Prostrée au sol et tremblante la jeune fille aux cheveux couleur or, pleure. Ses larmes dévalent ses joues rougies à la manière d'un torrent furieux. Elle est prise de spasmes, elle hoquette. Une respiration erratique et bruyante sort de sa bouche entrouverte.

Au milieu d'une des rues de Magniolia, une jeune mage pleure.

Le cri coincé dans la gorge de la demoiselle finit par sortir. Un hurlement de désespoir mêlé à la rage, un glapissement douloureux, une plainte.

Elle a perdu ce qui comptait le plus pour elle. Ils l'ont abandonnée. Ils n'ont pas tenu leurs promesses. Ce sont des menteurs. Tous.

Comme pour en rajouter une couche sur cette pauvre magicienne, le ciel se couvre. Aucun rayon de soleil ne traverse cet amas de nuages noirs.

La pluie tombe et vint se confondre avec les larmes de la femme. Sa frange cache ses yeux, elle relève la tête vers ce ciel gris, et le contemple. Quelques mèches blondes glissent de son visage et deux orbes chocolatés apparaissent. Ses pupilles auraient pu être jolies si un quelconque sentiment s'y serait reflété dedans, ce qui n'est pas le cas pour cette fille. D'un regard éteint, elle regarde le ciel. Elle pense. Elle réfléchit. Elle souffre.

Tout autour d'elle bouge, les habitants se hâtent à rentrer chez eux, les commerçants rentrent leurs stands. Les pas précipités des personnes l'éclabousses. De la boue vint salir son visage, autrefois si angélique, et ses vêtements désormais trempés et collant à sa peau. Mais, elle n'en a rien à faire. Elle continue de scruter ce ciel, immense.

Maintenant, toutes les rues sont vides, le ciel déverse sur la ville une pluie glaciale, le tonnerre annonce la venue des éclairs.

Sous l'orage, une jeune mage est agenouillée.

Le ciel s'illumine, les éclairs le zèbrent. Le tonnerre gronde. La fille attend.

Un grondement plus fort que tous les autres retentit dans la ville. L'orage est au-dessus de la ville, maintenant. Sous les yeux sans vie de la jeune fille, la foudre s'abat sur un des arbres peuplant les allées. Cette éblouissante lumière déchire l'arbre en deux. L'éclair se retire, les flammes prennent le relais. Elles lèchent, dévorent l'arbre, bientôt, il s'effondre, et tombe dans le canal bordant les rues.

Le tronc percute la surface liquide. La jeune fille se relève. Le tronc coule, la jeune fille part. Le tronc touche le fond, la jeune fille est partie.