« J'ai tout appris dans les livres. Mais il y a des choses beaucoup plus importantes, le courage, l'amitié... » Hermione Granger, extrait du livre d'Harry Potter à l'école des sorciers
Chapitre 7 :
Il allait devenir fou.
Ce silence pesant, cette sérénité imperturbable, cette agaçante solitude et cet ennui constant…Harry n'avait jamais trouvé le temps si long et insipide. La seule pensée qu'il pourrait demeurer ainsi plusieurs mois, voir des années, lui était insupportable.
Pourtant, pensa-t-il, ce n'était pas faute de faire part de ses états d'âmes au maître des lieux.
Malheureusement, Voldemort n'avait pas l'air de comprendre l'origine du mal être qui habitait le jeune homme qui vivait sous son toit. Cela expliquait sans doute pourquoi, ses nombreuses tentatives pour occuper son esprit, n'avait pas eu l'effet, escompté.
Affalé sur le canapé, ce fut d'une mine dépitée qu'Harry songea à ses derniers jours.
Un beau matin, il avait été surpris de découvrir que les étagèrent du salon, jusque là vides, regorgeaient désormais d'ouvrages, et que ces derniers ne traitaient aucunement de magie noir. Cette constatation aurait certainement fait plaisir à son amie, Hermione, mais voilà, Harry n'avait jamais vraiment était un élève studieux et la littérature n'avait jamais été un passe temps qu'il affectionnait. Aussi, s'était-il montré, peu enjoué.
Trois jours plus tard, il remarqua diverses choses apparaître, tels qu'un échiquier sorcier, un jeu de cartes, de dames et même de bavboules. L'avantage avec la magie, c'est qu'il pouvait jouer seul. Et même si les parties étaient plaisantes, Harry devait néanmoins admettre que le plaisir était éphémère, et que bien vite, l'ennui refaisait surface.
La semaine suivante, l'elfe avait apporté diverses douceurs que le jeune homme avait l'habitude d'acheter chez Honeydukes durant sa scolarité. Les bonbons et les chocolats étaient bien connus pour remonter le moral, seulement, ils ne parvinrent pas à faire oublier à Harry son sentiment de lassitude.
Et puis Hier, le seigneur des ténèbres lui avait apporté un objet, qui, à coup sûr, le réjouirait.
Un balai, flambant neuf.
Evidemment, ce n'était pas sans restriction. Harry ne pouvait voler qu'au dessus des limites de l'île, mais selon Voldemort, considérant l'espace qu'occupait celle-ci, c'était amplement suffisant.
Ainsi, enfourchant son nouveau balai, le garçon en avait profité toute l'après-midi pour parcourir des endroits qu'il n'avait pas encore pu entrevoir. Il retrouva cette impression de légèreté et de rapidité, qu'il avait autrefois ressentit en jouant au Quidditch.
Mais très vite, quelque chose le dérangea. Alors qu'il s'attendait à éprouver une certaine gaieté à l'idée de pratiquer son sport favori, Harry réalisa que l'expérience était bien différente des précédentes.
Et il comprit rapidement pourquoi.
Où était le plaisir s'il ne pouvait pas le partager avec quelqu'un ? Où était l'ardeur, s'il n'y avait de challenge ? Où était l'intérêt, s'il n'y avait pas de but à atteindre ?
Harry avait toujours ressenti une profonde passion l'animer juste avant un mach. Et lorsqu'il jouait, il avait cette adrénaline qui bouillonnait en lui, comme une lave en fusion et le rythme de son cœur qui s'accélérer à l'entente des acclamations de la foule. C'était une sensation exquise et l'espace d'un instant, Harry se demanda s'il pourrait un jour la retrouver.
« Monsieur, Potter » S'éleva la petite voix de l'elfe.
Le garçon releva la tête pour croiser le regard de Leina, qui se tenait à quelques pas de lui. Il n'avait même pas remarqué sa présence. Pensa-t-il, soudainement.
« Est-ce qu'il y a quelque chose qui vous ferait plaisir pour le déjeuner ? » Demanda la créature.
« Je n'ai pas vraiment faim pour le moment, alors c'est inutile de préparer quoique se soit » Répondit, Harry d'un ton maussade.
L'elfe paru déçu par cette réponse, mais n'en fit rien savoir. Elle se contenta de baisser légèrement la tête tout en décrétant.
« Comme vous voudrez. Toutefois, si vous changez d'avis, appelez-moi »
Le jeune homme acquiesça et Leina quitta la pièce pour effectuer quelques corvées ménagères.
Harry appréciait beaucoup l'elfe. Pas seulement parce qu'elle prenait soin de lui, mais aussi parce que sa présence était réconfortante et qu'elle l'aidait à se sentir moins seul. Bien entendu, le garçon savait qu'elle avait pour ordre d'être à sa disposition et qu'elle remplissait ni plus, ni moins, que les directives transmises par Lord Voldemort. Seulement, en dépit de cela, elle accomplissait beaucoup plus à son égard.
Par exemple, elle préparait régulièrement des gâteaux et lui en apporter une part, à l'heure du goûter. Elle veillait toujours à lui concocter des plats qu'il aimait, elle l'incitait à prendre l'air lorsqu'il s'enfermait dans la maison. Et la dernière fois, alors qu'il s'était une fois de plus disputé avec le seigneur des ténèbres, elle l'avait rassuré en lui disant qu'il n'était rien arrivait à Kreattur, pour qui Harry s'était profondément inquiété.
C'est à ce moment que le garçon découvrit que même si les elfes étaient loyaux envers leurs maîtres, ils veillaient aussi les uns sur les autres dans la mesure du possible.
Un bruit provenant du foyer attira son attention. Harry fut surpris de voir Voldemort apparaître au milieu des flammes vertes qui, aussitôt, s'estompèrent.
Généralement, il n'était pas présent durant la journée, ce n'était que peu avant le dîner qu'il venait se joindre à lui. Faisant quelques pas à travers la pièce, le regard du seigneur des ténèbres tomba inévitablement sur la silhouette du jeune homme, qui détourna les yeux, espérant ainsi échapper à un interrogatoire des plus déplaisants.
Ce qui fut peine perdue.
« Tu comptes rester là toute la journée ? » Interrogea-t-il, en détaillant le garçon qui paraissait des plus négligés.
Harry haussa les épaules.
« Ce n'est pas comme si j'avais quelque chose de spéciale à faire » Répondit-il, laconiquement.
A cette réplique, Voldemort fronça les sourcils.
« Je ne comprends pas, je t'ais donné bon nombres de choses pour te divertir, dont un balai qui faisait ta plus grande fierté hier encore. Est-ce que je dois comprendre que l'euphorie du moment est déjà passée ? »
Détournant une fois de plus les yeux, Harry ignora la question et s'enferma dans un mutisme qui agaça quelque peu le maître des lieux.
« J'ai fais des efforts pour te faire plaisir et c'est ainsi que tu me remercie ? Tu n'aies qu'un ingrat ! »
Prenant fermement appui sur le sol, Harry se leva d'un bond, faisant ainsi face à Voldemort pour répliquer :
« Un ingrat ! Vous m'avez offert ces choses pour j'arrête de me plaindre et que vous ayez enfin la paix ! Cela n'avait rien avoir avec un geste altruiste, il s'agissait simplement de vous débarrasser de ce qui était ennuyant, moi, en l'occurrence. Mais vous n'avez rien compris, ce n'est pas des cadeaux ou des friandises que je veux »
« Bien, alors de quoi s'agit-il ? »
« C'est de présence humaine que j'ai besoin »
Tout à coup, l'expression du visage de Voldemort se fit inflexible.
« Non, personne ne doit savoir où tu te trouve et tu ne sortira pas d'ici. Je regrette, mais tu vas devoir te contenter d'interférer avec moi »
Un petit rire cynique s'échappa des lèvres du jeune homme.
« C'est ce que j'essaye de faire, mais vous apparaissez seulement à l'heure du dîner, et même durant ce dernier c'est à peine si vous m'adresser la parole » Décréta-t-il, d'un ton emprunt de ressentiment. « Qu'est-ce qui se passe ? Je ne suis pas aussi cultivé et brillant que vous alors mes conversations sont inintéressantes ? Je dis pas que les moldus sont sales et dégoûtants, par conséquent, vous ne prenez plaisir à m'écouter ? Ou bien suis-je à ce point exaspérant, que vous préférez échanger le moins de mots possibles avec moi ? »
Pendant quelques secondes, le seigneur des ténèbres se contenta de regarder fixement le garçon. Il n'y avait aucune trace de colère ou d'agressivité sur son visage contrairement à ce qu'Harry aurait pu songer. Celui-ci fut d'ailleurs surpris d'entendre que le timbre de voix du Lord avait retrouvé son calme, lorsqu'il l'entendit enfin souffler :
« Ce sont des suppositions très intéressantes, mais en réalité, j'aime tout simplement prendre mes repas dans le calme. Le fait que je sois si discret à ce moment, n'a donc rien avoir avec toi. Mais si j'avais su que mon manque d'intention à ton égard te faisais souffrir, j'y aurais immédiatement remédié »
Un sourire amusé vînt agrémenter cette phrase où l'ironie était perceptible.
Harry songea soudainement, que depuis qu'il était ici, Voldemort se permettait plus souvent d'employer ce genre de ton sarcastique. Le fait de ne plus être une cible à abattre et de vivre aux côtés de l'homme avait modifié dans certains cas son comportement envers lui.
Auparavant, jamais Lord Voldemort n'aurait adopté un air aussi détendu en sa présence, chose qu'il faisait constamment à présent. Par ailleurs, il ne laissait plus éclater aussi souvent sa colère pour une parole ou un geste malheureux. Non pas que le mage noir était devenu conciliant, loin de là. Néanmoins, le jeune homme avait remarqué qu'il se faisait plus tolérant, ou du moins aussi tolérant qu'un seigneur des ténèbres pouvait l'être.
Avec nonchalance, ce dernier se déplaça en direction des étagères ou s'amoncelaient des livres aux sujets et aux époques divers et variés. Tirant l'un d'entre eux, Voldemort darda un regard sur la couverture parfaitement conservée tandis qu'il demanda à Harry : « Pourquoi tu n'emploierais pas ton temps à étudier une technique qui pourrait-être utile ou approfondir une matière que tu apprécies ? »
Machinalement, Harry croisa les bras et poussa un soupir.
« Je n'ai pas de baguette pour m'exercer »
« Mais avant de passer à la pratique, il faut bien commencer par la théorie »
Bizarrement, Harry crut entendre un professeur qui parlerait à son élève.
« Cela ne me servirait strictement à rien. Après tout, un Horcruxe n'a pas besoin d'étudier » Dit le garçon, telle une fatalité.
Voldemort releva les yeux pour regarder attentivement le garçon. Il sembla tout à coup adopter un air rigide qui déstabilisa légèrement le jeune homme.
« Il est très important que tu saches te défendre. Tu ne peux pas toujours compter sur tes amis, tes professeurs ou encore sur l'Ordre pour te protéger. Tu as beaucoup de potentiel, seulement tu ne l'exploite pas. Tu te contentes de te reposer sur les autres et d'attendre que quelqu'un accomplisse le travail à ta place »
« C'est faux ! Je ne suis pas comme ça » Contredit le jeune sorcier.
« Vraiment ? Alors dis-moi, combien de fois, alors que tu étais dans une situation périlleuse, une personne est intervenue pour te sauver ?»
Harry ouvrit la bouche pour répliquer, mais la referma aussitôt.
Il vit tout à coup, de nombreux souvenirs défiler devant lui.
Il se rappela la première fois ou il avait été dans la forêt interdite et du moment ou il avait croisé Voldemort buvant le sang de Licorne. C'était Firenze qui était venu à son secoure alors que le mage noir était sur le point de l'attaquer.
Il se souvint de la quête pour la pierre philosophale, Hermione lui avait dit comment combattre le filet du diable, tandis que Ron avait mené avec courage, la partie d'échec géante.
En deuxième année, il avait combattu contre le tout premier Horcruxe du seigneur des ténèbres. Et lorsque le basilic avait reçu ordre de l'attaquer, Harry revit Fumseck, envoyé par Dumbledore, crever les yeux de la créature pour l'empêcher de le trouver.
Lorsqu'il avait disputé les différentes tâches du tournoi, il avait toujours reçu l'aide de quelqu'un, que se soit Cédric, Neville, ou Maugrey Foll œil, qui était en réalité Barty Croupton Junior.
Lors de la bataille du département des mystères, Dumbledore était intervenu et avait combattu de toutes ses forces contre Voldemort pour l'empêcher, une fois de plus, de lui nuire. L'année dernière, c'était également son ancien professeur qui s'était dressé contre les Inferi de la grotte et qui l'avait protégé du danger, alors que Poudlard était attaqué.
Et enfin il y avait eu la recherche des Horcruxes. Harry n'avait pas voulu que Ron et Hermione l'accompagne dans cette nouvelle aventure qu'il savait parfaitement risquée. Mais à bien y songer, il n'aurait jamais trouvé les fragments d'âmes sans leur soutient, c'était indéniable.
Il avait toujours eu beaucoup de chance pour se sortir des situations les plus extrêmes, mais pour la majeure partie d'entres elles, il devait admettre que sa survit n'était pas dû à ses propres accomplissements.
« J'ai peut-être tendance à me reposer sur les gens qui m'entourent » Mumura-t-il, au bout d'un moment tout en plissant les paupières. « Ce sont ces personnes qui font ma force, sans eux je ne suis rien »
Harry savait qu'il n'aurait sans doute pas dû dire cela devant son pire ennemi, seulement à quoi bon maintenant ? Se leurrer n'était pas vraiment pas la chose à faire, et Harry n'était pas le genre d'individu à s'accrocher à un espoir futile.
Voldemort s'était approché, il se tenait à présent devant le jeune homme qui, de ce fait, releva les yeux.
« Tu possèdes d'importes capacités magique, le problème c'est que pour les développer, il faut travailler. Et ça personne ne peut le faire pour toi, mon garçon. Le pouvoir et la connaissance vienne de l'apprentissage, de l'effort que tu fournis pour l'acquérir. Et si cela te semble trop dur, si tu échoues, alors recommence, persévère. C'est de cette façon qu'on progresse et que l'on apprend à se surpasser»
Il y avait une telle conviction dans la voix du seigneur des ténèbres, qu'Harry fut incapable de dire quoi que se soit. Il n'aurait jamais pensé entendre des paroles aussi censées venir de l'homme pour qui il portait un si grand mépris. On pouvait attribuer à Lord Voldemort les pires défauts qu'ils puissent exister, mais certainement pas dénigrer sa perspicacité, ni sa ténacité d'esprit.
Il se rappela d'ailleurs les mots prononcés par Ollivander, la toute première fois ou il s'était rendu sur le chemin de traverse : « Je crois que vous avez un bel avenir, Mr Potter... Après tout, Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom a fait de grandes choses, des choses terribles, certes, mais quelle envergure ! »
Et dire que pendant tout ce temps là, il avait eu en sa possession un fragment d'âme du mage noir. Pensa-t-il.
Ironie du sort ou destin ? Il ne le serait sans doute jamais.
« Surtout, dis-toi bien une chose » Fit tout à coup, Voldemort, après un long silence. « Mieux tu seras te défendre et plus je serais enclin à te faire sortir de cet île »
Un sourire étira les lèvres du jeune homme.
« Vous ne seriez devenu un peu trop protecteur ? » Questionna-t-il, avec un brin d'humour.
« J'ai été négligent en ce qui concerne la sécurité de mes Horcruxes, je ne commettrais pas deux fois la même erreur »
Harry plissa les yeux. Il se sentait encore quelque peu déconcerté par le fait de susciter une si grande prévenance de la part du seigneur des ténèbres. D'ailleurs, il ne se savait toujours pas s'il devait se sentir flatté ou utilisé ? Quoiqu'il puisse en penser, désormais, il devait l'accepter et essayer tant bien que mal, d'avancer.
« Si je vous dis que je suis prêt à travailler durement, est-ce vous me donneriez des cours ? »
Voldemort observa un instant que le garçon comme s'il songea avoir mal compris.
« Tu veux que moi je t'inculque des connaissances ? » Questionna-t-il, d'un air moqueur.
Harry haussa légèrement les épaules.
« L'enseignement, ça vous plaît non ? N'étiez-vous pas allez à Poudlard il y a de nombreuses années dans le but d'obtenir un poste en tant que professeur ? Ou était-ce simplement pour vous rapprocher de l'épée de Gryffondor et en faire un Horcruxe ? » Demanda-t-il, sans ambages.
Une fois de plus, le seigneur des ténébres ne sembla pas irrité par les propos du garçon, notamment parce qu'il savait qu'il se s'agissait pas là d'une marque d'irrespect, mais d'une franchise absolue.
« Je ne voulais pas mettre mes morceaux d'âme dans de vulgaires objets de pacotilles. Comme j'étais parvenu à retrouver un objet ayant appartenu à trois des fondateurs de Poudlard, j'avais pour ambition d'en dénicher un venant de Godric Gryffondor. Je me suis alors intéressé de prés à l'épée, mais je voulais également transmettre aux autres mes savoirs et leur faire part de ce que j'avais découvert durant mes voyages. Mais grâce à Dumbledore, cela ne c'est pas produit »
« Il savait que vous tenteriez de corrompre les élèves » Répondit, Harry.
« Je n'aurais fait que quelques suggestions. Mais le choix leurs appartiendraient »
« Oui, et je suis sûr que vous auriez fait en sorte qu'ils choisissent vos idéaux plutôt que ceux de Dumbledore »
Le seigneur des ténèbres se contenta de garder le silence, confirmant ainsi les soupçons du jeune homme. Tapotant de la main droite le livre qu'il tenait toujours entre ses mains, il se mit en même temps à tourner autour du garçon, comme s'il était devenu subitement une proie.
« Si tu veux que je t'aide à combler tes lacunes, tu ne devras pas remettre mes méthodes en question ou abandonner au cour de l'apprentissage. Je n'accepterai ni l'insubordination, ni la paresse et surtout pas l'échec »
« Et je n'admettrai ni la torture, ni le chantage et surtout pas la magie noire » Répliqua Harry, fermement.
« Accordé » Fit Voldemort. « Nous commencerons dés demain, pour l'heure j'ai d'autres préoccupations »
Alors qu'il se dirigea vers le corridor menant à l'escalier, Harry demanda derrière lui :
« Au fait, vous n'êtes pas trop frustré de n'être jamais parvenu à faire de l'épée un Horcruxe ? Il vous manquera toujours quelque chose de Gryffondor » Dit-il, avec un certain plaisir.
Le mage noir pivota dans sa direction tandis qu'une voix légère s'éleva dans les airs :
« Oh Harry, crois-tu vraiment que l'on puisse faire plus Gryffondor que toi ? »
Sur ce, le seigneur des ténèbres tourna définitivement le dos au jeune homme et quitta la pièce le sourire aux lèvres.
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« Pourquoi on ne prendrait pas l'apparence de l'un d'entre eux avec du Polynectar ? On pourrait obtenir les informations qu'on veut de cette façon »
« Tu sais bien qu'il faut plusieurs mois de préparation ! » S'exlama Goyle. « On à pas le temps d'en fabriquer »
« Qui t'à parlé d'en fabriquer ? Je suis sûr qu'on peut en obtenir, il faudra y mettre le prix c'est tout. Qu'est-ce que tu en dis, Drago ? » Demanda Crabbe en tournant légèrement la tête vers le garçon qui regardait d'un air pensif, les jardins extérieurs du manoir.
« Je pense, que tu es un abruti ! » Claqua-t-il soudainement, tandis qu'il se tourna vers eux pour leur lancer un regard glacial. « Pour prendre l'apparence de quelqu'un il faut des cheveux, en as-tu sous la main ? Non. Par ailleurs, ton comportement ne doit éveiller aucun soupçon et je ne crois pas que tu sois suffisamment intelligent pour donner le change avec un membre de l'ordre ! Et pour finir, ils ont surement établi un code entre eux pour parer à ce genre de situation »
« C'était juste une idée ! » Fit rapidement Crabbe, en plissant légèrement le regard. « Cela fait une semaine qu'on essaye, qu'on les surveille et on à toujours rien appris parce qu'il nous est impossible de les approcher »
« Et qu'est-ce que tu croyais ? Qu'ils allaient nous inviter à prendre le thé et nous faire gentiment part de leurs plans ? » S'écria Drago, à bout de nerfs.
« On pourrait demander de l'aide à ton père ? » Suggéra Goyle, d'une voix semblable à un murmure.
« Je n'ai pas besoin de mon père pour mener à bien cette mission. Non, le problème c'est qu'il n'y a qu'un seul cerveau dans cette équipe parce que vous deux vous ne savez pas utiliser le votre ! »
« Tu étais bien content de nous avoir quand on été à Poudlard et que tu devais faire face à Potter, Weasley et la miss je sais tout » Répondit Crabbe, qui commençait lui aussi à perdre patience.
D'un pas rapide, Drago traversa l'espace entre lui et Crabbe tandis qu'il le transperça du regard.
« Poudlard c'est fini maintenant, et cette rivalité avec les Gryffondors ce n'était ni plus, ni moins, que des gamineries. Tu crois peut-être que le seigneur des ténèbres te donnera une retenue parce que tu n'as pas rempli ta mission ? Tu crois que les membres de l'ordre se contenteront de te gronder parce que tu as joué avec la magie noire ? Tu crois que tu auras la vie sauve contre un peu de pitié et de remord ? Aujourd'hui, on ne joue plus, les actions qu'on mènent il faut les assumer jusqu'au bout. Et il est hors de question que je paye pour votre négligence à tous les deux. Maintenant Sortez ! »
Crabbe et Goyle obtempérèrent sous l'injonction. Ils savaient par expérience qu'il ne valait mieux ne pas s'opposer à Drago lorsqu'il était furieux, c'est donc dans un silence amer qu'il le laissèrent, seul.
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Hermione était abrité sous un grand parapluie noir qui la protégeait de la pluie orageuse qui venait, à quelques minutes prés, d'éclater.
Elle jeta rapidement un coup d'œil à l'horloge se trouvant de l'autre côté de la rue et su ainsi que son invité ne devrait plus tarder à la rejoindre. Plissant ensuite les yeux sur ses chaussures à moitié trempées, elle espéra de tout cœur que ce dernier ne serait pas en retard.
Après avoir convenu d'un lieu de rendez-vous, elle avait décidé avec l'approbation de Kingsley Shacklebolt, d'y aller seule. C'était la toute première fois qu'elle venait en Bulgarie, mais elle devait admettre qu'elle aurait nettement préférait s'y retrouver en d'autres circonstances. En effet, interroger un prisonnier parce qu'il avait commis des atrocités par le passé, n'était pas la meilleure idée qui soit pour découvrir un pays dont-on ignorait pratiquement tout.
A ce sujet, Hermione devait d'ailleurs admettre qu'elle se sentait un brin nerveuse. La seule référence qu'elle avait de l"univers carcéral, était Azkaban et autant dire que toutes les choses qu'elle avait entendu de cet endroit, n'était pas pour la rassurer. Elle s'était toujours demandé comment Sirius avait pu survivre dans un tel endroit et malgré tout, trouver la force d'en s'en échapper.
Et puis la réponse lui vînt automatiquement.
Il l'avait fait pour Harry.
En songeant à son ami, Hermione ne put s'empêcher de ressentir un poids sur le cœur. Elle pensa notament à la toute première rencontre entre lui et Sirius. A la façon dont-ils avaient appris à se connaître et à partager un vrai lien familial. Et à la manière dont-ils s'étaient finalement perdus.
Elle ne pourrait jamais effacer de sa mémoire cette image d'Harry essayant de retenir Sirius qui était passé à travers le voile, après que Bellatrix Letrange l'eut jeté l'Avada Kedavra. Depuis ce jour, il y a eut toujours un vide en lui, un sentiment de tristesse perpétuel dans ses yeux qu'il avait, tant bien que mal, tenté de dissimuler.
Seulement, il y a des regards qui ne pouvaient tromper. Des regards que l'on apprend à connaître lorsqu'on partage avec quelqu'un, une profonde et longue amitié.
« Mademoiselle Granger » Fit une voix légère non loin d'elle.
Hermione pivota sur elle-même tandis qu'elle répondit d'un ton similaire :
« Monsieur Krum »
Ce dernier lui adressa un charmant sourire qu'elle lui retourna de bonne grasse.
« Je croyais qu'à cette époque de l'année, il faisait beau en Bulgarie » Dit-elle, en constatant que ses chaussures étaient, à présent, gorgée d'eau.
« Habituellement c'est le cas, mais ces derniers temps le soleil nous fait rarement honneur de sa présence. J'aurais pourtant songé que ta seule présence aurait suffit à le ramener » Prononça-t-il, d'une voix douce.
Ce compliment fit de nouveau sourire Hermione, qui se sentit, malgré elle, rougir.
« Je te remercie d'avoir répondu à mon message et d'avoir accepté de nous aider »
« C'est normal, vous êtes mes amis et cela me fait plaisir » Répondit Viktor. « Si tu le permets je vais nous faire transplaner jusque là bas. La prison d'Oakfield se trouve dans un endroit un peu particulier »
Sur ces paroles, il lui offrit sa main qu'elle n'hésita pas à serrer, et en une fraction de seconde, ils disparurent.
C'est dans un lieu à la fois reculé et isolé, qu'ils atterrirent. Ici, il ne pleuvait pas, aussi Hermione rangea son parapluie dans un sac qu'elle avait apporté. Puis, elle observa attentivement les alentours, mais elle ne perçut pas l'ombre d'un bâtiment ou d'une structure qui aurait pu faire office de prison. Se tournant vers Victor, elle demanda, l'air sceptique :
« Tu es sûr que nous sommes au bon endroit ? »
« Absolument » Répondit le jeune homme, d'un ton déterminé.
« Mais, il n'y a rien ici. Ou se situe la prison ? »
Viktor esquissa un sourire.
« Tu es actuellement dessus »
Automatiquement, Hermione plissa les yeux.
« Oakfield est ensevelie sous la terre, pour y accéder nous devons passer par là » Indiqua le garçon en lui montrant un peu plus loin une sorte de tunnel Géant, qui s'enfonçait dans le sol. « Suis-moi » Souffla-t-il.
Sans poser de question, Hermione se laissa guider. Elle devait admettre qu'elle était quelque peu surprise qu'Oakfield soit un bâtiment sous terrain, maintenant elle comprenait mieux pourquoi, quelques minutes plus tôt, Viktor, lui avait dit que l'emplacement de cette prison était particulière.
« C'est étonnant que vous soyez parvenu à obtenir une autorisation pour visiter ce genre prisonnier » Fit, tout à coup, Viktor.
« Kingsley shacklebolt à un ami qui lui devait une faveur et qui se trouve avoir des contacts avec une personne travaillant ici, c'est de cette façon qu'il a obtenu une autorisation » Décréta Hermione.
Le jeune homme acquiesça tandis qu'un court silence s'installa entre les deux sorciers.
« Tu sais » Commença, Viktor. « Ici, beaucoup de monde à entendu parler de cet homme, Vladimir Vossokov. Certain raconte qu'autrefois il pratiquait la nécromancie et une forme très obscure de magie. D'autre disent qu'il aurait découvert un moyen de vaincre la mortalité »
« Et toi qu'est-ce que tu en penses ? » Questionna Hermione en lui jetant un coup d'œil de biais.
« Que se soit vrai ou non, ce dont je suis certain c'est qu'il ne faut pas jouer avec la vie et la mort, c'est dangereux » Affirma-t-il. « L'être humain n'à pas été créé pour vivre éternellement, un jour ou l'autre nous devrons tous affronter la mort »
Hermione l'écouta sans rien dire. Elle n'avait pas parlé à Viktor des Horcruxes, ni de Harry. Elle hésitait à partager cette information avec lui, non pas par manque de confiance, mais parce qu'elle savait qu'en le mettant dans la confidence, elle l'exposerait au danger.
Viktor n'était pas concerné par la guerre qui faisait rage en ce moment même en Angletterre, aussi, elle voulait l'impliquer le moins possible. Le fait d'avoir requis son aide pour visiter Vladimir Vossokov, la contrariait déjà, notamment parce que, ces derniers temps, la jeune fille avait la sensation qu'elle et les membres de l'ordre était en train de s'engouffrer dans une quête dont-ils ne ressortiraient pas indemne. Et la dernière chose qu'elle désirait, c'était emmener quelqu'un d'autre dans cette périlleuse aventure.
« Nous y sommes »
La jeune fille porta son regard droit devant, mais à dire vrai, il n'y avait pas grand-chose à voir, à l'exception d'une gigantesque crevasse. Alors qu'elle et Viktor s'avancèrent pour pénétrer à l'intérieur, un bruit sourd fit irruption, et une voix féminine s'éleva dans les airs. Hermione n'en compris pas le sens, mais tout à coup le sol se mis à trembler. Elle se tourna en direction de son ami, dont l'expression était parfaitement détendue, à sa plus grande incompréhension.
Sans qu'elle ne s'y attende, le sol se mouva et s'enfonça profondément, tel un ascenseur. Au bout de quelques secondes, le mouvement s'arrêta et Hermione perçu alors un large couloir qui semblait-il débouchait sur un hall. Elle regarda Viktor qui avait du mal à contenir son amusement.
« Tu le savais n'est-ce pas ? » Demanda-t-elle.
« Tu l'aurais su toi aussi si tu comprenais le bulgare. Je dois admettre que te voir paniquer à la descente était plutôt distrayant » Dit-il, en affichant désormais un large sourire.
« Je ne savais pas que les Bulgares avaient ce genre d'humour » Fit Hermione, qui à cet instant, ne partageait pas vraiment l'enthousiasme de son ami.
« Et pourtant, tu serais surprise ! » Lança le jeune homme, avant de l'inviter à marcher jusqu'aux bureaux d'accueils.
Tandis qu'ils traversèrent rapidement le hall d'entrée, Hermione distingua au fond de ce dernier, trois comptoirs. Viktor se dirigea vers celui du milieu qui était tenu par une femme d'une quarantaine d'année, à l'air revêche. Il échangea quelques mots avec celle-ci, puis se tourna vers son amie pour lui demander :
« Est-ce que tu as l'autorisation d'accès pour voir le prisonnier ? »
« Oui, bien sûr »
Elle sortit de son sac, le document en question qui lui avait été remis en main propre par Kingsley Shacklebolt et le présenta à la femme qui l'inspecta en détails. Hermione ne se sentait pas vraiment à l'aise, un sentiment d'insécurité l'envahissait entièrement et le personnel semblait tout aussi lugubre que l'atmosphère de cet endroit.
Difficile d'oublier qu'elle était actuellement dans une prison. Songea-t-elle.
Après ce qui lui parut une éternité, la femme leur donna finalement accès à un couloir qui débouchait sur une salle spéciale ou prisonnier et visiteur pouvait converser. Mais avant d'y pénétrer, un homme leur demanda de déposer leur baguette avant de lancer sur eux une formule dans le but de détecter des objets potentiellement dangereux. Une fois assurée des intentions pacifistes des deux sorciers, l'homme les conduisit jusqu'à une nouvelle pièce tout en leur précisant qu'ils ne disposaient pas plus de vingt minutes avec le prisonnier.
La nouvelle salle sans laquelle il entrèrent n'était pas très grande. Hermione aperçu dans le mur du fond, des barreaux disposés en arc de cercle, qui lui fit immédiatement songé à une immense cage en forme de demi lune. Il n'y avait pas de siège ou s'asseoir, l'éclairage était de mauvais goût et quand à la propreté des lieux, celle-ci laissait nettement à désirer.
Tout à coup, les briques formant le mûr du fond s'écartèrent, laissant ainsi passer une haute silhouette qui s'avança lentement en direction des deux adolescents. Hermione supposa qu'il devait s'agir de Vladimir Vossokov. Elle ne put s'empêcher de l'étudier l'espace d'un instant.
Considérant son apparence, elle jugea qu'il devait avoir dans la soixantaine. Les rides au niveau de son front et sous ses yeux étaient particulièrement marquantes. Il portait une légère barbes et des cheveux mi long, dont la couleur argentée faisait ressortir un regard d'acier. Ses poignets ainsi ses chevilles étaient liées par de puissantes chaines et ses vêtements gris portaient ça et là des tâches ainsi que des trous.
Étrangement, cet homme n'inspira aucune peur à Hermione, à dire vrai le premier sentiment qui lui vint à l'esprit, c'était davantage de la pitié. Alors que celui-ci prit place sur une chaise en bois disposé face aux barreaux, la jeune fille inspira profondément avant de commencer :
« Monsieur Vossokov, je m'appel Hermione Granger, j'aimerai vous poser quelques questions si vous le voulez bien »
D'emblée, Viktor se mit à traduire les mots de son amie. Celle-ci, n'avait pas détourné son regard de l'homme qui sembla attentif. Puis, lentement, il se mit à remuer les lèvres, parlant d'un ton calme et posé.
Viktor l'écouta attentivement, avant d'expliquer à son amie.
« Il dit qu'il peut comprendre l'anglais, mais que par manque de pratique il ne se sait plus correctement le parler. Il demande également sur quelle sujet tu souhaites le questionner »
Hermione prit une autre profonde inspiration, déterminé à entrer dans le vif du sujet. Elle ne disposait que de très peu de temps pour parler au prisonnier et elle ne comptait pas le gaspiller.
« Vous avez mené des expériences, il y a plusieurs années de cela. J'aimerais que vous consentiez à me révéler ce que vous avez appris. On dit que vous avez découvert un procédé permettant de mutiler l'âme humaine ? »
Vladimir Vossokov esquissa un petit sourire. Il formula une réponse dans sa langue native qui fut aussitôt traduite par le jeune Bulgare.
« Il demande pourquoi une jeune fille respirant la bonté de la magie blanche s'intéresse-t-elle à un sujet aussi sombre que celui-là ? »
« Si je suis venue ici, c'est uniquement pour un ami. Les informations que vous détenez pourraient grandement l'aider. S'il vous plait, accepter de me révéler ce que vous savez »
L'homme sembla considérer un moment les propos de la jeune fille. Une lueur malicieuse s'insinua dans son regard tandis qu'il reprit la parole.
Avant de pouvoir comprendre le sens de ces mots, Hermione pu lire sur le visage de Viktor une forme de profond mécontentement.
« Qu'a-t-il dit ? » Demanda-t-elle.
« Que les renseignements que tu veux ne sont pas gratuits et qu'il exige quelque chose en échange »
« Et que veut-il ? »
Viktor sembla hésiter avant de lui fournir la réponse.
« Un baiser » Mumura-t-il, tout bas.
« Quoi ? » Fit Hermione, qui espéra un instant avoir mal entendu. « C'est complètement absurde ! »
« Tu oublis où nous sommes. Ce gars est enfermé depuis plus de vingt ans, il n'à pas du voir beaucoup de femme passer durant cette longue période. Alors imagine, du jour au lendemain, une belle fille arrive avec l'intention de lui demander de précieux renseignements, lui n'y voit alors qu'une opportunité à saisir. C'est lamentable ! »
« Peut-être, mais qu'est ce qu'il lui fait croire que je pourrais accepter une telle chose ? » Questionna-t-elle, quelque peu gêné.
« Parce que lui vois-tu, il sait qu'il n'a rien à perdre. Alors que toi si. Restes maintenant à déterminer jusqu'où tu es prêtes à aller pour obtenir ces informations »
Elle jeta rapidement un regard en direction du prisonnier pour constater avec horreur que ce dernier lui souriait. Un sentiment de dégoût la submergea à la pensée de devoir embrasser un homme qui pourrait être son grand père et qui l'observait sans vergogne d'un air lubrique.
Oui, faire un tel geste la révulsait complètement, et pourtant, ce qu'elle ressentait actuellement n'était rien en comparaison de la ferveur et de la ténacité qu'elle comptait mettre en œuvre pour obtenir ce pourquoi elle était venue.
On a jamais rien, sans rien. Pensa-t-elle, en se souvenant avoir déjà entendu ces mots auparavant.
Et puis, ce n'était qu'un baiser, lui murmura doucement sa conscience. Si c'était le prix à payer pour libérer définitivement Harry de l'emprise du seigneur des ténèbres, alors soit.
Tournant à nouveau la tête pour croiser le regard de son ami, elle prononça durement :
« Je vais le faire »
« Pas question ! » S'exclama Viktor, d'un ton catégorique.
« J'ai vraiment besoin d'apprendre tous ce qu'il sait. C'est peut-être ma seule opportunité d'aider mon ami »
« Tu veux parler d'Harry, n'est-ce-pas ? Je sais qu'il a été fait prisonnier par Lord Voldemort, je suis au courant de la situation en Angleterre » Fit tout à coup Viktor.
A cet instant, Hermione regretta de ne pas avoir dévoilé au jeune homme les raisons pour lesquelles elle était venue jusqu'ici. Elle ne voulait surtout pas qu'il se méprenne sur ses intentions.
« Tu sais, si je ne t'ai rien dit, ce n'est pas parce que je n'ai pas confiance en toi… »
« Je sais » Coupa le garçon, d'une voix calme. « Tu n'as pas à te justifier. Je te connais bien Hermione et il ne me viendrait jamais à l'esprit de remettre ta parole en doute. J'ai entièrement foi en toi »
La jeune fille le regarda comme si elle le voyait pour la première fois.
« Merci » Souffla-t-elle, en esquissant un doux sourire.
Puis, elle s'écarta du jeune homme pour s'avancer doucement vers le prisonnier. Lorsqu'elle fut à quelques centimètres des barreaux qui les séparaient, elle décréta froidement.
« J'accepte votre condition. Mais vous avez plutôt intérêt à tenir votre engagement »
Vladimir inclina légèrement la tête, signifiant ainsi qu'il tiendrait sa parole.
De là, il se leva de sa chaise et s'approcha tout en gardant les yeux rivés sur la jeune fille. Etant plus grand qu'elle, il se pencha légèrement et captura ses lèvres à travers les barreaux de la cellule. A cet instant, Hermione ferma les yeux tandis que ses pensées n'allèrent vers qu'une seule et unique personne, Ron.
Elle se remémora leur premier baiser à Poudlard, la façon qu'il avait de lui tenir la main lorsqu'elle était angoissé, la tendresse de ses étreintes, les caresses sur sa peau…
Lorsqu'elle ouvrit à nouveau les paupières, c'était fini.
Vladimir Vossokov darda un long regard sur elle et souffla prés de son visage :
« J'adore votre parfum »
Aussitôt, Hermione recula, plaçant entre elle et cet homme une distance respectable.
« Maintenant, je vous écoute. C'est à votre tour de respecter votre engagement » Lança-t-elle, en tentant de garder un air inflexible.
Un court silence s'installa entre les mûrs glacial du parloir d'Oakfield. Vladimir regagna lentement sa place, et lorsqu'il fut de nouveau assis sur la chaise en bois, Hermione remarqua que son expression avait changé, celle-ci était plus sérieuse et inquiétante. L'homme commença alors à parler et Viktor, qui était toujours derrière son amie, lui relatait chacune de ces paroles.
« A l'époque, j'avais contracté une maladie très rare et incurable, même pour un sorcier. Mes chances de survie étaient minces, voire inexistantes. Je n'avais aucun désir de mourir, j'ai donc cherché sans relâche une solution, une alternative à ma condition et finalement un beau jour, j'ai trouvé. Il existe un processus permettant de séparer son âme, une moitié vie toujours en vous tandis que l'autre doit précieusement être conservé dans un objet de votre choix. Bien évidement, avant de pouvoir en arriver là, il y a un rituel à suivre, une potion à préparer et un sacrifice à faire. Une vie pour vie. C'est pourquoi cette démarche, n'est pas donnée à tout le monde. L'immortalité à toujours un prix »
Hermione qui écoutait très attentivement, n'avait plus aucun doute à présent. Vladimir Vossokov était en train de parler des Horcruxes. Même s'il n'avait pas cité ce nom là, elle était persuadé qu'il s'agissait de la même forme de magie noire que ces derniers. L'ouvrage qu'elle avait récupéré dans le bureau du professeur Dumbledore et dont s'était autrefois servie Tom Jedusor pour séparer son âme, n'était surement pas le seul à faire mention de ce procédé.
« Vous avez mentionné un objet, mais qu'en serait-il avec un être vivant ? » Demanda-t-elle, bien décidée, à savoir jusqu'où les connaissances de l'homme s'étendait.
Si Viktor se sentait quelque peu perplexe par la tournure que prenait cette conversation, il n'en laissa rien paraître et se contenta de continuer à traduire fidèlement les paroles de Vladimir Vossokov.
« Le problème avec les êtres dotés d'une intelligence c'est qu'ils ne sont manipulables que dans une certaine limite. Si vous intégrez une partie de votre âme dans un objet, il vous appartient totalement et irrévocablement. En revanche, si vous le placez dans un être vivant, ce dernier risque d'être moins réceptif à votre contrôle. Et quand bien même, une partie de vous vie à l'intérieur, cela ne changera strictement rien. De plus, il serait vraiment risqué d'implanter une part de son âme au sein d'une autre enveloppe charnel, se ne serait finalement qu'un placement temporaire »
Hermione fronça les sourcils.
« Que voulez-vous dire par là ? »
« Tout être pourvu de vie est destiné à errer dans ce monde qu'un certain temps. La maladie, la vieillesse, un destin funèbre peut nous toucher à tout moment. Il ne serait donc pas très sage de choisir un réceptacle aussi fragile et éphémère »
« Mais admettons que je le fasse, est-ce qu'il me serait possible de récupérer plus tard la partie de l'âme que j'ai dissimulé pour la placer ailleurs ? » Interrogea la jeune fille, avec une certaine impatience dans la voix.
Vladimir pencha légèrement la tête sur le côté, l'air quelque peu surpris par la question. Cette conversation prenait décidément un tournant inattendue, mais surtout intéressant.
Une fois de plus, il répondit sans rechigner à la jeune fille. Et une fois de plus, Viktor se chargea de rapporter le moindre de ses mots, avec une précision déconcertante.
« Il existe bien une formule qui permet de libérer la partie d'âme enfouie de son enveloppe. Mais attention, une fois le contre sort lancé, l'âme doit impérativement être implanté dans un autre réceptacle ou bien revenir à son enveloppe d'origine »
Hermione sentit son cœur rater un battement. Il y avait donc bel et bien un moyen de libérer Harry du fragment d'âme de Voldemort.
Sans qu'elle ne rende compte, un sourire étira ses lèvres, avant de s'estomper aussitôt quand elle réalisa quelque chose. S'il suffisait juste d'une formule, pourquoi Voldemort ne l'utiliser t-il pas pour récupérer la partie de lui qui vivait en Harry ? En supposant évidement, qu'il avait capturé le garçon pour cette raison, ce qui demeurait qu'une hypothèse pour le moment.
Mais quelle autre raison aurait-il de le garder prisonnier ? Si c'était des informations que le seigneur des ténèbres voulait, il les aurait obtenus depuis longtemps. Hermione ne se faisait pas d'illusion, quand bien même Harry était têtu, elle savait que si Voldemort avait besoin de renseignements, il les obtiendrait d'une façon ou d'une autre. De plus, étant donné la connaissance dont le mage noir disposait sur les Horcruxes, il lui paraissait impossible qu'il ignore la formule dont Vladimir avait fait mention.
Un détail devait manifestement lui échapper, cependant elle était incapable de voir lequel. Puis, une autre pensée lui vînt à l'esprit.
« Cette formule, est-ce qu'elle fonctionnerait même si le fragment d'âme dissimulé ne m'appartenait pas ? » Questionna-t-elle.
« Non, la personne qui ôte le fragment d'âme de son réceptacle, doit-être obligatoirement là même que celui qu'il y a dissimulé. Autrement, l'Horcruxe n'obtempérera pas. Ce qu'il ne faut pas oublier, c'est que ce morceau d'âme est un être qui pense, qui comprend, qui peut communiquer sous une certaine forme. Et surtout, il est doté d'un incroyable instinct de survie »
Silencieuse, Hermione repensa en seconde année au journal de Tom Jedusor. Un objet à première vue anodin et qui avait pourtant failli tuer Ginny Weasley. C'était presque effrayant de penser qu'Harry avait toujours possédé en lui, quelque chose comme ça. Et pourtant, cela n'avait en rien altérer sa bonté, il avait même tendance à vouloir toujours en faire de trop. Pensa-t-elle.
« Vous l'avez fait, n'est-ce pas ? » Demanda-t-elle, doucement, d'un air absent. « Vous avez déchiré une parcelle de vous même »
Sa voix sembla se perdre dans les airs. Vladimir se contenta d'observer la jeune fille sans rien dire. La lueur dans son regard reflétait une forme de nostalgie, comme lorsqu'on repense aux souvenir d'un passé lointain.
« J'ai cru que si je le faisais, je serais enfin libérer de cette peur de mourir qui me rongeait. Mais j'ai eu tord. Après ça, ma vie à complètement basculé. Je ne dormais plus, les choses que j'aimais sont devenues insipides, je me sentais vide à l'intérieur et rien de ce que je faisais ne parvenait à combler cet espace. J'avais fait ce rituel pour profiter pleinement de la vie et j'ai fini par en perdre le gout. Comme j'ai regretté cette folie. J'aurais tant aimé défaire ce que j'avais fait, j'aurais donné n'importe quoi pour retrouver l'intégrité de mon âme. Et puis un jour, une vive douleur s'est animée dans ma poitrine. C'était comme un feu dévorant qui me brûlait de l'intérieur, j'avais l'impression d'être sur un bûché et quand la sensation s'est estompé, je l'ai senti à nouveau »
« Votre âme » Murmura Hermione. « Mais comment… »
Avant qu'elle ne puisse achever sa phrase, la réponse lui vint d'elle-même.
« Le remord » Souffla-t-elle.
« Oui » Prononça Vladimir dans la langue maternelle de la jeune fille.
« Et votre maladie ? »
« Le destin est parfois ironique. J'ai attendu la mort pendant plus de trente ans, mais elle ne s'est jamais présentée. Je n'avais aucune chance de survivre disaient-ils, si j'avais su…J'ai été condamné à la prison à vie après qu'on m'ait dénoncé pour usage de magie noir et découvert sous véritasérum, le meurtre que j'avais commis. Quand je vous ai dis que l'immortalité à un prix, ce n'est pas toujours celui que l'on croit »
Hermione ne commenta pas. Elle se sentait confuse et bizarrement un peu terrifier.
Vladimir Vossokov avait éprouvé de la culpabilité pour ce qu'il s'était fait à lui-même, mais il n'en avait pas éprouvé pour avoir tuer une personne. Ce qui montrer simplement à quel point cet homme était égoïste et imperméable aux sentiments d'autrui. La peur de mourir l'avait poussé à commettre l'impardonnable, il avait agit par pur instinct de survie, tel un animal qui lutte de toutes ses forces pour échapper à une mort certaine. Car après tout, ou était l'humanité quand-t-on commet un meurtre pour assurer sa propre survie ? Ou quand ont continue de vivre avec une âme lacérée ?
Comment peut-on seulement vouloir vivre ainsi ? Se demanda Hermione.
Son corps fit un violent sursaut, quand tout à coup un bruit résonna fortement dans toute la pièce. Un instant, Hermione crut qu'une émeute venait d'éclater, mais tournant sa tête en direction de la sortie, elle s'aperçut que le gardien venait de frapper contre la porte pour signaler que leurs temps était à présent écoulé. Ses yeux se posèrent à nouveau sur le prisonnier qui effectua un sourire charmeur à son encontre tout en murmurant dans une langue qui n'était pas la sienne :
« Miss Granger, c'était un plaisir. Pour tout »
Hermione aurait préféré ne pas comprendre le sens caché derrière les deux derniers mots, malheureusement, elle était trop perspicace pour l'ignorer. Sentant Viktor lui attraper le bras pour la conduire vers l'extérieur, elle n'imposa aucune résistance et se laissa docilement guider par son ami.
Ils n'échangèrent aucun mots au cours du trajet. Hermione ne savait pas quoi penser. Elle tenta de lire une quelconque émotion sur le visage de Viktor, mais ce dernier affichait toujours cet éternel air stoïque et ferme. Ce n'est qu'une fois revenu à leur placement d'origine que la jeune fille se décida à parler :
« J'imagine que la discussion à du te semblais très étrange, peut-être même, écœurante. Je ne peux pas t'expliquer en détails, mais en tout cas, sache que je te suis très reconnaissance de ce que tu as fait »
« Si j'ai pu t'aider, j'en suis très heureux. Pour ce qui est du reste, je préféré ne pas savoir. Il y a des choses qu'ils vaut mieux garder secret » Dit-il, simplement.
Hermione acquiesça légèrement, comprenant parfaitement la position de son ami. Ce dernier lui tendit gentiment la main et lui proposa de la raccompagner jusqu'à leur point de rencontre.
« Je crois que tu ferais mieux de ressortir ton parapluie » Souffla-t-il, avant qu'ils disparaissent.
