Bonsoir !

Comme le veut la tradition je vous souhaite une belle et heureuse année 2017 ! J'aimerai vous dire que pour cette nouvelle année je m'engage à poster plus fréquemment la suite de cette histoire, mais je sais pertinemment que cette résolution je ne la tiendrai pas, alors je préfère ne rien dire...

Par contre, je tiens à vous remercier pour le temps et le soutien que vous m'accordez. Cette histoire compte beaucoup à mes yeux et j'ai énormément de chance de vous avoir à mes côtés à chaque étape. Merci également à ma bêta qui a généreusement corrigé ce chapitre.

Et en parlant de celui-ci, nous allons enfin passé à un stade supérieur entre nos deux protagonistes. J'entends d'ici certains clamer "Ce n'est pas trop tôt" et à cela je n'ai qu'une seule chose à dire : "Tout vient à point à qui s'est attendre"

Bonne lecture !


La vérité est toujours belle et terrible, c'est pourquoi il faut l'aborder avec beaucoup de précautions » Albus Dumbledore, extrait d'Harry Potter à l'école des sorciers.


Chapitre 21 :

Assis sur le sable fin, Harry observa lentement la nuit venir succéder au jour.

Les étoiles avaient commencé à apparaître dans la soirée, il y en avait une multitude, elles brillaient de plus en plus en fort, tandis que la lune, elle, qui n'était qu'un quartier, était quelque peu effacée dans le ciel.

Une brise, légère et douce, vînt effleurer son visage comme une caresse. Harry passa une main dans ses cheveux, remettant ainsi à leurs places quelques mèches qui lui camouflaient la vue.

Il prit une grande inspiration, emplissant ses poumons d'air frais, puis il expira, laissant ses épaules retomber et basculant sa tête en arrière.

Il avait été si stupide de croire qu'il pourrait simplement oublier.

Ce n'était pas comme si on pouvait simplement enfermer un souvenir dans une boite et la laisser au placard. Ce n'était pas comme si, il pouvait empêcher son esprit de remuer sans cesse les mêmes images, quand bien même, il désirait ardemment les nier.

Harry avait passé ces deux dernières semaines à s'interroger sur ce qui s'était passé entre lui et Voldemort. Il n'avait aucune idée de ce qui l'avait poussé à faire ce qu'il avait fait. La scène repassait en boucle dans sa tête, il n'arrivait pas à s'en défaire.

Bon sang ! Ce n'était pas possible ! Pourquoi, par merlin, s'était-il laissé embrasser par cet homme ? Et pourquoi, Voldemort avait-il fait une telle chose en premier lieu ?

La première fois, il avait bien compris que le mage noir voulait simplement se moquer de lui. Mais là, il ne saisissait pas son geste.

« Pourquoi cela te semble t-il si inconcevable qu'il puisse être intéressé par toi de cette façon ? » Lui avait demandé Tom, avec intérêt.

Parce que je suis Harry Potter, se répétait-il, inlassablement.

Harry Potter et Lord Voldemort étaient un oxymore. Ils étaient comme le feu et la glace, l'ombre et la lumière, la douceur et l'amertume…

Deux êtres que tout oppose et pourtant, Harry devait admettre qu'il avait souvent éprouvé une forme d'admiration pour cet homme. Ses connaissances culturelles et magiques étaient fascinantes, la puissance qu'il dégageait en permanence était époustouflante, elle induisait à la fois, une forme de crainte et de respect, qui ma foi, pouvait aussi s'avérer séduisante. Et puis, Lord Voldemort ne revêtait plus cette apparence blafarde et squelettique, qui renvoyait l'image d'une créature des ténèbres. Il était redevenu celui qui, dans sa jeunesse, avait frappé tellement de gens par sa beauté et son charisme. Seule la couleur de ses yeux était restée intacte, comme un rappel de ce qu'il était devenu aujourd'hui…

Un seigneur des ténèbres.

Le mage noir qui avait tué ses parents, qui n'avait cessé de désirer sa mort depuis qu'il portait cette cicatrice, qui était responsable de la mort d'un bon nombre de ses camarades et de ses amis.

Harry sentit comme un coup de poignard lui être assaillit en plein cœur.

Il avait tellement honte de lui-même. Il avait l'impression d'avoir terni la mémoire de ses parents, et d'avoir trahi ceux qui comptaient tellement pour lui pour un moment fugace où il n'avait plus été maître de ses actes et de ses pensées.

Peut-être que le fait d'être un Horcruxe était la raison pour laquelle il avait agi si sottement ? Son jugement et sa raison avait dû être altéré à cause de cette infime part d'âme qu'il portait ?

Sinon pourquoi aurait-il commis une pareille folie ?

A son plus grand soulagement, le seigneur des ténèbres n'était apparu que brièvement ces derniers jours. Le jeune homme faisait de son mieux pour mettre le plus de distance possible entre eux, même s'il savait qu'il ne pourrait éviter éternellement le mage noir.

Il remerciait presque que la rentrée avait débuté et qu'ainsi l'homme était accaparé par d'autres obligations. Entre les moldus qui connaissait maintenant leur existence, les examens de passage à Poudlard, et l'ouverture de cette nouvelle école visant à accueillir principalement enfants de parents moldus et cracmol, Voldemort faisait rarement acte de présence afin de s'assurer que tous ses projets se mettent parfaitement en place pour l'avenir qu'il avait imaginé.

Harry se leva doucement, et attrapa sa paire de chaussure qu'il avait ôtée pour profiter du sable fin sous ses pieds. En l'espace de quelques minutes, il regagna la maison qui de l'extérieur, était plongé dans une demie obscurité. Le jeune homme se demanda immédiatement si Voldemort était à l'intérieur ?

Au fond, il espérait bien que non.

Il songea soudain à la lettre qu'il avait écrite pour ses amis, trois jours plus tôt. Jusqu'à présent, il l'avait gardée dans un tiroir en attendent le bon moment pour la remettre au mage noir. Seulement, il était tiraillé par son envie d'avoir des nouvelles de ses amis et celle de demander au seigneur des ténèbres de remettre son courrier à ses proches. Car même s'il s'agissait à la base d'un accord qu'ils avaient passé, le garçon était que trop bien conscient que rien n'obligeait Voldemort à respecter cet engagement et qu'il pourrait à tout moment mettre un terme à cette correspondance.

Lentement, il franchit le seuil de la porte, écoutant le moindre son qui pouvait émaner autour de lui.

Rien, le silence était au complet.

Une à une, il gravit les marches de l'escalier pour se rendre au premier. En traversant le couloir pour se rendre jusqu'à sa chambre, il se rendit compte qu'une faible lumière émanait en dessous de la porte à double battant qui donnait accès à la propre chambre du seigneur des ténèbres.

Dès lors, Harry savait que le mage noir se trouvait à l'intérieur et il était certain que Voldemort avait connaissance qu'il était rentré.

Harry soupira légèrement et regagna la pièce qui lui était réservé. Il avisa immédiatement la table de chevet située juste à côté de son lit. Il s'approcha du meuble et ouvrit le tiroir pour attraper la lettre qu'il avait rédigé à l'attention de ses amis.

Après un instant d'hésitation, il se décida finalement à aller trouver Voldemort pour la lui remettre.

Quand il se posta devant la chambre de ce dernier pour frapper à la porte, Harry réalisa qu'il n'était jamais entré dans cette pièce de la maison. Sans doute était-ce parce que Voldemort dormait très peu, et qu'il n'y avait jamais eu de raison auparavant pour lui de venir le trouver jusque-là.

Il attendit quelques secondes, puis l'une des portes s'ouvrit doucement, comme pour l'inviter à entrer.

Harry se sentit soudain très nerveux. Malgré tout, il fit un pas, puis un deuxième pour pénétrer dans la pièce.

Son regard se porta alors sur un espace, ni trop grand, ni trop petit, accaparé par peu de mobilier. Contre le mur du fond, il y avait un lit en chêne aussi large que celui qu'il occupait actuellement. A l'opposé, se trouvait un bureau qui dissimulait derrière lui une porte fenêtre. Harry en déduisit que ce dernier devait mener au second balcon de la maison. Les murs couleur perle étaient couverts non pas de papier, mais d'une matière à la fois satinée et aérienne qu'Harry n'avait jamais vu auparavant. C'était comme observer une brume épaisse, se déplaçant aléatoirement à la surface des parois de la chambre.

Puis, le regard du jeune homme se porta sur une étagère, qui attisa d'emblée son intérêt. Avant même d'en avoir conscience, Harry s'était approché, comme un papillon attiser par une flamme.

Instantanément, il les reconnut.

Le journal intime de Tom Jedusor, la bague des Gaunts, et le diadème de Rowena Serdaigle. Ils étaient tous les trois réunis. Voldemort avait certainement dû récupérer les deux premiers dans le bureau de Dumbledore après sa mort, tandis qu'il avait dû trouver le dernier, dans la salle-sur-demande complètement en ruine après que le Feudeymon eut tout dévoré sur son passage.

Les trois objets étaient dans un piteux état. Ils portaient encore la trace de cette substance sombre qui avait coulé au moment où ils avaient été détruits, comme s'ils avaient saigné…

Harry sentit soudain son cœur se serrer, et un sentiment qu'il n'avait jamais éprouvé auparavant le frappa brutalement.

Non, il ne pouvait quand même pas éprouver du remord ? Il était obligé de faire ça, c'était le seul moyen d'anéantir Voldemort une fois pour toute.

Et puis, il pensa à Tom. A cette infime parcelle d'âme qui faisait partie de lui, et pour qui il éprouvait un flot de sentiment très troublant.

Il avait conscience qu'au début, il n'avait désiré qu'une chose, c'était de s'en défaire. Dégouté de devoir partager quoique se soit venant du seigneur des ténèbres, il aurait commis l'impardonnable pour le faire disparaître. Quitte à se donner lui-même la mort…

J'aurais au moins sauvé une petite part de son âme. Songea-t-il, tristement.

« Potter »

Le jeune homme se tourna pour trouver Voldemort vêtu d'un long peignoir sombre, les cheveux humides. A en juger par la porte ouverte qui se tenait derrière lui, Harry pouvait aisément deviner qu'il sortait de la salle de bain. Tout à coup, le garçon fut envahi d'un sentiment de malaise.

« Oh…euh, je suis désolé, j'ai frappé et la porte s'est ouverte » Fit Harry, d'une voix tremblante. « Je voulais vous remettre la lettre pour mes amis, mais ça peut attendre…»

« Pose-la, sur le bureau » Indiqua Voldemort en faisant un petit mouvement en direction du mobilier.

Harry acquiesça doucement et s'exécuta en silence. Il entendit derrière lui Voldemort se déplacer à travers la pièce. Une fois la lettre posée, il se tourna pour constater que le mage noir se tenait exactement au même endroit où il était à l'instant. Le regard à la fois sombre et rougeoyant de ce dernier, semblait être perdu dans la contemplation de ses Horcruxes, ou du moins, ce qu'ils en restaient…

Et puis, ce fut comme si les mots de Tom résonnèrent à nouveau dans son esprit.

« As-tu déjà entendu dire que les yeux sont le miroir de l'âme, Harry ? Je crois que les miens sont une parfaite réflexion du gaspillage de la mienne »

L'espace d'un moment où le temps semblait s'être arrêté, Harry regarda simplement Voldemort, tout en étant incapable de percevoir ce que l'homme pouvait bien ressentir. Etait-ce de la colère ? De la tristesse ? Du regret ?

Alors que son propre visage était un livre ouvert sur ses émotions, celui du seigneur des ténèbres était une véritable énigme à déchiffrer.

« Pourquoi est-ce si important pour toi ? »

Le garçon mit plusieurs secondes à se rendre compte que le mage noir, lui avait parlé. D'ailleurs, il n'avait pas compris la question.

« Je vous demande pardon ? »

Voldemort se tourna vers lui, son regard s'ancra au milieu d'une forêt à la fois brillante et luxuriante, qu'étaient les yeux d'Harry Potter.

« Tes amis, pourquoi est-ce si important pour toi de correspondre avec eux ? »

Harry ne répondit pas tout de suite. Il était un peu surpris que le mage noir lui demande quelque chose comme ça.

« A défaut de pouvoir les voir et leur parler, je fais la seule chose qu'il m'est possible de faire. Je leur écris. De cette façon, je sais qu'ils se portent bien, je fais de mon mieux pour les rassurer parce que je sais qu'ils s'inquiètent, et même si ce n'est qu'une fois par mois, avoir de leurs nouvelles suffit à égayer ma journée » Déclara le garçon, le plus honnêtement possible. « Oh, je sais que pour vous l'amitié ne signifie pas grand-chose, mais dites-vous bien une chose, si je suis devant vous aujourd'hui, c'est uniquement grâce à eux. Autrement, je serais probablement déjà mort. Et qui sait, vous n'auriez peut-être jamais su que vous aviez un septième Horcruxe »

Les lèvres du seigneur des ténèbres s'étirèrent en un petit sourire.

« C'est très probable, en effet » Admit-il. « Seulement, le fait que tes amis t'ont protégé par le passé, ne signifie pas qu'ils le feraient encore maintenant, surtout si certains ont eu la connaissance de ce que tu représentes. Tu ne peux pas être certain que l'amitié qu'ils te portent soit plus grande que la haine qu'ils éprouvent à mon encontre »

« Si, j'en suis certain. Jamais, ils ne feraient le moindre mal, même si c'était pour vous atteindre » Affirma Harry, avec une profonde détermination. « J'ai entièrement confiance en eux et en leur discernement »

« Au point de leur révéler ce qui s'est passé entre nous la dernière fois ? » Questionna Voldemort, en s'avançant très lentement vers le jeune homme.

L'atmosphère sembla soudain être devenue glaciale.

Harry s'était figé à cette réplique. Il savait très bien ce à quoi l'homme faisait allusion mais il n'avait aucune envie d'aborder ce sujet.

« Il ne s'est rien passé » Dit-il, la voix pleine d'amertume.

Cette fois, Voldemort se tenait devant lui. Il émit un petit rire, qui sonnait moqueur.

« Et maintenant Potter, qui de nous deux se voile la face ? » Siffla-t-il, en lui jetant au visage les mots qu'il avait osé proférer la dernière fois.

A présent, le jeune homme regrettait d'être entré dans cette chambre pour donner cette lettre. La seule chose qu'il voulait c'était partir et s'éloigner le plus loin possible du mage noir. Seulement, quelque chose lui disait que ce ne serait pas aussi simple. Voldemort semblait trouver cette situation très divertissante, et Harry n'aimait pas le voir s'amusait à ses dépens.

« Je n'étais pas moi-même, je…je suis sûr que c'est à cause de votre fragment d'âme… » Dit-il, quelque peu paniqué.

« Oh, voilà donc ce que tu te racontes pour justifier ton comportement. C'est un peu lâche de ta part, non ? Pas très digne d'un Gryffondors » Fit le seigneur des ténèbres en s'approchant plus près encore. Et tandis qu'il faisait, Harry ne pouvait s'empêcher de reculer.

Mais de quoi avait-il peur au juste ? Il fallait qu'il se reprenne, il n'avait jamais craint Voldemort avant, alors il n'allait pas commencer.

« Je vous signale que c'est vous qui avez commencé. Vous vous êtes jeté sur moi ! » S'exclama le garçon, comme si cela suffisait à tout expliquer. C'est alors qu'il sentit quelque chose derrière lui, en tournant légèrement la tête, il avisa le bureau.

Voldemort s'était arrêté, et regardait le jeune homme dont l'expression du visage était un mélange entre colère et appréhension. Il pencha légèrement la tête et lui sourit à nouveau.

« C'est vrai. J'ai eu comme… une envie soudaine. Mais ce dont je suis certain, c'est que je n'étais pas le seul » Fit-il, en posant un regard lourd de sens sur le jeune homme qui se braqua davantage.

« Vous êtes fou ! Si vous croyez que…que j'ai pu un instant pu vouloir une telle chose venant de vous ! »

Harry essayait à présent de contourner le meuble, voulant mettre le plus de distance possible entre lui et le seigneur des ténèbres. Il avait bien envie d'attraper la lampe qui se trouvait sur le bureau pour tenter d'assommer le mage noir, mais le garçon savait pertinemment que son geste serait intercepté bien avant qu'il ne puisse le mettre à exécution.

« Eh bien, pour quelqu'un qui ne voulait pas de ce baiser, l'expérience n'a pourtant pas semblait te rebuter. Mais pour en être certain, il faudrait peut-être la renouveler. Qu'en dis-tu ? »

Le cœur d'Harry vacilla.

Non, pensa-t-il. Il n'oserait quand même pas…

Tout à coup, il s'élança en avant, pour regagner la porte, mais au moment de l'atteindre, celle-ci se referma violement. Harry avait beau tourner la poignée dans tous les sens, tirer de toute ses forces, il ne parvint jamais à l'ouvrir. Il se tourna vers Voldemort, qui semblait-il, prenait beaucoup de plaisir à voir sa détresse.

« Laissez-moi sortir » Exigea le garçon.

« Non » Retentit la voix implacable de Voldemort. « La dernière fois, tu ne t'es pas privé de me dire ce que tu pensais. Alors, à mon tour de te faire certaines confidences. Tu m'as dit une fois, que tu étais incapable d'être hypocrite, seulement j'ai l'impression que lorsqu'il s'agit de toi, tu n'es pas aussi clairvoyant que tu prétends l'être. Et tu veux que je te dise pourquoi ? »

Harry ne répondit pas et soutint le regard du mage noir qui brillait dans la semi obscurité de la pièce. En l'espace de quelques secondes, ce dernier était à nouveau en face de lui.

« Parce que tu as peur de découvrir qu'effectivement, ce moment d'intimité que nous avons partagé a réveillé quelque chose en toi »

A présent, il était proche, peut-être trop proche. Pourtant, Harry ne bougea pas et le laissa continuer sur sa lancée.

« Tu ne veux pas admettre que tu as apprécié, parce que cela impliquerait que tu aies pris du plaisir avec un homme qui répand le mal autour de lui. Un homme qui a torturé et tué tellement de gens. Un homme qui prône des principes et des idées que tu hais. Ton ennemi qui plus est »

Le corps du garçon s'écrasa un peu plus contre la porte par laquelle il avait tenté de s'enfuir. Il aurait souhaité que celle-ci ouvre de grande mâchoire et le dévore entièrement, ou encore que le sol s'ouvre sous ses pieds et l'engloutisse.

« Et que penseraient donc tes chers amis ? » Poursuivit Voldemort. « Te pardonneraient-t-ils ? Comprendraient-t-ils ? Non, bien sûr que non. C'est pour ça que tu leur a rien écrit à ce sujet n'est-ce pas ? C'est pour ça que tu ne diras jamais rien » Susurra-t-il, comme un doux murmure ténébreux.

« Pourquoi vous faites ça ? » Demanda, Harry, d'une voix désemparée. « Vous ne pouviez pas simplement oublier ? »

Un coup s'abattit, net et précis, à la droite de la tête du jeune homme qui eut un violent sursaut. La main posée à plat sur la porte et le bras tendu, le mage noir avait soudain l'air pris d'une profonde irritation.

« Oublier ? » Répéta-t-il. « Comment je pourrais oublier, quand mes pensées sont sans cesse tournées vers toi, Harry Potter »

Harry cessa un instant de respirer. Il ne savait plus quoi penser, ni comment il devait réagir. Cette situation était complétement surréaliste et il ne savait absolument pas comment la gérer.

« Depuis que mon sortilège s'est retourné contre moi, je n'ai pas cessé de te maudire, de penser à la meilleure façon de t'anéantir. Je mets tout en œuvre pour retrouver un corps et mes pouvoirs, mais ce n'est pas assez, il faut toujours que tu m'échappes, il faut toujours que tu me défies ! Et quand enfin, j'ai l'opportunité de te tuer, je ne peux même pas ! Pire encore, je dois prendre soin de toi, parce qu'une partie de moi me rejette et me hait. Et alors que je tente de comprendre pourquoi, je ne peux m'empêcher de regarder à l'intérieur de ton esprit et je vois soudain une chose étrange. Une chose que je n'aurais pas soupçonnée et qui pourtant, m'est apparue comme une vérité implacable. Tu veux savoir ce que c'est ? »

Les lèvres du garçon restèrent obstinément fermées. Il se sentait pris dans un tourbillon dans lequel il ne pouvait s'extirper. Il n'aimait pas cette sensation, elle lui donnait l'impression d'être vulnérable. Voldemort se pencha vers lui, il approcha sa bouche de son oreille, et les mots n'étaient plus des mots, mais un sifflement qui lui le fit frissonner.

« De la convoitise »

Le cœur d'Harry battait tellement fort, qu'il avait l'impression de le sentir pulser à travers ses veines.

« Je dois admettre que c'est une tournure plutôt…inattendue. J'ai trop souvent tendance à me focaliser sur le petit garçon qui du haut de ses un an, m'a privé de tout pouvoir et qui plus tard, m'a si souvent mis en échec, que j'ai plus d'une fois perdu mon sang froid »

Une de mes mains de Voldemort remonta jusqu'au visage d'Harry pour lui caresser doucement la joue. Le contraste entre ses doigts froid et la chaleur brûlante que dégageait la peau du jeune homme était aberrante.

« Seulement, Harry Potter n'est plus un enfant maintenant. Je ne peux que me joindre à l'avis de mon autre moi, en soulignant le fait qu'il est devenu un homme aux traits séduisants » Murmura le seigneur des ténèbres, en passant deux doigts sous le menton de ce dernier, afin de forcer à le regarder. « Il n'a pas toujours bon caractère, mais la passion qui exulte dans chacune de ses convictions et sa ténacité d'esprit lui confère un charme qui ne laisse pas insensible »

Harry se dégagea rapidement, tout en espérant que le feu qui dévorer ses joues à l'instant n'était qu'une impression et qu'il n'était pas vraiment en train de rougir. Il n'avait jamais était plus mal à l'aise de sa vie. Il aurait voulu cacher son visage aux creux de ses mains, ou s'enfuir à des kilomètres pour ne pas à avoir à affronter tout ça. Les déclarations de Voldemort le troublaient plus qu'il ne l'aurait souhaité. Il n'y avait aucun scénario où il aurait pu s'imaginer lui et son pire ennemi, entretenir une telle conversation. C'était comme si, il était soudain passé dans une réalité alternative.

« Qu'est-ce que vous voulez ? » Dit-il, d'un ton beaucoup moins doux que celui du mage noir. « Vous amuser ? Me tourmenter ? M'humilier ? »

« Je veux que tu sois honnête, Harry. Il n'y a personne pour te juger ici, mais tant que tu croiras que tu as encore une mission à accomplir, celle de te sacrifier pour assurer la paix, tant que tu te comporteras comme une victime ou un prisonnier pour faire taire ta mauvaise conscience, et tant que tu continueras à penser qu'il faut jouer les héros dévoué et combattif pour honorer l'image du garçon qui a survécu, tu ne feras que te conforter dans un mensonge »

L'esprit en déroute, Harry se sentait submerger par un flot d'émotions très contradictoires. Il leva les yeux vers le seigneur des ténèbres, et tandis qu'il plongeait au creux de ce feu ardent dans lequel il semblait se perdre, ses propres mots s'imposèrent dans son esprit.

Je me demande comment un regard comme le tien peut-être la fois aussi effrayant et fascinant

« Quand tu auras pris une décision, on pourra peut-être reprendre cette conversation » Fit Voldemort, très calmement. « En attendant… » Poursuivit-il, en attrapant la poignée de la porte sur laquelle Harry n'était pas appuyer. « Tu devrais dormir un peu, il paraît que la nuit porte conseil »

D'un seul mouvement, il déverrouilla et ouvrit la porte sous le regard décontenancé du plus jeune. De toute évidence, Harry ne pensait pas que le seigneur des ténèbres le laisserait partir comme ça. Sans plus un mot, le mage noir se tourna et se dirigea vers son bureau.

Harry s'apprêta à quitter la pièce, mais les paroles de Voldemort ne le quittaient pas. Il marqua un temps d'arrêt, tiraillé par l'incertitude et une forme de prise de conscience.

Voldemort avait raison.

Il avait peur. Il craignait ses propres réactions, ses propres émotions, et l'inconnu ne l'avait jamais autant effrayé. Car avec le seigneur des ténèbres, il n'avait jamais ressenti que la haine, la colère, le mépris. Et c'était sans doute plus facile de penser que rien n'avait changé. Pourtant, même si la vérité devait être douloureuse, Harry la préférait à tous les mensonges qu'il pouvait se raconter.

Il referma doucement la porte, mais contre attente, il était resté dans la chambre du seigneur des ténèbres. Il releva la tête, inspira une grande bouffée d'air, comme pour se donner une certaine assurance.

« Je n'ai pas sommeil » Dit-il, simplement.

Le seigneur des ténèbres se tourna vers le jeune homme, il sembla quelque peu surpris, avant de reconstituer un visage implacable et inexpressif.

« Tu en es sûr ? » Demanda-t-il, donnant ainsi une chance au garçon de se dérober.

« Non. Mais il faut que je sache » Souffla Harry, en s'avançant à travers la pièce.

« Que tu saches quoi ? »

« Si c'était simplement une erreur ou pas » Dit-il en s'arrêtant à moins d'un mètre du mage noir.

Ce dernier ne prononça pas un mot et regarda profondément le jeune homme.

Au bout de plusieurs secondes, il s'approcha, séparant définitivement la distance qu'il pouvait y avoir entre lui et le garçon. Avec précaution, il se pencha vers son cou pour embrasser doucement sa peau, tandis qu'une de ses mains se faufila au creux de ces cheveux doux. Harry ferma les yeux, profitant de la tendresse qui émanait de ce geste et la sensation électrisante qui en découlait.

Petit à petit, les baisers du mage noir glissèrent le long de sa mâchoire jusqu'à atteindre la commissure de ces lèvres. Harry ouvrit brièvement les paupières tout en posant ses mains sur le torse du seigneur des ténèbres. Son corps fut parcouru d'un long frisson et quand Voldemort l'embrassa à pleine bouche, il sentit son cœur chavirer.

D'abord léger, le baiser se transforma rapidement en quelque chose de plus intense, de plus passionnant.

Naturellement, la langue du seigneur des ténèbres vint caresser langoureusement celle du jeune homme, qui exprima son appréciation par un petit gémissement.

Il sentit la main de Voldemort passer dans son dos, puis sous son tee shirt. Les doigts fins du mage noir descendirent le long de sa colonne vertébrale, avant d'aller se poser sur une de ses hanches. Son autre main ne tarda pas à trouver également sa taille pour le soulever et le positionner sur le bureau.

A cet instant, Harry ne put s'empêcher de sourire.

« On dirait que vous aimez bien faire ça » Souffla-t-il.

Voldemort s'approcha, son visage n'était qu'à quelques centimètres du jeune homme, ses mains encerclaient ses hanches, tandis que son regard couleur carmin était animé par une lueur de désir absolument fascinante.

« Tu veux que j'arrête ? »

« Si je disais oui, est-ce que vous le feriez ? » Demanda le jeune homme, intrigué.

« Bien sûr. Mais en as-tu envie ? » Murmura-t-il, contre ses lèvres.

Harry ne répondit pas tout de suite. Etre aussi déraisonnable n'avait jamais été à ce point libérateur. Pourtant, il savait qu'il arrivait à une sorte de tournant. Il pouvait très bien admettre son attirance pour l'homme et en rester tout simplement là. Ou bien, il pouvait voir jusqu'où cet attrait allait le conduire. En faisant ce deuxième choix, le garçon savait pertinemment qu'il jouait avec le feu. Il savait que se serait mal, il savait qu'il n'avait pas le droit. Sa conscience et sa raison le lui murmuraient à chaque secondes, mais Harry n'était pas certain de vouloir les écouter. Après tout, qu'avait-il à perdre ?

Une autre voix sembla s'imposer dans son esprit. Et si pour une fois, il était égoïste ? Et si pour une fois, il se fichait des conséquences ? Qui le lui reprocherait ? Il n'y avait plus personne pour dénigrer son comportement aujourd'hui. Il était seul.

Son regard croisa celui du seigneur des ténèbres et une forme de chaleur s'insinua à l'intérieur de lui.

Non, en fait, il n'était pas complétement seul. Se dit-il.

Ses bras vinrent s'enrouler autour du cou de Voldemort et doucement il lui donna la réponse tant attendue.

« Non, je n'ai pas envie que vous arrêtiez »

Sur ces mots, il pressa ses lèvres contre celle de l'homme, reprenant ainsi leur baiser et laissant libre cours à leurs fantaisies.

La prise sur les hanches du garçon se raffermit, tandis qu'Harry pouvait sentir sa magie remuait, tourbillonnait, comme si elle tentait de lui dire quelque chose.

L'instant d'après, Voldemort s'engouffra à nouveau dans son cou, cherchant cet endroit si particulier qu'il avait trouvé la dernière fois, et qui se situait juste en dessous de son oreille. Lorsqu'il le trouva, il lécha, mordilla, embrassa, de quoi procurer un frisson de plaisir et d'excitation chez le garçon qui vînt enrouler ses jambes autour de la taille du mage noir.

L'ombre d'un sourire passe sur le visage du mage noir qui lui susurra à l'oreille.

« On dirait que tu aimes bien quand je te fais ça »

Harry ne répondit pas. Il était clair que son corps et ses gestes étaient bien plus éloquent.

Les mains du Lord quittèrent subitement ses hanches, pour aller se positionner au niveau de son estomac. Il sentit les muscles du jeune homme se contracter sous son toucher, avant de glisser ses doigts un peu plus haut, vers sa poitrine.

Il aimait la chaleur qui se dégageait du corps du garçon, elle lui donnait l'impression de pouvoir le réchauffer jusqu'à l'os, lui dont la peau était perpétuellement animé d'un sang froid. En une fraction de seconde, il reprit possession de sa bouche tout en caressant avidement chaque parcelle de sa peau. Il pouvait sentir le garçon haleter, s'enflammer, s'abandonner. Comme il aimerait se blottir entièrement contre lui, comme il aimerait explorer plus encore ce désir inassouvi…

L'excitation du jeune homme pressé contre la sienne, lui faisait peu à peu perdre la raison. Il n'était pas certain de pouvoir se contrôler encore très longtemps et il savait qu'Harry n'était pas prêt pour quelque chose de plus charnel.

Lentement, il se détacha pour regarder le garçon. Ses beaux yeux verts brillaient avec intensité, mêlés à une certaine forme d'exaltation qu'il n'avait jamais vu auparavant. Avec une douceur déconcertante, le mage noir caressa son visage et souffla tout contre ses lèvres.

« Dors avec moi ce soir »

Harry se figea, il recula de quelques centimètres pour mieux observer l'homme.

« Est-ce que ça ne va pas un peu vite ? » Demanda-t-il, soudain nerveux.

En retour, Voldemort lui sourit, l'air amusé.

« Dormir ensemble n'inclut pas forcément un engagement, Harry. Ni même, que nous explorions plus intimement cette attirance que nous avons l'un pour l'autre »

Harry se sentit subitement rougir sachant parfaitement où le seigneur des ténèbres voulait en venir avec cette dernière phrase.

« Par ailleurs, ce n'est pas comme si nous partagerions un lit pour la première fois » Ajouta le Lord, subtilement.

« Oui, mais c'était pour des raisons complétement différentes ! »

« Si tu ne veux pas, il suffit simplement de le dire »

« Je n'ai pas dit ça » Fit Harry.

La main qui reposait sur sa joue, caressa ses cheveux, puis les doigts retracèrent sa cicatrice en forme d'éclair. Aussitôt, le jeune homme fut envahi par un sentiment d'apesanteur, les yeux à demi clos, il exprima un petit soupir de bien-être. Il aimait ce que ce simple toucher provoquait chez lui, et Voldemort en était parfaitement conscient.

Au bout d'une minute, il retira sa main, et demanda d'une voix suave.

« Alors, oui ou non ? »

Le garçon ouvrit complétement les yeux, et plongea son regard dans celui du seigneur des ténèbres.

« Oui »

Il descendit du bureau et lissa ses vêtements.

« Je vais chercher de quoi me mettre pour la nuit » Murmura-t-il.

Voldemort se dirigea vers un pan du mûr, il fit un geste de la main qui contribua à faire disparaître une partie de ce dernier, au profit de ce qui semblait être un dressing. Quand le mage noir revînt auprès du jeune homme il tenait un vêtement dans sa main.

« Je l'ajusterai en fonction de ta taille. Sinon tu peux aussi bien dormir nu, cela ne me dérange pas »

Harry écarquilla littéralement les yeux et sentit son cœur rater un battement. Il regarda le mage noir qui exprima un air moqueur.

« Allons, je plaisantais »

Harry attrapa le pyjama et se dirigea vers la porte de salle de bain qu'il avait repéré en arrivant dans la chambre. Quand il l'eut atteint, Voldemort ajouta soigneusement.

« Ou pas »

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Drago transplana une fois de plus au 12 square Grimmauld, cette demeure était devenue en très peu de temps, un second foyer. En effet, hormis pour y dormir et pour y manger, Drago y passait la plupart de son temps. Et très étrangement, la présence de ses anciens camarades de classe, était beaucoup plus supportable qu'il ne l'aurait pensé. Même si Weasley continuait à l'agacer, il devait reconnaître qu'il était surpris que ce dernier ait laissé s'estomper son animosité et son ressentiment pour lui, dans le but de servir une cause commune.

Granger, quant à elle, ne lui avait jamais fait de remarque qui aurait pu suggérer qu'ils avaient eu un passé houleux. Elle semblait toujours calme, posé et lui adressait le respect dû à n'importe qui. Mais le plus impressionnant, c'était la confiance et les connaissances qu'elle possédait. Drago se rappelait sans peine qu'à Poudlard, cela lui avait value le surnom de Miss Je Sais Tout, et qu'il s'était très souvent employéà tourner son intelligence en dérision. A présent, le jeune Malfoy savait que ce dénigrement était surtout lié au fait que Potter avait la chance d'avoir une personne aussi perspicace de son côté, alors que lui n'avait que deux imbéciles qu'il trainait comme deux boulets.

Mais la personne qui le troublait le plus, c'était Ginny Weasley. Drago trouvait amusant la façon dont elle défiait son frère, sa franchise absolue et sa détermination. Il n'avait jamais remarqué à quel point elle était devenue une sorcière aussi combative, qui pouvait très bien se défendre toute seule, contrairement à ce que la belette pouvait penser. Mais c'était sans doute ça le rôle d'un grand frère, veiller à ce qu'il n'arrive jamais rien.

Parfois, Drago se demandait ce que serait d'avoir un petit frère ou une petite sœur ? Est-ce qu'il aurait été moins égoïste ? Auraient-ils partagé une grande complicité ? Se seraient-ils soutenus dans les moments pénibles ? En observant ceux pour qui il avait un jour porté un si grand mépris, Drago ne pouvait s'empêcher d'envier les liens familiaux et l'amitié qui transparaissaient en chacun d'eux. C'est dans ces petits moments fugaces d'espoir et de chaleur, que le jeune homme était finalement fier d'avoir fait ce choix.

Et advienne que pourra…

En arrivant dans la salle à manger, il constata que l'elfe de maison était en train de servir le thé. Les trois sorciers relevèrent la tête à son arrivée, il s'approcha et déposa sur la table un petit paquet en velours argenté.

« Qu'est-ce que c'est ? » Demanda, Hermione.

« Feuilles de cerisiers de Sargent et deux écailles de Magyar à pointe » Déclara Drago en s'asseyant. « Je viens de les recevoir »

« Voilà une bonne nouvelle. Maintenant que le médaillon est complétement restauré, il ne nous reste plus qu'a mettre la main sur une pierre d'Albion et nous pourrons enfin commencer à nous pencher sur la réalisation de la potion »

« Rita Skeeter ne sera pas difficile à contacter » Souligna le jeune Malefoy.

« Monsieur Malefoy désire-t-il un peu de thé ? » Demanda Kreattur en s'inclinant respectueusement.

« Pourquoi pas…oui »

L'elfe fit claquer ses doigts et aussitôt une tasse, une soupière et une cuillère apparurent.

« Oh, le soucis ce n'est pas d'établir le contact. Ce qu'il faut c'est la convaincre » Répondit Hermione, en ajoutant un peu de sucre à sa boisson.

« Pourquoi est-ce un problème ? Tu l'as bien convaincue une fois d'écrire un article dans le chicaneur pour rétablir la vérité au sujet d'Harry lorsqu'il avait annoncé à tous que Voldemort était de retour » S'éleva tout à coup la voix de Ginny.

« Oui, mais à ce moment je l'avais menacée de la dénoncer au ministère parce qu'elle était un animagus non déclaré. Je doute qu'aujourd'hui le ministère se préoccupe de ce genre de choses, pire que ça, je crois que ce n'est même plus un motif de sanction »

Le silence s'abattit un instant dans la salle. Chacun observa le contenu de sa tasse d'un air pensif, comme si la réponse se trouvait au creux des feuilles de menthes et de la bergamote.

« On pourrait lui racheter la pierre ? » Proposa Drago. « Quitte à lui offrir le double de sa valeur pour l'obtenir »

Hermione secoua lentement la tête.

« Non, je ne crois pas que ça l'intéressera, ce qu'elle aime c'est…la renommée. Il faudrait avoir le scoop du siècle »

« Si seulement elle avait d'horrible choses à écrire sur nous, je suis certain qu'elle accepterait sur le champ ! » S'exclama Ron, sur un ton dédaigneux en croquant à pleine dent dans un biscuit à la citrouille que Kreattur avait fait apporté. « Vous vous souvenez de tous ces articles calomnieux qu'elle a écrit durant la coupe de feu ? »

« Moi celui que j'ai préféré » Commença Ginny, en regardant Hermione de biais « C'est celui où elle avait écrit que tu aimais les célèbres sorciers, et que tu irais même jusqu'à utiliser un filtre d'amour pour les faire tomber sous ton charme»

Hermione ne put s'empêcher d'exprimer un sourire en souvenir du bon vieux temps. Mais très vite, un sentiment de nostalgie l'envahit.

« Au moins, on l'a empêchée d'écrire des mensonges durant quelques temps » Murmura-t-elle.

« Vous savez, le pire, c'est qu'elle n'a jamais eu autant de succès que lorsqu'elle a rétablit la vérité sur ce qu'avait vu Harry lors de la coupe de feu » Dit Ginny, en portant sa tasse à ses lèvres. « Et ça, c'est grâce à toi, Hermione »

« Rien de tel que de déterrer les secrets pour attirer l'attention de la population » Fit Drago. « Croyez-moi, les scandales et les révélations c'est ce qui fait fonctionner le business des journalistes »

« Mais oui, c'est ça ! » S'exclama subitement Hermione, le regard pétillant.

« Ça quoi ? » Demanda Ron, perdu.

A présent tout le monde regardait Hermione comme si elle était devenue folle.

« Je sais ce qu'on pourrait proposer d'écrire à Rita Skeeter en échange de la pierre d'Albion »

« Et quoi donc ? » Demandèrent les trois sorciers à l'unisson.

« Un article sur Voldemort »

L'espace d'un moment, chacun se regarda silencieusement.

« Un article sur Tu Sais Qui ? » répéta Ron, horrifié par cette idée.

« Nous connaissons beaucoup d'informations que les gens ignore à propos de lui. Comme par exemple le fait qu'il est vécu dans un orphelinat moldus durant sa jeunesse, que ses parents n'étaient pas tous deux des sorciers, que le nom de Lord Voldemort est un anagramme de Tom Elvis Jedusor »

« Attend une minutes ! » Fit Drago, l'air ahuri. « Ses parents ne sont pas tous deux des sorciers ? Mais alors sa veut dire qu'il est…. »

« Un sang mêlé, oui » Coupa, Hermione. « Plutôt ironique non pour quelqu'un qui défend avec tant d'ardeur la pureté du sang »

Drago regarda les trois sorciers comme si une deuxième tête leur avait poussé. Jamais ô grand jamais, il aurait pu se douter que les origines du seigneur des ténèbres n'étaient pas aussi pures qu'il avait bien voulu le faire croire, lui l'héritier de Salazar Serpentard.

Les secrets du seigneur des ténèbres ne cessaient décidément pas de le surprendre. Le jeune homme se demanda un instant comment réagiraient les mangemorts s'ils savaient ? Oh, il ne faisait aucun doute qu'ils continueraient à servir leur maître, mais auraient-ils toujours la même admiration pour lui ?

« Si tu donnes ces informations à Rita Skeeter et qu'elle accepte de les publier, elle risque d'y laisser la vie. Le seigneur des ténèbres percevra ça comme un affront et une humiliation, il n'hésitera pas un seul instant à la tuer pour avoir osé écrire ce genre de choses » Fit remarquer le garçon Malefoy, au bout d'un petit moment.

« Je crois justement que c'est pour cette raison qu'elle refusera dans un premier temps » dit Hermione, bien consciente que la journaliste avait un minimum d'auto préservation. « Mais si notre plan fonctionne, et merlin sait qu'on en est encore très loin, Voldemort n'aura alors plus la possibilité d'émettre de représailles sur qui que se soit. Sa vie ne sera donc pas en danger »

« Oui, mais comment comptes-tu expliquer ça à Rita Skeeter sans lui dévoiler nos projets ? »

Hermione ne répondit pas immédiatement. Elle semblait réfléchir.

« Je suppose qu'il faudra lui donner une sorte de garantie. Je ne vois pas d'autres solutions »

« Quels genres de garantie ? » Demanda Ginny, l'air septique.

Elle regarda Hermione dont l'expression du visage lui parut à la fois résigné et tiraillé.

« Attends, tu n'envisages quand même pas de… ? »

« De quoi ? » Fit Ron, en jetant un coup d'œil entre sa petite amie et sa sœur.

« Rita Skeeter me déteste. C'est à cause de moi si sa carrière bat de l'aile. Alors je la laisserai écrire tous les mensonges qu'elle voudra à mon sujet si nous échouons »

« Non, pas question ! » S'exclama immédiatement Ron.

«Ecoute, c'est la seule façon d'obtenir ce qu'on veut alors ne discute pas » Lui dit Hermione, le regard déterminé. « Je vais la contacter et toi et moi irons la trouver pour lui faire cette proposition »

« Je viens avec vous » Fit Ginny.

« Non, toi tu vas rester ici avec Drago. Il ne faut pas qu'elle vous sache impliqués, surtout pas toi » Décréta la brune, à l'adresse du jeune Malefoy. « Même si ton rôle est de jouer à double jeu, Rita Skeeter ne doit pas savoir que tu es de notre côté. Elle pourrait utiliser cette information contre nous »

« Dans ce cas, pendant votre absence nous commencerons à préparer la potion »

« Très bien, ne perdons pas de temps. Je vais tout de suite la contacter. Je me demande si elle sera contente d'avoir de mes nouvelles ? »

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Harry ouvrit les yeux sur un paysage inconnu.

Le soleil était aveuglant, il lui fallut un certain temps avant que ses yeux ne s'habituent. Il n'y avait rien autour de lui hormis du sable, des roches, et des dunes.

Pourtant, en dépit du sentiment de monotonie et de solitude que pouvait inspirer cet endroit, Harry était comme fasciné par cette étendue de sable d'une couleur rouge qui lui donnait l'impression d'avoir posé les pieds sur la planète mars. Il y avait quelque chose de majestueux et d'insolite dans la forme des pierres, c'était comme si le temps avait de lui-même créé une œuvre d'art.

Mais où je suis ? Se demanda-t-il.

« Dans le grand désert de Victoria, en Australie » Lui susurra une voix qu'il aurait reconnue entre mille.

Harry regarda autour de lui, mais impossible de discerner le sorcier auxquelles elle appartenait.

« Tom, où es-tu ? »

Il sentit une main dans ses cheveux qui le fit frissonner.

« Juste ici »

Tout à coup, la silhouette lui apparue, à quelques centimètres de la sienne. Tom lui sourit doucement, tandis que ses yeux le détaillaient avec attention, comme si c'était la première fois qu'il le voyait. L'espace d'un moment, les deux hommes se regardèrent sans rien dire. Ce fut finalement Harry qui prit la parole.

« Je suppose que ce n'est pas mon rêve ? » Demanda-t-il, en laissant son regard errer autour de lui.

« Non, effectivement » Lui répondit Tom. « Il s'agit du mien. Je suis venu ici autrefois, quand j'ai voyagé à travers le monde après mes études»

« C'est plutôt…désert comme lieu de vacance, qu'étais-tu donc venu chercher ? »

« Ce que j'ai toujours cherché. La connaissance, la maîtrise, le pouvoir » Souffla Tom, d'un ton à la fois profond et captivant. « Vois-tu, durant mon séjour, j'ai appris des potions et des techniques magique auprès d'une tribu très adeptes de magie noire. J'ai également découvert des espèces d'animaux rares et je me suis inspiré de leurs capacités pour survivre. La nature est un adversaire redoutable ici. La braver m'a permit de développer mes pouvoirs, de me surpasser et de repousser une fois de plus les limites de la magie »

Harry savait déjà que Tom avait créé des Horcruxes bien avant de quitter Poudlard, ce qui voulait dire que l'homme ne parlait pas de ça. Et connaissant le sorcier, Harry savait que « repousser les limites de la magie » signifiait accomplir quelque chose que personne n'a jamais réalisé auparavant. La question était de savoir quoi ?

Il s'apprêta à lui demander quand il vit Tom se rapprocher et mettre ses bras autour de sa taille.

« Mais qu'est-ce que tu… »

« Laisse-moi te montrer » Lui souffla-t-il, en douceur.

Soudain, Harry sentit ses pieds quitter le sol. Par reflexe, il s'accrocha à Tom et plaça ses bras de part et d'autre de sa nuque. Rapidement, les deux sorciers prirent de l'altitude, Harry avait beau savoir que ce n'était qu'un rêve, rien n'aurait pu lui semblait plus réel. Il sentait l'adrénaline faire battre son cœur à cent à l'heure, la chaleur du soleil sur son visage, le vide tout autour de lui et le paysage prendre une autre dimension sous ses yeux ébahis.

« Voler me semblait un défi à la hauteur, qu'est-ce que tu en penses ? »

Harry était trop absorbé par ce qui se passait pour répondre. Habituellement, quand il était transporté dans les airs, c'était sur un balai qu'il pouvait mener et diriger à sa guise. Cette fois, il ne contrôlait rien, il n'avait aucune idée de ce qui allait se passer et bien que ce sentiment aurait dû un tant soit peu l'effrayer, il était pour une raison qui lui échappait, des plus sereins.

Après tout, ces événements résultaient de sa propre conscience et comme Tom l'avait souligné un jour, Harry était le seul véritable maître de son esprit. Il pouvait donc à tout instant, stopper le cour de évènements. Il lui suffisait simplement de le désirer, de le désirer vraiment.

Ce qu'il ne fit pas.

Peu à peu, alors qu'ils survolaient toujours le désert, le décor changea. Harry avait d'ailleurs l'impression de ne plus être sur le même continent.

Il voyait à présent de la verdure, un vent léger lui caressait la peau et une odeur de sel tourbillonnait dans les airs.

Doucement, Tom le déposa au bord d'une immense falaise. De là, Harry avait une vue des plus époustouflantes sur l'océan. La mer semblait particulièrement agitée à en juger avec quelle force elle venait s'écraser contre d'immenses colonnes de roche qui se dressaient, tels des piliers, aux abords de la plage. Cette vision lui donnait l'impression d'être au bout du monde, il sentait tout son être s'imprégner de cette beauté, de cette grandeur et lui procurer une sensation des plus électrisantes.

La voix de Tom le sortit tout à coup de sa torpeur.

« Un jour, je suis venu ici, j'ai regardé longuement l'océan et puis j'ai sauté de cette falaise. C'est la première fois que je volais, que je volais vraiment. Mon corps n'avait plus aucune emprise à la terre, je me sentais léger, libre et empreint d'une si grande fierté. Le monde m'appartenait et je ne voyais plus aucune entrave devant moi. J'étais tout puissant » fit Tom, en regardant l'horizon lointain. « C'est l'expérience la plus incroyable que j'ai vécu, je n'avais jamais éprouvé d'émotions si intenses, si bouleversantes. Du moins, jusqu'à toi… »

A cet instant, les yeux de Tom se posèrent sur Harry, qui demeura silencieux.

« Quand une partie de Voldemort s'est détaché et que je me suis retrouvé lié à toi, je n'ai pas compris tout de suite ce qui s'était passé. J'étais seul, perdu et l'idée d'être mort m'a même traversé l'esprit. Puis, j'ai entendu des voix, je voyais des images défiler, et des émotions qui n'étaient pas les miennes me traversaient. Quand un Horcuxe est créé, le fragment d'âme à l'intérieur est censé être comme endormi, à moins qu'une personne n'entre en contact avec lui, ce qui lui insuffle une petite quantité d'énergie pour le mettre en éveil. Comme tu as pu le voir avec le journal intime, plus le contact est régulier, plus le fragment d'âme prendra d'emprise sur la personne » Expliqua Tom, très posément.

Harry l'observa en se souvenant très bien que c'était de cette façon que Ginny avait été possédé.

« Seulement, quand un être est le réceptacle, les choses se passent différemment » Poursuivit Tom. « L'âme à l'intérieur, n'a aucun contrôle sur son hôte. Elle peut certes lui fournir certaines capacités, comme tu as pu hériter du Fourchelangue, mais en aucun cas je n'ai le pouvoir de posséder ton corps, d'influencer ton esprit ou encore tes sentiments »

Les derniers mots ne manquèrent pas de frapper Harry, qui comprit exactement ou Tom voulait en venir. Il était bien conscient que ce dernier connaissait les derniers événements survenus entre lui et Voldemort, et il savait également qu'une partie de lui voulait justifier ceux là par le fait qu'il était un Horcruxe.

« Même si tu ne peux pas me contrôler, cela ne t'as pas empêché de semer le trouble dans ma tête avec tes insinuations et tes demies vérités » Lui dit, Harry, d'un ton légèrement amer.

« Depuis le début, tu avais une intention cachée. Tu voulais que je me rapproche de Voldemort, que j'en vienne à l'apprécier et à ressentir des choses que je n'aurais jamais du ressentir. Merlin, je suis en ce moment même en train de dormir avec lui, j'ai complétement perdu la raison ! »

« Je t'assure que ce n'était pas contre toi. Je savais que Voldemort finirait par se rendre compte de son attirance pour toi, parce que j'ai vécu exactement la même chose. Je ne sais pas comment, ni pourquoi, mais c'est arrivé. Cependant, j'ignorais que l'inverse était également possible, même si, en toute honnêteté, je l'ai espéré. Je tiens sincèrement à toi, Harry et je te veux tellement »

A cette déclaration, le jeune homme sentit son cœur s'emballer. Cette pointe de ressentiment qui l'avait plus tôt envahi, disparut complètement.

« Tu es le seul pour qui je n'ai jamais éprouvé une telle affection. Et je suis persuadé que Voldemort le peut également, alors s'il te plait ne le rejette pas »

Harry plissa un instant les yeux, ses craintes les plus atroces lui revinrent comme un boomerang.

« Et si tu te trompes ? Si c'est juste une passade pour lui ? Je ne pourrais jamais m'impliquer de telle manière sans y impliquer aussi mes propres sentiments. Et je ne veux pas que Voldemort s'en serve pour avoir plus de pouvoir sur moi »

A ce moment, Tom s'approcha doucement du jeune homme pour venir lui caresser la joue avec une douceur infinie. Harry se rappelait que Voldemort avait exécuté ce même geste dans la soirée.

« Je sais que tu as peur, Harry. Mais laisse-moi te dire quelque chose. Voldemort aura autant de pouvoir sur toi que tu en auras sur lui. Je te demande seulement de lui donner une chance. Laisse-lui le temps de développer l'intérêt qu'il te porte, laisse-le prendre soin de toi et te montrer qu'il est capable d'être tendre aussi parfois »

Les doigts de Tom vinrent glisser le long de sa mâchoire, puis son index retraça lentement la courbe de ses lèvres.

« Tu ne peux pas savoir combien de fois, alors que qu'on se parlait, j'ai eu envie de t'embrasser » Dit-il, tout à coup. « Et même maintenant, je ne sais toujours pas si je peux… »

Harry plongea son regard dans celui du sorcier, l'air captivé. Il n'avait jamais remarqué à quel point Tom était beau. Pourtant, il l'avait entendu dire par des gens qui l'avait connu dans sa jeunesse, il l'avait vu dans le journal intime, puis dans la pensine. Plus récemment, ils s'étaient parlés dans ses rêves, mais c'était comme si il voyait son visage et la magnificence de ses traits, de ses courbes avec de nouveaux yeux.

Il ne pouvait nier l'envie de sentir la bouche de cet homme à nouveau contre la sienne. Même si pour Tom cela représenterait la première fois.

« Tu peux » Souffla-t-il.

Tom n'attendit pas davantage et se pencha pour capturer les lèvres du jeune homme. C'était un baiser à la fois désespéré et rempli de passion. Harry se perdait en lui. Il sentit Tom venir empoigner ses cheveux et l'embrasser plus profondément tandis que lui-même jeta ses bras autour de son cou. Un flot d'émotion explosa simultanément dans sa poitrine. C'était si intense, ça le consumait.

Comment un simple baiser pouvait-il le mettre dans un tel état ? C'était au-delà de toute compréhension, au-delà de toute raison.

Cet homme était-il en train de le faire sombrer dans la folie ? Si tel était le cas, alors Harry ne voulait pas en sortir. A cet instant, plus rien de comptait. Le monde autour de lui avait disparu.

Il aurait voulu capturer ce moment et le faire durer éternellement...

Quand ils se séparèrent, Harry remarqua que le soleil était en train de se coucher. Ne faisait-il pas jour quelques secondes plus tôt ?

Le ciel était à présent parsemé de couleur jaune, orange, violet et un soupçon de rouge dont la nuance s'accordait parfaitement aux yeux de Tom. Laissant le temps défilait, Harry se laissa aller dans les bras du sorcier.

La nuit était à eux.