Un cœur de pirate chapitre 16 : Filature

Grey soupira. Pourquoi au grand dieu pourquoi avait il tiré cette foutue courte paille ?

Il se retrouvait là, à 8 heure du matin, posté depuis deux heures devant la supposée maison du trafiquant Yatsu, en attendant que Juvia sorte.

Natsu lui avait confié pour mission de la prendre en filature afin de savoir si oui ou non elle travaillait pour son oncle.

Le jeune homme fulminait. Il était debout depuis 5 heure du matin et avait à peine eut le temps de manger avant que Natsu ne le vire du bateau à coups de pieds pour qu'il se poste devant la maison de Yatsu.

Vers 7 heure, un homme de 2 mètres de haut à la mine patibulaire était sortit pour se placer devant la porte, mais à part ça, aucun mouvement.

« Si Yatsu se sent obligé de mettre un gorille devant sa porte, c'est qu'il a des choses à cacher... » se dit le pirate en se dissimulant un peu plus derrière le mur.

Enfin, une demi-heure plus tard, la porte s'ouvrit sur Juvia.

Grey la détailla. Elle était habillée d'une longue robe de style bourgeois, très élégante, elle ne ressemblait pas du tout à une criminelle.

Lorsqu'elle sortit, le gorille la lorgna avec ses yeux de veau :

« On va quelque part ma jolie ? »

La jeune femme lui jeta un regard noir qui fit même frissonner Grey :

« Mêles toi de tes affaires Mado. »

Le gorille se tut et elle poursuivit son chemin.

Grey la suivit à travers les rues brumeuses.

Elle s'arrêta d'abord dans une boulangerie tout ce qu'il y a de plus banale, et en ressortit quelque minutes plus tard, les bras chargés de grands sacs en papier banc.

Grey allait lui proposer de l'aide pour les porter, mais il se retint juste à temps. Elle l'avait vu la veille, si elle le recroisait aujourd'hui, cela lui paraîtrait peut-être suspect.

Il se contenta donc de la suivre, jusqu'à un grand bâtiment de pierre blanche dans lequel elle entra.

Grey se rapprocha. Au dessus de l'épaisse porte en bois, une enseigne en lettre de bronze mal entretenue clamait :

« Orphelinat des Anges »

Pourquoi était elle entrée là dedans ?

Il chercha un accès d'où il pourrait observer la jeune femme. Il repéra alors un arbre très haut près du mur d'enceinte.

Il se dépêcha d'y grimper.

De là, il avait une vue dégagée sur la cour de l'orphelinat, où une vingtaine d'enfants de tous âges jouaient. A côté des habitants des quartiers riches de l'île, ils paraissaient vraiment misérables.

Lorsque Juvia apparu, suivie par une vieille femme habillée en nonne, les visages des enfants s'illuminèrent :

« Mademoiselle ! »

Ils se précipitèrent vers elle.

Elle rit :

« Bonjour les enfants, regardez ce que Juvia vous amène aujourd'hui »

Elle déposa les sacs de la boulangerie et en sortit des croissants et autres viennoiseries.

Les enfants se ruèrent dessus.

« Merci Mademoiselle ! »

« Ce n'est pas tout... »

Elle sortit un autre sac, contenant des jouets, plusieurs poupées et autres personnages en bois, visiblement tout droit sortit d'un magasin de jouets de la rue commerçante. C'était de beau jouets en comparaison de ceux qui traînaient dans la cour.

Les enfants émerveillés vinrent embrasser leur donatrice.

La vieille sœur, elle en avait presque les larmes aux yeux.

« Merci infiniment Mademoiselle, vous nous donnez tant » fit-elle une fois les enfants dispersés.

« C'est normal, oh, et sœur Anna, tenez. »

Elle sortit une enveloppe et la tendit à la sœur. Celle-ci ouvrit des yeux ronds comme des soucoupes lorsqu'elle vit le contenu.

« Mais Mademoiselle, c'est trop ! »

« Sûrement pas, la dernière fois, j'ai vu que les lits du dortoir avaient besoin de quelques réparations, et les enfants ont besoin de nouveaux vêtements... »

« Comment vous remercier ? » demanda la sœur, qui cette fois, éclata en sanglot.

Juvia lui sourit :

« Rendez les heureux, aidez les à trouver une famille, c'est tout ce que je vous demande. »

Elle quitta l'orphelinat.

Grey, qui avait assisté à la scène, continua à la suivre, perplexe.

La nièce d'un trafiquant/meurtrier dans la peau d'une bienfaitrice ? C'était louche.

Il la suivit à travers les rues, jusqu'au quartier chic.

Elle entra d'abord chez un tailleurs. Grey jeta un coup d'oeil à la vitrine et soupira. Le prix d'un seul de ces costumes suffirait à payer le salaire annuel de 10 ouvriers.

Il attendit patiement que Juvia sorte. Elle ne tarda pas à revenir, avec 3 costumes sous le bras.

Elle se dirigea ensuite vers une bijouterie de luxe.

Grey entra à sa suite et se cacha aussitôt derrière une vitrine de bracelets, tandis que Juvia se dirigeait vers le comptoirs. Il tendit l'oreille…

« Ah, bonjour Mademoiselle, comment allez vous ? » demanda le vendeur, une homme d'une cinquantaine d'année au visage jovial et à la moustache parfaitement taillée.

« Bien, et vous Mr. Grant ? »

« Très bien, vous venez chercher la commande de votre oncle j'imagine.. »

« Oui, est elle prête ? »

« Bien entendu, je vais la chercher. »

Il disparut dans l'arrière boutique. Pendant ce temps, la jeune femme jeta un œil aux bracelets en perles sur le comptoirs.

« Ils vous plaisent ? » demanda le bijoutier tandis qu'il revenait avec la fameuse commande, un écrin de velours bordeau.

« Oui beaucoup »

« Eh bien, je vous en offre un, celui de votre choix. »

« Mais Monsieur Grant, c'est trop ! »

« Ma petite, grâce à vous j'ai conservé mon magasin sans être mêlé...eh bien...aux affaires de votre oncle...alors je vous dois bien cela. »

« Les affaires de son oncle... »songea Grey « Apparemment elle y serait mêlée... »

Juvia sourit.

« Vous êtes gentil, j'aime beaucoup celui-ci, le petit avec une pierre bleue. »

« Vous n'en voulez pas un plus grand ? » s'étonna le vendeur « Celui-ci est très simple... »

« Je préfère les bijoux plus discrets, combien vous dois-je pour mon oncle ? »

L'homme ouvrit délicatement l'écrin contenant la commande.

Grey se hissa sur la pointe des pieds et retint une exclamation de surprise en voyant l'énorme montre en or incrustée de pierres noirs.

« 1 500 000 joyaix s'il vous plaît. »

Elle le paya, le remercia puis sortit sans remarquer Grey, en serrant précieusement l'écrin contre elle.

« A combien s'élève la fortune de Yatsu ? » se demanda Grey.

« Je peux vous aider Monsieur ? »

Il sursauta en entendant le vendeur.

Le petit homme avait perdu toute sa sympathie, et le regardait avec méfiance.

« Heu, je regardais les bracelet pour...heu...ma femme. »

« Oh, et quel genre de bracelet aime t-elle ? »

« Eh bien, je pense qu'elle préfèrera une robe finalement, mais merci quand même. »

Et il quitta le magasin en vitesse.

En sortant, il chercha Juvia du regard. Elle avait disparu.

« Si elle a été chercher sa commande, j'imagine qu'elle va retourner chez son oncle, on ne se promène pas très longtemps avec une montre de si grande valeur en main » pensa t-il.

Il prit le chemin de la maison de Yatsu.

Mais alors qu'il n'était plus qu'à deux rues de là, deux mains lui agrippèrent les épaules, et en moins de deux, il se retrouva dans une minuscule ruelle, une dague sur la gorge.

« Qu'est ce que... »

« Qui vous envoies ? »

Il se figea en reconnaissant la voix de Juvia.

« Je...de quoi ? »

« Ne faites pas l'innocent, vous m'avez suivi toute la journée...qui vous envoie ? »

Elle l'obligea à se retourner et eut un hoquet de surprise en le reconnaissant :

« Vous ? Mais ? »

Elle le fixa un instant, surprise, puis fronça les sourcils.

« Ne me suivez pas plus loin si vous voulez rester en vie.

Et en un instant, elle rejoignit la rue principale et disparu dans la foule, laissant un Grey hébété derrière elle.

« Alors? » demanda Natsu « elle est de mèche avec le trafique de drogue ou pas ? »

Grey, assis sur le bastingage, était perplexe :

« Je ne sais pas trop...elle est simplement allée chercher ses costumes et sa montre, mais le bijoutier a aussi dit qu'elle lui avait permis de ne pas être mêlé aux affaires de Yatsu... »

« Ca signifie qu'elle a son mot à dire dans le business...il faut qu'on l'interroge... »