« C'est quand même un peu bête de ta part...La seule personne que tu connaisses qui ait jamais été possédée par Tu-Sais-Qui, c'est moi. J'aurais pu te dire quel effet ça fait » Ginny Weasley, extrait du livre d'Harry Potter et l'ordre du phoenix.
Chapitre 14 :
Lorsqu'Harry se réveilla ce matin là, il prit conscience de trois choses.
La première, c'est qu'il était en plein milieu du lit, mais fort heureusement, Voldemort ne s'y trouvait plus. La deuxième, c'est que le plafond enchanté ou il avait pu observer toutes les merveilles de l'univers la veille, avait lui aussi disparu. Et enfin, choses plus surprenante, il avait passé une très bonne nuit. Pas de cauchemars, de terreurs nocturnes, de cicatrice qui brûle, et il ne s'était même pas réveiller une seule fois.
Harry aurait dû être pleinement heureux, pourtant, ce constat le dérangeait quelque peu. En effet, il avait dormi paisiblement alors que le seigneur des ténèbres avait partagé le même lit que lui. Il ne pouvait s'empêcher de se sentir un peu perplexe. Bien sûr c'était ridicule. Pourquoi n'aurait-il pas le droit d'avoir une bonne nuit de sommeil ? Ce n'était pas si terrible, n'est ce pas ? Il n'avait rien fait de mal.
Je n'ai rien fait de mal. Murmura-t-il, comme si il avait besoin de le dire pour s'en convaincre.
« Monsieur, Potter »
Harry sursauta en voyant soudain apparaître Leina.
« Je suis désolé, monsieur Potter. Je ne voulais pas vous effrayer. Votre petit déjeuné est servi » Souffla la petite créature en indiquant la table.
« Très bien, j'arrive »
Il attrapa ses lunettes et s'extirpa des couvertures pour se diriger lentement vers une odeur à la fois amer et sucrée. Il remarqua alors, Voldemort installé dans l'autre pièce, assis derrière le bureau, une plume et un parchemin à la main.
Depuis quelle heure était-il réveillé ? Se demanda le garçon.
Sans un mot, il prit place à table et remarqua sur cette dernière, un assortiment de viennoiseries, de confitures et de céréales. Un bol de café chaud ainsi qu'un grand verre de jus d'orange était déjà servi à son encontre. C'était sans doute beaucoup moins consistant que ce que les Anglais avaient l'habitude de manger, mais pour Harry, c'était tout simplement parfait.
Tout en remplissant généreusement son estomac, il piocha au passage dans tous ce qui se trouvait à sa portée. La tentation de goûter à tout était trop forte et Harry n'avait aucune envie de se retenir.
Est-ce que la gourmandise de Ron aurait fini par déteindre sur moi ? Se demanda-t-il, avec un léger sourire. Hermione en serait surement mécontente…
Elle avait toujours reproché à Ron son appétit vorace et son manque d'investissement dans ses études. Ce qui était plutôt drôle c'est que, malgré leurs chamailleries et leurs caractères propres, ils avaient fini par éprouver des sentiments plus forts que l'amitié. Qui l'aurait cru ? Leur première rencontre n'avait pourtant pas laissé présager les prémisses d'une relation amoureuse.
La dernière bouchée avalée, Harry se leva pour se retirer dans la salle de bain ou il n'y passa pas plus d'une trentaine de minute. Une fois habillé, il s'apprêta à reprendre la lecture de son livre, mais son geste fut intercepté par Voldemort qui décréta dans sa direction :
« Navré, mais j'ai d'autres projets pour toi aujourd'hui »
Harry le regarda d'un air soupçonneux.
« Et de quoi s'agit-il ? » Demanda-t-il.
« Tu verras. Suis-moi » Fit le Lord en se dirigeant vers la sortie. « Nous avons besoin de transplaner et nous ne pouvons le faire qu'à partir du Hall »
Sans faire d'histoire, Harry lui emboîta le pas. Ils descendirent lentement les marches du gigantesque escalier en marbre blanc, pour arriver jusqu'au lieu souhaité. Voldemort tendit le bras afin que le jeune homme puisse s'y agripper. Ce qu'Harry fit d'un geste presque naturel. Il redoutait beaucoup moins les effets du transplanage lorsque celui-ci était provoqué par le seigneur des ténèbres. C'était comme si la sensation d'inconfort était divisé par deux. Harry imaginait que ce sentiment était induit par le fait que le Lord possédait une longue expérience et qu'il maîtrisait à la perfection cette technique. Ce qui était loin d'être son cas, il fallait le reconnaître.
Ils apparurent prés d'un lac qui offrait une sublime vue sur de gigantesques montagnes. Hermione avait un jour évoqué les magnifiques paysages que l'on pouvait trouver en France, c'était lors de son voyage d'été qu'elle avait effectué en compagnie de ses parents. Mais tous ce qu'elle avait pu dire, n'égalait en rien ce qu'il pouvait à présent voir de ses propres yeux.
Des arbres aussi hauts que des grattes ciel, les entouraient de part et d'autres. D'innombrables champs s'étendaient à travers les montagnes ou l'on pouvait également percevoir des animaux vivre en toute liberté. Non loin, Harry distingua le son de l'eau qui coulait. Il tourna la tête pour entrevoir un petit ruisseau, parsemé de roches et de fleurs sauvages. Il songea un instant qu'il aurait pu facilement se lever tous les matins pour admirer ce panorama. Mais Voldemort ne l'avait certainement pas amené là pour qu'il puisse profiter du paysage.
Il se tourna soudain vers l'homme, qui l'observait silencieusement.
« Qu'est-ce qu'on fait ici ? » Interrogea-t-il, intrigué.
« Tu veux toujours que je t'enseigne la maîtrise de la magie sans baguette ? »
Harry sentit tout à coup un sentiment d'impatience et de joie l'envahir.
« Oui, j'aimerais beaucoup que vous m'appreniez »
« Dans ce cas, commençons. Jeter des sorts sans avoir recours à une baguette nécessite une grande concentration, une maîtrise de soi et un certains temps avant que le résultat escompté ne soit satisfaisant. Nous allons débuter cette séance par un sortilège d'attraction »
Sur ses mots, il retira de sa manche, sa baguette magique qu'il présenta au jeune homme. Le garçon remarqua qu'il ne s'agissait pas de la baguette de Sureau, mais bien de son ancienne en If et plume de Phoenix. Il ne faisait aucun doute dans l'esprit du jeune homme que le mage noir avait également sur lui, le baton de la mort. Au cas ou, il tenterait quelque chose…se dit-il vaguement.
« Attendez, et si des moldus nous voyaient ? » Questionna, Harry.
« Il n'y a pas d'habitation moldus à des kilomètres d'ici. Mais c'est vrai qu'il pourrait y avoir des randonneurs »
Il fit un geste rapide de la main, tandis qu'une pâle lueur se libéra de sa baguette pour se disperser autour d'eux. Harry sembla comprendre qu'il venait de lancer un sortilège pour repousser les moldus.
« Voilà, nous ne risquons plus d'être déranger. A présent, je veux que tu te concentres et que tu lances un accio pour m'enlever ma baguette. Je te conseil de dire la formule à voix haute. Quand tu seras plus à l'aise, on essayera les informulés. Tu es prêt ? »
Harry acquiesça, prit une grande respiration et se lança.
« Accio, baguette de Voldemort »
Cette dernière n'avait pas bougé d'un cil. Harry s'y attendait un peu. Sans sa propre baguette à la main, c'était beaucoup moins facile d'exécuter ce genre de sortilège. Néanmoins, il fit une deuxième tentative, une troisième, puis une quatrième. Mais la baguette ne quitta jamais l'emprise du seigneur des ténèbres.
« Tu dois éprouver un réel besoin de me la prendre. Il faut que ta volonté soit ferme » Lui dit Voldemort.
Loin de se décourager, Harry écouta attentivement les paroles du Lord, avant de répéter ce qui semblait devenir une litanie.
« Accio baguette de Voldemort »
Malheureusement, ce fut un nouvel échec. Le lord lui intima de recommencer, ce qu'il fit sans plus résultat. Au bout d'un moment, la patience d'Harry se minimisa.
« Je ne comprends pas. J'ai déjà réussi à faire des sorts sans l'aide de ma baguette. Pourquoi je n'arrive pas à lancer un Accio ? » Dit-il, d'un ton frustré.
« Dans quelles circonstances as-tu eu recours à la magie sans baguette exactement ? » Demanda, Voldemort visiblement intéressé.
« Eh bien…vous savez déjà que j'ai fait disparaître une vitre quand j'étais au zoo. Je me suis déjà retrouvé sur le toit de la cantine de l'école alors que mon cousin et ses amis me poursuivait. En deuxième année j'ai fait gonfler ma tante comme un ballon, après qu'elle ait insulté la mémoire de mes parents. Il y a deux ans, quand les Détraqueur m'on attaqué en pleine rue, j'avais perdu ma baguette et pourtant quand j'ai dit lumos, le bout s'est allumé alors qu'elle était hors de ma portée… »
« Si je comprends bien, ces événements se sont produits quand tu étais effrayé ou irrité » Décréta le seigneur des ténèbres, posément. « Ce n'est pas étonnant. La peur et la colère sont des émotions très fortes, qui peuvent créer des explosions de magie. Le problème, c'est que ce sont aussi des sentiments brefs et spontanés, tu ne peux donc pas compter sur eux. Il te faut trouver une autre source d'énergie et de motivation »
Harry plissa les yeux tandis qu'il sembla méditer sur la dernière phrase du Lord.
Sur quoi je pourrais bien m'appuyer pour inciter ma magie à se manifester ? Se demanda-t-il. Il est vrai que par le passé, il avait uniquement exercé ses pouvoirs lorsque ses nerfs étaient mis à rudes épreuves ou quand des situations de dangers le lui imposaient. Seulement, ils ne les contrôlaient pas. Et apparemment même lorsqu'il pensait le souhaiter fortement, sa magie ne réagissait pas. Il faut que je trouve une motivation. Il faut que je trouve une motivation…
« C'est plus facile à dire, qu'à faire » Souffla-t-il, tout bas, en s'adressant à lui-même.
« Tu pourrais peut-être commencer par te demander pourquoi c'est si important pour toi de devoir apprendre la magie sans baguette ? » Proposa le seigneur des ténèbres.
Une légère brise s'éleva dans les airs tandis qu'Harry tenta de rassembler ses pensées pour pouvoir mieux les exprimer à haute voix.
« Quand je n'ai pas baguette, je me sens beaucoup plus vulnérable. C'est une sensation que je déteste. Je veux pouvoir me défendre et protéger les gens auxquels je tiens même quand elle n'est pas entres mes mains » Expliqua-t-il, dans un premier temps. « Je veux savoir ce que je suis capable de faire avec ma magie, comment je peux m'améliorer, et jusqu'où je peux aller. Je veux la sentir, la voir s'exprimer, la diriger parce que je l'aurais décidé et non pas uniquement parce qu'elle m'échappe par moment. Ce qui caractérise un sorciers, se sont ses pouvoirs. Je veux être fière des miens et de ce j'accomplirai en les utilisant »
La bouche sans lèvres du mage noir se fendit en un petit sourire.
« Eh bien, voilà qui semble être une motivation plus que suffisante. Maintenant, il te manque juste une dernière chose. Tu dois avoir foi en tes pouvoirs et en toi-même. La magie à tendance à être un reflet de l'esprit. Si tu crains de l'utiliser, si tu penses d'ores et déjà que tu n'y parviendras pas, elle n'en sera que plus faible. La confiance que tu place en elle, doit-être inébranlable. Crois-moi, un sorcier puissant c'est un sorcier à la fois ambitieux et sûr de lui »
« Mais tous les sorciers ne sont pas naturellement puissant, n'est-ce pas ? On ne naît pas tous avec les mêmes aptitudes magiques ? » Questionna le jeune homme, sur le ton de la réflexion. « Comment savoir si les capacités que je possède sont suffisantes ? Comment savoir si je suis à même de réussir ce que vous m'enseignez ? »
L'espace d'un instant, ses mots restèrent en suspens. Puis, la voix de Voldemort s'éleva à nouveau, fendant l'air, telle une lame bien aiguisée.
« Parce que je t'ai choisi. Tu es celui qui à détruit mes pouvoirs, celui qui me tient tête et qui déjoues mes plans soigneusement élaborés. Il y a quelque chose chez toi, Harry, et ce n'est pas seulement une partie de mon âme, qui te rends…différent. Tu es capable d'accomplir de grande choses lorsque tu le désir profondément. Ton patronus en est la preuve. Peu de sorcier, même expérimenté, parvienne à exécuter à la perfection ce sortilège. Et je suis persuadé que tu pourras faire bien plus encore, mais avant… » Dit-il, en agitant sa baguette sous son nez. « Il te faudra me désarmer »
Harry ne put s'empêcher d'esquisser un petit sourire face à ce défie qu'il voulait se faire un plaisir de relever. Alors, prenant une nouvelle respiration et se focalisant uniquement sur son but, il décréta fermement :
« Accio baguette de Voldemort »
La baguette quitta l'emprise du seigneur des ténèbres pour se projeter jusqu'aux pieds du jeune homme. En temps normal, il aurait du pouvoir l'attraper, mais Harry songea que cette maladresse était simplement du au fait qu'il débutait dans ce domaine.
« Eh bien, ce n'était pas si difficile, n'est-ce pas ? » Lança le seigneur des ténèbres à l'adresse du garçon.
Son bras esquissa un bref mouvement tandis que la baguette retourna instantanément auprès de son propriétaire, qui la fit tournoyer entre ses doigts fins. Harry ne pouvait s'empêcher d'admirer avec quelle aisance Voldemort était parvenu à récupérer son bien.
« Bientôt, Harry, tu y parviendras aussi facilement que moi »
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« Le polyctectar, je déteste ça ! » S'exclama Ron, en affichant une grimace à la vue de ce qui se trouvait dans sa tasse.
Hermione de son côté, ne semblait pas plus enthousiasme à l'idée d'ingurgité ce mélange infâme. La dernière fois qu'elle avait prit du polyectar, c'était pour obtenir l'apparence de Bellatrix Lestrange et pénétrer son coffre fort à Gringott. Une expérience des plus désagréables qui était, à son plus grand regret, encore très fraîche dans sa mémoire.
« Comment va-t-on, se rendre jusqu'à ton manoir ? » Demanda-t-elle, soudain, en lançant un regard vers le jeune homme blond.
« Poudre de cheminette » Répondit Drago. « Crabbes et Goyle ne sont pas très doués avec le transplanage, il serait donc curieux que tout à coup, ils y ont recours »
« Et s'ils décidaient tout à coup de venir te rendre visite au même moment ou nous nous rendons chez toi ? » Fit Ron, d'un ton froid.
« Aucune chance. A l'heure qu'il est, ils doivent être terrassé par une terrible fièvre qui va les clouer au lit pour le restant de la journée »
Hermione afficha tout à coup un air choqué.
« Ne me dit que…que tu les as empoisonné ? »
Malfoy eut un rire moqueur.
« Ce n'était pas un empoisonnement, juste une petite blague » Souffla-t-il, d'une voix désinvolte. « Peut-être que comme ça, ils apprendront à moins s'empiffrer à l'avenir »
« Tu ne crois pas que c'est un peu excessif ? Tu aurais pu tout aussi bien leur faire prendre un somnifère » Souligna la jeune fille.
« C'est vrai, mais cela aurait été beaucoup moins drôle »
« Je ne vois pas qui cela pourrait faire rire de faire une telle chose, à part toi bien sûr » Ne put s'empêcher de faire remarquer Ron.
« Hum, J'en serais pas si sûr que toi… »
Sur ses paroles Drago fouilla dans une de ses poches et en retira un petit emballage qui semblait envelopper une sorte de bonbon ou de chocolat qu'il jeta en direction du jeune homme. Celui-ci l'intercepta de justesse et plissa les yeux sur le contenu de sa paume.
Ecrit en petit et dorée, on pouvait lire : Berlingot de fièvre, de la boutique Weasley, farces pour sorciers Facétieux.
« Ou est-ce que tu as eu ça ? » Demanda, Ron précipitemment.
« Je pensais pourtant que tu connaissais l'endroit, il se trouve sur le chemin de traverse » Railla, Drago.
« Et tu veux me faire croire que tu y as été seulement pour acheter des farces et des friandises ? »
« Pourquoi d'autres sinon ? Mais j'admets que ton frère, George, à hésiter avant de me servir. Enfin ça c'était avant qu'il ne me promette mille tortures si j'avais l'intention de l'utiliser contre l'un de vous. Mais quand il a su que c'était pour Crabbe et Goyle, il n'a pas hésité… »
Ron le regarda avec suspicion, il s'apprêta à répliquer quand Hermione le coupa.
« On a assez perdu de temps. Il faut boire le polynectar et se rendre sans plus attendre jusqu'au Wilshire »
Même s'il n'avait guêre envie d'aller ou que se soit avec Drago Malefoy, le jeune homme releva les yeux vers sa petite amie et hocha finalement la tête en signe d'assentiment. Les deux Gryffondors attrapèrent la pile de vêtements que Drago avait apporté, pour allez se changer. Lorsqu'ils revinrent, vêtus d'habits beaucoup trop grands pour leurs corps actuels, ils burent en même temps la potion avant de commencer lentement à se changer. Hermione ne se sentait pas plus à l'aise dans la peau de Crabbes que dans celle de Bellatrix Lestrange. Quand à Ron, il avait une impression de déjà vu…
« Allez, suivez moi » Leur dit Drago en prenant une poignée de poudre de cheminette tandis qu'il déclara distinctement « Manoir Malefoy »
Sa silhouette s'évapora au creux d'une gigantesque flamme verte. Hermione et Ron l'imitèrent avant de disparaître à leur tour de Grimmauld Place.
C'est au beau milieu d'un gigantesque hall éclairé par d'imposantes fenêtres qu'ils firent leur apparition. La dernière fois qu'ils avaient mis les pieds dans ce manoir, c'était en tant que prisonnier. Et même s'ils étaient actuellement déguisés sous l'apparence de Crabbes et Goyle, Hermione et Ron ne pouvaient s'empêcher d'être envahit par l'angoisse de devoir se trouver à nouveau entre ces mûrs.
Drago leur lança un regard qui les intima de le suivre. Toute la longueur de la pièce était recouverte par un tapis qui s'étendait jusqu'à une porte à double battant. Celle-ci donnait accès un à salon que les deux Gryffondors ne purent qu'entrevoir car déjà, le propriétaire des lieux, les entraîna dans une autre pièce.
Ils traversèrent un long couloir, descendirent un escalier, continuèrent sur un autre couloir avant d'arriver à un croisement. Hermione et Ron durent stopper soudainement leur course en voyant le jeune Malefoy s'arrêter devant une grande pendule. Ce dernier ouvrit la porte en verre qui protégeait le cadran, et commença à bouger les aiguilles de façon plutôt étrange. Les deux Gryffondors le regardèrent sans rien dire. Enfin, quand il eut terminé, le balancier s'immobilisa et un cliquetis retenti.
Le mûr sur lequel était posé la pendule s'effaça pour laisser entrevoir une pièce dissimulée.
« Dépêchez-vous » Lança Drago en jetant un regard au bout du corridor pour être sûr que personne n'arrivait. Hermione et Ron se hâtèrent d'entrer tandis que le jeune Malefoy leur emboîtèrent le pas pour refermer derrière lui, le passage.
Ils étaient à présent dans une très grande salle rectangulaire. De nombreux objets, étaient éparpillés ici et là sur des étagères comme s'il s'agissait de trophée. Hermione était pratiquement certaine que pour la plupart, il contenait de la magie noire. Il y avait également plusieurs vitrines qui, à première vue, renfermaient des fioles et des potions. Hermione détailla longuement tout ce qui se trouvait autour d'elle, c'est alors qu'elle remarqua sur le mûr une porte un peu spécial. Il y avait des symboles incrustés dessus, mais le plus curieux c'est qu'il n'y avait pas de poignée.
« C'est ici » Déclara Drago, en venant se placer à son tour devant cette porte. « Et si maintenant tu nous faisais part de tes talents, Weasley » Continua-t-il, en se tournant vers le jeune homme, muni de cet éternelle air arrogant.
Ce dernier ne répondit pas à la provocation. Il avança lentement, avant de poser son regard sur Hermione qui lui fit un signe d'encouragement. Il commença alors à siffler, seulement voyant que la porte restait obstinément fermée, il fit plusieurs tentatives qui se soldèrent chaque fois par un échec.
« Concentre-toi » Lui murmura Hermione en lui prenant la main.
« Je n'y arriverai pas » Fit Ron, en plissant les yeux.
« Bien sûr que si. Rappel toi, tu as dis que tu avais imité Harry quand il parlait en Fouchelangue pendant son sommeil. Je sais que ce qu'on te demande n'est pas évident, mais je suis persuadé que tu peux le faire. Aie confiance en toi, Ron »
Celui-ci demeura silencieux l'espace d'un instant. Puis, il releva la tête et chuchota doucement :
« Je me souviens, ça ressemblait à quelque chose comme ça… »
Il siffla à nouveau, plus longuement cette fois-ci, et sous les yeux ébahis de Drago Malefoy les symboles sur la porte s'animèrent tandis que le passage s'ouvrit de lui-même.
Hermione afficha un grand sourire, et vînt planter un baiser sur la joue de son petit ami en lui disant :
« Tu es incroyable »
Il lui rendit son sourire avant de pénétrer au sein de la mystérieuse bibliothèque du seigneur des ténèbres.
Les étagèrent formaient un grand cercle autour d'eux, sur lesquels étaient éparpillées un nombre impressionnant d'ouvrage. Hermione se demanda d'emblée comment ils allaient bien pouvoir trouver ce qu'il cherchait en si peu de temps ? Mais fort heureusement, aussi méthodique et organisé qu'elle l'était elle-même, le seigneur des ténébres avait pris la peine de ranger ses livres dans un ordre bien précis. Ainsi, elle put lire sur une rangée Poison et Venin mortel, puis sur une autre Origine et pouvoir de la pierre philosophale, un peu plus loin, elle vit Etude sur les vieilles magies.
Complètement fasciné, Hermione pouvait sentir son cœur battre follement à la vue de toute cette lecture qui pour la plupart étaient constitué de vieux ou rares ouvrages. Oh bien sûr, certain devaient traités de magie très noires, mais d'autres en revanche, étaient tout simplement riche de connaissances et de savoirs faire.
Si seulement je pouvais en emprunter quelques uns…Pensa-t-elle, rapidement.
Laissant son engouement de la littérature derrière elle pour se focaliser uniquement sur son objectif, elle se mit activement à la recherche d'un moyen pour réparer le médaillon. Ron et Drago, de leurs côtés, s'activèrent également dans cette quête.
Passant d'étagères en étagères, Hermione ne put s'empêcher d'arrêter son regard sur un livre dont le titre attira particulièrement son attention.
Précepte sur une des plus anciennes magies : L'amour
Avant même de s'en rendre compte, elle avança sa main en direction de l'ouvrage pour l'attraper et l'ouvrir. Une des pages était légèrement corné, c'est sur celle-ci que l'attention de la jeune fille fut attirer.
Hermione commença alors à lire les quelques lignes qui s'étalaient devant elle :
A la différence de certaines formes de magie, celle-ci ne s'apprend pas, ne se contrôle pas, ne répond à aucune loi. C'est une des magies les plus mystérieuses et insaisissable qu'il puisse exister au monde. Son immense pouvoir réside en un sentiment pur et sincère. Celui qui le possède, ne le recherche pas, n'a pas conscience d'en être pourvu. C'est une force insoupçonnée, un sentiment éternel pouvant se manifester en chaque être doté d'une âme et conscience.
Si l'amour représente la forme de magie la plus puissante au monde, c'est parce qu'elle est capable de défaire n'importe quelle sortilège, même les plus irréductibles. Malheureusement il est impossible de prédire ou, quand et de quelle façon, elle apparaîtra…
Même si des potions telles que Amortentia existes et insuffles des émotions proches de l'affection et de l'attachement, l'amour véritable est inimitable et ne se serait être usurpé. Contrôler cette magie, c'est comme essayer de commander au vent et aux marées. C'est un sentiment si profond, qu'il vous submerge totalement…
« Venez voir, je crois que j'ai trouvé le manuel dont Rogue nous a parlé » Résonna la voix de Ron qui fit en même temps sursauter Hermione.
Elle replaça le livre à l'endroit ou elle l'avait trouvé, tandis que cette découverte la laissa plutôt perplexe.
Pourquoi Voldemort possédait-il un tel livre ?
Étrange de la part d'un homme qui méprisait fortement le sujet.
Elle s'approcha de Ron qui lui tendit l'ouvrage intitulé Les Arts sombres et leurs empruntes.
« Oui, c'est bien celui là » Confirma-t-elle, en cherchant à présent dans l'index le chapitre mentionné par Severus Rogue. « Le voilà » Fit-elle en arrêtant son doigt sur la ligne ou il était inscrit pages 131
Rapidement, elle fit défiler les feuilles de papier pour arriver au chapitre attendu. Elle pointa sa baguette sur le livre, mais rien ne produisit. Elle fit une deuxième tentative, mais sans plus de succès.
« Que se passe-t-il ? » Demanda Ron.
« Je n'arrive pas à faire un duplicata » Répondit Hermione.
« Il doit y avoir un sort qui empêche de copier les pages du livre » Fit Drago. Ce dernier quitta quelques secondes la pièce, avant de revenir une plume et un parchemin à la main. « Il va falloir faire ça sans avoir recours à la magie »
Hermione acquiesça tandis qu'elle laissa le jeune homme s'activer, en annotant soigneusement la liste des ingrédients et la préparation à suivre.
« La plupart de ces ingrédients sont hors de prix » Ne put s'empêcher de souffler Ron en jetant un coup d'œil au dessus de l'épaule de sa petite amie pour avoir une vue sur le livre.
L'ombre d'un sourire passa sur les lèvres de Drago.
« L'avantage en étant associé avec moi, c'est qu'on peut aisément obtenir ce genre de choses. Et mieux encore, Weasley, tu n'auras pas à vendre ta maison pour les avoirs »
« Ron » Fit immédiatement Hermione, en posant une main ferme sur le bras du garçon, pour le dissuader de répondre à cette provocation.
« Pendant que je termine de recopier ces quelques lignes, vous pourriez déjà prendre ce dont nous aurons prochainement besoin. La plupart des choses que demande ce livre, nous les possédons. La pièce que nous avons traversé pour venir ici, Severus s'en servait également comme laboratoire. Il y des potions, des ustensiles, et des condiments »
« Très bien » Répondit Hermione.
Elle jeta un dernier coup d'œil à la liste des ingrédients, de façon à les mémoriser, avant d'entraîner Ron à sa suite.
En ouvrant les armoires et les vitrines, Hermione réalisa que là encore, tout était soigneusement rangée et que chaque potions étaient proprement étiquetées. Il ne lui fallu que quelques minutes pour rassembler ce qu'il lui fallait, minimiser l'ensemble et le ranger dans un sac afin de passer inaperçu.
De son côté, Drago Malefoy acheva sa besogne. Il replaça le livre à l'emplacement auquel il appartenait, pour finalement rejoindre les deux Gryffondors. Au passage, il prit soin de refermer la porte de la bibliothèque, qui une fois contre, se verrouilla aussitôt.
Enfin, ils quittèrent la salle afin de regagner le grand hall. Malheureusement, il firent à mi-chemin une déplaisante rencontre. Hermione sentit ses entrailles se tordre à la vue de la silhouette féminine s'approcher.
« Tiens, tiens, mais qui voilà ? Mon neveu ! » Lança Bellatrix, d'une voix à la fois mièvre et agaçante.
« Qu'est-ce que tu fais ici ? » Demanda Drago, d'un ton froid.
« Je suis venu voir tes parents. J'ai des choses à leurs dires. Et vous ? Qu'est-ce que vous faites ? » Questionna-t-elle en jetant un regard inquisiteur en direction de Crabbes et Goyle.
« On a pas de comptes à te rendre. Venez » Fit Drago, en s'avançant.
Mais Bellatrix se positionna volontairement en travers son chemin. Drago leva sur elle un regard empli de mépris et de rancœur. Ils se dévisagèrent ainsi durant plusieurs secondes. A aucun moment le jeune Malfoy ne baissa les yeux. Ses barrières mentales ne flancheraient pas, elle pouvait essayer autant qu'elle voulait, elle n'arriverait pas à voir à travers.
« Je sais la nature de la mission que le maître vous a confié. Tous ce que j'espère, c'est que tu t'acquittera mieux de celle-ci que de la précédente. Tuer ce vieux fou n'avait pourtant rien de bien compliquer… » Sourit-elle, tandis que Ron et Hermione se figèrent. « Tu es si sensible… » Dit-elle en levant une main pour caresser sa joue.
D'un geste vif, Drago attrapa son poignée.
« Tu ne me touches pas ! » Déclara-t-il, sèchement.
Un rire fou explosa soudain dans les couloirs. Rapidement, Bellatrix s'extirpa de l'emprise du jeune homme.
« C'est de cette façon que tu traites ta tante ? Ta famille ? Ton propre sang ? » Déclara-t-elle, avec une lueur de folie dans le regard. « Je pourrais t'enseigner tellement de choses, Drago. Des sorts que le seigneur des ténèbres lui-même m'a appris. Je pourrais faire de toi, un jeune homme puissant et redoutable. Ma sœur et ton père ont été beaucoup trop doux et protecteurs envers toi. C'est pour cette raison que tu n'as pas été capable d'accomplir ce que le maître attendait de toi »
Drago ne disait rien, mais à l'intérieur il bouillonnait. Elle voulait lui inculquer des sortilèges de magie noires, mais le garçon savait que cela n'avait rien avoir avec un geste désintéressé. Bellatrix ne se souciait pas de lui, seulement de la gloire et des faveurs qu'elle pourrait en retirer auprès du seigneur des ténèbres.
« Notre maître m'à donné une seconde chance de faire mes preuves et je compte bien y parvenir…sans ton aide » Acheva-t-il. « Maintenant tu nous excuseras, mais on a une mission à remplir »
Bellatrix se contenta de lui adresser un de ses sourires sordides.
« Oui, c'est vrai que tu dois retourner auprès des amis de Potter pour tenter de nouer des liens. J'espère que tu y parviendras vite, il me tarde de remettre la main sur la Sang de bourbes pour jouer avec. Elle criait si bien, la dernière fois » S'exclama-t-elle.
Hermione sentit que Ron allait perdre tout à coup son sang froid, c'est pourquoi elle prit les devants :
« Drago, il faut vraiment que nous partions »
« Oui, allons-y. Mes parents sont dans le petit salon à côté de la salle des portraits » Sur ces dernières paroles, le jeune Malefoy tourna le dos à Bellatrix, Hermione et Ron sur ses talons.
Une fois assez loin, il murmura d'un ton acerbe mais tout de même assez fort pour que les deux Gryffondors puissent entendre.
« Si seulement quelqu'un pouvait nous faire le plaisir de nous en débarrasser… »
Et pour une fois, ni Ron, ni Hermione n'avaient quelque chose à redire là dessus.
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Harry s'enfonça lentement au creux du matelas tout en laissant son esprit voyager et ses pensées reconstituer peu à peu le fil de sa journée…
Après s'être durement entraîner à pratiquer la magie sans baguette, le seigneur des ténèbres lui avait montré un endroit qu'il avait découvert lors de son tout premier voyage en France, il y a de cela plusieurs années. A première vue, il s'agissait d'une immense cascade vaporeuse, bien caché dans un repli rocheux et entouré d'une luxuriante végétation. L'endroit semblait être difficile d'accès, du moins pour une personne dépourvu de pouvoir magique. Voldemort l'entraîna rapidement au pied de la cascade, prés d'un immense dallage naturel. Il avait alors utilisé sa baguette pour les englober tous deux dans une espèce de bulle hermétique afin de passer sous la chute d'eau sans avoir à être trempé.
Cette traversée les avait ensuite amenés à une grotte qui donnait elle-même accès à un chemin souterrain. D'abord méfiant de devoir suivre le mage noir dans un lieu peu éclairé et inconnu, la curiosité avait fini par avoir raison du jeune homme qui pour une fois, ne se trouva pas à le regretter.
C'est sur une immense salle que son chemin avait débouché. Harry avait prit un moment pour l'observer. Il y avait des piliers en pierre, des stalactites pendants aux voûtes, des lueurs à la fois étranges et féeriques ainsi qu'un lac abritant de petits cristaux qui scintillaient comme des diamants.
La pièce en elle-même s'étendait tellement loin qu'Harry n'avait pu en distinguer le bout. C'était une véritable cité des ténèbres.
« Vous avez découvert cet endroit par hasard ? » Avait demandé Harry, d'un ton septique.
« Non. Il y a un village à trois kilomètres. C'était un vieil homme qui m'en avait parlé à l'époque » Lui avait répondu le mage noir.
« Ne croyez surtout pas que je n'apprécie pas d'être ici, c'est vraiment magnifique. Mais je ne vois pas l'intérêt pour vous de partager cette découverte avec moi »
Voldemort n'avait pas répondu immédiatement.
« Peut-être est-ce parce qu'il n'y en a aucun »
Harry s'était soudain tourné vers le Lord. Une expression d'incompréhension avait pu aisément se lire sur son visage.
« Tu as exprimé le désir de ne pas rester constamment enfermé à l'intérieur de cette chambre d'hôtel et je crois savoir que tu voulais visiter un peu la France ? » Avait poursuivi le mage noir. « Crois-moi, ce que tu as sous les yeux, vaut mieux qu'une visite de la tour Eiffel »
Harry avait sourit à ces paroles, tandis que secrètement il s'était senti touché par cette attention.
Ils n'avaient regagné la chambre d'hôtel qu'en début de soirée. Après avoir dégusté un autre copieux et somptueux repas, les deux sorciers s'étaient retirés dans le salon. Harry en avait profité pour poursuivre la lecture de son livre « Affrontement mythique de la coupe du monde de Quidditch » tandis que Voldemort consultait des documents pour le ministère si on en jugeait par le symbole imprimé au dos de chaque feuille.
Il était prés de onze heure, lorsqu'ils avaient décidé d'aller dormir. Harry ne s'était pas sentit plus enthousiasme que la veille par le fait de partager le même lit que le seigneur des ténèbres. Pourtant, il n'avait rien dit et s'était couché silencieusement sous le plafond enchanté.
Alors qu'il s'apprêter à fermer les yeux pour sombrer dans l'inconscience, la voix de Voldemort s'éleva tout à coup à ses côtés.
« J'ai remarqué que tu avais une cicatrice sur le dos de ta main. D'où vient-elle ? »
Les punitions que lui faisait subir Dolores Ombrage lors de sa cinquième années d'études n'était pas un sujet sur lequel Harry avait envie de s'étendre. Mais contre toute attente, il répondit à la question.
« C'est le résultat de longues et pénibles punitions pour avoir dit haut et fort que le ministère se voilait la face. Dolores Ombrage, qui faisait partit du corps enseignant à ce moment, n'a pas apprécié que je dise que vous étiez revenu lors de la dernière épreuve du tournoi de la coupe de feu. Elle me faisait copier des lignes avec une plume spéciale qui avait pour but d'inscrire en toute lettre sur ma peau une phrase que je ne serais pas prés d'oublier »
« Et qu'est-ce que c'était ? »
Harry frotta machinalement le dos de sa main, comme s'il pouvait encore sentir la douleur de la fine lame qui tailladait sa peau au fur et mesure que les mots s'inscrivait sur le papier.
« Je ne dois pas dire de mensonges » Souffla-t-il, d'un ton ou perçait l'amertume.
Il eut un court silence, avant que Voldemort ne s'exprime à nouveau.
« Que le ministère ait eu à employer de telles méthodes, c'est tout à fait prévisible. En revanche, je suis surpris que Dumbledore ait laissé de tels châtiments être exécuté au sein même de son école »
« Il ne savait pas. Je ne lui avait rien dit » Fit le jeune homme.
« Pourquoi cela ? » Questionna immédiatement le mage noir.
« Disons que…entre lui et moi, il y avait comme une barrière. Il ne me regardait plus comme avant, ne me parlait plus, j'avais l'impression qu'il était en colère contre moi et je ne comprenais pas son rejet. Le lien qui existait entre vous et moi, l'effrayait un peu. Et je sais qu'aujourd'hui ce n'est pas uniquement parce que je pouvais entrer dans votre esprit et vous dans le miens. Non, en fait, c'était parce que j'avais un morceau de votre âme en moi. Et dés l'instant ou il a compris ce que j'étais, il a su également qu'il n'y aurait pas d'autre façon d'en finir, que de me tuer »
« Tu aurais été un imbécile de te sacrifier. Il me restait encore Nagini, et même si elle était morte et que par je ne sais par quel moyen j'avais été détruits à mon tour, penses-tu qu'il vaille la peine d'offrir sa vie pour des gens qui t'ont traité de menteur ? Qui t'ont tourné le dos à la première difficultée ? Ou qui n'auraient pas hésité à te dénoncer pour sauver leurs propres existences ? »
Harry esquissa un petit sourire sans joie tandis qu'il tourna de nouveau son regard vers le plafond enchanté qui démontrer le passage d'une comète.
« Non, bien sûr, je n'aurais pas fait ça pour eux, mais pour mes amis. Parce qu'ils n'ont jamais cessé de croire en moi. C'est pour eux que j'aurais donné ma vie dans la forêt interdite, c'est pour eux que j'ai accepté de vous suivre. La pensée de les savoirs quelque part en sécurité me réconforte. Si je les perds, je n'ai plus rien. Maintenant, je sais que vous ne pouvez pas comprendre, mais j'aimerais néanmoins savoir. A quoi ça sert de vous battre si au final vous êtes toujours seul ? A quoi cela sert-il de vivre éternellement si personne n'est là pour partager tous ces moments avec vous ? Je me demande parfois…est-ce que vous êtes vraiment heureux comme ça ? »
« C'est une question tellement stupide, que je vais me contenter de l'ignorer » Asséna le Lord, d'une voix froide.
« Vous savez, généralement lorsqu'on refuse de répondre, c'est qu'on essai de nier quelque chose »
« Je ne nie rien du tout, je mène ma vie comme je l'entends et d'une façon ou d'une autre, j'arrive toujours à mes fins. Je suis en train de façonner un monde à mon image, j'ai éliminé tous les obstacles qui pouvaient entraver mon chemin, et quand demain j'obtiendrai des dirigeants la révocation de la charte concernant le secret magique, rien ne pourra me rendre plus heureux »
Harry ne pouvait s'empêcher de méditer sur à ces paroles.
Peut-on vivre uniquement d'ambition et de pouvoir ? Pour lui, c'était inadmissible. Une telle vie, le jeune homme n'en voudrait pas, se serait d'une telle tristesse…
Les mots que Tom avait prononcé lui revinrent alors en mémoire :
Il demeure persuadé que seul le pouvoir importe. Il pense qu'en le détenant, il trouvera enfin l'accomplissement de sois-même. Mais il a tord. Voldemort ne sera jamais pleinement satisfait, et ça même s'il parvient à réaliser tous ses objectifs
Harry soupira intérieurement. Combien de temps au juste allait-il falloir au seigneur des ténèbres pour se rendre compte que malgré tous ce qu'il était en train d'entreprendre, cela ne lui suffirait jamais.
Y avait-il alors une chance pour qu'il recouvre la raison ? Ou cela le ferait-il sombrer un peu plus dans la folie ? Harry avait parfois l'impression d'entrevoir une personnalité très différente de celle du seigneur des ténèbres. Cette escapade qu'ils avaient fait dans la grotte lui avait prouvé que Voldemort était aussi capable de faire preuve d'un certain désintérêt.
Du moins dans une certaine mesure, se dit-il en avisant une bonne partie de la couverture glissé du côté de l'homme.
D'un geste vif, Harry l'attrapa pour la ramener de son côté tandis qu'il jeta un regard noir à Voldemort.
« Tu sais, pour quelqu'un qui se plaignait d'avoir à partager le même lit que moi, j'ai trouvé que tu avais merveilleusement bien dormi cette nuit » Remarqua le mage noir, en esquissant un sourire sournois. « Tu es même venu te coller contre moi, amusant non ? »
« Vous mentez ! » S'exclama aussitôt Harry en se redressant.
« Pas du tout. Mais si cela peut te rassurer je me suis reculé au maximum pour te laisser de l'espace »
Le visage d'Harry s'empourpra et il remercia la semie obscurité de la pièce qui ne laissait rien entrevoir.
« Je ne peux pas contrôler chacun de mes mouvements quand je dors. Et si cela vous dérange, ou si vous pensez que je prends de couverture, je peux très bien dormir dans le lit qu'on m'avait à l'origine assigné » Déclara-t-il, sur la défensive.
« Ai-je dis que cela m'avait dérangé ? » Lui dit le Lord, visiblement amusé par la réaction excessive du jeune homme. « Par contre tu avais raison, tu parles pendant ton sommeil, ou devrais-je plutôt dire tu siffles »
Cette fois-ci, Harry ne chercha pas à démentir. Ron lui avait déjà fait remarquer qu'il utilisait le Fouchelangue en dormant, seulement là encore il ne pouvait rien y faire, c'était de manière inconsciente qu'il agissait ainsi.
« Est-ce que vous avez passez toute la nuit à épier le moindre de mes faits et gestes ? » Questionna-t-il, quelque peu agacé par toutes ces remarques.
« Là, tu te surestimes mon garçon. Il se trouve simplement que je dors très peu, et que par le plus grand des hasards tu as choisis spécifiquement un moment où j'étais conscient pour prononcer quelques phrases en Fourchelangue qui n'avaient d'ailleurs que très peu de sens. Si je me souviens bien, tu as parlé de ce jeu stupide, le Quidditch, puis tu as marmonné quelque chose au sujet de dragons »
Harry n'avait aucun souvenir sur le fait d'avoir rêvé de ces deux choses, mais au moins il n'avait rien dit de préjudiciable devant le mage noir. Cette situation le mettait plutôt mal à l'aise. Le fait que Voldemort était prés de lui, à l'écouter et à l'observer alors que lui-même était profondément endormi, n'était pas une image très rassurante. Dire qu'il y a peu de temps encore, ce dernier n'aurait pas hésité à l'étouffer avec son propre oreiller pour mettre un terme à sa vie. L'ironie, c'est que maintenant Lord Voldemort mettait un point d'honneur à la préserver.
Lentement, il reprit sa place sous la couverture tout en veillant à en avoir suffisamment de son côté, avant de poser sa tête contre l'oreiller moelleux.
« Réjouis-toi tu n'auras plus à supporter cette situation bien longtemps. Demain nous rentrons en Angleterre» Souffla le seigneur des ténèbres.
Loin de partager cet enthousiasme, Harry avait davantage le sentiment qu'il allait être ramené dans une geôle. Après tout, combien de temps se passerait-il avant que Voldemort ne le fasse à nouveau quitter cette île ?
C'était peut-être même la dernière fois qu'il verrait un autre décor que le sable, la mer et cette maison en bois dans laquelle il vivait.
Cette idée était tellement déprimante qu'il préférait la repousser, fermer les yeux et laisser son esprit voyager en des terres plus plaisantes.
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« Bien, je pense qu'il est temps à présent de passer aux votes » Décréta le ministre Français en jetant un regard sur chacun des collègues. « Que ceux qui sont en faveur de la révocation de la charte internationale du secret magique lèvent la main »
La longue main blanche de Lord Voldemort s'éleva, suivit de celle des représentants de l'Italie, du Japon, et enfin celle d'Alexandre Farrelle, qui présidait cette assemblée. « Que ceux qui sont contres la révocation de la charte internationale du secret magique lèvent leurs mains »
Anton Kamarof fut le premier à s'exprimer, accompagné du ministre Emma Heinzel, et plus surprenant du représentant Américain, Anthony Miller.
« Messieurs et mesdames les ministres, je déclare officiellement l'annulation prochaine de la charte internationale du secret magique. Comme il a été discuté durant le conseil, cette décision prendra effet et sera dévoilé au grand public à compté du 15 Aout de cette année. Je vous invite dés à présent, à faire part de la finalité de ce vote à vos ministres moldus respectifs, et de vous mettre d'accord sur l'établissement de lois et règles qui régirons la nouvelle collaboration entre moldus et sorciers. Il va de soit, qu'ils nous faut organiser très prochainement une nouvelle réunion. Il a déjà été convenu que cette dernière se déroulerait aux Etats Unis. Nous nous recontacterons pour définir une date précise. En attendant, je vous remercie pour votre contribution. Prenez bien soin de vous et de votre patrie »
La réunion terminée, chaque représentants d'états se leva pour quitter la pièce.
Un sourire imperceptible se dessina sur la bouche sans lèvres du seigneur des ténèbres tandis qu'il transplana jusqu'à l'hôtel ou Harry Potter devait l'attendre. Il fit une apparition au beau milieu du hall, grimpa les marches en marbre blanc, puis longea le corridor qui menait jusqu'à la chambre. De là, il fit tomber les enchantements qu'il avait pris la précaution de mettre avant de partir et entra dans la pièce.
Il chercha le jeune homme du regard sans pouvoir l'apercevoir. Cependant, il pouvait sentir sa présence et à juger par les bruits qu'il pouvait entendre depuis la salle de bain, le jeune homme devait sans aucun doute s'y trouver.
« Maître »
Leina venait d'apparaître devant lui. Elle s'inclina respectueusement avant de tendre au seigneur des ténèbres deux enveloppes.
« Les amis de monsieur Harry Potter ont répondu »
Voldemort s'empara du courrier avant de congédier l'elfe. Une fois seul, il ouvrit la première lettre pour prendre connaissance de son contenu.
Cher Harry
Tu ne peux pas savoirs comment Ron et moi nous sommes heureux d'avoir reçu ta lettre. Nous étions tellement inquiet et ta disparition à soulevé tellement de question… Est-ce que tu étais en danger ? Blessé ? Allez-t-on un jour avoir de tes nouvelles ? La seule chose dont nous étions certains c'est que tu étais vivants et que le seigneur des ténèbres t'avais emmené dans un endroit secret. Mais être vivant ne signifiait pas que te portais bien, n'est-ce pas ? Et imaginer que tu étais quelque part en train de souffrir pendant que nous étions là, impuissant, nous déchiraient le cœur.
C'est dans ces moments là que l'ignorance est une véritable souffrance.
Pour répondre à ta question, tout le monde vas bien et même beaucoup mieux depuis la réception de ta lettre. Tu nous manques à tous cruellement et nous aurions tellement aimé être présents pour célébrer prochainement ton anniversaire. J'ai cru comprendre que tu ne pouvais écrire qu'un courrier par mois, je suppose donc qu'on n'aura pas l'occasion de te souhaiter bon anniversaire le moment venu. A mois, qu'exceptionnellement tu puisses avec un jour d'avance nous écrire et que dans un même temps nous puissions te répondre ?
Je suis vraiment très surprise que tu étudies les runes, ce n'est pas une matière facile mais il ne fait aucun doute que tu y parviendras. C'est vrai que je suis fière de toi, Harry, mais pas uniquement pour ça. J'admire ton courage, ta force et ta capacité à relativiser même dans les moments les plus sombres. Je remercie le ciel, qu'un jour nous nous soyons rencontré et mieux, que tu es pu devenir mon meilleur ami.
Ron voudrait que tu saches que tu lui manques beaucoup et que les parties d'échec ou de Quidditch présente beaucoup moins d'intérêt si tu n'y participe pas. Il espère cependant que vous puissiez l'année prochaine allez voir ensemble la coupe du monde de Quidditch. J'ai conscience que cette perspectives s'avère plutôt compromettante pour l'heure, mais qui c'est de quoi demain sera fait ?
Molly et Arthur me chargent de te dire que si tu t'inquiète pour certaines de tes affaires, notamment celles que nous avions emmenées durant notre voyage, elles sont en lieux sûr et nous veillerons à ce qu'elles le restent. Maintenant peut-être souhaiterais-tu récupérer quelque chose ? Si c'est le cas et que, bien entendu, cette requête est accepté auprès de qui de droit, fais-le nous savoir. Nous serions ravie de pouvoir faire quelque chose pour toi, même si je sais, que c'est un geste bien petit en comparaison à celui que tu as fait.
Car nous savons tous, que si nous sommes toujours sains et sauf aujourd'hui, tu y es forcément pour quelque chose. J'espère seulement qu'un jour, nous aurons l'occasion de te rembourser cette faveur.
Dans l'attente de ta prochaine lettre,
Avec tout notre amour,
Ron et Hermione
Malgré tout le dégoût que lui inspirait cette lettre, Voldemort la replia pour la rangea soigneusement dans son enveloppe, avant d'ouvrir la seconde.
Harry,
Quand nous sommes rencontrés pour la première fois, j'étais une fille naïve, qui n'avait pas confiance en elle, et qui ne pouvait aligner deux mots, tellement j'étais intimidé par ta présence. Je voulais captiver ton attention, apprendre à te connaître, mais je ne savais pas comment…
J'avais peu d'amis à l'époque, et je ne savais pas vers qui me tourner pour faire part de mes angoisses et de mes espoirs. J'ai alors accordé ma confiance à quelqu'un qui, jours après jours, m'a écouté, m'a consolé, m'a conseillé, et à qui je pouvais confier mes secrets les plus inavoués.
Je pensais avoir trouvé en lui, quelqu'un de confiance, mais j'avais tord. Et quand j'ai fini par en payer le prix, je me souviens que tu n'as pas hésité à partir à ma recherche, mettant par la même occasion ta propre vie en péril. Tu as toujours relégué ton bien être au second plan pour secourir les autres, malgré le fait qu'ils n'en étaient pas toujours dignes. Tu es quelqu'un de dévoué et courageux, deux qualités que je ne peux m'empêcher d'admirer chez toi.
Tu as dis, dans ta lettre que tu me remerciais pour la confiance que je t'ais accordé. A mon tour de te dire merci pour m'avoir sauvé la vie, et m'avoir donné l'opportunité d'être plus d'une fille effacée et insipide. Grâce à toi, j'ai eu la volonté d'exprimer ce que je pense, de devenir forte, et de faire ce dont j'avais envie sans me préoccuper de l'opinion des autres.
Je ne cherche pas à t'attendrir, ni à te faire regretter quoique se soit. Je connais pertinemment les raisons qui t'on poussé à rompre avec moi. Je veux cependant que tu saches que je te suis reconnaissante et que je ne cesserai jamais de croire en toi. Je sais que s'il y a bien un domaine dans lequel tu excelles, c'est d'accomplir des choses extraordinaires parce que tu es toi-même quelqu'un extraordinaire, Harry Potter.
Tu nous inspire à tous l'espoir, la combativité et la bonté. J'ai une foi aveugle en ton jugement et en tes capacités.
Sois certain que quoiqu'il puisse advenir, je serais là toujours là pour te soutenir que se soit dans le présent ou dans l'avenir.
Je pense très fort à toi,
Dans l'attente interminable de recevoir ta prochaine lettre et avec tout mon amour,
Ginny Weasley.
PS : Dans le doute ou ma prochaine lettre n'arriverait pas à tant pour le 31 juillet, et même si tu n'as pas le cœur en fête, je te souhaite d'avance un joyeux anniversaire.
Voldemort se retînt de ne pas jeter cette lettre au feu tant les mots et l'émotion qui s'en dégageait étaient mièvre à souhait. L'idée de devoir lire ce genre de courrier une fois tous les mois, l'emplissait d'une profonde aversion. Malheureusement, le garçon semblait tenir beaucoup à cette correspondance et même s'il savait qu'il pourrait y mettre un terme maintenant qu'il avait obtenu l'accord de divulguer leurs secrets aux moldus, il tenait pour une raison qui lui échappait encore, à respecter la promesse qu'il avait faite.
En tant que seigneur des ténèbres se serait bien là une première. Mais il semblerait que lorsque cela concernait Harry Potter, certaines règles avaient tendances à ne pas s'appliquer…
A suivre...
Merci à chacun d'entre vous pour vos mots d'encouragements et vos remarques sur cette histoire qui m'aide à la faire avancer.
Je ne sais pas vraiment quoi penser de ce chapitre. J'essaye de faire petit à petit évoluer la relation entre Harry et Voldemort et même si je sais que pour certains d'entre vous, l'attente commence à se faire longue, je ne peux tout simplement pas accélérer subitement les choses sous peine que l'histoire devienne incohérente. Pour moi, il serait inimaginable que ces deux personnages ne viennent à éprouver subitement de l'attirance l'un pour l'autre. Je préfère d'abord créer des situations de rapprochements et de conflits, les voir douter de leurs propres réactions face à l'un et l'autre, et leurs donner de quoi remettre leurs opinions en cause.
Mais après vous êtes seuls juges..
