La nuit était tombée depuis quelques heures sur Asgard. Au premier niveau du palais d'Odin et de sa femme, la reine Frigga, se dressait la prison du royaume. Un sombre et terrifiant lieu qui comptait, dans des cellules protégées par des barrières d'énergies bleutée, les malfaiteurs des Neuf Royaumes réunis. Personne ne pouvait s'en échapper, pas même Loki que l'on avait jugé pour les crimes qu'il avait commis sur Asgard et sur Terre. Il restait reclus dans son cachot pour l'éternité, passant son temps à miroiter une vengeance digne de sa colère. Celui qu'on connaissait sous le titre de dieu de la duperie ou maître de la magie, ne pouvait demeurer docile comme un simple captif. Il fallait qu'il face quelque chose, qu'il prouve qu'il existe. Mais la tache ne s'annonçait pas aisée cette fois.
Adossé au mur, il reposait sa vue - épuisé de lire un des nombreux livres que Frigga lui avait fait parvenir - tout en essayant de résoudre une énigme complexe: Qui était cette même inconnue qui hantait ses rêves depuis presque un mois ? Il se sentait terriblement attiré qui qu'elle soit. Mais ne pas le savoir l'agaçait de jour en jour.
Un bruit sourd attira son attention. Malgré l'obscurité, il ne lui fallu pas longtemps pour reconnaître sa mère adoptive.

- Loki, mon fils.

Elle se tenait devant lui, droite mais le regard triste.

- Je ne suis pas ton fils.
- On a déjà eut cette conversation, soupira-t-elle.
- Oui, d'après mon souvenir, c'était il y a un an, compléta-t-il, peu de temps après mon emménagement dans cette spacieuse cellule.

Le silence s'installa un temps, jusqu'à ce que Loki, bien que fatigué, ne finisse par le briser.

- Que fais-tu là mère ? Tu sais que les visites me sont désormais interdites. Seul Odin et Th...
- J'ai persuadé les gardes de me laisser te voir un instant, asséna-t-elle.

Un faible sourire ornait son visage alors que son fils adoptif le lui rendait avec difficulté.

- Pourquoi mère ? Afin de me parler, tu ne faisais que te projeter astralement. Pourquoi t'es tu réellement déplacée cette fois ?
- Je suis venue t'aider, lui répondit-elle de but en blanc. Je ne supporte plus de te voir ainsi. Ton frère, ton père et moi nous inquiétons pour toi.
- Ne sois pas grotesque je...
- Oui, nous avons eu tort de te cacher ta véritable identité ! Oui, il est normal que tu te sois senti trahi mais je t'en conjure, pardonne nous. Tu ne dois plus te torturer ainsi !

Il resta silencieux un instant, analysant ses mots au semblant de sincérité. Mais sa conclusion n'en resterait pas moins changée, il ne pouvait pardonner cette trahison. Même si Frigga était la seule personne pour qui il avait de l'affection, il ne pouvait faire comme si rien ne s'était produit.

- Ton inquiétude me touche mère, mais je ne peux pas. Ce mensonge est ma vie, pardonné ou non.

Son regard se fit plus las alors qu'il soupirait.

- Tu dois partir avant qu'Odin ne remarque ton absence.

Il parlait avec dureté, mais c'était pour son bien. Frigga posa sa main sur la barrière d'énergie.

- Désires-tu toujours être l'égal de ton frère ?

Il fronça les sourcils.

- Pourquoi cette question soudainement ?
- J'ai peut-être une idée, murmura-t-elle. Thor a trouvé sa véritable raison d'être sur Midgard ou... Terre comme il dit. Si tu y va, tu y trouvera peut-être toi aussi la tienne.
- Mère j'ignore si...
- Je t'en supplie Loki... Promets moi au moins de la chercher. Elle m'a juré que cette femme annihilerait tes souffrances si tu la trouvais.

Il recula de quelques pas, calme malgré la colère qui s'enflamma en lui.

- Qui a dit ça ?
- Volla, avoua-t-elle.

Lauren se trouvait cette fois devant un sombre, immense et glacial palais. Entourée de créatures aussi imposantes qu'effrayantes qui ne la voyaient pas. Détail redondant qu'elle nota: Quant ses rêves tournaient autour de ce ténébreux inconnu, elle ne semblait pas exister pour les autres.
Ces géants avaient la peau bleu et leurs yeux étaient de rouge. Ils attaquaient une poignée d'hommes à l'apparence plutôt normale. Son cœur bondit. Il était là, à quelques mètres devant elle. Ses cheveux noirs dansaient au rythme de ses mouvements habiles et maîtrisés. Même si elle n'arrivait pas à discerner les traits de son visage, c'était bien ce même homme qui hantait ses songes. Il se battait avec une telle précision qu'elle en avait le souffle coupé. Ses camarades étaient bien différents de lui, que ce soit dans leur style de combat jusqu'à l'impression qu'ils donnaient d'eux. Là où la peur failli l'achever, ce fut quand l'un de ces géants le chargea alors qu'il était au bord d'un gouffre. Son soulagement n'en fut que plus grand, quant elle comprit qu'il avait usé d'une projection astrale de lui-même afin de leurrer son adversaire.
Une soudaine bourrasque lui glaça le sang alors qu'un grognement rauque et puissant transperça l'air. Tout devint de nouveau flou jusqu'à ce qu'elle ne discerne plus que de vagues silhouettes. Une puissante douleur irradia le haut de son crâne, et son calvaire ne s'arrêta qu'à l'instant où elle se réveilla en sursaut.

- 5h du mat', c'est un record, haleta-t-elle ironiquement.

Tant bien que mal, elle reprit une respiration normale alors que sa peau dégoulinait de sueur. Étant certaine de ne pouvoir se rendormir, elle repoussa sa couette pour aller prendre une longue et chaude douche. Soupirant, elle laissait son angoisse se dissoudre au profit d'un sentiment de détente absolue. Cependant le fantôme de cet inconnu ne cessait de l'obséder. Ce ne fut qu'après un précoce petit déjeuné, le ménage de son appartement, un jogging d'une heure dans Central Park et une seconde douche que Lauren réussit à le repousser au plus profond d'elle-même. L'horloge de sa cuisine sonna midi. Ça tombait bien, elle avait fini de peaufiner les paroles de la future chanson de l'une de ses clientes favorites. N'ayant pas très faim, elle prit ses affaires et revêtit son riding coat beige.

- Maria doit être de retour, s'hasarda-t-elle à se dire.

This is the end pour ce chapitre !

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