Bonjour !
je suis ravie de vous retrouver pour un nouveau chapitre. Je n'ai pas grand chose à dire si ce n'est un grand merci à tous ceux qui suivent cette histoire et qui font ma plus grande joie en me faisant part de leurs avis. Je vous laisse découvrir la suite et vous embrasse tous très fort !
« Les forces du Mal, sont nombreuses, diverses, toujours changeantes, et éternelles. Les combattre, c'est comme combattre un monstre aux multiples têtes. Chaque fois qu'on en tranche une, une autre repousse, plus cruelle encore et plus rusée qu'avant. Vous devez affronter ce qui est instable, mouvant, indestructible » Severus Rogue, extrait d'Harry Potter et le prince de sang mélé
Chapitre 5 :
Lorsqu'Harry ouvrit les yeux, un sentiment étrange s'insinua en lui.
Allongé sur une surface qui se trouva être un tapis moelleux, son regard balaya les envions pour découvrir qu'il était dans un endroit familier. Le feu de cheminée, les fauteuils, la disposition des meubles, les couleurs rouge et or, l'emblème du lion…Il était dans la salle commune de Gryffondor.
Réalisant cela, il se redressa et prit un moment pour rassembler ses idées, ses souvenirs.
La première chose qui germa dans son esprit, c'était la douleur. Elle n'avait jamais était si importante et sa cicatrice…Il porta sa main à son front comme pour s'assurer que cette dernière n'allait pas de nouveau se mettre à brûler d'un instant à l'autre. A l'avenir, il se promit de faire attention aux mots qu'il emploierait en présence du seigneur des ténèbres. L'expérience avait été si pénible qu'il n'était pas prés de la réitérer de si tôt.
Sur cette conclusion, il tenta à présent de comprendre pourquoi il avait été amené ici.
N'était-il pas censé être retenu sur une île ?
Marchant vers l'une des quelques fenêtres obstruées par la buée, il exécuta un geste machinale de la main, afin de lui offrir une vue sur l'extérieur. C'est alors qu'il se rendit compte qu'une opaque couche de brouillard entourait étroitement l'école. Mais ce qui intrigua davantage Harry, était le fait qu'il semblait faire très froid, d'ailleurs le fait qu'un feu ronflait non loin de lui, le conforta dans cette idée.
Depuis quand les températures étaient-elles si basses un mois de mai ? Et pourquoi n'y avait-il personne ? Où était Voldemort ? L'homme ne l'aurait surement pas laissé à Poudlard seul et sans surveillance.
La pièce était très calme, le garçon ne captait aucun bruit, chose qui ne s'était jamais produite auparavant, même lorsqu'il était resté durant les petites vacances.
De plus en plus intrigué, Harry emprunta le chemin de la sortie. Il s'aventura rapidement au niveau des escaliers mais s'arrêta soudainement lorsqu'il prit connaissance d'une chose.
Il n'y avait pas un seul portrait sur les murs.
Depuis qu'il fréquentait cette école, c'était la première fois qu'il voyait une telle chose. Le garçon ne savait pas quoi penser, cette constatation le mettait quelque peu mal à l'aise.
Mettant de côté ce détail pour le moment, il descendit une à une les marches en pierre blanche, jusqu'à fouler le rez-de-chaussée. De là, il se précipita vers la grande salle, espérant trouver quelqu'un qui pourrait l'aider à comprendre la situation.
Seulement, lorsqu'il arriva sur le lieu, il découvrit les longues tables en bois ainsi que les bancs, vides. L'espace réservé aux professeurs abritait lui aussi des sièges inoccupés et Harry se rendit compte rapidement que les cuisines étaient toutes aussi désertes.
Qu'est-ce qui a bien pu se passer ?
Une peur inexplicable commença à s'insinuer en lui. Prit d'un doute, Harry se mit à arpenter toutes les parties du château, cherchant âme qui vivent. Il cria au hasard, sa voix faisait écho à travers les pièces, mais chaque fois, il ne se trouva personne pour répondre à ses appels.
Au bout d'un moment, c'est en haut de la tour d'astronomie qu'il atteignit. Il porta son regard droit devant, contemplant la brume immaculé qui se mouvait lentement dans l'atmosphère. Harry se fit la réflexion qu'il y avait quelque chose de peu ordinaire dans la contenance de ce brouillard, il ne semblait d'ailleurs pas naturel, mais plutôt…
« C'est ça » Murmura-t-il, en cherchant une explication logique. « Je suis mort et rien de tout ceci n'est réel »
« Et pourquoi cela ne pourrait-il pas l'être ? » Résonna une voix, derrière lui.
Harry pivota rapidement sur ses talons pour apercevoir une ombre dissimulée à l'extrémité de la pièce. L'individu fit un pas en avant, son regard était directement braqué sur Harry qui avait peine à croire qui se trouvait en face de lui.
« Je suis heureux de pouvoir enfin communiquer avec toi, Harry. Je suppose qu'il est inutile que je me présente ? »
Dire que le garçon était surpris était un euphémisme. Il eut tout à coup l'impression que son rêve tournait dangereusement au cauchemar.
« Qu'est-ce que... »
Harry n'avait aucune idée de l'attitude à adopter. Il avait déjà fait face à un des Horcruxes de Voldemort par le passé, mais sachant que ce dernier vivait quelque part à l'intérieur de lui, faisait naître un sentiment à la fois désagréable et troublant.
La silhouette s'avança davantage dans sa direction et s'arrêta à trois mètre de lui. De cette façon, Harry pu mieux le détailler.
Ce n'était pas comme si c'était la première fois qu'il voyait Tom Jedusor, néanmoins Harry ne put s'empêcher de s'attarder sur les caractéristique physique que ce dernier avait, jadis, arborées.
Un nez, fin et droit. Une peau pâle mais pas cadavérique, comme celle du seigneur des ténèbres. Des lèvres ayant le pouvoir de s'étirer en un sourire charmeur et envoûtant. Une chevelure sombre qui contrairement aux souvenirs de la pensine s'avérait bien plus longue. Des yeux bruns ou brillaient une lueur de malice mais également une passion dévorante pour la magie noire qui, au fil des années, avait fait naître un éclat rougeoyant dans le regard de l'homme.
Si Harry n'avait aucune peine à distinguer les dissemblances entre les deux versions de son ennemi, il avait en outre, remarqué aussi leur ressemblance. En effet, les traits du visage de cet Horcruxe lui rappelèrent singulièrement ceux de Voldemort. Comme lui, ils étaient cireux et quelque peu tirés, si bien qu'estimer un âge était difficile. Par ailleurs, il dégageait une incroyable prestance et une confiance sans faille qu'il n'avait entrevu que chez le seigneur des ténèbres, lui-même.
Le garçon en conclu que cette image devait certainement refléter l'apparence du seigneur des ténèbres à l'époque ou ce fragment d'âme avait été crée.
« Après tout ce temps, pourquoi venir me parler maintenant ? » Voulu savoir le garçon, au bout d'un moment.
« C'est simple, il m'était impossible de le faire jusque là » Répondit posément son interlocuteur. « Prendre contact avec toi dépendait entièrement du fait que tu prennes conscience que j'existais vraiment. Que tu l'acceptes et non que tu le rejettes »
« Mais comment ais-je pu ignorer que je portais un morceau d'âme durant toutes ces années ? »
« On ignore beaucoup de choses sur soi-même, par ailleurs, on peut inconsciemment savoir mais refuser de l'admettre »
Harry plissa les yeux tandis qu'il se souvint s'être de temps à autre interrogé sur le lien mentale qu'il partageait avec Voldemort, ainsi que toutes les ressemblances qui les liaient. S'était-il douté un moment que l'homme lui avait laissé bien plus qu'une cicatrice et des pouvoirs ? Avait-il malgré lui refusé d'accepter l'inévitable pour se réconforter ?
« Où sommes-nous ? » Interrogea-t-il tout à coup.
« Tu n'as pas une petite idée ? »
« On dirait Poudlard, mais c'est différent… » Dit-il en jetant un regard circulaire à la pièce. « Nous sommes dans mon esprit c'est ça ? »
« C'est exact. Plus précisément, nous nous situons là ou tu as envie d'être » Fit Tom d'un air plutôt déconcertant. « Essayes d'imaginer un autre endroit que tu aimes et vois si tu peux l'amener jusqu'à toi »
Pour le coup, Harry songea le concept ridicule. Toutefois, si comme il le pensait le paysage créé autour de lui résultait directement de son imagination, alors il pouvait très bien en concevoir un autre selon son bon vouloir. D'une certaine façon c'était comme s'il était plongé dans un rêve à la différence que là, il était à la fois maître de ses actes et bien conscient de ne pas être présent physiquement.
Se laissant finalement prendre au jeu, il pensa ardemment à un endroit en particulier.
Et aussitôt pensé, aussitôt fait.
Sous ses pieds, ce n'était plus un sol dur fait de bois, mais une pelouse verte accueillant des balançoires, un toboggan ainsi qu'un immense tourniquet ou il avait entendu d'innombrables éclats de rire. Harry ne savait pas pourquoi, mais l'image du parc situé à quelques pâtés de maisons du quatre privet Drive, lui était venu naturellement à l'esprit.
Il croisa à nouveau le regard de Tom, qui n'avait pas l'air surpris du lieu choisi et qui raconta, tel un vieux souvenir.
« Ce parc à souvent fait office de refuge lorsque la maison des Dursley devenait trop insupportable pour y demeurer. Du moins, jusqu'à ce que Dudley et ses copains arrivent et gâche se seul moment de sérénité »
« Comment vous savez ça ? » Demanda le jeune homme en fronçant les sourcils d'un air soupçonneux.
« Je sais absolument tout à ton sujet, Harry. Tes doutes, tes peurs, tes espoirs, la moindre de tes pensées…En ce moment je suis certain que tu crois que je vais chercher à endormir ta méfiance pour mieux te piéger et ainsi aider l'autre moi à se débarrasser de toi »
Le garçon ne peut réprimer un sourire amusé.
« Il est vrai que je ne peux pas m'empêcher d'être sur mes gardes lorsque je rencontre un fragment d'âme de Voldemort. Il faut dire, aux premiers abords ils ont l'air tout à fait amicaux mais avant que vous ne compreniez pourquoi, ils se mettent en quête de vouloir tuer vos amis ou de vous étrangler par surprise » Fit Harry, en remémorant ses précédentes expériences.
« La réaction que tu as pu entrevoir des Horcruxes était parfaitement normal puisqu'ils ont été crée dans un seul but : Vaincre la mort. C'est pourquoi, s'ils sentaient leurs existences menacées comme c'était le cas avec le médaillon, ils se devaient de se défendre » Expliqua Tom, comme une évidence.
« Même au prix de vouloir exterminer un de leurs semblables ? » Remarqua immédiatement Harry.
« Mais je ne suis pas un Horcruxe » Contredit l'ainé « je ne suis pas lié à un objet, mais à toi »
« Et qu'est-ce que ça change ? » Fit le sorcier, d'un ton agacé.
« Absolument tout » Se contenta de prononcer Tom par un nouveau sourire.
Harry était tenté de lui demandé davantage d'explication, mais il pressentait que l'homme n'en dirait pas plus sur le sujet. Il n'était même pas certain de devoir apporter le moindre crédit à ces paroles. Après tout, si Tom Jedusor avait un talent inné, c'était bien dans celui de la fourberie.
Une question lui brûlait néanmoins les lèvres, et il était curieux de savoir quelle serait la réponse de son interlocuteur.
« L'Horcruxe du journal intime devait aspirer l'énergie vital de Ginny pour renaître, est-ce que vous pourriez faire pareil ? Est-ce qu'il vous serez possible de prendre possession de mon corps et d'agir en toute quiétude ? »
« Je n'ai pas le contrôle sur toi, tu es seul maître de tes actions. En revanche, certaines de tes capacités te sont directement transmises par moi, comme le fouchelangue. Maintenant, en ce qui concerne l'énergie vital, te la voler ne me serait d'aucune utilité. Ce qu'il faut que tu comprennes, c'est que je subsiste à travers toi. Le mal que l'on t'inflige est aussi le mien. En te blessant, je me blesse aussi. Dans le cas contraire, ne penses-tu pas que j'aurai déjà fait une tentative ? »
« Sans doute » Répondit Harry, d'une voix succinct. « Et n'y aurait-il pas un moyen de faire transférer votre âme ailleurs ? »
« Tu veux dire dans un autre corps ? »
« Là, ou dans un objet »
Cette supposition n'eut pas l'air d'enchanté Tom, qui répliqua instantanément :
« Si c'était possible, l'autre moi l'aurait déjà envisagé »
« Mais peut-être que Voldemort ignore comment procéder ? Ou alors il pourrait très bien savoir mais refuser de prendre le risque, craignant que le processus d'extraction ne fonctionne pas de la manière sur un être humain ? Et d'après ce que j'ai pu comprendre, dans ce domaine je suis plutôt un cas unique »
Tom ne répondit pas tout de suite. Pendant de longues secondes, il se contenta de scruter le garçon de cet air insondable avant de remuer à nouveau les lèvres.
« Même s'il y avait un moyen, je n'y consentirai pas. Je me plais beaucoup ici, par conséquent je ne partirai pas. Je ne partirai jamais » Précisa-t-il, en insistant sciemment sur cette dernière phrase. « Tu ne devrais pas envisager ma présence aussi négativement, c'est même plutôt une chance pour toi »
« Une chance ? » Répéta Harry, sidéré par ces propos. « Une malédiction oui ! Je vais surement croupir sur une île déserte jusqu'à la fin de mes jours pendant que le monde sorciers sera dirigé par une espèce de psychopathe mégalomane. Et tous ça pourquoi ? Parce que vous avez décidé d'élire domicile dans MON corps ! »
« Oui, mais grâce à moi tu es toujours en vie et sous la protection de Voldemort. C'est un immense privilège, crois-moi »
« Je n'ai pas besoin qu'on me protège. C'est seulement une excuse pour me garder prisonnier et m'empêcher de voir mes amis » Répliqua le garçon, d'un ton ferme.
« Alors, c'est ainsi que tu vois les choses ? »
« Il n'y a pas un million de façon de les interpréter »
« Vraiment ? J'ai pourtant l'impression que tu omets un détail non négligeable. Tu portes en toi un fragment d'âme, ce qui signifie que tu es une cible potentiel »
« Seul Ron et Hermione sont au courant de l'existence des Horcruxes et jamais ils ne me feraient le moindre mal » Certifia Harry, qui avait une foi aveugle envers ses deux meilleurs amis.
« Malheureusement, j'ai bien peur que dans très peu de temps, si ce n'est déjà fait, ce petit secret que j'ai mis autrefois tant de peine à garder ne se révèle à bien plus de personnes que tu ne le penses. Et que crois-tu qu'il se passera lorsqu'ils apprendront qu'une partie de l'immortalité de Voldemort est liée à ta propre survit ? »
Harry ne répondit pas. Il n'avait pas envie d'avoir cette conversation, ni de songer à ce que cela sous entendait.
Tom s'avança vers lui et plaça entre eux une distance d'à peine quelques centimètres. Le garçon n'esquissa pas un seul mouvement tandis que la silhouette se pencha pour lui souffler très distinctement :
« C'est à toi qu'ils vont s'en prendre »
Un petit rire satirique, s'échappa des lèvres d'Harry.
« Vous cherchez à m'effrayer ? »
« Non, juste à te mettre en garde. Certains pourraient penser que ton sacrifice est un petit prix à payer pour venir à bout du seigneur des ténèbres. La peur et le désespoir peut amener les gens à commettre la pire des atrocités. Je ne veux surtout pas qu'il te soit fait le moindre tord » Souffla Tom, d'une voix douce.
« Pour le moment, la seule personne qui m'en procure, c'est Voldemort » Ne manqua pas de souligner le garçon.
L'ombre d'un sourire passa sur le visage de Tom.
« Il y a toujours le risque de se brûler quand on joue avec le feu, Harry. Mais de toi à moi, tu ne peux pas nier y pendre un certain plaisir »
« Je ne vois où vous voulez en venir »
« Ah, n'oublie pas que je sais tout. Provoquer ton ennemi fait partie d'une de ses nombreuses choses que tu sais être imprudentes, mais que tu ne peux pas t'empêcher de faire »
« Je ne fait que remettre ce cher Voldemort à sa place quand il se croit au dessus de tout. Il m'a marqué lui-même comme étant son égal, je crois que je ne serais pas digne de l'être si je céder à tous ses caprices comme le font ses mangemorts. Oui, même si je sais que cela le mettra dans une rage folle, même si je sais qu'il me punira pour avoir osé, je n'irai jamais à l'encontre de ce en quoi je crois »
A la grande surprise du garçon, Tom eut l'air satisfait par sa réplique. D'ailleurs, il prononça :
« Je savais que j'avais fait le bon choix en te désignant, ce tragique soir d'octobre »
Harry s'apprêta à lui demanda quelque chose lorsqu'il remarqua autour de lui, le décor devenir trouble, comme s'il venait soudain d'enlever ses lunettes. Aussitôt, une sensation de vertige l'assaillit, il faillit perdre l'équilibre mais parvint à temps à se cramponner à Tom.
« Qu'est-ce qui m'arrive ? » Dit-il, d'un ton haché.
« Je crois que tu es en train de te réveiller »
« Quoi ? Non attendez, je veux rester »
« Malheureusement, cela ne dépend ni de toi, ni de moi »
Harry leva les yeux vers Tom. Les traits, ainsi que les courbes de sa silhouette étaient parfaitement nets, contrairement au paysage.
« Puisque tu vis en moi, je suppose qu'on sera amené à se revoir »
« C'est inévitable » Souffla Tom avant de complètement disparaître.
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« Si vous voulez bien me suivre, monsieur Malefoy, c'est par ici… »
Drago suivit silencieusement le gobelin à travers la grotte. Sentant l'air froid autour de lui, il regretta immédiatement de ne pas avoir mis une veste plus chaude sur le dos. Mais bon, ce n'était pas comme s'il comptait s'éterniser ici.
Au bout d'une minute à peine, la créature s'était stoppé et se tourna vers le jeune homme pour lui demander d'un ton machinal :
« Clé s'il vous plaît »
Fouillant dans sa poche droite, Drago tendit au gobelin une petite clé en argent que celui-ci entra dans la serrure du coffre 478, et qui, jusqu'à récemment avait appartenu à Severus Rogue. Drago avait été étonné d'apprendre que son parrain lui avait légué l'intégralité de ses biens. Il n'avait jamais été vraiment proche de l'homme, leur proximité était davantage liée à une affaire familiale, plutôt qu'à une réelle complicité ou une affection mutuelle.
Pourtant, Drago songea qu'il avait réellement apprécié son parrain et les efforts qu'il avait fourni pour prendre soin de lui. Si tel n'avait pas été le cas, il aurait peut-être déjà péril de la main du seigneur des ténèbres.
Non, ce n'était pas peut-être, c'était même certain. Après l'échec de son père au ministère, le mage noir n'avait eu aucune pitié envers la famille Malefoy. Encore maintenant, le garçon pouvait sentir que le Lord n'avait pas pardonné cet échec.
Mais Severus avait toujours été là pour le protéger, pour le soutenir, parfois bien plus que son propre père. Malheureusement, il avait été trop arrogant, trop fier pour montrer à l'homme à quel point il lui était reconnaissant. Et maintenant, il était trop tard pour réparer cette erreur.
Un bruit sourd fit écho. Drago releva la tête pour s'apercevoir que la porte du coffre était à présent ouverte. Sans un regard pour le gobelin, le jeune homme s'avança et pénétra à l'intérieur.
Sans grand étonnement, il s'aperçu de deux choses. La première, c'était que l'espace n'était pas très grand, comparé aux coffres forts de sa famille, celui-ci était ridiculement petit. La deuxième, c'était qu'il y avait peu d'objets. Il avisa dans un coin, une boite contenant des pièces, dans un autre, une pile de livres aux reliures en cuir noir et marron. Un peu plus loin, il remarqua un tableau représentant un portait de famille. Un couple y était parfaitement représenté et entre eux, se trouvait un petit garçon que Drago aurait situé entre huit et dix ans. Il avait une chevelure sombre, un regard profond et une peau pâle comme la neige.
Le garçon demeura quelques secondes à le contempler. C'était la première fois qu'il voyait une image de son parrain dans l'enfance. Lorsqu'il détourna les yeux, il remarqua au fond de la pièce une table en bois ou reposer un vieux coffre poussiéreux.
Le jeune homme s'en approcha. Quand il fut à quelques centimètres, il était certain d'avoir déjà entrevu ce coffre auparavant. Mais la question était où et quand ?
Oui, je me rappel, se dit-il.
Il était couché depuis plus d'une heure, mais sans parvenir à trouver le sommeil.
C'était tous les jours comme ça maintenant, quand il fermait les yeux, il ne pouvait pas s'empêcher de penser, d'imaginer un plan plus astucieux, plus audacieux et qui serait à la hauteur de la tâche que le seigneur des ténèbres lui avait confié.
Mais Drago avait peur. Peur que quelqu'un découvre ce qu'il s'apprêter à faire, peur de ne pas trouver suffisamment de courage pour commettre un tel acte, peur des conséquences si jamais il venait à échouer. Sa vie ainsi que celle de sa mère dépendait de la réussite de cette mission, c'est pourquoi, il n'avait pas le doit à l'erreur.
Sachant qu'il ne parviendrait pas à dormir, il décida de se lever et de quitter la salle commune. Le couvre feu était largement dépassé, mais le jeune homme n'en avait cure. Prenant garde à ne croiser personnes dans les couloirs, il se rendit jusqu'aux sous sols du château et découvrit sans surprise de la lumière au niveau de la classe de défense contre les forces du mal. Il n'y avait que Severus pour travailler aussi tard.
Sans hésitation, le garçon s'y rendit. La porte n'était pas fermée seulement contre, aussi la poussa-t-il pour jeter un coup d'œil à l'intérieur.
A première vue, il n'y avait personne, ce qui était curieux. Drago pénétra doucement dans la pièce, regardant autour de lui, comme s'il s'attendait à ce que quelqu'un surgisse brusquement. Mais le silence était complet et la classe vide.
Rassuré, il marcha d'un pas feutré jusqu'au bureau de Rogue ou était éparpillé divers documents ainsi qu'un ouvrage à la reliure épaisse.
Mythes et légendes d'autrefois, put-il lire sur ce dernier.
Son regard vacilla ensuite sur un parchemin ou était annoté consciencieusement une liste d'ingrédients, ainsi que des commentaires quand à la préparation de certains d'entre eux. Drago remarqua également que parmi eux, ils en avaient trois qui avait été barré. Il se demanda alors si Severus travaillait actuellement sur la confection d'une nouvelle potion ?
« Drago ! »
Le garçon sursauta à l'appel de son nom. Il se tourna pour voir Rogue, tenant un objet sous le bras, se diriger précipitamment vers lui. A en juger par l'expression colérique imprimé sur son visage, il n'était pas content de le trouver ici.
« Est-ce que vous cherchez à vous attirer des ennuis supplémentaires ! Vous devriez être dans votre dortoir ! »
« Calmez-vous, personne ne sais que je suis là. Je commençais à devenir fou à tourner sans cesse dans mon lit. Il faudrait que vous me fournissiez une potion de sommeil »
« Je n'en ai pas, allez à l'infirmerie » Répondit sèchement l'homme.
Drago afficha un air mécontent qu'il s'efforça d'effacer pour laisser place à un petit air suffisant.
« Sur quoi travaillez-vous ? » Demanda-t-il, en tendant le bras pour s'emparer d'un parchemin.
Mais à peine l'eut-il en main, que Severus lui arracha et souffla d'une voix laconique.
« Rien »
Il posa sur la table un coffre en bois, dans lequel il commença à ranger tout ce qui se trouver sur la table. Au bout d'un moment, il s'arrêta et regarda le garçon.
« Je sais pourquoi vous ne parvenez pas à dormir et ce n'est pas une potion qui arrangera les choses, Drago »
Celui-ci, sentit sa mâchoire se contacter.
« Ce ne sera que temporaire, jusqu'à ce que je parvienne à… » Il s'arrêta, plissa les yeux et inspira. « Une fois que se sera fait, les choses seront beaucoup mieux » Dit-il, rapidement.
Rogue n'avait pas détourné une seconde les yeux du jeune homme, qu'il sentait tourmenté.
« C'est vraiment ce que vous pensez ? Ou est-ce une façon de vous rassurer ? »
Drago le fusilla du regard.
« Je n'ai pas besoin de me rassurer, je sais pertinemment ce que je fais ! »
« Alors vous devez savoir que cette tâche-ci ne sera que la première que d'une longue série. Une fois que vous aurez commencé vous ne pourrez pas vous arrêter. On exigera toujours plus de vous. Et si vous échouez, vous devrez en payer les conséquences »
« A quoi est-ce que vous jouez ? Qu'est-ce que vous cherchez ? » Fit Drago, avec une lueur colérique dans les yeux.
« Je vous l'ai déjà dit, je veux vous protéger. Mais j'ai besoin que vous me fassiez confiance, que vous vous confiez à moi »
« Me confier ? » Répéta le garçon, soupçonneux. « Pourquoi ? Pour qu'ensuite vous puissiez allez tout lui répéter et qu'il croit que je n'y parviendrai pas »
Rogue s'approcha de lui et lui attrapa les épaules fermement.
« Vous êtes tellement jeune, Drago, que vous pensez que ce genre de sacrifice vaut la peine pour s'attirer la fierté et les faveurs du seigneur des ténèbres. Mais est-ce vraiment ce que vous désirez ? Une vie de servitude dans la peur et dans la crainte ? Rien ne vous oblige à faire les mêmes choix que votre famille »
Le silence s'installa, Drago sentit les battements de son cœur battre frénétiquement contre sa poitrine.
« Il me tuera si je lui désobéis » Murmura-t-il, doucement.
« Non, ça n'arrivera pas » Souffla Rogue.
« Vous ne pourrez pas toujours me protéger. Tôt ou tard, je serai amené à faire des choses par moi-même et vous savez qu'il y veillera »
« Je tâcherai de prendre d'autres précautions d'ici là » Dit-il en le lâchant, pour revenir devant le coffre en bois qu'il ferma à l'aide d'une clé.
Drago leva un sourcil.
« Vos travaux sont si important que ça ? »
L'homme ne répondit tout de suite. Drago songea qu'il y avait quelque chose d'étrange ce soir. C'était la première fois que l'attitude de l'homme le laissait aussi perplexe. Il semblait presque inquiet.
« Vous ne devez jamais parler de ça à qui que se soit, Drago » Souffla Severus en désignant l'objet entre ses mains. « A personne, vous entendez »
Devant le ton plus que sérieux de son aîné, le garçon hocha de la tête. Il ne put néanmoins s'empêcher de demander.
« Mais qu'est-ce que vous faites au juste ? Vous créez une nouvelle potion ? Un sortilège ? »
Severus ne répondit pas immédiatement, et quand il le fit, ce fut à peine un murmure.
« Je travail sur ce qui sera peut-être notre salut à tous les deux »
Sans plus d'explication, il se dirigea vers une armoire et l'ouvrit pour en sortir un flacon teinté de violet qu'il tendit au jeune homme.
« Pas plus de trois gouttes » Prévint-il. « Maintenant, laissez-moi »
Drago s'empara de la potion de sommeil, et se tourna pour quitter la classe, l'esprit des plus confus.
« Monsieur Malefoy ? »
Drago sortit soudain de ses pensées pour remarquer que le gobelin s'adressait à lui.
« Est-ce que vous désirez emporter quelque chose ? »
Le garçon regarda une fois de plus le coffre et le prit entre ses mains.
« Oui, je vais prendre ceci »
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Émergeant des profondeurs de son subconscient, Harry prit soin de regarder longuement autour de lui. Reconnaissant les meubles en bois, le parquet couleur beige et le lit douillet sur lequel il reposait depuis qu'il avait acquis cette nouvelle chambre, il fut cette fois-ci, convaincu d'être pleinement réveillé.
Il remarqua que la pièce était plongée dans une semie pénombre. Tournant sa tête en direction de la fenêtre, il comprit rapidement pourquoi en avisant la pluie battre rageusement contre les carreaux et les nuages gris encombraient le ciel. Mais ce que le garçon n'avait pas considéré en premier lieu, était la présence du seigneur des ténèbres qui avait le regard tourné vers l'extérieur.
Étrangement, Harry demeura quelques secondes à l'observer, il était si rare de pouvoir regarder le mage noir quand celui-ci n'en avait pas conscience.
Bien que sous cet angle, il ne lui était possible de distinguer qu'une partie de son visage, il put néanmoins y lire un sentiment d'apaisement et contre toute attente, une once de douceur. Le garçon songea donc qu'il était capable d'exprimer autre chose que de la haine ou de la colère. Qui l'eut cru ? Voldemort avait beau avoir changé d'apparence, mutilé son âme, rejeté toute forme d'émotion considéré comme faible, il subsistait toujours en lui, une certaine forme d'humanité.
Avec une pointe de compassion, Harry pensa que Tom jedusor aurait surement pu avoir un bel avenir s'il ne s'était pas tourné vers la magie noire ou s'il avait eu une mère comme la sienne à ses côtés. En repensant aux paroles évoquées plus tôt dans la journée, il ne put ignorer la culpabilité qu'il ressentait d'avoir était aussi injuste envers la défunte personne de Méraupe Gaunt. Il ne pouvait pas y avoir de comparaison entre lily et la mère de Tom, puisque ces dernières ont vécu des vies bien différentes.
Mérope avait été rejeté par sa propre famille et par celui qu'elle aimait. Seule et enceinte, elle s'était retrouvée à errer dans les rues sans personne pour l'épauler et sans un sou en poche. Quelque part, Harry pouvait comprendre qu'une femme aussi vulnérable, fatigué et à la fois aux portes du désespoir, n'avait pas eu la force de continuer à vivre. Pourtant, au plus profond de lui, il savait également qu'une mère ne devrait jamais avoir à abandonner son enfant.
Ceci l'amena d'ailleurs à se demander ce que Voldemort pouvait bien ressentir à ce sujet ? Il l'avait déjà entendu parler de son père, qu'il détestait profondément, mais qu'en était-il de sa mère ? Harry pensa qu'il ne connaîtrait surement jamais la réponse à cette question. Il y avait tant de mystère qui planait autour de Voldemort, c'est peut-être ça qui le rendait parfois aussi déconcertant.
Laissant de côté ses réflexions, Harry reporta de nouveau son attention sur le mage noir, qui n'avait pas bougé d'un cil. Il n'était vraiment pas désireux d'affronter l'homme une fois de plus aujourd'hui. Mais peut-être pourrait-il s'allonger et attendre qu'il s'en aille ? Voldemort n'était pas quelqu'un de patient n'est-ce pas ? Il n'allait sûrement pas rester planté là, durant des heures ?
Le garçon était sur le point de mettre son plan à exécution, quand une voix sifflante s'éleva dans les airs :
« Je sais que tu es réveillé »
Harry émit un léger soupir. Tant pis pour le plan.
Voldemort tourna lentement la tête, son regard aux reflets rougeâtres se posa sur le jeune homme qui, malgré lui, ne put s'empêcher de faire la distinction avec le fragment d'âme qui résidait en lui. Il était dur de croire, que les deux n'étaient en réalité qu'une seule et même personne.
« Qu'est ce qui m'a trahi ? » Demanda Harry, nonchalamment en se mettant en position assise.
Le seigneur des ténèbres ne répondit pas immédiatement. Il se contenta de fixer le jeune homme qui, à aucun moment, ne détourna les yeux.
« C'est simple, tu as tout à coup cessé de ronfler » Expliqua posément l'homme.
« Quoi ! » S'exclama Harry en adoptant une expression scandalisée. « Je ne ronfle pas ! »
« De toute évidence, tu ne t'ais pas entendu » Fit le Lord.
Le garçon ne répliqua pas. Pour la première fois, il se sentit honteux en présence de son ennemi. Bien sûr, il lui était déjà arrivé de ronfler à l'occasion d'un rhume ou lorsqu'il était vraiment fatigué. Mais que Voldemort ait été témoin de cela, était tout simplement humiliant.
Reprenant une expression impassible, le mage noir fit quelques pas, de façon à se rapprocher du jeune homme.
« Maintenant que tu es revenu à toi, j'aimerai que nous nous mettions d'accord une fois pour toute. A l'avenir, quand je te demanderai quelque chose, c'est une réponse que j'attends et non une contestation. J'exige également que tu t'adresses respectueusement envers moi, de cette façon, tu éviteras certains désagréments » Dit-il en appuyant sur ce dernier mot.
Harry sembla un instant penser que la qualification torture était préférable à celle de désagrément lorsqu'on était longuement exposé au sortilège Doloris. Cependant, à la lumière des récents événements, il était préférable de ne pas faire de remarque à ce sujet.
« Je te le répète, si tu suis mes règles, tu te rendras compte que la vie ici peut-être agréable et j'accéderai plus facilement à tes demandes. N'aimerais-tu pas écrire de temps à autre à tes amis ? Faire de la magie ? Ou encore voler sur ton balai ? » Proposa le Lord, sachant tout l'intérêt que le garçon portait pour ces trois choses.
« Je suivrai vos règles si ces dernières ne m'oblige pas à enfreindre mes principes » Déclara Harry d'un ton inflexible, en plongeant son regard dans celui du seigneur des ténèbres. « Laissez-moi-vous apprendre quelque chose sur moi. Vous obtiendrez beaucoup plus de ma part en considérant mes mœurs, plutôt qu'en recourant à la violence ou au chantage »
L'homme eut un petit rire cynique.
« Mes méthodes se sont toujours révélées efficaces par le passé. Alors qu'est-ce qui te permet de penser que j'en changerai ? »
« Parce que cette fois-ci, il s'agit de moi »
Harry avait prononcé cette phrase sans vraiment réfléchir.
Voldemort semblait s'être figé. Puis, en une fraction de seconde, il s'était retrouvé en face du garçon qui tressaillit en sentant une main ferme et glacée agripper son visage.
« Quel prétentieux tu fais ! Croire que j'accorderai une telle faveur simplement parce que c'est toi »
Le garçon déglutit. Le fragment d'âme avait raison, il ne pouvait vraiment pas s'empêcher de provoquer le Lord dés qu'une occasion se présentait.
Les vieilles habitudes ont la vie dure. Se dit-il, comme pour expliquer son action téméraire.
« Je vous demande seulement de respecter mes choix, ce qui implique de ne pas me contraindre d'exécuter ce qui est votre volonté. Je vous rappel que c'est vous qui m'avez forcé à venir vivre ici, je n'y suis pas de mon plein gré. Alors, la moindre des choses serait d'essayer de faire en sorte que cette cohabitation ne soit pas trop difficile à supporter pour nous deux »
Lâchant rapidement le garçon, le Lord sembla réfléchir un moment.
« Bien. Que propose-tu pour la rendre plus acceptable ? » Demanda Voldemort, froidement.
« Eh bien…Nous pourrions commencer par avoir des conversations plus civilisées sans forcément que le ton hausse, que les insultes pleuvent ou que les sortilèges ne fusent. Je suis ici pour être protégé n'est-ce pas ? Et non pour être molesté »
Voldemort leva un sourcil mais ne fit aucun commentaire. Harry prit donc ce silence pour un signe d'encouragement et continua.
« Par ailleurs, il est hors de questions que je vous divulgue des informations si ces dernières compromettent la sécurité des personnes auxquelles je tiens. Vous voulez savoir comment moi et mes amis nous avons débusqué et détruits vos Horcruxes, pas vrai ? Alors sachez écouter et laissez derrière vous vos désirs de vengeance. Punir les personnes qui ont contribué à leurs anéantissements, ne les ramènera pas et n'essuiera pas non plus votre échec »
« De quel échec parles-tu exactement ? » Interrogea le seigneur des ténèbres, dont le timbre de voix était subitement redevenu menaçant.
Harry savait qu'il aurait du méditer sur le dicton « Tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler ». Cependant, il semblerait que face à son ennemi, les mots dépassent littéralement sa pensée.
« Vous êtes une personne très intelligente, Voldemort, mais vous êtes aussi très fier. Vous étiez tellement persuadé qu'on ne découvrirait pas votre secret que vous n'avez même pas pris la peine de renforcer les protections autour de vos Horcruxes, ni même de vérifier s'ils étaient toujours intacts. Ce n'est qu'une fois avoir pénétré le coffre fort des Lestrange, que vous avez eu un doute à ce sujet. Vous vous êtes interrogé et là vous avez commencé à avoir peur. Je le sais parce que je l'ai ressenti » Dit-il avant que le mage noir ne puisse démentir ces propos.
« Au fond, vous ne cherchez pas vraiment à savoir comment ils ont été détruits, mais plutôt pourquoi vous avez échoué. Ce n'est pas contre moi, ce n'est pas contre Dumbledore et encore moins envers le professeur Slughorn que vous êtes en colère, mais contre vous-même » Déclara Harry en plongeant profondément son regard dans celui de l'homme.
Nul n'aurait pu dire quelles étaient les pensées du seigneur des ténèbres en cet instant. Son regard et les traits de son visage étaient si inexpressifs que le garçon s'attendait au pire.
Il entendit sa voix s'élever. Bien qu'elle ne fût pas plus haute qu'un murmure, elle n'en était pas moins effrayante.
« Personne ne parle de cette façon à Lord Voldemort. Je pensais que la petite expérience de tout à l'heure aurait eu l'avantage de t'apprendre ou est ta place. Et pourtant voilà que ton coté intrépide et insoucieux refait surface. Dis-moi, mon garçon, est-ce vraiment de la bravoure ou es-tu à ce point stupide ? »
S'extirpant du lit, Harry se leva pour faire face à l'homme et lui répondre :
« Ni l'un, ni l'autre. Vous m'avez posé une question, je me suis contenté d'y répondre le plus honnêtement possible. Vous savez, vous pouvez dire que je suis foutrement émotif, vous moquer de mon dévouement envers les autres ou de ma naïveté si vous le voulez. Mais contrairement à d'autre, je ne déformerai jamais le fond de ma pensée pour votre bon plaisir. Si souhaitez être flatté ou si vous redoutez d'entendre la vérité, alors ce n'est pas moi que vous devriez interroger, parce que je suis tout simplement incapable d'être hypocrite »
Harry était surpris de constater que le mage noir n'avait pas encore dégainé sa baguette pour lui lancer un mauvais sort. Il connaissait suffisamment le tempérament de l'homme pour savoir qu'il acceptait mal les critiques ou qu'on lui rappel ses tords.
Malgré tout, Voldemort demeura calme et imperturbable. Il observa le garçon d'un regard inquisiteur durant de longue seconde qui parurent une éternité pour le jeune homme.
« La franchise est en outils à manier avec précaution, mon garçon. On ne sait jamais les effets qu'elle peut induire sur certaines personnes. Mais par chance, c'est un de tes traits de caractère que je commence à cerner et qui, contre toute attente, s'avère être appréciable » Fit le Lord, d'une voix presque amicale.
Les sourcils du jeune homme se froncèrent et il pensa un instant avoir mal entendu.
Dehors, il avait cessé de pleuvoir. A présent, le soleil perçait ici et là, les nuages sombres qui formaient un gigantesque amas dans le ciel.
D'amicale, l'expression du seigneur des ténèbres était subitement passée à sévère. Il fit un pas en avant, se retrouvant ainsi très proche du garçon qui, instinctivement, recula. Malheureusement, il se rendit rapidement compte que le lit situé tout juste derrière lui, l'empêcher d'amorcer ce geste. Soudain mal à l'aise, notamment parce que Voldemort le dominait d'une bonne tête, Harry tenta néanmoins de ne rien n'en faire paraître.
« Surtout, Harry, ne penses jamais à me mentir. Parce que crois-moi, je le saurai et tu le regretterai amèrement »
Sur ses paroles, le Lord se tourna et marcha en direction de la sortit. Cependant, avant de quitter la pièce, il précisa :
« A partir d'aujourd'hui, le dîner sera servi tous les soirs à vingt heure précise. Pour ton bien être, je te conseil vivement d'y insister et peut-être pourrons nous alors entamer des discutions plus civilisées »
Une fois seul dans la chambre, Harry laissa tout le poids de son corps tomber mollement sur le matelas.
Alors qu'il repassa dans sa tête la conversation qu'il venait d'entretenir avec l'homme, il remarqua une chose futile.
C'était la première fois que Voldemort se contentait de l'appeler juste, Harry.
