« Je ne t'ai pas encore dit, que tuer des Sang-de-Bourbe ne m'intéresse plus. Depuis plusieurs mois, maintenant, ma nouvelle cible, c'est... toi » Tom Jedusor extrait d'Harry Potter et la chambre des secrets.
Chapitre 19 :
Dolores Ombrage mis un point final à son rapport, avant de le ranger soigneusement dans le tiroir de son bureau. Elle prit une gorgée de son thé favori, et comme un peu près toutes les dix minutes depuis qu'elle était entrée dans cette pièce, elle vérifia sa montre. Celle-ci indiquant le timing parfait, elle se leva lentement de sa chaise en lissant ses vêtements qui arborait une habituelle couleur rose bonbon.
S'emparant d'un bloc de note vierge, elle quitta les lieux, sans adresser le moindre regard, ni la moindre attention aux employés du ministère qui travaillaient avec acharnement sur des petits pupilles, tels des automates. D'une démarche déterminée, elle se dirigera vers la cage d'ascenseur la plus proche.
Les grilles s'ouvrirent sur un homme à la fois grand et mince. Ses cheveux formaient une couronne d'un gris broussailleux, et son visage aux traits durs, était composait d'un long nez pointu.
« Ah Travers, je suppose que vous vous rendez également au premier ? » Demanda-t-elle, de sa voix aiguë, en faisant deux pas pour entrer dans la cabine.
« En effet » Confirma l'homme, avec un léger hochement de la tête.
« Bien, dans ce cas, ne nous faisons pas attendre »
Les grilles se refermèrent en un cliquetis, tandis que l'ascenseur à l'énonciation du numéro d'étage s'élança à grande vitesse. Lorsque les grilles s'ouvrirent à nouveau, les deux sorciers sortirent de la cabine et longèrent un large corridor qui comportait sur la droite une porte ou il était indiqué Bureau du ministre, tandis que sur la gauche un pan entier du mûr avait disparu au profit de vitres fumées qui donnaient une vue imprenable sur l'atrium, situé sept étages plus bas.
Au bout du couloir, on pouvait entrevoir une gigantesque porte à double battant en bois vernis. L'initial M, pour Ministère de la magie, était implanté au beau milieu. Dans un léger grincement, celui-ci se scinda en deux pour former une ouverture, laissant ainsi pénétrer Dolores Ombrage et Travers au sein d'une grande pièce.
Cette dernière, portait des couleurs dans les tons gris et bleu. Il n'y avait pas de fenêtres, cependant le toit en forme de dôme était intégralement recouvert de petit cristaux transparent, laissant pénétrer la lumière. Une grande table rectangulaire trônait au milieu de la pièce et tout au fond se trouvait une imposante cheminée en marbre.
A leur entrée, plusieurs visages se tournèrent vers eux. Lucius Malefoy, qui s'occupait à présent de la coopération magique internationale, était assis à côté d'Augustus Rookwood qui était en charge du département des mystères. Les deux hommes interrompirent temporairement leur conversation, le temps d'aviser ceux qui venaient d'arriver.
En face d'eux, se trouvait une femme d'une grande beauté, âgée d'une trentaine d'année. Elle portait un tailleur couleur pourpre, épousant une silhouette grande et svelte et faisant ressortir la couleur blonde de ses longs cheveux noués en une tresse qui lui tombait sur l'épaule droite. Victoria Hunter, c'était son nom, avait été récemment promu directrice du département des accidents et catastrophe magique. C'était une femme qui tout comme Dolores Ombrage avait beaucoup d'ambition et de caractère. Ce qui n'était pas vraiment le cas d'Hamish MacFarlan qui dirigeait le département des jeux et des sports et qui se trouvait actuellement quelque peu anxieux.
Enfin, debout près de la cheminée, se tenait Wilkie Tycross, le directeur des transports magiques. Les traits de son visage étaient tirés, et son teint était blafard. C'est à peine s'il avait tourné la tête, lorsque la porte s'était ouverte.
Sous l'œil de leurs condisciples, Ombrage et travers prirent silencieusement un siège autour de la table. Ils furent bientôt rejoints par Macnair et Yaxley qui se mirent côte à côté. A ce stade ne restait plus qu'une place de libre. En effet, un grand siège surplombant tous les autres en bout de table, était inoccupé. Sachant pertinemment à qui devait revenir cette place, personne ne s'y était installé, et chacun attendit patiemment le début de cette réunion.
Le foyer de la cheminée se mit tout à coup à s'embraser de lui-même. Une silhouette fit alors son apparition au creux des flammes vertes, avant de s'avancer vers les sorciers présents. Ces derniers se levèrent aussitôt de leur siège pour accueillir comme il se devait le seigneur des ténèbres.
Voldemort était comme son habitude, vêtu d'une longue robe noire. Ses iris d'un rouge flamboyant, se posèrent sur chacune des personnes doit-il avait exigé la présence.
Bien qu'ayant entendu ce qui se chuchotait en toute discrétion au sujet de l'apparence du mage noir. La plupart, n'avaient pas encore pu confirmer de leurs propres yeux la véracité de cette rumeur qui s'était répandu, telle une traînée de poudre. Et bien que la curiosité titillait certains, aucun n'osa lever les yeux vers l'homme, de peur de croiser son regard.
« Asseyez-vous » Commanda la voix incisive du mage noir, qui elle, n'avait pas changé d'un iota.
Dans une parfaite coordination, les sorciers prirent à nouveau place autour de la table et attendirent que le mage noir s'exprime à nouveau, ce qu'il ne tarda à faire.
« Demain, le premier ministre moldus va faire une déclaration publique ayant pour effet de briser définitivement le secret magique. Les moldus qui sont des êtres par nature, d'un scepticisme et d'une ignorance absolue, ont d'ores eut un avant-goût de ce qui les préparaient. Cette fois, il n'est plus question de se dissimuler, mais de faire une démonstration des pouvoirs dont nous disposons et qui, le moment opportun, nous serviras à acquérir leur confiance et leur coopération. Il est important que chaque homme, chaque femme et chaque enfants de ce pays, prennent conscience de notre existence, et pense que nos attentions sont des plus…pacifiques »
Ce derniers mot fut prononcé avec nettement plus d'insistance, et en le disant Voldemort observa le visage de chacun, défiant quiconque d'émettre une objection sur ce plan rigoureusement élaboré.
Ce qui, bien sûr, n'arriva pas.
« Mon seigneur » S'éleva la voix la plus douce d'entre toutes et qui s'avéra appartenir à Victoria. « J'ai fais suspendre toutes activités de la part des Oubliators ainsi que de la brigade de réparation des accidents de sorcellerie, afin qu'il n'interfère pas dans vos projets. En revanche, nos charmes d'invisibilités et nos sortilèges repousse moldus sont toujours en vigeurs et n'attendent que vos directives pour être retirés »
« Nous ferons tomber les barrières uniquement lorsque l'annonce de notre existence sera révélée. Il est cependant primordial d'en conserver certaines comme celle entourant le ministère ou l'école de Poudlard. Ne donnons pas la possibilité aux moldus d'aller ou bon leur semble. Nous devons contrôler leurs déplacements dans notre monde tout en leur faisant penser qu'ils jouissent d'une totale liberté »
Les paroles du seigneur des ténèbres résonnaient étrangement dans la salle. Toute l'attention était focalisée sur cet homme qui inspirait tant de respect, tant d'admiration et tant de crainte aussi. De nombreuses questions cheminées les pensées, des doutes aussi. Oui, Voldemort pouvait entendre chacune d'entres elles, comme si on les lui murmuraient à l'oreille.
« Mon seigneur »
Wilkie Tycross, leva les yeux en direction du mage noir, tandis que toutes les têtes se tournèrent à présent sur lui.
« Puis-je vous demander comment allons-nous convaincre une population dont la supériorité numérique nous dépasse largement et qui a obtenu au fil des années, des armes d'une telle puissante, qu'elle pourrait balayer en un instant tout le continent ? »
Les doigts du seigneur des ténèbres tapotaient délicatement la table. Un instant, la plupart s'attendirent à voir le seigneur des ténèbres pointer sa baguette en direction du malheureux, mais contre attente Voldemort demeura parfaitement calme.
« Vous avez raison de ne pas mésestimer la menace que représente les moldus, monsieur Tycross. Il est une espèce de vermine particulièrement fourbe et tenace. C'est pourquoi, nous allons faire preuve de patience et de subtilité en commençant par investir chacune des ressources dont-ils disposent et qui leurs permettrait de prendre l'avantage. A mesure que le temps passera et que nous gagnerons une place prépondérante dans leurs vies, nous minimiserons leurs activités militaire et scientifique, au profit de la magie. Privé ainsi de leurs armes, ils seront sans défense. C'est alors que nous prendrons la place qui nous est dû et qu'ils trouveront la leur, à nos pieds »
Les paroles du mage noir semblaient prendre une ampleur démesurée, comme si la salle rendait les sons plus profonds, plus intenses. Cette voix sifflante, insidieuse, semblait faire écho dans la tête de chaque personne ici présente.
« Bien entendu, cela implique que vous soyez tous particulièrement attentifs et que vous sachiez prendre les meilleurs décisions qui incomberont à vos départements respectifs. Un seul moment d'égarement, une seule erreur, pouvait avoir de terribles conséquences »
Autour de la table, les sorciers se crispèrent. La plupart n'osait pas penser à ce qui se passerait s'ils venaient à compromettre les plans du seigneur des ténèbres.
« Nous disposons d'un avantage, maître. Le premier ministre moldus étant en vôtre pouvoir, une grande partie de la population devrait nous accorder leur confiance, ce qui nous laissera une plus grande marge de manœuvre pour agir » Fit Yaxley, qui prit la parole pour la première fois.
« Cet homme ne représente qu'un individu isolé et il n'est pas le seul à avoir une influence sur l'opinion publique. Nous devons contrôler les informations qui se diffuseront dès lors que l'identité des sorciers sortira de l'ombre. Les moldus disposent d'une multitude de moyen pour communiquer et la première impression que nous ferons sera très importante »
« Malgré toute nos précautions, certains de ses misérables risquent de ne pas être accueillant en apprenant la nouvelle de notre existence, mon seigneur. Ils pourraient même inciter leurs congénères à créer une rébellion » Souligna Macnair, d'un ton grave. « Avec votre permission, nous pourrions créer un groupe qui se chargerait de les trouver et de les réduire au silence au premier signe d'hostilité à notre égard et ainsi…
Voldemort leva sa main, ce qui réduisit immédiatement le sorcier au silence.
« Il serait suspect si chaque individu clamant sa désapprobation vis-à-vis des sorciers, devait mourir ou disparaître en des circonstances aussi mystérieuse, que suspicieuse. Nous devons convaincre les moldus que nous sommes un peuple inoffensif. Eveiller un sentiment de méfiance est la dernière chose dont nous ayons besoin. Le plus judicieux, est de les placer sous le sortilège de l'impérium. Ainsi, chaque opposants nous sera acquis et nous n'aurons nulle besoin de nous soucier d'éventuel soulèvement »
Alors qu'un silence s'installa dans la salle, on pouvait entendre le grattement d'une plume qui provenait de celle de Dolores Ombrage qui s'afférer à noter consciencieusement les principaux point de cette réunion. Tandis qu'elle posa délicatement son outils, elle tourna son visage en direction du mage noir, et d'une voix haute et intelligible, elle demanda :
« Mon seigneur, puis-je vous demander quelle procédure devons-nous adopter si certains sorciers décide de prendre des moldus pour cible ? Il est à prévoir qu'une poignée d'entre eux seront pris en chasse, ce qui risque de mettre en périls vos merveilleux projets pour l'avenir de notre monde »
« Vous les arrêterez et me les amènerez. Je m'occuperai personnellement de leurs cas. Qu'en aux moldus lésés, les oubliators seront alors se rendre utile »
« Qu'en est-il des créatures magique, maître ? » Questionna, Macnair, en se penchant légèrement pour mieux observer le seigneur des ténèbres à l'autre bout de la table.
« La plupart, notamment ceux doté d'une certaine intelligence n'approcherons pas les moldus. Je veux que les elfes et les gobelins n'aient aucun contact avec eux. Ces derniers ne nous appréciant pas particulièrement pourraient se mettre en tête de nous discréditer en vue d'annihiler toutes nos chances d'étendre notre pouvoir »
Cette réponse parut satisfaire Macnair qui reprit sa position initiale, au fond de son siège.
La réunion se prolongea ainsi un long moment durant lequel Voldemort expliqua plus en détails, ce qu'il attendait de chacun. Le but étant d'annihiler l'ennemi non pas par un combat franc qui causerait des pertes humaines considérables, mais par un jeu d'esprit sournois, dont le mage noir comptait bien ressortir vainqueur.
Evidemment, cette tactique imposait d'immenses sacrifices. Donner le droit aux moldus d'entrer sur leurs territoires, quand bien même ils n'auraient pas connaissances de tous les lieux existants, représentait déjà un grand pas. Puis, utiliser la magie pour leurs intérêts, leurs démontrer que les sorciers détiennent des solutions que la technologie ne peut résoudre, allait constituait une autre grande avancée.
Bientôt, les moldus feraient d'eux-mêmes appels aux sorciers, ils fonderaient tous leurs espoirs en cette magie dont-ils ne seront jamais pourvus, et qui pourtant les attirera indubitablement…
Car la magie, c'était le pouvoir et qu'en dépit de tout, les hommes sont naturellement désireux de l'obtenir.
Quitte à commettre les pires folies.
« A présent, retourner à votre travail. Vous serez recontacté dans les jours à venir » Siffla Voldemort, signalant ainsi l'achèvement de cette entrevue.
Chacun se leva dans le silence, s'apprêtant à marcher en direction de la sortie, quand la voix du seigneur des ténèbres s'éleva à nouveau.
« Dolores Ombrage »
Cette dernière, stupéfaite à l'appel de son nom, se tourna vers l'homme, croisant ainsi son regard rougeoyant.
« J'ai besoin de m'entretenir seul à seul avec vous »
Celle-ci inclina légèrement son visage en signe d'assentiment, tout en reprenant le siège qu'elle s'était attribuée. Lorsque la porte se referma, indiquant qu'ils étaient à présent seuls, Voldemort commença à marcher très lentement à travers la pièce tout en s'exprimant.
« Le ministère apprécie beaucoup les mesures que vous avez prises pour remplir pleinement votre rôle à la commission des enregistrements des nées moldus. Grâce à votre travail, notre communauté à été débarrassé d'un grand nombre de sang de bourbe et de traite à leur sang »
Dolores ne pouvait retenir un petit sourire empreint d'une immense satisfaction.
« Je vous remercie, mon seigneur »
« J'ai par ailleurs appris que vous aviez, il y a deux ans, était nommé directrice à l'école de Poudlard ? Une promotion, qui je crois, vous a avez été attribué après que Dumbledore ait lâchement abandonné ses fonctions »
« C'est exact, mon seigneur »
« Mais vous n'êtes pas restez longtemps à ce poste, n'est-ce pas ? Dumbledore à reprit ses fonctions avant la fin de l'année scolaire »
Une lueur de contrariété mêlée à une profonde amertume traversa le regard de Dolores Ombrage, dont le visage se crispa aux souvenirs de Poudlard, de Dumbledore et du sejour qu'elle avait effectué dans la foret interdit entourée de ses hybrides, les centaures.
« C'est à cause de Potter et de ses amis. Ils avaient tout manigancé » Dit-elle, d'un ton venimeux. « J'ai surpris le garçon discutant avec quelqu'un au travers d'une cheminée. J'ai tenté de le faire parler par tous les moyens, c'est alors que son amie…cette sang de bourbe…à prétendu qu'ils avaient dissimulé une arme au sein de la forêt interdite. Ils m'ont accompagné jusque-là bas, mais c'était un piège. Ces vils créatures…les centaures m'ont attaqué et m'ont retenu prisonnière contre mon gré »
Bien qu'il connaisse ce récit, Voldemort éprouvait un certain plaisir à l'entendre de la bouche de cette femme qui, manifestement, en avait gardé certaines séquelles...
« Je m'occuperai très prochainement du cas des centaures » Fit tout à coup, Voldemort. « Il y a bien trop longtemps qu'ils accaparent les terres de la forêt interdite dont je compte reprendre les pleines possessions »
« Si vous m'en donnez l'occasion, je me ferai un plaisir de vous aider, mon seigneur »
« Je n'en doute pas » Fit celui-ci, avec un esquissant un petit sourire.
Il sortit sa baguette de sureau, et tout en caressant délicatement la surface du bois, il continua sur un ton calme, presque convivial.
« Il a été porté à ma connaissance que vous étiez parente avec les Selwyn ? *»
« En effet, monseigneur » Affirma Dolores.
« Et qu'en est-il de votre propre famille ? Je ne crois pas avoir rencontré d'Ombrage par le passé ? »
« Je suis fille unique et mes parents sont morts lorsque j'étais plus jeune » Mentit-elle. « Ils étaient la seule famille que j'avais »
« Voilà, qui est bien dommage » Fit Voldemort d'une voix vide de toute émotion.
Il s'avança, tel un prédateur, vers la femme tout en effectuant un rapide mouvement de sa baguette qui contribua à faire apparaître une plume juste devant son carnet de note.
Dolores plissa les yeux vers yeux vers l'objet, avant de tourner à nouveau son attention vers le seigneur des ténèbres.
« Prenez là » Ordonna-t-il, d'une voix qui n'avait plus rien d'amicale. Elle semblait d'ailleurs présager les pires tourments.
Après un instant d'hésitation, Dolores tendit le bras pour s'emparer de la plume couleur noire corbeau, qui lui semblait familière. Ses pires craintes furent alors confirmer lorsqu'elle entendit derrière elle :
« Vous pensez pouvoir duper le seigneur des ténèbres ? Mais Lord Voldemort sait toujours tout. Vous n'êtes pas fille unique et vous n'êtes pas non plus une descendante des Selwyn, une noble famille de sang pur. Votre père est un sorcier, mais votre mère, elle, est une moldue. Et vous avez un frère, un vulgaire cracmol » Dit-il, tout en délectant de l'impact que ses mots avaient sur la sorcière.
« Je…Je »
Paralyser par une peur soudaine, Dolores ne maîtriser plus, ni le son de sa voix qui semblait l'avoir quitté, ni les tremblements de ses mains.
« Ecrivez ! » Commanda Voldemort.
Dolores leva les yeux vers le seigneur des ténèbres, l'air déboussolé et comme pour répondre à sa question muette, l'homme remua les lèvres.
« Ecrivez, je ne dois pas dire de mensonges »
Portant à nouveau son regard sur son carnet de note, Dolores appuya lentement la pointe de la plume sur la page vierge et écrivit d'une encre d'un rouge sang.
Je ne dois pas dire de mensonges
Aussitôt, les picotements se firent ressentir et la peau fut entaillée, comme si on avait utilisé un scalpel. Cependant, les mots n'apparurent pas au dos de sa main, comme il était d'usage, mais sur tout son avant-bras avant de disparaître complètement.
« Vous copierez cette phrase jusqu'à, oh disons, autant de fois qu'il le faudra pour que le message rentre » déclara le mage noir, qui exprima un sourire particulièrement perfide.
Quelque chose traversa tout à coup le regard de Dolores Ombrage qui se souvînt parfaitement, avoir dit la même chose, à un jeune homme, deux ans auparavant. Elle se revoyait toute ses fois ou elle avait donné à Harry Potter une retenue durant laquelle il devait copier encore et encore cette phrase…cette même phrase qu'elle écrivait elle-même aujourd'hui sur son carnet de note.
Le visage de Voldemort s'approcha du sien, et aussi doucement, que terrifiant il lui murmura :
« S'il y a une bien chose que je déteste en dehors du fait qu'on me mente, c'est qu'on se permette de marquer ce qui est mien. Et je suis le seul autorisé à laisser une cicatrice sur Harry Potter »
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Harry était de retour à Poudlard.
Sans doute était-il en train de rêver ? Songea-t-il. Puis une question curieuse lui vînt en mémoire.
Pouvez-t-on rêver tout en ayant pleinement conscience d'être plongé dans son inconscient ?
Hermione aurait sans doute eut quelque chose à dire à propos de cela. Mais voilà, Hermione n'était pas là, d'ailleurs aucun élève de l'école n'était présent. Le château semblait complètement vide de toute présence humaine.
Harry se trouvait actuellement dans la bibliothèque. Il ne savait plus comment il était arrivé ici, et quand il essayait de réfléchir, ses pensées devenaient confuses. Il regarda autour de lui, tandis qu'un sentiment troublant le submergea à la vue des allées complètement vides, et de ce silence inquiétant.
Poussé par l'instinct, il quitta la pièce située au quatrième étage. Les torches du couloir étaient allumées, comme si on était en soirée. Il longea alors le corridor, cherchant la fenêtre la plus proche, et lorsqu'il la trouva, il se rendit compte que le ciel était sombre, sans toutefois que ce ne soit encore la nuit.
Il était pourtant certain qu'il y a une minute encore, il faisait jour.
Sans but précis, il s'engagea dans les escaliers. Aussitôt, ces derniers se mirent à bouger. Et comme s'il s'agissait d'une conspiration, Harry n'eut d'autre choix que de continuer à gravir les marches, jusqu'à ce que, finalement, il parvienne au septième étage.
Machinalement, il voulut se diriger vers l'entrée de la salle commune de Gryffondors, quand un son l'interpella. C'était presque imperceptible à l'oreille, aussi Harry se déplaça vers la source pour mieux entendre.
A mesure qu'il marchait, il se rendit bientôt compte que ses sons, étaient en réalité de la musique. L'oreille bien tendue, il avança, guidé par une symphonie troublante procuré par un unique instrument.
Un piano.
C'est alors qu'Harry se rendit compte d'une incohérence.
Il n'y avait jamais eu de salle de musique au septième étage. Pourtant, il était certain que c'était là, à quelques pas à peine de lui. Il avança encore, et encore… et lorsqu'il pensa toucher au but, les sons se volatilisèrent et seule une immense tapisserie se dressa devant lui avec rien autour que des murs froids faits de pierres.
D'abord frustré, il prit ensuite un instant pour s'attarder plus attentivement sur les lieux, et en particulier sur cette tapisserie.
Réalisant quelque chose, il ne put s'empêcher d'esquisser un sourire.
Il se trouvait devant l'entrée de la salle sur demande.
Connaissant le secret pour faire apparaître la porte, il passe trois fois devant la tapisserie en songeant à ce qu'il voulait trouver.
J'ai besoin d'un endroit pour jouer de la musique…
J'ai besoin d'un endroit pour jouer de la musique…
Et soudain, elle était là.
Une porte en bois vernie était apparue dans le mur. Sans hésiter, Harry se saisi de la poignée et entra dans une pièce à la fois spacieuse et lumineuse.
Il y avait une multitude de bougies qui flottaient au-dessus de lui, un peu comme il avait déjà entrevu dans le grand hall. Le sol était composé de dalle blanche étincelante ou était éparpillé ici et là, des instruments de toutes sortes.
Sur une petite table en bois foncé, dans un écrin de velours rouge, se trouvait un magnifique violon. Un peu plus loin, Harry reconnu une harpe, qui semblait très ancienne, à en juger par son aspect extérieur. Son regard se porta ensuite sur un autre instrument plutôt original. Un saxophone. Il était positionné sur un socle, lui-même disposé sur une large table en bois ou se trouvait également des partitions.
Admirant avec intérêt tout ce qui se trouvait autour de lui, il tomba enfin sur ce qu'il cherchait.
Un vieux piano à queue se trouvait juste devant ses yeux. Harry s'en approcha et ne résista pas à l'envie de caresser les touches du bout des doigts. Il ne comprenait pas son intérêt soudain pour cet instrument, mais étrangement, il avait l'impression d'être déjà venu ici, comme un souvenir lointain qu'il aurait refoulé.
Il prit place sur le tabouret qui faisait face au piano et maladroitement, il appuya au hasard sur les différentes touches du clavier. Les sons qui en sortirent étaient nettement moins harmonieux, que ceux qu'il avait entendu précédemment.
D'ailleurs, il se demanda rapidement d'où ces derniers avaient pu provenir puisqu'il n'avait trouvé personne ? De toute façon cela n'avait pas d'importance. Il était en train de rêver n'est-ce pas ? Et les rêves ne répondaient à aucune logique.
Il fut soudain attiré par un livre, ou plutôt un cahier, posé là sur le pupitre. Il prit ce dernier entre ses mains et l'ouvrit. Il y avait des portées, avec des notes inscrites à la main. Harry parcourra rapidement les pages, mais à dire vrai, il n'y comprenait pas grand-chose. Aussi laissa-t-il, tomber.
Difficile de dire combien de temps, il resta là, à essayer de créer un enchaînement de notes qui soit plaisant à entendre.
Lorsque finalement, il fut lassé de sa pitoyable performance, il quitta la salle.
Le château était à présent plongeait dans une obscurité complète. Harry s'empara d'une torche accroché au mur pour se déplacer plus librement et il avait une petite idée de l'endroit où il voulait se rendre.
Marchant rapidement, il se fit la réflexion qu'au moins là, il ne craignait pas de voir un professeur lui tomber dessus au détour d'un couloir.
Après avoir traversé la moitié de l'école, Harry se retrouva au pied d'un escalier en colimaçon qu'il gravit pour atteindre le sommet de la tour. Il balaya du regard la pièce circulaire, avant de s'approcher d'un mur pour y suspendre la torche sur un support prévu à cet effet.
Doucement, il s'approcha de la rambarde et leva la tête. La tour d'astronomie était le lieu idéal pour admirer le ciel en pleine nuit. Et c'est également une chose qu'Harry adorait faire. Parfois, peu de temps avant d'aller dormir, il marchait jusqu'à la plage, pour le simple plaisir de contempler ce que la nature avait fait de plus beaux.
Il se souvenait d'un soir ou la lune était pleine et brillait de tout son éclat. Sa lumière se reflétait dans l'eau sombre, comme un long sillage argentée, tandis que la mer et le ciel semblaient ne faire plus qu'un. Dans ses moments, Harry s'asseyait simplement sur le sable fin et oubliait tout du monde qui l'entourait.
Il sentit tout à coup, une présence dans son dos. Harry n'avait pas besoin de se tourner pour savoir de qui il s'agissait. Un doux sourire étira ses lèvres, il se tourna alors vers l'homme tout en déclarant :
« Comment se fait-il que même dans mes rêves tu sois présent ? »
Tom s'avança, et lui rendit son sourire.
« Je suis toujours avec toi, Harry. Même aux confins de ton inconscient »
Le garçon sembla prendre un instant pour considérer ces paroles.
« Cela doit-être ennuyeux à force. Je veux dire, d'exister éternellement à travers moi »
« Oh, je plein davantage les autres parties de Voldemort qui ont du s'intégrer dans des objets. A la différence d'eux, j'ai accès à un esprit et pas n'importe lequel. Le tiens est comme une source inépuisable. Je ne peux m'empêcher d'y goûter encore et encore. Cela en est presque…obsédant » dit-il en plongeant profondément son regard dans celui du garçon.
Harry se sentait comme hypnotisé par cette lueur rougeoyante qui brillait intensément dans la pénombre de la pièce.
« A quoi songes-tu ? » Demanda, Tom en s'approchant davantage.
« Je croyais que tu pouvais en lire en moi comme bon te semblait ? » Répondit Harry.
« Le fait que j'en ai le pouvoir, ne signifie pas que j'en use constamment. Ou serait le plaisir sinon ? »
Le garçon ne répondit pas immédiatement. A vrai dire, il ne savait comment formulait cette pensée à voix haute, aussi décida-t-il d'aller au plus simple.
« Je me demande comment un regard peut-être la fois aussi effrayant et fascinant »
Tom pencha légèrement la tête sur le côté, tandis qu'il avança encore d'un pas. Il se trouvait maintenant assez proche du jeune homme, si bien qu'il aurait pu tendre la main pour le toucher.
« La magie noire peut-être terriblement attrayante, mais elle laisse aussi des traces pour le moins irréversibles. As-tu déjà entendu dire que les yeux sont le miroir de l'âme, Harry ? Je crois que les miens sont une parfaite réflexion du gaspillage de la mienne »
Harry tourna légèrement la tête tout en se demandant brièvement si Voldemort avait déjà regretté d'avoir tant de fois déchirer son âme ? Y pensait-il parfois ? Est-ce que l'immortalité valait vraiment un tel prix ? En tout cas, lui, il savait qu'il ne cesserait d'y songer à chaque minute que serait sa vie. D'ailleurs, la pensée d'avoir réalisé une telle abomination le rongerai tellement, qu'il aurait l'impression d'être déjà mort.
N'y a-t-il aucun moyen de réunifier son âme ?
Si, par le remord. Il faut ressentir profondément le mal que l'on a fait
Il se souvenait de cette discussion avec Hermione au sujet des Horcruxes et de ce qu'elle avait pu apprendre à leurs sujets. Mais il y avait peu de chance pour que Voldemort ressente un jour une telle culpabilité.
Relevant à nouveau les yeux vers Tom, il lui demanda dans un murmure.
« Et les miens que reflètent-t-ils ? »
Tom leva une main à la hauteur de son visage, ses doigts fins repoussèrent une fine mèche de cheveux sombre qui lui tombait à l'extrémité de son œil droit.
« Une âme pure »
Le regard d'Harry se troubla l'espace de quelques secondes, tandis que Tom continua sur sa lancée.
« Tu ne peux pas savoir combien je voulais anéantir tout ce qu'il y avait de bien en toi. Ta compassion, ta gentillesse, ton dévouement et même ta capacité à aimer. J'ai toujours pris ces sentiments que tu affectionnes pour de la faiblesse, mais je me suis rendu compte que ma plus grande erreur c'est de les avoir sciemment méprisé »
La main de Tom retomba prés de sa poitrine, et plus particulièrement sur le côté gauche.
« J'ai vu au plus profond de ton cœur, Harry » Susurra-t-il, en se penchant vers le jeune homme de façon à ce que ses lèvres se trouvent très proche de son oreille. « Je n'avais jamais imaginé que l'on puisse ressentir autant de douleur à la perte d'un être cher, ou que l'on puisse s'inquiéter à ce point du sort d'autrui. Je n'avais jamais ressenti la chaleur qu'une simple étreinte puisse procurer, ou encore le plaisir de laisser quelqu'un d'autre prend soin de nous-même. J'ai éradiqué ces sentiments depuis très longtemps, me persuadant qu'ils me dégouttaient profondément »
Harry ne bougeait pas, ne parlait pas. Toujours adossé contre la rambarde de la tour d'astronomie, il avait soudain l'impression d'être aux bords d'un précipice. Les mots de Tom lui procuraient une sensation très étrange, un mélange de confusion et d'attraction qui le laissait complètement pantois.
« Alors comment se fait-il qu'aujourd'hui ils m'attirent à ce point ? Comment se fait-il que je puisse les apprécier ? »
Tom se redressa lentement, tandis que son regard plongea une fois de plus dans celui du garçon.
« Te rappels-tu de notre petite conversation de la dernière fois ? »
« Oui » Répondit simplement, Harry.
« Il n'y a qu'une seule personne qui soit en mesure de raisonner Voldemort. Et cette personne c'est toi, Harry »
Le garçon agita lentement la tête de droite à gauche, avant de plisser les paupières.
« Je suis désolé, Tom. Mais ce n'est pas parce que toi tu ressens ce genre d'émotions, qu'il le peut également. Tu es une parcelle de son âme qui fais partie intégrante de moi. Tu l'as dis toi-même, le mal que l'on m'inflige est aussi le tien. C'est cette connexion qui te permet d'avoir accès aux sentiments que tu parviens à identifier. Je doute que lui, après tout ce qu'il s'est infligé, il en soit encore capable »
D'un geste doux, l'homme souleva le menton du garçon, forçant ainsi ses yeux à regarder les siens.
« Alors laisse-moi te dire ceci. Je n'ai jamais cru au destin. Pourtant, avec un certain recul, j'ai l'impression qu'il m'ait donné une seconde chance. Vois-tu, je suis convaincu qu'il n'est pas un simple hasard, si cette fameuse nuit, j'ai créé un Horcruxe sans même le savoir. Si nos baguettes respectives sont jumelles, et ne peuvent, par conséquent, se causer aucun tord, ni à l'une, ni à l'autre. Il n'est pas une simple coïncidence si le rituel que j'ai moi-même mis au point devait contenir le sang de mon ennemi. Ce sang qui coule à présent dans mes veines et qui me fais bénéficier de la protection de ta mère, contient également une chose qui, en quelque sorte, a rendu Voldemort plus réceptif aux sentiments qui lui était jusqu'à présent inconnu. Le fait que Voldemort n'ait jamais utilisé certaines capacités émotionnelles, ne signifie pas, qu'elles ne sont pas là. Il peut se mettre en colère, il se nourrit de la haine, il est possessif…tous ça, Harry se sont des émotions. A toi, maintenant, de réveiller celles qu'il a profondément enfouis »
« Oui, mais ce n'est pas comme si il suffisait de le secouer un bon coup pour qu'il fasse fonctionner ce qui lui sert de cœur ! Il se fiche complètement de ce que je peux dire ! »
« C'est faux ! La preuve, il te laisse communiquer avec tes amis. Il t'a offert une chouette pour que tu sois moins seul. Crois-tu qu'il aurait agi de cette manière s'il n'avait aucune considération pour toi ? » Questionna, Tom, avec hargne.
Harry se dégagea de la rambarde, tout en s'avançant vers le centre de la pièce tournant ainsi le dos à Tom.
« Il veut me garder sain d'esprit c'est tout ! Il sait qu'à force de me plonger dans la solitude je finirai par devenir fou. Alors, il se sert de mes amis, me donnant ainsi l'espoir que je pourrais les revoir, et il utilise cette chouette pour entretenir mon besoin d'affection »
« Et que fais-tu du baiser ? »
Harry se tourna tout à coup vers l'homme, le regard ébahit.
« Quoi ? »
Tom s'avança vers le garçon d'un pas déterminé.
« La dernière fois, tu as posé une question personnelle à Voldemort et il a répondu par un geste plutôt explicite »
« Il ne s'agissait pas d'un baiser. C'était juste une façon de m'humilier et de me faire comprendre que je n'avais pas à poser ce genre de question »
« Ou peut-être était-il sincère et que par ce geste il a simplement répondu à ta fameuse question ? » Glissa Tom, un sourire aux lèvres.
L'espace d'un instant, l'expression d'Harry vacilla entre doute et dénégation.
« Non, c'est impossible »
« Pourquoi cela te semble si inconcevable qu'il puisse être intéressé par toi de cette façon ? » Questionna, Tom avec intérêt. « Tu possèdes une forte personnalité, tu ne crains pas de dire ce que tu penses, tu es un redoutable sorcier et un homme séduisant »
Harry se mit soudain à ricaner.
« Et je suis le garçon qui a survécu, un Gryffondor avec des principes moraux et des idéaux qui diverges en tout point avec ceux de Voldemort. Je représente tout ce qu'il déteste. La valeur de ma vie dépend uniquement de toi, sans quoi, il s'empresserait de me tuer »
« Tu crois qu'il désire encore te tuer ? » Fit, Tom, comme si c'était la chose la plus inimaginable au monde. « Si vraiment il ne se souciait que de son Horcruxe, il n'agirait pas comme il le fait quand il est avec toi. J'ai vecu assez longtemps en tant que seigneur des ténèbres pour savoir comment il faut traiter un ennemi, et crois-moi, ces derniers n'avaient ni les égards, ni les faveurs que tu reçois. Je n'avais même pas ce genre d'attention avec mes propres Mangemorts »
« Pas même avec Bellatrix Lestrange ? » Ne put s'empêcher de demander Harry.
Un sourire amusé vînt tout à coup étirer les lèvres de Tom, avant qu'il ne formule à voix haute.
« Non, pas même avec elle. Et pour que les choses soient claires, il ne s'est jamais rien passé entre elle et moi. Sauf peut-être dans ses rêves…»
Cette fois ce fut au tour d'Harry s'esquisser un sourire.
« Sa c'est une quasi-certitude. Elle n'hésiterait pas à prendre ma place, si elle le pouvait. Etre l'Horcruxe de son cher maître, se serait presque un accomplissement dans son esprit tordu »
« Oh, mais je ne suis pas prêt à te quitter, Harry. Surtout quand les choses deviennent enfin intéressantes… »
« Oui, mais intéressantes pour qui, Tom ? »
Celui ne répondit pas et se contenta de lancer au jeune homme un regard des plus énigmatiques.
« Tu sais ce qui est amusant ? C'est qu'au font tu n'es pas insensible à l'intérêt que je te porte. Tu pourras le nier autant que tu voudras, mais cela ne changera strictement rien »
Harry fronça les sourcils.
« Je ne vois pas de quoi tu parles »
Et sans qu'il ne comprenne comment, la silhouette de l'homme se trouva soudainement dans son dos, et il sentit deux bras l'encercler. Le visage de Tom, s'approcha du sien, il pouvait sentir son souffle prés de son oreille, la sensation semblait si réaliste.
« Tu peux te mentir à toi-même, mais n'oublie pas qu'à moi tu ne peux rien me cacher »
Sur ses mots, il posa ses lèvres contre sa joue. Le son de sa voix était maintenant un murmure lointain.
« Fais de beaux rêves, Harry »
L'instant d'après, il disparut, laissant le jeune homme achever la nuit de sommeil qui lui restait.
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L'allée des embrumes…
Drago ne comptait plus les fois où il s'y était rendu. Les trois quart des objets maléfiques que l'on pouvait trouver au manoir Malefoy provenaient de cette rue mal famée. Et comme il était connu de tous, c'était le genre d'endroit où on se rendait lorsqu'on préparait un mauvais coup. Et cette fois, ne dérogerait pas à la règle.
Pressant le pas, le jeune homme se rendit jusqu'au plus grand bâtiment, situé au 13B, et qui n'était autre que le magasin de Barjow et Beurk. En poussant la porte, Drago fut contrarié de constater qu'il n'était pas seul dans la boutique. Deux personnes, un homme bedonnant d'une quarantaine d'année, et une vieille femme à l'aspect négligé, regardaient les articles, sous l'œil avisé de Barjow qui se tenait derrière le comptoir.
Ce n'était plus un secret pour personne que le seigneur des ténèbres était maintenant au pouvoir, ce qui facilitait certaines importations autrefois interdites par le ministère. Depuis la grande bataille de Poudlard, les affaires chez Barjow et Beurk était plus florissante que jamais. Les perquisitions ayant diminuée de moitié, les gens étaient plus audacieux lorsque cela concernaient l'achat d'objets maléfiques.
En avisant la venue du jeune Malefoy, Barjow s'intéressa immédiatement à lui. Il lui offrit un de ses sourires empreint d'hypocrisie, et souffla d'une voix mielleuse :
« Monsieur Malefoy, je suis ravie de vous voir ici. Je n'ai pas vu vos parents depuis un certain temps, j'espère qu'ils se portent bien ? »
Drago n'avait pas envie de parler de sa famille et surtout pas à un homme comme Barjow dont l'achat d'un shampoing contre les cheveux gras ne ferait pas de mal. Il afficha une moue méprisante, et siffla en direction du vendeur.
« Je ne suis pas là pour échanger des boniments. J'ai besoin d'une écaille de Magyar à pointes, ou plutôt deux » Songea-t-il, en se rappelant que la potion sur laquelle il travaillait était pour le moment expérimentale. S'ils échouaient, et qu'il fallait tout recommencer, Drago n'avait pas envie de revenir ici pour effectuer le même achat.
« Je n'ai pas ce produit en magasin. Il faudrait le commander. Mais je peux vous proposer une écaille d'un Vert Gallois, ils sont tout aussi… »
« Non » Fit le garçon d'un ton qui était sans appel. « Je t'ai dis que j'avais besoin d'écailles d'un Magyar, alors commandes en si tu n'en dispose pas ici »
« Bien monsieur. Dois-je, comme d'habitude, le faire porter au manoir lorsqu'il me sera livré ? »
« Ce ne sera pas la peine. Je viendrais personnellement récupérer mon achat »
Il valait mieux éviter d'impliquer de près ou de loin sa famille dans ses projets contre le seigneur des ténèbres.
« Monsieur Barjow, pourriez-vous venir, s'il vous plait ? » Interpella la vieille femme qui se tenait devant un gros bocal ou flottait trois gros oeils.
« Un instant madame Gripsons, je suis à vous dans une minute… » Dit Barjow, avant de se tourner de nouveau vers son client actuel. « Est-ce qu'il vous faut autre chose, monsieur Malefoy ? »
« Je cherche une pierre d'Albion »
« Malheureusement, je n'en possède plus. Il m'en a été vendu une il y a moins d'un mois, mais j'ai vite trouvé un acquéreur » Souligna l'homme, avec un sourire arrogant.
Drago aurait pu mettre sa main à couper que cette pierre qui avait été vendu à Barjow était la même que celle volée dans le bureau de Rogue. L'idée qu'on est pillé ces affaires et tenté de mettre le feu à son portrait, le faisait bouillir de rage.
C'est vrai qu'il n'avait jamais vraiment exprimé de la sympathie envers Severus de son vivant, ni même chercher à passer, plus que nécessaire, du temps en sa compagnie. Son parrain avait fait son possible pour le protéger, allant jusqu'à faire le serment inviolable, et lui, il n'avait jamais montré la moindre reconnaissance pour ce geste altruiste. Aujourd'hui, il regrettait profondément son attitude égoïste.
« Et à qui tu l'as vendu ? » Demanda-t-il, d'une voix toujours aussi froid à l'adresse de Barjow.
« Je regrette, monsieur Malefoy. Je ne peux pas vous le dire. Comprenez, je dois protéger ma clientèle »
« Evidemment » Souffla le blond, en sortant un petit sac ou il avait rangé une quantité suffisante d'argent pour payer les achats qu'il devrait. « Alors dis-moi, à combien estimes tu cette information ? Hum, 20 Gallions ? 30 Gallions, et pourquoi pas 40 ? »
« 40 me semble un très bon chiffre » Répondit-il, en approchant sa main squelettique des pièces que Drago avait commencé à disposer sur le comptoir. Seulement son geste fut intercepté avant de pouvoir toucher une seule pièce.
« Maintenant, donne moi le nom de cette personne » Répéta le jeune homme.
« C'est une femme, une journaliste »
« Une journaliste ? » Répéta Drago, en fronçant légèrement les sourcils.
« Oui, elle est venu poser beaucoup de question auxquelles je n'ai, bien entendu, pas répondu. Et puis, elle a vu la pierre, je venais à peine de l'acquérir. Je lui ai vendu pour la coquette somme de 90 Gallions, après quoi, elle est partie »
« Son nom, je veux son nom » Insista le blond.
De sa main libre, Barjow sortit un journal de sous son comptoir, et pointa du doigts le nom de Rita Skeeter signé au bas d'un article.
Drago relâcha le poignet de Barjow, qui s'empressa de prendre l'argent.
« Envois-moi un hibou quand tu recevras ce que je t'ai demandé »
Et sans même saluer l'homme, le blond quitta la boutique à la recherche d'une ruelle déserte. Lorsqu'il la trouva, il en profita pour transplaner à proximité du 12 squarre Grimmauld. Une fois sur place, il se hâta de regagner le bâtiment.
Hermione avait instauré un système similaire à celui de Maugrey fol œil dès l'entrée, afin d'empêcher toutes intrusions mal venue. Ce barrage passé, Drago se hâta de rejoindre les deux Gryffondors qui se trouvaient soit au sous sol, dans la salle à manger, ou au premier, dans le petit petit salon. A mesure qu'il s'approchait, il entendit des éclats de voix. Ce n'était au premier abord, que des murmures, puis les sons devinrent plus audibles. Il ne fallu que quelques secondes à Drago pour comprendre qu'il ne s'agissait pas d'une conversation, mais d'une dispute.
En dépit de ça, la main sur la poignée, il s'apprêta à entrer, quand une voix douce l'interpella.
« Je serais toi, je n'entrerai pas »
Ginny Weasley était adossé dos contre un mur, sur le palier du premier étage. Les bras croisés, on aurait dit que cela faisait des heures qu'elle attendait. Drago était plutôt perplexe par sa présence. Il avait cru comprendre la veille, d'après la réaction excessive de la belette, qu'elle n'avait aucun droit de venir ici, et encore moins de participer à leurs projets que le couple Gryffondors jugeait, trop dangereux.
La main de Drago retomba doucement le long de son corps, tandis qu'il se tourna vers Ginny qui n'avait pas bougé d'un pouce.
« Est-ce qu'ils savent que tu es là ? »
« J'ai pas voulu les déranger »
Autrement dit non ils ne savent pas, pensa le blond.
« POUR QUI TU TE PRENDS RONALD WEASLEY ! » Gronda la voix d'Hermione à travers la porte.
« Peut-être que je ferais mieux d'attendre aussi » Décida-t-il, prudemment.
Il n'avait aucune envie de s'attirer les foudres de Granger. Son visage se souvenait parfaitement du poing qu'elle lui avait collé à la figure en troisième années et à ce moment elle n'avait pas le droit d'utiliser la magie. Il n'imaginait pas ce qu'elle serait maintenant capable de lui faire avec une baguette.
Alors doucement, il se laissa choir aux creux des marches, attendant que la tempête se calme.
Il fut surpris lorsque au bout de quelques secondes Ginny Weasley vînt le rejoindre pour s'asseoir près de lui.
Au début, elle ne lui parla pas. Puis, sans le regarder, elle lui posa cette simple question :
« Pourquoi as-tu décidé de nous aider tout à coup ? »
Il fronça légèrement les sourcils.
« Ton frère et Granger ne t'ont rien dit ? »
« Si, ils m'ont tout raconté hier après ton départ. Cependant, j'ai beaucoup de mal à y croire » Répondit-elle, en le regardant tout à coup fixement.
A ces mots, Drago se contenta d'hausser légèrement les épaules tout en décrétant :
« Qu'est-ce que je peux dire ? Je me suis seulement rendu compte que je n'étais pas dans le bon camp »
Ginny émit un petit rire moqueur, tandis que le blond l'observa à son tour. Ginny Weasley avait beaucoup grandi ces dernières années, et pas seulement physiquement. Elle avait gagné en confiance, en caractère, et c'était même devenu une redoutable sorcière.
Il en avait notamment fait l'expérience en cinquième année quand elle lui avait lancé la malédiction de chauve-furie pour s'échapper du bureau de Dolores Ombrage.
« C'est un peu tard pour le réaliser, tu ne crois pas ? » Fit la rouquine, d'un ton légèrement plus amer que précédemment.
« En réalité, il y a déjà un moment que je le savais. Mais jusqu'à présent je n'avais jamais eu le courage d'aller jusqu'au bout de cette conviction. J'avais trop peur » Dit-il, avec une étrange sincérité dans le regard. Il ne savait pas pourquoi, mais il éprouvait le besoin de le dire, même si c'était à elle, même si rien ne le forcer à se justifier. « Autrefois les Malefoy servaient le seigneur des ténèbres parce qu'ils croyaient en lui, en ses promesses, ils avaient entièrement foi en son jugement. Aujourd'hui, nous le suivons uniquement par crainte et non par choix »
« Et tu penses faire le bon choix en le trahissant ? » Interrogea Ginny, en plissant légèrement les yeux.
« Je veux placer ma loyauté envers quelqu'un qui la mérite. Je suis passé près de la mort le jour de la grande bataille de Poudlard, j'ai failli être brûlé vif. Je sais que j'ai une dette envers Potter et j'espère pouvoir un jour m'en acquitter. Ce qui s'est passé m'a permis de comprendre à quel point j'étais lâche et à quel point j'avais eu tort. Qu'importe comment sa va se terminer, si je dois mourir, je veux que c'est ayant fait quelque chose dont je serais fière pour une fois»
A cet instant, Ginny se fit la réflexion que si Malefoy mentait alors il était un sacré bon comédien. Au début, elle n'avait pas compris pourquoi Hermione et son frère avaient accepté le serpentard dans leur petit cercle. Même après qu'Hermione lui ait fourni toute les explications concernant se ralliement, elle ne savait pas pourquoi, mais elle s'était sentit en colère.
Bien entendu, l'animosité entre les Weasley et les Malefoy n'était pas nouvelle, mais il ne s'agissait pas de cela. En fait, elle avait eu l'impression qu'Harry avait été remplacé…C'était tellement stupide et pourtant, cette pensée avait traversé son esprit.
Il avait toujours était question d'Hermione, Harry et Ron. Le triangle infernal. Le trio d'or comme certain les appelaient. Seulement aujourd'hui, Harry n'était plus à leurs côtés, et tandis que sa présence c'était effacé, Malefoy lui débarquait. Il faisait des plans avec Hermione et Ron dans le plus grand secret et sans en aviser qui que se soit, comme lorsqu'ils étaient partit à la recherche des Horcruxes pour les détruire.
Ginny savait pourquoi ils avaient agi avec autant de discrétion, mais cette fois, il était hors de question qu'elle reste en retrait.
« Je ne savais pas qu'Harry t'avais sauvé la vie » murmura-t-elle, au bout d'un moment.
Les lèvres de Malefoy s'étirèrent en un petit sourire sans joie.
« J'ai beau essayer de comprendre pourquoi il l'a fait, surtout après que j'ai essayé de le remettre au seigneur des ténèbres, sa logique reste insaisissable pour moi »
Cette fois ce fut au tour de Ginny d'esquisser un sourire.
« Harry pense toujours au bien d'autrui avant de penser au sien. Il fera tout ce qui est en son pouvoir pour sauver quelqu'un, même si cette personne n'a pas toujours était aimable avec lui » Ajouta-t-elle, en jetant un regard entendu vers le blond.
Celui-ci se contenta d'ignorer cette dernière remarque, bien qu'au font il n'en pensait pas moins.
Il n'avait jamais montré la moindre sympathie envers Potter durant toute leur scolarité. Quand bien même les maisons Serpentard et Gryffondors étaient reconnues pour être rivale, Drago songea qu'il aurait très bien pu laisser ce genre de préjugé de côté pour apprécier uniquement la personne qu'était Harry Potter.
Seulement voilà, Potter n'était pas un simple sorcier parmi tant d'autre, c'était l'élu, le garçon qui a survécu, une célébrité. Et outre le fait qu'il était l'ennemi à abattre, l'aversion qu'avait développée Drago pour lui, était en réalité plus personnel.
Aussi difficile qu'il lui était de l'admettre, l'héritier Malefoy, avait toujours était irrémédiablement jaloux. Et comme dans la plupart des cas, cette jalousie avait conduit à la haine et au dédain.
Dés l'instant ou Harry Potter avait mis les pieds à Poudlard, tout le monde ou presque l'avait admiré, adulé. Il s'était fait remarqué au Quiddicht, un sport qu'il appréciait lui-même particulièrement, et dans lequel Potter excellait.
Quand il était dans une pièce, c'est lui qu'on regardait. Quand il se passait quelque chose d'incroyable, il était impliqué. Son père lui avait même dit un jour : « Pourquoi ne fais-tu pas comme, Potter ? »
La réponse était simple. Tout simplement parce qu'il n'était pas lui.
Alors dans un besoin d'assouvir ce ressentiment, il l'avait méprisé, il s'était moqué de ses amis, et avait cherché par tous les moyens à le nuire. Et tandis qu'il agissait ainsi, Drago ne pouvait s'empêcher de secrètement l'admirer. Car en dépit des épreuves qu'il avait traversé, sa compassion, sa bravoure et son courage était indéniable.
Et pour ça, il méritait son titre d'Elu.
Les pensées de Drago furent soudain interrompues lorsqu'une voix s'éleva à l'étage. Il jeta un coup d'œil en direction de Ginny qui répondit à sa future question.
« Sa vient du portrait de Phineas Black. Allons voir ce qu'il veut »
Rapidement, les deux sorciers grimpèrent les marches, jusqu'à se trouver devant le tableau de celui qui avait un jour était directeur à l'école de Poudlard et qui débitait à présent un lot de parole pour le moins incompréhensible.
«…va plonger notre monde dans le chaos le plus total…comment faire…chose inimaginable »
« Calmez vous ! » Fit Ginny, désorienté par cette attitude. « Que se passe-t-il enfin ? »
L'espace de quelques seconde Phineas demeura silencieux. Puis le son de sa voix s'éleva à nouveau, il était empreint d'une peur incontrôlable.
« Il a osé » Dit-il, simplement.
« Quoi ? Qui a osé faire quoi ? » Demanda Ginny, précipitamment.
« Le seigneur des ténèbres a brisé la charte du secret magique »
A suivre…
*Dolores raconte à qui veut l'entendre qu'elle est de sang-pur, étant une descendante des Selwyn.
Merci à tous d'avoir lu, et merci de continuer à suivre cette aventure tout en me laissant vos impressions.
Je sais que cette histoire avance lentement, aussi bien dans ma parution que dans l'évolution des personnages. Je ne peux pas promettre que sa changera, sachant que le temps me manquera pour écrire plus vite, et je ne veux pas tout à coup accélérer les choses entre les principaux protagonistes dans un soucis de cohérence. Je veux d'abord les faire douter, les amener à se poser des questions, à se chercher mutuellement...mais ne vous inquiétez pas, je compte bien les faire passer aussi à l'action. Je vous demande seulement encore un peu de patience.
