Le soleil allait bientôt se lever et devant les portes de la prison, deux gardes gisaient au sol, inconscients. Sa mère retournée auprès d'Odin, il avait mûrement réfléchit à cette demande qu'il finit par accepter. Après tout, c'était une occasion en or de gagner la Terre pour se venger. Projetant sa propre apparence dans sa cellule et se cachant des yeux et des oreilles d'Heimdall, il se rendit discrètement jusqu'aux appartements de la déesse. Passant sa porte, il marcha jusqu'à la table nappée d'or sur laquelle elle était assise. Volla était aussi vieille qu'Odin et pourtant, elle ressemblait trait pour trait à une petite fille. Les déesses prophétesses d'Asgard avaient l'avantage de vivre sans que leur apparence n'en soit changée d'un trait. Elle n'avait nul besoin de se nourrir des pommes immortelles d'Idunn. Volla avait hérité de ce pouvoir très jeune, après que l'ancienne déesse eut rendu son dernier souffle de vie.

- Loki ! Je ne t'ai pas vu depuis si longtemps !

Il saisit son collier de rubis, rapprochant ainsi leurs visages.

- Qui est cette femme dont tu as parlé à ma mère ?
- Tu n'as jamais eu peur, ni de moi ni de me tutoyer. Je t'ai toujours préféré pour ça ! jubila-t-elle.

La relâchant, il se recula pour la voir entièrement.

- Réponds à ma question Volla, insista-t-il.
- Je n'ai dis que la vérité. Tu vas tomber dans les filets d'une humaine très spéciale. Et quoi que tu fera, elle te changera jusqu'au tréfonds de ton être.

Les sourcils froncés, il marchait de long en large en se répétant qu'elle mentait.

- Je ne mens jamais ! vociféra-t-elle. Si tu es hors de ta cage, c'est que la prophétie a déjà commencé. Ne pars-tu pas pour Midgard d'ailleurs ?

Il se tourna vers elle.

- Oh oui je m'y rends et je vais prendre un divin plaisir à fausser ta prophétie, assura-t-il d'un sourire malicieux.
- Que vas-tu faire ? s'interrogea-t-elle alors qu'il partait.
- Lui ôter tout simplement la vie.

Il gagna en peu de temps l'extérieur du palais. L'observatoire se trouvait à la frontière du royaume, au-delà ne s'étendait que l'obscurité du cosmos. Loki n'avait qu'à franchir le pont arc-en-ciel pour l'atteindre. Le soleil ne s'étant levé que depuis une heure, seul quelques domestiques arpentaient les sols du palais. Revêtant l'apparence non seulement physique mais vocale de son frère, il commença sa route vers la Terre.

- Thor.

- Heimdall, noble gardien ! le salua-t-il. Peux-tu m'accorder l'accès au Bifröst ?

- Pour joindre la Terre ?
- Tout à fait mon ami. J'aimerais rendre une petite visite à Jane.
- J'ai ouïe dire que le roi voulait vous parler, rétorqua le grand guerrier presque entièrement recouvert de son armure dorée.
- Ça peut attendre je te jure, je n'en aurais pas pour longtemps.
- Dans ce cas, suivez moi. fini-t-il.

Le faux Thor entra dans l'observatoire dont la coupole, totalement sculptée, l'avait toujours rendu admiratif. La console de contrôle qui trônait au centre laissait s'émettre une lumière autrement naturelle. Heimdall s'avança et y plongea sa grande épée. L'énergie s'activant bourdonna dans les oreilles de Loki, alors qu'elle se manifestait dans toute la pièce sous forme d'éclair. Le Bifröst s'activait. La paroi extérieur de la coupole se mit à glisser de plus en plus vite, ouvrant une porte sur l'espace. Le gardien enfonça totalement son épée. L'énergie augmenta jusqu'à créer un vortex, tel un arc-en-ciel en direction de la Terre.

- Allez y, Fils d'Odin. conclut Heimdall.

Loki n'aimait vraiment pas se déplacer avec le Bifröst. L'aspiration du portail lui donnait l'impression de se faire écraser par mille chevaux. De plus, la violence du choc l'étourdissait brièvement quand il atterrissait. Mais malgré cela, il restait le moyen de transport interplanétaire le plus rapide qui soit. Aspiré par le tourbillon de lumières colorées, il finit par atterrir là où son frère l'avait amené pour retourner sur Asgard, il y a presque un an. Personne aux alentours, parfait. Il retrouva son apparence et grâce à sa magie, se vêtit tel un de ces hommes courant dans Wall Street. Oui, c'était bien au beau milieu du sud de Central Park qu'il avait débarqué. Le soleil approchant son zénith, il se mit en quête de sa proie qu'il sentait être sur cette île.

Et voilà, fin de chapitre !

Je sais... Celui-ci est court, mais c'est pour que vous puissiez apprécier

le prochain dans toute sa splendeur !

Sinon, vous a-t-il plu ?