« Les pensées ne sont pas un livre qu'on ouvre et qu'on peut feuilleter tout à loisir. Elles ne sont pas gravées à l'intérieur du crâne, à la disposition du premier intrus qui passera par là. L'esprit est une chose complexe qui comporte de nombreuses couches successives [...] Ceux qui maîtrisent la Legilimancie sont capables, dans certaines conditions, de plonger dans l'esprit de leurs victimes et d'interpréter correctement ce qu'ils y découvrent» Severus Rogue, extrait d'Harry Potter et l'Ordre du Phenix.
Chapitre 10 :
Ses derniers jours, Harry avait eu la sensation d'être à nouveau un étudiant. Voldemort semblait s'appliquer à lui apprendre des choses là où d'autres avaient échoué comme les potions où l'étude de runes. Étrangement, le garçon ne les percevaient pas de la même manière qu'à Poudlard. Alors qu'il avait tant redouté le cours de potion, notamment parce que cette matière avait été longtemps enseignée par Rogue qui avait mis un point d'honneur à l'humilier et le sanctionner, l'étude de runes ainsi que l'histoire de la magie ne lui avait laissé qu'un souvenir monotone et insignifiant.
Ici, avec Voldemort, c'était pourtant différent. Les mots, la tonalité et la manière de procédé de l'homme, lui donnait un tout autre ressenti. Ajouté à cela les anecdotes personnelles de ce dernier, Harry en était autant déconcerté que fasciné. A dire vrai, un seul détail le chiffonnait. Il n'avait toujours pas eu le droit d'utiliser sa baguette.
La veille, il avait pris le risque de la réclamer au maître des lieux. Cependant Voldemort paraissait peu enclin à lui donner, puisqu'il avait répondu fermement « Plus tard » et que pour Harry cela sonnait davantage comme un « jamais ».
L'homme n'avait pas confiance en lui, Harry le savait pertinemment. Le pire, c'est qu'il n'avait aucunement l'intention de le défier où de lui jouer un mauvais tour. Il voulait sa baguette pour le plaisir de la tenir, de la manipuler entre ses doigts, de sentir la magie crépiter à travers lui. Il ne pensait pas qu'elle lui manquerait à ce point, tout comme il n'avait pas prévu de se languir aussi vite de ses proches
Voldemort n'avait pas reparlé de la proposition qu'il avait évoquée trois jours auparavant. Harry n'avait de toute façon prit aucune décision à ce sujet. Il était partagé entre l'envie de rester inflexible vis-à-vis de ses principes et celle de correspondre avec ses amis. Evidemment, le jeune homme était conscient qu'en faisant ce deuxième choix, c'était son intérêt personnel qui passait avant celui de la communauté. Mais s'il choisissait la première option et que Voldemort trouvait un autre moyen de parvenir à ses fins, ce qui était le plus probable, il aurait laissé échapper une occasion en or de pouvoir enfin communiquer avec les siens.
En lui faisant cette proposition, le mage noir savait qu'il le plaçait face à une décision difficile. Il espérait que l'attachement qu'Harry portait tout particulièrement pour ses proches et la solitude qu'il éprouvait depuis son arrivé pencherait en sa faveur.
« Je possède un total de 469 livres. Certains sont stockés ici, d'autres sont encore au manoir Malfoy et quelque uns sont précieusement gardés dans une chambre forte à Gringotte. Alors Potter, vrai ou faux ? »
Harry plongea intensément son regard dans celui du Lord. Il parcourra son esprit, à la recherche d'une parcelle de vérité ou de mensonge. Mais une fois de plus, il ne voyait rien. C'était comme si une immense forteresse se dressait devant lui et qu'il n'y avait aucun moyen de la franchir.
« Je dirais vrai » Souffla-t-il, un peu dépité.
« L'information était en partie erronée. Le chiffre que je t'ai donné et bien en deçà de la réalité »
Plissant les yeux, Harry émit un petit soupir. Il pratiquait la légilimencie depuis plus d'une heure mais toujours aucun résultat. Pourtant, Voldemort avait souligné qu'il n'avait pas fermé complètement son esprit afin de lui donnait la possibilité de trouver la réponse exacte. Il voulait qu'Harry progresse petit à petit, qu'il apprenne à déceler les intentions cachées où la tromperie dans une simple phrase.
« Essayons encore une fois. Je parle un peu plus de 120 langues, moldues et magiques confondues. Ma langue magique préférée est le Fouchelangue, tandis que j'ai une préférence très prononcée pour le Français. C'est d'ailleurs pour cette raison que j'ai choisi pour nom Lord Voldemort. Vrai ou faux ? »
Avec toute la force mentale dont-il était capable, Harry plongea de nouveau dans l'esprit du seigneur des ténèbres. A la différence de sa précédente expérience, il entrevoyait cette fois-ci de brèves images. Il aperçu sur l'une d'entre elles, Nagini, le fidèle compagnon du Lord. Ce dernier lui parlait en Fouchelangue, d'une manière tendre et attentionné qui déstabilisa quelque peu le jeune homme sur l'instant. Il vit ensuite, un parchemin sur lequel était annoté d'une écriture fluide et consciencieuse : TOM ELVIS JEDUSOR. Juste en dessous, plusieurs lignes s'accumulèrent. Toutes étaient barrés d'un trait, sauf une.
Entouré d'un cercle, était écrit en toute lettre : JE SUIS LORD VOLDEMORT.
« Je…je pense que c'est vrai » Répondit Harry, après un moment.
« Pourquoi cela ? » Demanda le seigneur des ténèbres.
« J'ai vu…je ne sais pas vraiment ce que ça signifie. Je pense que se sont des brides de souvenirs. En tout cas, je n'ai pas ressenti le moindre signe de mensonges à travers eux »
« C'est bien. Tu commences à entrevoir certaines informations. Maintenant, il s'agit de les interpréter correctement et dans ce cas précis, tu as réussis »
Un sourire étira les lèvres du jeune homme. Même s'il s'agissait d'un petit progrès, Harry en était fier.
« Plus tu t'entraîneras, moins tu auras de difficultés à trouver dans les esprits les renseignements dont tu as besoin » Souligna Voldemort, tandis qu'il se leva du fauteuil. « Demain, nous alternerons en pratiquant l'occlumencie »
« Très bien. Que faisons-nous à présent ? »
« Je t'ai laissé quelques traduction de runes, ainsi qu'un livre qui devrait t'intéresser sur la table de la salle à manger »
« Vous ne restez pas ? » Questionna soudainement le garçon.
« Non, je dois aller au ministère. J'ai signalé à l'elfe que je rentrerai tard, elle te préparera donc à manger quand bon te semblera »
Harry acquiesça silencieusement. Voldemort se tourna pour marcher jusqu'en direction de la cheminé avant de disparaître dans un bruit sourd. De son côté, le Gryffondor se rendit dans la pièce adjacente pour découvrir un parchemin avec des runes ainsi qu'un ouvrage intitulé Il volait comme un fou de Whisp Kennilworthy.
Dire qu'il était surpris était un euphémisme. Après tout, le seigneur des ténèbres lui avait laissé un livre qui traitait du Quidditch. Ce geste rendait le garçon perplexe. Quand il pensait avoir parfaitement cerné le caractère de l'homme où qu'il se remettait à le haïr pour une raison ou pour une autre, Voldemort s'arrangeait toujours pour balayer ses convictions en ayant par exemple une attention spéciale comme dans le cas présent. Le pire, c'est qu'il savait exactement ce qu'il lui faisait plaisir, mais le problème avec les cadeaux offert par le seigneur des ténèbres, c'est qu'il n'était généralement pas anodin.
Alors qu'est-ce que l'homme attendait de lui cette fois ci ?
Harry haussa les épaules. Quoique cela puisse être, il se dit qu'il le serait bien assez tôt.
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Le soir était tombé.
Drago se rendit comme convenu jusqu'à la cabane Hurlante, attendant sagement qu'on l'y rejoigne. L'endroit était calme, il n'y avait pas un bruit pour briser cette pérennité. Plutôt ironique pour un lieu appelé La cabane hurlante. Le jeune homme se demanda rapidement qui avait bien pu habiter ici autrefois ? Il y avait encore les vestiges d'une cuisine, d'un feu de cheminé et même d'un piano à queue. Bien qu'étant délabré, Drago pouvait reconnaître le bon goût des tableaux accrochés aux murs ainsi que l'élégance du mobilier. Une chose était sûre, une famille aisée avait vécu à l'endroit même ou il se trouvait. Mais ce qu'il ne serait sans doute jamais, c'est ce qui avait bien pu arriver pour que ce foyer soit abandonné.
Des bruits de pas ainsi que des chuchotements s'élevèrent tout à coup. Il tourna la tête pour apercevoir deux silhouettes s'avancer vers lui.
Un air de mécontentement imprégna les traits du jeune Malefoy, qui fusilla Hermione du regard.
« Rentrer à deux dans Poudlard sans se faire remarquer ne sera déjà pas simple, mais à trois, c'est carrément de la folie ! »
Ron se positionna devant Hermione, faisant ainsi face au Serpentard.
« C'est soit je l'accompagne, soit tu débrouilles tout seul pour récupérer ta fichue clé ! » Fit-il d'un ton amer.
Les deux sorciers se mesurèrent du regard durant de longues secondes. Ce fut finalement la jeune fille qui mit un terme à cet échange puéril.
« Arrêtez ! C'est avec ce genre d'attitude qu'on risque de se faire remarquer. Si on veut que sa marche, on doit être organisé et agir ensemble » Dit-elle, avec conviction. « Est-ce que tu as amené le coffre ? » Questionna-t-elle en se tournant vers Malefoy.
Ce dernier fit un signe de la tête, indiquant le grand lit à baldaquin sur lequel il avait préalablement posé l'objet. Hermione s'en approcha afin de l'examiner de plus prés.
« Alors, quel est le plan ? » Lança Drago, en croisant le bras.
« On va se rendre jusqu'au bureau du directeur par les airs » Fit Ron en retirant de sa poche trois minuscules balais, avant de leur rendre leurs tailles initiales.
« D'accord, mais comment être sûr que personne n'y sera ? » Demanda Drago.
« Grâce à ceci »
Malefoy observa la jeune fille plonger la main dans un petit sac violet pour en retirer une espèce de parchemin. Elle posa ensuite sa baguette dessus et murmura les mots suivants : Je jure intentionnellement que mes intentions sont mauvaises. Alors que Drago commença à s'interroger sur la santé mentale de la Gryffondors, il constata avec stupéfaction que des mots et des symboles apparaissaient d'eux-mêmes. Devant l'air intrigué du jeune homme, Hermione prit quelques instants pour expliquer :
« C'est la carte des Maraudeurs. Elle représente l'école dans ses moindres détails, même les passages secrets. Mais le mieux, c'est qu'on peut y voir la position de chaque personne présente dans l'enceinte de l'établissement. Elle a été conçu par le père d'Harry, Remus Lupin, Sirius Black et Peter Pettigrew »
En entendant le nom de Pettigrew, Drago souleva un sourcil, mais ne fit aucun commentaire. Hermione jeta un dernier coup d'œil sur la carte, une fois certaine que le champ était libre, elle invita les deux jeunes hommes à sortir de la cabane Hurlante pour mettre leur plan à exécution. A contre cœur, Ron prêta l'éclair de Feu à Malefoy. Celui-ci tendit sa main pour le prendre, mais avant, le rouquin lui lança un avertissement.
« Je te conseil d'y faire attention, c'est celui d'Harry et je ne crois pas qu'il serait très heureux de le savoir entre tes mains »
Drago s'en empara vivement tandis qu'il lui lança un regard emprunt de dédain.
« Eh bien, fort heureusement pour moi, il n'est là pas pour le voir. Peut-être n'en aura-t-il même plus l'usage d'ailleurs, c'est triste quand on y pense, il était si doué » Dit-il en guise de provocation.
La main de Ron amorça un geste qu'Hermione arrêta à temps. Elle lui lança un regard qui le dissuada de faire quoi que se soit. Décidant qu'il valait mieux changer de sujet avant que les choses ne dégénèrent, elle fit un compte rendu de la situation en regardant la carte des maraudeurs.
« Il y a deux gardes postés devant la grande porte, un au niveau de la tour d'astronomie, un autre sur la tour au pied des serres et deux autres dans la cour intérieur. Bizarrement, il y un groupe réuni dans la grande salle, mais comme nous passons par les airs, ils ne nous causeront pas d'ennui »
« Fais voir » Demanda Malefoy en jetant un coup d'œil sur la carte. « Je suis pratiquement certain que les mangemorts situés dans la grande salle font une partie de carte, c'est souvent le cas à la nuit tombé »
Ron et Hemione jetèrent un étrange regard en direction de Blond, qui répondit aussitôt :
« Quoi ? Il faut bien s'occuper »
Décidant de faire comme si de rien n'était, Hermione enchaîna sur les explications.
« Même s'il fait sombre, les mangemorts et notamment celui perché en haut de la tour d'astronomie pourraient nous voir. On va donc utiliser un sortilège de Désillusion pour qu'ils ne s'aperçoivent de rien »
« Tu ne crois pas que certains quartiers et surtout le bureau du Directeur seront protégés par des sortilèges qui révélerons instantanément notre présence ? » Questionna Drago.
« Oui, j'y ai pensé. C'est pour sa que j'ai fais ça » Fit Hermione en retirant de son sac trois petites fioles qui contenaient un liquide qui donnait peu envie. « Je les ai fabriqué à partir d'un des livres que j'ai emprunté au professeur Dumbledore après son enterrement. Cette potion va nous permettre de passer à travers les sortilèges qui protègent les quartiers »
Elle distribua une fiole à chacun. Tandis que Drago déboucha la sienne pour en humecter l'odeur, Ron prit un air des plus sceptique.
« Euh, on va devoir boire ça ? »
Hermione se tourna vers lui, visiblement mécontente.
« Tu as un problème avec la potion ? »
« Non, non. C'était juste pour être certain »
Drago se retint de lever les yeux au ciel devant cette scène plus que pathétique et avala cul sec la fiole dont le goût n'était pas aussi désagréable que l'apparence qui s'en dégageait. Ron et Hermione firent de même avant de se débarrasser du flacon. Ils se jetèrent ensuite à tour de rôle le sortilége de Désillusion qui leur procura une sensation froide et gluante.
Enfourchant leurs balais, ils quittèrent le sol pour monter en altitude, là ou le froid était plus intense. Ils avaient beau être en pleine été, une fois le soleil couché, les températures étaient loin d'êtres douces et agréables.
Rapidement, ils survolèrent le terrain de Quidittch, puis ils continuèrent en direction du lac qui reflétait en ses eaux calmes, un ciel sans nuages ou s'éparpillaient d'innombrables étoiles. Arrivant à proximité du château, il le contournèrent légèrement pour se positionner face aux fenêtres qui donnaient accès au bureau ainsi qu'aux appartements du directeur. Tout en effectuant un geste simple avec sa baguette, Hermione prononça le sort qui leurs permis de pénétrer à l'intérieur de la pièce. Une fois à l'abri, elle les referma aussitôt et se tourna vers les deux jeunes hommes.
« Il vaut mieux ne pas trop traîné, les effets de la potions que je vous ai donné sont assez limité dans le temps »
« Quoi ? Et c'est maintenant que tu le dis ! » S'exclama Drago.
« Aidez-moi à tirer tous les rideaux pour qu'on ne puisse pas voir la lumière » Commanda Hermione.
Étonnamment, les deux garçons s'exécutèrent sans faire d'histoire. Lorsque les lieux furent plongés dans une totale obscurité, ils dégainèrent leurs baguettes et prononcèrent à l'unisson :
« Lumos »
Trois points lumineux apparurent, offrant une meilleures vue de l'intérieur. La première chose qu'Hermione distingua, était le bureau où jadis, Albus Dumbledore avait travaillé durant des années. Elle pouvait sans peine se remémorer le sourire bienveillant du directeur et ses yeux plein de malice l'observer au dessus de ses lunettes en forme de demie lune. Un petit sourire étira ses lèvres au souvenir du vieil homme. Malheureusement pour elle, la nostalgie fut de courte durée.
« Venez voir ça » Fit Drago dont le regard était fixé sur le mûr opposé.
Hermione et Ron le rejoignirent. Levant les yeux, ils furent déconcertés par ce qu'ils virent.
« Les tableaux…ils sont complètement vides » Souffla Ron, comme s'il n'en croyait pas ses yeux. « Où sont passés les anciens directeurs ? »
Hermione et Drago ne répondirent pas. Ils continuèrent à faire le tour du bureau pour découvrir que tous les portraits des directeurs avaient disparu. Il ne restait à la place que l'arrière plan qui leurs laissèrent une impression des plus inconfortables.
« Qu'est-ce qui a bien pu leur arriver ? » Demanda Ron, après un moment de silence. « Vous croyez que c'est à cause de Vous-savez-qui ? »
« Hum, je ne pense pas. A mon avis, cela à plutôt un rapport avec le fait qu'aujourd'hui Poudlard n'à plus de directeur où de directrice attitrée » Décréta Hermione.
A quelque pas, Drago semblait agité. Il marchait de long en large à travers la pièce, ouvrait les armoire, fouillait chaque recoin sous le regard intrigué des deux Gryffondors.
« On peut savoir ce que tu fais ? » Lança le rouquin, sur un ton exaspéré.
« Je cherche le tableau de Rogue. Vous pourriez peut-être m'aider au lieu de me regarder bêtement »
Les deux sorciers se jetèrent un regard où perçait l'irritation. Silencieusement, ils se séparèrent pour chercher le portrait de leur ancien professeur. Hermione se dirigea vers le second étage, là où les étagères débordaient de livres, tandis que Ron prenait le chemin vers le petit salon en prenant garde à ne pas se prendre les pieds dans le tapis, dés son entrée.
Alors que Drago passait à côté de la cheminée, un détail attira son attention. Baissant sa baguette, il perçut quelque chose d'imposant parmi les cendres. Doucement, le jeune homme s'agenouilla et remua la poussière qui s'avéra dissimuler un portrait. Comme tous les autres, il était vide. Drago, plissa les yeux et c'est ainsi qu'il remarqua inscrit en bas du tableau le nom du propriétaire : Severus Tobias Rogue
Prenant soudain conscience qu'on avait sciemment jeté le tableau de son parrain au creux des cendres, Drago ne put s'empêcher d'avoir un pincement au cœur. Il pointa sa baguette sur ce dernier et murmura :
« Récurvite »
En l'espace de quelques secondes, l'objet se vit attribuer une toute nouvelle allure. Drago esquissa un petit sourire satisfait, tandis qu'il observa longuement le portrait.
« Je suis vraiment désolé » Susurra-t-il doucement. Il ne savait pas si Severus pouvait l'entendre, mais il ressentait comme un besoin profond de prononcer ses mots. « Vous aviez raison, je ne suis pas obligé de faire les mêmes choix que ma famille, et je ne veux pas passer le reste de ma vie à servir un homme qui n'à aucune considération pour ses semblables. Je veux faire ce qu'il me plaît, sans avoir peur des conséquences. Je veux que vous soyez fière, mais à dire vrai, je ne sais pas vraiment comment m'y prendre. Si seulement vous étiez encore là… »
Et sans savoir comment, ni pourquoi, le tableau s'anima de lui-même.
« J'espère que vous n'allez pas vous mettre à pleurer » Fit une voix qu'il connaissait bien.
Severus se tenait fièrement au centre du tableau, les bras croisés et le regard fixé sur le jeune homme qui n'en revenait pas. Instinctivement, Drago regarda autour de lui les autres portraits, mais étrangement, ils étaient toujours inhabités.
« Comment se fait-il que vous soyez là, mais pas les autres ? »
« Il semble que comme j'ai abandonné mes fonctions de directeurs, certains fondements ne s'applique pas dans mon cas. C'est la nomination d'un directeur où d'une directrice qui donne vie aux portraits de ce bureau »
Granger avait donc raison. Pensa Drago, amèrement.
« Pourquoi suis-je l'unique héritier de votre coffre fort ? »
« A qui d'autres aurais-je bien pu léguer mes biens ? Vous étiez tous ce j'avais. Vous étiez mon filleul »
« Je le suis toujours » Répondit automatiquement Drago.
Des bruits de pas firent écho jusqu'aux oreilles du jeune homme. Tournant la tête, il aperçut les deux Gryffondor s'avancer vers lui.
« Tu aurais pu nous le dire que tu l'avais trouvé ! » Grogna Ron.
Drago haussa des épaules.
« Bah voilà, je l'ai trouvé » Fit-il, simplement en reportant son attention devant lui.
« Ne me dite pas que se sont les amis de Potter qui vous accompagne ? » Demanda Rogue, d'un air consterné.
« Ils m'ont aidé à venir jusqu'ici. Poudlard est sous le contrôle du seigneur des ténèbres maintenant, mais j'imagine que vous le savez déjà »
Severus hocha presque imperceptiblement de la tête. Drago ne savait pas si c'était la peinture qui lui faisait cet effet, mais il avait la sensation que son visage reflétait une forme d'anxiété.
« Qu'est-il advenu de monsieur Potter ? Est-ce qu'il est toujours vivant ? » Questionna l'ancien professeur de potions.
« Pour une raison qu'on ignore, le seigneur des ténèbres à changé ses plans. Il garde Potter dans un endroit isolé dont seul lui connaît la position »
De l'incompréhension anima le portrait de l'homme.
« Cela n'a pas de sens » Murmura-t-il.
« En fait… » Commença Hermione, en s'approchant. « Il y a peut-être une explication. Eh bien, il n'est pas impossible que le seigneur des ténèbres ait tout découvert au sujet d'Harry, je veux dire de ce qu'il représente vraiment pour lui »
Rogue fronça les sourcils.
« Le seigneur des ténèbres n'a jamais eu le moindre soupçon à ce sujet. Et seul Dumbledore et moi-même étaient au courant du secret qui le liait à Potter »
« Je ne pense pas qu'il était au courant avant la grande bataille, parce que ce n'est qu'à la toute dernière minute qu'il s'est ravisé. Les mangemorts ont même étaient très surpris de ce soudain revirement »
« Mais enfin de quoi vous parlez ? » Questionna vivement, Drago, qui était complètement perdu au milieu de cet échange.
« Euh, et s'il l'avait appris directement d'Harry ? » Décréta Ron. « Vous savez, comme ils peuvent faire ce truc là…entrer dans la tête de l'un et de l'autre »
« Oh, merlin, Ron ! Mais oui ! » Fit Hermione en l'attrapant par les épaules. « Il a surement tout découvert au moment même où Harry à regarder dans la pensine ! »
« Pourquoi ? Qu'est-ce qu'il y avait dans la pensine ? Et qu'est-ce que c'est que cette histoire avec le seigneur des ténèbres et Potter ? » Demanda Malefoy, frustré de ne pas savoir.
« Il vaut mieux que vous sachiez rien, Drago » Décréta Severus, d'un ton solennel. « Cette information ne doit pas s'ébruiter »
Tout à coup, Hermione et Ron se figèrent sur place, tandis qu'il se regardèrent du coin de l'œil comme deux enfants pris en faute. Ce qui ne manqua pas d'échapper à Rogue.
« Vous en avez parlé à quelqu'un d'autre ? »
« Eh bien…il y àama sœur et mes parents qui sont au courant » Débuta Ron, qui n'osait plus regarder l'homme en face. Ce dernier avait beau être un portrait, il n'en restait pas moins terrifiant pour le rouquin.
« On a également informé quelques membres de l'Ordre» Poursuivit Hermione.
« Idiots ! Mais tant que vous y êtes, faites passez un article dans la gazette du Sorcier ! »
« Il fallait qu'on le leur dise » murmura la jeune fille.
« C'est un des plus grands secret du seigneur des ténèbres, comment croyez vous qu'il va réagir quand il sera que ses ennemis en ont connaissances ? Vous les avez peut-être tous condamnés ! »
Ron afficha une mine horrifié tandis qu'Hermione prenait conscience de leurs actes. Tout à coup, une sonnerie fit éruption dans la pièce. Les deux jeunes hommes observèrent Hermione appuyer sur un petit bouton situé à gauche d'un cadran qui était posé sur une sorte de bracelet et qui entourait son poignet.
« C'est une montre » Expliqua-t-elle en avisant les regards interrogatifs braqués sur elle. « Il faut qu'on se dépêche, les effets de la potion vont bientôt s'estomper »
« D'abord, on récupère la clé » Rappela Drago, en se tournant vers son parrain. « Ou l'avez-vous caché ? »
« Tu parles de celle qui permet d'ouvrir le coffre que j'ai placé à Gringotts ? »
Drago acquiesça.
« Vous êtes conscient qu'en vous impliquant dans cette aventure, vous trahissez le seigneur des ténèbres, n'est-ce pas, Drago ? »
« Oui, je sais » Répondit-il, simplement.
« Sachez également qu'il n'y aucune garantie dans les recherches que j'ai mené. Cela peut très bien être un échec total »
Les trois jeunes sorciers échangèrent un regard perplexe, mais ne firent aucun commentaire. Prenant ce silence comme un signe de compréhension, Severus continua :
« Il y a une grosse horloge au dessus de la cheminée. Ouvrez le socle en verre, pour pouvoir bougez les aiguilles »
Immédiatement, Drago obtempéra.
« Ce cadran est relié à une trappe secrète qui ne s'ouvre que si on actionne le bon mécanisme. Chaque directeur à la prise de ses fonctions peut mettre celui qu'il souhaite. Placez la plus petite des aiguilles sur le chiffre trois et la plus grande sur le chiffre un, appuyiez ensuite au centre, ce qui permettra de valider cette première série »
Attentif, le jeune Malefoy appliqua les consignes qui lui étaient transmises.
« Maintenant, tournez la petite aiguille sur le chiffre un et l'autre sur le chiffre douze. Puis encore une fois, appuyer au centre du cadran »
Drago se demanda un instant à quoi tous ces nombres pouvaient bien correspondre. Cependant, sachant que Rogue lui enverrait une réplique cinglante s'il venait à lui demander, il conserva le silence et attendit le reste des instructions.
« Laissez la plus grande aiguille sur le douze et placez l'autre sur le six. Oubliez pas d'appuyer à nouveau au centre »
Au moment ou Drago relâcha son index, une bruit sourd fit éruption dans toute la pièce. C'était comme si une personne était en train de tourner une immense manivelle. Un panneau en pierre s'écarta, pour laissez place à une étagère ou s'étendait quelques objets, dont une clé en argent. Sans attendre, Drago s'en empara pour la mettre dans l'une de ses poches.
« Il faut mettre le cadran sur la position minuit pour tout refermer » Signala Rogue.
Hermione s'y attela. Elle referma ensuite le socle en verre, tandis que d'elle-même, l'horloge se remit à l'heure. De son côté, Drago lança un sort au portrait afin de réduire sa taille pour pouvoir l'emporter avec eux. Mais Hermione ne semblait pas d'accord avec cette idée.
« Si tu le prend avec toi, on se doutera que quelqu'un est venu. C'est trop risqué »
« Pas question que je m'en aille en le laissant ici ! On l'avait jeté dans la poussière et le charbon comme s'il était bon à brûler, tu crois franchement que je vais le remettre à sa place ? » Déclara Drago, la mâchoire crispé.
Hermione savait qu'elle s'aventurait sur un terrain glissant. Et comme le temps manquait cruellement, elle laissa le jeune Malefoy remporter cette manche. D'un coup de baguette elle replaça les rideaux dans leurs positions initiales avant d'enfourcher son balai, suivit de prés par les deux garçons.
Les trois sorciers quittèrent discrètement Poudlard, sous le nez des mangemorts qui ne s'étaient pas un seul un instant imaginé la scène qui venait de se dérouler à quelques pas d'eux.
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Lord Voldemort, examinait avec le plus grand soin la liste des professeurs que lui avait remis Rodolphus Lestrange ainsi que chacune de leurs références. Siégeant là ou Rufus Scrimgeour avait un jour prit ses fonctions, un air de mécontentement déforma les traits de son visage tandis qu'il parcourait l'épais dossier. Visiblement, le contenu de ce dernier était loin de lui plaire et il sentait une affreuse migraine pointer le bout de son nez à la pensée qu'il n'en était qu'à la moitié.
Exaspéré et prenant conscience de l'heure tardive, il laissa de côté cette besogne pour se diriger au creux du foyer de la cheminée la plus proche et en disparaître.
A plusieurs kilomètre de là, sur une île paradisiaque, des flammes verdoyantes étincelèrent, laissant apparaître le seigneur des ténèbres en son centre. Il s'apprêta à se diriger vers les cuisines quand, du coin de l'œil, il aperçut quelque chose qui attira son attention.
En effet, Harry Potter était allongé sur le grand canapé, la respiration lente et les yeux fermés. Il tenait encore d'une main le livre de Quidditch qui tanguait dangereusement en direction du sol. A cette vue, Voldemort esquissa un petit sourire tout en s'approchant du jeune homme.
Son regard voyagea lentement sur cette forme endormie et s'arrêta sur son visage qui reflétait une insouciance déconcertante. L'espace de quelques secondes, le seigneur des ténèbres se demanda s'il devait le réveiller ou non. Puis, jugeant qu'il avait un lit des plus confortables pour se reposer et que le salon n'était pas un endroit approprié pour cela, la réponse lui parut évidente.
Rester à présent à savoir de quelle manière il allait procéder.
Son regard glissa subrepticement sur un verre d'eau qui traînait sur une table basse. Intérieurement, Voldemort ressentait déjà une certaine satisfaction à l'idée de ce qui allait suivre. Tendant sa main vers l'objet, il referma doucement ses longs doigts pales autour de la paroi en verre avant de se tourner à nouveau vers le Gryffondors. S'apprêtant à s'attirer les foudres du jeune homme, une voix sortie de nulle part le stoppa dans son élan.
« Laisse le tranquille »
Voldemort sentit sa mâchoire se crisper. Très lentement, il tourna sa tête dans la direction opposée pour se retrouver face à… lui-même.
« Tiens, tiens, mon fourbe d'Horcruxe décide enfin à se montrer » Fit-il d'une voix étonnamment amère.
Tom Jedusor lui lança un regard indescriptible. Il se tenait debout, juste à l'entrée du salon. Sa silhouette était légèrement flou et transparente, un peu comme celle d'un fantôme.
« La matérialisation extérieur est une chose que j'ai appris tout récemment à maîtriser, d'où mon attente tant attendue »
Le seigneur des ténèbres émit une exclamation dédaigneuse.
« A en juger par cette mine déplorable, je présume que ce n'est pas encore tout à fait au point »
« J'essaye d'économiser l'énergie d'Harry, même s'il en utilise beaucoup moins pendant son sommeil »
« Comme c'est prévenant de ta part » Décréta Voldemort en resserrant un peu plus sa prise autour du verre d'eau. « Bien sûr, tu n'aurais pas en t'en soucier si tu avais accepté gentiment que je te délocalise »
« Oh, mais ça ne me dérange pas. Je suis bien là ou je suis » Souffla Tom d'un air suffisant.
« Oui, dans le corps de mon ennemi ! Celui qui est supposé causer ma perte ! »
Harry émit un petit bruit et se tourna sur le coté, faisant en même temps tomber le livre dont la chute fut ralentie par le tapis moelleux. Constatant que le garçon ne se réveillait pas, Voldemort continua sur sa lancée.
« Je me suis toujours attendu de la part de mes mangemorts et même des plus fidèles d'entre eux, à être trahi d'une façon ou d'une autre. Mais je dois admettre que je n'attendais pas à l'être de ma propre parcelle d'âme »
« C'est sans doute ce qui arrive, quand on en vient à se mépriser soi-même. On préféré aller chercher ce qui nous fait défaut ailleurs et je dois avouer qu'avec Harry, je ne suis pas déçu » Lui dit Tom en faisant naître une lueur colérique à travers les yeux du Lord. Cette irritation sembla toucher le jeune homme qui porta inconsciemment sa main vers sa cicatrice tout en gémissant.
« Attention, il faut te calmer, sinon tu vas le réveiller » Décréta Tom, avec une fausse note de compassion.
Même si Voldemort n'en avait pas envie, il du faire appel à tout self contrôle pour ne pas faire éclater cette rage qui bouillonnait en lui. Il reposa délicatement le verre sur la table basse qui menaçait d'exploser, et reporta son attention droit devant lui.
« Ce garçon est émotif, désobéissant, peu instruit magiquement et profondément agaçant. Je ne vois vraiment pas ce que tu peux lui trouver de si attirant comparé à Lord Voldemort »
« C'est pourtant très simple, tous ces qualificatifs que tu viens d'énumérer, c'est sa que je trouve attrayant. J'ai l'impression de vivre plus à travers Harry que toutes ses années ou j'ai passé mon temps à rechercher le pouvoir et l'immortalité. J'arrive enfin à ressentir autre chose que la haine, la colère ou le dégoût »
« Tu crois que toutes ses émotions te sont bénéfiques, qu'elles te rendent plus heureux, mais tu te trompe. Elles font de toi…de nous des êtres faibles et sans valeur »
« C'est ce que toi tu juges être faibles et sans valeur. J'ai pour ma part, désormais, une toute autre opinion sur le sujet. D'ailleurs, tu as beau te répéter que si Harry est toujours vivant c'est grâce à sa chance, à ses amis, mais tu sais aussi bien que moi, qu'il y a plus que sa. Qu'est-ce que disais la prophétie déjà ? Ah oui, il aura un pouvoir que le seigneur des ténébres ignore. C'était vraiment stupide de notre part de laisser ce passage de côté pour uniquement se focaliser sur le celui qui à le pouvoir de vaincre le seigneur des ténébres approche… »
« Éliminer les obstacles qui entravent notre route à toujours été le premier but »
« Et voilà où cela nous à mené » Ajouta Tom, en se déplaçant vers le canapé ou Harry était allongé.
Voldemort plissa les yeux vers le garçon qui avait retrouvé un rythme respiratoire normal. Le silence commença à s'installer de nouveau dans la pièce, mais il fut vite écourté.
« Est-ce que tu lui parle ? » Questionna le Lord, en gardant les yeux rivés sur le jeune sorcier.
« De temps à autre, oui »
« Vraiment ? » Demanda-t-il, à la fois frustré et intrigué. « Je serais curieux de connaître le sujet de vos conversations »
« Oh, non. Ne me dis pas que tu es jaloux ? Ah moins que tu ne sois inquiet sur ce que j'ai bien pu lui dire aux sujets des Horcruxes ? Comme par exemple, le fait que tu es sciemment menti et qu'il existe bien une façon de les introduire dans un autre réceptacle » Sourit-il, de la manière la plus détestable qui soit. « J'imagine qu'elle honte se serait pour toi qu'Harry sache que je préfère rester en sa compagnie plutôt que de revenir avec toi »
« Tu devrais faire attention, ces mauvaises manières et son insolence commence dangereusement à dépeindre sur toi » Murmura Voldemort, tandis que lentement, il commença à contourner le canapé sur lequel Harry s'était endormi pour se diriger vers le fond de la pièce ou le bar était installé.
Tom ne fit rien, ne dit rien, et observa l'autre lui s'emparer d'une bouteille de vin rouge.
« Je ne t'en propose pas ? » Fit celui-ci d'un ton moqueur en remplissant son verre de moitié. Il le porta jusqu'à hauteur de son visage afin d'en humer tous les arômes. Il lui semblait qu'une odeur de petites baies noires s'en dégageait nuancée d'une note boisée. Penchant le verre légèrement vers l'avant, il prit une première gorgée et reporta de suite son regard vers la silhouette fantomatique.
« Je me demande ce que tu espères au juste ? » Interrogea-t-il, soudainement. « Tu es certes dans le corps d'Harry, cependant il est ici avec moi et crois-moi, il n'ira nulle part sans mon consentement »
« C'est vrai » Admit Tom, avec une intonation légère. « D'ailleurs, comment se passe la cohabitation ? »
« Que veux-tu dire ? » Fit Voldemort, qui visiblement ne comprenait pas où son morceau d'âme voulait en venir.
« Eh bien, cela fait un petit moment maintenant que toi et Harry vivaient ensemble. Au début, l'expérience à du te paraître désagréable. Mais dis-moi, quel effet cela te fais-t-il, à présent ? »
Une expression dédaigneuse défigura davantage les traits du seigneur des ténèbres.
« Je suis dans l'obligation par ta faute de nourrir, loger et protéger le gosse qui doit causer ma perte. Alors je dirais que la sensation est un mélange de frustration et d'agacement profond »
Un petit sourire naquit sur les lèvres de Tom.
« C'est tout ? Allons, tu ne trouves pas plaisant de prendre soin d'un être vivant, autre qu'un serpent ? De lui transmettre tes connaissances ? De pouvoir partager et dire des choses dont tu ne pourrais discuter avec aucun autre sorcier ? De savoir que, désormais, tu es la seule personne sur qui Harry peut compter ? En tout cas, moi je trouve la sensation tout à fait…exquise »
Voldemort ne répondit pas. Il n'aimait pas la façon dont les mots de son lui plus jeune sonnait si juste à ses oreilles. Il n'aimait pas non plus cette attitude, qui était bien trop proche de celle de Potter et qui ne montrait que du dédain à son égard. Bon sang, qu'est-ce que le garçon avait bien pu faire à son fragment d'âme ? Il ne pouvait pas croire que ce dernier le reniait à cause d'une chose aussi futile et écœurante que les émotions.
« Je pensais qu'après l'expérience de cette fameuse nuit où nous avons perdu corps et pouvoirs, certaines erreurs seraient mises en lumière pour être rectifier. Mais je m'aperçois, que tu ne fais que les réitérer » Souffla, Tom.
« Et de quelles erreurs parles-tu ? » Siffla Voldemort.
« Tu ne vois Harry que comme un Horcruxe, un ultime moyen de prolonger ton immortalité, mais il pourrait être bien plus que cela. Tu pourrais en faire un allié précieux »
Un rire sinique s'échappa tout à coup de la bouche sans lèvres de Voldemort.
« Je n'ai pas besoin qu'il soit mon allié. Je dirige déjà ce pays et bientôt les moldus suivrons »
« Alors pourquoi as-tu requis son aide pour convaincre les ministres des autres états ? » Questionna Tom, l'air de rien.
« Ce n'est qu'un détail. Son soutien à ma cause me permettra simplement d'obtenir plus rapidement leurs confiances et par conséquent, leurs accords pour révéler notre présence aux moldus »
« Tu admets donc que tu as besoin de lui pour mener à bien ce projet ? »
Une fois de plus, Voldemort ne répondit pas et avala une autre gorgée de vin. Seulement, Tom ne comptait pas en rester là.
« Si nous avions eu un véritable allié ce soir d'Halloween, et je ne parle pas des mangemorts qui nous ont soit abandonné ou qui se sont retrouvés à Azkaban comme des idiots, tu n'aurais certainement pas attendu treize années avant de retrouver une enveloppe charnelle. Nous avons besoin de quelqu'un en qui nous pouvons avoir confiance et qui, même dans les situations difficiles, nous soutiendras loyalement »
« Qu'est-ce qui te fais croire que le garçon pourrait agir en ma faveur ? »
« Tu devrais savoir qu'il est toujours prêt à faire n'importe quoi pour venir en aide aux personnes qu'il apprécie » Souligna Tom.
« Oui, et c'est vrai que je tiens une place prépondérante dans son estime » Déclara Voldemort, avec ironie.
« Pour le moment, non. Mais cela viendra »
Voldemort fronça les sourcils.
« comment peux-tu le savoir ? »
Tom prit tout à coup un air très énigmatique, tandis qu'il fit quelques pas en direction de son double pour lui murmurer suavement :
« Juste une intuition »
Un petit bruit fit éruption depuis le canapé, Voldemort observa le jeune homme se redresser lentement, le regard brouillé. Tom avait soudain disparu et Harry mit un moment avant de se rendre compte de la présence du seigneur des ténèbres dans la pièce. Il eut d'ailleurs un léger sursaut en avisant ce dernier appuyé contre un mur, muni d'un air légèrement moqueur.
« Quelle heure est-il ? » Demanda Harry la voix encore enrouée.
« Presque minuit » Répondit Voldemort.
« Oh. Vous êtes ici depuis longtemps ? »
« Plusieurs minutes »
Harry acquiesça légèrement tout en s'extirpant du canapé. Il remarqua alors que l'ouvrage traitant du Quidditch était sur le sol. Il tendit la main pour le ramasser et se tourna à nouveau vers Voldemort.
« Je voulais vous remercier pour le livre. Il est vraiment bien, j'en suis presque à la moitié »
« Ne me remercie pas, il traînait dans ma bibliothèque depuis un moment et je ne savais qu'en faire »
Malgré la réaction antipathique du mage noir, Le garçon se contenta d'exprimer un petit sourire. Peu lui importait la raison pour laquelle Voldemort avait fait ça, le fait qu'il est pensait à lui plutôt que de le jeter constituait déjà en soit, un détail non négligeable.
« Je voulais également vous dire que j'ai réfléchi à la proposition que vous m'avez faite la dernière fois »
Voldemort se trouva soudain intéressé par les propos du jeune homme.
« Eh bien ? »
« Je suis prés à l'accepter, mais en plus de pouvoir correspondre avec mes amis, je veux autre chose »
« Pourquoi je ne suis pas étonné ? » Lança le seigneur des ténèbres. « Oh, et j'espère que tu ne crois tout de même pas que tu passeras tout ton temps à envoyer des lettres à tes amis ? Se seras une fois par mois au maximum »
« Une fois par semaine » Contredit Harry.
« C'est hors de question. Une par mois et j'accepterai peut être ta deuxième condition si elle s'avère raisonnable »
Harry n'était pas particulièrement ravie par cette décision. Une lettre par mois était bien peu en comparaison avec toutes celles qu'il envoyait lorsqu'il habitait encore chez les Dursdley. Mais c'était aussi mieux que de ne pas en envoyer du tout.
« Alors quelle est cette autre chose que tu souhaiterais ? » Questionna Voldemort, avec impatience.
« La magie sans baguette. J'aimerais que vous m'appreniez comment faire »
Voldemort n'était pas étonné par cette demande, il sembla même amusé.
« Tu ne parviendras pas à sortir d'ici même si tu parviens à la maîtriser, tu es bien conscient de cela ? »
« Parfaitement » Répondit brièvement Harry.
Plissant les yeux, Voldemort prit une autre gorgée de vin rouge. Un rictus déforma légèrement le coin de sa bouche tandis qu'il regarda à nouveau en direction du garçon.
« Dans ce cas, je pense que nous avons peut-être un accord »
