent.

C'est à une altitude de 350 m que le groupe posa pieds sur la terre ferme. Une brise à la fois douce et rafraichissante vînt les accueillir. Il y avait une odeur de fleurs et de terre qui flottait dans les airs, tandis que non loin de là, on pouvait entendre un ruisseau s'écouler lentement sur les galets de grès et de brèche.

« Où sommes-nous exactement ? » Demanda Hermione en admirant la vue imprenable qui s'offrait à elle.

« Sur la montagne du Pike of Stickle » Lui répondit une voix au timbre doux.

Tout le monde se retourna pour faire face à Kingsley shacklebolt qui exprima un chaleureux sourire.

« Suivez-moi, les autres sont déjà là »

Sans prononcer un mot, ils suivirent l'homme jusqu'à l'entrée d'une grotte qui se trouvait à quelques minutes de marche. Une fois arrivé, ils pénétrèrent à l'intérieur pour constater qu'une partie de la caverne était rempli d'une eau claire aux reflets scintillant.

Intrigué, Ron s'en approcha. Faisant un mouvement de la main, il plongea ses doigts à travers l'eau humide et froide. Mais chose étonnante, lorsque qu'il la retira, il constata que cette dernière n'était pas mouillé, c'était comme si le liquide s'était immédiatement évaporer.

« C'est un leurre » Murmura Hermione.

« C'est exact. Il s'agit en réalité d'un passage que nous avons mis en place pour protéger le nouveau quartier général » Expliqua Kingsley.

« Alors, l'Ordre du phénix ne va pas disparaître ? » Interrogea la brune.

« Disons qu'officiellement oui, mais officieusement non » Décréta l'homme, d'un ton neutre. « A présent, Venez »

Il enjoint chacun à s'aventurer au creux de l'étendue d'eau qui leur ouvrit directement un accès sous terrains. Celui-ci abritait un large corridor en pierre qui les mena vers une grande salle ou tout le monde les attendaient patiemment.

Parmi eux, se trouvait Elphias Doge, Hestia Jones, Diggle Dedalus, mais également Abelforth Dumbledore, Minerva McGonagall et Rubeus Hagrid.

« Je vous en pris, installez-vous, nous allons débuter la réunion » Annonça Kingsley.

Tous prirent un siège pour s'installer face à la grande table placé au milieu de la pièce.

« Je suis certain que vous savez pourquoi nous sommes réuni. La cause pour laquelle nous nous battons n'a aucunement changé, excepté qu'étant donné la conjoncture actuelle, la lutte sera plus dure, plus pénible. Alors, si quelqu'un pense qu'il ne sera pas capable de le supporter, il peut dés à présent partir. Aucun reproche ne lui sera adressé, c'est une décision qui vous appartient, alors choisissez »

Le silence s'installa dans la salle.

Personne ne prononça un mot, personne n'esquissa un seul geste et personne n'eut le besoin de réfléchir. Tous avaient déjà fait leur choix.

« Je suis heureux de pouvoir compter sur chacun d'entre vous » Sourit Kingsley. « Maintenant faisons un point sur la situation »

« Poudlard, le ministère, les commerces, tout a été investit par le seigneur des ténèbres » Annonça Doge, sans ambages.

« Qu'en est-il de Harry ? Est-ce que quelqu'un sait ou il se trouve ? » Demanda Molly, visiblement inquiète.

« Nous n'avons aucune piste pour l'instant, même les mangemorts semblent ignorer ou il peut-être » Répondit Abelforth.

« Je ne comprends pas, pourquoi en faire un prisonnier ? Jusque là, le seigneur des ténèbres a toujours dit qu'il voulait sa mort. Ne me dites pas que le garçon est laissé en vie pour subir les tortures de ce malade ! » S'exclama Hestia, d'un ton paniqué.

Ron et Hermione échangèrent un regard, pensant tout deux à la même chose. Il était peut-être temps de partager le secret de l'immortalité de Voldemort aux personnes ayant toujours lutées à leurs côtés dans cette guerre.

« En fait, nous avons peut être une idée de la raison pour laquelle Harry a été laissé en vie » Commença la jeune fille.

Tous les regards se braquèrent sur elle.

« Expliquez-vous, miss Granger » Fit le professeur McGonagall.

« Avant de mourir, le professeur Dumbledore a révélé quelque chose a Harry. Si Voldemort est toujours en vie, c'est parce qu'il a créé des Horcruxes qui font de lui un être immortel. Ron et moi avons accompagné Harry afin de l'aider à les débusquer pour les anéantir »

« Pardonnez-moi mais un Horcruxe, qu'est-ce que c'est ? » Demanda Kingsley, visiblement intrigué.

« Normalement, il s'agit d'un objet contenant un morceau d'âme et qui protège la personne si son corps se trouve abîmé ou détruit. Grace aux informations recueillies par le professeur Dumbledore, nous avons pu dénicher la plupart d'entre eux. Le seul Horcruxe qui restait devait être le serpent, Nagini »

« Ah, parce que ce machin peut également être placé dans un être vivant ? Comment est-ce possible ? » Interrogea Doge, complètement bouleversé par cette nouvelle.

« Pour réussir à créer un Horcruxe, il faut commettre un meurtre de cette façon l'âme se déchire et peut être ensuite dissimulé dans un réceptacle. Cependant, utiliser un être vivant est fortement déconseillé étant donné qu'il peut alors se déplacer et penser par soi-même, mais Voldemort peut contrôler son serpent, grâce au fouchelangue, il a donc ignoré ce risque »

« Est-ce que Voldemort garde Harry en vie parce qu'il sait que vous avez découvert ou sont cacher ses Horcruxes ? D'ailleurs, combien en restent-ils exactement ? » Questionna Abelforth.

Hermione paru soudain perplexe.

« Il en reste deux. Malheureusement, Harry à découvert au cour de la bataille de Poudlard qu'il en était lui-même un »

Un court silence s'installa autour de la table. Chacun semblait assimiler les dernières paroles de la jeune fille.

« Est-ce que tu en es sur ? » Fit Molly, dont le coeur sembla rater un battement.

Hermione se contenta d'acquiescer lentement devant la mine déconfite de Madame Weasley.

« Comment Voldemort a-t-il pu placer un bout de son âme en Harry ? C'est à peine croyable! » Fit Abelforth.

« Il ne la pas fait intentionnellement. D'après le professeur Dumbledore, le jour ou Voldemort a lancé le sortilège impardonnable et que ce dernier c'est retourner contre lui, son âme, devenu trop instable, c'est rattaché au seul être encore vivant. C'est pourquoi Harry peut surement parler fourchelangue et c'est surement la raison pour laquelle il y a une connexion entre lui et Voldemort »

« Alors cela signifie que si nous voulons tuer Voldemort, il faut… »

« NON » S'écria Ginny qui était resté jusque là en retrait. « Personne ne touchera à Harry ! »

« Voyons miss Weasley, personne ne fera quoi que se soit à monsieur Potter » Répondit immédiatement le professeur McGonagall, d'une éloquence parfaitement calme. « Est-ce vous savez miss Granger, s'il y a un moyen d'extraire le fragment d'âme ? »

« Comme vous pouvez vous en douter professeur, l'étude des Horcruxes relève d'une magie extrêmement sombre et sur le peu que j'ai pu lire à leurs sujets, il n'était mentionné nulle part la manière d'en retirer un de son réceptacle. Par ailleurs, même si c'était possible, je ne sais même pas si on pourrait tenter l'expérience. Il ne faut oublier que contrairement à un objet, l'être humain possède lui-même une âme, des sentiments, une conscience. Cela pourrait faire toute la différence »

« Où avez trouvé vos renseignements sur les Horcruxes ? » Demanda Kingsley.

« Dans un livre que le professeur Dumbledore a retiré de la section interdite de Poudlard et conservé dans son bureau. Il s'intitule secret les plus sombre des forces du mal »

« Cet ouvrage, vous l'avez encore ? »

« Oui, mais je vous préviens, c'est de la magie très noire »

« Peu importe, nous devons en savoir un maximum sur ce sujet si cela peux nous aider à combattre Voldemort »

« Et en attendant ? On va le laisser au commande de la communauté sorcière ? » Fit Elphias Doge.

« Pour le moment nous jouissons d'une certaine liberté, si nous nous opposons ouvertement au nouveau régime, il ne nous sera plus possible d'agir. En conséquence, il faut que tout le monde pense que l'ordre du phénix n'existe plus et que nous nous plions chacun devant le gouvernement instauré par Voldemort. Soyez discret et vigilant, je suis persuadé que certain d'entre nous serons surveillé ou mis à l'épreuve. Il ne faut pas que votre comportement puisse éveiller de soupçons »

Tous acquiéçèrent en même temps.

Un nouveau silence s'installa quand tout à coup Ron demanda, incertain :

« Euh, sinon est-ce que c'est vrai que les dernières années vont devoir quand même passer leurs examens à la rentrée ? »

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Allongé sur son nouveau lit, Harry ouvrit tout à coup les yeux.

D'un air songeur, il fixa durant plusieurs secondes le plafond immaculé de la pièce avant de tourner doucement la tête en direction de la porte fenêtre où émané une vive lumière.

Quelle heure pouvait-il bien être ? Se demanda-t-il.

D'une lenteur déconcertante, il se redressa afin de se mettre en position assise.

Contre toute attente, il n'avait pas fait un seul mauvais rêve cette nuit, il ne s'était pas non plus réveillé et mieux encore, il réalisa qu'il y avait fort longtemps qu'il n'avait pas passé une aussi agréable nuit. Dans de telles conditions, Harry devait avouer qu'il n'aurait pas cru cela possible.

Posant un pied, puis deux à terre, le garçon se dirigea immédiatement vers la salle de bain qui lui était réservé. Il n'y demeura pas plus de quinze minutes, juste le temps de se doucher et de s'habiller. Le choix de ses vêtements ne posa aucun problème puisqu'il n'y avait qu'un seul modèle de pantalons et de chemises reproduit en une dizaine d'exemplaire dans son armoire. Le tout bien évidement dans une couleur noire, ce qui ne surpris guère le jeune homme.

Lorsqu'il descendit les escaliers pour rejoindre la salle à manger, il découvrit comme la veille qu'une table avait été dressée à son encontre et que le petit déjeuné l'attendait. L'elfe qui avait été chargé de s'occuper de lui ne faisait vraiment pas les choses à moitié, au moins il n'allait pas mourir de faim, ni de soif.

Tirant un siège, il s'installa confortablement et avisa tous ce qui se trouvait à proximité. Il commença d'abord par se servir un verre de jus de fruit avant de s'attaquer aux viennoiseries qui avaient un goût sucré et exquis dans la bouche.

Il fut tout à coup saisi lorsqu'il entendit une voix s'élever à l'autre bout de la pièce :

« J'ai bien cru que tu allais passer ta mâtiné à dormir »

Voldemort s'avança d'une démarche gracieuse et alla s'installer en face du jeune homme qui l'observa sans dire un mot.

« Oh mais je t'en prie, ne t'arrête pas de manger pour moi » S'amusa le seigneur des ténèbres.

Harry replaça dans une corbeille de fruit une pomme d'un rouge saillant et se hâta de déclarer d'un ton brut :

« C'est étrange, subitement, je n'ai plus faim. Il faut croire que votre seule présence suffit à me couper l'appétit »

Il s'attendait à une remontrance de la part de l'homme mais ce dernier demeura calme face à l'insulte.

« C'est bien dommage » Fit Voldemort en murmurant en accio pour faire léviter jusqu'à lui la pomme que le garçon avait choisi. Il l'attrapa de la main droite et y croqua à pleine dent avant de jeter un nouveau coup d'œil a son ennemi et de murmurer « délicieuse »

Si seulement elle pouvait être empoisonnée. Songea le garçon.

« L'elfe m'a dit que tu souhaitais récupérer certaines de tes affaires personnelles. Je suppose que tu as déjà une idée précise de celles que tu veux ? »

« Eh bien pour commencer, je dirais celles que vous m'avez dérobées pendant j'étais inconscient » Fit Harry d'un ton froid.

« Mais tu n'as pas besoin d'une cape d'invisibilité pour te cacher, ni d'une baguette pour te défendre, tant que tu restes ici tu ne cours aucun danger, tu es sous ma protection » Décréta le Lord d'une voix douce en croquant un autre bout de pomme.

Harry réalisa combien ces paroles sortant de la bouche de son ennemi étaient à la fois absurdes et effrayantes.

« Ces objets outre leurs fonctions ont une grande valeur pour moi ce qui n'est pas votre cas, alors pourquoi ne pas tout simplement me les rendre puisque vous n'en aurait pas l'utilité »

« Peut-être, mais chaque chose à un prix, la question est à combien estimes-tu ton ancienne baguette et la vieille cape de ton père ? » Dit-il, en agrémentant sa question d'un sourire perfide.

Le jeune homme ne répondit pas tout de suite.

Alors Voldemort savait également que la cape avait appartenu à son père. Comment avait-il pu récolter autant d'informations personnelles à son sujet ? Est-ce qu'il avait pu voir dans son esprit pendant qu'il était inconscient ? Non, c'est impossible sinon il n'ignorerait pas qu'il détenait une seconde relique de la mort.

A moins qu'il ne le sache mais que réunir les trois reliques ne l'intéressait guère. Après tout, que ferait le seigneur des ténèbres d'une cape d'invisibilité et d'une pierre de résurrection ? Probablement rien, cependant Harry était certain que Voldemort serait susceptible de vouloir les trois objets pour ne serait-ce que vérifier la véracité de la légende qui disait que celui qui les possédaient devenait le maître incontesté de la mort.

« J'ai fait le serment de protéger votre Horcruxe et je suis prisonnier sur votre maudite île, alors je ne vois vraiment pas ce que vous souhaitez de plus »

« Des réponses » Fit simplement le seigneur des ténèbres en faisant disparaître le fruit qu'il détenait ainsi que tous ce qui se trouvaient sur la table. Il se pencha alors sur cette dernière, la faisant légèrement grincer au passage et murmura à l'encontre du jeune homme :

« Vois-tu, il y a une chose qui m'intrigue. J'ai éliminé Severus pour m'emparer de la totalité des pouvoirs de la baguette de Sureau et pourtant cette dernière me résiste toujours. J'étais persuadé que c'était lui qui avait désarmé Dumbledore, seulement il y a manifestement eu erreur sur la personne et je pense avoir trouvé qui est le véritable maître de la baguette. Tu dois surement le savoir, mais après l'échec de Lucius Malfoy au ministère j'ai chargé son fils d'exécuter une mission pour moi. Après une série de tentatives infructueuses, Drago à mis au point une armoire permettant de faire entrer les mangemorts dans l'école. Cela étant fait, il s'est ensuite rendu auprès de Dumbledore pour achever le travail que je lui avais confié, mais bien sûr il en fut incapable. Le tuer n'était pas accessible pour lui, mais de toute évidence le désarmer, oui. J'ai tord dis moi ? Tu dois le savoir toi qui était présent ce soir là »

« Je ne m'en souviens plus » Souffla Harry, parfaitement conscient que sa tirade ne satisferait pas le mage noir.

« Si jeune est pourtant si peu de mémoire, c'est inquiétant tu sais » Lui dit Voldemort en effectuant un demi sourire. « Tu te rappels quand même ton petit séjour au manoir Malfoy j'espère ? Réfléchi bien ce n'est pas très loin. D'ailleurs c'est à ce moment là que tu t'es battu contre ce cher Drago et que tu as gagné sa baguette magique, et c'est aussi à cet instant que tu es devenu le nouveau maître de la baguette de Sureau »

Devant la théorie plus que perspicace du seigneur des ténèbres, Harry fit la seule chose qui lui était encore accessible. Il nia.

« Ce que vous dite n'a aucun sens, je ne suis pas le maître de cette baguette. J'ai volé celle de Drago Malfoy, mais en aucun cas, je ne l'ai désarmé »

« Dans ce cas tu ne verras aucun inconvénient à te soumettre à un petit test ? » Demanda Voldemort en se levant tandis qu'il sortit de sous sa cape un paquet en velours que le garçon reconnu instantanément.

L'homme s'avança pour poser l'objet devant son ennemi et lui tendit d'emblée le bâton de la mort que le garçon observa d'un air perplexe.

« Je n'ai pas besoin de te rappeler les conséquences qui en découleront si tu as l'idée saugrenue de l'utiliser contre moi » Avertit le Lord.

« J'avoue pourtant que c'est très tentant » Sourit le garçon en la prenant entre ses doigts.

« N'oublie pas, je me suis engagé à ne pas tuer tes amis, rien ne m'empêche de les torturer pour le plaisir. Et j'ai bien entendu apporté une autre baguette avec moi » Dit-il, en montrant cette dernière dissimuler dans sa manche.

« Juste au cas où »

L'expression joviale du garçon s'estompa brutalement.

« Maintenant, tu vas pouvoir te concentrer sur la tâche suivante. Je veux que tu reconstitues ta baguette »

Harry fronça les sourcils.

« Qu'est-ce que cela vous apporteras quelle soit réparée ? Pour vous c'est plutôt une bonne chose que je ne puisse plus l'utiliser »

« Ne poses pas de question, fais-le, c'est tout »

Bien que le ton employé ne plaise pas au garçon, ce dernier s'empara du paquet en velours pour sortir les trois morceaux de baguette. Il pointa sur celle-ci le bâton de la mort et soupira le sort qui s'y prêtait :

« Reparo »

Mais une fois de plus, rien ne se produisit.

« Vous êtes heureux ? » Fit le jeune homme en se tournant vers le seigneur des ténèbres.

« Pas du tout, tu n'y as mis aucune conviction. Recommence ! »

« Ca ne sert à rien, on ne pas reconstituer une baguette brisée, Ollivander lui-même, me l'a dit »

« Je suis d'accord qu'une baguette ordinaire ne pourrait réaliser un tel exploit, mais celle que tu détiens est loin d'être quelconque, tu dois seulement y mettre un peu plus de volonté. Rappelle-toi, il faut vraiment le vouloir pour que ça fonctionne et cela na s'applique uniquement aux sortilèges sombres. La baguette n'est qu'un outils, à toi de la manier correctement »

« Et qu'est-ce qui se passera si je parviens à la remettre en état ? Est-ce que vous me réservez le même sort qu'à Rogue ? » Questionna durement le garçon.

Voldemort s'appuya sur la table et adopta une voix bien plus douce que précédemment.

« Tu possédes une partie de mon âme, ce qui te place dans une position très spéciale, je dirais même unique »

« Ce qui signifie ? »

« Te garder sain et sauf et une de mes principales priorités » Susurra le Lord.

A cela, Harry ne sut quoi répondre, c'est pourquoi il se contenta d'observer le seigneur des ténèbres qui prit le soin d'ajouter :

« Mais surtout n'omet jamais ceci, je suis le seul sur qui tu peux compter à présent. C'est moi qui te fourni de la nourriture, des habits, un lieu confortable alors quand je jugerai ton attitude irrespectueuse, c'est simple tu seras privés de ces choses et crois-moi, elles te manqueront cruellement »

« Il me semble que la dessus, vous m'avez déjà mis en garde »

« Tu es un Gryffondor, je préfère le dire trop souvent que pas assez »

Sur ces mots, le corps du mage noir se redressa et il reprit là ou il s'était arrêté :

« Allez, recommence »

Sous l'injonction, Harry orienta de nouveau le bâton de la mort sur sa baguette tout en prenant une profonde inspiration. Il attendit quelque instant jusqu'à ressentir le flux magique de la baguette venir se connecter à sa propre magie.

Tout à coup, un pouvoir grandissant lui traversa tout le corps, la sensation était stupéfiante et Harry se surprit même à l'apprécier. Il avait l'impression que ses capacités venaient de se décupler, qu'il pourrait transformer une flamme en un brasier. C'était l'un des sentiments les plus étranges qu'il avait expérimenté jusque là. C'était comme si la baguette lui fournissait une nouvelle énergie, il se sentait confiant et déterminé, si bien qu'il fut cette fois-ci convaincu de réussir.

« Reparo »

En une faction de seconde, les trois morceaux de la baguette en bois de houx et plume de phénix n'en firent plus qu'un. Harry ne put s'empêcher d'exprimer un sourire, même s'il avait conservé sur lui les fragments de sa baguette, il n'avait jusqu'à aujourd'hui, qu'un mince espoir de pouvoir la réutiliser un beau jour.

Délicatement, il referma la baguette entre ses doigts et accueillit le flux magique de cette dernière comme une vieille amie.

« Je me demande si elle fonctionne aussi bien qu'avant » Dit-il tout bas.

« La seule façon de s'en assurer, c'est de l'essayer » Répondit le Lord, comme une évidence. « Jette un sort »

Un peu déconcerté par l'encouragement du mage noir, Harry prononça la première formule qui lui vînt à l'esprit :

« Spero Patronum »

Une fumée de couleur argentée s'extirpa du bout de la baguette, prenant ensuite la forme d'un magnifique cerf qui parcourra l'ensemble de la pièce. Cette vision émerveilla Harry dont l'attention était uniquement porté sur l'animal qu'il venait de créer.

Lorsque la magie s'estompa, le garçon se tourna à nouveau vers Voldemort qui avait récupérer sa propre baguette et qu'il pointait désormais sur lui.

Harry n'eut pas le temps de réagir, que le sort fusa dans sa direction. Sa baguette vola dans la main du mage noir qui sourit en retour au jeune homme.

« Vous...vous aviez dis que je n'avais rien à craindre ! »

« En effet, ma parole tient toujours. J'avais juste besoin de te désarmer pour que la baguette de Sureau me reconnaisse enfin comme son seul et unique maître » Expliqua Voldemort.

Cette raison ne rassura pas Harry qui ne voyait rien de positif dans le fait que le seigneur des ténèbres possédait à présent une baguette en pleine possession de ses moyens.

« Bien, vous avez eu ce que voulez, je peux donc récupérer mes affaires »

« Je veux bien te rendre la cape, par contre je vais devoir garder ta baguette. Tu la récupéreras lorsque je jugerai le moment venu »

Oui, donc autrement dis, je ne suis pas prés de la revoir. Pensa amèrement Harry. Mais à dire vrai, cette décision ne le surprenait pas vraiment, il n'était pas fou au point de croire que le seigneur des ténèbres allait gentiment lui donner une arme lui permettant de le défier.

« Si je ne peux pas avoir ma baguette, alors je souhaiterai avoir autre chose »

« Quoi donc ? » Interrogea le Lord, avec intérêt.

« La gazette du sorcier. Si je suis condamné à vivre quelques temps en autarcie, j'aimerai bien me tenir au courant de l'actualité du monde sorcier »

« Voyons mon garçon, tu es pourtant bien placer pour savoir que toutes les sources de ce journal ne sont pas fiables »

« Je serais faire abstraction des articles de Rita Skeeter »

Voldemort considéra un moment la demande du jeune homme avant de répondre :

« Très bien, je te ferais parvenir la gazette de cette façon tu pourras constater les bouleversements de notre société »

Harry jeta un regard noir à son ennemi. Il savait pertinemment à quel genre de « bouleversements » Voldemort faisait allusion et devoir y assister sans pouvoir interférer, allait être un véritable supplice.

« Vous allez détruire notre monde » Murmura-t-il, en plissant les yeux.

Le seigneur des ténèbres s'approcha et s'empara du visage de son ennemi, le forçant ainsi à croiser son regard incandescent.

« Non au contraire, je vais l'améliorer »