« Ah, si seulement Harry Potter savait ! […] S'il savait ce qu'il représente pour nous, les humbles, les esclaves, nous le rebut du monde de la magie » Dobby extrait d'Harry Potter et la chambre des secrets

Chapitre 6 :

« Monsieur Potter, le dîner est servi » Informa Leina.

Adossé contre le rebord de la fenêtre, le garçon soupira.

« J'arrive » Dit-il d'une voix monocorde.

Posant pieds sur le sol, il se dirigea d'un pas monchalant vers le corridor pour emprunter l'escalier situé tout au fond. A peine fut-il arrivé au rez de chaussez, qu'il humecta une bonne odeur de poulet et d'herbes aromatiques. La volaille avait toujours fait partie d'une de ses viandes préférées, d'ailleurs il se rappelait en avoir préparé fréquemment chez les Dursley. Cuisiner pour eux, était bien l'une des rares choses qu'il n'avait pas considéré comme une corvée.

Pénétrant dans la salle à manger, il remarqua que Voldemort était déjà installé à table. Sans un mot à son égard, il prit place à l'autre bout de cette dernière et plaça la serviette en tissu, posée préalablement à côté de son assiette, sur ses genoux.

N'importe qui en cet instant, aurait pu sentir une tension presque palpable entre les deux hommes. Harry n'avait aucune envie de reproduire l'expérience de la veille, qui avait consisté pendant tout le repas à entendre le bruit des couverts et des mastications. Si Voldemort ne souhaitait pas lui parler, alors pourquoi avoir exigé sa présence lors du dîner ?

En accompagnement du poulet, plusieurs plats apparurent sur la table, dont un contenant du riz, un autre des pommes de terre. Quelques carottes et petits pois mêlés étaient disposés au centre et enfin une salade verdoyante avait été ajoutée au menu.

Alors que le seigneur des ténèbres se servit en tubercule, Harry s'empara du plat contenant les légumes.

Il y a peine quelques jours auparavant, le garçon n'aurait pas cru possible de pouvoir manger à la même table que Voldemort. L'idée était à la fois ridicule et inconcevable. Pourtant, Harry savait qu'au vu de la situation, il allait devoir instaurer ces petites choses, à priori futiles, au sein de la vie quotidienne. Il ne pouvait décemment pas se priver de manger, de dormir, de parler, en attendant que quelqu'un découvre qu'il était retenu sur cette île. Si une personne venait effectivement à débusquer cet endroit, ce dont Harry doutait fortement, il devait l'admettre.

Mis à part Voldemort et Leina, il n'avait aucun moyen de rentrer en communication avec l'extérieur. Pour l'heure, l'homme était intransigeant et le garçon pressentait que beaucoup d'eau aurait coulé sous les ponts avant qu'il ne change d'avis. Quand à l'elfe, elle était entièrement dévouée au mage noir. Harry avait bien tenté de la soudoyer ou de négocier avec elle, mais rien n'y faisait. Elle demeurait inflexible.

Reportant son attention sur la viande qu'il s'évertua à couper délicatement, il pensa qu'on aurait pu entendre une mouche volée.

Je n'aurais même pas besoin de me suicider, je vais finir par mourir d'ennuis ! Se dit-il, en soupirant pour la deuxième fois en à peine quelques minutes.

Il releva son regard pour observer Voldemort qui avait l'air parfaitement détendu et qui l'ignorait complètement. Cette constations ne fit qu'accentuer son agacement qu'il ne parvint plus à contenir.

« Tu as passé une bonne journée, Harry ? » Fit-il à lui-même. « Oh, oui magnifique ! J'ai regardé le soleil se lever, atteindre son Zenith et comme je n'avais rien d'autre à faire, j'ai même assisté au crépuscule. J'ai aussi vu deux petits crabes qui se battaient sur la plage cet après-midi. J'ai décidé de les appeler Harry et Voldemort »

Le seigneur des ténèbres venait de piquer un morceau de poulet à l'aide de sa fourchette, mais avant de le déguster, il reporta son attention sur le garçon et demanda d'une voix faussement curieuse :

« Lequel des deux à gagner ? »

« Aucun, je les ai séparé. J'ai laissé Harry sur la plage et j'ai balancé l'autre à la mer »

Tandis que le jeune homme attrapa son verre d'eau, un petit sourire naquit sur le visage du seigneur des ténèbres.

« Le sarcasme est l'arme des esprits faibles, tu es conscient de cela ? »

Harry avala plusieurs gorgées, histoire de se désaltérer. Puis, il reposa tranquillement son verre avant de formuler une réponse.

« Soit, mais n'empêche que chaque fois que je l'utilise, cela vous irrite. C'est donc qu'un pauvre d'esprit comme moi parvient à toucher une personne aussi clairvoyante que vous »

Les doigts de Voldemort se contractèrent autour de ses couverts, mais très vite il réprima cette envie de corriger le garçon pour son impertinence. L'air de rien, il avala un autre morceau de viande et déclara le plus posément possible.

« Le fait que je te réprimande signifie seulement que j'essaye de t'inculquer le respects dû à tes aînés, mais je dois avouer que la tâche est plus ardue que je ne l'avais songé. Je vais mettre ça sur le compte de ton odieuse famille moldu, qui a largement sous estimé ton éducation »

Harry haussa les épaules, il ne se sentait pas le moins du monde blessé par cette remarque.

« Aussi odieux étaient-ils, c'était quand même ma famille. Je ne pense pas que j'aurais été plus heureux dans un orphelinat »

Voldemort ne répondit pas. Connaissant parfaitement le passé de l'homme et le gout amer que Stockell lui avait laissé, Harry savait qu'il ne l'aurait pas contredit.

Malheureusement, cette réplique avait jeté un froid, et le silence s'installa une nouvelle fois dans la pièce. C'est dans cette atmosphère, que le jeune homme acheva son repas.

Lorsqu'il leva les yeux, il s'aperçut que le seigneur des ténèbres avait lui aussi terminé. Ce dernier fit alors appel à Leina, qui se chargea de débarrasser la vaisselle.

Cette tâche accomplie, Harry se leva, s'apprêtant à quitter la table lorsqu'une voix l'en empêcha.

« Reste assis »

Après quelques secondes d'hésitation, le garçon décida de reprendre sa place. Voldemort, lui, n'avait pas bougé. Son regard était focalisé uniquement sur Harry qui, visiblement, attendait que l'homme se manifeste à nouveau. Ce qui ne tarda pas à arriver.

« J'aimerai que nous poursuivions notre petite conversation de la dernière fois, avant que les choses ne se mettent à déraper… » Dit-il d'un ton, presque aimable.

« Qu'en est-il du professeur Slughorn ? » Demanda vivement Harry.

« Avec ou sans son aide, je suis persuadé que Dumbledore aurait fini par deviner que j'avais crée plus d'un Horcruxe. D'autre part, je suppose que dans ce cas précis et de façon tout à fait exceptionnelle, je peux me montrer quelque peu laxiste. J'espère seulement qu'Horace Slughorn ne commettra plus la même erreur, tout comme moi j'éviterai de reproduire la mienne »

Harry ne savait vraiment pas laquelle de ces deux nouvelles le surprenait le plus. Savoir que le seigneur des ténèbres était prés à passer outre, ou l'entendre admettre qu'il avait commis une erreur ?

« Vous savez, obtenir ce souvenir à été très difficile. Notamment parce que le professeur Slughorn était honteux d'avoir abordé avec vous un tel sujet, mais aussi parce qu'il s'en voulait vis-à-vis de ma mère. S'il a accepté de me le céder, c'était pour soulager enfin sa conscience et réparer le mal qui a été fait »

A cela, le seigneur des ténèbres afficha une expression dédaigneuse.

« La culpabilité fait partie de ces sentiments qu'il faut éradiquer et qui rend l'être humain, faible »

« C'est vrai que vous, vous êtes incapable de ressentir du remord. A force de vous amputer d'émotions, la vie va finir par vous paraître bien fade » Déclara simplement Harry.

« Je n'ai nul besoin de ce genre de chose. Ce que j'ai me satisfait amplement » Fit Voldemort, avec une pointe d'arrogance dans la voix. « Mais revenons à ce qui m'intéresse. Mes Horcruxes. Je sais déjà dans quelle circonstance mon journal a été détruit et je sais également que toi et tes amis avez pénétré le coffre fort des Lestrange pour trouver la coupe de Poufsouffle. Mais qu'en est-il des autres ? »

Etant soudain de meilleure humeur, Harry décida de satisfaire la curiosité du mage noir.

« La bague à été trouvé par Dumbledore. Il s'était douté que vous ne cacheriez pas vos fragments d'âmes dans des endroits quelconque, c'est pour cette raison qu'il s'est rendu jusqu'à l'ancienne maison des Gaunt et qu'il y a trouvé l'objet »

« Oui, et grâce aux souvenirs que j'ai pu entrevoir de ce traite de Severus, je sais que le vieil homme n'a pas résisté à l'envie de mettre la bague à son doigt et qu'il l'a payé très cher » Sourit le seigneur des ténèbres.

A ce moment, Harry s'abstenu de préciser que si Dumbledore avait mis la bague c'était parce qu'elle était sertie de la pierre de résurrection qui faisait partit des reliques de la mort, et non pour l'Horcruxe en lui-même. Mais Voldemort n'avait pas besoin de connaître ce détail.

« J'imagine que la cachette de ma bague n'a pas été trop difficile à débusquer. Néanmoins, ce n'est pas le cas de tous mes Horcruxes, n'est-ce pas ? » Lança le Lord, en incitant le garçon à continuer son récit.

« Peu avant que Poudlard soit attaqué, Dumbledore m'avait demandé de l'accompagner dans un endroit ou il était certain de trouver un nouvel Horcruxe. Nous sommes allés dans cette grotte, et on y a découvert le médaillon de Salazar Serpentard. Pour pouvoir le récupérer, Dumbledore s'est proposé de boire cette eau infâme et il m'a fait promettre de lui en donner jusqu'à ce qu'il n'en reste plus. Et c'est ce que j'ai fais »

Les images de cet abominable souvenir, lui revinrent brutalement en mémoire. La voix suppliante de Dumbledore résonnait encore à ses oreilles tandis qu'Harry se revoyait, malgré lui, porter la coupelle d'eau aux lèvres de l'ancien directeur.

« Quand j'ai récupéré le médaillon, nous avons été attaqué. Même s'il était épuisé, Dumbledore nous à protégé contre les Inferi. Nous sommes ensuite rentrés à Poudlard et c'est là que j'ai appris que des mangemorts avaient pénétré l'école. Finalement, ce n'est qu'après sa mort que j'ai découvert que le médaillon était un faux et que nous avions fait tout cela pour rien »

Le visage de Voldemort paru tout à coup se tordre en une expression furieuse.

« Comment se fait-il qu'un faux médaillon ait était plaçé là ! » S'exclama-t-il, rapidement.

C'est à cet instant que le Lord réalisa quelque chose : Quelqu'un d'autre savait.

Il regarda Harry qui ne cacha pas son contentement face au désemparement de son ennemi.

« Il y avait un message à l'intérieur du faux médaillon qui s'adressait directement au seigneur des ténèbres. A peu de chose prés cela disait : Bien que je serais déjà mort quand vous lirez mon petit message, je voulais vous dire que c'est moi qui est découvert votre secret et que j'ai l'intention de détruire le véritable Horcruxe dés que je le pourrai. Oh et c'était signé R.A.B à la fin »

La mâchoire du mage noir se crispa davantage. Il savait fort bien à qui correspondait ces initiales.

« Alors Regulus était au courant et il m'a également trahit » Dit-il dans un murmure glacial.

« En réalité, c'est lui qui a été trahit le premier » Ne put s'empêcher de souligner Harry.

Il regretta immédiatement ses paroles en avisant cette lueur véhémente imprégner le regard de son vis-à-vis et un flux magique fortement concentré, s'élever dans les airs. Harry en avait la chair de poule. C'était comme si, à ce moment, Voldemort pouvait décider de tout détruire autour de lui.

Heureusement que ce pauvre Régulus est déjà mort. Pensa-t-il.

« Et qu'est-ce que tu entends par c'est lui qui a été trahit le premier ? » Siffla le seigneur des ténèbres.

Harry savait qu'il avait encore perdu une occasion de se taire. En même temps, ce n'était pas tous les jours qu'il détenait une information très prisée par le mage noir.

« Régulus Black était un fervent défenseur de la cause des elfes et il tenait tout particulièrement au sien. Un jour, vous avez emprunté Kreattur pour tester les sorts de défense entourant le médaillon, ces derniers étaient si puissants qu'ils ont failli le tuer. Mais, Régulus avait préalablement ordonné à son serviteur de revenir, et c'est ce qu'il fit. Quand il a su ce qui s'était passé, il était furieux. C'est pour cette raison qu'il a demandé à Kreattur son aide. Il la emmené sur cette île ou vous l'aviez laissé et Régulus à subtilisé le véritable Horcruxe pour le remplaçer par un faux. Après quoi, il a été attaqué et noyé par les Inferi »

La colère de Voldemort n'avait pas diminué, elle semblait même s'intensifier. Il s'écoula de longues secondes avant qu'il ne se remette à parler.

« Alors c'est pour ça que j'ai été trahit. POUR UN VULGAIRE ELFE DE MAISON ! »

Harry aperçu du coin de l'œil une des fenêtres se fissurer sur toute la longueur. Il s'attendait d'une seconde à l'autre à la voir briser en morceaux.

« Régulus est mort, mais l'elfe, lui, je sais qu'il est toujours vivant » Souffla le seigneur des ténébres.

Le jeune homme sentit son cœur rater un battement. Non il n'allait quand même pas…

« Kreattur n'a fait qu'obéis aux ordres de son maître, vous ne pouvez pas le punir pour ça » S'indigna le garçon.

Un rictus particulièrement sadique étira la bouche sans lèvres du mage noir.

« Oh, mais je n'ai jamais dit que je comptais le punir. Le châtiment que je lui réserve est beaucoup moins indulgent »

Harry eut peur de trop bien comprendre l'intention qui se cachait derrière ces paroles.

« Je crois que cet elfe est toujours sous les ordres de la famille Black » Fit Voldemort, en réfléchissant à voix haute.

« Non. Cet elfe m'appartient, il m'a été légué par mon parrain, Sirius » Claqua Harry, d'un ton rauque.

« Eh bien, voilà une coincidence qui tombe à pic pour une fois ! » S'exclama le seigneur des ténébres, avec enthousiasme. « Puisque tu es son maître, je vais te laisser le privilège de t'occuper de son sort »

« Alors là, n'y comptez pas ! »

Voldemort s'attendait à cette réponse, c'est pourquoi il sourit.

« Puisque tu refuses, je vais donc m'en charger »

Le jeune homme plaqua violemment le plat de ses mains sur la table, tandis qu'il se leva d'un bond.

« Nous étions d'accord ! Vous ne pouvez pas utiliser les informations que je vous donne pour blesser les personnes auxquelles je tiens ! »

« Mais un elfe de maison n'est pas une personne, mon garçon. Par ailleurs, je me souviens qu'effectivement tu as proposé cet arrangement, en revanche, je n'ai jamais dis que j'y consentirai »

Harry avait la soudaine envie d'aller flanquer son poing en plein milieu du visage de ce sale serpent. Cependant, il se ravisa et préféra marcher en direction de la sortie, plutôt que de faire un geste qu'il pourrait amèrement regretter.

« Nous n'avons pas fini, Potter » Cria le Lord, en lui jetant un sort d'immobilisation.

Dans une cause qu'il savait perdue d'avance, Harry tenta de se soustraire au sortilège.

« Si vous osez toucher à Kreattur, je vous assure que… »

« Que quoi ? Qu'est-ce que tu vas faire ? »

« Je serais dans l'obligation de casser mon vœu, et vous perdrez alors un autre Horcruxe »

Voldemort se plaça en face du garçon et lui lança froidement.

« Tu sais que si tu fais ça, tes amis ne seront plus à l'abris »

« Alors, j'espère de tout cœur qu'ils seront suffisamment apte à se défendre, et qu'ils trouveront le moyen de détruire votre dernière parcelle d'immortalité »

Il eut un moment durant lequel les deux sorciers se mesurèrent du regard, sans ciller.

Le seigneur des ténèbres sembla frustré, et c'était une chose qu'il détestait ressentir. Lorsqu'il s'adressa de nouveau au jeune homme, sa voix était redevenue plus calme.

« Tu ferais un si grand sacrifice uniquement pour un elfe de maison »

« Il est beaucoup plus que ça pour moi. Et contrairement à vous, je prends bien soin de ce qui m'appartient »

Harry n'aurait pas su l'expliquer, mais il remarqua un changement inopiné dans l'expression faciale du mage noir. Il était incapable de décrire cette lueur qui avait traversé en une fraction de seconde le regard de l'homme. Cependant, il était certain d'une chose, c'est que ces mots ne l'avaient pas laissé indifférent.

D'un geste imperceptible de la main, Voldemort libéra le garçon du sortilège et fit un pas de plus dans sa direction.

« Tu n'as pas idée de ce que moi je suis capable de faire pour garder à mes cotés ce qui est mien »

Avant qu'Harry ne puisse même penser à une réponse, le seigneur des ténèbres avait transplané à mille lieues de là.

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Ou peut-elle bien être ? Réfléchi, réfléchi.

Drago s'était répété ses paroles pas moins d'une vingtaine de fois depuis qu'il était entré en possession du coffre de Severus Rogue. Malheureusement, n'ayant pas la clé pour l'ouvrir, il lui était impossible d'accéder à son contenu.

En conséquence, le jeune homme avait fouillé le manoir et ses nombreuses cachettes, mais sans succès. Il s'était ensuite rendu jusqu'à la résidence de son parrain, mais là encore, il n'y trouva pas l'objet désiré. Il avait, bien entendu, pensé à Poudlard, seulement l'endroit était si immense qu'il ne savait pas par ou commençer ses investigations.

Si seulement, je pouvais avoir un indice. Se dit-il, tout en plissant les yeux sur le coffre qui semblait le narguer.

C'est alors qu'il pensa à quelque chose. Les portraits !

Il était bien connu que tous les directeurs de Poudlard avaient leurs portraits, ce qui signifiait que Severus devait lui aussi avoir le sien.

La sourire qui était apparu sur son visage s'effaça immédiatement tandis qu'il se demanda comment il allait bien pouvoir entrer dans son ancienne école. En effet, depuis la bataille de Poudlard, certains mangemorts avaient investis les lieux sur ordre du seigneur des ténèbres et il était toujours impossible de transplaner à l'intérieur.

Même si Drago était lui aussi un fidèle du mage noir, il ne pouvait pas se rendre au collège sans une bonne raison. Et si sa présence était trop suspecte, il savait que son maître en serait directement informé et que ce dernier ne manquerait pas d'exiger une explication. Ce dont Drago préférait à tout prix éviter.

Il devait pouvoir entrer sans que personne ne le sache.

Il songea immédiatement aux passages secrets, mais il y avait un risque qu'une fois à l'intérieur du château, une personne le surprenne. De plus, il était persuadé que tous les accès étaient fermement gardés ou protégé d'un sort. Après tout, le seigneur des ténèbres devait se douter que les membres de l'ordre connaissaient tous les chemins menant à Poudlard. En prévision, il aurait donc prit la précaution de bloquer chacun d'entre eux.

Dommage que je n'ai pas la cape d'invisibilité de Potter, elle m'aurait été bien utile. Songea le garçon.

« Drago » S'éleva une voix en dehors de la pièce.

S'emparant du coffre, le jeune homme se hâta de le dissimuler dans une gigantesque armoire qui occupait presque un mûr de sa chambre. Il se dirigea ensuite vers la porte, sachant que son père se trouvait derrière, et l'ouvrit rapidement.

Ce dernier afficha un air plutôt mécontent.

« Je t'ai appelé plusieurs fois, ne m'as-tu entendu ? » Fit-il, d'un ton agacé. « Rodolphus et Rabastan sont là, accompagné de Crabbe et de Goyle »

Drago fronça les sourcils.

Qu'est-ce que c'est deux idiots faisaient ici. Pensa-t-il, en entendant le nom de ses anciens camarades d'école.

« Dépêche-toi, ils t'attendent »

Le garçon se contenta acquiescer, et suivit silencieusement son père jusqu'au grand hall. Il aperçut alors quatre silhouette masculine, dont deux s'avancer dans sa direction.

« Ah Drago, tu es là » Fit Rodolphus, en affichant un sourire amical. « Le maître nous a envoyé te chercher, il a une mission pour toi »

« Quel genre de mission ? » Demanda machinalement, le jeune homme.

« Tu vas prendre Crabbe et Goyle avec toi et vous allez surveiller les amis de Potter. Commencez par les Weasley, nous on se charge des Aurors » Dit-il, en jetant un regard complice vers son frère.

« Et comment suis-je censé les approcher ? Il y a des protections partout autours du Terrier et je doute qu'on m'invite gentiment à entrer »

Rodolphus haussa légèrement les épaules.

« Tu n'auras qu'à faire preuve d'imagination, comme cette fois où tu as introduit une armoire à disparaître dans Poudlard. Tu es un garçon intelligent, tu trouveras bien une parade »

Drago plissa les yeux, et ne put s'empêcher d'éprouver ce désagréable sentiment d'être utilisé, tel un outil. Il se rappela tout à coup ce que lui avait dis Severus, ce soir là.

Une fois que vous aurez commencé, vous ne pourrez pas vous arrêter, on exigera toujours plus de vous. Et si vous échouez, vous devrez en payer les conséquences.

Une sueur froide lui traversa le dos, tandis qu'il chassa ses pensées de son esprit. Il releva la tête, jetant un regard meurtrier en direction de Crabbes et de Goyle qui patientaient un peu plus loin.

« Je n'ai aucune envie de me coltiner ces deux là. Ce sont des incapables ! » Décréta-t-il, d'un ton froid.

Rodolphus eut un petit rire.

« Si tu as un problème quand à la répartition de cette mission, va te plaindre au maître » Souffla-t-il, avant de tourner le dos, pour prêter attention à son frère.

Même si le visage de Drago était inexpressif, il sentit une profonde colère bouillonnait à l'intérieur de lui.

D'un pas rageur, il se dirigea vers ces deux anciens camarades et siffla dans leur direction.

« Venez, dépêchez-vous ! »

En ni une, ni deux, Crabbes et Goyle étaient sur ses talons.

C'était comme si, il n'avait jamais quitté l'école. Se dit-il.

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« Alors, quelles sont les nouvelles ? » Demanda Hermione, avec impatience, en prenant place aux côtés de Ron.

« Nous avons fait des recherches, aussi bien au Royaume uni qu'à l'étranger, nous avons pris contacts avec des personnes influentes et bien entendu de confiance, mais aucune trace de monsieur Potter. Je suis vraiment désolé » Décreta Kingsley.

La plupart des membres de l'ordre plissèrent les yeux, en signe de déception. Ils s'étaient attendus à ce genre de nouvelle, seulement l'entendre était autre chose.

« Vous avez essayé d'espionner les Mangemorts ? Voldemort leur à peut-être fait part de quelque chose » Fit Abelforth.

« Rien de ce que nous avons pu apprendre à ce jour, nous à révéler quoi que se soit sur la position du garçon »

« Euh…excusez-moi » Mumurra Molly, les traits tirés par un air profondément soucieux. « Mais est-ce qu'il n'y aurait pas une possibilité de négocier avec le seigneur des ténèbres, ne serais-ce que pour voir Harry ? Vous vous rendez compte, que personnes ne l'a aperçu depuis la grande bataille de Poudlard, et on ne sait même pas s'il va bien »

« Je sais que c'est une situation très frustrante madame Weasley, et nous partageons tous l'inquiétude que vous ressentez. Malheureusement, vous savez aussi bien que moi, que jamais le seigneur des ténèbres ne s'abaissera à négocier avec nous. Par ailleurs, si la présence de monsieur Potter est aussi bien gardée, c'est qu'il ne souhaite l'a révéler à personne » Informa Kingsley.

Déçu, Molly acquiesça silencieusement et chercha du réconfort en prenant la main de son marri.

Le silence s'installa dans la pièce.

Hermione posa tour à tour son regard sur les membres de l'ordre. Voyant que tous restaient passifs, elle demanda vivement.

« C'est tout ? On va laisser la situation telle qu'elle est ? »

« Il va de soit que nous allons poursuivre nos recherches » Fit Jones Hestia, en se manifestant pour la première fois. « Mais dites vous bien, que cela prendra du temps et qu'il n'y a grand-chose que nous puissions faire en attendant »

« Et pour ce qui est des Horcruxes ? » Questionna vivement Abelforth.

Kingsley se tourna vers l'homme pour lui répondre.

« J'ai pris connaissance du livre que mademoiselle Granger m'a fourni. Bien que certains procédés soient, à mon grand regret, clairement décris. Je déplore qu'ils n'y en aient aucun qui pourraient nous aider dans le cas de monsieur Potter »

« Attendez, sa veut dire qu'il va devoir rester avec cette…chose en lui ? »

Abelforth sembla consterné de l'apprendre et apparemment il n'était pas le seul. On pouvait lire sur le visage de chacun cette même expression, mêlée à un sentiment de désillusion.

« En réalité, il y a peut-être quelque chose que nous pouvons faire »

A cet instant, tous les regards se tournèrent vers l'ancien Auror qui hésita quelque peu avant de poursuivre sur sa lancée.

« Il y a quelques années, j'ai entendu parler d'un sorcier Bulgare, Vladimir Vossokov, qui avait mené d'horrible expériences sur le transfert et la mutilation d'âme. Après avoir été dénoncé auprès des autorités compétentes, puis reconnu coupable des crimes qu'il avait commis, cet homme a été emprisonné. Actuellement, il est retenu dans une prison de haute surveillance, appelé Oakfield. Je peux essayer de m'arranger pour obtenir une entrevue avec cet homme »

« Vous croyez qu'il acceptera de nous révéler des informations ? » Demanda Hermione, légèrement septique.

« Non, il n'y a aucune garantie. Cependant, vue la situation dans laquelle nous nous trouvons, je crois qu'essayer ne nous coûtera rien »

Hermione acquiesça silencieusement.

« Quand prévoyez-vous une rencontre ? » Demanda Abelforth.

« Le plus tôt possible. Mais avant, il y a un petit problème à régler. Est-ce que l'un de vous sait parler Bulgare ? »

La pièce fut tout à coup plongée dans un profond silence. Face à ce mutisme général, Kingsley comprit que la réponse était négative.

« Si c'est un traducteur que vous avez besoin, moi je connais une personne qui pourrait nous rendre ce service » Déclara Hermione, avec entrain. « C'est un ami, je le contact si vous le souhaitez ? » Proposa-t-elle.

« Je vous remercie mademoiselle Granger, j'accepte volontiers » Fit Kingsley, avec un sourire.

Semblant réaliser une chose, Ron fronça soudain les sourcils.

« Euh…qui est-ce que tu vas contacter au juste ? » Interrogea-t-il, à l'adresse de sa petite amie.

« Victor Krum. Je suis certaine qu'il acceptera volontiers de nous aider »

« Enfin, Mione ! Tu es vraiment obligé de faire appel à lui. Il ne m'inspire aucune confiance ce mec » Murmura tout bas le rouquin.

« Je sais que tu ne l'aime pas, Ron. Mais s'il y a quoique se soit que je puisse faire pour aider Harry, alors je le ferais »

Le jeune homme baissa les yeux, honteux de ne pas avoir pensé plus tôt aux intérêts de son meilleur ami.

« D'accord. Contacte-le » Souffla-t-il.

Hermione lui sourit gentiment tout en déposant un baiser affectueux sur sa joue.

Elle devait admettre que la jalousie de Ron avait parfois un côté plutôt plaisant.