« Ca ne sert à rien de rester là à s'inquiéter. Il arrivera ce qui arrivera et il faudra se préparer à l'affronter » Rubeus Hagrid, extrait d'Harry Potter et la coupe de feu.
Chapitre 15
Harry lisait pour la troisième fois le courrier que ses amis lui avait fait parvenir. Il s'était sentit touché par les mots d'Hermione et de Ginny. Quand il vivait encore chez les Dursley, les lettres qu'il recevait durant les vacances était souvent synonyme de réconfort pour lui. Savoir qu'il n'était pas seul et qu'il retournerait au château de Poudlard dés la rentrée, constituait une motivation suffisante pour l'aidait à traverser l'enfer que lui faisait subir sa famille au 4 Privet Drive.
Seulement maintenant, Harry ne pouvait même plus espérer revoir ses amis, ni même l'école qui avait tant représenté à ses yeux.
D'un autre côté, il savait que la situation aurait pu être bien pire. Il n'était pas enfermé dans une minuscule cellule ou on se contentait de le nourrir et de le garder en bonne santé. Il pouvait sortir au grand air pour marcher, nager ou voler. La nourriture qu'on lui servait était loin d'être infâme, bien au contraire ! Il découvrait jour après jour, de nouvelles saveurs culinaires qui ravissaient à merveille ses papilles.
Il avait, par ailleurs, un elfe à son service qui s'efforçait de répondre à chacun de ses besoins dans la mesure du possible et qui lui apportait régulièrement la gazette du sorcier. Enfin, Harry avait accès à une quantité de livres et il pouvait manipuler des herbes, des liquides, des ingrédients aussi souvent qui le souhaitait.
Non, il y avait définitivement pire et connaissant le seigneur des ténèbres, ce dernier aurait pu se montrer beaucoup moins indulgent, il fallait bien le reconnaître.
Il plissa les yeux sur la dernière phrase que lui avait écrite Ginny.
Dans le doute ou ma prochaine lettre n'arriverait pas à tant pour le 31 juillet, et même si tu n'as pas le cœur en fête, je te souhaite d'avance un joyeux anniversaire.
Harry avait complètement oublié qu'il allait bientôt avoir 18 ans. Il n'avait pas vraiment pu profiter de ces 17 ans, trop occupé à vouloir mettre la main sur les Horcruxes de Voldmeort pour les détruire. Il avait, bon gré, mal gré entraîné Ron et Hermione dans cette quête périlleuse. Ils avaient déployé tellement d'énergie, affronté tellement d'épreuves et risqué si souvent leurs vies. Difficile d'admettre que tous ça n'avait finalement mené à rien.
Le garçon secoua la tête, histoire de chasser ses pensées hors de son esprit.
Il en avait déjà conclu qu'il ne servait à rien de ressasser sans cesse le passé et que les regrets ne faisaient surement pas avancer. Il plia puis rangea soigneusement les lettres dans le tiroir de sa commode avant de se diriger vers le placard pour attraper son balai.
Il s'agissait du tout dernier modèle commercialisé, intitulé Le millénium. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il ne manquait pas d'attrait. Harry imaginait sans peine le regard ébahi de Ron s'il le voyait voler sur ce balai, surtout qu'il devait en ce moment même valoir une petite fortune. Il n'avait aucune idée de comment Voldemort se l'était procuré, d'autant plus que l'homme lui avait bien fait comprendre à quel point ce sport l'indifférait complètement. Il ne s'était pourtant pas contenté de lui offrir un Brossdur ou un comète.
Harry se souvenait qu'il avait été impressionné quand Voldemort lui avait remis ce balai. Il était certain que ce dernier n'avait même pas idée de la valeur d'un tel objet. Mais après tout, si le seigneur des ténèbres lui avait fait ce cadeau c'était uniquement pour l'occuper et ne plus l'entendre s'apitoyer à longueur de journée. Il est vrai qu'Harry s'était souvent sentit déprimé depuis son arrivé sur cette île, passant parfois la journée à se lamenter et ruminer de sombres pensées. Il se rendait compte à présent, que son attitude avait été quelque peu enfantine.
C'est vrai qu'il disposait d'une liberté limitée. Mais était-ce une raison suffisante pour gaspiller son temps et son énergie ? Si Hermione était présente, elle le motiverait pour lire, apprendre et persévérer dans les multiples domaines de la magie. Et si Ron était là, il insisterait pour qu'il se détende en volant sur son balai ou en profitant du soleil et de la plage. Quoiqu'il décide, Harry savait que de toutes façon, il ne changerait pas sa condition actuelle. Alors quitte à être bloqué sur ce bout de terre pour toujours, autant s'adonner à des activités la fois éducatives et plaisantes.
Avisant le vif d'or positionné sur un socle au milieu de l'étagère, Harry esquissa un petit sourire avant de tendre la main et de s'exclamer :
« Accio vif d'or »
Ce dernier fut projeté à une vitesse fulgurante à travers la pièce, Harry écarquilla les yeux en le voyant briser la fenêtre située juste à sa droite pour aller s'écraser quelque part au milieu des bois.
Il faut encore que je m'entraîne, Pensa-t-il.
« Leina »
Un craquement retentit dans la chambre, tandis que l'elfe de maison fit son apparition.
« Qu'est-ce que Leina peut faire pour monsieur Harry Potter ? »
« J'ai cassé la vitre en faisant un accio pour faire venir le vif d'or, est-ce tu peux la réparer ? »
« Bien sûr, monsieur »
Leina claqua des doigts et les morceaux de verres qui jonchaient le sol s'élevèrent tout à coup dans les airs pour reprendre leur place initiale afin de constituer un seul bloc.
« Je te remercie. Si seulement j'étais aussi doué que toi pour pratiquer la magie sans baguette, tu n'aurais pas à rattraper mes bêtises » Fit Harry, sur un ton désolé.
« Contrairement aux sorciers, les elfes de maison n'on pas à avoir recours à une baguette pour exécuter des sortilèges ou des incantations, monsieur Potter. Nous utilisons nos pouvoirs différemment de vous, mais toujours sous vos ordres et avec votre autorisation. Il est néanmoins extraordinaire que vous sachiez manifester votre magie alors que vous ne disposer d'aucune baguette pour la canaliser et la maîtriser. Je connais peu de sorciers qui sont capable de faire une telle chose »
« C'est gentil. Mais comme tu vois, ma technique est loin d'être au point. Il faut encore que je m'exerce »
« Je suis convaincu que vous réussirez. En attendant, est-ce que Leina peut encore être utile à monsieur ? » Questionna L'elfe.
Harry sembla réfléchir un instant, quand tout à coup il tomba sur son reflet dans le miroir, ce qui lui fit penser à quelque chose…
« Eh bien, à dire vrai j'aurai effectivement besoin de toi. Est-ce tu pourrais me couper les cheveux ? Ils deviennent beaucoup trop long à mon goût et si ça continue, je vais devoir les attacher »
« Leina doit d'abord demandé au maître, si elle peut, monsieur Potter. Si le maître est d'accord, alors je m'occuperai de vos cheveux »
« Il s'agit de ma tête ! Je ne vois en quoi cela concerne Vol..Je veux dire le seigneur des ténèbres » Fit Harry, sur un ton abasourdi.
« Je suis désolé, monsieur. Mais le maître exige de prendre toutes les décisions vous concernant »
« Bah voyons…» Soupira le jeune homme.
Depuis qu'ils étaient revenus de France, la présence du mage noir s'était faite très discrète au sein de l'île. Harry savait qu'il devait être très occupé au ministère, surtout depuis que les dirigeants avaient donné leurs accords concernant la révélation du secret magique. A présent ce n'était qu'une question de temps avant que le reste du monde ne soit au courant.
Il y avait néanmoins un détail qui intriguait Harry. En effet, les rares fois ou Voldemort avait quitté l'Angleterre pour venir ici, son attitude avait semblait étrange. Il avait l'air fatigué, et par moment, son visage habituellement dénudé d'émotions, lui donnait l'impression d'être tiraillé par la douleur.
Harry n'avait rien dit. Il ne voulait pas paraître ridicule en s'informant de la santé du seigneur des ténèbres. D'ailleurs, qu'est-ce que cela pouvait bien lui faire si ses soupçons étaient fondés ? Voldemort était immortel, il était bien placé pour le savoir. Et s'il n'avait pas eu cette parcelle d'âme enfouie en lui, nul doute qu'il ne serait plus de ce monde pour y penser.
Pourtant, il sentait sa curiosité attiser et son instinct lui murmurer que quelque chose était en train de se tramer.
Il releva les yeux vers la petite créature qui n'avait pas bougé et qui, visiblement, attendait une quelconque réaction de sa part.
« Bien, fais ce que tu as à faire. J'imagine qu'on n'a pas notre mot à dire de toute façon. Maintenant, je vais aller m'entraîner un peu et tenter de retrouver le vif d'or que j'ai laissé s'échapper. A moins que pour ça aussi il ne me faille également l'aval du seigneur des ténèbres ? » Dit-t-il, d'un ton emprunt de ressentiment.
Sur ses paroles il se dirigea vers la porte de la chambre et déclara avant de quitter la pièce :
« Je ne reviendrais pas avant l'heure du dîner, c'est donc inutile de s'inquiéter pour moi »
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« Est-ce que c'est vraiment indispensable ? »
« Le rituel ne pourra pas se faire sans cet ingrédient. Autrement dis, on ne pourra pas réparer le médaillon » S'éleva la voix d'Hermione.
« Je ne comprends pas » Fit Drago d'un air dubitatif. « S'ils nous manquent que des larmes de phénix, je crois savoir que votre ancien et bien aimé directeur en avait un, je me trompe ? »
Hermione plissa les yeux.
« Le problème c'est qu'il a disparu après la mort du professeur Dumbledore. C'est impossible de dire ou il pourrait être en ce moment, et je doute fortement qu'on puisse le retrouver »
« Je croyais que les larmes de phénix servaient à guérir des blessures sur des êtres humain et non des objets ? » Fit Ron, qui n'avait toujours pas saisi l'utilité d'un tel composant.
« En réalité, elles peuvent être utilisées de plusieurs manières. Dans notre cas, et comme le professeur Rogue nous l'a déjà dit, le médaillon est actuellement irréparable parce qu'il a été entaché par quelque chose de très sombre qui a laissé une empreinte sur son passage. La magie noire laisse toujours des traces qui se mesurent à la hauteur du maléfice lancé. Les larmes de phénix sont reconnues pour leurs propriétés purifiantes et régénérantes. C'est comme appliqué un puissant désinfectant sur une plaie ouverte. On ne guérit pas totalement la blessure, mais au moins on élimine tous ce qui pourrait l'envenimer » Expliqua Hermione.
Ron prit appuis sur le mûr tandis qu'il cherchait une issue à leur problème.
« Est-ce qu'il n'y a personne de ta connaissance qui pourrait nous en procurer ? » Demanda-t-il, en s'adressant au jeune Malefoy, avec une expression visiblement gênée.
Drago sembla considérer un instant cette question avant d'y répondre :
« Les phénix ne sont pas reconnu pour être des animaux de compagnie. Ce sont des créatures habituellement indépendants, solitaire et qui fui la compagnie humaine. Il est rare de pouvoir en domestiquer un. Et quand bien même on en trouverait un, encore faut-il le faire pleurer »
« Harry y est parvenu. Lorsque le basilic l'a attaqué en deuxième année, et qu'un de ses crochets venimeux à transpercé son bras, c'est Fumseck qui est venu à son secours et qui l'a soigné grâce à ses larmes. Autrement, il n'y a aucun doute, il serait mort » Affirma Ron.
« Fumseck à du percevoir l'état critique d'Harry, c'est pour cette raison qu'il lui a fait don de ses pouvoirs curatives je pense » Supposa Hermione, en jetant un regard en direction de son petit ami. « Mais Malefoy à raison. Il sera probablement difficile de faire pleurer un phénix »
Le silence s'installa parmi les trois sorciers, faisant en même temps immerger une atmosphère à la fois triste et lugubre. C'était comme si un détraqueur avait subitement fait irruption dans la pièce. La chaleur et l'espoir qui s'en dégageaient il y a peu encore, avaient disparu pour ne laisser place qu'à un désenchantement total.
Hermione prit son visage entre ses mains, tout en rassemblant ses idées. Il lui semblait qu'à chaque fois qu'il s'approchait du but quelque chose venait leur barrer la route.
Est-ce qu'il y aurait un jour une issue à tout ça ?
Parfois, elle craignait qu'il ne puisse jamais revoir Harry et le libérer de l'emprise du seigneur des ténèbres. Que se passerait-il si Voldemort venait à récupérer d'un jour à l'autre, le morceau d'âme qui habitait son ennemi ? Même si la jeune fille ne comprenait toujours pas pourquoi il n'était pas encore parvenu à extraire le fragment du corps d'Harry, il ne faisait aucun doute dans son esprit que la vie de son meilleur ami n'aurait alors plus aucun intérêt à ses yeux.
Quoiqu'il puisse retarder Voldemort dans ses sombres desseins, Hermione espérait qu'il disposerait d'assez de temps pour mener à bien leur propre projet.
« Et si on demandait à Hagrid ? » Lança soudain Ron. « Il a toujours montré un grand intérêt concernant pour les créatures difficilement approchable et peu domestiqué. Il pourrait peut-être nous aider ? »
« Cela nous coûte rien d'essayer » Murmura Hermione.
Drago esquissa quelque pas en direction de la petite table ronde sur lequel reposait le médaillon de Salazar Serpentard. Il prit celui-ci entre ses doigts fin sous l'œil inquisiteur des deux Gryffordors avant de se tourner vers eux.
« Il y a une petite chose qui me préoccupe depuis quelque temps. Comme tu l'as fait remarquer tout à l'heure, Granger, la magie noire laisse toujours des traces. Et a en jugé par l'état déplorable de ce médaillon, l'enchantement qu'il y avait dessus, devait être incroyablement puissant. Je doute que le seigneur des ténèbres, bien qu'il doit convoiter énormément cet objet, ait placé en lui un sortilège de protection ou de dissimulation. De plus, je ne vois quel aurait été l'intérêt pour vous de le détruire ? A moins bien sûr, qu'il ne conduise d'une façon ou d'une autre à la destruction du seigneur des ténèbres ? »
Ni Hermione, ni Ron, ne dirent quoique se soit. Les lèvres de Drago se fendirent en un sourire tandis qu'il poursuivit sur sa lancée.
« C'est drôle, mais je sens que j'approche tout doucement du but. Maintenant la question que je me pose c'est qu'est-ce qu'il y avait exactement dans ce médaillon ? »
Mais une fois encore, le jeune homme n'obtint aucune réponse.
« Je suis au courant que le seigneur des ténèbres à un secret, et que ce dernier est également relié à Potter. Que vous ne vouliez pas me le dire pour le protéger, je comprends. Mais Potter est déjà aux mains de l'ennemi. Le seigneur des ténèbres sait que vous êtes ses meilleurs amis, il sait que vous avez voyagé ensemble durant toute cette année, que croyez vous qu'il en a déduit ? Vous avez peur que je vous trahisse, et c'est une crainte qui est totalement justifiée puisque nous n'avons jamais partagé rien d'autre que de la haine et du mépris durant toute notre scolarité. Mais n'oubliez pas ce que je risque moi, chaque fois que je quitte cet endroit. Si le seigneur des ténèbres vient à découvrir ce que nous complotons derrière son dos, il prendra plaisir à me torturer, puis à me tuer. Je suis en train de risquer ma vie, et je vous rappel que la devise des Serpentards ce n'est pas notre courage »
Les paroles de Drago Malefoy flottèrent un moment dans les airs. Hermione et Ron échangèrent un regard, pas vraiment sûr de l'attitude qu'ils devaient employer à l'égard du blondinet.
Ce fut finalement Hermione qui s'avança en murmurant :
« C'est d'accord, on va te dire ce que contenait le médaillon de Salazar Serpentard »
« Hermione… » Commença Ron.
Elle fit taire son petit ami d'un geste de la main.
« Je te préviens, Malefoy, si je viens à découvrir que tu joues à double jeu, que tu gagnes notre confiance pour mieux informer le seigneur des ténèbres, je n'aurais qu'un conseil à te donner. Fuir. Parce que tu découvriras une facette de moi que tu ne soupçonnes même pas, et je peux t'assurer que je prendrais autant de plaisir que Voldemort à te voir souffrir »
C'étaient des mots à la fois troublants et tellement inhabituelle venant d'Hermione Granger. Drago Malefoy comprit que ce n'était pas une menace en l'air, aussi lui fit-il un signe de la tête comme pour conclure un accord tacite.
« Un Horcruxe »
« Pardon ? » Fit le jeune homme.
« Ce que contenait le médaillon, s'appel un Horcruxe »
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Le reflet du jeune homme flottait au dessus des vagues qui ondulaient avec délicatesse au dessus de l'eau. Harry toucha la surface du bout des doigts avant de reprendre de l'altitude pour contourner la falaise ou la mer venait s'échouer.
Fermant les paupières, Harry prit une grande respiration, et tout en s'empreignant des effluves de l'océan, il se laissa bercer par le cri des oiseaux. C'est dans ses moments, qu'il avait la sensation d'être totalement libre.
Un sifflement aigu résonna tout à coup à ses oreilles. Harry ouvrit les yeux, puis tourna la tête pour apercevoir un petit point doré à quelques mètres de lui, qui s'agitait frénétiquement dans les airs. Un sourire étira ses lèvres tandis qu'il s'élança, à la vitesse de l'éclair, à la poursuite du vif d'or.
Aussitôt ce dernier fusa en direction de la forêt. Harry s'efforça de se rapprocher un maximum, ne quittant pas des yeux une seule seconde l'objet qui n'avait aucune peine à se frayer un chemin parmi la végétation. De son côté, le jeune homme ne pouvait affirmer s'en tirer avec autant d'aisance. Il percuta à plusieurs reprises les branches des arbres qui semblaient vouloir ralentir sa cadence.
Le vif d'or stoppa brusquement sa course, pour repartir en arriére. Harry, qui n'avait pas anticipé cette réaction, manqua de peu, une fois encore, de se le prendre en plein visage. Faisant un virage à 180°, il repartit de plus belle, sentant l'adrénalite montait en lui à chaque minute qui passait.
Finalement, la petite bal dorée s'éleva au dessus des arbres, donnant l'occasion au jeune homme se s'en approcher davantage. Ce qui était génial avec le balai, c'est qu'il pouvait effectuer des accélérations spectaculaires en l'espace d'une seconde à peine. Harry n'eut ainsi aucun mal pour le rattraper. Ne lui restait plus qu'a étendre le bras et ouvrir la paume de sa main pour attraper l'objet.
Un cri euphorique éclata dans l'atmosphère. Harry savoura cette victoire avant de regagner la terre ferme. Prenant conscience qu'il n'était pas situé trop loin de la maison, il décida de marcher, profitant de la clarté qui régnait encore sur l'île en cette heure avancée.
Dés lors qu'il passa le seuil de la porte, une bonne odeur titilla ses narines. Il avança jusqu'à la salle à manger pour découvrir que Leina avait déjà tout préparé et que Voldemort était installé à l'autre bout de la table.
« Ah, te voilà. Tu as passé une agréable journée ? » Demanda celui-ci, posément.
« Plutôt, oui. Quand est-il de la vôtre ? » Questionna le garçon sur un même ton.
« Éreintante, mais satisfaisante » Répondit le Lord en se versant un verre de vin. « Va te laver les mains, Leina va servir le dîner »
« D'accord, j'y vais » Fit Harry sans discuter.
Il s'absenta quelques secondes pour revenir directement dans la salle à manger ou il prit place en face du seigneur des ténèbres. La petite créature apparue aussitôt pour ouvrir le couvercle d'une cocotte en fonte qui trônait au milieu de la table. Intrigué, Harry se pencha pour en admirer son contenu.
« Qu'est-ce que c'est ? »
« Du coq au vin » Fit Voldemort.
Ce nom disait quelque chose au garçon.
« C'est un plat Français, non ? »
« C'est exact »
Une fois sa besogne terminée, Leina prit congé, laissant les deux sorciers déguster le repas soigneusement concocté par ses soins.
Mais à dire vrai, seul le plus jeune semblait en profiter. En effet, Voldemort avait à peine avalé trois bouchés qu'il se délaissa complétement de son assiette. Chose qui, n'échappa pas au regard d'Harry.
« Elle va finir par se vexer, vous savez… » Murmura-t-il, l'air de rien.
« De quoi parles-tu ? »
« Je ne sais pas si vous avez remarqué mais les elfes ont tendances à prendre très à cœur leur travail auprès de leur maître. Leina risque de se remettre en cause en voyant tous ce que vous brader ces jours-ci »
« Je ne vais pas me forcer pour faire plaisir à un Elfe. De plus, si sa cuisine ne me satisfaisait pas, je le dirais tout simplement »
« Alors pourquoi vous ne manger pas ? »
Voldemort observa longuement le garçon, comme s'il le voyait pour la première fois.
« Pourquoi cela t'intéresse-t-il ? »
Harry haussa légèrement les épaules tout en savourant ses champignons.
« J'essaye seulement de faire la conversation »
« Vraiment ? Pourtant je décèlerais presque une note d'inquiétude dans ta voix. Te soucierais-tu pour moi ? »
Durant de longue seconde le jeune homme garda le silence. Puis, lentement, son regard rencontra de nouveau celui de Voldemort. Ce regard qui autrefois lui glaçait le sang, cette lueur rougeoyante qui le hantait dans ses cauchemars avait fini par s'estomper pour laisser place à un étrange sentiment de réconfort et de quiétude.
« Je trouve votre comportement quelque peu inhabituel ces derniers temps, alors je m'interroge c'est vrai. Et avant que vous ne me disiez que cela ne me regarde pas, je tiens à vous préciser que c'est vous qui m'avez coupé du monde en m'isolant sur cette île. Il est donc normal que mon attention se dirige vers la seule personne qui partage un temps soit peu mon quotidien »
Le visage de Voldemort resta de marbre, avant d'exprimer un petit sourire.
« Il ne me dérange pas du tout d'être le centre de tes préoccupations, Harry. Je dois dire que de ta part, cela signifie beaucoup »
Le jeune homme ne put s'empêcher d'exprimer un soupir tout en levant les yeux au ciel devant l'arrogance du mage noir qui poursuivit sur sa lancée.
« Cependant, tu n'as aucune méfiance à avoir. Il se trouve que je suis au terme d'une expérience qui engendre malheureusement quelques effets secondaire sur ma personne. L'une d'entres elles, comme tu as pu le remarquer c'est le manque d'appétit. Mais ce genre de petit désagrément vaut largement ce que j'obtiendrai en retour »
Harry ne se sentait pas le moins du monde rassuré par les propos du seigneur des ténèbres. Il était que trop bien conscient de ce que son ambition démesuré l'avait amené à accomplir dans le passé. Les Horcruxes étant un parfait exemple.
Qu'est-ce que l'homme avait encore bien pu inventer ?
« De quelle genre d'expérience il s'agit au juste ? » Demanda-t-il, en tendant le bras pour attraper son verre.
« Mais si je te le disais ou serait la surprise ? » Fit Voldemort d'un air énigmatique.
Cette simple phrase faisait comprendre à Harry qu'il n'en serait pas davantage sur le sujet. Aussi, reporta-t-il son attention sur son assiette afin d'achever en deux coup de fourchette, son repas.
« Est-ce que tu as pu continuer à pratiquer la magie sans baguette ? » Interrogea le mage noir au bout d'un moment.
« Oui, mais je ne la maîtrise toujours pas »
« ça viendra »
« Combien de temps cela vous a-t-il pris à vous ? »
Voldemort fit un geste de la main qui contribua à débarrasser la table, pour n'y laisser que les verres et un bouquet de fleurs composé exclusivement de Lys qui trônait au centre.
« J'avais 16 ans quand j'ai commencé à apprendre les bases de la magie sans baguette. Comme toi, je me suis d'abord employer à faire bouger des objets, ce qui m'a valu un dur labeur de trois mois pour que le résultat soit équitable à celui d'une baguette. Le double pour exécuter un evanesco, un peu moins pour réaliser parfaitement un reparo. Tu te rendras compte, tandis que ton expérience et que tes connaissances grandirons, qu'il te restera toujours quelque chose à apprendre. Le temps et la patience seront tes meilleurs atout dans ce palpitant voyage »
Harry sembla considérer les paroles du seigneur des ténèbres avec la plus grande attention.
« Est-ce que cela signifie qu'il y a encore des choses que le seigneur des ténèbres lui-même ignore ? » Lança Harry, avec désinvolture.
« Eh bien, d'après la prophétie, tu détiendrais un pouvoir que je connais pas. Même si, à ce jour, je ne vois toujours pas lequel » Fit-il, en le dévisageant délibérément.
Cette provocation fit sourire le jeune homme.
« Peut-être la bonté, la compassion ? » Suggéra-t-il.
« Ce ne sont nullement des pouvoirs. Juste des sentiments, de la faiblesse…»
« Nous n'avons pas la même notion de ce qui fait nos forces et nos faiblesses, Voldemort »
« Et pourtant, nous nous sommes battu assez longtemps pour savoir qu'il ne faut pas mésestimer celles de l'un et de l'autre »
« Je suis d'accord. Vous avez prouvé à maintes reprises que vous aviez beaucoup de ressources, et qu'il ne serait pas simple de se débarrasser de vous »
« Je te retourne le compliment, Harry. Tu as combattu avec bravoure, et une vaillance sans faille. Digne d'un parfait Gryffondors. Ce qui est amusant, parce que finalement, je reconnais que tu as également les qualités qu'on impute à ma propre maison. Et je ne parle pas uniquement du Fourchelangue, mais de ta détermination, de tes qualités de learder et de ton mépris pour les règles les plus basiques »
Une pensée traversa l'esprit du jeune homme. A dire vrai, il s'agissait plutôt d'un souvenir.
« Vous serez sans doute heureux d'apprendre que j'ai bien failli me retrouver à Serpentard. Le chapeau magique voulait m'y envoyer, mais il m'a donné le choix. Et c'est Gryffondors que j'ai choisi »
« Comme c'est regrettable. Mais j'imagine que même si la décision du chapeau magique était resté telle quelle, cela n'aurait pas altérer ta personnalité. Parce que nous savons que tu ne changeras jamais, tout comme je ne changerai jamais »
Harry ne sut pas pourquoi, mais il ressentit comme une pointe de déception à l'entende de cette dernière phrase. Voldemort se leva de son siège, contourna la table pour s'approcher du jeune homme.
« Si tu n'as rien de prévu, je peux te faire voir comment confectionner une potion qui permet de transformer temporairement les cellules du corps afin de les rendre invisible à l'œil nu. C'est une sorte d'équivalence à ta cape d'invisibilité »
« Vraiment ? » Fit le garçon en se levant à son tour. « Je ne savais pas que cette potion existait »
« Tu ne la trouveras nul par puisque j'en suis l'inventeur »
L'engouement du jeune homme se volatilisa aussitôt. Voldemort le remarqua et sembla comprendre l'origine de se brusque changement.
« Ne t'inquiète pas, il n'y a pas une once de magie noire dans cette potion »
« Est-ce que vous venez de lire dans mon esprit ? » Questionna Harry, sur la défensive.
« Ce n'était pas utile. C'est comme si tes pensées étaient inscrite sur ton front »
Harry ne répondit pas.
Est-ce qu'il était aussi prévisible dans ses réactions ?
« Je commence à bien te connaître tu sais » Lui dit Voldemort.
« Je vois ça. Se serait presque inquiétant pour moi »
Le seigneur des ténèbres émit un son en signe d'amusement, mais ne commenta pas.
« Au fait, est-ce que Leina vous à parlé de ma petite requête ? » Interrogea Harry.
« Tu veux surement parler de celle qui se rapporte à ta coupe de cheveux ? »
Le garçon acquiesça.
« J'ai déjà donné mon accord à l'elfe. Elle s'occupera de toi dés demain matin »
« Oh, eh bien, merci » Souffla Harry.
Il vit tout à coup la main de Voldemort se lever à hauteur de son visage pour attraper quelque chose qu'il enleva délicatement de sa chevelure. Harry l'observa sans rien dire, tandis que le seigneur des ténèbres lui présenta une brindille qui avait du s'accrocher durant sa course poursuite du vif d'or.
Le mage noir laissa cette dernière s'échouer sur le sol avant de reporter de nouveau son attention sur le jeune homme, et plus particulièrement le haut de sa tête.
« C'est vraiment dommage de les couper, je trouve que cette longueur te vas très bien »
Et sans plus de cérémonie, Voldemort quitta la pièce pour se diriger vers le laboratoire. Harry le suivit silencieusement, tout en essayant de cacher le trouble qu'il ressentait en cet instant.
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« Merci de nous recevoir, Hagrid »
« Mais c'est normal, voyons. Vous serez toujours les bienvenus » Fit le géants, en appuyant ses mots avec un tendre sourire. « Installez-vous, je vais faire du thé »
Hermione et Ron prirent place autour de la table en bois, tandis qu'Hagrid s'afféra à mettre la bouloir à chauffer. Les deux Gryffordors observèrent attentivement le lieu qu'il découvrait pour la première fois, et qui demeurait à l'image de son propriétaire.
« Cette cabane est plus grande que l'ancienne, non ? » Questionna Hermione.
« Oui, mais je préférais celle que j'avais avant. Enfin, maintenant il n'en reste plus que des ruines… » Murmura doucement Hagrid, avec une voix mélancolique.
« Nous sommes désolés… » Souffla la jeune fille, avec compassion.
« Allons, ce n'est pas votre faute. Les mangemorts auraient finis par la détruire une nouvelle fois un moment ou à un autre. Cela me fais d'ailleurs penser, vous n'avez pas eu trop de mal à trouver cet endroit ? »
« Non, Monsieur Shacklebolt nous a aidé. Il a envoyé un patronus pour que nous puissions vous trouver plus facilement » Dit Ron.
Hagrid acquiça tout en prenant trois tasses dans un vaisselier qu'il disposa sur la table. Crockdur était dans un coin, couché, il semblait néanmoins à l'écoute des conversations.
« Kingsley est homme bon. Il m'a fourni un portoloin pour que je puisse aller rendre visite à Graup dans la foret interdite. Il doit se sentir tellement seul le pauvre… »
La bouloir se mit tout à coup à siffler. Hagrid éteignit rapidement le feu, avant de servir.
« Est-ce que vous avez réussi à savoir ou Harry pourrait être ? » Questionna le géant.
« Non, nous n'avons aucune piste pour l'instant. Mais nous avons peut-être trouvé un moyen de défaire le seigneur des ténèbres. Se ne sera pas facile, mais sa vaut la peine d'essayer quand même » Expliqua Hermione.
« Si je peux vous aider… »
« Nous avons justement besoin de vos lumières. Pour réaliser une potion il nous faudrait des larmes de phénix. Est-ce que vous savez ou on pourrait s'en procurer ? »
Hagrid considéra les deux sorciers devant lui.
« Il y a bien des endroits ou on peut trouver des phénix, mais aucun ne pleurera sans une bonne raison. Ces créatures, ont un don pour percevoir la détresse et la souffrance. Ils utilisent leurs larmes qu'en de rares occasions »
« Alors il n'y a aucun moyen ? » Demanda précipitamment Ron. « Peut-être que si je me blesse… »
« Non cela ne marchera pas. Les phénix sont des créatures intelligentes, et te blesser ne suffirait pas. Il faudrait que tu sois dans un état grave, presque proche de la mort »
Déçu, les deux Gryffondors plissèrent les yeux. Ils étaient à nouveau dans une impasse. Sans le médaillon, il ne pourrait pas accomplir le rituel et tenter d'ôter les pouvoirs du seigneur des ténèbres des ténèbres.
« Mais, tout n'est peut-être pas perdu »
« Quoi ? » Firent à l'unisson Hermione et Ron en relevant la tête au dessus de leurs tasses fumantes.
Le géant se leva pour aller chercher quelque chose dans une malle. Il revînt à peine trente seconde plus tard pour présenter à ses amis un petit instrument en bois.
« Qu'est-ce que c'est ? »
« Une flûte. Elle m'a été donné par Albus Dumbledore, il y a longtemps. Il disait qu'on pouvait effectuer une mélodie appelait le chant du phénix. C'est une musique tellement belle et touchante qu'elle peut faire pleurer un phénix »
« Oh, et vous savez comment jouer cette mélodie ? » Demanda Hermione, le regard plein d'espoir.
« Eh bien, j'ai toujours joué uniquement pour moi. Je n'ai jamais tenté d'essayer devant un vrai phénix, ni même fumseck. D'ailleurs, cela fais si longtemps que je n'ai pas utilisé cet instrument » Souffla Hagrid, quelque peu nerveux.
« Si je me rappel bien, vous étiez capable de jouer une musique tellement douce qu'elle pouvait endormir un chien à trois têtes ? » Rappela Hermione.
Hagrid esquissa un petit sourire nostalgique en se rappelant son chien, Touffu.
« Oui, c'est vrai » Admit-il.
« Hagrid, on ne veut surtout pas vous mettre la pression. Mais vous êtes probablement notre dernier espoir » Dit Hermione, sérieusement.
L'ancien professeur, resta silencieux durant plusieurs secondes avant de lever sa tasse et de décréter :
« Vous pouvez compter sur moi »
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Harry tentait tant bien que mal de reproduire la potion que Voldemort lui avait fait découvrir la veille et qui consistait à devenir invisible. Il avait réuni tous les ingrédients, restait maintenant à retrouver dans quel ordre il devait les mettre et les gestes qui s'y associaient.
Alors qu'il s'activait dans cette tâche, il sentit au bout d'un moment, un regard posé sur lui, c'est alors qu'une vague silhouette entra dans son champ de vision.
Il ne se sursauta pas, et sans détourner le regard il déclara paisiblement :
« Bonjour Tom »
« Bonjour Harry » répondit l'homme, d'une voix douce.
« On peut dire que tu aimes te faire désirer » Fit remarquer le jeune homme, en allumant un feu sous le chaudron.
Tom lui un regard curieux.
« Est-ce que par hasard, je t'aurais manqué ? » Questionna-t-il, l'air taquin.
« Eh bien, comme tu as pu le remarquer les visites se font rares, ici. Alors, le peu de compagnie que je peux avoir est plus que la bienvenue »
A cela, Tom lui offrit un sourire que l'on pouvait qualifier de doux.
« Par ailleurs, nous n'avons pas terminé notre conversation la dernière fois » Poursuivit le jeune homme en posant cette fois ci les yeux sur son homologue. « Tu disais qu'en suscitant un nouveau centre d'intérêt chez Voldemort il serait capable de modérer ses actions. Tu dois certainement avoir une idée derrière la tête ? »
« C'est évident. Mais se ne sera pas des plus simples »
« Dis toujours »
« Vois-tu, ce qui m'a amené à penser différemment, c'est le fait que nous partageons tous deux un lien très particulier. J'ai pu entrevoir le pire de toi, Harry. Tes désirs de vengeance contre ceux qui ont fait du mal à tes proches, ta haine envers ta famille moldue, la tentation du pouvoir et la peur de décevoir ton entourage »
Harry écoutait silencieusement sans rien dire tout en continuant la préparation de sa potion. Tom savait tellement sur lui, qu'il était difficile de ne pas se sentir géné ou intimidé en sa présence. Surtout quand ce dernier lui prouvait à quel point il le connaissait bien.
« Mais j'ai aussi entrevu le meilleur. Tes exploits au combat, ton courage infaillible, ta dévotion envers tes amis et ta capacité à aimer profondément. L'amitié ou l'affection sont des émotions que je ne comprenais pas et qui ont toujours éveillé en moi que du mépris, mêlé à une puissante aversion. Voldemort rejette tous ce qui lui échappe et c'est ce qui a causé sa perte une première fois et qui a permis à une part de lui-même de se connecter à toi. Dés lors, je ne pouvais pas continuer à penser de la même façon après avoir pris conscience de ma propre sottise. La grandeur et la recherche du pouvoir m'ont aveuglé. A tel point, que je me suis créer de toute pièce un ennemi capable de me détruire » Dit-il, en faisant quelques pas autour du plan de travail. « Mais qui c'est ? Peut-être aussi capable de me sauver… »
A cet instant, Harry stoppa tout mouvement pour regarder Tom.
« Te sauver ? Qu'est-ce que ça signifie ? »
« J'ai crée les Horcuxes, afin de pouvoir survivre éternellement et cela même si mon corps devait être amené à disparaître. Malheureusement, comme beaucoup de rituel en magie noir, cela n'à pas était sans conséquences. En plus de devoir commettre un meurtre, diviser mon âme a rendue cette dernière instable. En conséquence, certaines des capacités émotionnelles de Voldemort ont été largement diminué, c'est pourquoi, lorsque toi et tes amis vous avez détruits les Horcruxes, il n'a absolument rien ressenti. Et ce n'est pas la seule chose. Son esprit a également été affecté. Il est devenu plus instable. Nagini et toi constituaient ses derniers ancrages. Et il sait que s'il venait à vous perdre, non seulement il ne pourrait plus faire d'Horcruxe pour préserver son immortalité, mais sa santé mentale en souffrirait également »
« Qu'est-ce que vous attendez de moi au juste ? » Questionna Harry, en croisant les bras.
« Tu es la seule personne qui soit capable d'éveiller chez Voldemort des réactions pour le moins insoupçonnées. Ta présence le rend plus réceptif à certains sentiments qu'il croit à jamais enfouis. Je sais que tu n'as pas le pouvoir de réunifier une âme, seul le remord le pourrait. Mais j'ai la conviction que tu pourrais refaire surgir en Voldemort, une part de son humanité »
Harry eut un petit rire, tandis qu'il prenait soin de découper des racines pour les jeter dans l'eau bouillante.
« Je crois que là, tu me surestimes. Et puis, même si j'y parvenais, ce n'est pas ça qui tempérera ses agissements »
« Eh bien, tout dépend de ce qu'il y a en jeu » Souffla doucement Tom. « Ne fais-t-on pas des concessions pour les gens que l'on estime sincèrement ? »
« Sauf que Voldemort ne se soucie et ne souciera jamais de personne »
« C'est ton opinion ou celle de Dumbledore ? »
Le garçon prit soin d'ignorer cette question et tendit le bras pour s'emparer d'une poudre à l'aspect nacré qu'il mélangea à l'aide d'une spatule en bois.
« Il ne changera pas. Il me l'a dis lui-même » Souffla-t-il, comme une fatalité.
« Ce n'est pas parce qu'il pense que c'est impossible, qu'effectivement ça l'est » Raisonna Tom. « On sait tous les deux que Lord Voldemort peut se tromper »
« Et si ce n'est pas le cas ? »
« Est-ce que ça ne vaut pas la peine d'essayer ? »
Harry ne répondit pas tout de suite.
« Il ne se soucie pas de moi, seulement du fait que je suis porteur d'un fragment de son âme » Dit-il, en relevant les yeux pour croiser le regard de Tom. « S'il avait pu l'extraire, je serai mort il y a déjà longtemps »
« C'est probable. Maintenant laisse moi te demander quelque chose. Tu étais prés à tuer Voldemort lors de la grande bataille de Poudlard, n'est-ce pas ? »
« Oui, mais… »
« Tu l'aurais fait pour protéger les gens auxquelles tu tiens, et parce que tu avais la sensations que c'était à toi d'accomplir ce devoir. Oui, je sais » Déclara Tom, en anticipant la réaction du jeune homme. « A présent j'aimerai que tu me dises, si tu récupérais ta baguette et que tu parvenais à quitter cet endroit, est-ce tu pourrais finir ce que tu avais entrepris ? »
La bouche d'Harry s'ouvrit mais aucun son n'en sortit. Une lueur indescriptible infiltra son regard tandis que le temps sembla suspendre son cours.
Pourquoi la réponse ne venait-elle pas ?
Est-ce qu'il ne venait pas de passer presque une année entière à la recherche des Horcruxes pour anéantir définitivement Lord Voldemort ? Est-ce qu'il pouvait oublier toutes les souffrances qu'il avait enduré par sa faute ? Toutes les vies qui avaient été perdues ? N'étais-ce pas à lui seul que revenait la tâche de détruire le seigneur des ténèbres ?
Alors pourquoi avait-il cette douloureuse sensation dans la poitrine ?
« Je ne sais pas »
Tom ne fut pas surpris par cette réponse. A dire vrai, il la connaissait déjà.
« Mais cela ne signifie rien. Ce n'est pas parce que moi j'hésiterai qu'il ferait de même » Fit, Harry en posant à nouveau les yeux sur Tom. « Je doute que ton autre toi puisse un jour comprendre ce qu'est la compassion. Et je ne crois pas avoir le pouvoir d'y faire quoique se soit »
A ces mots, Tom lui adressa un sourire.
« C'est vrai que les pouvoirs de Lord Voldemort sont grands. Mais tu n'imagines pas à quel point les tiens le sont aussi, Harry »
Harry ne savait quoi répondre, aussi resta-t-il silencieux. Tom s'approcha doucement, jusqu'à se retrouver à quelques centimètres de l'être avec qui il partageait son existence.
« Je crois que je vais te laisser à ta potion. N'oublie d'ajouter l'essence d'éllébore. Tu as laissé la fiole dans la réserve »
Machinalement, Harry jeta coup d'œil sur le plan de travail pour constater qu'effectivement il avait oublié cet ingrédient. Il aurait voulu se claquer la tête contre le mûr pour ce stupide oublie.
Sans avertissement, Tom se pencha davantage vers lui, murmurant contre son oreille :
« Oh fait, tu as bien fait de changer d'avis »
Harry fronça les sourcils.
« Changer d'avis ? A propos de quoi ? » Demanda-t-il, confus.
« Tes cheveux. C'est vrai que cette longueur te vas à ravir »
Et sur ses derniers mots, la silhouette fantomatique de Tom disparu complètement.
