Je sais que vous êtes nombreux à vous être demandé si je n'avais pas abandonné cette histoire. La réponse est non, jamais !
Merci à vous tous pour le soutien que vous m'apportez, pour les conseils que vous me donnez et surtout merci de continuer à suivre cette aventure dans laquelle je me suis lancée. L'auteur n'est pas grand chose sans ses lecteurs vous savez...
Dernière petite chose, je sais que vous avez longtemps souffert de mes nombreuses fautes. C'est pour cette raison que je tiens à remercier une personne qui a pris la peine de corriger ce chapitre. Son pseudo : Par-Le-Pouvoir-De-La-Vodka.
Original non ?
Je vous souhaite une bonne lecture.
« J'aimerais bien savoir ce qu'il a derrière la tête. Comme si, à son âge, un garçon normal pouvait se soucier de l'actualité. Dudley n'a aucune idée de ce qui se passe dans le monde, je ne suis même pas sûr qu'il connaisse le nom du Premier Ministre ! De toute façon, s'il s'imagine qu'on va parler des gens de son espèce dans nos journaux télévisés... » Vernon Dursley dans Harry Potter et l'Ordre du Phénix.
Chapitre 20 :
Une fois le secret magique définitivement brisé, la nouvelle s'était répandue en un claquement de doigts parmi la communauté sorcière. Les membres de ce qui avaient autrefois été connu comme l'Ordre du Phénix s'étaient à nouveau réunis à l'intérieur de la montagne du Pike of Stickle.
« Comment ce monstre a-t-il pu obtenir l'appui des dirigeants d'états ? » Demanda Abelforth en abattant ses points sur la table.
« Personnellement, je trouve que ce n'est pas une si mauvaise chose que les moldus sachent enfin que nous existons » Murmura Hestia Jones. « C'est vrai, nous n'aurons plus à nous cacher et qui sait, ils finiront peut-être par nous apprécier »
« C'est justement ce que le seigneur des ténèbres recherche » Affirma Kingsley, depuis l'autre bout de la table. « Il sait qu'une guerre ouverte entre sorciers et moldus pourraient causer des pertes immenses et inutiles. Il va donc appâter les moldus grâce à notre magie en leur faisant miroiter des merveilles auxquelles ils n'auraient jamais pu avoir accès. Mais ce sera un cadeau empoisonné. Et au moment opportun, quand les moldus se complairont dans leurs nouvelles vies et se penseront à l'abri du danger, le seigneur des ténèbres passera à une action plus offensive »
Les paroles de Kingsley ne manquèrent pas d'échapper à Hermione qui, immédiatement, prit la parole.
« Comment pouvez-vous être certain de ses projets ? »
Kingsley posa ses mains sur la table et les croisa avant de s'expliquer.
« J'ai un contact au sein du ministère. Quelqu'un qui a participé à une réunion organisé par le seigneur des ténèbres, et qui leur a fait part de ses intentions et de ce qu'il attendait dans le futur. Cette personne désire pour l'instant rester dans l'ombre, elle a cependant accepté de me révéler certaines informations »
Hermione s'interrogea un instant sur l'identité de cet individu, mais cette pensée fut très vite écourtée.
« Attendez, sans révéler d'où nos informations proviennent nous pourrions peut-être…je ne sais pas…tenter de mettre en garde les moldus ? » Proposa Arthur, qui avait toujours voué une sorte d'admiration pour ces gens dépourvus de tout pouvoir magique.
« Non, nous ne pouvons pas » Fit Kinsley, d'une voix catégorique. « Notre gouvernement actuel est représentatif de ce que nous sommes, si nous laissons entendre aux moldus que le ministère projette de leur accorder des droits et des biens dans un but malveillant, c'est toute notre population que nous condamnons à être rejeté. Mettez-vous, l'espace de quelques secondes à leur place. Les moldus ne connaissent rien de notre monde, ils ne feront pas la différence entre nous et ceux qui soutiennent les idéaux du seigneur des ténèbres. Nous risquons de perdre à jamais leur confiance et d'engendrer une guerre »
« Alors que faisons-nous ? » Demanda Molly, d'une petite voix.
Kingsley plissa un instant les yeux, tandis que son visage adopta une expression dépitée.
« Rien. Nous ne devons rien faire » Murmura-t-il.
Une vague d'incompréhension traversa la salle.
« Nous disposons de temps avant que le seigneur des ténèbres ne mettent à exécution son plan final. D'ici là, notre priorité est de retrouver Harry Potter, n'oubliez qu'il est le seul à pouvoir venir à bout de ce monstre »
« Même s'il porte en lui un fragment de son âme ? » Demanda brusquement Doge, en levant légèrement les sourcils, d'un air dubitatif.
Les yeux de Kingsley se posèrent tout à coup sur Ron et Hermione.
« Dumbledore a confié une mission à Harry n'est –ce pas ? Détruire tous les Horcruxes. Je suis certain qu'il avait compris que Harry en était lui-même un depuis longtemps. Par le passé, les intuitions d'Albus Dumbledore se sont toujours révélées exactes, il était l'homme le plus avisé et le plus intelligent que j'ai pu rencontrer. S'il pensait qu'Harry pouvait vaincre le seigneur des ténèbres, alors je suis persuadé qu'il le peut également. C'est lui la clé de tout »
Tout le monde sembla d'accord sur ce point.
« Reste néanmoins le serpent qui est également un Horcruxe » Rappela Abelforth.
« Oui, le problème c'est que personne ne l'a revu depuis la grande bataille de Poudlard » Soupira Ron. « Enfin, pour ma part, moins je croise son chemin, mieux je me porte ! »
« Le seigneur des ténèbres ne prendra le risque de faire apparaître publiquement Nagini» Dit Hermione, d'un ton déterminé. « Sa valeur est bien trop importante pour qu'il l'expose à la vue de tous. Et il ne mettrait certainement pas deux Horcruxe au même endroit, surtout si ces deux-là peuvent s'entre tuer » Fit-elle remarquer, en imaginant très mal son meilleur ami et Nagini cohabitaient paisiblement.
« Euh, je ne voudrais pas jouer les pessimistes » Commença Doge, en se calant un peu plus au fond de son siège « Mais nous n'avons déjà aucune piste sur l'endroit ou Harry Potter à bien pu être caché, alors comment pourrais-t-on mettre la main sur ce vil reptile ? »
La question demeura en suspens. L'espace d'un instant, on aurait pu entendre une mouche volait à travers la pièce.
« Si seulement Harry était là, lui serait en mesure de localiser le serpent » Déclara Hermione, le regard clairvoyant.
« Comment ça ? » Retentirent plusieurs voix.
Hermione se tourna tout à coup vers Arthur Weasley.
« Vous vous souvenez quand Nagini vous a attaqué au ministère il y a trois ans ? Harry a vu à travers l'œil du serpent et c'est comme ça qu'il a su que vous étiez en danger. Je pense que d'une certaine façon, tous les Horcruxes sont reliés entre eux, par une sorte de lien très spécial» Expliqua-t-elle, avec une incroyable détermination dans la voix. « Je sais bien que toutes les fois ou Harry est entré dans l'esprit du seigneur des ténèbres ou de son serpent ce n'était pas volontaire, mais je suis persuadé qu'il est capable de déclencher cette connexion. C'est de cette façon que Voldemort à fait croire à Harry que Sirius était retenu prisonnier au ministère, il a envoyé une fausse vision à travers ce lien. Il a compris comment le contrôler et de quelle manière il pouvait l'utiliser »
« Bien, en admettant que nous découvrons ou le seigneur des ténèbres retient Harry et qu'il puisse effectivement se servir de ce lien pour trouver le serpent » Dit Kingsley, « Je crois que vous avez mentionné la dernière fois qu'un Horcruxe ne pouvait pas être détruit n'importe comment. C'est exact ? »
Hermione acquiesça.
« Pour détruire le médaillon nous avons utilisé l'épée de Gryffondor. Grâce à Harry qui l'a utilisé en seconde années pour combattre le basilic, l'épée s'était renforcé au contact du venin de ce dernier qui est, à ma connaissance, la seule substance capable de détruire un Horcruxe »
« Est-ce que vous avez toujours l'épée avec vous ? »
« Non, malheureusement Gripsec s'en ai emparé après nous avoir aidé à rentrer dans Gringotts. Mais nous avons ceci » Dit-elle, en prenant son petit sac pour y plonger la main à l'intérieur. Elle fouilla durant quelques secondes avant de ressortir un objet nacré et pointu. « C'est un croc de basilic » Dit-elle, en posant ses yeux sur ce dernier. Elle avait pris la précaution d'en garder un quand elle était descendue avec Ron dans la chambre des secrets.
D'ailleurs celui-ci la regarda tendrement et lui sourit.
« Hermione, qu'est-ce qu'on deviendrait si tu n'étais pas là ? Elle pense toujours à tout. Elle est vraiment incroyable, non ? » Fit Ron en jetant un regard autour de lui, tandis que sa main s'approcha de celle de sa bien-aimée.
Elle lui sourit en retour, et s'adressa à nouveau à l'assemblé.
« Nagini est un Horcruxe un peu particulier. Outre le fait que se soit un animal, c'est aussi un adversaire très féroce et son venin est mortel. De plus, comme les mangemorts, elle peut faire appel à Voldemort à tout moment »
« Alors nous devrions agir rapidement » Souffla Abelforth, d'un air soudain absent. « En attendant, la question demeure toujours la même. Ou Harry peut-il bien être ? »
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Un sourire victorieux s'étira sur les lèvres d'Harry tandis qu'il vit sa potion arborer une jolie couleur rose pâle. Il ajouta le dernier ingrédient, en prenant la précaution de reculer de trois pas, sachant que ce dernier provoquerait une puissante déflagration.
La première fois que Voldemort lui avait montré comment fabriquer la potion d'invisibilité, il ignorait ce qui allait se passer, et bien sûr, le sorcier s'était bien gardé de l'en informer. C'est donc sans savoir, qu'il s'était penché au-dessus de son chaudron pour y jeter sa peau de caméléon. L'effet fut immédiat, car il fut littéralement projeté en arrière sous l'effet d'une puissante explosion, comme il n'en avait jamais vu auparavant. Il s'était alors tourné vers Voldemort, qui s'était placé en retrait et qui riait narquoisement.
« Vous le saviez ! » Avait-il lancé, en se redressant sur ses pieds.
« Bien sûr. Mais c'est ce genre d'expérience qui forge l'esprit. De cette façon, la prochaine fois, tu n'oublieras pas de prendre un peu de distance »
Quand la détonation fut passée, Harry prit un flacon et plaça un peu de sa potion à l'intérieur avant de reboucher le tout et de placer ce mélange à côté de trois autres.
Voldemort lui avait donné quatre potions à réaliser, et ceci sans l'aide d'un manuel, dans le but de faire travailler sa mémoire et ses connaissances. Si cet exercice était un succès, alors il lui enseignerait un autre sortilège à réaliser sans baguette.
C'était l'unique condition.
Avec beaucoup d'implication, Harry s'était exécuté et maintenant que sa besogne était achevée, il attendait le retour du seigneur des ténèbres avec impatience.
Un hululement s'éleva dans la pièce. Harry leva les yeux vers Hope, qui fit un atterrissage en douceur à ses côtés. Comme d'habitude, l'animal venait lui apportait des nouvelles du monde extérieur. Seulement, Harry remarqua que l'extrait de la gazette du sorcier avait un aspect nettement différent de celui auquel il était coutumier.
Après avoir offert une caresse à sa chouette, il déroula le journal dont les gros titres attirèrent immédiatement son attention.
CHOQUANTE RÉVÉLATION DU PREMIER MINISTRE SUR L'EXISTENCE D'UN MONDE MAGIQUE
Il y avait une photo en plein milieu de l'article qui représentait un homme sur une estrade entouré d'une foule immense. Harry sut immédiatement qu'il s'agissait de Moldus s'il se référait à la façon dont les gens étaient vêtus. Par ailleurs, il avait reconnu le premier ministre moldu en plein milieu pour l'avoir déjà entrevu plusieurs fois à la télévision du temps où il habitait encore chez les Dursley.
C'est alors que le jeune homme remarqua une chose.
La photographie ne bougeait pas.
Harry réalisa alors que ce n'était pas un extrait de la Gazette du sorcier qu'il détenait entre ses mains mais celui de The Times, un journal moldu.
Son regard se porta alors sur l'article qui en découlait.
Apparemment, le premier ministre Moldu, avait fait hier une déclaration publique devant la presse entière.
Il s'était tout d'abord expliqué au sujet des derniers phénomènes observés un peu partout dans le pays, et dispersés aux quatre coins des réseaux d'informations.
Le dernier en date étant un incendie mystérieusement éteint dans le sud de l'Angleterre. L'explication apportée au lendemain de la catastrophe n'avait pas convaincu les gens qui avaient assisté à cet ahurissant spectacle. Et aucune preuve n'avait pu être apportée pour établir ces faits.
Ce qui se disait alors tout bas, pouvait aujourd'hui être revendiqué tout haut. Il n'y avait aucune preuve parce que celles-ci n'existaient tout simplement pas ! Et ce dont chacun était certain, c'est qu'ils avaient été témoin d'une chose à la fois incroyable et bouleversante.
Plissant les yeux, Harry remarqua qu'en dessous de la photographie était cité un extrait du discours provenant du premier ministre.
C'est avec intérêt qu'il parcourra les quelques phrases :
« …Par conséquent, à la lumière de ces récents événements, il a décidé de partager avec vous une information capitale. Plus que ça, il s'agit d'un secret. Et avant de vous dévoiler ce qui bouleversera à jamais vos vies, il est important que vous sachiez pourquoi vous avez été placé aussi longtemps dans l'ignorance. Jusqu'à aujourd'hui, nous voulions protéger, assurer la paix, et la tranquillité de vos esprits. L'histoire nous a enseigné que nous n'étions pas prêts à faire face à certaines vérités, c'est pourquoi, elles ont été sciemment dissimulées. Depuis, le temps nous a appris bien des choses. L'individu n'a cessé de grandir et d'évoluer et tandis qu'il le faisait sa compréhension du monde s'est éclaircie. Puissions-nous tirer une leçon des erreurs de notre passé et nous tourner vers l'avenir pour assister à la découverte d'un monde extraordinaire. Celui de la magie… »
« Ta lecture est-elle passionnante ? » S'éleva une voix à l'autre bout de la pièce.
Harry sursauta légèrement tandis qu'il leva les yeux pour croiser ceux de Voldemort qui s'avança vers lui d'un pas nonchalant. Il se positionna de l'autre côté du plan de travail et doucement il prit entre le pouce et l'index une des quatre fioles qui contenait la préparation de la potion d'invisibilité.
Scrutant un instant cette dernière, il ôta le bouchon pour respirer son contenu.
« Donc, le secret magique a été brisé ? » Interrompit le garçon, en posant le journal devant lui.
Le seigneur des ténèbres observa son geste avant de déclarer.
« Cela me semble assez évident »
« Et alors ? » insista Harry, avec une certaine impatience. « Pas de révolte ? Pas d'émeute ? De chaos ? »
« Oh, Harry. Tu as une piètre opinion des moldus. Ils sont plus civilisés qu'ils n'y paraissent tu sais »
Le garçon qui à survécu émit un rire moqueur.
« Et c'est vous qui dites cela ? »
Un sourire perfide se dessina sur les lèvres du mage noir, qui reposa délicatement la fiole sur son socle en bois.
« Je contrôle la situation. Pour le moment, ils sont sous l'effet de la surprise. Laissons à leurs pauvres esprits le recul nécessaire pour assimiler cette nouvelle. Une poignée d'entre eux songent encore que tout ceci représente un immense canular. Je compte bien prouver dans les jours à venir que l'existence des sorciers n'est pas une vulgaire fumisterie»
Sous le regard du jeune homme, Voldemort poursuivit son inspection et se saisit de la seconde fiole pour l'examiner à son tour.
« Il faudra beaucoup de temps aux moldus pour nous accepter et les amener à instaurer dans leurs vies nos pratiques magique. Je me demande si vous aurez la patience d'attendre que votre plan porte ses fruits ? En admettant, évidemment, qu'il finisse par aboutir » Glissa Harry, l'air de rien.
Le visage du seigneur des ténèbres demeura impassible, comme si Harry parlait du beau temps et de la pluie.
« Je n'ai aucune raison de précipiter les choses, le temps sera au contraire mon plus précieux allié dans cette bataille et puis… » Il captura soudain le regard du jeune homme dans le sien, l'intensité de ses yeux flamboyants brillait d'une lueur malicieuse. « Il se trouve que je ne suis pas pressé, après tout, j'ai l'éternité devant moi »
Harry qui se trouvait justement en face du mage noir et qui portait en lui un fragment de son âme, rendant ce dernier immortel, ne trouva rien à redire quant à la véracité de ces mots.
Pourtant, le garçon s'interrogea un instant. Car si Voldemort était invincible, lui en revanche, ne l'était pas.
Est-ce que le seigneur des ténèbres envisageait vraiment de le garder enfermé ici, jusqu'à son dernier soupir ? Cherchait-il en parallèle une solution pour lui ôter ce morceau d'âme et le placer dans un autre réceptacle ? Il fut alors frappé par une conversation qu'il avait eu avec Tom, au tout début de sa captivité sur cette île.
« Mais peut-être que Voldemort ignore comment procéder ? Ou alors il pourrait très bien savoir mais refuser de prendre le risque, craignant que le processus d'extraction ne fonctionne pas de la même manière sur un être humain. Et d'après ce que j'ai pu comprendre, dans ce domaine je suis un cas unique »
« Même s'il y avait un moyen, je n'y consentirai pas. Je me plais beaucoup ici, par conséquent je ne partirai pas. Je ne partirai jamais » Avait dit Tom, avec une incroyable détermination.
En y repensant, Harry se demanda si le fragment d'âme qu'il portait avait la capacité d'opposer une quelconque résistance, en admettant que Voldemort avait, au tout début de sa captivité, essayé de placer ce morceau d'âme dans un autre réceptacle ? Il en connaissait très peu sur les Horcruxes et leurs modes de fonctionnement, mais quelque chose lui disait que le mage noir n'avait été tout à fait honnête avec lui lorsqu'il avait affirmé qu'il était impossible pour lui de l'extraire un fragment d'âme de son enveloppe sans le détruire.
Harry ne savait pas comment, mais par moment, c'était comme si son subconscient essayé de lui faire passer un message. Ainsi, lorsqu'il avait vu pour la première Tom Elvis Jedusor gravé sur le journal intime, aussitôt, ce nom avait évoqué quelque chose en lui. Pourtant, il le voyait pour la première fois, et en même temps, il n'arrivait pas à s'expliquer cette étrange familiarité.
Puis, à nouveau, cette sensation était réapparue lorsqu'il avait appris au sujet de l'existence des Horcruxes. Peut-être avait-il toujours soupçonné l'idée d'en être un lui-même sans pour autant oser se l'avouer. Les pièces avaient toujours été là, cependant l'idée était si affreuse, que Harry songea qu'il avait probablement omis cette hypothèse pour se protéger.
Si en premier lieu, le fait d'avoir une part de Lord Voldemort en lui, l'avait profondément dégoûté, il devait admettre que cette parcelle de Voldemort, était d'une compagnie bien plus plaisante qu'il n'aurait pu le croire.
Reposant la dernière fiole sur son socle, Voldemort reporta son attention sur le jeune homme qui attendait, semblait-il, son verdict. Néanmoins, ce n'était pas de cela dont le mage noir avait envie de discuter dans l'immédiat.
« Je sais que tu te soucies beaucoup du sort des Moldus, Harry. Chose que je ne comprendrai jamais, puisqu'ils ne se sont pas montré digne de ta disons…miséricorde »
« Tous les moldus ne sont pas des brutes et des barbares sanguinaires » Rectifia immédiatement le garçon.
« C'est ton opinion, néanmoins on ne peut plus ignorer le fait que leur espèce représente aujourd'hui une trop grande menace pour notre société. C'est pourquoi, j'ai pris les devants » Fit le mage noir en contournant avec élégance le plan de travail pour faire face au jeune homme. « La dernière fois tu as évoqué le fait que les moldus finirait tôt ou tard par découvrir qui nous sommes vraiment, tu te souviens ? »
« Oui » Répondit simplement le garçon.
« Vois-tu, il existe au sein du ministère, une section très particulière. Celle-ci contient des archives sur lequel il est inscrit confidentiel , ce qui signifie que les informations contenu à l'intérieur ne sont pas révélé à la population sorcière. C'est là que j'ai découvert que le ministère avait depuis longtemps connaissance que le secret magique était en train de s'affaiblir. Comme tu as pu l'entendre lors des négociations avec les ambassadeurs, de nombreux sortilèges de dissimulation sont tombés à la suite de malheureuse combinaison avec la technologie moldue. Si les oubliators exécutaient autrefois parfaitement leur travail, en effaçant la mémoire de ceux ayant été témoin de l'existence de la magie, leur mission est devenu bien plus complexe aujourd'hui »
« Pourquoi ça ? » Demanda Harry, avec intérêt.
« Plus la science et le progrès technique évoluent, plus dure devient la tâche de garder l'utilisation de la magie secrète. Les moldus ont par exemple développé des appareils si sophistiqués, qu'ils sont capable de diffuser à la fois des images et des informations dans le monde entier et ceci en l'espace de quelques secondes. A l'époque, les sorciers ayant une très mauvaise connaissance des technologies moldues, n'ont pas agi en conséquence. Pire que cela, ils ont sous-estimés cette menace ce qui a permis à une poignée de moldus d'étendre leurs investigations. Il y a deux ans, le ministère a appréhendé un groupe, dont les activités étaient très suspectes. Ces derniers n'avaient aucun membre de leurs familles reconnues comme étant sorciers, ils connaissaient pourtant l'existence de la magie. En les plaçant sous veritaserum, le ministère a appris qu'ils détenaient un grand nombre d'information pour le moins compromettantes si elles venaient à être révélées publiquement. Bien sûr, les Oubliators ont effacé leurs mémoires ainsi qu'à tous ceux qui avaient pu entrer en contact avec ces informations, et cette affaire n'a jamais été ébruitée pour ne pas affoler les gens »
« Comment avaient-ils découvert l'existence de la magie ? » Fit le jeune homme, absorbé par cette conversation.
« D'après le rapport du ministère, l'un d'entre eux avait était témoin d'un évènement magique. Il arrive qu'au sein d'endroit isolé et lorsqu'ils sont minimes, l'utilisation de magie en présence d'un moldu ne remonte pas jusqu'aux oreilles du ministère. Cet homme était seul, il faisait de la randonnée en pleine montagne lorsqu'il a vu deux sorciers allumer un feu avec un simple bâton de bois. Curieux, il s'est alors caché, il les a observé et il a filmé leurs moindres faits et gestes. Quand il est rentré chez lui, il a partagé ce qu'il avait vu, et dès lors, il s'est mis à la recherche de phénomène aussi étrange que celui dont-il avait été spectateur. Et en cherchant bien, il a fini par trouver »
Harry était surpris par ce qu'il venait d'entendre. Depuis son entrée dans le monde de la magie, les sorciers lui avaient toujours dit que les Moldus ne faisaient jamais attention à rien, ne voyaient jamais rien. Et si c'était trop flagrant, ils trouvaient simplement des excuses pour ne pas admettre qu'ils avaient vu quelque chose de surnaturel.
Mais finalement n'était-ce pas le ministère lui-même qui véhiculait ce genre de discours afin de ne pas inquiéter les gens ? Harry savait pertinemment de quoi ils étaient capables pour déformer la vérité lorsque celle-ci ne leur plaisait pas. Après tout, on l'avait bien traité de menteur et de fou lorsqu'il avait annoncé le retour de Voldemort et que personne, hormis ses amis et Dumbledore, ne l'avait cru.
« Je ne comprends pas. Si le ministère était au courant que le secret magique était en péril, alors pourquoi ont-ils toujours refusé de révéler notre existence ? »
Voldemort regarda Harry comme si la réponse était la plus évidente au monde.
« Parce qu'ils avaient peur »
Pour Harry, cette réponse était cependant loin d'être évidente.
« Les sorciers ont peur des moldus » Prononça-t-il, en fronçant légèrement les sourcils.
« Cela te surprend ? » Lui dit le seigneur des ténèbres, en le regardant fixement. « Ce qui s'est produit à Salem en 1692, a été le déclenchement pour instaurer le secret magique internationale. Si les sorciers ont décidé de cacher leur existence, c'était avant tout pour se protéger. Tu remarqueras pourtant qu'à cette époque les moldus ne possédaient pas les armes qu'ils ont pu développer aujourd'hui. Mais cela ne les a pas empêché de pendre ou de brûler nos semblables. Et tout ça pourquoi ? Parce qu'ils faisaient usage de la magie »
« Est-ce que c'est pour cette raison que vous voulez les asservir ? Vous voulez que les sorciers prennent leur revanches pour quelque chose qui à eut lieu il a des siècles ? » Demanda Harry, abasourdi par une telle idée.
« Ce serait une action tout à fait justifiable tu ne crois pas ? » Questionna à son tour le mage noir, dont l'expression du visage demeurait parfaitement stoïque.
« Les moldus ne sont pas responsables des fautes commises par leurs ancêtres. Les punir pour un tel motif n'est en rien justifiable » Rétorqua le jeune homme.
« Ce n'est pas parce que de nos jours il n'y a plus de chasse aux sorciers, que leurs espèces est pour autant devenue inoffensive. Nous devons protéger les enfants ainsi que les futures générations de leurs présences nocives. Car vois-tu, Harry, tandis que tu défends avec ferveur ces êtres immondes, eux en retour, ils détruisent ce monde à petit feu. Je n'ai pas besoin de t'expliquer comment fonctionne leur mode de vie, n'est ce pas ? Tu as vécu suffisamment de temps à leurs côtés pour savoir qu'ils produisent des déchets qui empoisonnent nos mers, nos terres ainsi l'air que nous respirons. Que la pollution, à engendrer des maladies incurables et affaiblit la santé des jeunes enfants. Qu'ils n'ont qu'une brève considération pour les animaux ainsi que leurs milieux naturels et qu'ils n'hésitent pas si besoin à tout massacrer pour construire plus, pour envahir plus, pour produire plus...Tu sais qu'ils ont des bombes qui pourraient en un instant, tous nous tuer et réduire la moitié de cette planète, si ce n'est pas plus, à néant »
Les yeux plissés, Harry écoutait silencieusement ces mots auxquels pour une fois, il ne trouva rien à redire. Car il n'y avait tout simplement rien qui aurait pu excuser de tels agissements. Il en était parfaitement conscient au fond de lui, et c'était d'autant plus difficile de l'entendre de la bouche de Lord Voldemort.
« Je trouve particulièrement ironique » Poursuivit le seigneur des ténèbres, d'un ton plus froid que précédemment « Surtout quand on prend le temps d'examiner toutes les horreurs qu'ils sont capables de commettre pour subsister, qu'aux regards de certains d'entre eux, ce sont nous les monstres. Qu'en penses-tu, Harry ? »
Immédiatement, celui-ci releva la tête vers le mage noir, dont le regard pénétrant, lui conférait un étrange sentiment de vulnérabilité.
C'est alors qu'il fut soudain assailli par ce souvenir.
Il venait d'apprendre que les Dursley avait toujours su qu'il était un sorcier. Mais ce qui avait marqué Harry, ce n'était pas la trahison qu'il avait éprouvé en découvrant ce qu'on lui avait sciemment caché depuis si longtemps, mais les mots qu'avait proféré la tante Pétunia :
« Bien sûr que nous le savions ! Comment aurait-il pu en être autrement quand on sait ce qu'était ma maudite soeur ! Un jour, elle a reçu une lettre et elle est partie dans... dans cette école. Quand elle revenait à la maison pour les vacances, elle avait les poches pleines de têtards et elle changeait les tasses de thé en rats d'égout. J'étais la seule à la voir telle qu'elle était : un monstre ! »
Un monstre.
Harry avait eu l'impression en cet instant que Pétunia avait attendu des années avant d'avoir pu dire ce qu'elle avait sur le cœur. Elle avait alors posé sur lui un regard empreint de mépris et d'animosité avant de poursuivre sa tirade.
« Et puis, elle a rencontré ce Potter, à l'école, ils se sont mariés et tu es arrivé. Moi, je savais bien que tu serais comme eux, aussi bizarre, aussi... anormal... »
Evidemment, Harry avait déjà remarqué qu'il n'était pas exactement comme les autres. Il lui était déjà arrivé dans un accès de colère de faire bouger des objets sans les toucher. De se retrouver tout à coup sur le toit de l'école parce qu'il voulait échapper à Dursley et sa bande de copain. De voir ses cheveux repousser en une seule nuit alors que la veille la tante Pétunia les avait coupés court.
Il était différent, c'est vrai. Mais il n'était ni anormal, ni un monstre.
Voldemort se tenait à présent devant lui, et Harry remarqua que les traits de son visage s'était considérablement adoucis. C'est d'ailleurs d'une voix douce qu'il lui dit :
« Je sais que ça fait mal, mon garçon. Je sais que ce n'est pas juste. Nous ne sommes pas les seuls à avoir été victimes de leur ignominie. Il y a tant de sorciers qui ont grandi lésé et insulté par les moldus, simplement à cause de leur capacité magique. C'est aussi pour cette raison qu'il faut agir »
La main du seigneur s'éleva à la hauteur des yeux du jeune homme, où il repoussa une de ses mèches de cheveux, de la même manière que Tom l'avait fait dans son rêve. Ses doigts effleurèrent sa cicatrice en forme d'éclair, mais là encore, Harry n'éprouva aucune douleur. Il se sentait serein et complètement détendu.
« Nous devons protéger les enfants sorciers, balayer de cette terre toutes les technicités qui la rendent malade, et restituer à la magie tout son patrimoine. Nous pourrions faire cela ensemble, Harry. Toi et moi »
Harry sentit tout coup un frisson lui parcourir l'échine.
« Ne veux-tu pas éviter à d'autres de subir ce que toi tu as vécu durant ta propre enfance malheureuse ? N'aimerais-tu pas exercer la magie où bon te semble sans avoir peur des représailles ? N'aimerais-tu pas construire un monde meilleur où tes semblables vivraient à l'abri ? »
Cette fois, Harry en était certain. Voldemort était en train de parler Fourchelangue. Il pouvait distinguer à travers ses paroles, des sons différents, qui semblaient remuer quelque chose en lui. Peut-être étaient-ils plus profonds, plus mélodieux…
C'était comme écouter une musique, aux notes à la fois vibrantes et captivantes. Ce qu'il ne comprenait pas c'était comment Voldemort parvenait à rendre des sifflements aussi séduisants. Il avait l'impression qu'il aurait pu abdiquer à n'importe quoi en ce moment, comme si on lui avait soudain jeté le sortilège de l'imperium.
Tentant de soustraire à cette force inexplicable, il demanda, légèrement étourdi :
« Et pour réaliser tous ces projets, j'imagine que les moldus doivent être mis hors d'état de nuire ? »
Les doigts du mage noir continuaient à glisser sur son front, il observait avec une tendresse désarmante, la blessure qu'il avait infligé au garçon lorsqu'il avait prononcé l'Avada Kedavra. Harry se retenait de fermer les yeux pour apprécier la sensation que lui procurait ce simple toucher, sans être un seul instant dérangé par le fait, qu'il n'était pas en train de repousser ce geste intime.
Et puis, de nouveau, Voldemort se mit à parler, et tout ce qu'il y avait autour d'eux sembla s'effacer.
« Il n'y a pas d'autres moyens. A la fin, ce sera eux ou nous. Ils ne méritent pas la compassion que tu éprouves à leurs égards, surtout qu'eux, n'en ont jamais eu pour toi. Est-ce tu crois que ta famille se soucie de savoir si tu es encore en vie, Harry ? Est-ce qu'ils te pleureraient si ce n'était pas le cas ? Ont-ils eu ne serait-ce qu'une pensée pour toi depuis que tu les as quittés ? »
Pour être honnête, Harry doutait fort que les Dursley avaient songé à lui ces derniers mois. Même s'ils avaient connaissance qu'un seigneur des ténèbres était prêt à tout pour le tuer, ils ne s'étaient jamais soucié que de leurs propres vies, alors que lui, s'était préoccupé de la leur.
Est-ce que ça ne comptait pas un peu à leurs yeux ?
« Je ne crois pas que tu prennes inutilement de la place »
Les mots de Dudley le frappèrent tout à coup. Il ne pourrait jamais les oublier, c'était la première fois depuis qu'il habitait au 4 privet Drive que son cousin lui disait quelque chose de gentil. Néanmoins, ce qu'il l'avait surpris le plus, c'était de voir dans l'expression de son visage une lueur de reconnaissance lorsqu'il lui avait dit :
« Tu m'as sauvé la vie »
En fait, les Détraqueurs auraient probablement aspiré son âme laissant derrière eux une simple coquille vide. Mais d'une certaine manière, avoir sauvé son âme, avait contribué à préserver sa vie. Et ça Dudley en avait bien été conscient.
Harry esquissa un doux sourire à cette pensée, tandis qu'il leva les yeux vers Voldemort, le regard parfaitement lucide.
« Nos propres expériences ne doivent pas interférer sur l'opinion d'une population entière » Souffla-t-il, d'une voix douce. « Certains moldus seront compréhensifs et avenants tandis que d'autres nous haïrons pour ce que nous sommes, c'est un fait. Je refuse de tous les malmener parce qu'ils ne partagent pas notre mode de vie ou parce que ma propre famille n'a jamais su prendre soin de moi. Je sais faire la part des choses »
Voldemort stoppa soudain tout mouvement. Il regarda le garçon de ses yeux rouges flamboyant, sans aucune expression sur le visage. Harry se demanda un instant, s'il l'avait mis en colère ? Voilà un petit moment maintenant qu'il n'y avait pas eu d'altercation entre lui et le seigneur des ténèbres. Contre toute attente, Voldemort laissa simplement retomber sa main et se contenta de murmurer :
« Ton bon cœur te perdra, Harry »
« Eh bien, je préfère ça que de ne pas en avoir du tout » Répondit le jeune sorcier, en plissant légèrement les yeux.
Le seigneur des ténèbres ria sombrement.
« Tu as une vision du monde très simpliste, tu voudrais sauver la terre entière sans faire de sacrifice, seulement c'est impossible. Il faut parfois prendre des décisions difficiles pour faire changer les choses, même si celles-ci sont cruelles »
« Je préfère envisager toutes les solutions possibles avant de faire de tels choix, et je suis certain que la destruction ou l'esclavage de tout un peuple n'est pas la seule issue pour préserver notre monde »
« Ta compassion t'empêche d'admettre l'évidence. Voilà pourquoi ce genre de sentiments est à bannir. Il rend les gens indécis, malléables, faibles… »
Harry s'apprêta à répliquer quelque chose, quand il se remémora tout à coup les paroles de Tom.
J'ai éradiqué ces sentiments depuis très longtemps, me persuadant qu'ils me dégoutaient profondément.
Le fait que Voldemort n'ait jamais utilisé certaines capacités émotionnelles, ne signifie pas, qu'elles ne sont pas là. Il peut se mettre en colère, il se nourrit de la haine, il est possessif…tout cela, Harry ce sont des émotions.
Relevant son regard vert émeraude vers les yeux pourpres du seigneur des ténèbres, Harry demanda :
« Comment pouvez-vous juger la nature de ces sentiments si vous ne savez pas même pas ce qu'on ressent ? Vous êtes le premier à dire que la pitié, la gentillesse, l'amitié et l'amour sont des faiblesses, mais avez-vous seulement, ne serait-ce, qu'une fois dans votre vie, tendu la main à quelqu'un sans rien exiger en retour ? Fait confiance à une personne sans être obligé de recourir à la légilimancie pour savoir si elle vous mentait ou non ? Vous est-il déjà arrivé de vous soucier d'une autre personne hormis vous-même ? »
Les traits qui composaient le visage de Voldemort devinrent subitement plus austères. C'est d'ailleurs d'une voix froide et sifflante qu'il s'adressa de nouveau au jeune homme.
« Je n'ai pas besoin de connaître toutes ces niaiseries pour savoir qu'elles ne représentent qu'une perte de temps et une entrave pour accéder au véritable pouvoir. Il n'y a pas de place pour de telles futilités sur le chemin de la grandeur, Harry, mets-toi bien ceci dans la tête ! »
Le jeune homme sembla irrité par cette tirade. Il savait qu'il empruntait un terrain dangereux en s'aventurant dans ce genre de discussion avec le seigneur des ténèbres, mais il lui était tout simplement impossible de faire taire cette petite voix qui prenait peu à peu le pas sur la raison et la prudence.
« Tuer de pauvres gens pour servir vos intérêts, faire régner la terreur pour soumettre ceux qui vous entoure, mutiler votre âme pour devenir immortel, c'est ça, le chemin de la grandeur ? » Questionna Harry, sur un ton où le mépris était clairement distinguable.
« Attention, mon garçon. N'oublie pas à qui tu parles » L'avertit Voldemort, dont la lueur rougeoyante paraissaient avoir redoublé d'intensité.
Harry connaissait à présent suffisamment le mage noir pour savoir que cette mise en garde constituait une sorte de ligne invisible qu'il valait mieux ne pas franchir. Seulement, fidèle à lui-même, il n'en tint pas compte et soutint le regard du seigneur des ténèbres.
« Vous croyez qu'en vous débarrassant d'une partie de vos émotions, vous êtes devenu plus fort, plus puissant, mais vous avez tort. Vous aussi vous avez une faiblesse, seulement vous êtes trop arrogant pour vous en rendre compte »
« Eh bien, je t'écoute, Harry. Dis-moi donc quelle est la faiblesse de Lord Voldemort ? » Siffla le mage noir avec véhémence. « Je meurs d'impatience de la connaître »
A aucun moment, Harry n'avait baissé les yeux. Son visage affichait une réelle détermination et sa voix sembla fendre l'air lorsqu'il murmura.
« Votre obsession du pouvoir »
Une exclamation dédaigneuse s'échappa des lèvres du mage noir.
« Le pouvoir n'a rien d'une faiblesse, mon garçon. Grâce à lui je possède tout ce dont je désire. Je suis devenu invulnérable, je possède la baguette la plus puissante au monde, j'ai vaincu tous ceux qui s'était dressé devant moi… oh, et n'oublions pas que je t'ai toi, Harry. Tu m'appartiens » Fit Voldemort en prenant soin d'insister sur cette dernière phrase. « Dis-moi ce que l'amitié ou l'amour en comparaison ont-ils bien pu t'apporter ? »
« L'amour de ma mère m'a permis de survivre à la malédiction de l'Avada Kedavra et il a continué à me protéger lorsque vous avez tenté à nouveau de me tuer dans ce cimetière » Répliqua Harry, visiblement agacé. « Mes amis, quant à eux, ont toujours été là pour moi. Ils m'ont aidé dans les pires moments, ils ont risqué leurs vies pour moi et je sais que jamais ils ne m'abandonneront. Pouvez-vous en dire autant du pouvoir ? Vous apporte-t-il vraiment le bonheur ? Parce que moi j'ai l'impression que vous vous voilez la face, mon seigneur ! »
Avant même d'en avoir pris conscience, Harry se retrouva acculé contre le mur juste derrière lui. Son dos frappa durement la surface, et il eut un instant le souffle coupé.
Aussitôt, la baguette de Sureau se trouva appuyée contre sa gorge tandis que sa cicatrice le lança atrocement.
« Comment oses-tu ? Tu ne sais absolument rien ! » Vociféra le mage noir. « Tout ce que j'ai me satisfait amplement ! Lord Voldemort n'a pas besoin d'amour, d'amitié, ni aucun de ces stupides sentiments dégoulinants ! »
« Vraiment ? » Fit Harry, qui se moquait bien d'avoir à subir les foudres du seigneur des ténèbres. « Alors pourquoi votre propre parcelle d'âme préfère rester avec moi, plutôt que de vous revenir ? »
Tout à coup, Voldemort se figea et Harry sut à ce moment qu'il avait visé juste.
Depuis le début, il y avait toujours eu une façon d'extraire ce morceau d'âme qui vivait en lui.
C'était si étrange de penser qu'une part de Voldemort voulait sa mort, tandis qu'une autre le protégeait et désirait rester à ses côtés. Harry ne savait pas vraiment quoi penser de cette situation. Il se sentait assez dérouté et perplexe. Son cœur cognait très fort contre sa poitrine, si bien, qu'il avait l'impression d'entendre les battements dans ses oreilles.
« Il te l'a dit » Finit par murmurer le seigneur des ténèbres, dans un silence de plomb.
Harry secoua légèrement la tête, en signe de négation.
« Il n'a pas eu besoin. J'ai fini par deviner »
Voldemort ne répondit pas. Il plongea son regard dans celui du garçon et Harry sentit immédiatement ce dernier fouiller dans ses pensées.
Face à cette intrusion, Harry créa un barrage mais Voldemort avait une telle emprise sur lui, qu'en une fraction de seconde, il balaya, tel un raz-de-marée, les protections mentales du garçon.
A présent à la merci du mage noir, Harry ne pouvait qu'assister en spectateur, à l'exploration de ses propres souvenirs. Mais ce n'était pas une mémoire quelconque que le mage noir recherchait, les images défilèrent les unes après les autres, jusqu'à ce que Voldemort s'arrête sur l'une d'entre elle.
Harry se sentit vaciller alors qu'il se voyait lui-même adossé contre la rambarde de la tour d'astronomie, le regard tourné vers une silhouette sombre qui n'était autre que celle de Tom avançant élégamment vers lui. L'idée que Voldemort allait connaître le contenu de cette conversation, lui glaça le sang.
Dans un maigre espoir, Harry essaya de fermer son esprit. Malheureusement, en dépit de toute sa volonté, la présence du mage noir était insurmontable.
C'est donc impuissant, qu'il assista de nouveau à la scène et qu'il entendit les mots de Tom résonner dans sa tête.
« Tu ne peux pas savoir combien je voulais anéantir tout ce qu'il y avait de bien en toi. Ta compassion, ta gentillesse, ton dévouement et même ta capacité à aimer. J'ai toujours pris ces sentiments que tu affectionnes pour de la faiblesse, mais je me suis rendu compte que ma plus grande erreur c'est de les avoir sciemment méprisé »
« Je n'avais jamais imaginé que l'on puisse ressentir autant de douleur à la perte d'un être cher, ou que l'on puisse s'inquiéter à ce point du sort d'autrui. Je n'avais jamais ressenti la chaleur qu'une simple étreinte puisse procurer, ou encore le plaisir de laisser quelqu'un d'autre prend soin de nous-même. J'ai éradiqué ces sentiments depuis très longtemps, me persuadant qu'ils me dégoutaient profondément. Alors comment se fait-il qu'aujourd'hui ils m'attirent à ce point ? Comment se fait-il que je puisse apprécier chaque instant ? »
Harry espérait que cela satisferait Voldemort, et qu'il quitterait rapidement son esprit, mais ce dernier continua à remonter le fil de ses souvenirs.
« Pourquoi cela te semble si inconcevable qu'il puisse être intéressé par toi de cette façon ? Tu possèdes une forte personnalité, tu ne crains pas de dire ce que tu penses, tu es un redoutable sorcier et un homme séduisant »
« Si vraiment, il ne se souciait que de son Horcruxe, il n'agirait pas comme il le fait quand il est avec toi. J'ai vécu assez longtemps en tant que seigneur des ténèbres pour savoir comment il faut traiter un ennemi, et crois-moi, ces derniers n'avaient ni les égards, ni les faveurs que tu reçois. Je n'avais même pas ce genre d'attention avec mes propres Mangemorts »
« Tu sais ce qui est amusant ? C'est qu'au fond tu n'es pas insensible à l'intérêt que je te porte. Tu pourras le nier autant que tu voudras, mais cela ne changera strictement rien »
A l'instant où le seigneur des ténèbres se retira, Harry inspira une bouffée d'air frais, comme si on avait maintenu sa tête sous l'eau. La baguette de Voldemort était toujours pointée sur lui, et le jeune homme se demanda quel sortilège cuisant le mage noir allait décider de lui infliger ?
Il le regarda droit dans les yeux, mais impossible de déterminer quelle étaient ses pensées, ni même ce qu'il allait faire.
Harry pouvait cependant deviner que cette étrange connivence qu'il avait vu à travers ses souvenirs entre lui et Tom, devait fortement déplaire au mage noir.
Après tout, il était la raison pour laquelle Voldemort ne pouvait récupérer une partie de son âme qu'il avait involontairement placé en lui.
D'après ce que Harry savait de son excursion avec Ron et Hermione, si une enveloppe contenant un fragment d'âme était détruit alors ce dernier disparaissait instantanément. Ce qui signifiait que même si Voldemort avait l'intention de le garder en vie jusqu'à son dernier soupir, le jour où effectivement il mourrait, Tom périrait lui aussi.
Mais Voldemort prendrait-il la peine de conserver un Horcruxe qu'il savait perdu d'avance ?
Surtout si cet Horcruxe était Harry Potter.
« Est-ce que vous allez me tuer, maintenant ? » Souffla, le jeune homme, qui ne supportait plus ce silence étouffant.
Dans un premier temps, Voldemort ne répondit pas et se contenta de le regarder de cet air insondable.
Puis, il se pencha vers lui et siffla doucement :
« Ce serait sans doute la chose la plus prudente à faire. Cependant… »
Il rangea la baguette de sureau dans sa robe, et en une fraction de seconde, ses lèvres étaient posées sur celles du garçon.
Harry plongea tout à coup dans la confusion la plus totale. Un instant Voldemort voulait le torturer et celui d'après il l'embrassait ? Mais qu'est-ce qui ne tournait pas rond chez lui ?
Lorsqu'il reprit conscience de ce qui se passait, le jeune homme tenta de repousser le seigneur des ténèbres en posant ses mains au niveau de sa poitrine. Ce dernier s'empara aussitôt de ses poignets et les plaqua durement contre le mur. Harry avait beau essayer de se libérer, la force physique du seigneur des ténèbres était indéniablement plus grande que la sienne.
C'est alors qu'Harry fut envahi d'un sentiment très éloigné de cette aversion qui l'avait en premier lieu assaillit.
La sensation de cette bouche pressée contre la sienne, de ses mains froides encerclant chacun de ses poignets, de ce corps se tenant à seulement quelques millimètres du sien, et par-dessus tout, le frémissement de sa magie, le faisait s'éveiller et se connecter à quelque chose qui lui était complétement inconnu.
Ce n'était pas déplaisant, bien au contraire. Harry commençait même à ressentir une forme d'excitation…
Doucement, les mains de Voldemort glissèrent et encerclèrent sa taille pour le positionner sur le plan de travail, faisant au passage voler les fioles en verre qui s'écrasèrent en un grand fracas contre le sol.
Harry avaient les joues en feu, la respiration irrégulière et son cœur battait frénétiquement dans sa poitrine, comme s'il venait de faire une course. Le visage de Voldemort plana un instant devant le sien, le garçon pouvait sentir son souffle, comme appel irrésistible.
Il était incapable de bouger, incapable de parler, incapable de raisonner.
Et puis, très lentement, Voldemort reprit leur baiser, laissant ainsi tout le loisir à Harry de l'arrêter s'il le voulait.
S'il le voulait…
Seulement Harry ne fit jamais rien et prit part à cet échange pour le moins insolite.
C'était comme si il laissait quelqu'un d'autre prendre le contrôle de son corps. Comme si un désir inassouvi venait tout à coup de faire surface et l'englobait totalement. Dans un recoin de sa conscience, Harry savait d'ores et déjà qu'il regretterait plus tard ce moment de pure folie, mais pour l'heure, il n'avait aucune envie de lutter.
Il agrippa la robe sombre de Voldemort, tandis que ce dernier passa une main dans ses cheveux noirs et l'autre sous son maillot en lin blanc.
Un instant plus tard, le mage noir quitta sa bouche, pour embrasser son cou, Harry laissa échapper un gémissement lorsqu'il sentit une légère morsure juste en dessous de l'oreille. Il n'aurait jamais cru qu'un tel geste puisse lui faire autant d'effet. C'était à la fois bizarre et agréablement bon tout comme les doigts du seigneur des ténèbres qui parcourait sa peau en une caresse brûlante.
La main quitta sa chevelure, pour aller rejoindre l'autre qui descendit plus bas. Harry se figea lorsqu'il sentit Voldemort défaire le bouton de son pantalon.
Le désir qu'il avait envahi fut soudain remplacé par un sentiment de panique.
Rapidement, Harry se dégagea et souffla en direction du mage noir, un peu gêné.
« Je n'ai jamais fait ça avant »
Voldemort sembla considérer ces mots avant de lui demander :
« Avec un homme tu veux dire ? »
Harry plissa les yeux. Devant l'absence de réponse, le seigneur des ténèbres comprit.
« Je croyais qu'avec cette fille…cette Weasley vous aviez… »
« Non » Coupa, Harry, de plus en plus embarrassé. « Elle et moi, on n'en était pas là »
Il n'aurait jamais cru aborder un tel sujet avec Voldemort et la pensée de ce qu'il venait faire avec cet homme faisait peu à peu naître en lui un sentiment de honte, de culpabilité.
Bon sang, avait-il complètement perdu la tête ?
Son isolement sur cette île avait-il finalement eu des répercussions sur sa santé mentale ?
Il descendit du plan de travail sur lequel Voldemort l'avait perché plus tôt et se dirigea lentement vers la porte. Cependant, avant de la franchir, il se tourna vers le mage noir et lui murmura.
« Je n'ai aucune envie de reparler de ce qui vient de se passer, alors n'y faites aucune allusion, jamais »
Et il franchit la porte, en se persuadant qu'il finirait par oublier.
