Chapitre 4 : Rentrée
Bon, à chaque fois je l'oublie, mais cette fois-ci non :
Disclaimer : Exceptés les personnages inventés (Malicia, Gary Spencer...), cette œuvre ne m'appartient pas. Tout appartient à J.K. Rowling.
Ce matin-là, Malicia se leva avec une légère crispation au ventre. Son état nerveux atteignait son paroxysme et bien que ce ne fût qu'une banalité pour la plupart des jeunes de son âge, c'était loin d'être la cas pour elle. Rentrée. Ce mot sonnait bizarrement au creux de son oreille. Elle l'avait entendue bien des fois mais jamais elle n'avait été concernée par cette réalité. Ça la dépassait complètement. Elle n'avait jamais expérimenté ce mot « rentrée » ni tout ce qu'il comprenait. Cette année, ce serait la première fois, que Malicia fréquenterait durant autant de temps des personnes de son âge. Car non, elle n'avait jamais eu la chance d'aller à l'école. Étrange, n'est-ce pas ? Peut-être pas finalement. Car rare sont les parents qui gardent un enfant cracmole, encore plus rare sont ceux qui leur donnent une éducation sorcière, mais malgré toute cette bonté, ce n'est pas quelque chose dont on se vante. Avoir un cracmol dans la famille reste encore un sujet tabou, une honte dont on se passerait bien... Et malgré toute la volonté et la bonté du monde, on n'oublie pas comme ça les valeurs qu'on nous a appris. Alors non, ses parents ne l'avaient pas envoyée à l'école. Pour la préserver ou se préserver, la limite entre les deux étaient floue, mais au fond, ces deux préventions se rejoignaient.
Alors, pour la première fois de sa courte vie, Malicia était désemparée, elle qui avait pour habitude d'avoir un contrôle sur tout, était totalement paniquée. Alors, certes elle savait qu'elle devait s'en tenir au plan, mais ce fichu plan ne semblait pas avoir pris en compte qu'elle n'était qu'une jeune fille de quinze ans (façon de parler!) et qu'elle devrait aussi faire face à des émotions d'une jeune fille de quinze ans qui n'avait eu presque aucun contact avec le monde extérieur depuis sa naissance. Quoique, ce n'était pas tout à fait vrai... Mais là encore, c'était une autre histoire. Et puis, moins on en savait sur elle et sur son passé, mieux elle se portait. Pour l'instant, le sujet de préoccupation de Malicia était...la rentrée, ou plutôt son entrée officielle dans le monde de la communauté sorcière. Ce qui n'était pas rien puisqu'elle allait être jetée en pâture à une foule déchaînée, avide de ragots et emplie de préjugés. On ne pouvait rêver mieux pour un premier jour, maugréa-t-elle. Et en plus elle allait devoir jouer la carte de la sociabilité ! Comme si elle n'avait pas mieux à faire... Comme mettre en place l'un des complots les plus importants de ces dix dernières années et faire tomber les Lestrange pour le meurtre dont ils ont été acquittés douze ans plus tôt. Rien que ça. Mais pourquoi avait-elle accepté la requête d'Amir ? C'était une mission suicide, elle le savait dès le début. Le projet était un défi à lui tout seul et Malicia adorait les défis. Mais était-ce concrètement la véritable raison de son engagement dans le projet ? Non, ça ne l'était pas et elle le savait pertinemment. Et si elle l'avait fait, c'était peut-être parce qu'au final, elle y trouvait son compte elle aussi.
Malicia ne cessait de tourner en rond depuis maintenant, une bonne dizaine de minutes tout en maugréant des paroles incompréhensibles. Elle jeta un coup d'œil à l'horloge, elle affichait dix heures moins le quart. Le départ était prévu pour dix heures et quart, soit dans trente minutes. Le voyage se ferait par portauloin. En attendant, Malicia paniquait. Mais il arriva un moment où elle s'arrêta de tourner en rond pour faire face à son miroir. Elle se regarda et soupira. Franchement, elle était ridicule de réagir ainsi. Elle avait exécuté des choses beaucoup plus délicates, ses parents l'avaient formé dans le but de la réussite de cette mission, alors qu'avait-elle à craindre ? Tout lui susurra une petite voix dans sa tête. Malicia siffla. Toute cette panique et ces émotions qui la gagnaient lui faisait perdre tout contrôle, et si elle n'en avait aucun elle serait découverte et bonne pour aller à Azkaban. Son seul repère devait être le plan, elle le suivrait et tout devrait se dérouler comme sur des roulettes... S'il y avait des imprévus...et bien, les elfes s'en chargeraient. C'était ce qui avait été décidé par celui qui les avait tous engagés. Son but à lui était inconnu, mais il avait su trouver les arguments nécessaires pour tous les convaincre de participer. Chacun y trouverait son compte. Malicia s'obligea à respirer profondément pour retrouver son calme. Sa panique lui serait fatale en cas d'attaque de légilimancie. Même si, au vu de tous les sorts du secret qui avaient été mis en place, elle doutait que la légilimancie puisse déceler quoique ce soit, mais bon, on n'est jamais trop prudent. Malicia fixa à nouveau son reflet, entre la mort et Azkaban avait-elle le choix ? Elle secoua la tête. Les sacrifices seraient nécessaires pour le bon déroulement du projet, mais elle ferait en sorte de ne pas en faire partie.
A présent, l'horloge affichait bientôt dix heures. Il était pour elle d'y aller et d'affronter son destin. Elle vérifia qu'elle n'avait rien oublié, puis regarda une dernière fois sa chambre, avant de prendre sa valise et son sac et de rejoindre ses tuteurs. Les Potter seraient du voyage. Malicia soupira mais se dit qu'elle aurait pu tomber sur pire. A leur arrivée sur le lieu du rendez-vous, les Potter étaient déjà là, et ils ne se cachaient pas de la regarder avec une certaine curiosité. La jeune fille leva les yeux au ciel puis esquissa un sourire à l'intention du jeune garçon d'à peine onze ans. Il lui rendit un sourire moqueur mais pas mesquin. Elle apprit qu'il s'appelait James. James Potter, il serait intéressant de le voir évoluer à Poudlard. Mais on n'en était pas là, le portoloin commençait à briller. Sa valise réduite par Marcus et rangée dans son sac, ils s'approchèrent du portauloin. Après des au revoir assez simples, tout le monde, exceptés les Olliways, se mit autour du vieux journal qui les mèneraient à Londres. «Peu importe les pertes seuls le résultat compte » fût la dernière pensée de Malicia alors qu'elle disparaissait dans un tourbillon pour Londres.
POV des Black
Aujourd'hui était un grand jour. Pas n'importe quel jour, non, car aujourd'hui c'était la rentrée. Sur le quai 9¾, Bellatrix sourit, presque heureuse. Non pas parce qu'elle entamait sa dernière année, non, mais parce qu'à partir d'aujourd'hui, elle obtiendrait la fierté de son père. Cette fierté, qu'elle avait tant attendu au cours de ces dix-sept longues années, cette fierté qu'elle avait tant cherché, cette année elle l'aurait. Elle ferait tout pour l'avoir. Après tout ce temps, elle aurait enfin, oui enfin, sa reconnaissance.
Bellatrix sourit, et s'en était presque effrayant : Bellatrix ne souriait jamais, surtout pas en public. À ses côtés, sa sœur Andromeda frissonna et la regarda d'un air craintif, quant à la benjamine, Narcissa, elle lui lança un regard éloquent. Car Bellatrix ne souriait jamais, et c'était mieux ainsi. Car il n'y avait rien de joyeux dans ce sourire, il n'y avait rien de sincère, juste un sourire carnassier, promesse de mille souffrances. Elle resta ainsi quelques instants, avant que Narcissa n'ose interrompre ce moment au grand désespoir d'Andromeda :
« - Dis, Bella, lui dit la jeune innocente, pourquoi est-ce que tu souris ? »
Bellatrix se pencha vers elle et lui susurra :
« - Cette année..., cette année n'est pas banale, Cissy. Non, cette année, sera la bonne. Car c'est l'année de toutes les ambitions. Celle où tout se réalise... »
Puis, elle retourna à ses pensées, laissant ses deux sœurs pantoises.
Andromeda restait dubitative quant aux paroles de son aîné. Elle était songeuse. Elle se demandait, ce qui allait-il se passer cette année pour que Bella soit aussi... souriante. Au fond d'elle-même, Andromeda savait que quelque chose se tramait, elle le sentait et les bruits de couloirs qu'elle avait entendu au manoir n'avait fait que renforcer ses soupçons. La jeune fille soupira. Et elle se dit qu'en soi, ce n'était pas plus mal. Quelque soit l'événement qui arrivait, elle s'en moquait, éperdument. Du moment que cela occupait sa terrible famille. Cela lui laisserait plus de temps pour revoir Ted. À cette pensée, Andromeda se mit à sourire niaisement, heureuse. Quel dommage qu'elle ne puisse pas quitter sa famille de cinglés dès à présent...
De son côté, Narcissa observait discrètement ses deux sœurs. Elle haussa les épaules à la réponse de Bellatrix, et souleva un sourcil interrogateur en réponse au sourire béat d'Andromeda. Et ça n'avait absolument rien à voir avec la joie malsaine de Bellatrix, Narcissa en était sûre. Pour autant, elle ne dit rien, comme à son habitude. Narcissa était bien plus intelligente que ce qu'elle laissait paraître, bien moins superficielle et glaciale que ce que les autres croyaient. Car elle se doutait bien que tout cela avait un rapport avec l'article parût il y a peu. La jeune fille était curieuse, elle avait hâte de rencontrer cette cracmole, pourquoi pas de la connaître. Mais ça, elle ne l'avouerait jamais. Par précaution, pour continuer de vivre dans ce monde doré que sa famille lui offrait. Et en même temps, était-ce vraiment ce qu'elle voulait ?
Un jeune garçon tentait tant bien que mal de se tenir tranquille. Droit comme un i, il attendait impatiemment le moment de monter dans le train. Pour être libre, pour échapper à la folie ambiante. Le jeune Sirius avait du mal à rester en place mais il ne pouvait être autrement. Au loin, il voyait des enfants rire, embrassant et serrant dans leurs bras leurs parents dans un dernier au revoir. Pour ça, Sirius les enviait. Il aurait tellement voulu recevoir un tant soit peu d'affection, mais ça, sa mère ne le réservait qu'à Regulus. Le fils parfait, pensa amèrement le jeune homme. Sirius s'ennuyait, alors il observait un peu tout le monde. Son regard s'accrocha sur un garçon de son âge aux cheveux noirs et en bataille. Il respirait la joie de vivre. Et Sirius se dit, que quoi qu'il arrive, ce garçon-là, serait son ami. Puis, il la remarqua. Il était comme hypnotisé par ce regard turquoise où brillait une lueur à la fois moqueuse et malicieuse. Sirius ne pouvait plus bougé. « Reprends-toi mon vieux, se dit-il nerveusement, elle est plus âgée que toi ». Pourtant, l'apparition était plutôt banale, hormis peut-être ses yeux...et aussi, l'aura qu'elle dégageait. Elle semblait magnétiser les gens, mais, Sirius regarda autour de lui, elle se fondait avec une telle facilité dans la foule. Qui était-elle ? Il se rembrunit en voyant dans son dos les Rosier. Pourquoi était-elle avec eux ? La jeune fille approchait. Sirius crût qu'elle viendrait le voir, mais elle s'arrêta à quelques mètres d'un auror. Alastor Maugrey, le chef de la brigade des aurors. Sirius était perdu. Il ne comprenait pas ces émotions, et malgré ça, il sentait qu'il aurait à faire tôt ou tard avec l'inconnue. Il sentait qu'un lien étrange se tissait entre eux, mais lequel... ? Le jeune garçon fût interrompu dans son observation par un coup sec sur la tête. Sa mère le regardait d'un air meurtrier, comme s'il avait manqué de politesse envers quelqu'un. Il allait lever les yeux au ciel lorsqu'il remarqua que se tenaient les Malfoy devant lui. Super... se rembrunit-il, manquait plus qu'eux. Mais Sirius se prêta au jeu, et il oublia momentanément l'inconnue aux yeux turquoises.
Cygnus Black avait observé la scène avec un intérêt particulier. Les diverses réactions des enfants étaient très instructives. Sa sœur Walburga, elle, voyait d'un mauvais œil l'attention que prêtait son aîné à une inconnue, et elle le lui fit savoir de la manière la plus délicate qu'il soit, comme à son habitude. Cygnus eût à peine le temps de jeter un cou d'œil à la concernée que les Malfoy arrivaient. Cygnus ne les avait jamais aimés, trop pédants selon lui. De toute façon, c'était bien connu : Cygnus Black n'aimait personne. Cygnus aurait souhaité s'entretenir avec son aînée mais l'horloge affichait déjà moins dix. Les enfants s'apprêtaient d'ailleurs à monter dans le train. Cygnus posa alors une main sur l'épaule de Bellatrix et lui lança un regard équivoque. Et ils disparurent dans le train. À présent tout pouvait commencer.
Malicia avait passé un voyage des plus désagréables. Elle n'avait jamais utilisé de portauloin et elle espérait ne plus avoir à faire avec cette instrument de barbare. Elle avait senti l'objet l'attraper au nombril, puis l'engloutir dans un tourbillon avant de la recracher vulgairement à quelques rues de King Cross. Pour une première impression, il y avait mieux. Elle avait d'ailleurs failli s'étaler par terre, si l'auror Potter ne l'avait rattrapé à temps. À présent elle se dirigeait vers la gare accompagnée, seule. Marcus et Claudia n'étaient pas présents, pour éviter de griller leur couverture. Les Potter étaient partis un peu avant elle, pour la même raison. Malicia secoua la tête et soupira, l'année commençait bien. Alors qu'elle se dirigeait vers le mur de briques de la fameuse voie, Malicia se renferma sur elle-même. Aujourd'hui était un grand jour, car aujourd'hui elle entrerait, officiellement, dans le monde sorcier. Elle soupira avant de se diriger à toute vitesse vers la barrière. Elle arriva rapidement de l'autre côté et, bien que son visage soit dénué d'expression, intérieurement elle eût le souffle coupé face à l'imposante locomotive qui se trouvait devant elle. Elle était aussi excitée qu'une première année et en même temps, elle eût un pincement au cœur. Alors c'était ça, ce que ressentaient les élèves normaux. C'était ça qu'elle avait raté durant toutes ces années, ça qu'elle n'aurait, sans aucun doute, jamais connu sans ce...tragique incident.
Alors qu'elle s'avançait prudemment parmi les familles, elle observait son environnement. Et malgré son air impassible, Malicia sentait monter en elle la jalousie. Car ils savaient tous qui elle était. Et à cet instant, quand elle rencontrait les regards emplies de pitié ou de dégoût, la renvoyant à sa triste condition de cracmole, qu'elle comprit pourquoi ses parents l'avaient cachée aux yeux du monde. Pour éviter le mépris, la haine, le rejet. Qui voudrait d'une cracmole chez soi ? Personne. Malicia avait souvent été seule. Ses parents l'aimaient, certes, mais à ils n'arrivaient jamais complètement à la regarder dans les yeux. Car elle était la seule ombre à leur tableau si parfait. Elle était l'échec de leur réussite. Elle était l'erreur de la nature, et même si ils ne le lui auraient jamais dit, certains gestes, infimes, instinctifs, étaient plus révélateurs que n'importe quel mot. Malicia continua à avancer, noblement sans pour autant être hautaine, avant de saluer l'auror Maugrey et de monter dans le train. Elle avait, bien sûr, remarqué que tous ses gestes étaient épiés, mais il valait mieux feindre l'indifférence et l'ignorance que de s'attirer des problèmes. L'ombre, dans ce genre de cas, était préférable à la lumière. L'ombre, voilà à quoi se résumait son univers...
Malicia chercha un compartiment où elle ne serait pas déranger. C'est pourquoi, elle se dirigea instinctivement vers la tête de train. Car c'était là où les préfets seraient réunis, car c'était là où se trouverait la machinerie. Peu de personnes viendrait dans un endroit où l'odeur du charbon est la plus présente. La jeune fille ouvrit la porte et alla se caler près de la fenêtre. Elle avait fait attention à se retrouver du côté où elle n'aurait pas à voir toutes ses embrassades. Pour éviter de souffrir. Malicia avait toujours était seule, sauf peut-être lors de ses jeunes années. Ses meilleures années selon elle, même si cela remontait il y a longtemps. Mais ça, c'était avant..., avant qu'elle ne parte. Elle ne s'était jamais autant senti aussi seule que ce jour-là. Malgré son jeune âge, elle avait ressenti ce vide. Impuissante. Douze ans, que c'est long. Mais cette année, cette année, tout allait changé. Et elle serait l'instrument de ce changement. Elle ne faillirait pas, pour elle, pour eux. Elle se l'était promis.
Plusieurs heures passèrent ainsi. Au fur et à mesure qu'ils approchaient, le jour déclinait. Malicia était songeuse. Inconsciemment, inlassablement, elle se répétait son rôle, celui de l'orpheline éplorée qui n'a pas sa place en ce monde. Malicia sourit sombrement. Elle n'était que la diversion qui détournait le regard du véritable complot, l'intermédiaire qui se chargeait de relier les éléments. Tous étaient disparates et elle, était le point de ralliement, le repère. La jeune fille secoua la tête avant de sursauter lorsque la porte s'ouvrit sur une jeune rousse visiblement en colère.
- On dérange ? Demanda la nouvelle venue.
Malicia secoua la tête. La rouquine entra alors suivit de près par un garçon du même âge aux cheveux noirs et graisseux. Les deux compagnons s'installèrent sur la banquette en face d'elle. Malicia espérait qu'ils la laisseraient en paix mais apparemment, ce n'était pas au programme. À peine installée, la rouquine poursuivit :
- Je m'appelle Lily Evans, et lui, dit-elle en désignant son camarade, c'est Severus Rogue. Tu m'as l'air plus âgée, tu es déjà à Poudlard.
Malicia soupira et se contenta d'un simple non. Ce qui ne découragea pas la rousse qui reprit tandis que son ami l'observait suspicieux :
- Oh d'accord, et tu espères aller dans quelle maison. Moi je suis née-mmoldue, c'est Sev' qui m'a tout expliqué.
- Je suis cracmole, la coupa brusquement Malicia d'un ton sans équivoque qui clôturait la conversation.
Alors qu'elle la regardait sans comprendre elle lui expliqua:
"C'est le contraire des nés-moldus. Pour faire simple."
Puis l'adolescente retourna dans ses pensées. Elle avait certes refroidi les hardeurs de la gamine, mais c'était mieux ainsi. Elle ne devait pas s'attacher. C'était trop dangereux. Malicia se concentra alors sur le coucher du soleil.
Lorsque le train s'arrêta dans la minuscule gare qu'on pouvait à peine distinguée dans l'obscurité, la jeune fille était déjà prête, laissant les deux premières années, elle disparût dans le couloir. Les gens immergeaient peu à peu des différents compartiments et commençaient à descendre. Elle en fit de même. Un petit vent l'accueillit alors qu'elle sortait. Marchant un peu, elle entendit une voix rauque appeler les premières années. Bien qu'elle n'en soit pas une, elle se dirigea vers la masse imposante à qui appartenait la voix. L'homme la vit, se tût un instant et la regarda avant de parler :
"Tu dois être... Oui, il n'y a pas de doutes. C'est bien que tu sois venue de toi-même. Enfin..., navrée pour tes parents. C'étaient de chics types. Au fait, moi c'est Hagrid, le... garde-chasse du château."
Malicia se contenta d'acquiescer et de le suivre. Il ne restait que les premières années sur les quais. Une fois tous réunis, ils durent monter dans des barques. La jeune fille se demandait bien pourquoi ils ne faisaient pas comme les autres mais elle s'abstint de tout commentaire. Ce n'est que lorsqu'elle vit le paysage qu'elle comprit. Le décor était tout simplement...magique. Se détachant de la nuit noire, un château se trouvait, posé sur la colline. Il surplombait de sa majesté l'étendue d'eau sur laquelle ils étaient. Malicia resta obnubilée par le paysage jusqu'à ce qu'il eût disparu de son champ de vision. Plus elle avançait, plus elle sentait ses entrailles se tordre. Ce soir, elle vivrait le rêve de tout enfant cracmol.
Elle balaya rageusement la larme qui s'était échappée, se disant que l'air froid en était responsable. Cela faisait si mal. Pourtant, cela faisait bien des années qu'elle avait enfermé ses émotions. Alors pourquoi ce soir ? Peut-être parce qu'elle était à cran ? Elle ferma les yeux un instant et se massa les tempes. Elle ne devait pas craquer. Elle ne pouvait pas. Tout irait mieux une fois la répartition terminée. Lorsqu'elle les rouvrit toute émotion avait disparu.
Le plafond de la Grande Salle était magnifique. Hormis la réflexion désagréable sur les cracmols mais tellement vrai d'un garçon hautain qui finirait certainement à Serpentard, le reste du voyage s'était plutôt bien déroulé. À présent, elle se trouvait dans la Grande Salle et observait à loisir cette pièce enchanteresse. Mais ce que Malicia appréciait le plus, c'était le plafond. Parsemé d'étoiles, on aurait pu se croire à l'extérieur. Elle se sentait libre et apaisée. Après une contemplation rapide de la salle, elle aurait tout le loisir de la détailler cette année, la jeune fille se concentra sur la cérémonie. Les plus jeunes seraient appelés puis ce serait son tour. Beaucoup de regard étaient tournés vers elle. Quoi de plus étonnant ? Une adolescente parmi des premières années avait de quoi étonné. Elle ne s'en formalisa pas. D'ailleurs la cérémonie risquait d'être intéressante. En effet, depuis presque cinq minutes déjà, le choixpeau se trouvait être en pleine conversation avec un jeune garçon du nom de Sirius Black. Malicia eût un léger froncement de sourcils, Black. Tous les Black étaient à Serpentard alors pourquoi prendre autant de temps ? Un léger sourire étira ses lèvres. Ce Black là, était différent. Espérons qu'il ne lui cherche pas des noises... En attendant, le verdict tomba, aussi affûté qu'un couperet :
- GRYFFONDOR !
Un silence s'abattit sur la Grande Salle alors que le jeune garçon se dirigeait, fier, vers sa nouvelle maison. La jeune fille reprit un visage neutre bien qu'elle rigolait au fond d'elle-même. Jamais un Black n'avait été envoyé chez les Gryffondor. Mais la cérémonie se poursuivit, et les jeunes élèves étaient répartis les uns après les autres. La rouquine rencontrée dans le train était envoyée à Gryffondor, alors que son ami l'était à Serpentard. L'année promettait d'être riche en événements... Cependant, Malicia n'eût pas le temps de s'en préoccuper. En effet, il ne restait plus qu'elle, le directeur s'était d'ailleurs levé.
"Mes chers enfants, dit-il, cette année, nous accueillons une élève assez particulière. Comme beaucoup d'entre vous ont dû le lire dans la Gazette, cette année nous accueillons une cracmole au sein de notre prestigieuse école."
Plusieurs voix commencèrent à s'élever et Malicia réprima son agacement. L'année commençait bien...
- Silence ! S'écria le directeur, Bien, reprenons. Vous n'êtes pas sans savoir, que ces derniers temps, ont eus lieu de nombreuses disparitions pour le moins tragique. Les O'Conel en faisaient partis, laissant leur fille sans protection... C'est pourquoi, mademoiselle O'Conel, malgré sa différence vivra un instant parmi nous. Mademoiselle, veuillez-vous approchez.
Malicia qui avait écouté les paroles du directeur s'approcha. Elle monta les marches qui menaient à la table des professeurs et se retourna pour s'asseoir sur le tabouret. De là où elle était, elle surplombait les quatre tables de la salle. À sa droite, côté mur se trouvait la table des Serpentard qui l'observait avec dédain et dégoût. À côté se trouvait la table des Gryffondor qui, elle, semblait plus éprouver de la pitié, de la curiosité ou de l'ennui pour certains, bien que la table de Serdaigle la battait pour cela. Elle ressentait leur indifférence, voire dans quelque cas leur mépris pour ce qu'elle représentait. Connard, pensa-t-elle, croyez-vous que les cracmols ne sont pas aussi intelligents que vous ? Son regard finit par se poser sur la table des Poufsouffles. Une ambiance familiale s'en dégageait. Ils n'avaient pas de sentiments propres. Il y avait de tout, même si chez beaucoup la curiosité primait. Eux aussi souffraient des préjugés. Mais pour une fois, ces préjugés la serviraient. Car après tout, qui irait se méfier d'une cracmole, qui irait se méfier d'un Poufsouffle ? Personne. C'est pourquoi, avant même que le professeur McGonagall ne dépose le choixpeau sur sa tête, son choix était déjà fait.
Tadam! :) Bon, on se doute dans quelle maison elle finira, mais bon. ^^' Dans les prochains chapitres : découverte d'un nouveau perso et fin de la répartition (avec une petite discussion avec le Choixpeau en prime!)
A bientôt! :)
